Ultradroite : "Ceux qui ont une idéologie radicale, n'ont pas leur place au sein du RN", se défend Jordan Bardella

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Jordan Bardella, président du RN, le 23 mai 2023 sur franceinfo.

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Transcript
00:00 deux vieux compagnons de route de Marine Le Pen viennent de faire part les deux ces derniers jours.
00:03 Le premier, Axel Lusto, a participé à une manifestation néo-nazie à Paris.
00:08 Le second, Frédéric Chatillon, a dit qu'il soutenait cette manifestation
00:11 et qu'il s'y rendrait d'ailleurs l'année prochaine.
00:13 Est-ce que ce sont vos amis ?
00:16 – Non.
00:17 – Est-ce que ce sont les amis de Marine Le Pen ?
00:20 – Non.
00:21 – Quelle relation avez-vous avec eux ?
00:22 – On est au… Excusez-moi, on est au tribunal ?
00:24 – Non, je vous pose des questions, vous ne pouvez même pas y répondre d'ailleurs.
00:26 – Vous voulez savoir qui j'ai mangé hier soir ?
00:27 – Non absolument pas, il s'agit de personnalités publiques
00:31 qui travaillent avec le RN depuis des années et même des décennies.
00:34 – Ben si.
00:35 – Bon, j'espère que vous checkerez aussi l'intégralité des prestataires.
00:38 – Ce sont vos prestataires encore aujourd'hui.
00:40 – Bon, alors on va reprendre.
00:42 – On va reprendre.
00:42 – On commence par Axel Lusto.
00:44 Axel Lusto a une société d'impression d'imprimerie, de traque, d'affiches.
00:49 Bon, la dernière fois qu'il a eu un contrat avec le Rassemblement National,
00:52 c'était en 2017.
00:54 Bon, c'est-à-dire qu'il y a 6 ans, au bas mot.
00:58 Frédéric Chatillon, qui n'était pas à la manifestation,
01:01 n'a pas de contrat avec le Rassemblement National,
01:03 il est actionnaire minoritaire de l'un des prestataires de services du RN.
01:08 – Alors pour être parfaitement précis, et rêtez-moi si je me trompe,
01:10 Jordan Bardella, ces deux hommes sont actionnaires à hauteur de 45%, 15%…
01:14 – Non, parce qu'Axel Lusto revend ses parts, donc il n'est pas…
01:16 – Bon, donc on parle de Frédéric Chatillon.
01:18 – Ils sont actionnaires d'une entreprise qui s'appelle ePolitik,
01:20 qui a été un prestataire de services du RN, y compris à l'élection présidentielle,
01:23 non pas de 2017 mais de 2022, donc ce n'est pas il y a 6 ans.
01:26 – Oui, mais ce n'est pas la société d'Axel Lusto.
01:28 – Puisque c'est leur société, dont ils sont donc actionnaires à 45% tous les deux,
01:32 qui a réalisé la campagne numérique du RN,
01:34 de certains députés du RN et de certains députés européens.
01:38 Pourquoi vous ne dites pas tout simplement
01:39 "oui, on travaille encore aujourd'hui avec eux" plutôt que de nous dire "c'est du passé".
01:42 – Alors, je vais être extrêmement clair,
01:45 les gens qui ont une nostalgie radicale ou d'idéologie radicale
01:49 n'ont pas leur place au sein du Rassemblement National.
01:52 Les personnes dont vous parlez ne sont pas membres,
01:54 ne sont pas cadres élus du RN, en tout cas s'agissant d'Axel Lusto,
01:58 – Ils l'étaient encore récemment. – Ils ne le sont plus.
02:00 J'ai été élu président, je veux bien que vous me fassiez des reproches,
02:03 mais j'ai été élu président du RN au mois de novembre,
02:05 c'est-à-dire il y a peu ou prou 6 mois.
02:08 J'ai pris la décision de réinternaliser un certain nombre de missions
02:11 qui sont confiées notamment à la société ePolitik,
02:14 pour laquelle Frédéric Châtillon, puisqu'Axel Lusto revend ses parts,
02:17 est actionnaire minoritaire ePolitik,
02:19 étant l'un de nos prestataires,
02:21 de réinternaliser un certain nombre de missions qui leur étaient confiées.
02:24 C'est en cours, mais pardonnez-moi, ça ne se fait pas en 24 heures.
02:26 – Donc vous ne ferez plus appel à eux ? – Premièrement.
02:28 – Vous ne ferez plus appel à eux ?
02:30 – Mais vous m'interrogez, excusez-moi, on n'est pas au tribunal.
02:33 – Non mais je vous pose la question différemment,
02:35 est-ce qu'on peut le samedi à Paris manifester derrière des cagoules,
02:37 et le lundi faire la com' du RN ?
02:39 – Vous me reprochez en fait d'avoir l'un de mes actionnaires minoritaires
02:41 qui était au GUD y a 30 ans.
02:42 – Non, non, je n'ai pas parlé du GUD.
02:44 – Vous parlez de Frédéric Chatillon.
02:45 – Oui, vous nous avez dit la dernière fois qu'on avait affaire à eux, c'était en 2017.
02:48 – Frédéric Chatillon n'était pas à la manifestation.
02:51 Frédéric Chatillon a été le dirigeant, je crois qu'il était le président du GUD,
02:56 il y a au moins 30 ou 35 ans.
02:58 – Mais il était à une manifestation néonaziste il y a quelques jours.
03:01 – Non, il n'y était pas.
03:02 – Il l'a soutenu, pardon, Frédéric Chatillon, Axel Lusso.
03:04 – Il n'y était pas. Sur ce critère-là, à ce moment-là,
03:06 il faut le faire pour tout le monde.
03:07 C'est-à-dire que quand vous invitez Madame Loiseau,
03:09 qui est membre de la République en Marche, qui est députée européenne,
03:11 ou tout autre membre de la République en Marche,
03:13 il faut leur dire "Mais Madame Loiseau, vous étiez membre du GUD,
03:14 vous étiez candidate sur l'hélice du GUD".
03:16 – Ça lui a été dit un membre…
03:17 – Très bien, quand vous invitez des gens, des républicains,
03:19 il faut leur dire "Mais il y a eu dans votre famille politique
03:20 des gens qui ont été ministres".
03:22 Je n'en parle pas d'actionnaires minoritaires, de prestataires,
03:24 qui ont été ministres de la République française,
03:26 M. De Végean, M. Longuet, qui étaient membres d'Occident et qui étaient membres du GUD.
03:31 – La question c'est que vous coupez les ponts avec eux.
03:32 – Il n'y a pas de relation politique avec Frédéric Châtillon et Axel Lousteau.
03:38 Il n'y a pas de relation commerciale avec la société d'impression,
03:43 de tract et d'affiches d'Axel Lousteau depuis 2017.
03:46 Nous avons l'un des prestataires de communication,
03:49 dont l'un de nos actionnaires minoritaires a été au GUD il y a 30 ans.
03:52 Donc si on en est là, moi en fait je suis très rassuré là,
03:55 parce que franchement si on en est là,
03:57 c'est plus grand chose à nous reprocher.
03:59 – Stop, c'est elle qui l'a dit dans les colonnes du Monde, ça suffit.
04:03 On ne peut pas être proche du RN quand on manifeste derrière des croissettiques.
04:07 – Mais elle a totalement raison, et moi j'attends…
04:08 – Elle vous a demandé d'ailleurs de couper les ponts.
04:10 C'est elle qui a ouvert ce délat.
04:11 – Elle a totalement raison, et moi j'attends des prestataires du RN
04:16 qu'ils fassent ce pour quoi on les paye.
04:18 – C'est-à-dire de la com et pas des manifs avec des croissettiques.
04:21 – Exactement, et s'ils font ça, alors à ce moment-là,
04:23 il n'y a pas de lien avec le RN.
04:25 – Et s'ils ne le font pas ?
04:26 – Précisément ces mouvements d'ultra-droite…
04:29 Alors moi je suis très clair, je suis pour la dissolution
04:31 de tous les groupuscules d'ultra-gauche et d'ultra-droite.
04:33 – Y compris du GUL.
04:34 – Peu importe, quand on manifeste cagoulé dans les rues de Paris
04:39 avec une attitude violente, on n'est plus dans la manifestation,
04:41 on est dans l'attroupement et c'est en violation de la loi.
04:43 Et là on est contraire aux lois de la République française.
04:45 Donc je suis sans ambiguïté là-dessus.
04:46 Et Marine Le Pen avait écrit à Elisabeth Borne le 18 décembre
04:49 pour lui demander la dissolution des groupuscules d'ultra-gauche et d'ultra-droite.
04:51 – Et pour être parfaitement clair, vous souhaitez que les relations contractuelles
04:55 entre le RN et cette entreprise dont ils sont tous les deux actionnaires se terminent ?
05:00 – Je vous l'ai dit, si nos prestataires font de la politique avec des convictions…
05:04 – C'est le cas quand on manifeste derrière des cagoules.
05:07 – Oui, c'était M. Châtillon, c'était M. Loustau,
05:09 M. Loustau qui est en train de revendre ses parts de la société e-politique
05:12 et c'est en cours depuis plusieurs semaines.
05:14 Donc c'est un peu plus compliqué que cela.
05:15 Je vous dis juste une chose, ces mouvements d'ultra-droite
05:18 se sont construits depuis 20 ans contre le Front National et contre le RN.
05:23 Je ne vais pas vous ressortir les unes de Minute et de Riverhall contre Marine Le Pen,
05:27 mais cette mouvance radicale, elle conteste le fonctionnement de la démocratie,
05:30 elle conteste le fonctionnement de la République française
05:32 et elle conteste même la légitimité de Marine Le Pen et du RN.
05:36 Donc ce sont des gens qui sont des ennemis de notre famille politique…
05:39 – Frédéric Châtillon n'est pas un ennemi de notre famille politique.
05:40 – … que Marine Le Pen a contribué à le gueuler.
05:42 – Oui mais Frédéric Châtillon, non, ça fait 20 ans qu'il connaît Marine Le Pen,
05:46 il a travaillé pour vous, c'est un compagnon de route,
05:48 ce n'est pas un ennemi politique de Marine Le Pen.
05:50 – Mais d'accord, et donc il a été dans un groupe il y a 30 ans,
05:53 qui était un groupe radical quand il était jeune,
05:55 avec lequel je suis en désaccord total, qui ne sont pas mes yeux.
05:57 Donc vous me reprochez quoi au juste ?
05:59 – On vous interroge simplement sur la position du RN et sur ce qu'a dit Marine Le Pen.
06:03 – Écoutez, je vous ai répondu, c'est parfaitement clair.
06:05 Et permettez-moi de vous rappeler que le gros de la violence aujourd'hui,
06:11 la violence qui s'en prend aux forces de l'ordre, qui s'en prend aux institutions,
06:15 c'est celle de l'ultra gauche.
06:17 Il y en a l'ultra droite, mais c'est en très grande majorité celle de l'ultra gauche.
06:20 Et je note qu'avec l'ultra gauche, la gauche NUPES et la gauche parlementaire
06:24 fait preuve d'une mensuitude et d'une alliance objective.
06:26 Parce que quand on va participer à des manifestations,
06:28 s'agissant des députés de la NUPES à Sainte-Sauline,
06:31 où on piétine les champs de nos agriculteurs,
06:33 et où on jette des cocktails Molotov sur la police,
06:36 ça serait bien que ces process soient faits aussi à la gauche.

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