Les grévistes de Vertbaudet à Paris pour faire pression sur leur actionnaire et dénoncer leur direction

  • l’année dernière
Après plus de deux mois de mobilisation, les grévistes de l'usine de Marquette-lez-Lille de l'entreprise Vertbaudet se sont rassemblées ce mardi devant le siège parisien du fond d'investissement Equistone, actionnaire majoritaire de l'entreprise.

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Transcription
00:00 Ils n'ont juste pas envie de céder devant des femmes,
00:02 parce qu'on est une majorité de femmes en grève.
00:04 C'est juste une fierté mal placée.
00:06 Et on va aller jusqu'au bout, et on va être augmenté
00:08 parce qu'on va gagner ce combat.
00:09 Les grévistes de l'usine de Marquette-les-Lilles,
00:12 de l'entreprise Verbaudet, continuent leur combat.
00:14 Plus de 70 salariés, surtout des femmes,
00:17 sont en grève depuis plus de deux mois
00:19 pour demander une revalorisation de leur salaire.
00:21 Ce mardi, elles sont à Paris,
00:23 devant les bureaux du fonds d'investissement Equistone,
00:25 qui est l'actionnaire majoritaire de Verbaudet,
00:28 pour marquer une nouvelle étape dans leur lutte
00:30 en présence de soutiens politiques et féministes.
00:33 N'oubliez pas la caisse de grève !
00:35 Oui !
00:36 Droit ! Droit ! Droit aux grévistes !
00:42 On est payés au SMIC ?
00:44 1 709 brut, au centime près, c'est le SMIC.
00:47 Et vous demandez minimum 150 euros de revalorisation, c'est ça ?
00:50 Oui.
00:51 Et on n'ira pas en dessous.
00:53 Pas après deux mois.
00:55 Les dernières NAO, négociations annuelles obligatoires,
01:00 l'augmentation de salaire était de 0%
01:03 pour les classes ouvriers employées.
01:05 Depuis deux mois, on subit le mépris
01:09 ou l'ignorance de nos dirigeants.
01:12 Donc oui, c'était...
01:14 Ils nous amènent à ça, en fait.
01:15 C'est eux, finalement, qui mènent la danse
01:17 et ils nous amènent à venir là, aujourd'hui.
01:21 C'est plus possible de baisser la tête.
01:23 On a ouvert les yeux.
01:26 On pensait pas que c'était aussi dur.
01:30 Mais on lâchera pas.
01:32 C'est un combat qui est symbolique de la situation
01:37 qui est faite aux femmes sur le travail.
01:39 Il y a une majorité de travailleuses
01:41 qui, aujourd'hui, sont scotchées au plancher collant
01:43 avec des boulots payés au SMIC ou proche du SMIC.
01:46 Et je rappelle qu'en France, on a un SMIC horaire
01:48 mais on n'a pas de SMIC mensuel.
01:49 Donc pour beaucoup de femmes, on est payées moins que le SMIC
01:52 parce que 30% des femmes sont enfermées
01:54 sur des emplois à temps partiel.
01:55 Et puis ce conflit, il est aussi symbolique
01:57 de ce que c'est que le mépris de classe
01:59 cumulé au sexisme.
02:01 Parce que quand, au bout de deux mois de grève,
02:03 il n'y a toujours pas eu d'ouverture de négociation
02:05 de la part de la direction,
02:07 et quand à la première séance de négociation
02:09 qui s'est tenue hier, au bout de deux mois de grève,
02:11 on ne parle même pas d'augmentation de salaire,
02:14 on voit combien on se permet des choses
02:16 parce que la direction pense qu'elle peut tout se permettre
02:19 et en face d'elle, elle a des ouvrières et des femmes.
02:22 On en a parlé hier, allez vas-y !
02:28 Franchement, respect, bravo !
02:30 On va y arriver, là je sais que c'est super dur
02:33 mais toute la CGT, elle sera avec vous
02:35 et on ne va pas lâcher.
02:36 Là, c'est trop scandaleux ce qui se passe.
02:38 Merci !
02:40 Merci à vous !
02:41 Sans les soutiens, on ne serait plus ici.
02:44 Oui, les soutiens, la solidarité,
02:46 les gens qui ne nous connaissent pas,
02:48 qui viennent nous soutenir,
02:50 ça nous aide à tenir aussi.
02:52 Les gens qui s'arrêtent dans la rue,
02:54 qui klaxonnent, qui se tenaient bon,
02:57 ça fait plaisir et ça aide beaucoup.
02:59 Ça réchauffe fort le cœur,
03:01 surtout qu'hier on a eu aussi un mouvement à Tourcoing
03:03 où il y avait énormément de monde,
03:04 il y avait 300 personnes.
03:05 Aujourd'hui on arrive,
03:06 on a été accueillis comme des reines en fait.
03:08 C'est ce qu'ils nous disent, on est un modèle.
03:11 L'émotion commence à bien monter correctement
03:14 et rien que pour ça, on ne lâchera pas.
03:16 Enfin, je ne lâcherai rien du tout.
03:18 On ne peut pas les décevoir et on va gagner.
03:21 On va gagner et on leur montrera
03:23 que les femmes sont très fortes.
03:26 (Applaudissements)
03:34 (Musique)

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