Audition à l'Assemblée nationale - Réforme du lycée professionnel : audition de Carole Grandjean

  • l’année dernière
Les députés de la commission des Affaires culturelles et de l'éducation auditionnent Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l'Enseignement, sur la réforme du lycée professionnel. Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, cette réforme prévoit un milliard d'euros supplémentaires pour les filières professionnelles, des lycéens rémunérés pendant leur stage, dès la rentrée prochaine, une refonte de l'offre de formations, et un lien renforcé avec le monde de l'entreprise. Retrouvez cette audition en intégralité sur LCP Assemblée nationale.

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00:00:00 Bonjour à toutes et à tous.
00:00:02 Mes chers collègues, nous allons débuter notre séance.
00:00:05 Nous recevons cet après-midi Mme Carole Grandjean,
00:00:07 ministre déléguée, chargée de l'enseignement
00:00:10 et de la formation professionnelle.
00:00:12 Mme la ministre, je vous remercie
00:00:14 d'avoir répondu favorablement à notre invitation,
00:00:16 qui fait suite à de nouvelles annonces
00:00:18 au sujet de la réforme du lycée professionnel.
00:00:21 Nous prendrons d'ailleurs l'avis des syndicats d'enseignants
00:00:23 sur cette réforme le 7 juin.
00:00:26 Le 4 mai dernier, le président de la République
00:00:29 présentait les dispositifs de la réforme
00:00:30 devant permettre de faire de la voie professionnelle
00:00:33 une voie d'excellence après un large processus
00:00:36 de concertation engagé depuis l'automne.
00:00:40 Refonte de la carte de formation,
00:00:42 lutte contre le décrochage des élèves
00:00:44 et renforcement des liens entre les lycées et les entreprises
00:00:47 devront ainsi assurer un enseignement plus adapté
00:00:50 aux besoins des élèves
00:00:52 et une insertion professionnelle facilitée pour ces jeunes.
00:00:55 Et je souhaiterais, pour ma part, vous interroger sur deux points.
00:00:58 Tout d'abord, la volonté du gouvernement
00:01:00 de moderniser l'offre de formation
00:01:02 afin de la rendre plus cohérente avec les besoins et les débouchés
00:01:06 suppose à terme la fermeture des formations
00:01:09 ne menant pas suffisamment à l'emploi.
00:01:11 Dès lors, je souhaiterais savoir comment et par qui sera évaluée
00:01:15 puis actée la suppression de certaines filières professionnelles
00:01:18 et quelles perspectives seront offertes
00:01:20 aux professeurs des formations concernées.
00:01:22 Par ailleurs, la réforme entend renforcer
00:01:24 les périodes de stages pour les élèves des lycées professionnels.
00:01:28 Ces stages seront désormais indemnisés
00:01:30 afin de valoriser l'investissement des élèves
00:01:32 et pourront représenter, selon les projets professionnels,
00:01:35 jusqu'à 12 semaines pendant l'année de terminale.
00:01:38 Cette avancée suppose d'identifier les entreprises
00:01:40 les plus à même d'encadrer, de former
00:01:42 et de préparer à l'emploi des lycéens concernés.
00:01:45 Donc, pourriez-vous nous expliquer selon quelle modalité
00:01:47 les entreprises partenaires seront sélectionnées
00:01:49 et par quels moyens les établissements pourront s'assurer
00:01:52 que l'allongement des périodes de stages
00:01:53 n'entraîne pas un amoindrissement
00:01:55 de la qualité de prise en charge des stagiaires ?
00:01:58 Donc, vous voyez, 2 questions.
00:01:59 Mes collègues en ont beaucoup plus.
00:02:02 Et, madame la ministre, je vais vous donner la parole
00:02:04 pour une intervention liminaire.
00:02:06 Et puis, ensuite, la parole sera aux orateurs de groupe.
00:02:09 -Merci beaucoup.
00:02:15 Madame la présidente
00:02:17 de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation,
00:02:20 mesdames et messieurs les députés,
00:02:22 je suis ravie d'intervenir à nouveau devant votre commission.
00:02:27 Aujourd'hui, pour présenter la réforme du lycée professionnel,
00:02:31 vous le savez, le président de la République
00:02:34 a positionné publiquement le jeudi 4 mai
00:02:37 la réforme du lycée professionnel comme une cause nationale
00:02:41 et comme l'un des grands rendez-vous
00:02:44 de la nation avec elle-même.
00:02:46 Cette réforme ambitieuse et décisive
00:02:50 pour l'avenir des jeunes des lycées professionnels
00:02:52 de notre pays.
00:02:54 Elle se décline en 3 grands leviers.
00:02:57 Le 1er qui vise à mieux accompagner
00:03:00 chaque lycéen dans son parcours,
00:03:02 y compris en cas de décrochage
00:03:04 et pour mieux prévenir ce décrochage
00:03:06 pendant le lycée ou après.
00:03:08 Le 2d levier vise à permettre
00:03:13 un meilleur taux d'insertion pour les élèves
00:03:16 et de faire du lycée professionnel un véritable outil
00:03:20 de formation au service de notre économie
00:03:23 pour la réussite des élèves.
00:03:25 Et enfin, le 3e levier et dernier levier
00:03:29 est essentiel puisqu'il s'agit de donner
00:03:31 aux équipes éducatives les moyens pour agir.
00:03:35 Vous le savez, j'ai déjà pu partager avec vous
00:03:39 le constat préoccupant qui s'est imposé à nous
00:03:43 à propos des lycées professionnels
00:03:45 et qui nous oblige à réagir.
00:03:48 Vous connaissez sans doute les chiffres
00:03:50 qui caractérisent la voie professionnelle
00:03:53 et dont nous ne pouvons nous satisfaire.
00:03:55 Les lycées professionnels accueillent, je le rappelle,
00:03:58 chaque année un tiers des lycéens.
00:04:00 Un lycéen sur trois va au lycée professionnel,
00:04:02 soit 621 000 élèves et 64 000 apprentis.
00:04:08 Pourtant, elles concentrent cette voie
00:04:10 davantage de jeunes en difficulté
00:04:13 qui subissent cette voie puisqu'ils ne la choisissent.
00:04:16 Plus alarmant encore,
00:04:18 aujourd'hui, moins d'un bachelier professionnel sur deux
00:04:21 parvient à s'insérer dans l'emploi
00:04:23 dans les 6 mois qui suit l'obtention de son diplôme.
00:04:27 Je crois que nous pouvons tous convenir ici
00:04:29 que nous ne pouvons fermer les yeux
00:04:31 devant cette injustice, devant cette réalité
00:04:34 qui est, bien sûr, source de frustration
00:04:37 pour les jeunes, pour leur famille,
00:04:38 mais aussi pour les enseignants
00:04:40 et l'ensemble des équipes éducatives.
00:04:43 Il est dommageable, bien sûr, pour le pays tout entier,
00:04:47 car les filières de la voie professionnelle
00:04:49 permettent aux lycéens de se former
00:04:52 dans des secteurs essentiels pour notre économie.
00:04:55 Je pense, par exemple, à l'énergie, à la restauration,
00:04:59 au BTP ou au métier du soin.
00:05:01 Pour toutes ces raisons, dès sa campagne présidentielle,
00:05:04 le président de la République s'était engagé
00:05:07 à réformer les lycées professionnels.
00:05:10 3 indicateurs pour atteindre cet objectif
00:05:14 de meilleure réussite des élèves
00:05:15 et cette volonté de valoriser la voie professionnelle
00:05:19 comme une filière et une voie de formation d'excellence
00:05:22 ont été établis.
00:05:24 Celui de l'amélioration du taux d'insertion professionnelle
00:05:28 des lycéens, celui de l'amélioration de la réussite
00:05:31 des poursuites d'études
00:05:33 et celui de la lutte contre le décrochage scolaire.
00:05:37 Vous le savez, la réforme découle d'une large consultation
00:05:42 de l'ensemble des parties prenantes de l'écosystème
00:05:45 des lycées professionnels, avec qui des échanges
00:05:48 ont fait évoluer très considérablement
00:05:51 le projet initial.
00:05:53 Dès la rentrée 2022, le travail de terrain a été mené
00:05:57 pour concerter et bâtir collectivement cette réforme.
00:06:01 J'ai donc installé 4 groupes de travail
00:06:03 constitués des représentants des élèves et de leurs parents,
00:06:06 des représentants d'établissements et des académies,
00:06:09 des partenaires sociaux, des représentants des régions
00:06:12 qui se sont réunis pendant plus de 3 mois
00:06:15 pour imaginer le lycée professionnel de demain
00:06:17 et répondre aux difficultés qu'ils rencontrent aujourd'hui.
00:06:21 Nous avons eu ensemble l'occasion de points d'étape réguliers
00:06:26 sur l'avancement des travaux de cette réforme
00:06:29 le 9 janvier dernier à l'Assemblée nationale
00:06:31 dans le cadre d'un débat sur la voie professionnelle,
00:06:34 puis ici, en audition, devant votre commission
00:06:37 le 28 février dernier.
00:06:39 Cette réforme, elle entrera en vigueur
00:06:42 de manière progressive, échelonnée.
00:06:46 Elle laissera la place aux initiatives locales
00:06:49 des lycées professionnels
00:06:50 pour ajuster au mieux les projets d'établissement
00:06:54 au profil des élèves, aux réalités du terrain.
00:06:58 C'est une réforme globale qui vient du terrain,
00:07:01 qui s'appliquera donc différemment d'un lycée à l'autre,
00:07:04 avec, au fond, autant de projets d'établissement
00:07:08 et donc autant de traductions, j'en vire, concrètes
00:07:11 de la réforme que je conduis.
00:07:15 Pour autant, cet objectif de réussite des élèves,
00:07:18 au travers des indicateurs que je citais tout à l'heure,
00:07:21 ils seront visibles au travers de mesures
00:07:25 qui s'installeront dès la rentrée 2023
00:07:27 et qui seront plus pleinement atteints
00:07:30 à la rentrée 2024.
00:07:32 Je tiens à le rappeler, ce sont des moyens considérables
00:07:35 qui ont été mis sur cette réforme du lycée professionnel,
00:07:40 et ce, de manière inédite.
00:07:42 C'est plus d'un milliard d'euros supplémentaires par an
00:07:46 qui sera investi dans le lycée professionnel.
00:07:50 Et en plus de cela, c'est, au fond,
00:07:53 2 100 établissements qui, demain,
00:07:56 auront un chargé de relations avec les entreprises
00:08:00 et donc qui seront installés dès cette rentrée 2023.
00:08:04 Je l'ai déjà annoncé, mais je le rappelle,
00:08:06 j'ai annoncé le maintien des moyens professeurs,
00:08:10 donc des effectifs de professeurs à la rentrée 2023,
00:08:13 ainsi qu'un renfort d'effectifs de personnel pédagogique
00:08:17 et de personnel d'accompagnement,
00:08:19 notamment sur les questions sociales,
00:08:20 je pense aux CPE, aux infirmiers, aux assistants sociaux.
00:08:24 Et puis, c'est 2,5 milliards d'euros
00:08:27 qui sont mobilisables au travers de France 2030
00:08:30 pour accompagner le financement des plateaux techniques,
00:08:33 de la formation des enseignants,
00:08:35 et pour travailler à l'attractivité et la mise en lumière
00:08:38 de certaines filières d'avenir
00:08:40 pour participer à l'effort d'orientation
00:08:43 et d'attractivité des filières.
00:08:46 Je l'ai dit, cette réforme, elle est ambitieuse,
00:08:48 son contenu est dense,
00:08:50 et il va permettre au personnel pédagogique
00:08:55 de mobiliser, finalement, les leviers
00:08:58 qui correspondent aux enjeux qui sont les leurs
00:09:00 pour favoriser la réussite des élèves.
00:09:03 Je détaillerai les 3 leviers qui nous permettront
00:09:05 de faire de la voie professionnelle une filière
00:09:08 d'excellence.
00:09:10 Le 1er levier, il vise à renforcer l'accompagnement
00:09:13 des élèves de lycées professionnels
00:09:15 et à lutter contre le décrochage.
00:09:17 Ce 1er levier, il est fondamental
00:09:19 et il se déploie autour de 6 mesures.
00:09:22 Premièrement, comme le président de la République
00:09:25 s'y était engagé des stages,
00:09:27 des élèves de la voie professionnelle
00:09:29 qui seront gratifiés par l'Etat dès la rentrée prochaine.
00:09:33 Il s'agira à la fois de motiver et de valoriser ces élèves
00:09:37 avec une gratification de stage qui va de 50 à 100 euros
00:09:42 selon les années.
00:09:44 Et un élève de lycée professionnel pourra ainsi recevoir
00:09:47 de l'Etat jusqu'à 2 100 euros
00:09:50 pendant ces 3 années de formation en bac pro.
00:09:53 Il s'agit aussi de responsabiliser, bien sûr, l'élève
00:09:56 sur ce temps en entreprise qui concourt à sa formation.
00:10:00 Il s'agit aussi de responsabiliser l'établissement
00:10:03 qui doit accompagner ce jeune
00:10:05 pour qu'il ait un stage, un PFMP en entreprise
00:10:09 qui soit cohérent par rapport à sa formation
00:10:12 et de qualité, bien sûr.
00:10:14 Et puis il responsabilise, bien sûr, l'entreprise
00:10:16 qui accueille un jeune
00:10:17 dont la gratification est financée par l'Etat
00:10:20 et qui doit faire le travail de concourir avec l'établissement
00:10:24 à la formation de ce jeune.
00:10:27 La 2e mesure que je souhaite mettre en lumière
00:10:30 par rapport à ces éléments de meilleur accompagnement
00:10:34 des fragilités scolaires et de lutte contre le décrochage,
00:10:36 c'est l'intensification de l'accompagnement des élèves
00:10:40 pour qu'ils réussissent mieux au niveau scolaire.
00:10:43 A partir de la rentrée 2024, le soutien en petits groupes
00:10:47 pour les élèves les plus fragiles sera généralisé
00:10:50 aux Français, aux mathématiques, dans tous les établissements
00:10:53 et les lycées volontaires pourront le mettre en place
00:10:56 dès cette rentrée, quelle que soit la discipline.
00:10:59 Au-delà des savoirs fondamentaux,
00:11:01 les élèves de la voie professionnelle pourront,
00:11:03 comme leurs camarades des voies générales et technologiques,
00:11:06 choisir des matières optionnelles dès cette rentrée prochaine,
00:11:11 dès lors que des professeurs volontaires
00:11:13 s'engageront pour les enseigner. C'est notre 3e mesure.
00:11:16 Notre 4e mesure concerne l'année de terminale.
00:11:20 Elle sera donc adaptée au projet de l'élève
00:11:23 et certaines épreuves nationales du Bac
00:11:26 seront donc passées plus tôt dans l'année
00:11:29 à compter du Bac 2025,
00:11:31 puisqu'il s'agira d'accompagner les élèves
00:11:34 qui rentrent en 1re à la rentrée 2023.
00:11:39 Certains élèves souhaitent s'insérer professionnellement
00:11:43 dès l'obtention de leur diplôme,
00:11:45 et donc nous accompagnerons cette volonté
00:11:48 par une augmentation de 50 % des durées de stage,
00:11:51 et ceux qui souhaitent poursuivre des études
00:11:54 seront accompagnés par 4 semaines de préparation
00:11:58 à cette volonté de poursuivre des études.
00:12:01 Et donc 4 semaines de cours intensifs
00:12:03 pour leur permettre de mieux réussir cette étape
00:12:05 dans leur parcours qui, aujourd'hui, trop souvent,
00:12:08 est un échec.
00:12:10 Un élève sur deux ne réussit pas à obtenir son diplôme
00:12:15 et décroche avant l'obtention de son diplôme
00:12:17 lorsqu'il poursuit des études, je le rappelle.
00:12:19 Avec cette organisation, on a une année de terminale
00:12:22 qui va poursuivre 2 objectifs.
00:12:24 Le 1er, c'est de permettre aux élèves de passer leur Bac
00:12:27 dans les meilleures conditions,
00:12:29 et elle leur offre une rampe de lancement
00:12:31 pour la suite de leur parcours,
00:12:33 celle qu'ils auront choisie
00:12:34 et celle que nous organiserons pour mieux les accompagner.
00:12:39 C'était jusque-là, clairement, un chénome manquant,
00:12:41 et c'est, selon moi, véritablement un enjeu majeur
00:12:44 de valorisation d'un voie professionnelle,
00:12:46 de permettre de mieux accompagner des jeunes
00:12:49 dans leur projet,
00:12:51 et de faire en sorte que, quel que soit leur projet,
00:12:53 on soit en situation de les faire réussir.
00:12:57 A présent, je crois véritablement qu'on peut dire
00:13:00 que c'est indispensable d'accompagner ce chemin,
00:13:05 car si le jeune ne sait pas en entrant en lycée professionnel
00:13:08 qu'il peut poursuivre des études s'il le souhaite,
00:13:10 c'est évidemment une dévalorisation
00:13:12 de la voie professionnelle que nous rencontrerons chez chacun,
00:13:15 tout comme s'il n'est pas convaincu
00:13:18 que nous mettrons tout en oeuvre
00:13:19 pour favoriser son insertion professionnelle,
00:13:21 si tel est son choix.
00:13:23 Une autre mesure sera la création de 3 nouveaux dispositifs
00:13:27 pour prévenir les risques de décrochage
00:13:29 pendant et après le lycée.
00:13:31 Je pense d'abord au dispositif Tout droit ouvert,
00:13:34 qui ambitionne de prévenir et d'accompagner
00:13:38 les situations de décrochage
00:13:40 en proposant très vite aux jeunes concernés
00:13:42 une palette de solutions adaptées à leur situation.
00:13:45 La détection des 1ers signaux de décrochage
00:13:48 par les équipes éducatives sera ici essentielle,
00:13:51 tout en organisant la mobilisation
00:13:55 de l'ensemble des acteurs territoriaux
00:13:57 susceptibles d'aider ces jeunes à retrouver une motivation.
00:14:01 Et je pense ici notamment au centre EPIDE,
00:14:04 aux écoles de la 2e chance et à l'agence du service civique
00:14:08 ou encore au micro-lycée.
00:14:09 Enfin, tous ces dispositifs qui existent
00:14:11 et qui savent accompagner des élèves
00:14:14 en situation de décrochage.
00:14:15 Et puis on a expérimenté dans 8 académies
00:14:20 Tout droit ouvert qui sera généralisé
00:14:22 à la rentrée scolaire 2023.
00:14:24 C'est véritablement un élément fondamental de cette réforme.
00:14:28 2e dispositif de prévention des risques de décrochage,
00:14:31 ambition emploi sera mis en place
00:14:34 dès la rentrée scolaire prochaine
00:14:36 pour aider les jeunes qui se retrouvent sans solution
00:14:39 après les années de lycée,
00:14:41 tout en conservant leur statut d'élève.
00:14:44 Ces jeunes seront donc accompagnés 4 mois
00:14:46 jusqu'au 31 décembre
00:14:48 et bénéficieront pendant cette période
00:14:50 de stages, d'immersion dans des classes de terminal,
00:14:53 d'un appui à la recherche d'emploi
00:14:55 ou d'un contrat d'apprentissage,
00:14:57 de rencontres avec des recruteurs.
00:14:59 Véritablement, pour nous,
00:15:00 l'objectif est de ne pas laisser ce jeune sans solution
00:15:03 et sans accompagnement à la rentrée
00:15:06 qui suit l'obtention de son bac.
00:15:08 Si à l'issue de ces 4 mois,
00:15:09 ces jeunes demeurent sans solution,
00:15:11 ils se verront proposer un contrat d'engagement jeune.
00:15:15 Et enfin, un parcours de consolidation
00:15:18 sera proposé dès le mois de décembre
00:15:20 aux étudiants de 1re année de BTS
00:15:23 qui rencontrent des difficultés
00:15:26 lors de leur BTS.
00:15:28 Il s'agit d'un parcours qui sera proposé
00:15:30 dès cette année dans les lycées volontaires
00:15:32 et qui leur permettra de consolider
00:15:34 des savoirs académiques et méthodologiques
00:15:36 durant quelques mois.
00:15:37 Pour cela, des professeurs de lycées professionnels engagés
00:15:40 viendront renforcer l'équipe pédagogique de BTS.
00:15:44 À l'issue du Conseil de classe de juin,
00:15:47 les jeunes les plus en difficulté
00:15:48 pourront préparer leur BTS en 3 ans
00:15:51 et ceux qui auront su bénéficier de cette consolidation
00:15:54 pourront passer directement en 2de année.
00:15:57 Notre dernière mesure sur ce 1er grand levier
00:16:01 est la construction de partenariats extérieurs
00:16:05 qui nous permettront aussi de mieux préparer
00:16:07 l'insertion professionnelle des élèves.
00:16:09 Comme vous le savez, l'expérimentation Avenir Pro
00:16:12 se déploie actuellement auprès de 8 000 élèves.
00:16:15 Ce sont des conseillers de Pôle emploi
00:16:17 qui les aident à rechercher des opportunités d'emploi,
00:16:19 à apprendre à identifier et à valoriser leurs compétences
00:16:23 et à mieux comprendre les attentes des employeurs.
00:16:27 Avenir Pro sera donc étendue progressivement
00:16:30 à tous les élèves en dernière année de lycée professionnel
00:16:32 qui souhaitent s'insérer dans l'emploi après leur diplôme.
00:16:35 La moitié d'entre eux dès la rentrée prochaine
00:16:38 et tous à compter de la suivante.
00:16:41 Des partenariats avec les principales associations
00:16:43 dédiées à l'accompagnement des jeunes
00:16:46 permettront par ailleurs de déployer le dispositif
00:16:49 "1 jeune, 1 mentor" dans les lycées professionnels
00:16:52 à partir de la prochaine rentrée scolaire.
00:16:55 C'est véritablement pour moi un levier d'émancipation.
00:17:00 Il permettra à tous les élèves d'être accompagnés
00:17:03 et soutenus par un mentor s'ils le souhaitent
00:17:06 dès 2025 dans tous les lycées professionnels
00:17:10 et donc pour tous les lycéens volontaires.
00:17:13 Le 2d levier vise à faire du lycée professionnel
00:17:16 une solution au grand défi de notre économie.
00:17:19 C'est la souveraineté industrielle, numérique et énergétique
00:17:22 qui ne se concrétisera pas
00:17:24 sans cette souveraineté des compétences.
00:17:27 Et donc nous devons adapter le lycée professionnel
00:17:31 pour que dès aujourd'hui il prépare une offre de formation
00:17:34 qui prépare au grand défi de demain
00:17:37 et qui prépare ces jeunes à leur avenir professionnel.
00:17:40 Nous aurons donc une rénovation en profondeur d'un quart
00:17:44 des diplômes d'ici à la rentrée 2025.
00:17:47 Je tiens à rappeler que certains diplômes
00:17:49 ont en effet été conçus il y a plus de 20 ans
00:17:53 et que seulement 30 diplômes sur 550 sont rénovés chaque année.
00:17:58 Et c'est donc véritablement une accélération de cette révision
00:18:01 que nous visons pour mieux s'adapter
00:18:03 aux transformations des métiers
00:18:05 et en prenant compte des grandes transitions,
00:18:07 celles notamment écologiques, numériques et démographiques.
00:18:11 C'est le changement de l'offre, madame la présidente,
00:18:14 de formation des lycées professionnels.
00:18:15 Nous souhaitons accélérer l'évolution
00:18:17 des formations proposées en lycées professionnels
00:18:20 en les adaptant aux enjeux de l'économie,
00:18:23 en fermant des formations qui mènent insuffisamment à l'emploi
00:18:27 et à la poursuite d'études.
00:18:28 L'objectif est clair.
00:18:29 Le président de la République l'a rappelé
00:18:31 lors de l'annonce de cette réforme.
00:18:33 Fermer d'ici la rentrée 2026
00:18:36 toutes les formations qui n'ouvrent ni perspectives d'emploi
00:18:39 ni possibilités suffisantes de poursuite d'études réussies,
00:18:43 c'est là aussi un engagement que nous devons prendre
00:18:45 vis-à-vis de ces jeunes,
00:18:46 dès lors que nous savons que ces opportunités-là n'existent pas.
00:18:50 Transformer la carte des formations
00:18:52 est une opération certes difficile,
00:18:54 même lorsqu'on constate une insertion professionnelle
00:18:57 objectivement médiocre après l'obtention du diplôme.
00:19:01 Nous aurons donc des mesures
00:19:02 pour accompagner cette réforme.
00:19:05 Des moyens seront mobilisés,
00:19:06 notamment via le plan France 2030
00:19:09 pour cofinancer avec les régions dont c'est la compétence
00:19:12 le renouvellement des plateaux techniques,
00:19:14 mais aussi former les professeurs.
00:19:17 C'est 2,5 milliards d'euros qui seront mobilisés à cet effet
00:19:20 pour accompagner cette transition.
00:19:22 Aujourd'hui déjà, des formations ouvrent et ferment chaque année.
00:19:27 Il s'agit d'accélérer ce processus
00:19:29 et d'accompagner mieux ces ouvertures de formation,
00:19:33 ces créations de plateaux techniques
00:19:35 et cette formation des enseignants.
00:19:37 Nous mettrons en place des outils de pilotage
00:19:40 pour mettre en visibilité et mieux mesurer
00:19:43 les taux d'insertion et les taux de poursuite d'études
00:19:46 en formation et ce, formation par formation,
00:19:50 pour accompagner les établissements
00:19:52 dans la prise de décision,
00:19:54 les propositions qu'ils pourront faire
00:19:55 en matière d'évolution de leur offre de formation
00:19:59 et sur lesquelles nous pourrons, bien sûr, les accompagner.
00:20:01 Je crois véritablement que nous pouvons...
00:20:04 Et bien que nous soyons tous sensibles aux interrogations
00:20:07 que peuvent susciter ces transformations.
00:20:10 Nous pouvons tous convenir
00:20:12 que nous pouvons nous satisfaire de la situation actuelle,
00:20:16 que dès lors que nous savons que des formations
00:20:17 n'ouvrent pas de perspectives de réussite,
00:20:21 ni d'insertion professionnelle,
00:20:22 ni de poursuite d'études réussies,
00:20:23 nous ne pouvons accepter le statu quo.
00:20:27 Nous allons donc organiser,
00:20:29 et ce, dans une philosophie aussi
00:20:32 de promesse républicaine respectée,
00:20:34 des propositions de qualité
00:20:36 qui ouvrent à la fois
00:20:38 possibilités d'insertion professionnelle,
00:20:41 mais aussi de poursuite d'études.
00:20:43 Et j'insiste beaucoup sur ces 2 options-là.
00:20:45 Enfin, nous allons créer
00:20:47 des formations de spécialisation post-bac pro
00:20:50 en cohérence avec les entreprises locales
00:20:52 et les enjeux économiques.
00:20:54 C'est une modalité qui est très attendue par les entreprises,
00:20:56 ce qui permet aux lycéens de parfaire
00:20:59 leur formation dans leur domaine
00:21:01 pour multiplier les chances d'être embauchés.
00:21:03 Et on constate très clairement
00:21:05 sur les spécialités déjà développées
00:21:07 une augmentation de +20 points du taux d'insertion.
00:21:11 On voit que, plus souvent, elles sont en apprentissage
00:21:14 et elles permettent, au fond, de bien préparer l'insertion
00:21:16 et de débuter sa vie professionnelle
00:21:17 avec une expérience en entreprise.
00:21:20 Et nous allons donc passer de 4 500, actuellement,
00:21:23 formations de spécialisation, à 20 000
00:21:26 d'ici à la rentrée 2026.
00:21:28 Et enfin, bien que les élèves de lycées professionnels
00:21:31 alternent cours et stages en entreprise,
00:21:34 il ne l'est pas toujours facile de trouver un stage,
00:21:38 souvent faute de réseau professionnel.
00:21:40 Un bureau des entreprises sera donc créé
00:21:42 dans chaque lycée professionnel dès la rentrée prochaine.
00:21:46 Il permettra aux entreprises de vos territoires
00:21:48 de venir facilement proposer des stages aux jeunes
00:21:52 et à votre lycée de les prospecter davantage
00:21:55 pour proposer des stages de qualité aux élèves
00:21:58 et en pleine cohérence avec leur formation.
00:22:01 Créer un bureau des entreprises dans chaque lycée professionnel
00:22:04 dans le but de mettre en place des partenariats
00:22:06 avec les acteurs du territoire,
00:22:08 d'organiser les temps de stage et d'alternance
00:22:11 ou de contribuer aux démarches d'orientation,
00:22:14 information, insertion des publics accueillis,
00:22:17 tels sont les objectifs de ces bureaux des entreprises.
00:22:20 Le 3e levier vise à donner au personnel éducatif
00:22:24 des moyens inédits pour se saisir de la réforme.
00:22:27 Aujourd'hui, le professeur de lycée professionnel
00:22:29 n'est pas valorisé à la hauteur de son engagement
00:22:32 auprès de ses élèves, souvent plus fragiles qu'ailleurs.
00:22:35 Demain, il sera donc mieux formé, davantage reconnu
00:22:38 pour la diversité des missions qu'il exerce
00:22:41 et de son engagement au service de la réussite des élèves.
00:22:44 Ainsi, dès la rentrée prochaine,
00:22:47 les professeurs en lycée professionnel volontaires
00:22:49 pourront exercer de nouvelles missions rémunérées,
00:22:53 favorisant la réussite et un meilleur accompagnement des élèves.
00:22:56 Ils pourront, par exemple, aider les élèves en difficulté,
00:22:59 soutenir leur projet par du tutorat,
00:23:01 participer à la lutte contre le décrochage,
00:23:04 dispenser des matières optionnelles ou de spécialisation,
00:23:08 faire des remplacements de courte durée
00:23:10 en soutenant le lien qu'entretient le lycée
00:23:13 avec son tissu économique
00:23:14 via des actions de découverte des métiers, etc.
00:23:17 Chaque professeur engagé pourra prétendre à une valorisation,
00:23:22 une valorisation salariale
00:23:23 pouvant aller jusqu'à 7 500 euros bruts annuels,
00:23:27 soit 560 euros nets mensuels.
00:23:30 Je souhaite également
00:23:32 que les nouveaux chefs d'établissement de lycée professionnel
00:23:34 soient mieux accompagnés lors de leur prise de fonction.
00:23:38 Et à cet effet, la formation des personnels éducatifs
00:23:40 sera repensée par la création d'une formation
00:23:43 pour les nouveaux chefs d'établissement
00:23:46 pour une prise de fonction rapide,
00:23:48 mais aussi pour une prise de fonction
00:23:51 adaptée à la réalité des lycées professionnels.
00:23:54 Une formation sera également, évidemment, dispensée
00:23:57 pour ceux déjà en poste,
00:23:59 ainsi qu'une formation pour les professeurs
00:24:02 qui bénéficieront davantage de formations continues.
00:24:06 Voilà, mesdames et messieurs les députés.
00:24:08 J'ai souhaité prendre le temps avec vous
00:24:10 de détailler toutes les mesures d'une réforme globale,
00:24:14 multidimensionnelle, à la hauteur de cette cause nationale
00:24:18 qui consiste à faire du lycée professionnel de demain
00:24:21 un vrai tremplin de réussite, une fierté
00:24:23 pour ses élèves et les professeurs,
00:24:25 ainsi que toutes les équipes et pédagogiques qui y enseignent.
00:24:28 Une voie choisie, je me permets d'insister là-dessus,
00:24:31 une voie de réussite et d'excellence.
00:24:33 Je vous remercie.
00:24:35 -Merci, madame la ministre, pour ces précisions.
00:24:39 Mais maintenant, vous allez être sous le feu des questions
00:24:41 de mes collègues, et nous allons commencer
00:24:43 par Christophe Marion pour le groupe Renaissance.
00:24:49 -Merci, madame la présidente. Madame la ministre,
00:24:51 tout d'abord, je tiens à vous remercier
00:24:52 au nom du groupe Renaissance de votre présence à nos côtés.
00:24:55 Alors même que les annonces concernant la réforme
00:24:57 des lycées professionnels continuent à susciter
00:24:59 des interrogations, et c'est bien normal,
00:25:01 même si j'ai pu constater à travers des débats
00:25:03 ou des rencontres avec des enseignants
00:25:05 qu'elles avaient déjà répondu à certaines inquiétudes
00:25:07 qui avaient pu naître tout au long du travail de concertation
00:25:10 qui a été initié depuis l'été dernier.
00:25:12 A mesure de vos déplacements,
00:25:14 comme en région Centre-Val de Loire la semaine dernière,
00:25:16 de vos annonces, des annonces du président de la République,
00:25:19 le contenu de cette réforme attendue
00:25:20 des lycées professionnels s'est affiné.
00:25:22 Nombreux sont ceux qui saluent l'importance
00:25:25 de l'effort financier annoncé,
00:25:26 donnant ainsi corps à cette ambition affichée
00:25:29 de faire de la voie professionnelle
00:25:30 une voie d'excellence.
00:25:32 Nous savons désormais qu'un milliard d'euros
00:25:33 sera investi chaque année dans les lycées professionnels
00:25:36 pour un meilleur accompagnement
00:25:37 et une meilleure insertion des lycéens.
00:25:39 Comme vous l'avez précisé, ce milliard d'euros
00:25:41 permettra de financer les gratifications de stage
00:25:43 des lycéens jusqu'à 2 100 euros de gratification par élève
00:25:47 sur 3 ans, les 80 nouvelles formations d'avenir
00:25:50 annoncées pour la rentrée 2023,
00:25:52 ou encore le pacte pour les professeurs
00:25:54 des lycées professionnels.
00:25:55 Cette enveloppe aidera aussi à la création
00:25:57 des 2 100 bureaux des entreprises
00:25:59 ou à l'ouverture de 20 000 places de spécialisation.
00:26:02 Elle financera également la création
00:26:04 des nouveaux dispositifs pour prévenir
00:26:05 le décrochage scolaire, tout droit ouvert,
00:26:08 ambition emploi et parcours de consolidation.
00:26:10 Pourriez-vous, madame la ministre, nous préciser
00:26:12 la manière dont ce financement a été estimé ?
00:26:14 Avez-vous, par exemple, une idée
00:26:17 du nombre d'enseignants qui seraient prêts
00:26:18 à s'investir dans les nouvelles missions
00:26:20 prévues par le pacte ?
00:26:21 Dites autrement, ce milliard sera-t-il suffisant
00:26:24 pour couvrir les différentes dépenses envisagées
00:26:26 par la mise en place de la réforme ?
00:26:28 Vous avez également annoncé qu'un financement
00:26:29 de 2,5 milliards d'euros était prévu
00:26:32 dans le cadre de France 2030 pour accélérer
00:26:35 la transformation des formations proposées
00:26:37 par les lycées professionnels.
00:26:39 Pouvez-vous nous préciser selon quelle modalité
00:26:43 et avec quel partenaire ces fonds pourront être
00:26:46 mobilisés ? Je vous remercie.
00:26:48 -Merci, monsieur le député.
00:26:49 Pour le Rassemblement national, Roger Chudeau.
00:26:52 (Propos inaudibles)
00:26:55 -Notre plan de réforme du lycée professionnel
00:26:57 ne manque ni d'ambition ni de moyens.
00:27:00 Le groupe Rassemblement national sait reconnaître
00:27:02 ce qui relève d'une volonté réelle d'améliorer les choses.
00:27:05 A cet égard, sa ligne de conduite est constante.
00:27:07 Mais si votre réforme est acceptable,
00:27:09 vous deviez la consolider dans au moins 3 domaines
00:27:13 qui sont le corps même de votre entreprise.
00:27:15 Premièrement, la maîtrise des fondamentaux.
00:27:17 Vous parlez à ce sujet d'anticiper.
00:27:19 Mais en l'occurrence, l'anticipation eût été
00:27:21 de s'assurer au collège que nul élève n'entre en seconde
00:27:24 sans maîtriser les fondamentaux.
00:27:26 Ensuite, vous indiquez qu'à la rentrée 2023,
00:27:29 les cours de remise à niveau en petits groupes
00:27:31 seront assurés par les établissements volontaires.
00:27:33 Si c'est urgent et nécessaire, ce doit être obligatoire.
00:27:37 Et surtout, il semblerait que ces cours doivent être assurés
00:27:39 dans le cadre du pacte par des professeurs rémunérés
00:27:41 en heures supplémentaires.
00:27:43 Là encore, si c'est urgent et nécessaire,
00:27:45 ce doit être prévu dans les obligations réglementaires
00:27:47 de service des professeurs.
00:27:48 Deuxièmement, le bureau des entreprises,
00:27:50 le mentorat, le bac +1.
00:27:52 Tout va très bien.
00:27:53 Nous estimons cependant en matière d'insertion professionnelle
00:27:56 que les lycées professionnels doivent parler...
00:27:58 doivent passer, pardon, d'une obligation de moyens
00:28:00 à une véritable obligation de résultat.
00:28:03 Car il s'agit, selon nous, de la mission première
00:28:06 des lycées professionnels, l'insertion.
00:28:08 Troisièmement, le renforcement durant 4 semaines
00:28:10 pour les futurs BTS, les cours optionnels, etc.
00:28:13 L'insertion professionnelle ou la poursuite d'études supérieures
00:28:15 pour les bacheliers professionnels ne sont envisageables avec succès
00:28:19 que si ces jeunes disposent d'une solide culture générale.
00:28:22 Il convient donc, selon nous, de renforcer l'enseignement général
00:28:25 du cycle terminal, maîtrise vérifiée de l'anglais,
00:28:28 cours de philosophie et d'épistémologie
00:28:30 des arts et métiers, histoire, économie, par exemple.
00:28:33 Au total, donc, cette réforme souffre à nos yeux
00:28:36 d'une imperfection qui n'a rien d'un simple détail.
00:28:39 Elle repose pour l'essentiel sur des actes professionnels
00:28:42 qui doivent être assurés en sus du service
00:28:44 par des professeurs volontaires, invités à gagner,
00:28:46 je vous le rappelais, jusqu'à 7 500 euros par an.
00:28:49 De plus, dans ce cas.
00:28:52 Petit lapsus, fâcheux.
00:28:54 -Ambitieux. -Très ambitieux, oui.
00:28:57 Ceci rend... Pardonnez-moi.
00:28:59 Alors, la chute quand même.
00:29:01 Ceci rend votre projet très fragile au regard des enjeux
00:29:04 qui s'attachent à une réforme d'ampleur
00:29:06 des lycées professionnels. Je vous remercie.
00:29:08 -Merci, M. le député.
00:29:10 Pour Elie Finupès, Paul Vanier.
00:29:12 -Merci, Mme la présidente.
00:29:13 Mme la ministre, suppression de postes,
00:29:15 reconversion forcée des PLP,
00:29:16 fermeture de sections sous statut scolaire
00:29:18 au profit de l'apprentissage.
00:29:20 Vous ne proposez pas de réformer le lycée professionnel,
00:29:22 vous préparez son démantèlement.
00:29:24 Après Blanquer, qui a déprofessionnalisé
00:29:26 l'année de seconde, vous amputez et désorganisez
00:29:29 celle de terminale.
00:29:30 En 15 ans, la droite que vous incarnez
00:29:33 aura fait passer le bac pro de 4 à 1 année
00:29:35 de spécialisation professionnelle.
00:29:37 Cette entreprise de déqualification
00:29:39 n'a pas de précédent.
00:29:41 Elle annonce une perte de savoir irréparable
00:29:43 dont nous paierons le prix collectivement.
00:29:46 Elle fragilisera les futurs salariés
00:29:48 en diminuant leur niveau de maîtrise professionnelle.
00:29:51 Votre politique est ainsi doublement coupable.
00:29:54 Coupable vis-à-vis de la jeunesse populaire de notre pays,
00:29:56 à l'assignation sociale, vous ajoutez
00:29:58 le déterminisme territorial en soumettant son avenir
00:30:01 aux seuls besoins immédiats des patronats locaux.
00:30:05 Vous projetez ainsi d'ouvrir des bureaux des entreprises
00:30:08 au sein même des lycées en contravention complète
00:30:11 avec le principe de neutralité du service public
00:30:13 qui interdit tout prosélytisme marchand
00:30:15 au sein des établissements scolaires.
00:30:16 Coupable, votre politique l'est également
00:30:18 vis-à-vis de notre avenir commun.
00:30:20 La crise climatique est là.
00:30:21 Elle exige de faire bifurquer nos modes de production
00:30:23 dans l'industrie, l'énergie, le bâtiment,
00:30:25 les métiers de la mer.
00:30:26 Le lycée professionnel pourrait être
00:30:28 un formidable levier de transition,
00:30:30 mais en soumettant l'offre de formation
00:30:32 aux intérêts privés, vous empêchez
00:30:34 tout pilotage planifié tourner vers la satisfaction
00:30:36 de nos besoins d'intérêt général.
00:30:38 En cela, votre projet s'encastre
00:30:40 dans la politique d'un gouvernement
00:30:42 qui a annoncé il y a quelques jours
00:30:43 se résoudre à accompagner une hausse de 4 degrés du climat
00:30:47 d'ici 2100.
00:30:49 Je ne vous intéresserai donc pas sur les détails
00:30:51 de votre projet de destruction.
00:30:53 Après 11 49 3 en 11 mois, je n'ai qu'une question.
00:30:57 Laisserez-vous notre assemblée légiférer
00:30:59 ou entendez-vous une nouvelle fois imposer
00:31:02 sans la soumettre au vote des députés
00:31:04 votre politique au pays ?
00:31:08 -Merci, monsieur le député.
00:31:09 Pour les Républicains, Alexandre Portier.
00:31:13 -Bon.
00:31:14 -Je veux bien faire un groupe à moi tout seul.
00:31:17 -Oui.
00:31:18 Il y avait juste une bande de jeunes à moi tout seul.
00:31:20 Et Alexandre.
00:31:21 -Merci, madame l'excellente.
00:31:22 Madame la ministre, la réforme du lycée pro
00:31:25 que vous défendez laisse une drôle d'impression.
00:31:27 Drôle d'impression parce qu'on dirait
00:31:29 que vous la faites contraindre et forcer
00:31:30 comme une case à cocher pour avoir bonne conscience,
00:31:32 pas davantage.
00:31:33 Drôle d'impression aussi
00:31:35 parce que cette réforme sonne creux.
00:31:36 On a une liste de mesures, certaines intéressantes,
00:31:39 mais à la fin, aucune ambition globale.
00:31:41 Et en fait, le lycée professionnel est toujours vu
00:31:43 comme un problème au sein de l'éducation nationale
00:31:45 et non pas comme une solution pour notre pays.
00:31:47 Le signe, c'est qu'il aura fallu 6 ans
00:31:49 pour que l'on entende enfin le gouvernement
00:31:50 sur le lycée pro et à la fin,
00:31:52 force est de constater que votre réforme
00:31:54 ne convainc pas les acteurs sur le terrain,
00:31:55 est inaudible des parents
00:31:57 et donne l'impression d'une véritable méconnaissance
00:31:59 du lycée professionnel lui-même.
00:32:01 Une méconnaissance scolaire d'abord
00:32:02 parce qu'aujourd'hui, la réalité,
00:32:04 c'est qu'on ne va pas au lycée professionnel par hasard,
00:32:05 mais par défaut.
00:32:06 Le lycée pro, c'est le déversoir de l'éducation nationale,
00:32:09 dépotoir, même, il me dit un enseignant en colère.
00:32:11 Et puis, il y a une méconnaissance sociologique surtout.
00:32:14 Il faut arrêter la langue de bois
00:32:15 et sortir de cette hypocrisie générale
00:32:17 dans laquelle on est depuis trop longtemps.
00:32:19 La vérité, c'est que le lycée pro,
00:32:20 c'est le lycée des prolos, tout simplement.
00:32:22 Si Papendia veut renforcer la mixte scolaire,
00:32:25 commencez déjà par la construction au lycée pro.
00:32:27 Aujourd'hui, les CSP+ fuient le lycée pro.
00:32:30 Et la vraie révolution du lycée professionnel,
00:32:32 c'est pas de saupoudrer les pansements,
00:32:34 c'est pas d'organiser son démantèlement.
00:32:36 La vraie révolution du lycée pro, c'est d'en faire la voie royale,
00:32:39 celle où l'on se battra pour aller.
00:32:41 Une bonne réforme du lycée professionnel,
00:32:43 ce serait une réforme qui ferait dire à un ministre ou à un député,
00:32:46 "C'est ça que je veux pour mon enfant."
00:32:48 Est-ce le cas avec votre réforme ? Je ne crois pas.
00:32:51 Rémunérer les stages comme vous le proposez
00:32:52 ne changera absolument rien.
00:32:54 Ce n'est pas cela qui attirera les meilleurs dans cette voie.
00:32:57 La seule chose qui peut attirer les meilleurs dans cette voie
00:32:59 et donc tirer toute la filière vers le haut,
00:33:01 c'est l'excellence, la rigueur, l'exigence.
00:33:04 Pourquoi, Mme la ministre, ne portez-vous pas
00:33:05 la même exigence pour nos lycées pro
00:33:07 que pour nos classes de prépa, pour nos ingénieurs,
00:33:09 pour nos médecins, pour nos juristes ?
00:33:12 -Merci, M. le député.
00:33:14 Pour les démocrates, Estelle Fauleste.
00:33:17 -Merci, Mme la présidente.
00:33:19 Mme la ministre,
00:33:20 lors de son déplacement à Sainte le 4 mai dernier,
00:33:24 le président de la République a donné une traduction concrète
00:33:27 à son engagement de faire de l'enseignement professionnel
00:33:30 une cause nationale.
00:33:32 Cet objectif est vital, en effet,
00:33:34 non seulement pour nos 180 000 élèves
00:33:36 qui obtiennent le bac professionnel chaque année,
00:33:38 mais aussi pour la France
00:33:40 et ses objectifs de réindustrialisation,
00:33:42 de transition numérique et énergétique,
00:33:44 pour citer 3 défis majeurs que notre pays doit relever.
00:33:49 Dans cette perspective,
00:33:50 le budget d'un milliard d'euros par an annoncé
00:33:53 est porteur d'espoir.
00:33:55 Et on ne peut que se féliciter régalement
00:33:57 qu'une gratification soit mise en oeuvre dès septembre
00:34:00 qui permettra de valoriser et de récompenser
00:34:02 le travail des élèves, de les aider financièrement
00:34:05 et de contribuer à leur donner davantage confiance en eux
00:34:08 et en leurs capacités.
00:34:10 Mme la ministre, au-delà des 12 mesures annoncées
00:34:13 pour donner un nouveau souffle au bac professionnel,
00:34:15 j'ai 2 questions à vous poser.
00:34:18 D'abord, la réforme annoncée touche le lycée professionnel,
00:34:22 mais elle ne comprend pas les autres filières
00:34:24 de la voie professionnelle.
00:34:26 Qu'envisagez-vous, par exemple,
00:34:28 pour élever le niveau de compétence des 160 000 élèves
00:34:31 qui obtiennent un CAP chaque année,
00:34:33 notamment pour faciliter leur insertion dans l'entreprise ?
00:34:36 Ensuite, et c'est mon second point,
00:34:40 aucune mesure visant à augmenter l'attractivité
00:34:42 des filières professionnelles
00:34:44 n'a vraiment produit d'effet jusqu'à présent.
00:34:47 Ne pensez-vous pas que faire de la filière professionnelle
00:34:50 une voie complète jusqu'au master professionnel
00:34:53 serait la solution pour la rendre vraiment attractive
00:34:57 et ne plus entendre qu'elle est une voie de garage
00:34:59 voire de relégation ?
00:35:00 Je vous remercie.
00:35:01 -Merci, madame la députée.
00:35:02 Pour les socialistes apparentés, Fatia Kelouachi.
00:35:06 -Oui, merci, madame la présidente.
00:35:07 Madame la ministre,
00:35:08 contrairement aux auditions précédentes,
00:35:10 nous connaissons désormais les mesures
00:35:12 qui composeront votre réforme du lycée professionnel.
00:35:15 Et il est clair que notre vision de l'enseignement professionnel
00:35:18 diffère de la vôtre.
00:35:20 Les élèves en lycée professionnel sont avant tout des élèves
00:35:24 et non des salariés très bon marché.
00:35:26 Nous nous demandons d'ailleurs
00:35:28 pourquoi ils seraient désormais rémunérés par l'Etat
00:35:31 et non par les entreprises employeuses.
00:35:33 Pour nous, ce ne sont pas les temps en entreprise
00:35:36 qui doivent être augmentés, mais le temps en classe.
00:35:39 A la fin de leur cursus,
00:35:41 chaque élève doit pouvoir faire le choix
00:35:43 entre l'entrée dans le monde professionnel
00:35:46 et la poursuite d'études.
00:35:48 Plus le temps de classe est diminué
00:35:50 au profit du temps en entreprise,
00:35:52 plus la poursuite d'études, vous le savez, devient compliquée.
00:35:55 Aujourd'hui, je souhaiterais vous interroger
00:35:57 sur la carte des formations que vous souhaitez revisiter.
00:36:02 Le ministre Papendia a annoncé la fermeture de 80 filières.
00:36:07 Premièrement, pouvez-vous nous préciser
00:36:09 quels seront les critères précis retenus pour décider
00:36:13 de la fermeture de telle ou telle filière ?
00:36:16 Pouvez-vous nous rassurer quant au fait
00:36:19 que cette décision ne sera pas prise uniquement
00:36:21 sur la base du taux d'emploi constaté
00:36:25 qui serait inférieur au taux d'emploi attendu,
00:36:28 comme sur la plateforme Insert jeune ?
00:36:32 Les départements où le taux d'emploi sont les plus faibles,
00:36:35 comme mon département, la Seine-Saint-Denis,
00:36:37 verront-ils la quasi-totalité
00:36:40 des filières tertiaires supprimées ?
00:36:42 Enfin, madame la ministre, avez-vous évalué
00:36:44 avec votre administration le nombre d'enseignants
00:36:47 concernés par la suppression de filières
00:36:50 qui devront se réorienter à la suite de cette réforme ?
00:36:53 Quel sort sera réservé aux enseignants contractuels
00:36:57 et aux enseignants des matières professionnelles à long terme ?
00:37:00 Je vous remercie.
00:37:01 -Merci, madame la députée.
00:37:03 Pour Horizon et Apparenté, Jérémy Pétrier-Lettus.
00:37:06 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
00:37:08 Je vous remercie de venir présenter devant notre commission
00:37:11 la réforme du lycée professionnel.
00:37:13 Et je voudrais vous dire au nom des députés du groupe Horizon
00:37:15 l'importance que nous accordons à l'enseignement professionnel
00:37:18 qui constitue, et ça a été rappelé par mes collègues,
00:37:20 une voie d'excellence pour nos jeunes.
00:37:23 La semaine dernière, en faisant visiter l'Assemblée nationale
00:37:25 à une classe de terminale de lycée professionnel
00:37:27 de ma circonscription, je constatais une nouvelle fois
00:37:29 qu'une partie des élèves avait choisi cette voie par défaut,
00:37:33 alors même que cette formation comporte de nombreux débouchés
00:37:36 et offre des horizons,
00:37:37 je vais me pardonner l'expression, enthousiasmants.
00:37:40 Nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation
00:37:42 qui entraîne de trop nombreux décrochages.
00:37:45 La voie professionnelle doit être une voie choisie.
00:37:47 Vous l'avez rappelé lors de votre propos liminaire.
00:37:51 Votre réforme est ambitieuse, elle comprend plusieurs actes
00:37:54 et je voudrais insister sur la nécessité de renforcer
00:37:56 l'image de cet enseignement aux yeux de nos jeunes
00:37:59 et de leurs familles.
00:38:00 Pour revaloriser cette filière,
00:38:02 pour favoriser leur attractivité
00:38:03 et pour répondre à l'évolution des besoins de l'économie,
00:38:06 nous devons faire du lycée professionnel
00:38:07 un acteur central de notre système éducatif.
00:38:11 Dès maintenant, nous devons penser à adapter l'offre
00:38:13 aux grandes mutations de notre temps.
00:38:14 Je pense à la transition écologique,
00:38:16 aux défis posés par les nouvelles technologies
00:38:18 telles que l'intelligence artificielle.
00:38:20 Pour faire évoluer cette offre de formation,
00:38:22 vous prévoyez de rénover en profondeur
00:38:24 un quart des diplômes existants
00:38:26 et de démultiplier le nombre annuel d'ouvertures
00:38:28 et de fermetures de formations.
00:38:30 Pouvez-vous nous expliquer en détail
00:38:32 comment se feront ces choix stratégiques
00:38:33 d'ouverture et de fermeture de cursus ?
00:38:36 Combien de temps à l'avance les futurs élèves
00:38:37 et leurs familles en seront informés ?
00:38:39 Comment choisirez-vous les filières à ouvrir et à fermer ?
00:38:43 Pouvez-vous aussi nous assurer que dans les territoires ruraux
00:38:45 comme le mien, les fermetures de formations
00:38:46 n'auront pas pour conséquence des fermetures de classes,
00:38:49 mais conduiront bien à l'ouverture
00:38:50 d'un nombre équivalent de places sur le même territoire ?
00:38:53 Il est en effet primordial de maintenir l'offre
00:38:55 dans nos territoires ruraux pour leur permettre de rester
00:38:58 ou de redevenir des bassins d'emploi.
00:39:00 J'aimerais vous alerter en une seconde
00:39:02 sur la situation des personnels de direction.
00:39:04 Vous avez indiqué qu'aucun enseignant ou poste d'enseignant
00:39:06 serait supprimé.
00:39:07 En sera-t-il de même pour les personnels de direction ?
00:39:10 C'est pas tout à fait le cas dans un lycée professionnel
00:39:11 de ma circonscription. Je vous remercie.
00:39:13 -Merci, M. le député.
00:39:14 Pour Écrologiste NUPES, Jean-Claude Raud.
00:39:17 -Merci, Mme la présidente.
00:39:18 Mme la ministre, je m'adresse à vous,
00:39:20 mais les réponses appartiennent en partie au président Macron
00:39:22 qui a repris la main sur la réforme
00:39:24 avec la méthode et l'empathie que nous lui connaissons.
00:39:27 Réforme qui va bien au-delà de nos craintes.
00:39:29 Le milliard annoncé comme la preuve irréfutable
00:39:32 de votre volonté d'engager des moyens inédits
00:39:34 n'est qu'une part des sommes colossales
00:39:36 dont la voie professionnelle a été spoliée,
00:39:38 littéralement dépossédée pendant des années.
00:39:40 Cette sous-exécution scandaleuse et systématique
00:39:43 des budgets votés dans le programme
00:39:45 enseignement scolaire 141,
00:39:47 qui servait tous les ans à renflouer la voie générale,
00:39:50 de près de 550 millions en 2018
00:39:52 à plus de 700 millions d'euros en 2022.
00:39:56 J'attends d'ailleurs les explications
00:39:57 de M. le ministre de l'Education nationale à ce sujet.
00:40:01 Pour revenir à l'actualité,
00:40:02 malgré le mirobolant pacte proposé,
00:40:04 les syndicats répondent unanimement non.
00:40:08 Parce que les professeurs ne sont pas dupes
00:40:09 et voient bien que vous tentez
00:40:11 d'acheter leur adhésion à la réforme,
00:40:13 dont l'idée majeure, nous le savons,
00:40:14 consiste à trouver l'adéquation
00:40:17 entre les besoins de main-d'oeuvre des entreprises
00:40:19 et la manne que représentent le tiers
00:40:21 des lycéens et lycéennes de France.
00:40:23 Les bureaux des entreprises au sein des LP
00:40:25 seront de simples bureaux de placement,
00:40:28 où les choix d'orientation se feront plus
00:40:31 en fonction des besoins du tissu économique local
00:40:34 qu'en fonction des envies et aspirations des élèves.
00:40:36 Personne n'est dupe.
00:40:38 La ficelle est même tellement grosse
00:40:39 qu'au LP mono de Noisilsec, des parents d'élèves,
00:40:42 me disaient qu'il était évident
00:40:44 qu'on privait un peu plus leurs enfants
00:40:46 d'un avenir ouvert et désirable.
00:40:48 Car leur horizon sera restreint à leur lieu de vie
00:40:51 pour quelques filières certes attractives,
00:40:54 combien de perspectives de débouchés
00:40:55 très limitées ailleurs.
00:40:57 A quel moment le besoin des entreprises
00:40:59 prime-t-il sur celui de nos enfants
00:41:01 qui auront encore moins d'école,
00:41:03 encore moins d'égalité et encore moins d'émancipation ?
00:41:06 A quel moment avez-vous choisi de revenir
00:41:08 à une société où l'élève, et par extension le travailleur,
00:41:11 ne serait perçu que comme une machine à produire,
00:41:13 ne répondant qu'à un besoin productiviste
00:41:15 et sur un tabeau Excel ?
00:41:17 Et à quel moment avez-vous décidé
00:41:18 de détruire le lycée professionnel
00:41:20 et de creuser ainsi encore plus les injustices sociales ?
00:41:23 -Merci, monsieur le député.
00:41:26 Pour GDR Nupes, Soumya Bouroua.
00:41:28 -Merci, madame la présidente, madame la ministre,
00:41:35 chers collègues.
00:41:36 Même si je partage en grande partie votre constat,
00:41:39 il faut une réforme pour viser l'excellence
00:41:40 en lycée professionnel,
00:41:42 et celle que vous proposez ne me convient absolument pas.
00:41:45 Je souhaite d'abord affirmer que les lycées professionnels
00:41:47 n'ont pas vocation à devenir des agences d'intérim.
00:41:50 En effet, la réforme des lycées professionnels
00:41:52 présentée par Emmanuel Macron en mai dernier,
00:41:55 comme celle datant de 2022,
00:41:57 signe l'abandon d'avoir une jeunesse
00:41:59 bien formée professionnellement
00:42:01 et dotée d'un bagage culturel
00:42:03 lui permettant d'exercer pleinement sa citoyenneté.
00:42:06 Cette réforme est un renoncement de la mission éducatrice
00:42:09 au profit d'une complète soumission au logique du marché,
00:42:12 une main-d'oeuvre gratuite pour le patronat
00:42:15 et une formation réduite à des tâches précises
00:42:17 dictées par les entreprises.
00:42:19 En Seine-Saint-Denis, plus de 18 000 élèves
00:42:21 sont scolarisés en lycée professionnel.
00:42:23 Ceux-ci comptent 3 % d'enfants de cadre
00:42:26 contre 26 % en lycée général et technologique.
00:42:30 A votre avis, pourquoi ?
00:42:32 Les élèves des classes populaires
00:42:34 seront donc les 1ers touchés par cette réforme
00:42:36 qui, dans les faits, les pousseront à choisir leur filière
00:42:38 en fonction des besoins locaux
00:42:40 et non en fonction de leur ambition
00:42:42 ou de leur projet professionnel.
00:42:44 Cela sans compter toutes les difficultés
00:42:46 qu'ont ces élèves encore mineurs
00:42:48 à trouver des stages dont les missions sont souvent
00:42:50 bien éloignées de leur formation.
00:42:52 Cette réforme plonge également la communauté éducative
00:42:55 dans l'incertitude.
00:42:56 Ainsi, le lycée Jean Moulin de Beaublanc-Ménil
00:42:58 et Arthur Rimbaud à la Courneuve
00:43:00 se sont mobilisés pour protester
00:43:01 contre la fermeture de ces filières
00:43:03 dites à faible insertion
00:43:05 obligeant le corps enseignant à se reconvertir.
00:43:08 Le lycée professionnel est pourtant un lieu essentiel
00:43:10 pour former à des métiers capables
00:43:11 de répondre à de nouveaux enjeux,
00:43:14 transition environnementale et énergétique,
00:43:17 réindustrialisation ou encore à tous les métiers
00:43:19 du service à la personne.
00:43:21 Ainsi, madame la ministre,
00:43:23 que comptez-vous mettre en oeuvre
00:43:25 afin de garantir aux lycéens un avenir choisi
00:43:28 et non dicté que par le marché du travail ?
00:43:31 Je vous remercie.
00:43:32 -Merci, madame la députée.
00:43:34 Pour le groupe Lyott, Stéphane Lenormand.
00:43:37 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
00:43:40 Je ne reprendrai pas un certain nombre d'inquiétudes
00:43:42 qui ont été exposées par les collègues.
00:43:46 Je ferai simplement une 1re remarque,
00:43:47 c'est que vous avez, dans le détail des mesures,
00:43:51 parlé de la prise en charge de l'accompagnement
00:43:54 avec 4 mois dans la suite des bacheliers
00:43:59 et un dispositif de consolidation en 1re année de BTS.
00:44:03 Je crois que là, on a la preuve
00:44:05 qu'au-delà de la réforme que vous portez,
00:44:07 qui est importante pour notre pays,
00:44:09 il y a peut-être des moyens qui s'en mettent plus en amont
00:44:12 pour ne pas avoir à mettre en place
00:44:14 ce genre d'intervention.
00:44:16 Je me contenterai, pour ma part,
00:44:18 de vous interpeller sur la dimension ultramarine
00:44:21 de cette réforme,
00:44:23 parce que nous avons, naturellement,
00:44:24 dans nos territoires ultramarins,
00:44:26 une diversité de situations, une insularité,
00:44:29 des différences de statut.
00:44:31 Et je me contenterai donc de cette approche ultramarine.
00:44:34 Aujourd'hui, la 1re, donc, vous entendez,
00:44:37 renforcer la place de l'entreprise dans la formation.
00:44:40 On peut le concevoir,
00:44:41 mais vous n'êtes pas sans savoir
00:44:42 que le tissu économique des Outre-mer
00:44:45 est un peu différent,
00:44:46 qu'il y a beaucoup de petites entreprises.
00:44:48 Est-ce que vous avez étudié les capacités
00:44:51 de tous les marchés à assimiler cette évolution,
00:44:53 notamment en augmentant le nombre d'heures de formation ?
00:44:56 Et l'objectif est, naturellement,
00:44:58 d'assurer le même encadrement qu'en métropole.
00:45:02 Toujours dans cette modification des cartes de formation
00:45:05 qui doit se faire en lien avec les métiers d'avenir,
00:45:07 qui se préciseront dans le cadre
00:45:08 de l'appel à la manifestation d'intérêts, compétences
00:45:10 et métiers d'avenir de France 2030,
00:45:13 madame la ministre,
00:45:14 est-ce qu'une carte des métiers d'avenir et de formation
00:45:16 est étudiée spécifiquement pour les territoires ultramarins
00:45:18 qui ont des stades de développement
00:45:20 et des besoins qui peuvent être extrêmement différents ?
00:45:24 Même chose en termes d'emploi du temps pour les élèves.
00:45:26 Madame la ministre, vous savez que la mobilité,
00:45:28 c'est une réelle préoccupation
00:45:31 dans un certain nombre de territoires.
00:45:32 Et nous sommes inquiets que cette nouvelle organisation,
00:45:36 finalement, sera complexe
00:45:37 pour entre les temps scolaires et les temps de formation.
00:45:39 Est-ce que vous avez eu aussi un certain nombre de retours
00:45:42 des différents outre-mer sur ces situations ?
00:45:45 Et enfin, un collègue l'a évoqué,
00:45:47 cette nouvelle carte pourra amener
00:45:49 un certain nombre de suppressions de postes.
00:45:53 Que se passera-t-il pour ces enseignants ultramarins
00:45:58 qui n'auront peut-être pas forcément
00:46:00 de trouver des opportunités dans le territoire d'à côté ?
00:46:03 Merci.
00:46:04 -Merci, monsieur le député.
00:46:05 Madame la ministre, c'est à vous
00:46:07 pour cette 1re salve de questions.
00:46:10 -Merci mille fois.
00:46:12 Attendez, je reprends les petits dans l'ordre.
00:46:15 Monsieur le député Christophe Marion,
00:46:20 vous m'avez posé effectivement un certain nombre de questions.
00:46:22 Au fond, aujourd'hui,
00:46:24 l'Etat consacre 4,9 milliards d'euros
00:46:28 sur l'enseignement professionnel.
00:46:30 Cette réalité des moyens, je le redis,
00:46:33 elle a été maintenue pour la rentrée 2023,
00:46:36 notamment en termes d'effectifs d'enseignants,
00:46:39 pour que, en dépit de la baisse démographique,
00:46:41 nous maintenions un effort considérable
00:46:43 sur le volume d'enseignants pour accompagner au mieux
00:46:46 ces jeunes et donc augmenter le taux d'encadrement
00:46:49 pour ces jeunes.
00:46:50 Et à compter de 2024,
00:46:52 l'Etat investit plus d'un milliard d'euros supplémentaires
00:46:56 par an avec donc chaque année un investissement en plus
00:47:01 sur le lycée professionnel pour accompagner ces transformations.
00:47:04 Je me permets d'insister dessus
00:47:05 parce qu'on m'a demandé si c'était pour une fois,
00:47:08 si c'était effectivement dans le cadre d'un plan.
00:47:10 Non, c'est une augmentation du budget annuel
00:47:13 pour les lycées professionnels
00:47:14 et qui donc s'inscrit de manière complètement inédite
00:47:17 et dans la durée pour accompagner ces transformations.
00:47:20 C'est très significatif.
00:47:22 C'est une augmentation de 20 % du budget
00:47:26 et donc on peut dire que ces moyens supplémentaires
00:47:29 sont le reflet de l'importance qu'on accorde
00:47:31 aux lycées professionnels
00:47:33 et de notre volonté de faire de la voie professionnelle
00:47:36 une voie de choix.
00:47:37 Cette voie de choix, elle s'accompagne par des crédits
00:47:41 qui viennent financer, bien sûr,
00:47:43 le versement de la gratification des stages,
00:47:47 des allocations de stages,
00:47:49 mais aussi la rémunération des missions complémentaires
00:47:52 faites par les professeurs volontaires.
00:47:55 Et c'est donc, bien sûr, ce qu'accompagnera
00:47:57 notamment ce milliard d'euros supplémentaires,
00:47:59 mais il financera également l'ouverture
00:48:03 des lycées professionnels à des partenariats extérieurs.
00:48:06 Je pense par exemple à la disposition Avenir Pro
00:48:10 que j'évoquais tout à l'heure
00:48:11 en partenariat avec France Travail,
00:48:14 au déploiement de un jeune, un mentor,
00:48:16 puisque je souhaite que chaque jeune
00:48:18 puisse avoir un mentor s'il le souhaite d'ici à 2025.
00:48:23 Il concernera aussi le financement du quart des diplômes
00:48:27 qui, encore une fois, doivent être rénovés
00:48:29 pour mieux accompagner l'évolution des métiers
00:48:33 qui, trop souvent, n'ont pas fait l'objet
00:48:35 de révision des contenus de diplômes.
00:48:37 C'est aussi le développement
00:48:40 de compétences sociales et comportementales.
00:48:42 Vous savez, ces formations profanes
00:48:46 qui visent à mieux accompagner,
00:48:48 selon des modalités pédagogiques plus adaptées,
00:48:50 aussi les jeunes dans leur diversité
00:48:53 et dans leur diversité de besoins.
00:48:56 A cet effort inédit, je le rappelle,
00:48:58 c'est aussi la revalorisation socle des enseignants,
00:49:02 la même pour tous les enseignants.
00:49:03 C'est également 700 ETP effectifs temps plein supplémentaires
00:49:08 dédiés à la voie professionnelle
00:49:09 issues de la non-saturation du plafond d'emploi de 2022.
00:49:13 C'est aussi un soutien à la transformation
00:49:15 des cartes de formation professionnelles,
00:49:17 massif et dans la durée,
00:49:19 via l'appel à manifestation d'intérêts,
00:49:21 compétences et métiers d'avenir
00:49:22 dans le cadre du plan France 2030,
00:49:24 qui est donc doté de 2,5 milliards d'euros
00:49:27 et qui permettra de rénover les plateaux techniques
00:49:30 des lycées professionnels
00:49:32 pour former également les professeurs
00:49:33 et promouvoir de nouvelles filières
00:49:35 souvent méconnues par les jeunes,
00:49:36 parce que nouvelles,
00:49:38 et parce que souvent pas dans leur champ de connaissances.
00:49:43 On aura, au fond, une estimation, dès la rentrée prochaine,
00:49:47 du nombre d'enseignants qui seront volontaires
00:49:50 dans le cadre du pacte.
00:49:52 Nous souhaitons néanmoins qu'il y en ait beaucoup,
00:49:54 parce que pour déployer l'ensemble de ces missions,
00:49:57 qu'elles soient aussi bien éducatives
00:49:59 au sens de l'accompagnement des difficultés scolaires
00:50:02 et de la lutte contre le décrochage,
00:50:03 qu'elles soient éducatives dans le sens du lien
00:50:06 qu'on souhaite faire avec l'enseignement supérieur
00:50:10 et la poursuite d'études,
00:50:11 ou qu'elles soient éducatives
00:50:13 dans le lien avec les enjeux économiques,
00:50:14 nous avons besoin de cette mobilisation des enseignants.
00:50:17 Donc nous espérons qu'effectivement,
00:50:18 ils s'engageront pleinement dans l'ensemble de ces missions,
00:50:22 encore une fois, adaptées selon les lycées,
00:50:25 les élèves et leur territoire,
00:50:27 selon le projet, finalement, de leur établissement.
00:50:30 Sur la question de M. Chudeau,
00:50:33 je vous remercie d'avoir eu des propos positifs
00:50:38 envers cette réforme,
00:50:39 et j'ai bien compris les points de précision
00:50:42 que vous appeliez,
00:50:43 et donc je vais essayer de revenir là-dessus.
00:50:45 Au fond, cette maîtrise des enseignements fondamentaux,
00:50:48 vous avez bien sûr raison,
00:50:49 il s'agit de les travailler aussi en amont.
00:50:53 C'est ce que nous avons fait lors de la précédente mandature,
00:50:56 lors du précédent quinquennat,
00:50:57 notamment au travers de l'obligation
00:50:59 de scolarisation des 3 ans,
00:51:01 car on sait qu'effectivement, un certain nombre d'élèves
00:51:03 démarrent leur scolarité avec 300 mots de connaissance,
00:51:07 alors que d'autres, au même âge,
00:51:09 démarrent avec 2 500 mots dans leur tissu de connaissance.
00:51:13 Donc on voit que les inégalités démarrent très jeunes
00:51:15 et qu'il faut travailler très jeunes à les lycées.
00:51:19 C'est donc là le sens de l'obligation
00:51:20 des 3 ans de scolarisation.
00:51:23 Mais c'est aussi ce qui a été fait autour du dédoublement
00:51:25 dans les grandes sections CP, CE1, pour les REP et REP+,
00:51:29 pour viser aussi à ce rattrapage d'inégalités,
00:51:32 notamment dans des territoires plus fragiles.
00:51:34 C'est aussi ce plafonnement à 24 pour les plus petites classes
00:51:37 qui a été mis en place
00:51:39 par le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse.
00:51:42 C'est aussi une manière d'accompagner mieux ces jeunes
00:51:44 de leur diversité et selon leurs besoins.
00:51:47 C'est également le projet de réforme
00:51:50 qui est porté par le ministre Papendiai
00:51:52 autour de la réforme du collège
00:51:54 pour accompagner cette marche vers la 6e,
00:51:56 qui est parfois difficile et qu'il faut pouvoir accompagner.
00:52:00 Donc au fond, moi, je tiens encore une fois à le dire,
00:52:04 c'est pas du fait des professeurs de lycées professionnels,
00:52:06 des équipes éducatives, que ces élèves-là
00:52:08 sont en tant de difficultés.
00:52:09 C'est bien sûr une réponse systémique qu'il faut apporter,
00:52:12 mais c'est aussi finalement aux lycées professionnels
00:52:15 qu'il faut pouvoir y répondre.
00:52:16 Je rappelle juste ce chiffre.
00:52:18 Les élèves en lycées professionnels
00:52:20 ont eu en moyenne 7 sur 20 au brevet,
00:52:23 alors que quand ils sont en enseignement général
00:52:25 et technologique, ils ont eu 11,7 de moyenne sur 20
00:52:29 à ce même brevet.
00:52:30 C'est dire qu'effectivement, en lycées professionnels,
00:52:32 ces fragilités-là existent plus,
00:52:35 et donc ça explique notre volonté de renforcer les moyens
00:52:38 pour hisser ces inégalités.
00:52:40 Donc je vous rejoins sur le fait que c'est une approche systémique,
00:52:42 mais ça explique aussi notre volonté d'asseoir
00:52:45 un effort particulier sur le lycée professionnel
00:52:48 pour accompagner ces difficultés.
00:52:51 Je vais faire vite, madame la présidente,
00:52:52 mais des savoirs fondamentaux pour tous
00:52:55 selon la réalité des élèves et selon les lycées professionnels,
00:52:58 et parce que vous en avez tous plusieurs
00:52:59 sur votre circonscription,
00:53:01 on voit que les réalités ne sont pas les mêmes,
00:53:03 que les élèves ne sont pas les mêmes,
00:53:04 que les liens tissés avec les partenaires économiques
00:53:06 ne sont pas les mêmes,
00:53:08 et au fond, c'est aussi cette réalité-là
00:53:10 qu'on souhaite pouvoir accompagner,
00:53:12 c'est de dire que les équipes éducatives
00:53:14 savent, au fond,
00:53:15 mieux qu'une décision unilatérale parisienne,
00:53:18 ce qui doit pouvoir être engagé dans leur lycée,
00:53:21 et donc c'est des moyens qu'on souhaite pouvoir leur donner
00:53:23 et dont ils disposent pour pouvoir ajuster
00:53:26 ces modalités pédagogiques nouvelles et renforcées.
00:53:30 Mais à la rentrée 2024, je suis convaincue
00:53:33 qu'il faut pouvoir déployer sur tous les lycées professionnels
00:53:36 un renfort de savants fondamentaux
00:53:38 parce que, oui, l'écart de niveau existe
00:53:41 et qu'il faut pouvoir l'accompagner et le rattraper.
00:53:44 Le bureau des entreprises, c'est une obligation de résultat,
00:53:47 je vous rejoins, c'est une obligation de résultat,
00:53:50 ce sont des moyens considérables qui sont mis en oeuvre,
00:53:52 et au-delà de ces moyens, nous souhaitons en voir des effets,
00:53:55 des effets sur la réussite des élèves
00:53:57 en termes de taux d'insertion,
00:53:59 des effets aussi sur le sens que ces jeunes trouvent
00:54:01 dans leurs études, et ils vous le disent,
00:54:02 quand vous allez en lycée professionnel,
00:54:04 et vous l'avez tous fait ici,
00:54:06 ils vous disent qu'ils aiment aller en stage,
00:54:08 qu'ils y trouvent du sens, qu'ils en comprennent mieux
00:54:12 la réalité des savoirs qui sont dispensés en cours,
00:54:15 et c'est donc important de pouvoir mieux lier
00:54:19 l'établissement à la réalité économique
00:54:22 des formations sur lesquelles ils dispensent leurs savoirs.
00:54:25 Ca passera par des indicateurs,
00:54:27 des indicateurs de taux d'insertion,
00:54:28 de taux de poursuite d'études réussies
00:54:30 et de taux de décrochage,
00:54:32 et donc, oui, il y a une volonté
00:54:34 d'avoir des résultats derrière ces transformations.
00:54:38 Et puis cette volonté de culture générale que vous évoquiez,
00:54:40 nous la partageons également
00:54:42 au travers notamment de la mise en place d'options
00:54:45 par les équipes enseignantes.
00:54:47 Il s'agit véritablement de permettre aux équipes enseignantes
00:54:49 d'aller ici, permettre d'aller apprendre une langue là-bas,
00:54:55 d'aller chercher des enseignements sur du codage ailleurs,
00:54:58 d'aller travailler sur l'entrepreneuriat,
00:54:59 parce que beaucoup de jeunes vous disent
00:55:01 qu'ils veulent être entrepreneurs demain,
00:55:03 et donc, au fond, de permettre aux acteurs des lycées
00:55:07 de déployer des options qui répondent
00:55:09 à ces enjeux de culture générale,
00:55:11 qui donnent du sens, encore une fois,
00:55:12 et qui permettent d'accompagner ces jeunes aussi
00:55:14 dans leur citoyenneté.
00:55:16 C'est un enjeu très clairement pour moi
00:55:18 d'attractivité du lycée professionnel,
00:55:20 de donner aussi ce choix à ces jeunes
00:55:22 et de donner aussi, voilà, ce corpus
00:55:25 qui permet aux jeunes d'aller plus loin dans son développement.
00:55:29 Monsieur le député Paul Vanier,
00:55:31 vous m'interrogez sur les moyens.
00:55:35 Alors, permettez-moi de réitérer le fait
00:55:37 que ce sont des moyens inédits qui sont mis en oeuvre
00:55:40 sur le lycée professionnel.
00:55:42 Au-delà du milliard d'euros supplémentaires par an,
00:55:45 et donc des 20 % d'augmentation du budget
00:55:46 pour le lycée professionnel,
00:55:48 ce sont donc des moyens considérables
00:55:49 par France 2030, par le maintien d'effectifs enseignants
00:55:53 à la rentrée prochaine, par une augmentation, d'ailleurs,
00:55:57 de ces équipes qui viennent accompagner
00:55:59 les équipes pédagogiques, notamment en infirmiers,
00:56:02 assistants sociaux, CPE,
00:56:05 qui sont aussi une nécessité d'équipe
00:56:08 qui doit pouvoir être accompagnée.
00:56:11 Tout se fera, et je me permets de le redire,
00:56:13 dans le giron, bien sûr, de l'éducation nationale
00:56:15 et de la jeunesse, si certains voulaient donner
00:56:17 à prêter le doute là-dessus, je le réitère à nouveau,
00:56:21 tout se fera aussi dans le caractère national
00:56:23 des diplômes, donc ces sons d'étendre des drapeaux
00:56:27 qui n'ont aucun sens.
00:56:29 Nous souhaitons, encore une fois,
00:56:30 renforcer et les savoirs fondamentaux
00:56:32 et la place de la préparation aux enjeux économiques de demain.
00:56:37 Contrairement à vous, nous pensons
00:56:39 que nous pouvons allier les deux
00:56:41 et que nous devons allier les deux,
00:56:42 et que c'est là la promesse républicaine
00:56:44 de la voie professionnelle que de savoir
00:56:46 aussi bien préparer ses jeunes à des savoirs fondamentaux
00:56:49 qui feront d'eux des citoyens éclairés et préparés,
00:56:52 mais aussi des citoyens qui soient préparés à un métier,
00:56:56 à un avenir professionnel, à une capacité à s'adapter
00:56:58 aux évolutions du monde économique.
00:57:01 Et donc c'est là tout l'enjeu, finalement,
00:57:04 de cette réforme du lycée professionnel.
00:57:06 Ce n'est pas une préparation à court terme
00:57:07 puisque ces jeunes rentrent dans un cursus
00:57:09 et ils en sortent quelques années plus tard.
00:57:12 C'est donc une préparation de ces jeunes
00:57:14 pour qu'ils soient prêts à être armés
00:57:16 pour leur parcours personnel comme professionnel.
00:57:19 Il s'agit de placer, encore une fois,
00:57:21 le lycée professionnel dans ces grandes transitions.
00:57:23 Alors si peut-être vous appelez au statu quo,
00:57:25 moi, personnellement, je crois qu'il faut les préparer
00:57:27 à ces grandes transitions.
00:57:29 Il faut leur donner cette capacité à se différencier
00:57:32 sur le marché du travail parce qu'ils seront préparés
00:57:35 aux grandes transitions, celles du numérique,
00:57:36 celles de l'écologie,
00:57:38 celles, évidemment, des transitions démographiques.
00:57:40 Je le rappelle, c'est un tiers des élèves,
00:57:43 et ce tiers des élèves de lycées professionnels,
00:57:46 621 000 élèves, un quart d'entre eux décrochent.
00:57:50 Seuls un sur deux élèves diplômés s'insèrent dans l'emploi
00:57:54 et seul un élève sur deux qui poursuit des études supérieures
00:57:57 réussit à obtenir leur diplôme.
00:57:59 C'est donc, si vous vous appelez au statu quo,
00:58:02 pour nous, un devoir que de pouvoir faire évoluer
00:58:04 le lycée professionnel, qu'il s'adapte aux enjeux
00:58:06 d'aujourd'hui et qu'il prépare mieux ses élèves.
00:58:09 Monsieur le député Portier,
00:58:12 vous avez souhaité porter, au fond, une remarque,
00:58:17 celui de cette réforme qui est portée pour la 1re fois
00:58:21 à un niveau présidentiel.
00:58:22 C'est la 1re fois qu'un président de la République
00:58:24 porte au niveau présidentiel une réforme du lycée professionnel.
00:58:29 Il l'a portée pendant sa campagne présidentielle,
00:58:32 il la porte aujourd'hui en tant que président,
00:58:34 il y met, encore une fois, des moyens inédits,
00:58:37 et, au fond, il assume parfaitement de dire
00:58:40 que trop longtemps, ses lycéens professionnels
00:58:42 ont été invisibilisés,
00:58:44 qu'ils n'ont pas fait l'objet des priorités nationales,
00:58:48 ni des uns ni des autres,
00:58:50 et que nous avons donc laissé ces jeunes lycéens
00:58:54 décrocher plus que les autres,
00:58:55 être orientés de manière subie plus que les autres,
00:58:59 ne pas réussir à s'insérer professionnellement
00:59:01 ou ne pas réussir la poursuite d'études qu'ils engageaient.
00:59:04 Et c'est donc tout l'enjeu, faire de cette voie professionnelle,
00:59:07 et je crois que nous partageons là l'objectif
00:59:09 de faire une voie professionnelle d'excellence
00:59:12 qui soit choisie par ses élèves,
00:59:14 qui ait une offre de formation
00:59:16 qui leur permette d'être préparés aux enjeux de demain
00:59:19 et qui soit, au fond, un lycée professionnel de choix,
00:59:22 celui dont l'image a changé,
00:59:24 celui qui soit...
00:59:25 Celui qui est...
00:59:27 reconnu par la société,
00:59:30 reconnu par les familles, reconnu par les élèves,
00:59:32 reconnu par les entreprises,
00:59:33 et qui soit la fierté, finalement,
00:59:35 aussi bien des enseignants, des élèves,
00:59:37 des familles et des entreprises.
00:59:39 Voilà, vous avez souhaité
00:59:42 rappeler, effectivement, cet engagement présidentiel.
00:59:45 Moi, je souhaite véritablement insister sur le fait
00:59:48 que c'est la 1re fois qu'on s'empare à ce point
00:59:51 de cette volonté de lutter contre le décrochage,
00:59:53 de cette volonté de favoriser l'insertion réussie
00:59:55 de ses élèves et cette poursuite d'études
00:59:59 qui soit réussie, parce qu'encore une fois,
01:00:01 c'est une chose d'entamer une poursuite d'études,
01:00:03 mais c'est encore une autre que de lui permettre de réussir.
01:00:07 Madame la députée...
01:00:10 Pardon, Fauleste.
01:00:12 Je suis perdue dans mes fiches.
01:00:16 Madame la députée Fauleste, vous m'interrogez
01:00:18 sur la détermination des filières d'avenir
01:00:20 et la mobilité des élèves.
01:00:23 Au fond, déjà, je voudrais rappeler
01:00:26 que les CAP de lycées professionnels
01:00:27 sont bien concernés par la réforme,
01:00:29 que d'ailleurs, certains auraient besoin de plus de temps,
01:00:33 ce que permettra cette réforme.
01:00:36 Certains ont besoin aussi de rénovation forte
01:00:41 des contenus de CAP,
01:00:42 et c'est ce que permettra aussi cette réforme.
01:00:45 Et je vous rejoins absolument sur le fait que ces filières,
01:00:47 en campus des métiers des qualifications notamment,
01:00:49 donnent beaucoup de sens.
01:00:51 Beaucoup de campus se sont créés ces dernières années
01:00:53 et ont permis de donner de la perspective
01:00:57 en bac -3 jusqu'à bac +5,
01:00:58 et c'était évidemment un élément de valorisation
01:01:00 du lycée professionnel extrêmement fort,
01:01:02 que de permettre ces filières,
01:01:04 et notamment en campus des métiers des qualifications.
01:01:07 Alors, France 2030 accompagnera notamment
01:01:11 ces ouvertures de formation,
01:01:13 comme des fermetures de formation
01:01:15 vont parfois engager ces ouvertures de formation.
01:01:18 C'est des travaux de prospective qui vont être engagés
01:01:21 pour montrer, au fond, quelles peuvent être
01:01:23 les possibilités sur le territoire
01:01:25 d'ouverture de formation.
01:01:27 Très clairement, dans les 10 formations
01:01:29 qui, au niveau national,
01:01:31 sont le plus représentées comme des formations d'avenir,
01:01:35 sur les territoires, on en retrouve 7
01:01:37 de manière assez constante.
01:01:39 Donc on voit qu'il y a là des axes qui peuvent se dégager
01:01:42 sur l'ensemble des territoires
01:01:44 et de manière assez commune,
01:01:45 mais il est très important pour moi
01:01:47 que des territoires puissent aussi initier,
01:01:50 parce que la réalité territoriale
01:01:53 nécessite des propositions de création de formation
01:01:58 qui peuvent répondre aux enjeux économiques.
01:02:02 C'est aussi le régime de l'internat
01:02:04 que vous évoquez notamment
01:02:06 au travers des campus des métiers des qualifications,
01:02:08 qui est relativement fréquent
01:02:10 dans l'enseignement professionnel,
01:02:12 plus de 15 % des lycéens professionnels sont internes.
01:02:15 Ce sont des capacités d'accueil
01:02:18 pour des élèves plus éloignés qui sont importantes,
01:02:21 puisque 56 % des lycéens professionnels
01:02:23 disposent d'un internat
01:02:25 dont le taux d'occupation est loin des 100 %,
01:02:27 puisqu'ils ont un taux d'occupation en moyenne de 77 %,
01:02:31 et qui peut également être une réponse
01:02:33 pour ces campus des métiers des qualifications
01:02:35 et l'attractivité de ces formations.
01:02:38 Je voudrais également répondre à...
01:02:41 Pardon, je crois que je suis sur...
01:02:44 Madame la députée Fatia Kelloua-Hachi.
01:02:47 Vous appelez à une augmentation du temps de classe,
01:02:52 et c'est ce que permet cette réforme,
01:02:54 notamment par le biais de sous-groupe,
01:02:56 par le biais d'options,
01:02:57 par le biais d'accompagnement plus individualisé de ces élèves,
01:03:00 et j'insiste beaucoup là-dessus,
01:03:02 parce que cette individualisation, elle est importante
01:03:04 pour accompagner mieux les difficultés des élèves,
01:03:06 dont les classes en lycée professionnel
01:03:08 sont peut-être plus hétérogènes encore
01:03:10 qu'en enseignement général et technologique,
01:03:12 mais ils ne s'opposent pas, encore une fois,
01:03:14 à une augmentation du temps en entreprise.
01:03:17 Nous l'avons ciblé,
01:03:19 cette augmentation du temps en entreprise,
01:03:21 sur la terminale,
01:03:22 moment où ils sont plus prêts,
01:03:23 moment où ils sont dans un projet,
01:03:25 qu'il soit de poursuite d'études ou d'insertion professionnelle,
01:03:29 et quand je vais voir des élèves, très clairement,
01:03:31 ils nous disent que cela donne du sens d'être en entreprise,
01:03:35 que parfois, ils s'y sentent mieux, d'ailleurs,
01:03:37 mais c'est important qu'ils restent accompagnés à l'école aussi.
01:03:41 Et c'est donc dans cette idée-là
01:03:43 d'accompagner et mieux le projet professionnel
01:03:47 et le temps en entreprise de manière plus qualitative,
01:03:49 et notamment par 12 semaines consécutives en terminale,
01:03:53 si le jeune souhaite pouvoir s'insérer dans l'emploi,
01:03:55 plutôt que 2 fois 4 semaines, pardon,
01:03:59 pour faire 8 semaines en terminale comme actuellement,
01:04:01 pour permettre aux jeunes de mieux s'insérer
01:04:04 et dans l'entreprise et dans les missions qui lui sont confiées,
01:04:06 de se faire une expérience qui puisse être mieux valorisée
01:04:10 dans son parcours et donc de lui donner
01:04:12 une capacité d'employabilité supplémentaire.
01:04:15 Voilà, ces formations qui évoluent à cette rentrée,
01:04:18 vous avez souhaité m'interroger dessus,
01:04:20 elles ont été prises il y a déjà plusieurs mois,
01:04:24 et elles s'accélèreront dans les années à venir,
01:04:28 elles s'accélèreront pour accompagner
01:04:30 et des ouvertures de formation et des fermetures de formation,
01:04:34 parce que certaines formations ont des taux d'insertion
01:04:36 qui sont très faibles,
01:04:38 allant jusqu'à 10 %,
01:04:40 ou des taux de poursuite d'études qui sont tout aussi faibles,
01:04:43 alors que d'autres ouvrent de véritables perspectives.
01:04:47 Elles s'inscriront, ces ouvertures et ces fermetures,
01:04:49 dans un projet d'établissement,
01:04:50 et avec la concertation, bien sûr, entre régions et rectorats
01:04:55 qui ont la compétence de ces ouvertures
01:04:57 et de ces fermetures de formation,
01:04:59 elles se feront aussi dans le cadre d'un plan
01:05:02 mis en place par les établissements
01:05:04 pour accompagner les fragilités des élèves,
01:05:07 car de multiples leviers peuvent être mis en oeuvre
01:05:10 pour accompagner les fragilités des élèves
01:05:11 et permettre une meilleure réussite de ces jeunes.
01:05:15 Elles s'accélèreront dès la rentrée 2024,
01:05:21 mais je tiens à préciser qu'il y a plus d'ouvertures
01:05:23 que de fermetures, et donc il est évidemment important
01:05:26 d'accompagner les enseignants pour qu'ils transforment avec nous
01:05:29 le lycée professionnel de demain.
01:05:31 C'est donc un investissement, encore une fois, massif
01:05:33 sur la formation, et c'est avec les enseignants
01:05:35 que je souhaite mener cette réforme.
01:05:38 Ils font déjà des ouvertures et des fermetures
01:05:41 de formation chaque année.
01:05:43 Ils savent s'ajuster, finalement, à ces ouvertures
01:05:46 et ces fermetures de filière.
01:05:48 On continuera à le faire avec eux
01:05:50 comme ils savent déjà le faire.
01:05:52 C'est avec les enseignants
01:05:55 et avec cette volonté de créer un meilleur avenir,
01:05:59 et je remercie les enseignants que cette réforme a été portée.
01:06:02 Elle permettra de mettre en oeuvre un plan de formation
01:06:05 continue beaucoup plus fort et beaucoup plus agi
01:06:08 pour les enseignants selon leurs compétences,
01:06:10 et elle permettra aussi, cette réforme,
01:06:13 d'accompagner selon des modalités pédagogiques
01:06:16 plus différenciées, parce qu'enseigner
01:06:18 en lycée professionnel, c'est aussi enseigner
01:06:20 à des groupes plus hétérogènes, et donc, encore une fois,
01:06:24 la formation accompagnera ces modalités pédagogiques
01:06:27 plus différenciées, ces mixités de public,
01:06:29 apprentis, scolaires, mais aussi avec des modalités
01:06:32 pédagogiques plus ajustées aux élèves.
01:06:35 M. le député patrier Lettuce,
01:06:39 vous avez souhaité me rappeler, partager avec moi
01:06:43 le fait que le lycée professionnel doit être une voie choisie,
01:06:46 que le changement d'image doit pouvoir être gagné.
01:06:50 Nous partageons cet objectif.
01:06:52 Au fond, nous l'avons fait sur l'apprentissage,
01:06:54 et donc, je suis convaincue que nous pourrons, demain,
01:06:56 le faire pour la voie professionnelle.
01:07:00 Nous le ferons en dialogue avec les régions.
01:07:04 Je vous rappelle que la carte des formations professionnelles
01:07:07 sous statut scolaire est fixée chaque année
01:07:10 par la région avec accord du recteur.
01:07:13 Pour la rentrée 2023, M. le député,
01:07:15 je voudrais vous rappeler qu'il est prévu la fermeture
01:07:17 de 146 formations sur les 17 000
01:07:22 et l'ouverture de 230 formations.
01:07:24 La réforme des lycées professionnels
01:07:26 nous permettra donc d'apporter davantage de lisibilité
01:07:28 sur les transformations des filières à venir.
01:07:31 Elle engagera les acteurs
01:07:33 dans des dialogues et des décisions pluriannuelles.
01:07:36 Et à partir de mars 2024,
01:07:38 une carte dynamique des ouvertures et des fermetures
01:07:41 de formations à venir sur les 3 prochaines années
01:07:44 sera disponible pour l'ensemble des territoires.
01:07:46 C'est une réponse très clairement
01:07:48 aux enjeux d'urgence écologique,
01:07:50 du vieillissement de la société,
01:07:51 de la transition du numérique, de la souveraineté industrielle.
01:07:55 C'est aussi une responsabilité que nous avons
01:07:58 de fermer des formations qui n'ouvrent pas de perspective
01:08:00 pour ces jeunes.
01:08:01 Dans AFELnet, dès cette année,
01:08:03 les taux d'insertion, les taux de poursuite d'études
01:08:06 sont affichés, connus donc des familles, des élèves,
01:08:09 pour rendre plus transparent,
01:08:11 pour donner une information et un éclairage
01:08:14 sur les choix d'orientation qui sont faits
01:08:16 par les familles et les élèves.
01:08:18 Des données statistiques seront également mises à disposition
01:08:21 des régions, des rectorats, des chefs d'établissement
01:08:24 pour les aider à examiner leur offre de formation
01:08:27 au regard des besoins des territoires,
01:08:29 pour les aider à décider ensemble
01:08:31 des révisions pertinentes, ouvertures comme fermetures,
01:08:34 avec une vision ambitieuse et pluriannuelle.
01:08:37 C'est bien sûr avec les personnels de direction
01:08:39 que ça doit se faire, et c'est comme ça
01:08:41 que nous le concevons, avec notamment
01:08:43 un renfort de formation pour eux
01:08:45 dès cette rentrée prochaine pour les nouveaux
01:08:47 chefs d'établissement et pour l'ensemble
01:08:50 des chefs d'établissement pour la suite.
01:08:53 -Monsieur le député Jean-Claude Raud,
01:08:55 je sais votre connaissance du milieu
01:08:58 des lycées professionnels.
01:09:00 Le pacte est une valorisation, très clairement,
01:09:04 des professeurs en lycée professionnel
01:09:05 sur la base du volontariat, je me permets de le rappeler,
01:09:08 pour les missions supplémentaires qu'ils voudront bien prendre,
01:09:12 des missions qui répondent aux besoins des élèves
01:09:14 que vous connaissez bien,
01:09:16 des élèves qui ont plus de fragilité
01:09:19 qu'en voie générale et technologique,
01:09:21 pour lesquels souvent les professeurs de lycée
01:09:23 professionnel m'ont interpellé en me disant
01:09:25 qu'ils avaient besoin de moyens supplémentaires,
01:09:27 qu'ils avaient besoin de faire mieux avec eux
01:09:30 pour pouvoir accompagner ces fragilités,
01:09:32 et c'est ce que permet la réforme.
01:09:34 Mais c'est aussi une réforme
01:09:38 qui répond à la promesse républicaine
01:09:40 qui est celle de l'école, qui est celle du lycée,
01:09:44 qui doit leur permettre à la fois de réussir
01:09:47 dans leur parcours de citoyens,
01:09:49 qui doit leur permettre aussi de trouver
01:09:51 un avenir professionnel,
01:09:52 et c'est ce que permet,
01:09:54 ce que prépare la réforme des lycées professionnels,
01:09:57 de leur préparer un avenir professionnel
01:09:59 et de ne pas accepter le déterminisme social
01:10:02 auquel nous nous sommes trop longtemps tous assignés,
01:10:07 que nous avons invisibilisés,
01:10:08 que nous avons quelque part acceptés
01:10:11 en taisant cette réalité
01:10:12 et en n'agissant pas plus et plus fort.
01:10:15 Le lycée professionnel, il doit aussi
01:10:17 préparer aux enjeux stratégiques,
01:10:20 ceux de l'écologie, du numérique,
01:10:22 des transitions démographiques.
01:10:23 C'est aussi une des manières
01:10:25 de permettre de placer le lycée professionnel
01:10:27 comme un acteur déterminant
01:10:29 qui vient répondre aux enjeux de préparation
01:10:31 des compétences de la nation
01:10:33 et donc dont on ne peut pas se passer.
01:10:35 Et c'est pour moi absolument fondamental
01:10:37 que de le positionner comme un acteur
01:10:39 qui permet aux entreprises
01:10:42 d'aller chercher des compétences bien préparées
01:10:46 et qui permet bien sûr à ces jeunes
01:10:49 de trouver un chemin de réussite.
01:10:51 Madame la députée Sonia Bourouhava,
01:10:55 ce que je comprends dans votre prise de position,
01:10:57 c'est que vous avez défendu le statut quo,
01:11:02 le statut quo finalement d'élève qui, trop nombreux,
01:11:05 ne trouve pas d'insertion professionnelle
01:11:08 puisqu'un sur deux à l'obtention de son diplôme
01:11:11 ne trouve pas à s'insérer professionnellement
01:11:12 6 mois après l'obtention de son diplôme.
01:11:14 Vous souhaitez un statut quo sur les difficultés
01:11:18 qu'ils ont à réussir à la poursuite d'études
01:11:20 puisqu'un sur deux ne réussit pas à poursuivre des études
01:11:23 et à obtenir ce diplôme.
01:11:25 Vous acceptez qu'un quart d'entre eux décroche.
01:11:28 Eh bien, très clairement, nous ne l'acceptons pas.
01:11:31 Et donc, nous avons décidé d'engager
01:11:33 des moyens considérables pour accompagner ces jeunes
01:11:36 dans leur fragilité,
01:11:37 accompagner ces jeunes dans leur citoyenneté,
01:11:41 accompagner ces jeunes
01:11:42 pour qu'ils préparent un avenir professionnel,
01:11:44 le tout dans un caractère national des diplômes
01:11:47 et pour préparer ce tiers de la jeunesse
01:11:49 qui doit avoir un avenir,
01:11:51 qui doit être dans une orientation choisie,
01:11:55 dans une orientation valorisée par la société.
01:11:59 Et c'est pour cela
01:12:00 que nous allons adapter l'offre de formation
01:12:02 pour qu'elle prépare mieux aux défis de demain,
01:12:04 pour qu'elle les accompagne mieux dans leur fragilité,
01:12:07 pour qu'elle ouvre aussi des vraies perspectives
01:12:10 aux enseignants pour qu'ils puissent mobiliser
01:12:12 leur savoir-faire en la matière.
01:12:15 Donc, vous pouvez défendre ce statu quo,
01:12:20 mais en tout cas, nous nous défendrons
01:12:21 cet investissement massif sur le lycée professionnel
01:12:23 pour donner à ces jeunes les moyens de réussir.
01:12:27 Enfin, monsieur le député Lenormand,
01:12:30 vous avez souhaité m'interroger sur les Outre-mer,
01:12:33 plus particulièrement,
01:12:34 si vous me permettez cette synthèse de votre question,
01:12:37 au fond, le fait que, bien sûr,
01:12:40 cette réforme, elle, doit s'appliquer aux Outre-mer,
01:12:44 que nous travaillons en étroite collaboration
01:12:48 avec les recteurs d'Outre-mer,
01:12:49 notamment au travers d'un plan, par exemple, pour la Guyane,
01:12:52 qui expérimente toutes nos mesures, déjà,
01:12:55 et qui nous donne un regard aussi particulier
01:12:59 sur ces territoires,
01:13:00 qui orientent aussi massivement, plus massivement, peut-être,
01:13:03 encore, vers la voie professionnelle qu'ailleurs.
01:13:06 Et c'est donc aussi par le biais de ces projets d'établissement,
01:13:10 par ces projets de territoire que nous souhaitons piloter,
01:13:13 piloter cette réforme.
01:13:14 C'est pour cela, encore une fois,
01:13:16 que je ne souhaite pas une réforme uniforme
01:13:17 de la venue de Paris,
01:13:19 mais qui se fait à l'échelle des établissements,
01:13:22 à l'échelle des établissements et des territoires,
01:13:25 avec des spécificités qui peuvent être portées,
01:13:27 tout en maintenant un caractère national des diplômes,
01:13:29 et j'insiste véritablement là-dessus,
01:13:31 mais, par exemple, un lycée de la mer fera plus sens
01:13:35 qu'à Nancy, d'où je viens,
01:13:36 et c'est une réalité, j'ai envie de dire, tangible.
01:13:39 Ca ne veut pas dire que le lycée de la mer
01:13:42 n'est pas intéressant à Nancy,
01:13:43 mais pour autant, nous avons moins cette filière chez nous.
01:13:46 C'est un temps à la fois scolaire et de formation,
01:13:50 à la fois un temps d'entreprise que nous souhaitons concilier
01:13:52 dans la réalité économique du territoire,
01:13:55 et donc avec les acteurs du territoire
01:13:57 en force de propositions pour l'évolution, notamment,
01:14:00 de l'offre de formation et l'organisation
01:14:02 des temps en entreprise et des temps scolaires.
01:14:06 Il n'y a pas de suppression de postes,
01:14:08 je me permets d'insister là-dessus.
01:14:10 Nous souhaitons faire avec les enseignants
01:14:13 ces transformations qui sont portées, finalement,
01:14:16 par les territoires et eux-mêmes
01:14:17 pour que nous puissions donner des moyens
01:14:20 aux équipes éducatives et donner des moyens à ces territoires
01:14:23 pour qu'ils préparent mieux les compétences
01:14:25 dans tous les hommes aux hommes.
01:14:27 -Merci, madame la ministre, pour ces 1res réponses.
01:14:32 Et...
01:14:34 Non, mais on vous a laissé le temps,
01:14:37 parce que c'est vrai que c'est une réforme
01:14:39 qui est très importante et que c'est, en effet,
01:14:43 pour les élèves qui sont en lycée professionnel,
01:14:47 ce que vous portez va leur permettre de trouver
01:14:50 ou de retrouver du sens et pour leur avenir,
01:14:52 et en fait, de pouvoir se réaliser en tant que jeunes adultes.
01:14:56 Et ça paraît vraiment très, très important
01:14:58 que nous puissions vous entendre encore.
01:15:00 Mais pour ça, nous allons avoir une nouvelle salve de questions
01:15:03 initiée par Fabrice Le Vigoureux pour 1 minute.
01:15:07 -Merci, madame la présidente. Madame la ministre,
01:15:10 le renforcement du mentorat, vous l'avez dit,
01:15:12 c'est un levier essentiel pour atteindre l'objectif
01:15:14 d'une meilleure insertion professionnelle.
01:15:16 Et l'insertion, ce n'est pas un gros mot,
01:15:18 pas une marchandisation,
01:15:20 mais souvent une source d'épanouissement,
01:15:22 surtout quand, un an après leur sortie d'étude,
01:15:24 un jeune sur 2 n'a pas d'emploi.
01:15:27 Des conseils de la confiance des réseaux,
01:15:28 j'ai pu mesurer tout le bénéfice que des lycéens
01:15:30 pouvaient tirer d'une marraine ou d'un parrain professionnel
01:15:33 à travers le dispositif TandemPro
01:15:35 que j'ai initié dans ma circonscription il y a maintenant 5 ans.
01:15:37 Je m'interroge néanmoins sur les modalités concrètes
01:15:40 d'application de ce volet de la réforme
01:15:42 afin que les 620 000 lycéens
01:15:44 des établissements d'enseignement professionnel
01:15:46 puissent bénéficier d'un mentor.
01:15:47 Alors combien sont-ils aujourd'hui, précisément ?
01:15:49 Est-ce que des dispositifs comme les Cordées de la réussite,
01:15:51 le dispositif 1 jeune, 1 mentor, ou encore Pétech
01:15:54 suffiront pour qu'il y ait suffisamment de mentors
01:15:56 investis dans cette mission ?
01:15:58 Est-ce que vous allez mobiliser d'autres réseaux,
01:16:00 des stratégies de labellisation d'associations locales ?
01:16:03 Comment est-ce que vous allez procéder
01:16:04 pour déployer ces mentors sur tout le territoire
01:16:06 et pour tous les lycéens ? Je vous remercie.
01:16:08 -Merci, M. le député. Lisette Pollet.
01:16:11 -Merci, Mme la présidente.
01:16:13 Mme la ministre, pour soutenir le projet de chaque jeune,
01:16:16 l'année de terminal sera transformée
01:16:18 et permettra aux lycéens de passer certaines épreuves
01:16:21 plutôt dans l'année scolaire.
01:16:23 Je m'interroge sur le bien fondé de cette mesure.
01:16:26 Cette restructuration modifie l'organisation de l'année scolaire
01:16:29 et dégrade la formation intellectuelle
01:16:31 des élèves de terminal.
01:16:33 Les élèves ne peuvent donc plus approfondir
01:16:34 l'intégralité des notions clés
01:16:36 et acquérir des méthodes rigoureuses
01:16:38 de réflexion et de rédaction.
01:16:40 Il est pourtant essentiel
01:16:42 qu'ils continuent d'avoir une formation intellectuelle
01:16:44 digne de ce nom,
01:16:45 qu'ils accèdent à l'emploi directement
01:16:47 après ou qu'ils poursuivent leurs études.
01:16:50 Ils ont besoin de se former pour avoir un métier.
01:16:52 Vous savez très bien que beaucoup d'entreprises
01:16:54 n'ont ni le temps ni la patience
01:16:56 de former réellement nos jeunes.
01:16:58 Par ailleurs, pour ceux qui envisagent
01:16:59 une insertion dans l'emploi
01:17:01 dès l'obtention du diplôme,
01:17:03 la durée des stages sera augmentée de plus de 50 %.
01:17:07 Qu'allez-vous faire pour que les lycéens
01:17:08 ne soient pas de la chair à patron
01:17:10 ou seulement de la main-d'oeuvre à bas prix ?
01:17:12 Je vous remercie.
01:17:13 -Merci, madame la députée. Béatrice Piron.
01:17:16 -Merci, madame la présidente. Madame la ministre,
01:17:19 tout d'abord, merci pour votre présence aujourd'hui.
01:17:21 En France, c'est 2,5 millions de personnes
01:17:24 qui sont en situation d'illettrisme.
01:17:26 Vous avez annoncé vouloir lutter plus efficacement
01:17:28 contre l'illettrisme en rendant universel
01:17:30 le droit de savoir lire, écrire et compter.
01:17:33 Pour cela, vous travaillez avec l'Agence nationale
01:17:35 de lutte contre l'illettrisme, l'ANLCI.
01:17:38 En tant que co-présidente de ce groupe d'études,
01:17:39 je vous en remercie.
01:17:41 Vous menez donc des actions afin de renforcer
01:17:43 les savoirs fondamentaux dans les lycées professionnels.
01:17:46 En effet, la réforme de la voie professionnelle
01:17:48 propose par exemple la mise en place
01:17:49 d'heures de français et de mathématiques
01:17:51 en effectifs réduits en secondes professionnelles.
01:17:55 Je souhaitais évoquer la possibilité d'utiliser
01:17:57 des outils numériques, à l'instar de TACIT,
01:18:00 solution ici d'un projet de recherche
01:18:01 mené par l'université de Rennes 2
01:18:03 destiné aux collèges et aux lycées,
01:18:05 qui aide à apprendre à mieux comprendre,
01:18:07 non évoquant la compréhension tacite.
01:18:10 Cette plateforme accessible en ligne
01:18:12 aide les élèves en difficulté avec la lecture.
01:18:14 28 %, malheureusement, des élèves entrant en CAP.
01:18:17 Il leur permet de prolonger leurs efforts
01:18:19 en dehors des heures de classe,
01:18:20 sans impacter de façon significative le temps enseignant.
01:18:23 Mme la ministre, pensez-vous qu'une généralisation
01:18:25 de ce type de dispositif, TACIT, Voltaire ou autre,
01:18:29 serait envisageable ?
01:18:30 Quels autres outils ou méthodes avez-vous envisagé
01:18:32 de mettre en place ?
01:18:33 -Merci, madame la députée. Alexis Corbière.
01:18:36 -Madame la ministre, d'abord, je vous propose la question
01:18:39 à laquelle ne m'avait pas répondu mon collègue Vanier.
01:18:41 Allez-vous soumettre ou non votre réforme
01:18:43 au Parlement et à cette Assemblée ?
01:18:46 J'attends la réponse. Je vous remercie.
01:18:47 Votre réforme, par ailleurs, est aussi un mélange
01:18:49 de mesures que je qualifierais d'inquiétantes
01:18:51 et plutôt cocasses.
01:18:52 Cocasses, car vous annoncez la création
01:18:53 du bureau d'entreprise, afin, je cite,
01:18:56 "de créer un réseau et un partenariat
01:18:58 "avec les entreprises du bassin économique."
01:18:59 Mais connaissez-vous l'existence des directeurs délégués
01:19:01 des formations professionnelles
01:19:02 qui ont exactement cette mission à l'heure actuelle ?
01:19:05 Donc c'est assez curieux, mais c'est inquiétant,
01:19:07 car en fait, avec votre mesure,
01:19:08 les entreprises auront un bureau au sein des lycées pro.
01:19:11 Et la grande différence, c'est le président Macron
01:19:12 qui le dit, et vous le dites également,
01:19:14 c'est que désormais, cette tâche ne sera plus celle
01:19:16 d'un enseignant, d'un pédagogue ayant une formation,
01:19:18 en capacité d'avoir éventuellement un regard critique
01:19:21 sur l'entreprise, mais celle, vous le dites vous-même,
01:19:23 de quelqu'un qui vient un acteur du marché de l'emploi.
01:19:26 Et c'est là qu'est tout le problème.
01:19:28 Pensez-vous sincèrement, madame, alors que nous savons tous
01:19:30 qu'il y a souvent un pied de concadrement
01:19:32 durant les périodes d'accueil des élèves actuellement
01:19:34 dans les lycées professionnels,
01:19:35 que de retirer tout regard enseignant
01:19:37 et d'avoir uniquement un regard d'un ancien professionnel
01:19:40 fera du bien à nos élèves.
01:19:41 Pouvez-vous dire qu'en réalité,
01:19:43 nos enseignants faisaient un mauvais travail,
01:19:44 qu'il sera meilleur demain avec des gens issus d'entreprises ?
01:19:46 C'est un métier de contraire et une forme d'alignement
01:19:49 sur les CFA que vous voulez mettre
01:19:50 pour nos lycées professionnels.
01:19:51 -Merci, M. le député. Emmanuelle Antoine.
01:19:55 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:19:57 Lors de la présentation de sa réforme
01:19:59 du lycée professionnel,
01:20:00 le président de la République a fixé comme objectif
01:20:02 de réduire le décrochage des élèves.
01:20:04 Pour autant, nous ne voyons pas très bien
01:20:06 l'efficacité des moyens qui sont mis en oeuvre
01:20:08 au service de cet objectif.
01:20:10 La solution présentée consiste effectivement
01:20:13 à généraliser le soutien en petits groupes
01:20:15 là où les enseignants souhaiteraient s'engager.
01:20:18 Cela concernera les cours sur les fondamentaux,
01:20:21 ainsi que le développement de cours optionnels
01:20:24 de 2e langue vivante ou entrepreneuriat.
01:20:26 Mais en même temps, avec l'allongement
01:20:28 de la durée des stages,
01:20:29 il y a une perte de temps scolaire
01:20:30 pour l'apprentissage des fondamentaux
01:20:32 en enseignement général.
01:20:34 Ces petits groupes pourraient seulement permettre
01:20:35 de compenser cette évolution.
01:20:37 Surtout, il n'est pas dit que les élèves en bénéficieront,
01:20:40 puisque leur mise en place repose sur l'acceptation
01:20:43 par les enseignants du pacte qui leur est proposé.
01:20:46 Il n'y a donc aucune garantie que tous les élèves
01:20:48 puissent bénéficier des dispositifs de lutte
01:20:51 contre le décrochage,
01:20:52 puisqu'ils sont tous soumis au volontariat des enseignants
01:20:55 avec un risque de rupture de service public.
01:20:57 Alors, madame la ministre,
01:20:58 comment pouvez-vous nous assurer
01:21:00 que vous parviendrez à lutter
01:21:01 contre le décrochage dans ces conditions ?
01:21:04 -Merci, madame la députée. Fabienne Colboc.
01:21:08 -Merci, madame la présidente.
01:21:09 Madame la ministre, la réforme des listes professionnelles
01:21:11 que vous portez souhaite davantage adapter
01:21:13 aux situations particulières des élèves
01:21:15 et a pour ambition de mieux lutter
01:21:17 contre le décrochage scolaire
01:21:18 et de mieux préparer l'insertion professionnelle des jeunes.
01:21:21 Ainsi, 3 initiatives sont présentées
01:21:23 dans votre réforme à la mesure 5,
01:21:25 ambition emploi, parcours de consolidation
01:21:27 et tous droits ouverts.
01:21:29 Ces dispositifs ont pour but de prévenir
01:21:31 le risque de décrochage pendant et après le lycée.
01:21:34 Ces mesures apparaissent comme des opportunités
01:21:36 pour découvrir d'autres voies de professionnalisation
01:21:38 et donner aux jeunes un élan de motivation
01:21:42 dans l'accomplissement de leurs études.
01:21:44 Pouvez-vous nous dire, madame la ministre,
01:21:45 comment ces initiatives vont-elles s'appliquer concrètement ?
01:21:48 Comment les relations avec les structures d'accompagnement,
01:21:50 par exemple les missions locales,
01:21:51 vont-elles se consolider dans la durée ?
01:21:53 Je vous remercie.
01:21:54 -Merci, madame la députée. Angélique Ranck.
01:21:57 -Merci, madame la présidente.
01:22:02 Madame la ministre, ma question porte sur l'ouverture
01:22:04 de 15 500 places en formation de spécialisation d'ici 2026.
01:22:08 Je rappelle qu'au moins de 2 % des élèves
01:22:10 en terminal professionnel en bénéficient actuellement,
01:22:12 alors qu'il existe déjà une trentaine de spécialisations.
01:22:15 La plupart des acteurs et des syndicats concernés
01:22:17 pensent que cette instrumentalisation
01:22:19 des lycées professionnels au service des branches professionnelles
01:22:22 fait passer l'école de la République au second plan
01:22:24 derrière les intérêts économiques à court terme.
01:22:27 N'y a-t-il pas là un risque réel de créer des sections insérantes
01:22:29 spécifiques et assignées à résidences
01:22:31 qui ne formeraient que des exécutants territoriaux
01:22:34 et qui seraient d'ailleurs coincés le jour
01:22:36 où l'entreprise en question n'a plus besoin d'eux ?
01:22:39 Côté opérationnel, quelles seront les aides apportées
01:22:41 aux chefs d'établissement déjà sursollicitées
01:22:44 pour leur mise en place ?
01:22:45 Et sur le fond, ne pensez-vous pas que généraliser
01:22:48 une année de spécialisation après le bac
01:22:50 ne risque pas de dévaloriser le bac professionnel lui-même
01:22:53 en le déprofessionnalisant ?
01:22:55 -Merci, madame la députée. Laurent Crozier.
01:22:59 -Oui. Merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:23:03 Il suffit de questionner les lycéens professionnels
01:23:05 pour entendre que leurs paroles sont très éloignées
01:23:08 des propos caricaturaux de lutte des classes
01:23:11 de nos collègues députés d'UPS,
01:23:12 à se demander si certains ont véritablement déjà mis un pied
01:23:16 dans un lycée professionnel.
01:23:18 Les lycéens apprécient les stages en entreprise,
01:23:21 car ils sont l'occasion d'appliquer concrètement
01:23:23 ce qu'ils apprennent auprès de leurs professeurs,
01:23:26 et les stages sont leur bouffée d'oxygène.
01:23:29 Moderniser l'offre de formation en créant 150 nouvelles filières
01:23:34 porteuses d'emploi, c'est non seulement leur porter
01:23:37 de la considération, et surtout faire du lycée professionnel
01:23:41 un parcours de réussite.
01:23:44 Le lycée professionnel n'a pas vocation à former
01:23:47 à des métiers sans débouchés ou qui seront très prochainement
01:23:50 balayés par l'intelligence artificielle.
01:23:53 S'il est bienvenu et légitime de placer en priorité
01:23:56 l'intérêt et l'insertion professionnelle des lycéens,
01:23:59 ce changement suscite à juste trite une grande inquiétude
01:24:01 chez les enseignants des formations supprimées
01:24:04 à laquelle il s'agira de répondre avec beaucoup de considération
01:24:07 et des solutions acceptables. Je vous remercie.
01:24:10 -Merci, monsieur le député. Karl Olive.
01:24:13 -Bonjour, Mme la ministre. 159 000, c'est le nombre
01:24:16 d'emplois supplémentaires que notre industrie nécessitera
01:24:19 d'ici 2030. Pourtant, 67 % des entreprises industrielles
01:24:22 déclaraient l'an passé éprouver des difficultés de recrutement.
01:24:26 Mme la ministre, lors de votre venue au lycée Adrienne Boland
01:24:28 à Poissy, vous aviez pu exprimer auprès des acteurs de terrain
01:24:31 le souci de développer ou créer de nouvelles filières
01:24:34 pour répondre aux enjeux de notre économie d'aujourd'hui
01:24:36 et surtout celles de demain.
01:24:38 Car cette question du recrutement est lancinante
01:24:40 pour de nombreux industriels. Je lis vous au cours de mes visites
01:24:42 auprès des différents acteurs industriels
01:24:44 de la circonscription, dont les Yvelines,
01:24:46 Célantis à Poissy, Jean-Claude Decaux à Plaizy
01:24:48 ou encore Stor & J à Benne.
01:24:50 Alors que le président de la République a souhaité refaire
01:24:52 de la France un pays industriel, y renforcer notre indépendance
01:24:55 et nos compétences, votre réforme du lycée professionnel
01:24:57 devra apporter des réponses claires et concrètes
01:24:59 aux entreprises et aux élèves.
01:25:00 Et je sais toute votre mobilisation sur ce point aussi.
01:25:03 Quel message souhaitez-vous adresser à nos acteurs industriels
01:25:05 implantés sur le territoire ou à ceux qui seraient amenés
01:25:08 à le faire et qui éprouvent des difficultés de recrutement ?
01:25:11 Je vous remercie.
01:25:12 -Merci, M. le député. Léo Valterre.
01:25:15 -Merci, Mme la présidente. Mme la ministre,
01:25:18 mon collègue Paul Vannier a pu vous dire tout le mal
01:25:21 que nous pensons de la réforme du lycée professionnel
01:25:22 portée par votre gouvernement, même si ça déplaît à certains.
01:25:26 Et avec nous, l'ensemble des organisations syndicales,
01:25:28 des associations de parents d'élèves,
01:25:30 des organisations lycéennes
01:25:31 et des spécialistes de l'enseignement professionnel.
01:25:33 Outre sa philosophie inique et dangereuse,
01:25:36 elle est si mal ficelée que des responsables académiques
01:25:38 étaient obligés de reconnaître la semaine dernière
01:25:40 devant les représentants du personnel
01:25:42 qu'elle allait entraîner la fermeture de filières pleines
01:25:44 et la création de filières qui allaient sans doute rester vides.
01:25:47 Mais je voudrais revenir sur les propos
01:25:49 du ministre de l'Education nationale
01:25:51 qui déclarait sur France Info le 5 mai dernier
01:25:53 que les enseignants de ces filières fermées pouvaient,
01:25:56 je cite, "se diriger vers le professora des écoles
01:25:59 ou les collèges".
01:26:00 Ma question est donc la suivante.
01:26:02 Confirmez-vous cette annonce ahurissante
01:26:04 qui dénote, comme souvent chez son auteur,
01:26:06 une méconnaissance totale du métier
01:26:08 ou allez-vous travailler sérieusement
01:26:10 dans les carrières de ces professeurs sacrifiés ?
01:26:12 Question subsidiaire
01:26:13 qui vous permettrait de ne pas répondre à la précédente.
01:26:15 Allez-vous écouter l'ensemble des acteurs
01:26:17 du lycée professionnel
01:26:18 et renoncer à cette réforme inepte et destructrice ?
01:26:21 Je vous remercie de votre écoute et de vos réponses.
01:26:24 -Merci, M. le député. Maxime Minot.
01:26:27 -Merci, Mme la présidente.
01:26:28 Je vais effectivement rebondir sur ce que vous avez énoncé
01:26:32 lors de la réponse aux orateurs de groupe
01:26:34 sur la fermeture effectivement prochaine
01:26:36 des 146 filières dont vous nous avez effectivement annoncé.
01:26:39 Il y a quelques instants, la fermeture.
01:26:42 Il est évident que ces annonces ont été surprenantes,
01:26:46 ont créé de l'angoisse chez les étudiants de ce secteur,
01:26:49 mais aussi chez les professeurs qui,
01:26:52 en plus de se sentir méprisés,
01:26:53 se demandent à quelle sauce ils vont être mangés.
01:26:56 Alors pouvez-vous explicitement revenir
01:27:00 sur les réponses apportées aux orateurs de groupe ?
01:27:02 Car personnellement, je n'ai pas été rassuré.
01:27:05 J'aimerais effectivement connaître
01:27:07 quelles sont les mesures compensatrices
01:27:09 de ces fermetures de filières. Je vous remercie.
01:27:11 -Merci, M. le député. Sophie-Tallier-Pollian.
01:27:14 -Merci, Mme la présidente.
01:27:16 D'abord, Mme la ministre, je voudrais vous dire
01:27:18 que si nous ne partageons pas
01:27:20 l'orientation politique de votre réforme,
01:27:23 il faut arrêter de nous dire que nous sommes dans le statu quo.
01:27:26 C'est un élément de langage un petit peu facile.
01:27:29 Je pense que vous pouvez faire mieux.
01:27:31 Donc nous pensons que c'est vous qui êtes dans le statu quo.
01:27:33 Pourquoi ? Parce que rien n'est fait pour changer
01:27:37 le recrutement dans les lycées professionnels,
01:27:39 c'est-à-dire pour changer le problème majeur aujourd'hui
01:27:42 qui est que les lycées professionnels
01:27:45 sont pleins des enfants, des classes populaires et point.
01:27:48 Et ça, c'est le vrai sujet
01:27:50 pour lequel vous ne faites rien.
01:27:53 Donc ce que vous faites, c'est effectivement
01:27:55 une certaine forme de statu quo,
01:27:57 sauf que cette réforme, elle est très favorable aux entreprises.
01:28:00 D'abord, pourquoi c'est l'Etat qui paye
01:28:03 les indemnités de stage des élèves ? Pourquoi ?
01:28:06 Qu'est-ce qui le justifie ?
01:28:07 Sans aucun engagement des entreprises
01:28:10 à ce que la qualité des stages soit plus importante.
01:28:12 Et deuxièmement, pourquoi est-on sur une évolution
01:28:15 des formations uniquement sur le court terme,
01:28:18 c'est-à-dire les besoins immédiats des entreprises
01:28:20 et pas le moyen terme,
01:28:22 c'est-à-dire les besoins du tissu économique de notre pays ?
01:28:25 -Merci, madame la députée. Emmanuel Pellerin.
01:28:28 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:28:32 Présent dans tous les lycées professionnels,
01:28:34 les directrices et directeurs délégués
01:28:36 à la formation professionnelle et technologique
01:28:39 sont considérés comme étant la personne référence
01:28:42 en ce qui concerne l'insertion professionnelle.
01:28:45 En effet, parmi leurs missions, ils doivent développer
01:28:48 et fidéliser les relations avec les entreprises
01:28:50 qui accueillent des jeunes en stage ou en apprentissage.
01:28:53 Pourtant, la réforme des lycées professionnels
01:28:55 prévoit, dès la rentrée 2023,
01:28:57 la création de bureaux des entreprises
01:28:59 dont l'objectif sera d'assurer la liaison
01:29:01 entre l'école et le monde du travail,
01:29:04 tâche occupée jusqu'à présent par ses directeurs.
01:29:07 Dans ce contexte, j'aimerais savoir
01:29:09 quel est le devenir des directeurs et directrices déléguées
01:29:12 à la formation professionnelle et technologique.
01:29:15 Merci infiniment. Malheureusement, je ne pourrai pas
01:29:17 écouter la réponse, car je dois revenir en hémicycle.
01:29:19 -Merci, monsieur le député. Véronique Géraldine Ballier.
01:29:24 -Madame la ministre, j'aurais 2 questions très concrètes.
01:29:29 D'abord, une question sur les postes de recrutement
01:29:32 s'agissant des 2100 bureaux des entreprises.
01:29:35 Les professeurs actuellement, relais, école, entreprise,
01:29:37 s'interrogent sur la possibilité pour eux
01:29:39 d'intégrer les nouveaux postes.
01:29:40 Le 35 heures prévus est-il annualisé ?
01:29:43 Quid de la prise en compte de leur ancienneté,
01:29:46 de leur progression de carrière ?
01:29:48 Est-ce qu'ils seront payés mieux, s'ils s'interrogent là-dessus ?
01:29:51 Et pouvez-vous nous apporter des précisions sur ce sujet ?
01:29:55 Et j'ai aussi une question, alors, là, côté élève,
01:29:57 avec le sujet des échecs en apprentissage.
01:29:59 Quelle solution pour ce type d'élèves
01:30:02 est notamment en direction des sortants du lycée
01:30:04 pour qui le passage en entreprise est parfois bien difficile ?
01:30:09 -Merci, madame la députée. Belkir Belhadad.
01:30:12 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:30:16 Je souhaite, madame la ministre, aborder la question
01:30:19 des moyens liés à la création
01:30:20 des 2100 bureaux des entreprises,
01:30:22 un dans chaque lycée professionnel.
01:30:23 Ca a été évoqué à l'instant par notre collègue Géraldine Ballier.
01:30:27 Une campagne de recrutement est en cours.
01:30:29 La question, il s'agit-il de recruter 2100 personnes
01:30:32 en faisant appel, notamment, à des agents actuellement
01:30:34 en poste à l'Education nationale,
01:30:36 ou bien de recruter des personnes extérieures
01:30:37 à l'Education nationale ?
01:30:39 Et comme la rentrée approche, la rentrée prochaine,
01:30:43 pouvez-vous nous indiquer, madame la ministre,
01:30:46 où nous en sommes actuellement ? Voilà. Merci.
01:30:49 -Merci, monsieur le député. Sophie Mette.
01:30:52 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:30:57 Je tiens à mettre en lumière les inégalités d'opportunités
01:31:02 qui s'observent entre les territoires ruraux et urbains.
01:31:05 Les jeunes des espaces ruraux sont davantage éloignés
01:31:07 de leur établissement scolaire que les jeunes urbains,
01:31:10 car ils sont moins souvent scolarisés
01:31:12 dans leurs communes de résidence.
01:31:14 Cette distance entre le domicile et le lieu d'études
01:31:16 croît fortement lors du passage au lycée.
01:31:18 Ainsi, l'éloignement de l'offre de formation
01:31:21 et des opportunités de poursuites d'études ou d'emplois
01:31:24 tend à décourager les ambitions des élèves
01:31:26 issus de la ruralité.
01:31:28 En outre, après leur baccalauréat,
01:31:29 les jeunes adultes qui souhaitent poursuivre des études
01:31:32 dans le cadre d'un cycle long sont nombreux à se déplacer
01:31:34 vers des espaces urbains où l'offre y est plus large.
01:31:37 Le nombre de bacheliers des territoires ruraux
01:31:39 qui choisissent pour leur part de s'orienter
01:31:41 vers l'apprentissage est plus important
01:31:43 que dans les grandes villes.
01:31:44 Ils privilégient davantage des études courtes.
01:31:47 Madame la ministre, si cette réforme vise notamment
01:31:49 à permettre aux territoires de développer
01:31:51 des filières professionnelles porteuses pour les jeunes,
01:31:54 que prévoyez-vous pour enrichir l'offre de formation
01:31:56 dans l'enseignement supérieur sur les territoires ruraux ?
01:31:59 Je vous remercie.
01:32:00 -Merci, madame la députée. Laurent Askenegox.
01:32:03 -Merci, madame la présidente, madame la ministre.
01:32:06 Merci de votre présence et pour ces éclairages
01:32:08 qui nous sont essentiels.
01:32:09 Si j'ai la chance d'avoir sur ma circonscription
01:32:11 le lycée Dubois-de-Revel, très demandé,
01:32:13 facteur d'excellence et qui a réalisé le futur trophée
01:32:16 de la Coupe du monde de rugby,
01:32:18 le lycée professionnel le plus souvent
01:32:20 concentre des élèves plus fragiles
01:32:22 socialement et scolairement
01:32:23 que le lycée général ou technologique.
01:32:25 En classe de seconde, seulement 58% des élèves
01:32:27 présentent le maîtrise satisfaisante du français
01:32:30 et seulement 33% en mathématiques.
01:32:33 Si les mesures de cette réforme ont été amplement détaillées
01:32:35 sur le 1er point, qui est celui de l'insertion professionnelle,
01:32:38 le 2d pilier, celui de l'amélioration
01:32:40 des savoirs fondamentaux dépendra davantage
01:32:42 des modalités d'application,
01:32:45 notamment du taux d'enseignants volontaires.
01:32:48 Cette réforme zéro décrocheur m'apparaît donc essentielle.
01:32:51 J'ai entendu vos précisions quant au soutien
01:32:53 que vous allez déployer vis-à-vis des formations professionnelles
01:32:55 permettant une poursuite d'études,
01:32:57 en différence avec une insertion professionnelle directe.
01:33:01 Il faut par ailleurs être attentif à l'écart
01:33:02 de plus en plus important entre le lycée général
01:33:05 et l'enseignement professionnel
01:33:06 où toutes les ambitions culturelles sont délaissées.
01:33:08 Du coup, je n'ai pas de questions. Merci.
01:33:11 -Merci, monsieur le député, pour ce témoignage.
01:33:15 Mme la ministre, vous avez la parole
01:33:17 pour répondre à mes collègues.
01:33:19 -Merci.
01:33:22 Merci, madame la présidente.
01:33:25 Monsieur Le Vigoureux, je sais, effectivement,
01:33:27 votre engagement de longue date sur le mentorat,
01:33:30 notamment à travers du dispositif TandemPro
01:33:32 que vous avez initié sur votre circonscription
01:33:35 et avec beaucoup de succès.
01:33:38 Cette volonté, au fond, elle est de le déployer
01:33:42 partout dans les lycées professionnels,
01:33:43 sur tout le territoire.
01:33:45 Le président de la République avait annoncé en mars 2021,
01:33:49 souvenez-vous, le lancement du plan "Un jeune, un mentor",
01:33:52 qui est le 1er plan gouvernemental
01:33:55 en faveur du développement du mentorat en France.
01:33:58 Au fond, aujourd'hui, 150 000 jeunes
01:34:01 bénéficient du mentorat en 2022.
01:34:04 Notre objectif est donc, pour les lycéens professionnels,
01:34:07 d'aller plus loin.
01:34:09 Ils sont, je vous le rappelle, 620 000.
01:34:11 Cet accompagnement, c'est un vrai plus pour les jeunes.
01:34:14 C'est un vrai plus parce que beaucoup des jeunes
01:34:17 de lycées professionnels, je vous le rappelle,
01:34:18 viennent d'un environnement social plus fragile
01:34:21 parce que beaucoup n'ont pas de réseau
01:34:23 et beaucoup bénéficient plus particulièrement encore
01:34:26 de cet accompagnement par un adulte
01:34:28 qui vient les aider à cheminer, à réfléchir,
01:34:31 à construire, au fond, leur parcours.
01:34:34 Donc mon objectif est que chaque jeune qui le souhaite
01:34:36 en lycée professionnel est un mentor d'ici à 2025.
01:34:40 C'est donc une mobilisation toute particulière
01:34:44 qu'il faut mettre en oeuvre.
01:34:46 Vous avez été quelques-uns à l'évoquer.
01:34:47 C'est non seulement des moyens supplémentaires.
01:34:49 C'est 20 millions d'euros supplémentaires chaque année
01:34:53 qui va être mis sur le mentorat pour les lycées professionnels
01:34:57 pour que ces plus de 600 000 élèves de lycées professionnels
01:35:00 puissent être accompagnés par un mentor.
01:35:03 Et au-delà de ça, c'est une organisation territoriale
01:35:06 qu'il nous faut pouvoir engager avec la mobilisation de tous,
01:35:12 associations, entreprises, fédérations.
01:35:14 Et c'est donc pour cela qu'actuellement,
01:35:16 je mobilise tous ces acteurs pour qu'ils puissent plus largement
01:35:18 encore s'engager pour être et organiser le mentorat en France,
01:35:23 organiser aussi cette couverture territoriale,
01:35:25 parce que dans tous les lycées professionnels de France,
01:35:28 nous devons pouvoir répondre à cet enjeu
01:35:31 d'égalité des chances et accompagner, finalement,
01:35:34 par la richesse des expériences des adultes, ces jeunes
01:35:38 dans des conseils d'organisation, d'orientation,
01:35:41 de carrière, de vie, au fond.
01:35:43 Et donc cette mobilisation, elle est là.
01:35:45 Et demain, elle doit être encore plus là.
01:35:47 Je m'y emploie.
01:35:48 Et donc des moyens supplémentaires accompagneront également
01:35:51 la mobilisation des acteurs pour cela.
01:35:54 Je voudrais impondre à madame Polley
01:35:57 sur l'organisation de l'année de terminale.
01:36:00 Cette année de terminale qui engage donc une réorganisation
01:36:04 et une augmentation des durées de stage
01:36:06 pour les élèves qui souhaitent s'insérer professionnellement.
01:36:09 Je le rappelle, aujourd'hui, en terminale,
01:36:11 ils ont 2 fois 4 semaines organisées en 2 temps.
01:36:15 Demain, ces jeunes ne feront pas 2 fois 4 semaines,
01:36:18 pour ceux qui souhaitent s'insérer dans l'emploi,
01:36:20 mais 1 fois 12 semaines en fin de parcours de formation.
01:36:26 Il s'agit, au fond, d'une mesure assez logique,
01:36:29 si je puis dire, à la fois de donner un temps de stage
01:36:33 qui permet de déployer des compétences
01:36:35 dans le cadre d'une mission,
01:36:37 qui permet aussi à des jeunes de faire leur preuve
01:36:39 et peut-être d'être embauchés par l'entreprise,
01:36:44 puisqu'ils le fait en fin de parcours.
01:36:46 On le retrouve d'ailleurs, cette idée de stage de fin d'étude
01:36:49 dans d'autres niveaux,
01:36:51 et je pense, par exemple, au Master 2,
01:36:53 qui est une mesure, j'ai envie de dire, assez logique
01:36:56 de lien entre l'école et l'entreprise
01:36:58 et qui permet aux jeunes,
01:36:59 au moment où il a eu le plus d'enseignement,
01:37:01 de pouvoir déployer les compétences qu'il a acquises
01:37:05 dans l'environnement professionnel et de faire ses preuves.
01:37:07 Donc c'est là une mesure, j'ai envie de dire, de bon sens,
01:37:09 une mesure aussi d'accompagnement du projet de l'élève,
01:37:13 s'il souhaite s'insérer professionnellement.
01:37:16 Et c'est, au fond, pas un choix
01:37:18 sur les enseignements fondamentaux,
01:37:20 parce que c'est aussi la reconquête du mois de juin
01:37:23 que souvent on évoque et que nous ne faisons pas tellement.
01:37:27 Donc c'est un vrai enjeu pour nous d'aller réemployer
01:37:30 ce temps du mois de juin vers du stage
01:37:32 et vers le tremplin, vers l'emploi.
01:37:34 C'est, si je le rappelle, si le jeune le souhaite,
01:37:36 aussi du temps du mois de juin qui est accordé
01:37:38 à la préparation de la poursuite d'études,
01:37:41 parce que là aussi, nous souhaitons mettre en place
01:37:43 tous les moyens pour lui faire réussir la poursuite d'études
01:37:46 si tel est son choix.
01:37:48 Madame la députée Piron,
01:37:51 je sais votre engagement sur l'illettrisme,
01:37:54 qui est fort et absolument nécessaire.
01:37:58 Je le rappelle, le niveau de maîtrise des savoirs fondamentaux,
01:38:01 lecture, écriture, calcul,
01:38:03 dans les lycées professionnels est plus faible
01:38:05 que dans le reste des établissements
01:38:06 de la voie générale et technologique.
01:38:09 Cela est dû à des difficultés plus importantes
01:38:11 des élèves qui ont plus de difficultés d'ordre social,
01:38:15 mais également parfois de handicap
01:38:17 et qui ont eu un parcours scolaire plus difficile
01:38:19 et qui ont des acquisitions de ces savoirs
01:38:22 qui sont parfois plus difficiles.
01:38:24 C'est 2,5 millions de personnes en France
01:38:26 en situation d'illettrisme,
01:38:28 soit 7 % des personnes ayant été scolarisées en France
01:38:32 âgées de 18 à 65 ans.
01:38:35 On voit que cet enjeu-là, il est majeur,
01:38:37 notamment dans les journées de défense citoyenneté.
01:38:39 On identifie 9,6 % de personnes en difficulté de lecture,
01:38:43 parmi lesquelles 4,1 % en grande difficulté.
01:38:47 Ce constat, je crois que nous ne pouvons simplement
01:38:50 nous en satisfaire et le constater
01:38:52 et qu'il nous faut donc agir.
01:38:54 Cette réforme agit en ce sens
01:38:56 par l'accompagnement des élèves,
01:38:58 par des professeurs qui sera donc renforcé,
01:39:01 par des classes à effectifs réduits qui seront plus nombreuses,
01:39:04 par des professeurs plus nombreux aussi à intervenir
01:39:07 pour aider ces jeunes à surmonter leurs difficultés.
01:39:10 Mais nous allons également doter les équipes enseignantes
01:39:14 d'outils plus performants pour mieux accompagner ces jeunes.
01:39:18 Et c'est un travail que nous réalisons
01:39:20 avec l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme
01:39:23 pour travailler à plusieurs objets concrets.
01:39:25 Le 1er, le développement d'outils
01:39:27 qui permettent d'identifier plus tôt dans le parcours
01:39:29 et plus systématiquement les situations d'illettrisme
01:39:32 des jeunes pour accompagner mieux ces jeunes, bien sûr.
01:39:36 Ensuite, après ce recensement,
01:39:38 pour mieux mettre en visibilité ceux qui en ont besoin,
01:39:41 d'une offre de formation plus adaptée.
01:39:43 Et enfin, de créer plus largement un observatoire de l'illettrisme
01:39:47 qui permettra de suivre plus précisément
01:39:49 les effets de nos politiques publiques
01:39:51 dans et hors des établissements scolaires.
01:39:54 M. le député Corbière,
01:39:58 une réforme du lycée professionnel
01:40:01 qui, vous le savez, a été engagée dans le dialogue
01:40:03 par l'ensemble des parties prenantes
01:40:05 que j'évoquais tout à l'heure,
01:40:06 plus de 3 mois de concertation
01:40:07 avec l'ensemble des 160 participants
01:40:10 à ces groupes de travail,
01:40:11 qui, à la fois, se fera de manière réglementaire,
01:40:16 mais par le biais de nombreuses concertations.
01:40:20 C'est la 3e fois que je viens devant l'Assemblée nationale
01:40:23 pour parler de cette réforme,
01:40:25 et qui se fait également avec les directeurs délégués,
01:40:28 des DFPT que vous évoquiez tout à l'heure.
01:40:30 Il s'agit, au fond, d'organiser un réseau
01:40:33 et les DDFPT auront demain une animation d'un réseau
01:40:38 de ces chargés de relations entreprise
01:40:40 qui, au sein des établissements, accompagneront les missions
01:40:43 qui sont les leurs, je tiens à le rappeler,
01:40:46 qui sont nombreuses, des missions des DFPT
01:40:48 qui sont ambitieuses et qui doivent pouvoir être accompagnées
01:40:51 par un réseau qu'ils animeront,
01:40:53 donc, au sein de chaque établissement.
01:40:56 Il s'agit véritablement, encore une fois,
01:40:58 de valoriser ce lien avec les entreprises,
01:41:01 d'organiser mieux la réponse des établissements
01:41:04 aux enjeux de partenariat, d'actualisation des compétences,
01:41:07 de mise aussi en lien avec des élèves,
01:41:10 avec les entreprises pour les aider à trouver des stages
01:41:13 et être, au fond, aussi le bureau du réseau
01:41:17 des élèves qui n'en ont pas.
01:41:19 Mme la députée Antoine
01:41:23 souhaitait m'interpeller sur la lutte contre le décrochage.
01:41:27 C'est une des priorités de cette réforme,
01:41:31 et malgré le travail de qualité qui est réalisé
01:41:33 par le service public de l'éducation sur 100 élèves
01:41:36 qui rentrent en seconde professionnelle,
01:41:38 un tiers va décrocher sans bac ou équivalent.
01:41:42 Je crois que sans nous attaquer au décrochage,
01:41:46 c'est, au fond, la 1re bataille
01:41:48 que nous ne menerions pas.
01:41:54 C'est donc absolument essentiel
01:41:56 que de viser ce zéro décrochage
01:41:58 identifié par le président de la République.
01:42:00 Ca se fera d'abord en améliorant l'orientation,
01:42:04 parce qu'il faut susciter des vocations
01:42:06 si on souhaite faire de la voie professionnelle
01:42:08 une voie choisie.
01:42:10 C'est aussi avec l'action de Papendiaille
01:42:14 auprès des collégiens qui pourront, dès la 5e,
01:42:17 avoir une découverte des métiers dès la rentrée prochaine
01:42:20 pour mieux identifier les formations
01:42:22 de la voie professionnelle.
01:42:23 C'est aussi, notamment, en intensifiant l'accompagnement
01:42:26 des élèves lycéens pendant leur scolarité
01:42:29 et en les valorisant davantage,
01:42:30 que nous parviendrons à réduire ce décrochage.
01:42:33 Et c'est enfin en mettant en place
01:42:35 des filets de sécurité anti-décrochage
01:42:37 à toutes les étapes du parcours
01:42:38 pendant et après le lycée professionnel,
01:42:41 donc au travers des dispositifs que j'évoquais tout à l'heure,
01:42:44 tout droit ouverts,
01:42:45 ambition emploi et les parcours de consolidation.
01:42:49 C'est clairement un objectif
01:42:51 de lutter contre le décrochage des jeunes
01:42:54 à toutes les étapes du parcours d'enseignement
01:42:56 pour ces lycéens professionnels.
01:42:59 -Mme la députée Kohlbock,
01:43:01 vous avez souhaité nous interpeller
01:43:02 sur la lutte contre le décrochage.
01:43:05 Tout droit ouvert sera donc mis en place
01:43:07 dans tous les lycées professionnels
01:43:08 dès la rentrée 2023.
01:43:10 C'est un dispositif qui permettra aux équipes éducatives
01:43:14 de proposer vite une palette de solutions
01:43:16 adaptées aux élèves en fort risque de décrochage
01:43:19 grâce à une mobilisation
01:43:21 de l'ensemble des acteurs susceptibles
01:43:22 de les aider dans le lycée et hors du lycée.
01:43:25 Le principe est clair et simple.
01:43:28 Pendant une période de quelques semaines
01:43:29 jusqu'à un trimestre,
01:43:31 tous les droits leur sont ouverts
01:43:33 afin de trouver la solution la plus adaptée.
01:43:36 C'est-à-dire que ces jeunes conservent
01:43:38 la possibilité de retour dans leur lycée,
01:43:40 leur statut scolaire et les droits qui leur sont associés.
01:43:44 Il leur permet également de cumuler,
01:43:46 avec des droits associés,
01:43:48 les solutions externes qu'ils testent,
01:43:50 par exemple en termes de rémunération,
01:43:52 si la solution testée y ouvre droit.
01:43:55 Pour les lycéens de moins de 16 ans,
01:43:57 le droit ouvert s'appuie sur le parcours aménagé
01:43:59 de formation initiale, le PAFI,
01:44:01 qui existe depuis 2015 au sein de l'Education nationale
01:44:04 et qui est ouvert dès 15 ans.
01:44:07 Madame la députée Angélique Ranck,
01:44:10 je rappelle le caractère national des diplômes
01:44:12 et le fait que cette réforme s'inscrit pleinement
01:44:14 dans le caractère national des diplômes.
01:44:16 Je rappelle aussi que,
01:44:19 pour répondre aux besoins des entreprises
01:44:21 et permettre une meilleure insertion des élèves,
01:44:24 10 000 places en formation de spécialisation
01:44:27 après un bac pro seront créées
01:44:30 dès 2024 et 20 000 places en 2025,
01:44:34 que les chances d'insertion dans l'emploi
01:44:36 de ceux qui ont suivi une spécialisation
01:44:38 à bac +1 aient augmenté de 20 points,
01:44:42 et que cette spécialisation est une demande forte
01:44:44 des élèves comme des entreprises.
01:44:46 Elle permet aux lycéens de se spécialiser dans un domaine
01:44:49 et de multiplier leurs chances d'être recrutés.
01:44:52 Pour les entreprises, d'entrer en contact avec ces jeunes
01:44:56 qui ont une vocation à devenir demain
01:44:58 de futurs candidats au recrutement.
01:45:00 Aujourd'hui, il existe une trentaine
01:45:02 de mentions complémentaires différentes
01:45:04 permettant une spécialisation des élèves
01:45:06 après leur baccalauréat professionnel.
01:45:09 Aujourd'hui, elle bénéficie à plus de 4 500 élèves.
01:45:12 Demain, ce seront plus de 20 000 places
01:45:16 qui seront donc ainsi créées pour 2025.
01:45:21 -Madame... Monsieur, pardon, le député Croisier.
01:45:24 Vous appelez à mon attention sur les stages
01:45:29 qui sont effectivement appréciés
01:45:31 pour des élèves qui sont parfois peu scolaires, si je puis dire,
01:45:34 qui ont envie de donner du sens
01:45:36 à leur parcours de scolarisation.
01:45:39 Très clairement, c'est effectivement une réalité
01:45:42 qu'on rencontre lorsqu'on se déplace
01:45:44 dans les lycées professionnels.
01:45:46 Et au fond, je partage avec vous l'idée
01:45:48 qu'on ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle,
01:45:51 que l'offre de formation doit être repensée
01:45:55 pour mieux accompagner en profondeur ces jeunes
01:45:58 dans un parcours de réussite,
01:46:01 que le stage donne aussi des conditions de réussite
01:46:06 par le sens qu'il donne à ces jeunes
01:46:07 aux enseignements qu'ils ont,
01:46:09 par l'expérience qu'il leur ouvre
01:46:11 et qu'il leur permet de valoriser
01:46:13 lorsqu'ils sont en recherche d'un stage plus important
01:46:17 ou d'une insertion professionnelle.
01:46:19 C'est donc là toute la place qu'on souhaite donner au stage,
01:46:21 notamment en terminale, lorsque le projet
01:46:24 est l'insertion professionnelle post-bac ou post-CAP.
01:46:28 C'est important de pouvoir accompagner le projet de l'élève
01:46:31 et de répondre aussi à ses aspirations.
01:46:33 C'est important pour nous aussi
01:46:34 de valoriser ce temps en entreprise,
01:46:37 notamment par la gratification des stages
01:46:39 dès la rentrée prochaine de 50 à 100 euros
01:46:42 par semaine de stage réalisé,
01:46:44 donc soit jusqu'à 2 100 euros
01:46:46 pour un élève de baccalauréat professionnel
01:46:49 s'il fait tous les stages
01:46:52 et qu'il vise une insertion professionnelle.
01:46:54 C'est une reconnaissance, c'est aussi une responsabilité
01:46:57 que de considérer ces temps en entreprise
01:46:59 comme des temps d'appropriation aussi
01:47:03 des enseignements fondamentaux qui leur sont dispensés.
01:47:06 M. le député Karl-Olive,
01:47:08 vous avez souhaité m'interroger sur, au fond,
01:47:11 le message que je pourrais porter aux acteurs économiques
01:47:16 et le lien, finalement, qu'on va faire
01:47:18 entre enjeux économiques, place des territoires
01:47:21 et réalité des besoins des territoires.
01:47:24 De nombreux défis sont à relever,
01:47:26 dont l'urgence écologique, le vieillissement de la société,
01:47:29 les transitions numériques,
01:47:31 l'indispensable réindustrialisation de notre pays.
01:47:35 La voie professionnelle doit être au coeur de ces enjeux-là,
01:47:38 doit apporter une réponse à ces enjeux
01:47:41 de compétence pour la nation.
01:47:44 C'est donc tout le travail qui va être engagé
01:47:46 autour de la transformation de la carte des formations
01:47:49 et qui est engagé de manière cohérente
01:47:52 entre l'Etat, les préfectures, les régions académiques,
01:47:55 les académies, la collectivité des régions, bien sûr,
01:47:57 et les établissements.
01:47:59 Chacun de ces niveaux doit être ainsi acteur
01:48:02 de la transformation de la carte des formations initiales
01:48:05 de façon à proposer des formations
01:48:07 qui mènent à l'emploi dans les territoires.
01:48:09 C'est un travail qui est conduit avec la région,
01:48:14 avec une stratégie d'évolution de la carte des formations
01:48:17 professionnelles qui est dessinée à l'échelle académique
01:48:19 en concertation avec les régions,
01:48:21 mais qui doit rentrer aussi dans une caractérisation
01:48:24 de la réalité territoriale à l'échelle des bassins d'emploi
01:48:28 et en lien avec les acteurs et les entreprises.
01:48:30 C'est tout le sens de la méthodologie
01:48:33 que je souhaite porter pour cette évolution
01:48:36 de l'offre de formation en lycée professionnel.
01:48:38 M. le député Walter,
01:48:42 vous avez souhaité m'interroger
01:48:44 sur les ouvertures et fermetures.
01:48:47 Je rappelle que les fermetures représentent 146 formations,
01:48:53 que les ouvertures représentent 212 ouvertures
01:48:57 et plus de 80 ouvertures via France 2030.
01:49:02 C'est 4 000 places qui sont concernées
01:49:08 par les ouvertures...
01:49:11 Pardon, 2 600 places ouvertes.
01:49:15 C'est donc dire que la place du lycée professionnel,
01:49:17 demain, doit être renforcée.
01:49:21 Nous considérons que le lycée professionnel
01:49:22 a toute sa place pour préparer les compétences de la nation,
01:49:25 qu'elle ne le fera que si elle forme les jeunes
01:49:28 en leur ouvrant des perspectives
01:49:31 et que c'est mentir à ces jeunes
01:49:34 de les laisser rentrer dans des formations
01:49:36 dont on sait pertinemment qu'ils n'ouvrent ni perspectives
01:49:39 de poursuite d'études ni insertion professionnelle réussie.
01:49:43 M. le député Maxime Minot,
01:49:46 vous m'interrogez sur, là aussi,
01:49:50 les ouvertures et les fermetures.
01:49:52 Je rappelle que nous formons 146 formations sur les 17 000,
01:49:57 que nous en ouvrons bien plus encore,
01:50:00 que cet objectif d'ouverture de formation,
01:50:03 il vise aussi d'accompagner les transitions professionnelles,
01:50:08 qu'autour de ces 212 ouvertures de formation,
01:50:11 nous souhaitons accompagner les grandes transitions
01:50:13 et que les jeunes de lycées professionnels
01:50:15 doivent pouvoir être préparés aux grandes transitions
01:50:18 écologiques, numériques, démographiques,
01:50:20 que ces jeunes ont leur place dans la société de demain
01:50:24 et que c'est important qu'ils puissent, eux aussi,
01:50:27 être préparés à ces enjeux.
01:50:30 Nous accompagnerons bien sûr les professeurs
01:50:32 de lycées professionnels qui connaissent déjà
01:50:34 des ouvertures et des fermetures de filières.
01:50:36 Chaque année, le dialogue engagé entre les régions
01:50:39 et les rectorats constate le besoin en évolution des formations
01:50:43 et donc, chaque année, un certain nombre de professeurs
01:50:45 sont déjà accompagnés vers des créations de nouvelles filières
01:50:51 et des fermetures d'autres filières.
01:50:53 Nous renforcerons les moyens en formation
01:50:56 et nous avons besoin de la mobilisation des enseignants
01:50:59 et des enseignants pour accompagner ces transformations
01:51:02 et c'est pourquoi, par le biais notamment du plan France 2030,
01:51:06 nous travaillerons un vaste plan de formation continu.
01:51:09 Madame la députée Thalé-Polluant,
01:51:12 pardon si j'écorche votre nom,
01:51:15 c'est donc bien la valorisation de la voie professionnelle
01:51:18 que nous visons avec un renforcement,
01:51:20 encore une fois, des moyens sur la voie professionnelle
01:51:23 au travers du pacte,
01:51:25 au travers de la gratification des stages,
01:51:28 au travers du lien avec France Travail,
01:51:31 au travers de l'engagement sur le mentorat,
01:51:34 mais également au travers du nombre d'enseignants
01:51:36 qui sont dans la voie professionnelle
01:51:38 et des personnels qui accompagnent les enseignants,
01:51:41 je pense aux CPE, infirmiers, assistants sociaux,
01:51:45 qui aussi accompagnent, mais c'est aussi un investissement
01:51:47 qui va être fait sur notamment le choix d'orientation,
01:51:50 parce que je vous rejoins,
01:51:52 pour que le jeune s'engage et finalement donne du sens
01:51:55 aussi à son parcours,
01:51:56 cette question du choix d'orientation,
01:51:58 de la découverte des métiers dès le collège,
01:52:00 pour qu'il puisse faire un choix d'orientation éclairé
01:52:02 le moment où il doit faire un choix d'orientation,
01:52:05 est essentielle, c'est donc tout le sens du projet
01:52:07 porté par Papendiaïe sur la découverte des métiers
01:52:11 dès la 5e, 5e, 4e, 3e,
01:52:13 pour permettre un choix d'orientation éclairé
01:52:16 au moment où le jeune doit choisir sa voie.
01:52:21 -Mme, M. le député Pellerin,
01:52:24 vous m'interrogez sur les DLFPT,
01:52:27 ces directeurs délégués aux formations professionnelles
01:52:30 et technologiques,
01:52:31 qui sont les conseillers au fond technique
01:52:33 du chef d'établissement sur l'ensemble des sujets
01:52:36 liés aux enseignements technologiques et professionnels.
01:52:39 Leurs missions sont vastes.
01:52:41 Elles vont de l'organisation des enseignements professionnels
01:52:45 à la coordination et l'animation des équipes enseignants
01:52:50 aux enseignantes, aux conseils au chef d'établissement
01:52:53 en matière d'offres de formation de l'établissement,
01:52:56 aux évolutions techniques, technologiques,
01:52:59 mais aussi budgétaires, à la formation des personnels,
01:53:02 ainsi qu'à la relation avec les partenaires.
01:53:04 Au fond, demain, le DDFPT prend un rôle pivot
01:53:08 encore plus important, puisqu'il viendra soutenir
01:53:12 ces chargées de relations entreprises.
01:53:15 Il viendra organiser l'animation de ce réseau
01:53:18 pour que nous allions plus fort encore sur l'animation
01:53:21 de ces 4 grands domaines de mission que j'évoquais à l'instant.
01:53:25 En effet, l'enquête Ipsos réalisée en 2013
01:53:28 à la demande de la DITP
01:53:30 auprès d'un échantillon significatif d'élèves
01:53:32 de l'avant professionnel a révélé que 72%
01:53:37 des périodes de formation en milieu professionnel
01:53:39 sont trouvées par le propre réseau de l'élève ou de ses parents.
01:53:43 Et quand on sait les fragilités sociales
01:53:46 et souvent les difficultés de réseau qu'ils ont,
01:53:49 on voit à quel point avoir un bureau des entreprises
01:53:52 et quelqu'un qui accompagne ces jeunes
01:53:54 dans cette recherche de PFMP est essentiel pour ces jeunes.
01:53:59 C'est donc un véritable pôle d'appui auprès du DDFPT
01:54:02 que nous organisons, notamment pour accompagner ces jeunes
01:54:06 et l'évolution des formations dans l'établissement,
01:54:10 ainsi que des relations avec les entreprises.
01:54:12 La seule députée, Belkir Beladade,
01:54:15 de ce bureau des entreprises, il a donc pour mission
01:54:20 cette relation de partenariat avec le tissu économique,
01:54:24 ce travail sur l'organisation des enseignements professionnels,
01:54:27 cette coordination et cette animation
01:54:29 des équipes enseignantes, ainsi que le conseil
01:54:32 au chef d'établissement en matière d'offre de formation
01:54:35 de l'établissement.
01:54:36 Une campagne de recrutement est lancée.
01:54:39 Elle permettra à des personnes en interne
01:54:43 de l'Education nationale comme en externe
01:54:46 de candidater à ces fonctions.
01:54:50 Ce sont donc des fonctions administratives
01:54:52 35 heures par semaine et qui donneront donc un contact
01:54:56 pour les partenaires entreprises toute la semaine
01:54:59 sur chaque établissement avec un contact dédié
01:55:03 qui permettra ce meilleur lien entre entreprises
01:55:05 et établissements.
01:55:07 Madame la députée Metz, vous avez souhaité m'interroger
01:55:13 sur notamment la capacité d'avoir une action plus territoriale,
01:55:19 une réponse territoriale aux besoins de formation
01:55:23 et aux familles notamment issues de la ruralité.
01:55:27 C'est sur tous les territoires que l'offre de formation
01:55:29 doit se déployer et je vous rejoins pleinement là-dessus.
01:55:33 Pour les jeunes qui feraient toutefois le choix
01:55:36 de suivre un parcours de formation non présent
01:55:38 à proximité de leur domicile, l'internat peut leur permettre
01:55:43 d'accéder à ces formations.
01:55:44 Je rappelle que le régime de l'internat,
01:55:47 il est relativement fréquent en lycée professionnel.
01:55:50 Près de 15% des lycéens professionnels sont internes
01:55:55 et les capacités d'accueil d'élèves éloignés
01:55:58 sont donc importantes puisque 56% des lycées professionnels
01:56:02 disposent d'un internat dont le taux d'occupation
01:56:05 est loin des 100% puisque 77% en moyenne d'occupation
01:56:10 est constaté.
01:56:12 C'est important qu'il puisse y avoir les deux,
01:56:13 une offre de formation de proximité,
01:56:15 mais également la capacité à accueillir ces jeunes en internat
01:56:19 lorsqu'ils souhaitent poursuivre des études
01:56:21 qui ne sont pas à proximité de leur domicile
01:56:23 et évidemment accueillis dans de bonnes conditions
01:56:25 pour qu'ils puissent réaliser leurs études
01:56:27 de manière sécurisée et bien accompagnées.
01:56:31 Madame la députée Bagné,
01:56:34 vous avez souhaité m'interroger...
01:56:37 J'ai peur de l'oublier. C'est bien ça ?
01:56:39 Je suis dans le bon ordre ?
01:56:41 -Oui.
01:56:42 -J'ai oublié quelqu'un. Oui, non ?
01:56:44 Madame Bagné. Bon, je réponds à madame Bagné,
01:56:46 ensuite à monsieur Eskine Gauques.
01:56:49 Madame Bagné, vous avez souhaité m'interroger sur...
01:56:53 J'ai une bêtise.
01:56:56 -Eskine Gauques.
01:56:58 -Sur... Pardon.
01:56:59 -Oui, c'est bien.
01:57:00 -L'échec en apprentissage et au fond, quel accompagnement ?
01:57:03 Je rappelle qu'un jeune sur 4 rompt son contrat d'apprentissage
01:57:08 avant son terme.
01:57:09 C'est un chiffre qui n'est pas acceptable
01:57:11 et qui est peu qualifié aujourd'hui
01:57:13 parce qu'on ne sait pas bien ce que devient le jeune,
01:57:17 est-ce qu'il retrouve une autre entreprise, etc.
01:57:18 Donc on a besoin de mieux identifier ce phénomène,
01:57:21 mais pour autant, c'est un vrai sujet
01:57:23 sur lequel nous devons travailler.
01:57:25 Et c'est pourquoi j'ai fait de la prévention du décrochage
01:57:28 une priorité de la voie professionnelle,
01:57:31 parce qu'aujourd'hui, trop de collégiens
01:57:35 confrontés à des difficultés scolaires
01:57:37 sont orientés vers la voie professionnelle
01:57:39 et que trop de jeunes décrochent du lycée professionnel
01:57:42 pour ces raisons-là.
01:57:43 Nous souhaitons sécuriser les parcours des jeunes,
01:57:47 leur permettre, lorsqu'un contrat d'apprentissage est rompu,
01:57:51 quelle que soit l'origine de cette rupture,
01:57:55 employeurs ou jeunes,
01:57:57 qu'il ne soit plus synonyme d'arrêt du parcours de formation.
01:58:01 Et c'est notamment la raison pour laquelle la mixité
01:58:04 des publics en lycée professionnel est encouragée.
01:58:07 Cette mixité, elle permet d'accueillir dans des mêmes classes,
01:58:09 de mêmes établissements des élèves ou des apprentis,
01:58:12 et elle permet donc de rapprocher ces deux voies de formation,
01:58:15 scolaire et apprentissage, au sein des lycées professionnels
01:58:18 et permettre aux jeunes d'évoluer dans leurs projets,
01:58:21 soit en cas de rupture du contrat d'apprentissage,
01:58:24 de revenir en voie scolaire,
01:58:25 ou au contraire, de permettre à des jeunes
01:58:27 qui souhaitent aller vers l'apprentissage de le faire.
01:58:30 C'est important aussi de rappeler que cette dynamique-là,
01:58:35 je la poursuis aussi plus largement sur l'apprentissage
01:58:38 dans une volonté de travailler sur la qualité de l'apprentissage.
01:58:41 Et c'est là l'objet de concertation
01:58:44 que je vais engager avec les acteurs
01:58:47 pour que nous puissions travailler partout
01:58:50 à un meilleur accompagnement des apprentis
01:58:52 et à une diminution très nette de ce taux de rupture.
01:58:57 Voilà, en quelques mots.
01:58:58 Et en dernier lieu, monsieur Gokces...
01:59:04 -Est-ce que né Gokces ?
01:59:06 -Voilà.
01:59:07 Clairement, votre témoignage nous conforte
01:59:11 dans le fait que, clairement, le fait de travailler en filière
01:59:15 est essentiel pour l'attractivité aussi des lycées professionnels.
01:59:19 Être pris dans un consortium d'acteurs de la formation
01:59:25 dans des filières qui permettent,
01:59:27 dès le bac -3 jusqu'au bac +5, d'évoluer,
01:59:29 mais aussi avec des partenaires économiques
01:59:32 qui reconnaissent les acteurs de ces filières
01:59:36 comme performants dans la préparation des compétences
01:59:39 dont les acteurs économiques ont besoin,
01:59:41 c'est un facteur essentiel de l'attractivité
01:59:44 du lycée professionnel,
01:59:46 de le placer comme un acteur à part entière et de qualité
01:59:50 pour préparer les compétences de la nation.
01:59:52 Et donc, je vous rejoins pleinement sur le fait
01:59:54 que travailler en filière est essentiel
01:59:56 et placer le lycée professionnel comme un acteur fondamental
01:59:59 dans cette filière l'est tout autant.
02:00:02 Je vous remercie.
02:00:03 -Merci beaucoup, madame la ministre,
02:00:05 pour toutes ces réponses.
02:00:06 Donc moi, je vais encore conserver mes collègues quelques instants
02:00:09 puisque nous avons, avant de nous séparer,
02:00:11 nous devons désigner un ou une rapporteur
02:00:14 sur le projet de loi relatif à la restitution des biens culturels
02:00:18 ayant fait l'objet de spoléations
02:00:20 dans le contexte des persécutions antisémites
02:00:22 perpétrées entre 1933 et 1945.
02:00:25 Comme vous le savez, ce projet de loi a été adopté
02:00:28 par le Sénat la semaine dernière.
02:00:30 Et si nous ne savons pas encore quand exactement
02:00:32 il sera à l'ordre du jour de notre assemblée,
02:00:34 mais je souhaite que nous soyons prêts le moment venu,
02:00:37 donc il m'a semblé judicieux
02:00:38 de nommer le rapporteur dès aujourd'hui
02:00:40 et de fixer son examen en commission mercredi 21 juin.
02:00:44 Donc j'ai reçu la candidature de madame Fabienne Colbocq.
02:00:48 Et s'il n'y a pas d'objection, elle est désignée rapporteur.
02:00:51 Il n'y a pas d'objection.
02:00:54 Félicitations, madame Fabienne Colbocq.
02:00:56 Vous êtes désignée rapporteur.
02:00:58 Et nous nous retrouverons mercredi de la semaine prochaine,
02:01:01 le matin, pour la présentation des rapports d'information
02:01:03 sur l'avenir de l'audiovisuel public
02:01:05 et l'évaluation de la loi pour une école de la confiance,
02:01:08 et l'après-midi, pour la table ronde
02:01:11 des représentants syndicaux des enseignants
02:01:13 sur cette même réforme du lycée professionnel.
02:01:16 Mes chers collègues, je vous remercie
02:01:17 et je vous dis à la semaine prochaine.

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