Guillaume Martin arrive dans la période la plus importante de sa saison 2023 ! De retour à la compétition mardi après avoir effectué un long stage de préparation en altitude, le Normand a pris la septième place de la Mercan'Tour Classic Alpes-Maritimes, dont il avait été le premier vainqueur en 2021. Auteur d'une prestation qui ne l'a pas satisfait - "c'est une déception, je venais pour la victoire" - le coureur de la Cofidis va maintenant se projeter sur une course qu'il apprécie beaucoup et qu'il sait très importante en vue du Tour de France (1-23 juilet) : le Critérium du Dauphiné. Mais avant de prendre le départ dimanche de l'une des plus grandes courses d'une semaine du calendrier, le troisième de l'édition 2020 a accordé quelques minutes à Cyclism'Actu. Son début de saison contrarié, son retour en forme, ses ambitions pour le Dauphiné, le Tour de France qui approche à grand pas... Guillaume Martin a abordé tous ses sujets dans une interview que vous pouvez retrouvez en intégralité ci-dessous.
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00:00 C'est quand même vraiment l'année où le parcours me convient très bien.
00:16 Je veux aussi en souvenir les sensations que j'avais sur le tour l'an dernier.
00:24 Et si j'arrive à retrouver ce niveau-là, et de ne pas avoir le Covid, je pense qu'il
00:36 y a moyen de faire un bon classement.
00:38 Alors Guillaume Martin, déjà un petit retour sur ce qui s'est passé hier sur la mer Cantour
00:56 Classicale-Pleu Maritime.
00:57 C'était votre reprise, vous avez pris la 7ème place d'une épreuve que vous aviez
01:00 remportée en 2021.
01:01 Petite déception ou c'était attendu d'être un petit peu derrière ?
01:07 Non, déception quand même.
01:10 J'espérais être un peu plus haut dans le classement.
01:15 Je venais pour la victoire.
01:18 Quand on a déjà remporté une course, on a envie de rééditer la chose.
01:24 Après, je me sentais bien sur la première partie de course.
01:29 À un moment donné, dans le col de la Couillole, ça allait très bien.
01:34 À un moment donné, forcément un peu abandonné dans le final.
01:38 Je ne m'explique pas trop pour l'instant.
01:40 J'espère que c'est juste une contre-performance occasionnelle et que ça ne remet pas en cause
01:47 la préparation.
01:48 Et ça, je saurais très vite sur le 2 final.
01:51 Du coup, vous avez vécu un début de saison un petit peu compliqué.
01:56 Vous disiez vous-même autour de Catalone que c'était un peu un temps faible de votre
01:59 carrière.
02:00 C'est reparti un petit peu en avril avec des belles performances sur les courses d'un
02:03 moment donné.
02:04 Comment vous jugez votre première partie de saison et votre approche des grandes échéances
02:09 qui arrivent ?
02:10 Difficile.
02:11 Oui, c'est sûr que jusque-là, ça a été la saison la plus dure et la plus décevante
02:23 en tout cas par rapport à mes ambitions.
02:25 J'ai attrapé le Covid juste après le Mallorque, donc début février.
02:33 Et autant l'an dernier sur le tour, ça ne m'avait pas fait grand-chose.
02:38 Je m'en étais très bien remis.
02:39 Autant là, j'ai eu l'impression de lutter contre ça sur tout le début de saison.
02:47 Je suis retombé malade à plusieurs reprises.
02:50 Donc, ça a vraiment impacté mes résultats.
02:55 Et heureusement qu'il y a eu les dernières semaines avant la coupure avec le week-end
03:01 franc-comptoir, avec Paris-Calembert et puis surtout cette sixième place à Liège pour
03:09 rattraper le début de saison et me relancer dans une dynamique positive.
03:13 En tout cas, là aujourd'hui, je ne suis plus du tout le même que celui que j'étais en
03:18 début de saison.
03:19 J'étais fatigué tout le temps dans la vie de tous les jours.
03:21 Je n'avais qu'une envie, c'était de dormir tout le temps.
03:23 Là, j'ai retrouvé de l'énergie et je me sens à nouveau normal.
03:27 Et donc, sur le vélo, ça devrait également bien se passer.
03:33 Du coup, les résultats du mois d'avril vous ont quand même permis de partir en stage
03:38 sereinement.
03:39 Si ça avait continué sur le même tempo, ça aurait été un petit peu compliqué.
03:44 Oui, ça a déjà été compliqué parce que ça a duré quand même plus de trois mois.
03:50 On sait que quand on est sportif, on est tout sauf patient.
03:56 Donc, on a envie d'avoir tout de suite des résultats et tout le temps des résultats.
04:00 En tout cas, moi, c'est mon caractère.
04:02 Donc, ce n'est pas facile de réussir à faire le dos rond dans les moments difficiles.
04:09 Je pense aux moments de blessure.
04:11 J'en ai connu comme un peu tout le monde aussi par le passé.
04:15 Et à chaque fois, ce sont des moments un peu durs à vivre.
04:18 Même si, évidemment, en philosophe, je mets tout en perspective.
04:23 Mais quand je suis sur le moment, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu énervé parce
04:30 que ça ne marche pas comme je le veux.
04:32 Donc là, à l'inverse, je suis content d'être venu à un état normal.
04:36 Donc, le Dauphiné commence dimanche.
04:39 Du coup, une épreuve que vous connaissez très bien.
04:41 D'ailleurs, vous n'avez jamais fait le Tour de Suisse.
04:43 Ça n'a pas été évoqué cette année de découvrir le Tour de Suisse au lieu de partir sur le Dauphiné ?
04:47 On y a pensé un moment parce qu'il y a un long chrono au Dauphiné.
04:57 Donc, je cherche un peu à éviter les chronos quand même.
05:00 Mais bon, le Tour de Suisse, je crois qu'il y en a encore plus.
05:03 Et puis, je pense aussi que, bon déjà, c'est une course qui m'a toujours réussi, que j'apprécie.
05:10 Et je pense que c'est vraiment le passage idéal pour le Tour.
05:16 J'ai passé Paris-Nice cette année.
05:19 Et j'avais quand même à cœur de participer à ces courses qui sont quand même des passages
05:27 obligés du cyclisme français et des monuments du cyclisme français.
05:32 Et comment, du coup, vous allez l'aborder cette course ?
05:36 Plutôt en la prenant comme une course de préparation en vue du Tour de France ou vraiment avec l'ambition établie
05:43 de faire un très bon résultat, notamment un bon classement général ?
05:46 Je pense que la préparation, ce sera de faire tout comme si c'était le Tour.
05:52 Et puis, dans tous les cas, c'est une course qui vaut aussi en elle-même et qui mérite de s'y donner à 100%.
06:00 Donc, je vais essayer de faire un bon résultat sur le Dauphiné.
06:03 Je pense qu'il faudra, comme sur toutes les courses, faire le point après les premières étapes,
06:09 après le chrono notamment, pour voir mes sensations et là où je suis situé au général,
06:19 pour voir ce qui m'est permis d'espérer sur le week-end de montagne.
06:23 Après, même si je perds un peu de temps, ce qui risque d'être le cas sur le chrono,
06:28 je pense que le week-end est quand même vraiment difficile en montagne et permettra de faire de gros écarts.
06:35 C'est une course où j'ai été plusieurs fois relativement proche, voire même très proche, de décrocher une victoire d'étape.
06:44 Et si je peux avoir une opportunité au passage, ce serait le moment.
06:51 Est-ce que votre comportement sur ce prochain Dauphiné aura une influence sur ce que vous chercherez à faire sur le Tour de France ?
06:58 Ou alors, c'est vraiment établi, vous avez déjà vos objectifs en tête pour le Tour de France
07:02 et ce Dauphiné, quoi qu'il arrive, n'aura pas d'incidence ?
07:06 Forcément, la manière dont je vais sortir du Dauphiné va impacter le Tour.
07:16 J'aurai une plus grande tendance sur mon étape forte, même s'il ne faut pas être à 100% au Dauphiné.
07:24 Il y aura encore du temps aussi pour s'améliorer.
07:30 Mais je pense qu'on a quand même un bon indice, même si l'année où j'ai fait mon plus mauvais Dauphiné en 2021,
07:43 c'était l'année où j'ai fait mon meilleur résultat au Tour.
07:47 Il n'y a pas vraiment de règle.
07:50 Mais en tout cas, je suis dans l'instant, je ne pense pas trop au Tour.
07:58 Je pense vraiment à la course qui va venir au Dauphiné, et puis on verra après.
08:02 Vous ne pensez pas du tout au Tour de France, comme vous le dites.
08:07 Vous parliez d'un classement général en début de saison, ça reste quand même l'axe principal pour le mois de juillet.
08:12 Oui, je pense que c'est quand même vraiment l'année où le parcours me convient très bien.
08:25 Je veux aussi en souvenir les sensations que j'avais sur le Tour l'an dernier.
08:32 Et si j'arrive à retrouver ce niveau-là, et de ne pas avoir le Covid, je pense qu'il y a moyen de faire un bon classement.
08:47 Justement, quand vous avez vu tout ce qui s'est passé sur le Tour d'Italie, ça a dû vous rappeler de mauvais souvenirs, j'imagine,
08:53 en voyant tous ces cas de Covid et tous ces coureurs être contraints de quitter la course, comme vous l'an dernier sur le Tour de France.
08:59 Vous avez peur que ça recommence ?
09:01 C'est sûr qu'on vit un peu avec ce coup de craie.
09:07 Il y a le Covid, mais en vérité, il y a plein d'aléas de ce type.
09:13 Il y a d'autres maladies qui continuent d'exister et qui peuvent vous mettre hors jeu pour le Tour aussi.
09:19 Il y a les chutes pendant le Tour ou avant, les blessures.
09:27 Tout ça fait partie des choses qu'on peut seulement à moitié contrôler.
09:33 Des aléas qui peuvent vous tomber dessus, et il ne faut rien faire. Il faut essayer de les éviter.
09:46 Vous parliez d'un Tour de France particulier au niveau du tracé.
09:50 C'est vrai que ça va commencer très fort au Pays Basque.
09:53 Toutes les difficultés sont réparties durant les trois semaines.
09:57 Comment on fait pour se préparer pour ce Tour de France où il faut être au top pendant trois semaines pour réaliser un bon classement général ?
10:04 Est-ce que la préparation a changé par rapport aux années précédentes ?
10:07 Par rapport au pic de forme, au planning d'entraînement ?
10:15 Non, parce qu'en vérité, je crois que sur tous les Tours de France, il faut arriver en très bonne condition au début.
10:24 Ne serait-ce que parce qu'il y a un chrono, parce qu'il y a des étapes qui peuvent être pièges.
10:29 L'an dernier, il n'y avait pas vraiment de montagne pendant une semaine.
10:35 Mais les tables dépavées, il fallait quand même être en très bonne condition.
10:44 De toute façon, l'état de forme ne se contrôle pas la semaine après.
10:51 Je pense que si je suis bien au début du Tour, je serai encore à la fin.
10:59 Par contre, mentalement, il faudrait être prêt dès le début à s'engager à fond.
11:11 Vous avez reconnu ces étapes basques, notamment les deux premières ?
11:15 Notamment la première en situation de course l'an dernier, en faisant le circuit de Gaëtcho.
11:22 La deuxième, par exemple, table sur la semaine avant le Tour, où on sera sur place.
11:31 Et sur la connaissance du terrain, on a deux directeurs sportifs, Fécofidis et Basque,
11:38 qui ont déjà sillonné les routes en large et en travers.
11:44 Donc, je pense que la connaissance du terrain ne sera pas le problème.
11:48 Est-ce que vous avez déjà repéré des étapes du Tour, par exemple dans les Alpes, dans les Pyrénées ?
11:53 J'ai profité de mon stage pour repérer la plupart des étapes alpestres.
12:02 Et puis, je serai probablement entre le Dauphiné et le Championnat de France.
12:07 Je ferai un petit rappel de deux stages en montagne, cette fois dans les Pyrénées,
12:11 où je pourrai faire encore une fois des reconnaissances.
12:14 Vous parlez du Championnat de France, ça sera aussi un très gros objectif côté Cofidis.
12:19 Ça sera un parcours pour punchers, on pense à des Axel Zinglet, des Brian Cocker.
12:24 Est-ce que vous aussi, ce circuit de Castel vous inspire particulièrement ?
12:29 En tout cas, il présente un dénivelé positif assez élevé.
12:36 Mis à part l'an dernier, ces dernières années, j'ai toujours été performant sur le Championnat de France.
12:44 Ça intervient à une semaine du tour, donc normalement la condition est bonne.
12:49 Et je sais aussi à quel point la course sera importante pour Cofidis.
12:55 Donc, je vais m'investir pour cette course et je vais essayer de, soit à titre personnel,
13:04 soit aider l'équipe à aller chercher le titre.
13:09 Vous sentez une pression particulière chez Cofidis à l'approche du Tour de France et du Championnat de France ?
13:15 Cofidis qui recherche une victoire d'étape depuis de nombreuses années.
13:18 Est-ce que les dirigeants mettent un peu plus de pression, un discours plus incisif ou pas du tout ?
13:25 En vérité, non.
13:29 On n'a pas besoin de ça.
13:32 On sait l'importance que pourrait avoir un type de Champion de France,
13:36 et c'est important ce qu'a le Tour de France.
13:40 On est tous, nous-mêmes, évidemment, mobilisés pour ça.
13:46 Ce sont des courses où, dans tous les cas, il y a beaucoup de pression.
13:50 Je pense que quand on est sportif de haut niveau, on est habitué à gérer ça.
13:56 Ce n'est pas une pression supplémentaire du fait que ce soit, par exemple, dans le Nord de la France.
14:04 Le Tour de France, c'est aussi l'enjeu que ça représente.
14:12 Il n'y a pas besoin de se le rappeler.
14:15 Pour finir, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour le prochain Dauphiné ?
14:18 Au niveau du classement général, j'imagine qu'une victoire d'étape, ça vous ferait très plaisir.
14:22 Mais au niveau du classement général, un top 5 peut-être, ou un top 10 ?
14:26 Est-ce que vous avez des objectifs chiffrés pour ce Dauphiné ?
14:29 Chiffrés, non. Je ne connais même pas la liste de départ.
14:36 Ça rentre en compte aussi.
14:40 Je vais essayer de faire la meilleure course possible.
14:44 Je vais voir aussi, comme je le disais, comment les premiers jours vont se passer.
14:49 J'ai des bons souvenirs au Dauphiné.
14:53 Deuxième place sur une étape, vraiment d'un rien.
14:57 Troisième place au général en 2020, je crois.
15:01 J'espère en tout cas avoir les sensations que j'avais lors de ces performances-là.
15:08 - Oui.