L'invité du jour - Franck Gastambide

  • l’année dernière
Aujourd’hui c’est Franck Gastambide qui est venu partager un café avec nous. Son nouveau film « Medellin » sort ce vendredi sur Amazon Prime !
Transcript
00:00 - Bonjour Franck ! - Bonjour, merci de m'accueillir.
00:02 - Grand plaisir, votre film s'intitule "Médellin", du nom de cette ville colombienne.
00:06 Donc il sort aujourd'hui sur la plateforme Prime Vidéo.
00:09 En un mot, vous êtes dans quel état d'esprit là ? Il sort aujourd'hui, dans quelques heures.
00:13 - Oui, je crois qu'il est même déjà en ligne en fait.
00:15 - Ah il est en ligne, ok.
00:16 - Je crois qu'il est en ligne, je suis excité, j'ai hâte d'avoir les retours des gens.
00:20 En vrai, un peu soulagé parce que la presse est bonne ce matin.
00:23 - Regardez, vous avez 4 étoiles dans le Parisien du jour, une pleine page.
00:26 - Oui, ça fait plaisir.
00:27 - Je pense que vous l'avez mérité parce que c'est vraiment, on voit qu'il y a des moyens, on va y venir.
00:30 Mais vraiment, c'est un vrai film d'action, ça va à 100 à l'heure.
00:33 Et juste avant de vous rendre à la bande annonce, Franck, ça change quoi qu'il ne sorte pas en salle mais sur une plateforme ?
00:37 Ça change pour vous ?
00:39 - Alors au moment où on se parle, ce que ça change c'est un espèce de stress en moins.
00:41 Parce que vous savez que c'est assez radical le cinéma.
00:44 - Le nombre d'entrées.
00:45 - Le nombre d'entrées n'est pas assez fort à 14h, et bien très vite le film part dans les oubliettes.
00:50 Là, on a beaucoup plus de temps pour le regarder, on a beaucoup plus de temps de vie, donc il y a moins de stress.
00:55 - Donc votre film, il sort dans 240 pays en 6 000 années.
00:59 C'est-à-dire que sur cette plateforme, elle est accessible pratiquement dans le monde entier.
01:02 Le potentiel, vous allez être hyper avancé, après.
01:05 - Il faut que le film plaise d'abord, mais en tout cas, ce qui est vrai, c'est que je perds la salle avec ce film,
01:11 qui est quelque chose que j'aime beaucoup, et j'ai eu la chance de connaître des succès avec mes films précédents dans la salle.
01:15 Mais j'espère gagner une petite partie du monde grâce à Prime Vidéo et à ce film.
01:21 - Ce monde, vous allez le gagner grâce à ce film.
01:23 Regardez, moins d'annonces.
01:25 - Tout a commencé il y a 3 jours, avec cet appel.
01:27 - Ouais, Reda ? - Viens tout de suite.
01:29 - L'enlèvement de ce jeune influenceur...
01:31 - Par des hommes du cartel de Medellin.
01:33 - Tu vas me laisser aller seul, sauver la vie de mon petit frère ?
01:37 - On va pas aller à deux affronter les mecs du cartel de Medellin ?
01:40 - Il n'y en a pas deux, messieurs. Je suis là.
01:42 - Bon, OK, on est deux.
01:44 - Ces mecs-là, c'est pas les petits du quartier à qui tu mets des coups de pression.
01:48 - T'as signé que je mette des coups de pression, copti ?
01:51 - OK, rien, vas-y, réponds.
01:53 - Tu as mon frère ?
01:57 - On a un narco !
01:58 - C'est quoi ce bordel ? On est complètement partis en couilles, là.
02:00 - Tu gardes ton calme.
02:05 - Hola ! Hola, señor, cómo está ?
02:07 - Franck, pourquoi la Colombie ? Pourquoi les narcotrafiquants ?
02:13 Est-ce qu'il faut être un peu fasciné pour faire un film pareil ?
02:17 - En tout cas, j'étais intéressé par le sujet de pourquoi certains d'entre nous sont fascinés par les mauvais garçons.
02:24 Et puis, la réalité, c'est que le pitch est positif.
02:28 C'est l'histoire de ces trois pianiclés qui se rassemblent pour aller sauver leur petit frère
02:31 qui est pris aux mains des narcos du cartel de Medellin.
02:33 Je me suis juste posé la question de qu'est-ce que je ferais si ça m'arrivait à moi ?
02:36 Est-ce que j'attendrais qu'on sauve mon petit frère ou est-ce que j'essaierais d'y aller ?
02:40 - Et on le voyait à l'instant, Mike Tyson, à l'affiche de votre film.
02:44 Vous l'avez un peu raconté mais j'aimerais qu'on y revienne quand même.
02:47 Vous envoyez une jolie lettre à Mike Tyson mais en vous disant, vous espérez, mais vous dites ça ne peut pas marcher a priori.
02:52 Si vous aviez l'espoir quand même ?
02:54 - J'avais un peu d'espoir parce que c'est comme ça que ça se passe.
02:56 Et puis surtout, c'est aussi la puissance de travailler avec un studio américain.
02:59 Évidemment qu'eux, ils ont le contact pour parler à Mike Tyson.
03:02 Et puis, une fois qu'on a réglé des problèmes d'argent, parce qu'il est bien normal qu'ils soient payés,
03:07 il faut quand même donner envie à Mike Tyson de venir au fin fond de la Colombie tourner un film avec nous.
03:10 - C'est vrai qu'il était de mauvais poil la veille de son arrivée ?
03:12 - Oui, c'est une vraie histoire.
03:14 - Vous avez flippé ? Vous avez eu peur ?
03:15 - C'est assez effrayant qu'on te dise "non, tu ne peux pas aller rencontrer Mike ce soir, il a un peu de mauvaise humeur".
03:18 - Donc en gros, Frank, il arrive, il a dit oui pour votre film, il arrive sur place,
03:22 mais vous ne pouvez pas le voir la veille du tournage parce qu'on vous dit "oui, il est ronchon".
03:25 - Alors, on peut, mais on me dit que ce n'est pas une bonne idée.
03:28 - Mais vous ne flippez pas à ce moment-là ? En vous disant "ça va être compliqué peut-être le tournage".
03:31 - En fait, j'ai passé ma première nuit avant de veille de tournage avec lui à me dire "mais qu'est-ce qui se passe si demain matin Mike Tyson est de mauvaise humeur ?"
03:38 - Bah oui, parce que comment on fait avec Mike Tyson de mauvaise humeur ? Moi, je n'ai pas la solution.
03:41 - En même temps, il peut faire peur dans le film, son personnage au début, quand la première rencontre,
03:44 donc s'il fait un peu la gueule, ce n'est pas très grave.
03:46 - Et bien, figurez-vous que c'est un peu ce qui s'est passé. Il était très stressé sur le premier jour.
03:50 Finalement, il avait très peur de mal faire. Il sait qu'il n'est pas acteur et il avait appris son texte,
03:55 il avait travaillé, il avait fait tout pour que ça se passe bien.
03:57 - Il est crédible, franchement. - Et moi, je suis très content du résultat.
04:00 Parce qu'il faut bien dire que ce n'est pas juste une petite apparition. Il a un vrai rôle, c'est notre sauveur, il est essentiel à notre histoire.
04:05 - On va voir des images du tournage, Franck. Vous avez vraiment tourné en Colombie, dans ce qu'on appelle le barrio Escobar,
04:11 le quartier qui a été conçu par Pablo Escobar. C'est facile de tourner là-bas ? Comment les gens vous ont accueillis ?
04:17 Ils l'aiment bien dans ce quartier, la mémoire d'Escobar ?
04:22 - Oui, ce qu'il faut expliquer aux gens, c'est qu'Escobar a été un espèce de monstre.
04:27 - À la tête du cartel. - Exactement. Il est responsable de tas de choses horribles.
04:31 Il est vraiment détesté par les Colombiens, à juste titre. Mais il s'avère que dans ce barrio, il continue à avoir une petite admiration pour lui
04:39 puisqu'il a fait construire ce barrio. Je pense qu'Escobar, à l'époque, avait fait construire ça pour manipuler un peu la population.
04:45 Il s'avère que ça a marché puisqu'il continue d'être un peu fan de lui.
04:47 Et vous savez, c'est des gens qui n'ont rien et des gens qui n'ont rien et qui ont donné un peu, ils sont quand même reconnaissants de ça.
04:53 Moi, j'ai voulu aller tourner là-bas parce que d'abord, l'histoire s'y prêtait et j'espère que les gens vont comprendre.
04:57 Et on a vécu des histoires humaines très fortes parce que c'est un quartier de paria dans lequel personne ne va.
05:03 Pas parce qu'il est dangereux, mais parce qu'il souffre de l'image d'Escobar dont la Colombie veut se débarrasser.
05:08 Et pour eux, c'était une espèce de fête quotidienne d'avoir un tournage de films avec des cascades, des poursuites, des motos, des acteurs français qui leur faisaient des blagues.
05:15 Donc, on a l'école qui s'arrêtait parce que tous les enfants venaient assister au tournage et on a vécu une aventure humaine très forte là-bas en Colombie.
05:21 Là, le Parisien, il rappelle que c'est le plus gros budget pour une production de prime video, votre film.
05:25 De toute façon, on voit où passe l'argent. C'est-à-dire qu'il y a des drones, il y a plein de cascades.
05:30 C'est vraiment pratiquement même un film américain. On pourrait penser que c'est un film fait par les Américains.
05:34 Là où ils excellent dans ce type de films.
05:36 En tout cas, c'est comme ça que les Américains font ce genre de films.
05:38 Évidemment, ce n'est pas le budget d'un film américain, mais l'idée, effectivement, était de se dire "essayons de faire un film ambitieux".
05:43 Vous savez, j'ai cumulé les petits succès avec mes films précédents.
05:46 Justement, je voulais qu'on y vienne. Franck, vous me tendez une perche, c'est génial.
05:49 On vous montre les affiches pour vous de vos films précédents et vous nous comparez par rapport aux conditions de tournage, par exemple, de Medellín.
05:55 Par exemple, là, le premier, 2012, "Ecaira". Avec du recul, vous diriez quoi ? Ça s'est passé comment, "Ecaira" ?
06:00 C'est mon premier film fait dans mon quartier, à Melun, avec ma bande de potes, pas beaucoup d'argent.
06:05 Et l'espoir un peu fou de se dire que peut-être c'est le film qui me ferait rentrer dans le cinéma.
06:10 On rappelle une phrase, "C'est trois gars de banlieue qui veulent tenter leur chance dans le porno".
06:13 Oui, c'est ça. L'idée était de faire une comédie un peu burlesque et surtout drôle, tout simplement.
06:19 Et le film rencontre un succès un peu inespéré. Il fait plus d'un million d'entrées, il va à Cannes.
06:24 Ah bon, on a les photos de Cannes. Regardez, Cannes. Vous étiez impressionné avec Ramzy, avec Anwar.
06:29 On vivait quelque chose de fou et surtout à cette époque, on était en train de se dire, ça va certainement s'arrêter.
06:34 Mais c'était incroyable de vivre ça. On était loin de se douter que ça allait lancer dans nos carrières.
06:37 Alors là, ce nouveau film "Médellin" se passe en Colombie. Mais à l'époque, en 2016, vous partez à Pattaya, Thaïlande.
06:43 Alors là, c'était des conditions de tournage. Si on compare "Médellin" avec "Pattaya", c'est le plus difficile, je suppose.
06:48 Oui, "Médellin" est un film d'une autre ampleur. J'ai gagné le budget de "Médellin" grâce au succès de ces films-là.
06:56 Il y avait Gadd dans "Pattaya" qui était assez incroyable.
07:00 Aussi, ça a marché, "Pattaya".
07:02 Ça a fait même le double d'entrée. Ça a fait 2 millions d'entrées.
07:04 Donc le premier, 1 million. Deuxième, 2 millions. "Taxi 5", ça a fait combien ?
07:08 Quasiment 4. Je crois 3 millions.
07:10 1, 2, 4. Donc là, "Médellin", 8.
07:13 Sauf que là, c'est de la plateforme, donc on ne peut pas compter. Et puis entre-temps, il y a "Validé".
07:18 Il y a "Validé" sur Canal, la série, bien sûr.
07:20 C'est une série qui aussi a connu un succès.
07:22 Et c'est finalement le cumul de tous ces petits succès qui me permettent d'accéder à un budget plus gros pour ce film.
07:27 Donc là, pression raisonnable, on va dire, aujourd'hui.
07:30 Oui, en tout cas, c'est moins stressant que la salle.
07:34 Vous savez, c'est très brutal, la salle. Si ça ne marche pas, on dégage tout de suite.
07:37 Et puis parfois, il peut se passer quelque chose. Il peut faire très beau et les gens ne vont pas au cinéma.
07:40 Bon, là, les gens ont le temps de regarder sur premières vidéos.
07:42 Oui, et puis en plus, de toute façon, on aura les chiffres quand même.
07:44 On saura le visionnage, si vous êtes en tête, etc.
07:46 Bien sûr.
07:47 Enfin, à mon humble niveau, je ne me fais pas d'inquiétude.
07:49 Parce que franchement, on est à PD. Le début, c'est drôle. Il y a beaucoup d'humour.
07:52 Moi, c'est potache. Moi, ça me fait hurler de rire.
07:53 Il y a plein de scènes qui sont vraiment politiquement incorrectes, mais très, très drôles.
07:56 Donc, ça sort aujourd'hui sur Prime Vidéo.
07:58 C'est sincère. Ça s'appelle "Médellin".
07:59 Vous restez avec nous quelques minutes.
08:00 Avec plaisir.
08:01 On reste dans l'ambiance colombienne, bien sûr. À tout de suite.
08:03 Tabac !

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