"On attend des sanctions fermes et pénales contre le harcèlement scolaire !" Romain Debaisieux

Sud Radio

l’année dernière

Midi actu avec Romain Debaisieux, président de SOS Harcèlement 62

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##MIDI_ACTU-2023-06-02##

Transcript

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00:02 Nous partons pour le Pas-de-Calais, le suicide de l'INSEE.

00:05 13 ans, je suis en direct avec l'avocat de la famille de l'INSEE, maître Pierre Debuisson. Bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous.

00:13 Vous avez, à la demande de la famille, déposé plainte,

00:17 déposé plusieurs plaintes,

00:20 plusieurs plaintes qui viennent

00:22 répondre indirectement à ce que dit le ministre de l'éducation nationale,

00:28 qui dit que le suicide de l'INSEE est un échec collectif, c'est ce que dit Papendiae. Vous avez déposé plainte contre qui ?

00:35 - Alors plusieurs plaintes ont effectivement été déposées, puisque la mort de l'INSEE est clairement

00:40 la conséquence d'une accumulation de défaillance énorme, et ce à tous les niveaux. Au niveau du collège, au niveau de l'académie,

00:46 de l'île et au niveau de la police. Pourquoi ? Parce que

00:49 l'état psychique

00:52 catastrophique de l'INSEE était connu de tous ses niveaux. Des plaintes pénales avaient été déposées,

00:58 des signalements avaient été faits et avaient été multipliés de nombreux mois avant le suicide de l'INSEE, et rien n'a été fait pour

01:04 la protéger, comme ça aurait dû être le cas. Donc il est évident que les personnes qui savaient

01:08 qu'il y avait la possibilité de la protéger et qui n'ont rien fait, devront être traduit en justice et répondre de leurs actes.

01:13 - Principal du collège, recteur, commissaire de police de Lens, et puis Facebook et Instagram. Pourquoi ?

01:21 - Pourquoi ? Tout simplement parce que dans cette affaire,

01:23 nous constatons un déchaînement de violence qui n'a plus aucune limite, dans le cadre de la haine et des propos injurieux qui sont

01:29 propagés sur les réseaux sociaux, sur Instagram notamment, qui appartient au groupe Facebook, sur TikTok aussi, qui sera

01:34 prochainement la cible d'une plainte pénale pour non-assistance à personne en péril. Pourquoi ? Parce que

01:40 même le décès de l'INSEE n'a pas suffi à arrêter ce déchaînement de haine et de violence, et que

01:48 les obligations de modération en matière de contenu licite ont totalement été pafouées par Instagram et Facebook. Je vous donne un exemple.

01:54 Il y a un compte Instagram intitulé "l'INSEE est enfin morte"

01:59 avec des messages affreux "cette pute on va aller pisser sur sa tombe", qui continue de prospérer sur les réseaux sociaux, sur Instagram,

02:05 alors même qu'à l'heure de Tchatché Pété, il tirait d'un algorithme extrêmement simple pour supprimer ces propos injurieux en quelques secondes.

02:12 Donc une défaillance énorme qu'a révélé cette affaire dans le cadre de ce contrôle de modération de contenu licite des réseaux sociaux.

02:18 - Et la famille, non seulement est dans le malheur évidemment, une immense tristesse avec la disparition de l'INSEE, mais doit subir

02:25 ce déchaînement-là.

02:27 - Oui, la famille, mais aussi la meilleure amie de l'INSEE, qui était harcelée, tout comme l'INSEE,

02:32 qui continue d'être harcelée sur les réseaux sociaux. C'est-à-dire que, comme je le disais, la mort de l'INSEE n'a pas suffi à étancher cette

02:38 soif de haine qui continue de proliférer. C'est une abomination qui doit cesser.

02:43 Aujourd'hui, si vous avez un enfant qui est harcelé, un collégien ou un écolier, rien ne vous permet aujourd'hui de le protéger.

02:49 Ni la police, ni l'académie, ni le collège, ni l'école. C'est ce qu'a révélé cette affaire et c'est une catastrophe.

02:55 Il s'agit d'un fléau national, puisque 10% des enfants, des adolescents, des élèves sont totalement concernés par le problème.

03:02 Et donc il faut réagir maintenant.

03:05 - Merci maître. Merci maître Pierre Debuisson, avocat de la famille de l'INSEE. Romain Debezieux est aussi avec nous,

03:11 président de SOS Harcèlement pour le Pas-de-Calais. Bonjour Romain Debezieux.

03:15 - Bonjour.

03:16 - Merci d'être là. Vous venez d'entendre, maître Debuisson,

03:20 qui parlait de phénomènes. 10%, 10% des enfants qui seraient concernés par

03:28 des cas de harcèlement scolaire.

03:31 Vous travaillez sur le sujet. Vous êtes président de SOS Harcèlement dans le Pas-de-Calais.

03:36 Vous confirmez, 10% ça paraît énorme.

03:39 - Oui tout à fait. Alors là où je serais peut-être,

03:43 dirais-je, à l'opposé de l'avocat, c'est que les 10% c'est des chiffres foussiers qui émanent de l'éducation sociale.

03:51 Sur le terrain, on peut se rendre compte qu'il y a malheureusement bien plus que 10% de cas.

03:57 - Tout à fait. D'ailleurs il y a encore quelques jours, je discutais de l'affaire, ma plus grosse affaire, j'ai envie de dire, en plusieurs années,

04:05 à Coulogne, une petite commune à côté de Pas-de-Calais,

04:08 où dans un même collège, nous sommes, alors on vous parle, à 20 jeunes harcelés et avérés.

04:15 Or malheureusement, on se rend compte aussi, notamment

04:18 comme l'affaire Linne fait sur les réseaux sociaux, qu'il y a un déchaînement de haine et de violence et qu'on est convaincu que malheureusement

04:24 il y a malheureusement plus que 20 victimes dans ce même collège, sans compter bien évidemment

04:28 les autres personnes harcelées sur l'ensemble des collèges élités du territoire de Calais-Vieilles-de-Coulogne.

04:34 - A-t-on les moyens de répondre à ce harcèlement ?

04:38 De prévenir d'abord et ensuite de répondre à ce harcèlement ?

04:43 - Alors en termes de moyens, j'ai envie de dire non, puisque malheureusement on se rend bien compte que hormis des campagnes de prévention et

04:51 des affichés vidéo

04:53 émanant de l'éducation nationale qui chaque année font une journée spéciale,

04:58 malheureusement derrière rien ne suit. On s'en rend bien compte avec les campagnes en termes de sanctions pédagogiques,

05:03 c'est ce que j'ai encore appelé il y a quelques jours via mon frère, c'est que nous en fait l'association on attend réellement

05:10 des sanctions fermes, que ce soit au niveau des établissements pédéramiques internes, en termes de pédagogie, des exclusions, des jeunes qui harcèlent,

05:17 on existe définitivement du collège et on les change de région et en parallèle effectivement ils font une réelle sanction pénale.

05:24 Malheureusement à l'heure où on se parle, ce n'est toujours pas le cas.

05:27 - Ça veut dire que les élèves qui harcèlent ne sont pas sanctionnés malheureusement

05:35 le plus souvent, ne sont pas exclus de l'établissement et ça veut dire que les responsables des établissements

05:40 ne sont pas sanctionnés par l'éducation nationale, c'est ce que vous dites ?

05:44 - Tout à fait, oui, tout à fait.

05:47 - C'est ce que vous déplorez ?

05:49 - Exactement, c'est ce que je déplore d'ailleurs, c'est ce pourquoi j'avais écrit il y a quelques mois au président de la République

05:55 à l'époque du gouvernement où monsieur Blanquer était ministre de l'éducation nationale

05:59 donc je l'avais interpellé dans ce sens et pour d'autres affaires qui nous avaient interpellé notamment

06:05 le décès d'un de nos... déjà de notre figure de contre-harcèlement Jonathan Destin

06:11 certes j'avais reçu à l'époque une réponse

06:14 mais à ce jour malheureusement rien n'a été fait, il y a eu d'ailleurs

06:18 un travail au Parlement et notamment au Sénat avec notre sénatrice sur le Pas-de-Calais qui œuvre vraiment

06:25 avec acharnement sur la cause et malheureusement nous ne nous sommes pas entendus et les familles des victimes communiquées d'ailleurs

06:32 malheureusement sont seules face à ce genre de situation.

06:35 - Oui, oui, parce que les familles ne sont pas accompagnées en plus

06:39 malheureusement, c'est-à-dire qu'elles sont

06:42 démunies, désemparées, non seulement il y a le harcèlement en classe au sein du collège

06:47 Généralement c'est au collège que ça s'est révélé mais en plus il y a tous les réseaux sociaux

06:55 - Aussi, malheureusement aussi oui avec l'évolution de la nouvelle technologie des réseaux sociaux et l'accès je dirais de manière plutôt facile

07:03 notamment pour les jeunes collégiens qui d'ailleurs je rappelle

07:07 normalement il faut un accord parental, or on se rend bien compte que chaque jeune peut aller sur les réseaux sociaux

07:13 sans modérateur, sans

07:16 contrôle réel et concret sur le rage notamment et qui permet justement de se

07:20 défouloir et toute cette haine

07:23 en libre service notamment aussi avec les nouvelles applications comme TikTok qui se dévoilent de plus en plus et qui se répandent sur le territoire

07:29 et qui malheureusement nous pose beaucoup de problèmes aussi puisque

07:33 Snapchat où on se rend compte que malheureusement les messages peuvent être supprimés très facilement et sans suivi ni contrôle

07:38 de ce fait on a de plus en plus de mal à pouvoir justement caractériser le harcèlement et pouvoir ensuite

07:43 engager des forces pénales. - Bien sûr. Merci Romain Debezieux, merci beaucoup. - Merci à vous.

07:50 - Merci d'avoir été avec nous. Vous êtes sur Sud Radio, vous avez un témoignage à apporter à propos du harcèlement scolaire n'hésitez pas 0 826

07:57 300 300 et vous serez en direct avec nous évidemment vous savez que vous êtes

08:01 prioritaire ici même. Il est 10h42, nous allons passer à tout autre sujet mais encore une fois si vous avez un témoignage

08:07 apportez le nous. Nous allons passer à tout autre sujet dans un instant avant fin juillet.

08:13 Le contrôle technique des deux roues à moteur sera obligatoire dans deux mois.

08:18 Dans deux mois. Motos, scooters, sidecars, quads sont concernés. Des précisions dans un instant. Merci. 10h42.