Sanaa et Issa, 11 et 12 ans participent aux maraudes pour les sans-abri

  • l’année dernière
"Ça nous fait du bien de faire plaisir aux autres, de les voir sourire."
Sanaa et Isra ont 11 et 12 ans et elles participent aux maraudes du Secours populaire pour les sans-abri, dans le centre ville de Marseille. Un petit geste pour de grandes retombées, Brut les a suivies.
Transcript
00:00 - Ah oui, ça peut arriver à tout le monde. - Ça peut arriver à tout le monde en fait.
00:02 Même si tu es milliardaire, ça se trouve juste...
00:04 - Demain, ta carrière va finir. - Il y a quelque chose...
00:07 qui n'est pas dans le...
00:09 dans le bon ordre et là, c'est bon en fait.
00:11 Tu deviens pauvre en fait, tout peut arriver au lendemain.
00:14 Là, il est 19h30 et là, on va à la Micalie pour chercher des sandwichs
00:18 et les vinoiseries et les desserts pour descendre à bout.
00:21 Attendez monsieur, on va faire les marottes.
00:23 Là, les vinoiseries, la plupart les laissent pour demain matin
00:26 et genre, on le prend comme petit dessiné.
00:28 [Les enfants sont en train de manger]
00:33 - Ici ? - Là en fait, on sait qu'il y a un SDF.
00:36 Du coup, on emmène et quand on prend ça, quand il revient, il trouve à manger.
00:39 - On est tout droit là, dès qu'on voit des SDF, on va là-bas, on va leur donner.
00:43 [Les enfants sont en train de manger]
00:45 - Ça nous fait du bien de faire plaisir aux autres,
00:48 de les voir sourire, de nous dire en fait que ce soir, ils vont manger,
00:51 qu'ils ne vont pas dormir le ventre vide en fait.
00:53 Si ça se trouve, tu as un habitant mais en fait, tu n'arrives pas à payer ton loyer.
00:56 - Ils montrent aux enfants qu'il y a plus bas que nous.
00:58 Il y en a des gens qui n'arrivent même pas à manger ou à trouver un petit pain.
01:04 Donc, ça montre aux enfants qu'ils sont des gens comme nous.
01:07 [Les enfants sont en train de manger]
01:10 - Même si c'est une semaine, une fois sur sept,
01:13 qu'ils mangent la nuit, ça leur fait quand même plaisir.
01:17 Quand tu fais plaisir aux gens, c'est bien.
01:19 Toi-même en fait, tu es bien dans ta peau.
01:20 Tu te dis que tu as aidé une personne aujourd'hui,
01:23 grâce à toi, en fait, à la manger.
01:26 - Il faut faire ça quand on est jeune,
01:27 parce qu'en fait, les SDF, ça leur étonne.
01:30 - Moi, depuis que je suis jeune, ça me plaît aider les gens.
01:33 Ça fait plaisir que je vois mes enfants qui l'aident.
01:35 Comme ça, la solidarité, ça va être dans le sang.
01:38 - J'ai commencé à être bénévole dans le secours populaire à 9 ans ou 8 ans.
01:43 J'étais à ce moment-là en CE2.
01:45 Les sans-abri, il y en a deux partout.
01:47 On les connaît tous carrément, on connaît tous leurs places.
01:49 Du coup, on y va les voir et on leur donne à manger.
01:53 Ça m'a rendu plus débrouillade.
01:55 Je sais mieux demander des trucs aux gens,
01:58 mieux avoir confiance en moi,
02:00 moins être timide avec les gens.
02:03 - Coucou, Kata.
02:04 - Bonjour, coucou.
02:05 - Comment tu vas, chérie?
02:06 - Ça va?
02:07 - Ça va, vous allez bien?
02:08 - Pas à l'école aujourd'hui?
02:09 - Non.
02:10 - Alors, viens.
02:11 - Au début, ma situation n'était pas très stable.
02:15 Du coup, on a connu le restaurant du cœur.
02:18 Le secours populaire m'a aidé à m'aider dans ma situation.
02:23 Et maintenant, ma situation est stable.
02:26 Et vu que ça m'a fait beaucoup plaisir,
02:28 ça m'a fait plaisir qu'ils m'aident,
02:30 du coup, j'ai voulu faire la même chose et aider les autres.
02:32 - C'est très, très important pour le secours
02:34 parce que c'est le futur.
02:36 C'est l'avenir de la solidarité.
02:38 C'est, comment on dit, une petite pièce avec l'autre petite pièce.
02:42 C'est le relais.
02:43 On a récupéré beaucoup d'enfants
02:44 qui étaient sinistrés de la rue d'Aubagne
02:47 après la catastrophe, que tout le monde le sait.
02:49 On a récupéré des enfants qui étaient dans les hôtels.
02:52 On a récupéré beaucoup d'enfants sans papiers,
02:54 qui n'ont pas le droit d'aller au centre aéré,
02:57 ou d'inscrire nulle part.
02:58 Eh bien, dans la solidarité, il y a toujours la porte ouverte.
03:01 On n'oublie pas que c'est des enfants
03:03 et qu'ils ont besoin d'école, de la culture, des loisirs, des sorties.
03:09 En même temps, il y a beaucoup de solidarité dedans.
03:11 Donc, moi, mon groupe, déjà, tous les mercredis,
03:14 on fait un lait de devoir.
03:15 Très, très important.
03:17 Même si on a l'urgence, c'est après le lait de devoir.
03:20 Moi, je me dis que, en fait, déjà, je suis reconnaissante
03:23 d'avoir une maison, d'avoir un toit, d'avoir à manger,
03:25 d'avoir des habits, d'avoir un lit.
03:28 Et aussi, j'ai l'impression que je suis capable de faire du bien.
03:32 En fait, je suis trop fière de moi.
03:35 [Générique]
03:37 Merci à tous !

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