• l’année dernière


Retrouvez "Europe 1 Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/votre-grand-journal-du-soir-du-week-end

Category

🗞
News
Transcription
00:00 des policiers agressés, on reparle aujourd'hui d'élus menacés et celui qui sort du silence aujourd'hui c'est le maire de La Baule.
00:07 Bonsoir Franck Louvrier.
00:08 - Bonsoir.
00:09 - Merci d'être en direct sur Europe 1. Vous avez reçu des menaces de mort par courrier anonyme avec des détails particulièrement sordides.
00:15 - Oui j'ai reçu en début de ce mois un courrier qui m'est adressé personnellement à la mairie
00:22 dans laquelle il y avait deux photos de la tête décapitée de Samuel Paty et une troisième photo du massacre du Bataclan avec l'interrogation écrite en rouge en dessous.
00:33 Peut-être demain un abrogue pour l'interrogation.
00:36 - Vous êtes inquiet, les Baulois sont inquiets, notamment après ce qui est arrivé à votre collègue de Saint-Brévent-les-Pins ?
00:42 - Non ils vont pas être inquiets, nous sommes là d'abord pour les protéger et nous mettons tous les moyens qu'il faut
00:47 mais c'est surtout, ça traduit aussi que les charpes tricolores ne protègent pas plus que la blouse ou l'uniforme.
00:53 On l'a vu ces derniers temps, nous étions comme on disait communément à portée de baffe.
00:58 Maintenant nous sommes à portée d'actes violents et même parfois criminels.
01:01 - A quel moment ça a changé Franck Louvrier ?
01:03 - Moi j'ai le sentiment que la violence ne fait qu'augmenter dans notre pays depuis plusieurs mois maintenant
01:10 du fait sans doute aussi du non-respect de nos institutions, du non-respect de nos processus législatifs,
01:18 du non-respect de nos attitudes parfois à l'endroit du fonctionnement de nos institutions comme la police.
01:26 Je pense que quand on remet en cause certaines avancées sociétales,
01:31 quand on considère en France qu'il y a des zones de non-droit,
01:34 toutes ces dérives-là amènent à déstabiliser une société qui s'est construite au fur et à mesure du temps,
01:40 de façon démocratique bien sûr.
01:43 Et c'est vrai que les propos du président de la République il y a encore quelques jours
01:47 sur ce risque de décivilisation est une réalité parce qu'on le voit bien,
01:53 au fur et à mesure du temps, la violence parfois est un argument au lieu du débat et de l'argument contre argument.
02:02 Ça veut dire qu'aujourd'hui on n'hésite plus à se dire de toute façon au Parlement ça ne passe pas,
02:06 on ne veut pas nous écouter, en tout cas ça n'est plus représentatif de ce qu'on pense,
02:09 donc on va faire ça par nous-mêmes, dans la rue et parfois avec la violence ?
02:13 Oui alors que nous avons des institutions qui nous ont permis de traverser des crises,
02:18 qui fonctionnent notamment depuis 1958 pour celles qui sont en rapport avec nos institutions juridiques.
02:25 Et donc de ce fait-là je pense que c'est remise en cause permanente,
02:29 c'est remise en cause de notre démocratie, de la représentation parlementaire,
02:35 tout ça fait que ça amène aussi à une forme d'éloignement à l'endroit de tout ça,
02:40 l'augmentation de l'absentéisme, quand il y a peu de participation aux élections c'est aussi un souci.
02:46 Et je ne pense pas que c'est toujours de la faute du politique comme on le dit,
02:50 c'est aussi parce qu'on accepte parfois des méthodes inacceptables.
02:54 Franck Louvrier, est-ce que vous avez alerté les services, comme on dit, de cette lettre et de cette photo classifiée ?
03:02 Ce n'est pas une photo qu'on trouve partout, la photo de la tête ?
03:05 Alors c'était la première fois, oui tout à fait, c'était la première fois que je la voyais.
03:08 Non, bien sûr que j'ai averti immédiatement les services qui se sont mobilisés très fortement,
03:13 à la fois le préfet, le sous-préfet et puis la procureure de la République,
03:16 qui a diligenté immédiatement une enquête via la police judiciaire de Nantes.
03:22 Donc les services ont été là et bien évidemment ils doivent travailler.
03:27 Donc les auteurs, on va les trouver, Franck Louvrier, les auteurs de cette lettre ?
03:31 Ecoutez, ça fait partie après de la capacité des enquêteurs à pouvoir résoudre ce type d'énigmes,
03:38 mais c'est sûr que face à des énigmes de ce type, il faut trouver des réponses, des sanctions,
03:43 d'autant plus des sanctions fortes lorsque c'est à l'endroit de représentants des institutions,
03:50 du personnel médical, des policiers, des pompiers.
03:55 Je pense qu'il y a un phénomène de circonstances aggravantes
03:58 lorsqu'en plus on adresse ce type de messages à ces personnes-là.
04:03 Mais justement, comme vous le disiez, si l'écharpe tricolore,
04:06 si le gyrophare d'une voiture de police, si tout cela ne fait plus peur, ne fait plus autorité,
04:12 c'est quoi la solution ?
04:14 On est sans doute dans une crise d'autorité, c'est sûr.
04:17 Lorsque vous dites, on le constate, et il faut que l'État montre qu'il est présent,
04:22 il faut que l'État montre qu'il est là et qu'il impose la loi,
04:26 parce que c'est comme ça que fonctionne notre pays,
04:28 et que le moindre dérapage peut être sanctionné.
04:33 Vous savez, on expliquait il y a quelques décennies la tolérance zéro,
04:38 et bien la tolérance zéro doit être réelle à l'endroit de nos institutions,
04:43 à l'endroit de fonctionnement.
04:45 Ça se traduit comment, Franck Lourié ?
04:47 Par notamment des sanctions, parce que comme je le disais tout à l'heure,
04:52 lorsque c'est à l'endroit de pompiers, d'élus, de policiers, de personnels de santé,
04:57 c'est en plus une circonstance aggravante,
05:00 donc il faut là que l'État soit, et le processus judiciaire, soit exemplaire.
05:06 Donc vous lancez un appel ce soir sur Europe 1 ?
05:09 Non, je ne lance pas un appel, parce que ce n'est pas mon attitude et mon comportement,
05:14 je dis juste qu'il faut s'être sensibilisé à cette dérive de la violence dans notre pays.
05:20 Le président de la République a eu raison d'en parler mercredi dernier,
05:25 je pense que maintenant il faut se saisir du sujet,
05:27 pour qu'on puisse sanctionner fortement,
05:30 pour qu'on puisse montrer que l'État doit être respecté.
05:34 Merci beaucoup Franck Louvrier d'avoir été en direct.

Recommandations