Hadja Lahbib s'exprime sur la libération d'Olivier Vandecasteele

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Transcription
00:00 ici c'est un dossier particulier ?
00:02 Moi comme tous les citoyens belges, j'avais appris ça le 24 février et j'avais envie
00:10 qu'il soit libéré bien sûr mais j'étais loin d'imaginer que quelques mois après
00:15 ça allait devenir une tâche, une mission, un devoir.
00:20 Et c'est vrai que j'ai prêté serment le 15 juillet et le 20 j'étais déjà au Parlement
00:26 à assister à un des débats les plus passionnés, passionnants, houleux aussi avec des avis
00:32 très très divergents.
00:36 Je pense qu'il n'y avait pas de bonne solution, j'ai eu très peu de temps moi pour plonger
00:39 dans le dossier et me faire mon opinion et depuis le premier jour c'était qu'il fallait
00:45 sauver Olivier Vandecassez, qu'il fallait libérer un innocent et que le devoir d'un
00:50 ministre des affaires étrangères c'était de ne pas abandonner ses citoyens surtout
00:54 quand ils sont innocents et en danger.
00:56 Il s'engage déjà quand même un débat sur le prix à payer, sur le fait qu'il a
01:02 fallu consentir à libérer quelqu'un d'autre, moins recommandable peut-être ?
01:07 Alors nous avions des renseignements, des informations très claires de la part des
01:12 services de renseignement que la menace était imminente, grave et permanente.
01:21 Ce qui nous a permis d'activer cet article 167, d'aller rechercher dans la constitution
01:28 cet article 167 via un arrêté royal qui permet dans ce cas de figure de prendre, que
01:35 le gouvernement prenne des actions par un arrêté royal qui a été signé par les
01:40 ministres compétents à savoir moi-même, la défense, l'intérieur et la justice.
01:46 Et nous avons travaillé depuis le début avec tous les cabinets concernés, de concert,
01:56 main dans la main, droite dans la même direction.
01:58 Et d'ailleurs c'est pour ça qu'on a donné le nom à cette opération Blackstone, du
02:04 nom de ce juge britannique du 18e siècle qui avait déclaré qu'il valait mieux libérer
02:11 10 coupables que de laisser un seul innocent souffrir en prison.
02:17 On a plein de points en commun, voilà l'Afghanistan etc.
02:21 On s'est dit qu'on allait se revoir et échanger.
02:23 Et puis il y avait des informations qu'on avait envie de s'échanger aussi, ils se
02:29 posent beaucoup de questions, nous aussi.
02:32 On a été en contact pendant tout ce temps, je me battais pour qu'ils reçoivent ces livres
02:37 donc je lui ai demandé bêtement si les derniers livres, il les avait reçus, voilà
02:41 toutes les petites informations qui ont permis aussi de savoir un peu plus ce qui s'était
02:47 passé pour lui dans sa tête ces derniers jours.
02:49 Il est impressionnant, il va bien, il va se reposer maintenant et nous aussi.
02:54 Un peu comme deux amis qui se rejoignent après une relation épistolaire.
02:57 Oui, je pense que toute la Belgique a appris à le connaître en fait.
03:03 Il est un peu de notre famille à tous maintenant.
03:05 On est tous familiers de ce visage qui aborde les bâtiments officiels, les églises, le
03:16 beffroi, j'ai vu sa nièce qui s'est fermée sur cette place à Tournai.
03:21 Tout ça, ça nous a aidés aussi, ça nous a aidés à maintenir l'opinion publique.
03:25 Et donc voilà, c'est un vrai travail d'équipe avec les citoyens belges aussi.
03:30 Merci à vous.
03:31 Est-ce que vous avez su aujourd'hui que c'était la bonne équilibrée de retour aujourd'hui
03:38 soir ?
03:39 Ça pour des raisons de sécurité nationale et internationale, je ne peux pas vous le
03:43 dire.
03:44 Je voudrais aussi dire que j'ai une pensée émue aujourd'hui pour tous ceux qui sont
03:50 encore dans les prisons iraniennes.
03:53 Il existe encore aujourd'hui plus ou moins une trentaine d'Européens injustement détenus
03:59 et je veux leur dire que notre combat ne s'arrêtera pas, que nous restons mobilisés pour eux.
04:05 C'est un long combat diplomatique, vous avez rencontré une fois l'ambassadeur iranien
04:11 de Belgique, vous avez eu beaucoup de correspondance aussi avec le président iranien ou avec votre
04:15 homologue.
04:16 C'est vous qui le dites ça.
04:18 Je vous laisse assumer vos propos.
04:22 Vous avez rencontré deux fois les ministres des Affaires étrangères iraniennes.
04:24 Oui, c'est vrai.
04:25 Mais justement c'est un long combat diplomatique.
04:28 Je suppose que c'est aussi un soulagement pour toute la diplomatie belge ?
04:32 C'est un soulagement pour toute la diplomatie belge, pour tous ceux, parce que tous les
04:37 différents services, il n'y a pas que la diplomatie, mais c'est vrai que la diplomatie,
04:41 particulièrement notre ambassadeur sur place, nos représentants sur place, ont travaillé
04:46 pendant plus ou moins des conditions de tension extrême.
04:51 Je pense aussi à notre ambassadeur, particulièrement qui était le visage qui reliait Olivier Van
04:58 de Kessel à la Belgique, qui se battait pour avoir une nouvelle visite consulaire.
05:02 Nous avons convoqué 15 fois l'ambassadeur iranien en Belgique, ce qui est historique
05:10 dans la diplomatie belge.
05:12 J'ai rencontré ou des contacts une demi-douzaine de fois avec mon homologue iranien.
05:17 J'ai aussi entamé des actions au niveau de l'Union européenne pour condamner, pour
05:23 que l'on parle tous d'une même voix.
05:25 Voilà, donc on a fait, je pense, tout ce qu'il fallait et ça a porté ses fruits
05:31 aujourd'hui.
05:32 Ce soir, on va enfin pouvoir dormir et se relever demain pour continuer à se battre
05:39 pour nos valeurs, pour la liberté d'expression, pour la démocratie et pour tous ceux qui
05:44 sont injustement détenus.

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