Dominique Lalé, délégué départemental de la SNSM en Gironde

  • l’année dernière
Transcript
00:00 Et les 8h moins le quart sur France Bleu Gironde, journée des sauveteurs,
00:02 sur France Bleu l'occasion de mettre en lumière le travail de ceux qui oeuvrent pour notre sécurité sur littoral.
00:09 A terre et en mer, nous recevons le délégué départemental de la SNSM,
00:13 la Société Nationale de Sauvetage en Mer en Gironde, et il répond à vos questions Marie Rouarch.
00:17 Bonjour Dominique Lalet.
00:18 Bonjour.
00:19 On va faire d'abord quelques petites explications.
00:20 Quelles sont les missions de la SNSM ?
00:22 Alors la mission première, c'est la sauvegarde de la vie humaine en mer.
00:26 Ça c'est la mission 1, majuscule je vais dire.
00:29 Et vous oeuvrez depuis la mer et depuis la terre.
00:33 C'est de la plage jusqu'au large, puisque en fait ce sont les nageurs-sauveteurs sur les plages
00:39 qui s'occupent un petit peu de la bande littorale de 0 à 300 mètres,
00:43 dans lesquels les maires des communes ont un devoir de police,
00:47 et au large ce sont nos bénévoles embarqués, sauveteurs embarqués sur nos navires.
00:54 On va commencer par ces MNS, ces maîtres nageurs-sauveteurs, on les connaît tous,
00:58 on les croise sur les plages l'été.
01:01 Qui sont-ils ? Qui sont ces personnes qui s'occupent de notre sécurité sur les plages l'été ?
01:06 Alors les nageurs-sauveteurs, ce que j'appelle les nageurs-sauveteurs,
01:09 sont la plupart du temps des jeunes gens et jeunes filles,
01:13 la moyenne d'âge est de 23 à 24 ans,
01:16 qui sont formés dans nos centres de formation et d'intervention,
01:19 dont un se trouve à Bordeaux d'ailleurs.
01:21 Et une formation d'une vingtaine de personnes par an à peu près,
01:26 qui est une formation très complète.
01:28 Et ensuite on les met sur le marché du travail,
01:30 je veux dire qui est un travail saisonnier pour eux,
01:32 auprès des mairies qui souhaitent avoir la SNSM
01:36 comme nageurs-sauveteurs sur leurs plages pour leur surveillance et des baignades.
01:39 Et n'importe qui peut devenir nageur-sauveteur l'été sur nos plages ?
01:43 Oui, n'importe qui.
01:44 Enfin, il faut quand même savoir un petit peu nager,
01:46 il faut avoir une bonne condition physique,
01:47 et puis avoir les formations qui sont dédiées à cette activité.
01:52 Alors cette formation justement, vous le précisiez,
01:53 il y a un centre de formation à Bordeaux,
01:55 c'est quelque chose de très complet, d'assez dense ?
01:57 C'est très dense, parce que la formation,
02:00 elle ne se résume pas aux seules brevets nationales de secours et de sauvetage aquatique.
02:07 Il y en a d'autres, ils sont formés comme secouristes,
02:11 à deux niveaux, PS1 et PS2.
02:13 Ensuite ils passent leur permis côtier,
02:16 pour ceux qui ne l'ont pas déjà,
02:17 parce que souvent il faut mettre en œuvre des moyens nautiques,
02:20 des jet-ski par exemple.
02:22 Ensuite ils sont aussi capables de manipuler les radios,
02:26 ils ont donc un certificat restreint de radio-télégraphiste, etc.
02:29 En fait, ils sont complètement bien formés et bien qualifiés.
02:35 On n'est pas propulsés comme ça dans un centre de secours l'été,
02:38 sur les plages, du jour au lendemain ?
02:40 Non, la formation dure environ une année scolaire,
02:44 le week-end évidemment,
02:45 parce que les formateurs sont aussi des bénévoles,
02:48 et que leur temps libre, ils le passent à ça.
02:50 Certains secteurs souffrent d'une pénurie de main-d'œuvre,
02:53 d'une pénurie de saisonniers,
02:54 ce n'est pas le cas sur les plages, je crois,
02:57 pour les nageurs-sauveteurs ?
02:59 Alors, il n'y a pas de pénurie dans ce domaine-là.
03:02 Nous avons, dans des grandes villes comme Bordeaux,
03:05 où il y a beaucoup d'étudiants,
03:07 ça reste un job saisonnier.
03:10 Certains sont plus attirés par la montagne que par la mer.
03:13 Ici à Bordeaux, la mer n'est pas très loin.
03:16 On a des facultés, des STAPS en particulier,
03:19 qui sont des bons sportifs.
03:21 - Des étudiants en sport ?
03:22 - Des étudiants en sport, oui.
03:24 Ce sont des jeunes qui restent à disposition de la SNSM
03:28 pendant 3, 4, 5 ans.
03:31 Après, ils font autre chose,
03:32 mais d'autres restent plus longtemps.
03:34 Nous avons du personnel très qualifié, très compétent,
03:37 expérimenté dans des postes,
03:38 comme chef de plage ou chef de poste,
03:40 qui sont des personnes qui peuvent avoir 30, 40, 45 ans.
03:44 - Il y a combien de nageurs-sauveteurs à peu près en Gironde, un été ?
03:48 - Il faut compter environ 120, 130.
03:52 Ça peut aller plus loin.
03:55 Comme c'est un job d'été,
03:56 il y en a qui se font le mois de juillet,
03:57 d'autres qui se font le mois d'août,
03:58 d'autres qui se font juillet et août.
04:00 C'est un seul secteur,
04:01 mais l'ordre de grandeur, c'est 100 personnes.
04:03 - A noter que l'an prochain,
04:04 vous aurez besoin de davantage de nageurs-sauveteurs,
04:06 parce que les CRS,
04:08 qui assurent aussi la sécurité des plages,
04:10 ne seront pas forcément là.
04:11 - Ils ne seront pas forcément disponibles,
04:12 parce qu'ils vont être happés par leur hiérarchie
04:14 pour assurer la sécurité des Jeux olympiques.
04:16 - Il est 7h49 en France,
04:18 Bleu Gironde, Dominique Lallet,
04:19 délégué départemental de la SNSM en Gironde,
04:21 est notre invité ce matin.
04:22 - La SNSM, c'est aussi le sauvetage en mer,
04:25 avec ses bénévoles embarqués, vous le disiez.
04:27 Cinq stations permanentes en Gironde.
04:30 Même question que tout à l'heure pour les nageurs-sauveteurs,
04:33 quel est le profil de ces bénévoles
04:34 qui vont se courir en mer ?
04:36 - Le profil a évolué au fil du temps,
04:39 ces dernières années.
04:40 On peut penser que c'était des gens liés à la mer,
04:42 au métier de la mer.
04:43 Pas forcément.
04:44 De moins en moins, on trouve des marins dans ce domaine-là.
04:47 Mais ils sont attirés un petit peu par la mer, d'une part,
04:51 mais surtout par le sauvetage.
04:53 - Quel est leur domaine d'intervention ?
04:56 - Leur domaine d'intervention, c'est au-delà de 300 mètres
04:59 jusqu'à beaucoup plus loin, quand ils le font.
05:02 - Sur la Garonne également, je crois.
05:04 - Sur la Garonne également, oui.
05:05 Puisque nous avons une station à l'ouvert de la Gironde
05:08 au Verdon,
05:10 et une à Poya, qui est dans l'île de Patiras,
05:13 et qui s'occupe un petit peu de la partie amont,
05:17 sur le fleuve, entre Bordeaux et le Verdon.
05:21 Parce que c'est un moyen qui est adapté au fleuve.
05:23 - Alors justement, est-ce qu'on peut comparer
05:25 le fonctionnement de ces bénévoles
05:27 à celui des pompiers volontaires ?
05:29 Est-ce qu'ils sont appelés en cas d'urgence ?
05:31 - Alors bien sûr.
05:32 Curieusement, la SNSM, il faut le savoir,
05:35 est une association de loi 1901,
05:37 déclarée d'utilité publique en 1970,
05:39 mais qui assure une fonction régalienne.
05:41 Et notre seul interlocuteur dans ce domaine,
05:44 c'est le CROS, le Centre National d'Opérationnel
05:46 de Sauvetage et de Secours en Mer,
05:48 qui pour nous est à Etel, en Allemande.
05:51 Et c'est notre seul interlocuteur,
05:53 c'est lui qui nous donne les ordres,
05:55 au titre de l'action de l'État en mer,
05:57 qui est chapeautée par le préfet maritime,
05:59 qui est à Brest.
06:00 - Et donc ces gens sont appelés en cas d'intervention ?
06:02 On sait s'ils sont disponibles, s'ils ne sont pas disponibles ?
06:04 Comment est-ce que ça fonctionne ?
06:05 - Alors, il y a un nombre suffisant pour assurer une permanence,
06:08 puisque on est disponible 24h/24,
06:10 360 jours par an,
06:12 avec un délai d'appareillage
06:14 qui est de l'ordre de 20 minutes.
06:16 - D'accord. Appelé par le CROS et l'ETEL, toujours.
06:18 - Appelé par le CROS et l'ETEL.
06:19 Ce qui est une contrainte pour nous,
06:20 parce que pour le recrutement,
06:21 il faut avoir du personnel qui n'est pas très loin de la station,
06:24 pour pouvoir rallier en 20 minutes.
06:27 - Et vous le soulignez, Dominique Lallet,
06:29 la SNSM c'est une association,
06:31 et il faut le rappeler,
06:32 qui fonctionne grâce aux dons.
06:34 - Alors, presque 70% des fonds proviennent du secteur privé.
06:42 Que ce soit sous forme de dons, de lègue, de mécénat.
06:46 - Donc c'est important de le rappeler aussi.
06:48 - C'est important parce que nous en avons besoin.
06:50 - Pour fonctionner.
06:51 Merci beaucoup Dominique Lallet, déléguée départementale
06:54 de cette Société Nationale du Sauvetage en Mer, la SNSM.
06:57 Angeronde, merci d'avoir été avec nous.

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