Tariq Ramadan était jugé pour le viol d’une femme en 2008 dans une chambre d’hôtel à Genève. Il a toujours défendu l’idée d’une relation consentie. Il a finalement été acquitté par un tribunal suisse. En France, il est soupçonné de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, le parquet a requis un procès.
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00:00 -Vous savez, quand j'étais en prison, on nous a fait croire que ma culpabilité avait à voir avec le nombre.
00:06 On a commencé par 10, on est allé à 7, maintenant il en reste 3.
00:09 Dans le dossier, précisément, une des plaignantes est sortie, le parquet n'a pas retenu la quatrième, il en reste finalement 3.
00:16 Et bien ces 3, elles se connaissaient pourquoi ? Parce qu'elles-mêmes, elles le disent,
00:20 deux des plaignantes, avant de porter plainte, m'annoncent qu'une troisième m'attaque,
00:25 que ce qu'on veut, c'est me faire tomber. -Pourquoi ?
00:28 -Pour ce que je représente. -Et vous représentez quoi ?
00:31 -Ecoutez, dans ce pays... -La France.
00:35 -La France, Tariq Ramadan représente une voix qui a été celle que vous savez être contestée.
00:42 On a dit, Tariq Ramadan c'est le petit-fils des frères musulmans,
00:45 du fondateur des frères musulmans, et Tariq Ramadan c'est un islamiste.
00:49 Mais la réalité, c'est que ce que j'ai toujours dit aujourd'hui à la France,
00:52 vous ne vous en sortirez pas dans ce pays si vous ne considérez pas
00:57 que les Français de confession musulmane ont les mêmes droits que vous,
01:00 et la même citoyenneté. Et ça c'est ce que je dis depuis 30 ans.
01:03 C'est une France aujourd'hui qui a un problème avec... -Islamophobe ?
01:06 -Qui me cite parce que je suis musulman et parce que j'étais...
01:08 -Non mais c'est ça, qu'il y a un problème avec la religion musulmane,
01:10 et donc c'est une France islamophobe et vous êtes un symbole...
01:12 -En fait vous êtes attaqué parce que vous êtes musulman.
01:14 -Je suis attaqué parce que je défends une certaine façon d'être français,
01:19 européen, de confession musulmane totalement autonome,
01:23 et de critiquer le gouvernement. J'aimerais que vous entendiez ça...
01:26 -Vous critiquez le gouvernement ? -Je critique le gouvernement, mais évidemment...
01:29 -Et c'est lié à vos affaires, vos critiques contre le gouvernement ?
01:31 -Mais évidemment, évidemment que c'est... -C'est-à-dire ?
01:34 -Je vais essayer de comprendre pourquoi. -Mais évidemment, je veux dire,
01:36 c'est une affaire qui est politique, éminemment politique,
01:39 alors aujourd'hui, ce qui m'intéresse du point de vue du droit...
01:41 -Attendez, politique pourquoi ? -Mais pour ce que je représente.
01:45 -Mais c'est-à-dire que les politiques sont derrière ça ?
01:46 -Vous jouez, vous jouez... -Ah non mais je pose la question.
01:48 -Je vais vous dire une chose. -En Suisse, pareil.
01:50 -99% des Français de confession musulmane,
01:54 ils savent très bien ce qui se passe, et énormément d'avocats,
01:57 de juges, et même vous, en fait, parce que là, vous jouez à l'innocent...
02:00 -Non, non, je ne vois rien du tout, j'essaie de...
02:02 -Journalisme... -Non, non, non, j'essaie de comprendre.
02:04 -Mais je vais vous dire, la réalité, c'est qu'on sait très bien
02:06 ce que je représente dans ce pays. Donc maintenant, vous me posez la question.
02:08 -Non mais attendez, parce que quand vous critiquez le gouvernement,
02:10 la justice suisse, elle n'a rien à voir avec le gouvernement français,
02:12 donc là, je ne comprends pas bien le rapport.
02:14 -La justice suisse, ce que je vous ai demandé, je vous demande deux choses.
02:17 Oubliez que je m'appelais Tarek Ramadan et faites du droit.
02:19 Ils ont oublié que je m'appelais Tarek Ramadan,
02:21 ils ont fait du droit, je suis innocent.
02:23 -Et en France, on n'oublie pas que vous êtes Tarek Ramadan ?
02:24 -Mais évidemment. -Vous êtes mal parti, alors.
02:26 -Ecoutez, je vais vous dire une chose.
02:28 -Vous seriez condamné, c'est ça ?
02:29 -Si je ne m'appelais pas Tarek Ramadan, cette affaire, elle aurait été classée.