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SportTranscription
00:00 Alors qu'est-il arrivé à Danil Meldvedev aujourd'hui Cédric Piollin ?
00:03 Bah écoutez il a sombré, il a sombré d'abord il a eu un adversaire qui a été valeureux,
00:08 qui a montré beaucoup de qualité, beaucoup de punch, un nombre impressionnant de coups
00:12 droit gagnants, assez complet, même en revers, enfin il a dicté le jeu et c'est vrai que
00:16 Danil était pas trop là, il a souvent fait le mauvais choix, et je pense qu'il va regretter
00:24 longtemps et repenser longtemps à ce premier set perdu alors qu'il avait le break d'avance
00:29 et voilà donc c'est souvent comme ça et je crois qu'il faut donner aussi beaucoup
00:34 de crédit à son adversaire qui a vraiment bien joué, c'était pas facile d'aller
00:40 sur le central en sortant des qualifications contre un Meldvedev mais bon après c'est
00:45 les vases communicants, il y en a un qui joue moins bien, qui laisse l'espace et puis l'autre
00:48 s'est engouffré, et il a tenu surtout, il a tenu la longueur.
00:50 Avec beaucoup de vent, il y avait beaucoup de vent à ce moment là sur le central, c'était
00:53 compliqué.
00:54 Il y avait beaucoup beaucoup de vent aujourd'hui toute la journée mais c'est vrai que c'était
00:56 on l'a pas vu venir, enfin on a senti que ce joueur avait un potentiel.
01:01 Benoît avait vu, il l'avait annoncé il y a trois ans.
01:04 Ah il y a trois ans, ah oui effectivement.
01:06 Parce que j'ai regardé ce joueur effectivement au mois de janvier, il était encore au-delà
01:09 de la 400ème place, il a eu une progression assez fulgurante, Philippe Doucet.
01:13 Je connaissais pas d'ailleurs.
01:14 Voilà on peut se le dire, il y a des trous dans la raquette, celui-là on l'avait effectivement.
01:20 Alors on peut se dire que Danil Meldvedev n'a pas bien joué, on peut aussi se dire
01:23 que ce Brésilien Thiago Seibold-Wilde, lui a très bien joué, a sorti un énorme match
01:32 et après le match, vous l'avez entendu comme moi, il dit "voilà je m'entraîne comme un
01:36 dingue, je m'entraîne tous les jours pour des matchs comme celui-là".
01:40 Enfin on sentait que c'était un accomplissement absolu pour lui.
01:44 Oui et après je pense que Benoît s'en rençait plus sur la personnalité du garçon qui quand
01:48 même a gagné des tournois junior de haut niveau donc il avait les qualités ça c'est
01:52 sûr mais je sais pas, il avait dû se perdre complètement à un moment probablement et
01:57 il a effectivement révélé là des qualités assez étonnantes mais c'est vrai que c'était
02:01 des conditions, Benoît l'a dit, très très venteuses.
02:03 On sent que Meldvedev était très énervé par les conditions, son jeu, il a toujours
02:09 eu du mal quand il y a du vent, il n'a pas été bon, ça c'est certain et il a mis en
02:14 valeur en tout cas un adversaire qui est rentré dedans joyeusement.
02:18 Et un service qu'il a complètement lâché aussi, il a fait un nombre impressionnant
02:22 de doubles fautes, je pense qu'il avait peut-être appelé Kournikova avant mais pas pour la
02:29 bonne chose parce qu'il a fait pratiquement 20 doubles fautes et c'est vrai que c'est
02:33 compliqué quand on peut pas se tenir et s'appuyer, c'est un élément important dans son jeu
02:38 et donc voilà ça n'a pas bien fonctionné et puis après l'autre élément on sait tous
02:42 que ces grosses têtes de série c'est lors du premier tour qu'elles sont très prenables
02:47 et bon ben voilà ça arrive de temps en temps qu'il y en ait un qui sombre, ça a été
02:50 le tour de Danil aujourd'hui de danser au rythme brésilien, ça faisait longtemps qu'on
02:54 n'avait pas dansé brésilien ici à Roland-Garros.
02:57 D'ailleurs il y a un peu de Guga dans le jeu de Sebottwil.
03:00 L'inspiration.
03:01 Oui oui, non mais après ça doit être terrible pour Danil Meldvedev parce que voilà il arrive
03:08 à Roland-Garros, il est numéro 2 mondial, tout le monde l'annonce plus ou moins dans
03:12 le chapeau des potentiels vainqueurs du tournoi, je pense qu'il arrive sur le cours en se
03:16 disant bon allez normalement je passe et puis le match est compliqué, il n'arrive pas à
03:22 mettre ça en place.
03:23 En face il a un adversaire qui ne s'est jamais crispé parce qu'il aurait pu se crisper quand
03:27 même ce brésilien à un moment ou un autre, pas du tout, il a été très très solide
03:30 jusqu'au bout en profitant d'un Danil Meldvedev que j'ai trouvé très attentiste, qui n'osait
03:36 pas trop y aller et puis quand il y allait il faisait des fautes donc il devait être
03:39 complètement perdu en fait dans sa tactique.
03:41 Qu'est-ce que je fais face à ce joueur pour essayer de m'en sortir ? Il n'y arrivait
03:44 pas, c'était très étrange.
03:45 Effectivement et lors de la conférence de presse il a d'ailleurs dit qu'après sa victoire
03:50 à Rome il était content que la saison sur terre se termine comme si c'était finalement
03:54 un match.
03:55 Alors il dit ça tous les ans sauf que cette année il a quand même fait quelques résultats.
03:58 Il a gagné à Rome, il a été quand même consistant, il a montré des choses qu'il
04:03 n'avait jamais montrées sur terre battue donc oui il a toujours ses phrases un peu
04:08 définitives sur la terre battue mais il a au moins montré cette année qu'il pouvait
04:13 le faire sauf qu'aujourd'hui je crois que le match était complètement décousu.
04:17 C'est typiquement le genre de match, c'est un joueur de rythme et je pense que c'est
04:21 typiquement le genre de match qui lui fait perdre complètement son tennis.
04:24 Et puis comme souvent dans ce central en particulier le public quand il y a un jeune
04:30 loup qui arrive mal classé, qualifié, forcément j'ai envie de vous dire les mouches changent
04:35 d'âne c'est-à-dire que globalement ils vont commencer à le soutenir, à le pousser
04:38 et il l'a senti, ça l'a gassé d'ailleurs ce public qui était pas respecté.
04:43 Spécialement pour lui en tout cas en majorité pour le Brésilien.
04:45 Je pense que de toute façon Daniel il est toujours agacé quand il joue pas bien et
04:50 qu'il sent que le match va pas dans son sens, il commence à grogner, il se tourne vers
04:53 son boxe, il commence à même quasiment à les engueuler, il est un peu même agressif
04:57 dans ses propos ou même dans sa gestuelle.
05:01 C'est un truc classique mais c'est vrai que le public, on le sait ici c'est probablement
05:05 un des tournois où le public a le plus d'influence sur le cours du jeu.
05:09 Est-ce qu'il va devenir le chouchou, ça c'est à voir, maintenant il s'est ouvert le tableau
05:15 en sortant Medvedev, mais tout joueur qui va se présenter devant lui sera forcément
05:20 mieux classé parce que ça sera à chaque fois un exploit.
05:23 Est-ce que c'est un exploit sans lendemain ou est-ce qu'il va pouvoir avancer dans le
05:27 tableau, ça va être à suivre.
05:29 Parce que s'il joue comme ça, je pense qu'il peut en battre quelques-uns encore.
05:33 Surtout sur le central, faut quand même imaginer qu'il joue sur le cours central de Roland
05:38 Garros qui est quand même un cours très particulier contre Danil Medvedev.
05:42 Il est 172e mondial, il sort des qualifications, on se dit qu'à un moment il va coincer,
05:48 il ne peut pas continuer à jouer comme ça.
05:49 Sauf qu'on oublie que ce gars-là, on le surveillait depuis pas mal d'années en 2018
05:55 quand il avait réussi à gagner l'US Open Junior en battant Lorenzo Muzetti à l'époque
05:59 qui était un très bon joueur également.
06:01 Il avait fini l'année à la place de numéro 1 mondial junior.
06:04 On s'attendait à le voir arriver.
06:06 Et puis malheureusement, il y a eu le Covid.
06:08 D'ailleurs, ça a été le premier joueur professionnel, joueur et joueuse confondus,
06:12 à attraper le Covid.
06:13 Je vous rappelle qu'il est brésilien.
06:15 Donc à l'époque, Bolsonaro n'en avait rien à faire du Covid.
06:21 Il disait "C'est rien, c'est une grippe, laissez couler".
06:23 Et en fait, il a eu un truc très, très violent.
06:25 Donc il a éloigné longtemps des cours de tennis.
06:28 Et puis petit à petit, il a réussi à revenir.
06:30 C'est un joueur qui est vraiment très, très bon sur terre battue.
06:32 Il joue sur terre battue depuis quasiment Wimbledon l'année dernière.
06:36 Je crois qu'il a dû faire un ou deux tournois sur dur.
06:38 Sinon, il joue tout le temps sur terre battue.
06:39 Il y en a plein comme lui quand même.
06:40 Oui, il y en a plein, mais c'est un joueur qui est très, très bon.
06:43 C'est vraiment un très, très bon joueur.
06:44 Et on l'a vu quand il a servi pour le match, sortir des coups, tenter des trucs,
06:47 alors qu'il aurait pu simplement assurer d'ailleurs.
06:50 Il l'avait déjà fait quand il avait gagné son premier tournoi à Santiago,
06:52 alors que personne ne s'y attendait.
06:54 Il avait battu Kasper Rudd en finale, d'ailleurs, c'était en 2020,
06:56 juste avant le Covid, c'était au mois de février 2020.
07:00 Et on s'était dit, c'est quand même ce gars là, un tennis incroyable.
07:04 Et juste avant, il avait battu Fokina aussi au tournoi de Rio,
07:07 en se rendant des balles de match dans une partie complètement dingue
07:10 qui avait duré plus de trois heures et demie.
07:12 Et donc, on attendait de voir un petit peu ce qui se passait.
07:15 Après, c'est vrai, comme vous le disiez dans votre introduction,
07:18 il y a ce côté "noir", c'est vrai que ça, d'ailleurs, c'est toujours en cours.