• l’année dernière
Ils nous avaient fait rire dans « Fumer fait tousser », la comédie de Quentin Dupieux. La réalisatrice Katell Quillévéré a réuni de nouveau Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier dans le drame « Le Temps d’aimer », une histoire d’amour dans la France des années 50 et 60. Rencontre.Avec Vincent Lacoste et Anaïs Demoustier, pas la peine de prendre un expresso tant l’énergie et la bonne humeur qu’ils dégagent sont communicatives !À l’affiche du nouveau film de Katell Quillévéré, ils incarnent au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale un étudiant en archéologie (Vincent Lacoste) et une jeune serveuse dans un restaurant sur la côte bretonne qui vont tomber amoureux. Leur histoire va s’étaler dans le temps. Avec des secrets plus ou moins cachés. Une belle occasion de se replonger dans la France des années 50 et 60 où l’homosexualité était considérée comme un délit passible de prison.Pour son rôle, Vincent Lacoste a perdu 10 kilos. Anaïs Demoustier nous explique comment une histoire d’amour peut se transformer en histoire d’amitié. Ça tombe bien, tous les deux sont dans la vie les meilleurs amis du monde ! Cette année, Anaïs Demoustier vit un Cannes particulier, car elle est à la tête du jury de la Caméra d’or qui récompense un premier film présenté dans n’importe quelle section du festival. Un prix très prisé par les jeunes cinéastes.L’année dernière, il avait été remis à « War Pony » de Riley Keough et Gina Gammell. Peu impressionné, Vincent Lacoste ne s’adresse pas à Anaïs Demousti ...

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Transcription
00:00 Bonjour ! Oh la ciel !
00:01 Canne ? Nous sommes à Cannes ?
00:03 Moi je suis Vincent.
00:04 Moi je suis Anaïs.
00:05 Lacoste.
00:05 De Moustier.
00:06 Et je viens de vous présenter le temps d'aimer.
00:08 Oui on avait vraiment très envie tous les deux de travailler avec elle je crois.
00:17 Ouais carrément ouais.
00:18 Avant qu'elle nous propose.
00:19 J'avais beaucoup aimé Suzanne.
00:20 Je sentais que c'était une réalisatrice qui était très sensible au jeu d'acteur
00:23 et qui dirigeait bien les acteurs.
00:24 Donc j'avais très envie.
00:26 Ça fait longtemps qu'elle nous avait parlé de ce projet.
00:28 Ça fait beaucoup de temps à se mettre en place, à se financer.
00:30 Et puis après à trouver un moment pour le tourner parce qu'il y a eu le Covid et tout.
00:32 Ouais il y a eu le Covid ça a décalé.
00:34 Donc ouais on avait très envie de faire ce film et de travailler avec Katel.
00:36 Ouais moi pareil j'avais découvert dans...
00:38 J'avais vu Un Poison Violent au cinéma.
00:40 Et j'aime beaucoup et j'avais travaillé avec son mari Elie Cisterne
00:44 qui a...
00:45 En fait sur un film qui s'appelle "Le Deux Meurs Frais Blessés"
00:47 qu'elle avait co-écrit donc on se connaissait un peu.
00:49 Et ça faisait longtemps que je voulais faire un film avec elle.
00:51 Donc j'étais trop content.
00:52 Et en plus quand on nous a proposé ça avec Anaïs
00:54 j'étais aux anges.
00:56 C'est justement comment cette période d'après-guerre
01:02 où un peu les gens se reconstruisent comme ils peuvent.
01:06 Les gens sont humiliés parce qu'il y a toutes ces choses de la femme tondue etc.
01:11 Comment ensuite elles se relèvent de ça ?
01:13 Moi mon personnage face à sa sexualité en fait
01:16 l'homosexualité qui était interdite en France
01:19 qui était un délit dans les années 50.
01:21 Comment ces deux personnages arrivent à avoir de l'intimité
01:26 dans un monde comme ça plein d'interdits ?
01:29 Et moi je me suis dit c'est fou parce qu'il y a eu la libération.
01:33 Donc un moment de libération pour tous.
01:35 Et en fait les femmes qui ont été tondues
01:37 on leur a empêché de vivre ce soulagement de la guerre est finie.
01:43 Et mon personnage commence, démarre le film
01:45 avec une profonde humiliation, une honte
01:48 qui va la suivre jusqu'au bout, qui va lui donner de la force aussi
01:51 pour affronter la vie mais qui restera toujours comme une blessure.
01:55 Et le personnage de Vincent et le mien se rencontrent autour de ces blessures
01:59 et de ce qu'ils ne peuvent pas assumer dans l'époque qui est la leur.
02:03 Autre ambiance.
02:08 Autre ambiance, oui.
02:09 La coiffure tonde en effet.
02:11 J'avais du mal à l'assumer sur le tondat.
02:13 Je me suis dit comment c'est possible de faire un gros plan sur moi avec ce truc.
02:15 Et t'avais honte un peu.
02:16 Et dans le film je trouve que ça va en fait.
02:18 On l'oublie vite.
02:19 Vincent est un acteur génial.
02:25 J'allais dire pareil.
02:27 C'est obligé de dire ça à cette question.
02:31 Il aborde dans ce film là quelque chose de différent de ses rôles précédents.
02:35 Et j'ai vu à quel point c'était un travail pour lui.
02:37 Catelle est très précise dans sa direction, elle est très exigeante.
02:40 Donc elle disait toujours à Vincent "non là j'entends Vincent, j'entends".
02:43 Elle lui a vraiment demandé de se transformer.
02:46 On est amis dans la vie donc on se connait bien.
02:50 Je le voyais dans ce travail là, dans cette rigueur aussi.
02:52 Parce qu'il a dû maigrir pour le film, il a perdu 10 kilos.
02:55 Je sais que c'est un gros mangeur, un gros épicurien.
02:59 Je savais qu'il était dans une forme de douleur profonde.
03:02 Et donc je me suis dit "il est bon".
03:05 Euh non.
03:11 Non, non, il continue à pas me la demousser.
03:13 La demousse.
03:15 Ce qui fait baisser d'un coup la...
03:17 Le statut quoi.
03:18 Je préfère la présidente.
03:20 Madame la présidente.
03:21 C'est chargé, on voit 2 à 3 films par jour.
03:27 Enfin plutôt 3 maintenant à partir d'aujourd'hui je crois.
03:29 Et c'est assez passionnant.
03:32 Parfois des projections à 8h30 du matin.
03:34 Parfois des projections...
03:35 Enfin voilà, on est dans une espèce de tunnel de spectateurs.
03:39 Comme ça c'est génial.
03:40 C'est vraiment très intéressant.
03:41 Et puis ça défase un peu.
03:43 Et là c'était marrant de retrouver ma casquette d'actrice pour le film de Kattel.
03:48 En fait on est complètement à côté du festival.
03:51 On n'entend pas les rumeurs, on sait pas ce qui se passe.
03:54 On voit pas...
03:55 On a un autre point de vue.
03:56 C'est comme quand on dit qu'on est passé derrière la caméra quand on devient réalisateur.
03:59 Je vois le festival d'un tout autre point de vue.
04:02 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:05 [SILENCE]

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