Moscou visée par une attaque de drones : "ce sont des missiles low-cost", selon Xavier Tytelman

  • l’année dernière
Avec Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire, rédacteur en chef digital d’Air & Cosmos

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-05-31##
Transcript
00:00 - Il est 7h47 sur Sud Radio. Sud Radio vous explique la guerre des drones.
00:04 Dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, il y a cette guerre qui se joue dans le ciel.
00:10 Hier c'est Moscou qui a subi une attaque par drone, Moscou qui utilise aussi ses appareils pour mener sa guerre en Ukraine.
00:16 Nous sommes avec Xavier Tittleman qui est ancien aviateur militaire, rédacteur en chef digital d'Air & Cosmos. Bonjour.
00:24 - Bonjour, merci de m'inviter.
00:26 - Oui, c'est la seconde fois que Moscou est visé par des drones.
00:30 Est-ce que cette guerre se joue avant tout dans le ciel à travers ces drones ?
00:36 - C'est un des facteurs, là on est plus sur un facteur psychologique parce que ni l'Ukraine ni la Russie ne vont basculer parce qu'ils ont reçu une volée de missiles.
00:44 Et d'ailleurs le terme drone ici n'est pas forcément approprié parce qu'en fait ce sont des missiles low cost.
00:48 C'est simplement des engins qu'on a pré-programmés alors qu'un drone traditionnellement il est encore télépiloté.
00:53 Donc là on est vraiment sur le missile low cost faute d'avoir des systèmes de meilleure qualité.
00:57 - Oui, missiles low cost pourquoi ? Parce que ça ne coûte vraiment pas cher et c'est pour ça qu'on peut les utiliser et c'est quand même assez efficace, non ?
01:04 - Là on est de l'ordre de quelques dizaines de milliers d'euros effectivement.
01:07 Et comme les défenses aériennes des deux pays sont pour celles de l'Ukraine très largement augmentées par rapport à ce qu'elle était au début,
01:13 ce qui fait qu'ils interceptent quasiment la totalité des drones, et les Russes de leur côté ils ont leurs systèmes qui sont très très décevants.
01:20 C'est-à-dire qu'on avait de très hautes attentes sur le niveau de la défense aérienne russe qui avait la réputation d'être la meilleure du monde.
01:25 Et depuis le début de cette guerre en fait c'est quasiment une passoire parce que tout passe systématiquement.
01:29 - Oui, et est-ce que ça peut jouer un rôle important alors dans la suite de cette guerre ?
01:34 - Si ils arrêtaient de stimuler des civils, peut-être que ça aurait pu avoir un impact.
01:39 Quand la Russie a passé tout son hiver à dépenser des centaines et des centaines de missiles pour essayer de faire tomber le réseau électrique,
01:45 de taper des réseaux de chauffage, finalement ça n'a pas eu d'effet stratégique.
01:49 Peut-être que si c'était concentré sur les pistes d'aviation, ils auraient pu empêcher la chasse ukrainienne de continuer à travailler.
01:56 Mais comme ils choisissent systématiquement des cibles qui ne sont pas adaptées, malheureusement pour l'un et pour l'autre la guerre va continuer.
02:02 Ce qu'ont fait hier les Ukrainiens par contre c'est assez étonnant, il y a beaucoup de cibles qui nous disent que ce n'est pas forcément l'armée qui a tiré ces cibles,
02:08 mais peut-être des partisans civils.
02:10 - Oui c'est ça, parce que des civils peuvent s'emparer aujourd'hui de cette technologie, puisque vous disiez que ce n'était pas si cher que ça.
02:17 - Non, on parle de quelque chose qui coûte quelques dizaines de milliers d'euros.
02:20 Les drones qu'on a vu hier arriver sur Moscou, a priori ils ont été plus ou moins revendiqués par un blogueur ukrainien qui s'appelle Igor Lachene,
02:27 qui collecte de l'argent, qui est très connu, et qui avait déjà plus ou moins revendiqué la taxe sur le Kremlin le mois dernier.
02:32 A priori il a récolté des dizaines de millions de grivnas, et avec ça ils ont développé un drone qui s'appelle le Beaver, qu'il a déjà présenté,
02:39 et qui a une capacité d'avoir de 20 kilos d'explosifs, ou ce qu'on veut finalement, et qui va pouvoir voler pendant 1000 kilomètres.
02:46 Et donc ça correspond plus ou moins à ce qu'on a pu observer hier.
02:48 - Est-ce qu'à l'avenir, d'ailleurs dans la plupart des conflits, il y aura l'utilisation de drones de plus en plus perfectionnés,
02:56 et la sécurité qui peut être remise en cause par ces drones ?
03:00 - Oui, c'est un vrai problème pour toutes les armées, parce qu'on est sur quelque chose qui coûte absolument pas cher,
03:04 donc vous parlez de très perfectionnés. Je me souviens par exemple au début de la guerre du drone Bayraktar TB2,
03:09 qui avait fait beaucoup de bruit médiatique, mais finalement les petites munitions suicides,
03:14 quand j'étais en Ukraine le mois dernier, j'étais dans une usine dans laquelle ils produisent ces munitions directement en impression 3D,
03:20 ça coûte quelques centaines d'euros, et ça peut tuer, ça peut détruire des véhicules.
03:23 Donc du très low cost jusqu'au système civil détourné de son usage principal pour larguer des petites grenades,
03:29 ou pour en faire des missiles comme on le voit ici, jusqu'aux drones très perfectionnés comme peut faire disposer la France ou les Etats-Unis,
03:35 et que aucun des deux protagonistes ne possède ici, clairement l'éventail est gigantesque,
03:40 et nos armées ne sont pas prêtes à se défendre contre cette nouvelle menace.
03:43 - Oui, merci beaucoup. Sur cette guerre des drones, Xavier Tittleman, rédacteur en chef digital d'Air & Kosmos,
03:50 merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

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