• l’année dernière
Eya, une jeune fille de 10 ans, portée disparue depuis ce jeudi, a été retrouvée au Danemark. Son père, un homme de nationalités tunisienne et suédoise, a été interpellé, de même que son complice dans l'enlèvement.

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Transcription
00:00 - Bonsoir, Eric Vaillant, merci d'être avec nous.
00:02 La première question concerne évidemment EIA.
00:05 Comment va-t-elle ? Où se trouve-t-elle ?
00:10 - Elle est en charge des services sociaux danois,
00:15 et donc elle va très bien.
00:17 Ils prennent le plus grand soin d'elle,
00:19 c'est ce que je viens de dire sur un message que je viens de recevoir à l'instant.
00:23 - Comment va-t-elle ? Dans quel état psychologique est-elle ?
00:27 - En réalité, je n'ai pas beaucoup plus de détails.
00:31 C'est vraiment un soulagement, d'abord pour sa mère,
00:33 et puis pour nous tous, que cette issue très favorable de cet enlèvement,
00:40 et ça a été un gros travail, un sacré gros travail,
00:43 des policiers grenobleurs, des policiers de la police judiciaire de Paris,
00:48 des policiers internationaux, et notamment des policiers danois,
00:51 et même des magistrats de bande équipe.
00:53 Donc depuis plus de 30 heures, on a été tous mobilisés sur cet enlèvement,
00:59 et c'est vraiment un soulagement pour tous.
01:01 Donc la maman est en route pour retrouver sa fille,
01:04 et les nouvelles sont bonnes.
01:07 - Monsieur le procureur, c'est vous qui avez annoncé à sa maman
01:11 que sa petite fille avait été retrouvée ?
01:13 - Je l'ai annoncé à son avocate.
01:16 J'ai préféré que ce soit son avocate qui lui annonce elle-même.
01:18 Moi, j'ai téléphoné à son avocate.
01:21 - Vous nous confirmez donc qu'elle est en route pour retrouver Eya.
01:24 Est-ce qu'elle va la retrouver dès ce soir,
01:28 ou il va falloir qu'elle attende encore quelques heures ?
01:30 - Je pense que ce sera assez facile.
01:33 Les services sociaux, le Danemark vient de demander,
01:37 donc si on confirmait qu'on autorisait la remise à la maman,
01:39 il n'y a aucun souci de ce côté-là.
01:41 Mais c'est surtout qu'il faut quand même du temps pour aller au Danemark.
01:45 La maman et les personnes qui l'accompagnent,
01:48 même s'ils rentrent en voiture, je ne sais pas combien de temps il faut
01:51 pour aller de Grenoble à cette ville du sud du Danemark.
01:55 Mais ça risque de prendre plusieurs heures quand même.
01:57 - C'est donc en voiture qu'elle sera en Danemark ?
01:59 - Je pense que ce sera plutôt pour demain matin.
02:01 - Notre correspondant sur place à Copenhague nous expliquait
02:06 que Keïa, son père et son complice ont été interpellés
02:12 alors qu'ils se trouvaient à bord d'un ferry,
02:14 qu'ils venaient d'Allemagne et qu'ils arrivaient au Danemark,
02:17 ils ont été interpellés à bord de ce ferry
02:20 et qu'ils n'ont opposé aucune résistance,
02:23 que ça s'est passé plutôt pacifiquement.
02:26 Est-ce que vous pouvez nous le confirmer aussi ?
02:28 - Oui, alors arrêtez, je n'ai pas les détails,
02:31 mais c'est le sentiment que j'ai eu à la lecture des messages officiels
02:34 que j'ai reçus.
02:36 Il est fait mention d'aucun souci.
02:39 On avait l'impression à la lecture des messages que j'ai reçus
02:42 que c'était un contrôle de frontières
02:47 et que ça s'est en effet très bien passé.
02:49 Voilà, donc je n'ai pas de détails, je suis désolé,
02:51 je ne peux pas vous en donner plus.
02:53 - Mais est-ce que vous pouvez simplement me dire
02:54 s'il était attendu sur place par vos services ou s'il s'est rendu ?
02:57 - Ah non, il ne s'est pas rendu du tout.
03:01 Il était vraiment attendu par les services du Danemark
03:03 qui étaient en alerte grâce aux indications
03:07 que les policiers grenoblois avaient données, bien sûr.
03:10 - Et précisément, monsieur le procureur,
03:13 qu'est-ce qui a été déterminant dans cette enquête qui est allée vite ?
03:18 Qu'est-ce qui a permis d'accélérer dans la dernière ligne droite ?
03:22 - Vraiment, ce qui a joué, c'est la formidable coopération internationale.
03:29 Vraiment formidable parce qu'on a pu suivre,
03:32 je ne dirais pas partout et sur tout le chemin,
03:37 le trajet de ces deux hommes et de la fillette,
03:41 mais on avait des indications qui nous permettaient de savoir
03:44 qu'ils sont passés par la Suisse d'abord
03:46 et puis qu'ils sont passés ensuite par l'Allemagne
03:48 et on les a retrouvés au Danemark parce qu'au départ,
03:50 on pensait qu'ils allaient plutôt aller vers le sud
03:52 et ils sont montés vers le nord.
03:53 Voilà, donc ça, c'est vraiment l'efficacité du système européen.
03:59 Même moi qui suis un professionnel
04:00 et qui commence à être un vieux professionnel,
04:01 je suis bluffé par cette efficacité.
04:04 - L'alerte en avant était...
04:05 - 30 heures pour retrouver la petite EIA.
04:10 Oui, c'est ça. Moi, j'ai été prévenu.
04:12 Elle a été retrouvée à peu près vers 14h30,
04:16 en début d'après-midi donc,
04:18 et comme elle avait été enlevée à 8h30 la veille,
04:21 ça fait une trentaine d'heures. Voilà.
04:24 - L'alerte enlèvement a été déterminante ?
04:27 - Non, mais il fallait qu'on la fasse.
04:30 Il fallait qu'on la fasse parce qu'on a toujours un doute
04:34 à un moment de l'enquête.
04:36 Est-ce que vraiment, donc ils sont à l'étranger,
04:39 vers le sud ou vers le nord ?
04:41 Où est-ce qu'ils sont rentrés en France ?
04:43 Est-ce que les indications qu'on a
04:46 comme quoi ils sont à l'étranger,
04:48 elles sont bonnes ou est-ce que ça correspond à l'heure ?
04:51 Enfin, on se pose des tas de questions en fait,
04:53 tant qu'éteur.
04:55 Donc il fallait qu'on fasse cette alerte enlèvement.
04:58 Elle a mobilisé pas mal de personnes.
05:02 D'abord, de policiers et de la police judiciaire.
05:05 Et le public a bien joué aussi sa partie
05:10 puisqu'il y a eu environ 70 renseignements
05:14 qui sont arrivés à la centrale
05:17 et qui ont été exploités par les policiers grenoblois.
05:20 - Monsieur le procureur, Dominique Rizet aimerait vous poser une question.
05:23 - Bonsoir, monsieur le procureur et bravo.
05:25 Je ne sais pas si vous allez pouvoir répondre à cette question,
05:28 mais vous nous avez dit que les policiers danois les attendaient
05:31 grâce aux renseignements des policiers grenoblois.
05:35 Pouvez-vous nous en dire un peu plus là-dessus ?
05:37 - C'est vraiment ce que je vous disais tout à l'heure.
05:40 C'est de la coopération internationale.
05:42 Dès le début, on s'adresse entre Européens,
05:46 donc un certain nombre de messages.
05:48 L'efficacité des services de coopération policière est remarquable.
05:54 Donc ça va vite, ça fonctionne essentiellement par mail.
05:58 Et puis ensuite, évidemment, il y a tous les coups de fil qui vont bien,
06:02 mais ça passe d'un pays à l'autre.
06:05 Les informations sur les personnes, sur les voitures, sur les téléphones
06:10 passent d'une frontière à l'autre très facilement.
06:14 Et on trouve des policiers européens qui sont mobilisés dans tous les pays.
06:17 - Les moyens techniques ?
06:19 - C'est très remarquable.
06:22 - Est-ce que les moyens techniques ont été importants dans cette enquête ?
06:25 - Oui, oui.
06:27 Bien sûr.
06:30 Et puis les moyens déployés par l'alerte enlèvement aussi sont considérables.
06:34 C'était la première fois que, pour ma part,
06:37 dans mon expérience de procureur,
06:39 j'ai 15 ans de carrière à peu près comme procureur,
06:43 c'est la première fois que j'avais l'occasion d'utiliser une alerte enlèvement.
06:46 Je comprends que c'est un outil qui n'est pas facile à manier
06:49 et qui est lourd et lourd de conséquences,
06:51 qui mobilise en plus tout le pays.
06:53 Donc c'est une...
06:56 Beaucoup de travail, mais un travail qui aboutit à un résultat.
07:00 - Deux dernières questions, monsieur le procureur.
07:02 Vous nous avez indiqué que la maman d'Eya est en route
07:05 pour retrouver sa fille, qu'elle sera en Danemark en voiture.
07:09 Qu'est-ce qui attend le père d'Eya et son complice ?
07:12 Qu'est-ce qui va se passer pour eux à très court terme ?
07:15 - Oui, ça c'est la suite.
07:17 Nous avons ouvert à 14h, cet après-midi,
07:21 une information judiciaire.
07:23 Ça veut dire que le parquet, mes services,
07:25 ont saisi un juge d'instruction des suites de l'enquête.
07:28 Ce qui permet, en saisissant ainsi un juge d'instruction,
07:31 d'obtenir ce qu'on appelle un mandat d'arrêt international
07:34 et en l'occurrence un mandat d'arrêt européen.
07:36 Et ce mandat d'arrêt européen, là aussi,
07:38 c'est une technique européenne qui existe depuis maintenant quelques années,
07:42 mais qui permet d'obtenir très facilement la remise des personnes
07:45 qui sont recherchées par un des pays de l'Europe.
07:48 Donc ces deux Tunisiens que nous recherchons
07:54 et qui ont été interpellés au Danemark
07:57 vont être remis dans les prochaines semaines
08:00 au juge d'instruction de Grenoble,
08:02 qui les mettra en examen
08:04 et le procureur que je suis demandera
08:06 qu'il soit placé en détention provisoire à leur arrivée.
08:10 - Monsieur le procureur, qui est ce Tunisien par rapport au père,
08:13 l'homme cagoulé, qui est-il ?
08:15 - C'est un ami à lui.
08:16 Il est mort, il me laisse renoncer pour l'instant.
08:18 - Qui vivait en France ?
08:20 - Lui vivait en France, oui, depuis un certain temps déjà.
08:23 - Et donc là, vous parlez de prochaines semaines
08:26 avant qu'il soit remis à la France.
08:28 On ne parle pas de jours, là, on parle de semaines.
08:30 - Oui, parce que je suis prudent.
08:32 Oui, oui, je pense qu'il faut toujours se blesser sur quelques semaines.
08:35 Mais j'espère que d'ici un mois, la remise sera intervenue.
08:40 Je n'ai pas encore eu l'occasion de travailler avec le Danemark.
08:43 Mais nous avons eu dernièrement une affaire de mandat d'arrêt européen
08:46 sur un autre enlaisement d'enfants à Grenoble
08:48 et avec une famille qui a été interpellée cette fois-ci en Suisse.
08:53 Et là, on a eu une remise en quelques jours, mais c'était plus près.
08:56 - Monsieur le procureur, vous nous avez indiqué
08:59 que le père d'Eya n'avait opposé aucune résistance
09:03 au moment de son interpellation.
09:04 Est-ce que vous pouvez nous dire dans quel état d'esprit il est ?
09:08 - Non, je suis vraiment désolé.
09:10 C'est le type de questions auxquelles je ne peux pas répondre.
09:14 Je n'ai que des communications très factuelles
09:16 et pas du tout psychologiques.
09:18 Donc, je ne peux pas répondre à cette question.
09:20 - Une dernière question concernant Eya, pour être bien clair.
09:24 Parce que c'est évidemment l'information que l'on a envie d'avoir ce soir.
09:28 Est-ce que vous pouvez nous rappeler en quelques mots,
09:31 selon les informations dont vous disposez,
09:33 comment elle va sur le plan psychologique, mais aussi physique ?
09:37 Est-ce qu'elle a un petit peu commencé à raconter
09:39 ce qu'elle a vécu ces 36 dernières heures ?
09:43 - Alors, en réalité, je ne sais pas si elle a été entendue
09:46 par les services sociaux.
09:47 Le message que je viens de recevoir des policiers
09:50 et de la coopération policière, c'est que Eya a été remise
09:54 aux services sociaux danois qui prennent grand soin d'elle,
09:57 m'est-il indiqué.
09:58 Donc, Eya a pu parler aussi avec sa maman.
10:01 Donc, elle va bien.
10:03 Forcément, elle a vécu quand même des événements
10:07 qu'on peut qualifier de traumatisants.
10:10 Donc, forcément, elle doit être fatiguée.
10:14 Mais je pense que le fait de bientôt voir sa maman

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