Stéphane Gilquin, directeur du casino de Cabourg

  • l’année dernière
Le casino de Cabourg a retrouvé le niveau de fréquentation de l’avant-Covid avec un chiffre d'affaires de 6 millions d’euros. Le renouvellement des jeux lui permet de capter une clientèle plus jeune, adepte de versions électroniques. Les célèbres “bandits manchots” ont disparu explique le directeur

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00:00 - Il est 8h16, comment se portent les casinos au moment où un célèbre groupe fête son anniversaire ?
00:06 Question posée à votre invité Didier Charpin.
00:09 - Stéphane Gilquin, directeur du casino de Cabourg, bonjour.
00:12 - Bonjour.
00:13 - Le groupe Partouche fête ses 50 ans cette année, ce soir c'est la date choisie.
00:19 Pour Cabourg, c'est un petit peu plus récent, 25 ans de présence,
00:22 il y a eu cette séquence difficile du Covid 2020-2021, plusieurs mois de fermeture.
00:27 Est-ce que vous avez relevé la tête ?
00:28 - Oui, nous avons relevé la tête.
00:30 C'est vrai que nous avons eu 9 mois de fermeture, une fois 3 mois, une fois 6 mois,
00:34 et on a la chance d'avoir le retour à la normale de notre activité.
00:37 Pour vous donner un titre d'exemple, au casino de Cabourg,
00:40 nous avons fait pratiquement le même chiffre que 2019.
00:44 Donc très bon résultat.
00:46 - Donc c'est bon, les clients sont revenus.
00:48 C'est vrai pour vous à Cabourg, c'est pas vrai partout ailleurs, mais en tout cas, vous, oui.
00:52 - Oui, et puis même au niveau national, le retour est plutôt à la normale quand même,
00:56 donc c'est quand même encourageant quand on voit les cinémas par exemple,
00:59 c'est plutôt encourageant pour nous.
01:00 - Effectivement.
01:01 Autre élément important, la forte inflation depuis un an,
01:05 est-ce que des gens ne viennent plus parce qu'ils n'ont plus les moyens de s'offrir le loisir de jouer ?
01:12 - Alors l'inflation, souvent, on en entend un peu parler,
01:14 et ça impacte peut-être plus facilement la française des jeux,
01:18 ou des jeux à petit budget.
01:21 Pour les casinos, moi je n'ai pas constaté de changement particulier
01:25 par rapport à l'inflation.
01:26 Bon, elle est naissante aussi cette inflation, depuis plusieurs mois quand même,
01:31 mais bon, dans les casinos en tout cas, je n'ai pas vu de changement.
01:33 - Vos clients, vous avez un peu des profils qui se dégagent,
01:39 des gens de Cabourg, des touristes, des résidences secondaires ?
01:42 - Oui, exactement. Les casinos, c'est un peu sa force,
01:45 c'est qu'aujourd'hui, il a un large spectre de clientèle,
01:48 donc on a plus, entre guillemets, ce qu'on va dire des anciens,
01:51 on va dire qui ne travaillent plus sur le marché du travail,
01:54 parce qu'ils sont en retraite, et qui ont le temps de jouer la journée,
01:57 et le soir, on a de plus en plus de gens actifs,
01:59 et aujourd'hui, on attire de plus en plus de jeunes avec les jeux électroniques.
02:02 - Et les jeunes, ils viennent dans les casinos, c'est pas démodé pour eux ?
02:05 - Non, non, non, non, alors ça l'a peut-être été un peu,
02:08 parce que les machines à sous, c'est souvent pas leur point d'attrait numéro un,
02:12 mais en tout cas, les jeux électroniques, aujourd'hui,
02:14 ils passent un coup de temps en temps, c'est pas les mêmes budgets,
02:16 mais en tout cas, je sens un renouveau au niveau de la clientèle jeune
02:20 sur les jeux électroniques.
02:21 - Nouvelle génération de joueurs, est-ce que ça veut dire nouvelle génération
02:24 de machines que vous proposez, de façon de jouer, faut vous renouveler ?
02:29 - Exactement, oui, on est obligé, parce que, comme tout commerce d'ailleurs,
02:32 il faut toujours se renouveler, et aujourd'hui, c'est vrai que les machines à sous
02:35 deviennent de plus en plus modernes, on commence à oublier le fameux bandy manchot.
02:40 - D'ailleurs, vous l'avez tellement oublié que vous l'avez rangé, il n'y en a plus chez vous.
02:44 - Alors oui, ça dépend des casinos, au casino de Cabourg, on a fait le choix du modernisme,
02:47 et donc, on a enlevé le fameux bandy manchot,
02:50 alors ça a déplé à une infime partie de la clientèle,
02:53 mais ça permet en tout cas à beaucoup de clients de jouer à de nouvelles machines
02:57 hyper modernes, alors c'est vraiment des jeux vidéo, pratiquement.
03:01 - Qu'est-ce qui gênait le bandy manchot ? Le bruit ? C'était vieux ?
03:07 - C'était assez vieux, aujourd'hui, il faut savoir que nos fournisseurs de machines
03:10 ont beaucoup de mal à nous réparer les machines à sous, souvent,
03:13 on doit les abandonner à cause de manque de pièces détachées,
03:16 comme dans beaucoup de métiers,
03:17 et donc, on est obligé de passer à autre chose à un moment donné,
03:21 la demande allait quand même plus forte sur les nouvelles machines.
03:23 Si tout le monde voulait des bandy manchots, j'aurais des bandy manchots.
03:26 Je m'adapte à ma clientèle, c'est quand même une réalité.
03:29 - On l'a dit, 50 ans du groupe Partouche,
03:32 si on regarde vers l'avenir, les sénateurs ont voté une proposition de loi
03:37 d'installer des casinos près des Haras, par exemple,
03:40 est-ce que pour vous c'est un axe de développement pour la profession ?
03:43 - Oui, alors j'ai été un peu surpris,
03:46 pas pour le projet de loi, mais en tout cas pour les Haras,
03:48 puisque c'est plutôt un intérêt particulier,
03:52 mettre un casino parce qu'il y a un Haras,
03:54 on pourrait exactement mettre un casino parce qu'on a un bullying dans ces cas-là,
03:58 enfin, je ne vois pas spécialement d'utilité,
04:01 pour moi, un casino doit correspondre à un besoin,
04:03 et pour cela, il faut soit une densité de population locale,
04:07 ou alors, comment dire, un lieu de loisir,
04:10 comme par exemple Kabourg, qui est une station baldéaire,
04:13 et qui accueille à certains moments beaucoup beaucoup de monde.
04:16 - La question s'est posée par exemple autour du Haras-Dupin,
04:18 vous évoquez densité de population,
04:20 il y a également le casino de Bagnole qui est pas très loin,
04:22 pour vous ce serait inimaginable ?
04:25 En tout cas, d'un point de vue rentabilité, douteux ?
04:29 - Alors, on sait que dans certaines petites villes en France,
04:34 les petits casinos souffrent,
04:36 donc je ne suis pas sûr de l'intérêt,
04:39 parce que le Haras-Dupin, ok, c'est un endroit très connu et très charmant,
04:43 mais est-ce que beaucoup de gens vont là-bas pour passer un bon moment ?
04:46 Je suis loin d'en être sûr.
04:48 - Quels seraient les développements envisageables
04:51 vers quel style de ville voudrait aller la profession ?
04:56 Si on prend 100 000 habitants, il n'y a pas de casino,
04:58 est-ce que ça ouvre l'appétit, par exemple,
05:00 pour la profession, pour les casinos ?
05:02 - Oui, bien sûr.
05:03 À partir du moment où il y a une densité de population,
05:05 il y a un intérêt, et souvent un besoin,
05:07 parce que dans les casinos, on voit bien,
05:12 quand on implante un casino dans une ville,
05:14 il y a une nouvelle clientèle qui se crée.
05:17 Moi, par exemple, à Cabourg, j'ai découvert le nouveau casino,
05:20 parce qu'au final, il a rouvert en 1998,
05:22 mais il y avait Houllegatte avant.
05:23 Et aujourd'hui, les deux font plus de chiffres
05:26 que quand on est arrivé, avant qu'on n'arrive.
05:29 Donc il y a un réel intérêt quand même.
05:31 Il y a un besoin pour moi, c'est clair.
05:33 - Donc il y a une envie de la profession de se développer ?
05:36 - Oui, oui. - Pas dans les haras,
05:37 mais plutôt dans les villes moyennes ?
05:39 - Après, c'est le gouvernement qui réfléchit à,
05:42 comment dire, à implanter de nouveaux casinos.
05:45 Autant le faire intelligemment avec la profession,
05:47 et réfléchir, le mettre au bon endroit.
05:49 Parce que derrière cela, il y a quand même de l'emploi.
05:52 Un casino est très moteur en termes de tourisme,
05:55 d'attractivité, financement pour la ville.
05:58 Enfin, c'est des belles machines.
06:00 On travaille vraiment en local.
06:01 - Merci beaucoup Stéphane Gilquin,
06:03 directeur du casino de Cabourg.
06:06 Invité ce matin, France Bleu et France 3.
06:08 Bonne journée. - Merci à vous, au revoir.

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