• l’année dernière
Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, également fondateur du groupe Snedai, Adama Bictogo, fidèle parmi les fidèles d'Alassane Ouattara est le Grand invité de l'économique Jeune Afrique/RFI.
A quelques heures de l'ouverture de l'Africa CEO Forum 2023, qui se tient à Abidjan les 5 et 6 juin, il livre son analyse de l'actualité économique de la Côte d’Ivoire et de la sous-région. Il évoque aussi la campagne des élections locales prévues en septembre prochain, lors desquelles il est lui-même candidat, et l’échéance de la présidentielle de 2025.
L'entretien est à lire en intégralité sur Jeune Afrique ici : https://www.jeuneafrique.com/1450510/politique/adama-bictogo-alassane-ouattara-est-ma-boussole-et-le-catalyseur-de-mes-ambitions/

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00:00:00 Eco d'ici, Eco d'ailleurs, le grand invité de l'économie RFI, jeune Afrique, Bruno
00:00:08 Faure.
00:00:09 Bonjour à tous, bienvenue ici à Abidjan.
00:00:12 Nous sommes comme l'an dernier à l'hôtel Sofitel Ivoire où se tient l'Africa CIO
00:00:17 Forum, le plus grand rendez-vous du secteur privé en Afrique, des centaines de chefs
00:00:22 d'entreprise et de décideurs économiques venus réfléchir au développement du continent
00:00:27 et à l'émergence de champions pour lui faire franchir des étapes, grimper des marches
00:00:32 supérieures.
00:00:33 Un événement organisé par le groupe Jeune Afrique, notre partenaire chaque mois pour
00:00:38 le grand invité de l'économie RFI, jeune Afrique.
00:00:41 Et comme je vous le disais le mois dernier, c'est un nouveau visage et une nouvelle voix
00:00:45 qui sera désormais à mes côtés.
00:00:47 Bonjour et bienvenue Auréline Bida.
00:00:49 Bonjour Bruno Faure et merci beaucoup.
00:00:51 Très heureuse de rejoindre l'aventure.
00:00:53 Auréline Bida, chef du service économie de Jeune Afrique.
00:00:56 Ensemble, nous recevons une personnalité d'envergure ici en Côte d'Ivoire à la
00:01:01 lisière de l'économie et de la politique.
00:01:03 Bonjour Adama Biktogo.
00:01:05 Bonjour.
00:01:06 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:01:08 Adama Biktogo, président de l'Assemblée Nationale de Côte d'Ivoire, ancien secrétaire
00:01:13 exécutive du RHDP, le parti actuellement au pouvoir, candidat aux élections locales,
00:01:18 on va y revenir, fondateur de Snedaye, un groupe présent dans de nombreuses activités,
00:01:24 mais ce parcours très riche et comme le veut notre tradition, c'est Auréline Bida qui
00:01:28 va désormais en tracer les grandes lignes.
00:01:30 Alors Adama Biktogo, en effet, vous êtes un entrepreneur dans l'âme mais pas que.
00:01:36 Vous dirigeiez une société dans l'import-export à l'époque où vous êtes entré dans le
00:01:42 cercle de Alassane Ouattara au milieu des années 90.
00:01:45 Idem, vous aviez un pied dans la négoce de cacao dans les années 2000 tout en étant
00:01:50 conseiller politique, une dynamique finalement qui ne vous a jamais quitté jusque très
00:01:55 récemment.
00:01:56 Pour vous, Adama Biktogo, le choix entre la casquette d'entrepreneur et puis celle de
00:02:01 politique est-elle difficile à envisager ?
00:02:04 Merci, je voudrais d'abord vous exprimer toute ma gratitude de m'offrir cette opportunité
00:02:13 qui permet de parler de ma personne, de mon parcours, mais surtout de notre pays et de
00:02:19 notre continent.
00:02:20 C'est donc une émission que nous apprécions.
00:02:23 Et je voudrais dire que pour ma part, l'engagement citoyen est né depuis la fin de mes études
00:02:34 lorsque je suis revenu en Côte d'Ivoire en 1989.
00:02:40 Donc en 1990, je découvre un homme, la personne du président Alassane Ouattara.
00:02:47 Nous sommes comme beaucoup d'étudiants, jeunes, gagnés par la volonté d'un changement.
00:02:56 Et donc le président Alassane Ouattara traduit cette volonté de changement, il est jeune.
00:03:04 Donc cet engagement citoyen se traduit dans le monde du business que j'embrasse parce
00:03:16 que pour moi, la création d'emplois est d'abord mon premier objectif parce que j'aime passionnément
00:03:23 mon pays.
00:03:24 Par conséquent, j'aime passionnément mes compatriotes.
00:03:27 Donc il n'y a pas à choisir entre les dirigeants économiques et politiques ?
00:03:31 Surtout où mon engagement se traduit par le bonheur de mes compatriotes, je reponds présent.
00:03:38 – Alors effectivement, vous avez donc fondé le groupe Snedaye en 2007 à la suite d'un
00:03:44 bon tuyau on dirait.
00:03:45 Le ministre de l'Intérieur de l'époque vous informe que la Côte d'Ivoire souhaite
00:03:49 adopter un passeport biométrique.
00:03:52 – Vous êtes bien informé.
00:03:53 – Première en Afrique de l'Ouest.
00:03:55 Vous décidez alors de vous allier aux Belges et Thèses qui s'étaient positionnés
00:03:59 précédemment sur un marché du fichier électoral et le partenariat s'avère gagnant.
00:04:05 Après la Côte d'Ivoire finalement, Snedaye propose ses solutions technologiques au Mali,
00:04:10 à la Gambie, au Togo, voilà, point de suspension.
00:04:12 Aujourd'hui, Snedaye, que vous ne dirigez plus depuis juin 2022 et votre accession à
00:04:18 la présidence de l'Assemblée nationale, est un groupe diversifié.
00:04:22 Outre les technologies de l'information et de la communication, on retrouve l'énergie,
00:04:26 le transport, l'immobilier, les travaux publics, des succès donc, à commencer par le nombre
00:04:32 d'employés dans le groupe que vous avez fondé, près d'un millier, et la variété
00:04:37 des contrats remportés, identification biométrique, programme immobilier, village des athlètes
00:04:43 pour les Jeux de la francophonie, mais aussi il y a eu des échecs, des difficultés qui
00:04:47 ont jalonné votre parcours.
00:04:49 On pense notamment au sujet de Diamnia Duo au Sénégal et la liquidation de la filiale
00:04:55 Snedaye-Mayalis BTP.
00:04:57 C'est comme dans le sport, il y a des réussites et des échecs, on peut être bon un jour
00:05:02 et moins bon le lendemain.
00:05:04 En quoi votre expérience d'homme d'affaires peut vous servir aujourd'hui en politique,
00:05:11 dans la négociation ? Négocier, négocier, toujours négocier ?
00:05:14 Tout à fait.
00:05:15 D'abord, je voudrais saluer l'élaboration de ce parcours qui, à la vérité, traduit
00:05:24 exactement mon parcours.
00:05:26 Je voudrais revenir sur le PACO pour dire que l'opportunité que je saisis en 2007, je
00:05:33 ne m'y connais pas dans la biométrie.
00:05:34 Mais évidemment, j'ai l'information et comme les hommes des communications, le monde
00:05:40 des affaires est dicté par l'information.
00:05:43 L'information commande l'action.
00:05:45 Donc tout de suite, je me propose de participer à une consultation restreinte, parce qu'il
00:05:51 y a eu une consultation restreinte organisée par le ministre de l'Intérieur de l'époque,
00:05:56 M. Tagro Desiré, et le ministre de l'Economie et des Finances, M. Charles Déby.
00:06:00 À cette consultation restreinte, j'ai la chance de rencontrer ZS en 48 heures.
00:06:05 On organise un dossier et on présente.
00:06:09 Mais ce qu'il faut retenir, c'est que la plateforme, l'inscription sur la plateforme
00:06:16 et pouvoir faire le passeport en payant en ligne est une innovation purement ivoirienne.
00:06:22 Ce sont des jeunes ingénieurs ivoiriens que j'ai recrutés et qui ont fait la proposition
00:06:27 de la plateforme.
00:06:28 Donc nous sommes, c'est la Côte d'Ivoire qui lance donc l'idée de payer, de faire
00:06:34 établir le passeport en payant à la banque et que le Code banque puisse permettre d'élaborer
00:06:39 le passeport.
00:06:40 C'est pour cela qu'aujourd'hui le passeport ivoirien est le quatrième du monde.
00:06:43 Vous vous imaginez en 15 ans, alors que dans tous les pays d'Afrique, jusqu'à aujourd'hui,
00:06:48 il y a des pays où on attend six mois pour avoir un passeport.
00:06:51 Même en France, vous n'avez pas le passeport en 72 heures.
00:06:54 La Côte d'Ivoire est le seul pays où en 24 heures…
00:06:57 Il n'y a pas qu'en France.
00:06:58 Dans le monde entier.
00:06:59 Et donc je dis, il faut que de temps en temps, que ce soit les gouvernants que nous sommes,
00:07:04 que l'Afrique soit fière de ceux qui réussissent.
00:07:06 Et sur le modèle du passeport, la Côte d'Ivoire est une réussite, Snedey est une spécificité
00:07:12 qui a montré que les compétences ivoiriennes pouvaient donc porter un projet de très haut
00:07:18 niveau.
00:07:19 Vos compétences à vous, justement.
00:07:21 Cette expérience d'homme d'affaires dans votre exercice aujourd'hui de la politique.
00:07:27 En quoi ça vous sert ?
00:07:28 D'abord en politique, je suis un homme du compromis.
00:07:31 D'ailleurs, vous l'avez noté, mon élection à l'Assemblée nationale, c'était une
00:07:35 élection faite sur la base d'un compromis.
00:07:38 Et c'est pour cela que j'ai été élu à 98%.
00:07:41 Je suis un homme de dialogue.
00:07:43 Je crois en l'écoute.
00:07:45 J'ai une capacité d'écoute.
00:07:47 Et naturellement que dans le monde du business, on n'ouvre pas tous les fronts à la fois.
00:07:54 Lorsque vous alliez à une négociation, le plus important c'est le résultat.
00:07:59 Donc lorsqu'il faut esquisser pour arriver au résultat, il faut esquisser.
00:08:03 Donc autant en politique nous devons défendre les intérêts d'une chapelle à laquelle
00:08:13 on appartient, autant dans le monde du business c'est une obligation de résultat.
00:08:18 Donc cette obligation de résultat se pose à vous avec la volonté de composer avec
00:08:26 tous ceux qui peuvent participer à l'atteinte de ces objectifs.
00:08:30 Dès lors, il n'y a pas de chapelle.
00:08:32 Il y a que vous devez composer avec tous ceux qui apportent une valeur ajoutée à votre
00:08:39 démarche.
00:08:40 Donc c'est pour cela que la différence entre la politique et le monde des affaires,
00:08:46 c'est donc que c'est vrai que dans la politique il y a cette obligation de résultat,
00:08:51 mais il y a les lourdeurs politiques, il y a d'autres composantes qui parfois s'imposent
00:08:56 à vous, alors que dans le monde du business vous êtes le maître de votre jeu et c'est
00:09:02 à vous de définir quelle est la démarche qui vous permet d'atteindre l'objectif.
00:09:05 La vie publique sans les chapelles, un vrai défi.
00:09:09 On va en reparler.
00:09:10 On va parler d'économie, de politique, de Côte d'Ivoire dans le monde et bien sûr
00:09:15 du grand événement qui attend votre pays.
00:09:17 La Coupe d'Afrique des Nations de football, ce sera au tout début de 2024.
00:09:21 Adama Biktogo, homme d'affaires, personnalité politique et le grand invité de l'économie
00:09:26 RFI Jeune Afrique, entretien à retrouver sur nos différents supports, dès aujourd'hui
00:09:31 sur le site internet de Jeune Afrique, à l'audio sur l'application podcast de RFI,
00:09:37 pure radio et en vidéo dans son intégralité, sur notre chaîne YouTube, entretien à partager,
00:09:43 à commenter sur nos réseaux sociaux et par exemple sur notre page Facebook RFI ECO.
00:09:48 Bonne émission à toutes et à tous.
00:09:52 Adama Biktogo, nous sommes donc à l'hôtel Ivoire d'Abidjan pour l'Africa CEO Forum,
00:09:57 c'est le rendez-vous du secteur privé en Afrique.
00:10:00 Comment vous ressentez son évolution ? Il y a déjà des champions, il y a déjà de
00:10:05 grandes réussites mais aussi beaucoup d'entreprises dans l'ombre, beaucoup qui sont en mal de
00:10:11 financement ou de compétences ou même des deux.
00:10:14 C'est une… on peut noter qu'il y a une évolution ces dix dernières, vingt dernières
00:10:23 années en Afrique.
00:10:25 Mais de mon point de vue, la promotion du renforcement des champions nationaux, lorsque
00:10:30 je parle en particulier de l'Acadie Ivoire mais de l'Afrique de l'Ouest que je connais,
00:10:35 nous impose de revisiter le code de l'investissement.
00:10:38 Moi je crois en partenariat.
00:10:40 Aucun pays ne peut se développer en se repliant sur lui-même.
00:10:44 Donc c'est tout à fait normal que l'Afrique, qui est un continent jeune du fait donc de
00:10:50 l'avènement des indépendances qui est récent, jeune du fait de l'importation de la technologie,
00:10:58 mais en même temps c'est une opportunité parce que les pays d'Europe, les pays d'Amérique
00:11:04 sont à la recherche de continents jeunes.
00:11:06 Et l'Afrique, par la jeunesse de sa population, est une opportunité.
00:11:11 Mais pour cela il faut revisiter le code de l'investissement.
00:11:15 On a tendance à dire, pour faire la promotion des champions sur les grands projets, il faut
00:11:21 qu'il y ait des sous-traitants.
00:11:23 Non.
00:11:24 Il faut qu'il y ait, au niveau des concessions, des sous-concessions, l'insertion des entreprises
00:11:32 nationales, au niveau des concessions permettra aux entreprises nationales, un, de bénéficier
00:11:41 d'expérience, deux, de bénéficier de vrais contrats permettant aux banques de pouvoir
00:11:47 les accompagner, trois, d'avoir un vrai partenariat au niveau de la co-gestion, au niveau de la
00:11:55 co-conception des projets.
00:11:58 Or, ce qui se passe aujourd'hui, en donné le marché, je ne voudrais pas citer le nom
00:12:02 des sociétés, à X, on dit 30% des projets feront l'objet de sous-traitance.
00:12:11 Mais une sous-traitance ne lie pas celui qui a eu le projet.
00:12:16 Donc pour moi, la promotion, le renforcement de la promotion des champions nationaux passe
00:12:23 par l'insertion dans la concession, passe par le système du co-investissement et passe
00:12:29 par le système de la co-gestion.
00:12:30 Donc ça ce sont vos idées.
00:12:32 Ce sont mes idées.
00:12:33 Il y a quand même la réalité du moment.
00:12:36 Oui, justement.
00:12:37 Une instabilité, un climat des affaires qui n'est pas toujours au beau fixe, selon les
00:12:42 pays, selon les régions.
00:12:45 Pas en Côte d'Ivoire.
00:12:46 Si on parle des régions, effectivement, l'Afrique, dans certains pays, est traversée
00:12:50 parfois par les remises en cause institutionnelles.
00:12:53 Donc effectivement, parce que l'investissement a besoin d'un encadrement.
00:12:58 Et l'encadrement passe par la sécurité juridique, passe par la sécurité physique, passe par
00:13:05 le respect des engagements et passe par la bonne santé financière.
00:13:08 Vous diriez qu'en Côte d'Ivoire, c'est parfaitement respecté à tous les étages ?
00:13:11 En Côte d'Ivoire, je veux vous dire, en Côte d'Ivoire, nous sommes un des rares
00:13:16 pays.
00:13:17 On est l'un de 900 les sécourses que nous avons vécues à respecter toutes les conventions
00:13:22 qui ont été signées entre l'État et les entreprises sur les 40 dernières années.
00:13:27 C'est très important de dire, parce que vous savez qu'il y a eu un renversement
00:13:32 institutionnel en 1999, il y a eu la guerre en 2000, mais tout ceci n'a pas remis en
00:13:38 cause les conventions existantes.
00:13:40 Donc, on peut noter la sécurité juridique des conventions qui sont signées avec l'État
00:13:47 de Côte d'Ivoire.
00:13:48 Deuxièmement, au niveau de l'économie, depuis 2010, la Côte d'Ivoire connaît
00:13:55 une croissance de 7%.
00:13:57 Ceci rentre justement dans l'environnement de l'investissement, parce que le pays devient
00:14:06 attractif lorsque la confiance est établie entre les institutions financières internationales
00:14:14 et le pays, la sécurité juridique, la sécurité des hommes, la sécurité des engagements.
00:14:19 Donc, je vais dire aujourd'hui, pour revenir à la promotion des champions nationaux,
00:14:24 qui est pour moi la seule façon pour l'Afrique de pouvoir participer au principe du partenariat
00:14:32 gagnant-gagnant.
00:14:33 Une question d'Aurélie Mbida de Jeune Afrique.
00:14:35 Justement, vous parliez de jeunesse tout à l'heure et vous parliez de codes d'investissement,
00:14:39 etc.
00:14:40 De quelles ressources dispose le tissu économique africain, ivoirien, si on veut commencer par
00:14:45 la Côte d'Ivoire, pour faire face à ce contexte d'instabilité évoqué par Bruno
00:14:51 à l'instant ?
00:14:52 L'Afrique dispose de ressources naturelles.
00:14:55 Je veux dire l'Afrique produit du gaz.
00:15:00 Quand une structure vient pour produire de l'énergie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal,
00:15:05 au Burkina ou en n'importe quel pays.
00:15:08 Dès lors que l'État met à disposition ces ressources naturelles, que le promoteur
00:15:17 doit en faire l'exploitation et donc doit en faire la production, il est bon qu'une
00:15:24 société nationale participe à l'exploitation pour pouvoir bénéficier du transfert de
00:15:31 compétences au bout d'un certain nombre d'années.
00:15:34 Parce que ce qui se passe, on ne fera pas de grands champions nationaux tant qu'on
00:15:39 ne permettra pas à nos nationaux de participer et d'être présents dans les projets structurants
00:15:46 et stratégiques.
00:15:47 Tous les dossiers portuaires, énergétiques, les projets d'infrastructures, de routes,
00:15:56 il faut absolument que les champions africains y soient présents.
00:16:01 Pour l'heure, vous avez beaucoup d'Africains dans le monde du service.
00:16:07 Les services ne sont pas des domaines où la pérennité est au rendez-vous sur des
00:16:14 décennies.
00:16:15 Il faut absolument que nos champions soient dans les projets stratégiques.
00:16:21 Vous prenez aujourd'hui l'Afrique bénéficie d'une opportunité, c'est la croissance
00:16:27 exponentielle de l'Internet en Afrique.
00:16:32 Mais ce n'est que du service.
00:16:35 Nous ne sommes qu'au stade du service.
00:16:38 Nous n'avons pas créé la recherche.
00:16:40 On n'a pas créé assez de start-up dans le domaine de la recherche technologique au
00:16:45 niveau de l'informatique.
00:16:47 Alors que l'avenir, demain, c'est l'informatique, c'est la digitalisation.
00:16:52 Et que dans le jeunesse, quand on a une population composée de 115-117% de jeunes, on n'a pas
00:16:59 le choix que de renforcer l'économie numérique.
00:17:04 Et justement, est-ce que c'est plus simple ou c'est plus compliqué aujourd'hui de créer
00:17:10 ce que vous appelez les futurs champions nationaux, donc une société africaine qui a des capitaux
00:17:13 africains qu'il y a 15 ans par exemple, quand vous-même vous avez créé ?
00:17:18 Oui, d'abord j'apprécie, il y a une nouvelle génération qui est beaucoup plus agressive,
00:17:28 qui bénéficie de plus d'opportunités que la génération ancienne.
00:17:34 Nous, on est la génération intermédiaire du fait de ce que le monde entier est devenu
00:17:39 un village planétaire.
00:17:40 Donc, il existe plusieurs plateformes qui permettent aux jeunes de pouvoir communiquer
00:17:45 avec le Japon, Singapour, les Etats-Unis, ce que nous, nous n'avons pas eu.
00:17:50 Mais nous avons su, par la suite, nous organiser pour parcourir le monde entier.
00:17:55 Moi, je n'ai pas attendu d'être à un certain niveau de fonction pour parcourir le monde
00:17:59 entier, pour aller chercher des marchés au niveau de l'Afrique.
00:18:03 L'une des faiblesses de notre sous-région et de l'Afrique, ce sont les barrières.
00:18:08 On parle de la Zléka, on parle de l'espace économique, ce ne sont que des discours.
00:18:15 À la vérité, j'en parle tout le temps avec le secteur privé de la Côte d'Ivoire,
00:18:22 les tarifs douaniers empêchent que les sociétés puissent donc bénéficier, tirer profit de
00:18:31 l'espace économique qui, en soi, est un élément important.
00:18:34 Parce que qu'est-ce qui fonde la force des champions européens et américains ? Mais
00:18:39 c'est le marché intérieur.
00:18:40 Et nos marchés intérieurs sont réduits parce que nous avons des états qui ne sont pas
00:18:45 encore fournis en normes et en capacités de pouvoir d'achat.
00:18:50 C'est pour cela que l'espace ivoire, l'espace CEDEAO, quand vous prenez ces deux espaces,
00:18:56 mais c'est suffisant pour que nous ayons des champions nationaux.
00:18:58 Mais là encore, nous sommes confrontés à ces obstacles qui empêchent que l'opérateur
00:19:04 ivoirien puisse aller s'installer au Nigeria, au Sénégal, au Mali et de fonctionner librement
00:19:12 alors que nous, nous réussissons ici en Côte d'Ivoire.
00:19:15 Ça c'est pour les tarifs douaniers.
00:19:17 Il y a un autre obstacle qui est mis en avant par le patronat, c'est la fiscalité, qui
00:19:23 est souvent jugée écrasante.
00:19:24 D'ailleurs le patronat est venu vous voir pour vous demander des lois pro-entreprise.
00:19:28 Absolument.
00:19:29 Ça veut dire qu'on ne va pas assez loin aujourd'hui ?
00:19:30 Absolument.
00:19:31 J'ai reçu le patronat.
00:19:32 Il y a deux choses, c'est-à-dire que ce que nous avons répondu au patronat, c'est
00:19:39 que le gouvernement est donc en train d'élargir l'assiette.
00:19:42 Le vrai problème qui se pose au niveau du patronat, c'est que nos structures au plan
00:19:48 économique reposent essentiellement parfois sur 20% d'une assiette.
00:19:54 Parce que 80% de notre économie est tenue par l'informel.
00:20:00 Et tout le problème, c'est qu'on n'a pas de moyens d'aller capter de la fiscalité
00:20:07 dans le secteur informel.
00:20:09 Vous avez une masse importante d'argent qui circule sans passer par le circuit bancaire,
00:20:14 sans qu'il y ait de factures qui puissent permettre aux impôts de tracer.
00:20:23 Donc on a un problème de traçabilité.
00:20:25 Comment y arriver ? C'est en cela que je reviens encore sur la digitalisation.
00:20:29 Aujourd'hui, vous prenez à 300 km d'Abiens, vous allez dans un petit village, tous les
00:20:36 jeunes ont un portable.
00:20:37 Toutes les femmes ont un petit portable.
00:20:40 Donc il faut peut-être que nous repensions, que les impôts soient expliqués dans les
00:20:46 langues vermaculaires, que les gens comprennent qu'il faut pouvoir payer un peu d'impôts
00:20:54 pour avoir un peu de route et de l'eau dans le village.
00:20:57 Donc c'est tout ceci qu'il faut pouvoir expliquer, faire la sensibilisation pour que le patronat,
00:21:06 une partie des entreprises importantes, ne ressente pas tout le poids de la fiscalité.
00:21:12 C'est parce que l'assiette n'est pas élargie qu'au niveau du patronat, on a le sentiment
00:21:18 qu'il y a une pression fiscale.
00:21:20 Mais quand on fait une analyse comparative des taux, la Côte d'Ivoire n'a pas forcément
00:21:26 le taux le plus élevé au niveau fiscal.
00:21:28 Alors l'avenir économique de la Côte d'Ivoire, votre président en a parlé très récemment
00:21:34 dans un discours à La Nation, vous étiez d'ailleurs juste derrière lui.
00:21:37 On va écouter à la Sanwatara un extrait de son discours.
00:21:42 Ma vision est claire.
00:21:45 Oui, il s'agit de bâtir une Côte d'Ivoire prospère, développée et moderne.
00:21:52 Une Côte d'Ivoire solidaire.
00:21:55 Pour que l'État puisse continuer ses actions en faveur des Ivoiriens et de toutes les populations
00:22:02 vivant en Côte d'Ivoire, il nous faut encore créer plus de richesses et d'emplois.
00:22:09 C'est à cela que nous nous attelons sans relâche, avec l'appui du secteur privé
00:22:16 et de nos partenaires, pour la transformation structurelle de notre économie et l'avènement
00:22:23 d'un Ivoirien nouveau autour des valeurs de paix, de patriotisme, de civisme et de travail.
00:22:32 Insatisfait, cite, mais de lourds défis pour la Côte d'Ivoire.
00:22:36 Adama Bictegault a commencé par celui de l'inflation.
00:22:40 Comment lutter efficacement contre l'inflation, contre la hausse des prix,
00:22:45 non pas seulement à court terme, mais sur le long terme ?
00:22:50 Je crois que, écoutez, le Président a fixé le cap.
00:22:54 Là, c'est le Président de la République qui parle, et ramené au privé, c'est le chef d'entreprise.
00:22:59 Fixer le cap, et donc après, il y a une déclinaison qui est faite.
00:23:03 Le chef du gouvernement doit maintenant pouvoir mettre en œuvre le cap qui vient d'être fixé.
00:23:10 La Côte d'Ivoire, aujourd'hui, a un surendettement modéré.
00:23:15 Donc le risque de surendettement est modéré.
00:23:18 On a un taux d'endettement qui est très en dessous du taux fixé par lieu au mois,
00:23:23 qui est de 110% quand nous sommes à 56%.
00:23:27 Donc, je veux dire, au plan macro, il y a un encadrement qui est bien fait.
00:23:31 Maintenant, ce qu'il dit du secteur privé, parce que pour créer les emplois,
00:23:35 il faut que près de 75% de l'investissement relève du privé.
00:23:42 C'est pour cela qu'il pose essentiellement, la projection qui est faite, plutôt,
00:23:50 c'est que le secteur privé intervienne énormément.
00:23:54 Et je crois que le partenariat entre le gouvernement et le secteur privé
00:24:00 est un partenariat gagnant-gagnant.
00:24:03 Parce que vous parliez tout à l'heure de la pression fiscale,
00:24:07 mais la recette fiscale doit venir donc des possibilités qu'offre le gouvernement
00:24:14 en termes donc de projets pour que la création d'emplois soit au rendez-vous.
00:24:18 – Mais pour lutter contre l'inflation, tout le monde a un rôle,
00:24:22 le gouvernement comme le secteur privé, d'ailleurs en exagérant pas sur les prix.
00:24:26 – Nous avons un contexte mondial qui nous est défavorable, au niveau de l'inflation.
00:24:29 La guerre russo-ukrainienne qui a donc entraîné l'inflation,
00:24:34 il y a eu l'impact Covid, donc il y a eu une conjugaison d'événements
00:24:39 au plan international qui a donc créé une inflation mondiale.
00:24:43 D'ailleurs la Côte d'Ivoire s'en sort bien aujourd'hui
00:24:45 en étant une inflation qui varie entre 4, 6 et 6 %,
00:24:50 contrairement à des inflations dans certains pays,
00:24:52 je ne vais pas citer des pays voisins, mais nous apparaissons comme un peu
00:24:57 l'élève qui a su donc contenir l'inflation.
00:25:00 Ce qu'il faut aussi pour combattre l'inflation, c'est de développer la production interne,
00:25:07 c'est de développer la substitution des produits.
00:25:10 Nous avons ici le maïs, le manioc, il faut donc, c'est une politique à long terme.
00:25:16 Nous avons tous été surpris par la guerre russo-ukrainienne
00:25:20 qui nous a permis de découvrir que l'Ukraine était le grenier du monde entier
00:25:26 en termes de céréales, mais en même temps aussi,
00:25:30 ce qui a la flambée est né de la crise énergétique.
00:25:34 Donc nous avons une croissance des coûts au plan énergétique,
00:25:41 nous avons donc une croissance des coûts au niveau des engrais,
00:25:45 donc naturellement tous les produits vivriers sont frappés par cette inflation.
00:25:51 J'ai eu les derniers chiffres au niveau de la douane.
00:25:54 Quand vous prenez tous les produits d'importation,
00:25:56 ils sont pratiquement frappés d'une augmentation d'environ 30 à 37%.
00:26:02 Donc naturellement sur le marché intérieur, nous avons connu donc une inflation,
00:26:08 mais que le gouvernement essaie de juguler.
00:26:11 Il y a une résilience au plan économique qui nous permet donc de juguler cette inflation.
00:26:17 – Aurélie.
00:26:18 – Justement, vous parliez tout à l'heure du statut de bon élève de la Côte d'Ivoire
00:26:22 en 10 ans, depuis 2012 en tout cas, le PIB ivoirien a augmenté de 7,4% en moyenne,
00:26:29 une croissance qui est exemplaire pour les pays de la zone UMOA.
00:26:33 Et pourtant votre pays a eu recours dernièrement à un prêt,
00:26:36 une enveloppe du FMI de 3,5 milliards de dollars, qui est un beau montant.
00:26:42 Est-ce qu'il est impossible selon vous de faire autrement ?
00:26:46 – Vous savez que les banques ne prêtent qu'aux meilleurs entrepreneurs.
00:26:52 – Aux riches.
00:26:52 – Aux riches, aux meilleurs entrepreneurs.
00:26:55 Donc c'est la qualité plutôt de notre économie qui a fondé donc l'emploi de ce prêt.
00:27:02 – Mais le FMI prête aussi à des pays qui ont moins bien réussi que la Côte d'Ivoire.
00:27:07 – Je suis d'accord.
00:27:08 Non là c'est un plan de sauvétage, il faut donc dissocier, voilà, c'est pas la même chose.
00:27:15 Nous, nous sortons d'une situation inflationniste, situation Covid 2020, 2021, 2022.
00:27:24 La Côte d'Ivoire n'a pas bénéficié de soutien,
00:27:29 parce qu'on considéra à l'époque notre croissance.
00:27:31 Mais il faut dire que 2020, nous avons connu une croissance à pratiquement 2%, 1%.
00:27:37 Nous avons dû subventionner au niveau de l'énergie l'année dernière.
00:27:43 Nous avons dû accompagner certaines sociétés relativement à l'impact Covid.
00:27:49 Donc le plan qui a été présenté par le gouvernement de Côte d'Ivoire et FMI,
00:27:57 d'abord c'est historique au niveau de la sous-région,
00:28:00 jamais un pays n'a bénéficié d'un tel montant.
00:28:02 Mais c'est un prêt assorti de certaines conditions,
00:28:06 mais qui montre en même temps la bonne santé financière de la Côte d'Ivoire,
00:28:09 la bonne tenue de ses économies.
00:28:10 Il y a donc des exigences, il y a des conditions qu'il faudra respecter.
00:28:15 Mais c'est aussi un soulagement,
00:28:16 parce que vous savez que le coût financier à l'international aujourd'hui,
00:28:19 sur le marché financier, il est très élevé.
00:28:21 Les euro-bounds sont passés pratiquement de 4% à 7%,
00:28:25 en fonction donc de l'effet de maturité.
00:28:28 Donc il était bon pour la Côte d'Ivoire de pouvoir donc se retourner vers le FMI,
00:28:33 de mener une bonne négociation,
00:28:35 de présenter conformément à la notation financière,
00:28:41 le FMI a considéré que la Côte d'Ivoire,
00:28:44 qui en l'état actuel, constitue la locomotive de la sous-région.
00:28:49 Donc je veux dire, le prêt ne se fait pas que sur les fondamentaux macroéconomiques
00:28:56 que de la Côte d'Ivoire,
00:28:57 mais c'est surtout sur les fondamentaux et le contexte
00:29:00 dans lequel la Côte d'Ivoire se situe
00:29:03 et le rôle que joue la Côte d'Ivoire au sein de la sous-région.
00:29:07 Parmi les conditions qui font partie du contrat avec le FMI,
00:29:12 il y a la nécessité d'investir dans un certain nombre de domaines,
00:29:18 notamment dans le domaine agricole,
00:29:19 notamment dans celui du cacao,
00:29:21 qui est un domaine absolument essentiel pour la Côte d'Ivoire.
00:29:26 Qu'est-ce qu'il faut changer là aujourd'hui dans ce secteur
00:29:31 qui est sans cesse traversé par des crises, par des tensions,
00:29:35 y compris avec les multinationales étrangères ?
00:29:39 En quelques mots, soyons sans préloguer.
00:29:41 Je pense qu'il faut aller à la transformation.
00:29:44 Le président de la République a fixé le cap,
00:29:46 il faut que nous puissions atteindre 50% des transformations de notre cacao.
00:29:51 C'est aujourd'hui la seule solution,
00:29:54 1. pour améliorer le revenu des agriculteurs,
00:29:58 2. pour améliorer la valeur ajoutée de notre cacao,
00:30:03 3. pour pouvoir transformer le maximum de cacao produit,
00:30:08 et en point 4, mettre en place une politique plus forte du reboisement.
00:30:16 Parce qu'aujourd'hui, ce qui est là...
00:30:19 - Rejeté ailleurs dans le monde.
00:30:21 - Exactement.
00:30:22 Il y a la déforestation qui devient donc une préoccupation
00:30:26 et donc qui apparaît maintenant comme une exigence
00:30:29 et une condition dans la production du cacao.
00:30:33 Il y a donc la mécanisation du cacao
00:30:38 qui est souhaitée par l'Union européenne et par les Américains
00:30:41 à l'effet de réduire le nombre de jeunes qui travaillent dans les plantations.
00:30:46 Donc autant de défis,
00:30:49 quand on sait que l'agriculture représente près de 20% du PIB dans notre économie,
00:30:54 il est bon.
00:30:54 Donc à ce niveau, nous nous orientons vers, d'une part,
00:30:59 l'intensification de l'agriculture,
00:31:01 l'agriculture intensive, mécanisée et la transformation de notre cacao.
00:31:06 - Et sur la question des prix, qui est absolument centrale aussi,
00:31:12 comment il faut fixer des prix ?
00:31:15 - Non mais si nous nous engageons dans la transformation du cacao,
00:31:20 à près de 50%,
00:31:21 c'est clair que nos agriculteurs vont connaître une amélioration du prix.
00:31:25 Là le prix il est fixé par le gouvernement,
00:31:32 mais parce qu'au plan international,
00:31:34 pendant que vous achetez le cacao ici à 1,50 franc,
00:31:38 moi quand je suis à Paris, le café de 100 grammes est vendu peut-être à 5 euros.
00:31:45 Donc je veux dire, même s'il y a des chaînes de valeur,
00:31:48 qui font que le prix est un peu plus élevé à la sortie,
00:31:52 mais avec la transformation, il y aura forcément une économie de chaînes
00:31:56 et cette économie de chaînes sera profitable donc à nos paysans,
00:31:59 à nos agriculteurs.
00:32:00 C'est sûr que ceux qui doivent tirer profit sont les agriculteurs.
00:32:04 - Il y a un autre combat qui est un peu similaire,
00:32:09 qui impose aussi à la population dans plusieurs pays,
00:32:13 ce sont les tarifs des agriculteurs.
00:32:15 Dans plusieurs pays, ce sont les tarifs des télécommunications,
00:32:19 de l'Internet mobile en particulier, qui est appliqué par les opérateurs.
00:32:23 On a assisté dernièrement à une fronte des consommateurs
00:32:27 sur les réseaux sociaux avec la naissance du hashtag #ModeAvion,
00:32:32 en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Cameroun, en RDC.
00:32:34 Est-ce vraiment impossible d'avoir des services de qualité en Afrique subsaharienne
00:32:39 à un prix que peuvent vraiment supporter les consommateurs ?
00:32:45 - C'est une question que nous avons évoquée, même au niveau de l'Assemblée.
00:32:50 C'est une préoccupation, mais qui trouve son explication
00:32:55 au niveau donc du caractère exponentiel de la consommation de l'Internet.
00:33:02 Je ne pense pas que dans la projection des opérateurs,
00:33:06 qu'ils s'y attendaient à une telle croissance.
00:33:11 La croissance a donc ses exigences, c'est l'investissement.
00:33:15 Et l'investissement dans le secteur est très élevé.
00:33:18 Le TRI, le retour sur investissement, donc aujourd'hui,
00:33:25 au regard donc du niveau de consommation, mais ce que nous disons,
00:33:31 parce qu'en matière d'économie aussi, lorsque vous avez le volume,
00:33:35 théoriquement, l'effet volume doit l'emporter sur l'effet prix.
00:33:38 Et là, c'est ce que les consommateurs et la population ont réclamé,
00:33:44 que du fait du volume, que l'effet prix soit revu.
00:33:48 Je pense que l'élément essentiel, qui est donc la préoccupation des opérateurs,
00:33:53 c'est que beaucoup de nos compatriotes utilisent WhatsApp.
00:33:57 Alors que WhatsApp ne rapporte pas assez aux opérateurs.
00:34:02 Donc lorsqu'ils ont fait l'analyse comparative des consommations,
00:34:08 ils se sont rendus compte que sur les années précédentes,
00:34:12 il y avait plus de consommation sur l'appel normal,
00:34:15 et qu'aujourd'hui, il y a une consommation plus forte.
00:34:18 Donc les gains sont réduits pour un investissement plus important.
00:34:24 Alors qu'aujourd'hui, tout le monde a su le WhatsApp, donc c'est Internet.
00:34:29 Je crois qu'il faut absolument que nos autorités de régulation
00:34:35 et les opérateurs s'asseillent et qu'ils aient une projection plus lointaine,
00:34:40 en tenant compte de l'évolution démographique
00:34:44 et l'évolution exponentielle de l'Internet au niveau de l'Afrique.
00:34:49 – Adam Abitogo, président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire
00:34:53 et candidat aux prochaines élections municipales.
00:34:56 Aïe-Au-Pougon est le grand invité de l'économie RFI Jeune Afrique,
00:34:59 ici à Abidjan, où se tient l'Africa CEO Forum.
00:35:03 Ces élections, on en parle tout de suite.
00:35:06 Parlons effectivement de ce défi qui vous attend à Aïe-Au-Pougon,
00:35:10 une commune très importante à l'ouest d'Abidjan, plus d'un million 500 000 habitants.
00:35:15 Ces élections locales, comme partout ailleurs en Côte d'Ivoire,
00:35:18 début septembre, vous serez opposé notamment à Michel Gbagbo,
00:35:22 le fils de l'ancien président Gbagbo.
00:35:25 Ses priorités économiques dévoilées au début de cette campagne,
00:35:29 c'était face aux caméras de la chaîne de son parti, le PPACI.
00:35:33 La circonscription de Aïe-Au-Pougon est une circonscription qu'il faut rebâtir totalement.
00:35:39 On va refaire les voiries, refaire la route, recurer les caniveaux,
00:35:45 rebâtir le foncier et envisager la construction de marchés,
00:35:52 de centres de sport et puis évidemment revisiter tout ce qui est
00:35:57 formation professionnelle pour la jeunesse avec, à la fin, l'emploi,
00:36:02 main d'oeuvre peu qualifiée mais essentielle même pour l'économie locale.
00:36:07 – Adama Biktogo, il faut rebâtir totalement Aïe-Au-Pougon,
00:36:11 changer beaucoup de choses, comme le dit Michel Gbagbo, vous ne pouvez être que d'accord ?
00:36:15 – Je suis, je voudrais dire que lorsque j'ai été désigné en novembre,
00:36:21 j'ai donc tout de suite parcouru Aïe-Au-Pougon
00:36:26 et mes différentes visites ont fini d'achever donc la vision que j'avais sur Aïe-Au-Pougon.
00:36:36 D'abord c'est une commune très communautariste,
00:36:40 c'est une commune qui traduit l'expression plurielle de la Côte d'Ivoire,
00:36:44 il y a une diversité de communautés vivant à Aïe-Au-Pougon.
00:36:49 Il y a effectivement de vrais problèmes à Aïe-Au-Pougon,
00:36:52 d'ailleurs vous avez dû voir ces derniers jours, il y a eu le problème d'eau,
00:36:57 d'achiement d'eau, c'est vrai, il y a eu des problèmes de voirie,
00:37:01 il y a eu des problèmes donc de couverture d'énergie,
00:37:05 mais ce sont des problèmes qui sont survenus du fait donc du déficit du plan d'urbanisation.
00:37:13 Voilà, parce que vous arrivez, vous avez vraiment des quartiers qui sont habités,
00:37:18 sans permis de construire, il y a des maisons construites sur des caniveaux,
00:37:23 donc il y a vraiment un travail à refaire donc au niveau de l'urbanisation.
00:37:28 – C'est la première chose que vous feriez si vous étiez élu ?
00:37:31 – Absolument, ce qui est extraordinaire à Aïe-Au-Pougon,
00:37:33 d'abord c'est une commune de plus d'un million et demi d'habitants,
00:37:36 c'est une commune qui est aujourd'hui,
00:37:39 qui a été traversée par les grandes crises politiques,
00:37:45 donc je perçois Aïe-Au-Pougon comme étant la force motrice
00:37:49 du renforcement de la cohésion sociale en Côte d'Ivoire, c'est une vraie locomotive.
00:37:53 C'est pour cela que ma candidature à Aïe-Au-Pougon obéit pour moi
00:37:59 à une candidature qui doit épouser l'expression plurielle,
00:38:04 qui va au-delà des partis politiques, et pour cela il y a une jeunesse très forte,
00:38:10 sur un million et demi vous avez près d'un million de jeunes,
00:38:12 cette jeunesse a besoin d'être formée,
00:38:16 c'est pour cela qu'il faut effectivement renforcer la formation professionnelle.
00:38:20 À l'entame de mes propos, je parlais de l'employabilité,
00:38:23 moi j'ai visité la Chine, le Brésil, beaucoup de pays au monde,
00:38:26 je crois que la Côte d'Ivoire aujourd'hui a besoin que la majorité de ces jeunes
00:38:32 soient orientés vers la formation professionnelle,
00:38:35 et Aïe-Au-Pougon peut être donc un bon projet pilote pour ces jeunes.
00:38:39 Aïe-Au-Pougon, comme vous le prenez tous les artistes,
00:38:42 aussi bien au niveau footballistique, Droma vient de Aïe-Au-Pougon,
00:38:45 vous prenez au niveau des artistes, 95% des artistes viennent de Aïe-Au-Pougon,
00:38:50 donc il faut qu'il y ait une vraie politique culturelle,
00:38:54 à Aïe-Au-Pougon, qu'il y ait un palais de la culture, qu'il y ait un palais de sport,
00:38:58 Aïe-Au-Pougon doit être le miroir de l'expression plurielle
00:39:02 et de la richesse de la diversité ethnique, religieuse de la Côte d'Ivoire.
00:39:07 – Aurélie Mbida de Jeune Afrique.
00:39:09 Et justement, vous attendez un résultat serré dans cette commune ?
00:39:16 – Pas du tout, je respecte mes candidats, mais je pense que pour Aïe-Au-Pougon,
00:39:24 avec mon élection, ils bénéficieront de mon expérience, de mon relationnel,
00:39:31 je l'ai démontré dans tout ce qu'on m'a confié comme projet,
00:39:35 je le démontre en ce moment à l'Assemblée, vous pouvez interroger tous les députés,
00:39:42 je pense que de façon historique, on a une Assemblée qui fonctionne,
00:39:47 qui est aux couleurs de toutes les sensibilités politiques,
00:39:51 on met en avant l'institution,
00:39:53 Aïe-Au-Pougon pour moi doit être le reflet de cette Côte d'Ivoire,
00:39:57 et je pense que je dispose des moyens pour que la mairie à venir
00:40:02 soit une mairie dans laquelle se reconnaissent toutes les communautés ivoiriennes vivant à Aïe-Au-Pougon.
00:40:09 Donc pour moi, il y aura une élection, je respecte la compétition,
00:40:14 j'aime la compétition, mais je pars avec cet avantage d'avoir plus d'expérience,
00:40:23 d'avoir plus de capacité à pouvoir donc permettre aux populations de Aïe-Au-Pougon
00:40:31 de transformer leurs rêves en réalité, surtout pour les jeunes et les femmes.
00:40:36 – On sent votre motivation, votre enthousiasme,
00:40:39 vous êtes député de la Côte-Arène qui est une zone très éloignée d'Abidjan.
00:40:44 – Tout à fait, à Beauville.
00:40:45 – Voilà, vous assumez votre position de parachuté, je mets les guillemets,
00:40:51 "pro" à Aïe-Au-Pougon ?
00:40:52 – Non, vous savez, je me sens bien partout en Côte d'Ivoire,
00:40:58 justement ma candidature à Aïe-Au-Pougon obéit au principe de la citoyenneté.
00:41:04 Il faut que chaque Ivoirien puisse servir la Côte d'Ivoire où qu'il se trouve.
00:41:10 Le plus important c'est l'engagement citoyen.
00:41:12 J'aime mon pays, j'aime passionnement tous les Ivoiriens et Ivoiriennes
00:41:16 et partout où je pense que cette passion doit se traduire
00:41:21 par la promotion de l'emploi des jeunes, doit se traduire par l'autonomisation des femmes,
00:41:26 doit se traduire par la réduction de la pauvreté,
00:41:29 doit se traduire par la mise en œuvre des politiques de santé, d'assainissement, d'eau,
00:41:35 je serai présent.
00:41:36 Et c'est pour cela que vous me mettiez à Aïe-Au-Pougon, à Beauvau, à Kumasi, à Corvo, à Boaké, à moi,
00:41:41 je serai présent avec toujours le sentiment d'appartenir à l'espace pour lequel je suis candidat.
00:41:47 – Adama Biktogo, certains de vos détracteurs vous accusent déjà d'organiser des fraudes,
00:41:52 qu'est-ce que vous répondez ?
00:41:54 – Ah ben dis donc, vous savez…
00:41:57 – C'est ce qu'ils disent, après vous…
00:41:59 – Lorsqu'on a le sentiment que la défaite est déjà aux portes, on crie au loup,
00:42:07 comme le bon voleur qui crie au loup.
00:42:09 Moi je suis, vous savez, je respecte beaucoup les populations et les électeurs,
00:42:17 je crois au programme que je propose, mais je crois plutôt à mon engagement citoyen.
00:42:25 Je crois à la générosité de mon cœur, parce que je partage avec eux leur douleur,
00:42:31 je partage avec eux leur joie.
00:42:33 Et ce qui peut-être perturbe mes adversaires, c'est donc ce don de soi
00:42:43 pour la commune de Yopourgon en particulier et pour l'ensemble des Ivoiriens.
00:42:48 Je les invite donc à plutôt s'engager pour nos populations
00:42:55 que de rester dans les petits calculs et de vouloir donc créer une préception qui n'en est pas une.
00:43:00 – Vous avez d'ailleurs appelé à des élections apaisées.
00:43:03 – Tout à fait.
00:43:04 – Comment vous séparez votre rôle de candidat, désigné par le RHDP,
00:43:10 et celui de président de l'Assemblée nationale, qui est l'un des rôles les plus importants dans le pays ?
00:43:16 Voilà, comment vous séparez bien ces deux rôles tout en les menant en même temps ?
00:43:23 – Oui, je pense que c'est l'expérience qui m'y aide.
00:43:28 Je suis, quand je suis à l'Assemblée, quand je dois porter les habits de l'Assemblée,
00:43:36 je raisonne en termes d'institution et d'ailleurs on le voit à travers mes missions,
00:43:41 à travers les missions que je confie aux uns aux autres.
00:43:43 Et lorsque je dois aller à Yopourgon, je deviens le candidat.
00:43:49 Et comme je suis quelqu'un de très accessible et qui donc, dans la gestion des hommes,
00:43:59 je me fonds dans ce peuple que j'aime, pour moi, même avec la fonction de président,
00:44:07 j'appartiens à l'ensemble des Ivoiriens.
00:44:09 Donc lorsque je suis à Yopourgon, mais je considère que,
00:44:13 même s'il y a une limite de démarcation, je m'adresse à toutes les communautés y vivant.
00:44:19 Donc par conséquent, mon discours est pratiquement le même
00:44:23 que celui que je tiens en tant que président d'institution.
00:44:26 – Justement sur ce travail parlementaire, Aurélien.
00:44:28 Ce travail parlementaire, vous avez été choisi par le président Ouattara
00:44:32 pour présider l'Assemblée, ça fait quasi tout juste un an,
00:44:35 puisque ce sera le 7 juin, l'anniversaire de votre accession à ce poste.
00:44:41 Comment jugez-vous le travail parlementaire ?
00:44:43 Comment dépasser aujourd'hui les clivages politiques
00:44:46 dans un pays qui a déjà vécu beaucoup d'événements conflictuels, voire violents ?
00:44:51 Vous les évoquiez tout à l'heure, 99, 2000.
00:44:54 – Je voudrais d'abord, je profite de l'opportunité que vous m'offrez
00:44:58 pour exprimer ma gratitude, ma reconnaissance
00:45:02 au président de l'Assemblée Ouattara de Mawad Dezinié.
00:45:04 Mais en même temps, je salue et remercie le président Henri Colonel Bédier
00:45:11 et le président Laurent Babaud qui ont permis à leurs…
00:45:15 à leurs différents groupes parlementaires de voter pour moi.
00:45:17 Et ceci a été historique, d'autant plus qu'il y a eu une déclaration de l'opposition
00:45:24 invitant tous les députés à voter pour ma personne.
00:45:27 Je crois que ce qui a prévalu, c'est la politique de concertation et d'écoute
00:45:32 que j'ai instaurée à l'Assemblée.
00:45:34 Quel que soit le sujet, même si après le vote va donc trancher,
00:45:39 parce que nous sommes dans la démocratie,
00:45:41 mais le fait d'avoir instauré le principe de la concertation, de l'écoute,
00:45:47 a donc créé une ambiance, je dirais, de fraternité.
00:45:50 Et donc j'ai appelé ce qui a permis d'arriver à la famille parlementaire.
00:45:55 Donc aujourd'hui, je suis arrivé à amener tous les parlementaires à raisonner institution.
00:46:02 Ceci ne nous amène pas à avoir une unicité de pensée.
00:46:07 Les débats contradictoires demeurent,
00:46:09 mais tout ceci se fait dans l'élégance, dans la courtoisie.
00:46:13 C'est vrai que quand on regarde l'histoire de notre pays,
00:46:15 on peut être surpris de me voir assis avec le président Dicauet,
00:46:18 le président Oulaï Hubert, mais quand j'arrivais à l'Assemblée,
00:46:22 vous aviez raison, les clivages étaient nets.
00:46:26 Aujourd'hui, nous sommes une famille.
00:46:29 Et je crois que l'Assemblée doit être donc la force motrice de ce renforcement de la cohésion.
00:46:35 Notre pays en a besoin.
00:46:37 Il faut que nous puissions dépasser tous les événements que nous avions vécus
00:46:42 pour que les générations à venir puissent bénéficier, et de notre expérience,
00:46:47 mais surtout d'une stabilité plus forte.
00:46:50 – Les tensions, elles existent quand même encore.
00:46:53 Il y a ce débat en ce moment sur l'inscription
00:46:57 aux listes électorales d'un certain nombre de candidats.
00:47:00 Comment vous appréhendez, au-delà des élections locales,
00:47:03 cette présidentielle qui attend le pays en 2025 ?
00:47:07 Est-ce que vous pensez que cet apaisement relatif
00:47:11 va vraiment pouvoir être conservé jusque-là ?
00:47:13 On n'a pas encore l'identité des candidats, vous me direz.
00:47:16 – Voilà.
00:47:18 Déjà, ces élections locales qui interviennent,
00:47:22 à mi-parcours du mandat du président Alassane Ouattara,
00:47:26 sont des élections très importantes.
00:47:29 Un, depuis 20 ans, c'est la première fois, après le législatif,
00:47:34 que les trois plus grandes, toutes les sensibilités politiques
00:47:36 prendront part aux élections locales.
00:47:39 Ceci est très important, donc c'est une élection inclusive.
00:47:43 Deuxièmement, l'enjeu de ces élections est tellement important
00:47:48 parce que c'est un enjeu qui va redéfinir
00:47:50 la carte politique de la Côte d'Ivoire.
00:47:52 Pour l'heure, nous avons le RHDP,
00:47:55 nous avons en face le PDCI et le PPACI,
00:47:59 ou le PDCI-PPACI dans un même moule,
00:48:02 pour l'heure nous n'en savons rien, mais en tout état de cause.
00:48:05 Des résultats qui interviendront le 2 septembre.
00:48:09 Il y aura une nouvelle cartographie politique en Côte d'Ivoire,
00:48:12 qui va donc permettre de définir aussi bien
00:48:16 les échéances immédiates que celles lointaines.
00:48:19 C'est pour cela que nous au RHDP,
00:48:22 nous avons très vite fait de désigner nos candidats
00:48:26 et de mettre dans la balance vraiment ce que nous pensons les meilleurs,
00:48:30 parce que nous voulons gagner ces élections
00:48:32 et nous voulons les gagner partout.
00:48:36 De telle sorte que notre victoire soit une approbation
00:48:40 de la politique menée par le président Alassane Ouattara depuis deux ans.
00:48:44 – Pour préparer le terrain pour 2025, c'est ça que vous voulez dire ?
00:48:47 – Tout à fait, je veux dire que nous sommes à mi-mandat,
00:48:50 si les Ivoiriens se prononcent de façon très favorable pour notre parti,
00:48:56 c'est une expression volontaire d'une continuité
00:49:00 de celui-là même qui aujourd'hui mène le bateau ivoire.
00:49:05 – Et pour ce qui est du choix du candidat du RHDP,
00:49:09 puisque c'est votre parti, donc ça se décidera à l'issue
00:49:12 de ces premières échéances ?
00:49:15 – Alors nous, c'est même pas un sujet à l'ordre du jour chez nous.
00:49:18 Nous on a un président,
00:49:19 le président de la République est le président de notre parti,
00:49:23 on a un parti organisé et pour ma part,
00:49:26 si vous revenez à ma personne,
00:49:28 le président de la République est ma boussole.
00:49:31 Je le connais depuis, je travaille à ses côtés depuis plus de 30 ans
00:49:37 et il a toujours été ma boussole et le catalyseur de mes ambitions.
00:49:41 Je suis constant dans cette vision, mais pour l'heure,
00:49:44 ce qui est important pour nous, pour le RHDP, ce sont les élections locales.
00:49:50 Vous savez, dans les objectifs, il ne faut pas se tromper de démarche.
00:49:55 Il y a les objectifs à court terme, les objectifs à moyen terme et à long terme.
00:49:58 Pour l'heure, l'objectif à court terme, c'est dans deux mois,
00:50:02 le RHDP doit pouvoir gagner ses élections locales.
00:50:05 – Mais à titre personnel, donc, vous n'avez pas d'ambition nationale
00:50:09 affichée dans l'immédiat, après vous n'écartez rien pour l'avenir,
00:50:14 qui peut être long.
00:50:16 – Pourquoi vous voulez parler à ma place ?
00:50:18 Je vous dis… – J'essaye d'analyser ce que vous me dites.
00:50:21 – Je suis président de l'Assemblée nationale,
00:50:23 après avoir été désigné par le président de l'Assemblée noire,
00:50:27 pour une mission, pour l'heure, je fais mon job.
00:50:31 Je suis président de l'Assemblée nationale jusqu'à la fin du mandat du parti au pouvoir.
00:50:37 Donc, je veux dire, j'ai encore deux ans et demi pour terminer ma mission.
00:50:44 Le président de la République a considéré, en tant que président du parti,
00:50:48 que j'étais la personne la mieux indiquée pour être candidat à Youpougon.
00:50:53 Une autre mission, je vais gagner à Youpougon
00:50:57 et je reviendrai prendre ma nouvelle feuille de route après les élections locales
00:51:02 auprès du président du parti.
00:51:04 Voilà comment ça fonctionne et voilà comment je fonctionne.
00:51:06 – Match après match, comme on dit dans le sport.
00:51:09 – En tout cas, vous voyagez beaucoup dans cette période-là.
00:51:12 Vous avez récemment été aux États-Unis, à la Mecque, je crois,
00:51:17 en Afrique du Sud, vous allez vous rendre à Paris bientôt.
00:51:20 C'est un atout de se donner ainsi une stature internationale ?
00:51:24 – Vous savez qu'à un certain niveau, j'ai une conception de la posture.
00:51:34 D'abord, l'Assemblée nationale dispose dans ses missions de mission diplomatique.
00:51:42 Donc, j'ai, lors de mon élection, défini trois axes.
00:51:47 Premier axe, c'est la diplomatie parlementaire.
00:51:51 Deuxième axe, c'est la digitalisation de notre Assemblée.
00:51:56 Et le troisième axe, ce sont les missions sur les sujets d'intérêt public.
00:52:02 Un an après, je pense que nous pouvons nous rejouir de la mise en œuvre du premier axe,
00:52:10 de la diplomatie parlementaire,
00:52:13 qui est une diplomatie complémentaire de l'exécutif.
00:52:16 Nous pouvons nous rejouir du deuxième axe.
00:52:19 Aujourd'hui, tous les députés disposent d'un iPad qui est en train d'être configuré
00:52:26 et à la prochaine séance, ils auront donc leur iPad.
00:52:30 La digitalisation est en marche pour permettre d'abord à tous les députés d'être connectés,
00:52:35 mais de permettre à tous les ivoiriens et à toute personne désireuse
00:52:39 de s'informer sur les activités et les projets de loi de l'Assemblée,
00:52:43 de pouvoir donc se connecter et de pouvoir avoir accès
00:52:46 aux différents dossiers de l'Assemblée.
00:52:49 Au niveau de l'Assemblée, nous sommes en train de numériser tous les documents depuis 1960.
00:52:54 Donc c'est dire qu'au niveau de l'Assemblée, les axes ont été respectés.
00:52:59 Le troisième axe qui sera mis en œuvre après les élections locales de septembre,
00:53:04 c'est donc les missions diligentées sur les sujets d'intérêt public.
00:53:08 Vous parliez des datas tout à l'heure, ça peut être les hôpitaux,
00:53:11 ça peut être les problèmes de l'eau.
00:53:12 Nous avons un devoir de pouvoir contrôler l'action gouvernementale,
00:53:18 à l'effet soit d'amplifier les réalisations du gouvernement,
00:53:22 soit d'interpeller le président de la République sur les actions du gouvernement
00:53:26 parce que nos mandants sont les populations
00:53:29 et le sens de la redevabilité nous l'impose.
00:53:32 Adam Abitogo, ses voyages à l'international,
00:53:37 oui c'est important pour vous de vous nourrir de ce qui se passe à l'étranger,
00:53:41 d'échanger avec vos homologues et avec d'autres personnalités
00:53:44 et puis de vous donner aussi cette stature.
00:53:48 Il y a deux choses qui font donc ces voyages à l'extérieur.
00:53:52 Il n'y a que ces voyages obéissent aux missions parlementaires de l'institution.
00:53:58 Je voudrais quand même rappeler que lorsque j'arrive,
00:54:01 je note que pendant près de 20 ans,
00:54:07 le niveau de mission diplomatique n'a pas vraiment connu une certaine offensive.
00:54:18 Je note qu'il y a certaines organisations internationales
00:54:21 qui n'ont pas fonctionné conformément à la vision globale du président de la République.
00:54:26 Donc je fais valoir ces missions
00:54:28 et ce sont ces missions qui m'amènent vers ces différents pays.
00:54:31 Mais en même temps, c'est l'occasion pour nous d'avoir des échanges d'expérience
00:54:35 et je crois donc en cette diplomatie parlementaire.
00:54:39 On va en parler plus précisément.
00:54:42 Il est temps de refermer cette page politique ivoirienne.
00:54:45 Dans cet entretien avec Adam Abitogo, abordons donc à présent quelques questions internationales.
00:54:51 Le Sénégal, d'abord une situation, disons compliquée,
00:54:57 depuis la condamnation d'Ousmane Sonko, pas mal de troubles dans le pays.
00:55:03 Qu'est-ce que ça vous inspire en tant que grand voisin du Sénégal
00:55:09 qui regarde forcément cette situation avec beaucoup d'attention ?
00:55:14 Oui, je pense que tous les Ivoiriens, tous les Africains
00:55:21 suivent en ce moment ce qui se passe au Sénégal.
00:55:25 Je suis moi-même un peu attristé par ces quelques violences
00:55:33 et le développement de la situation parce que j'aime le Sénégal,
00:55:37 je connais le Sénégal, c'est vraiment... j'ai des liens de fraternité.
00:55:42 Mais je veux croire à cette capacité, à ce sens élevé de l'État,
00:55:47 à la maturité politique des Sénégalais pour que nous puissions arriver à une solution qui apaise.
00:55:55 Il faut absolument que nous arrivions à l'apaisement parce que le Sénégal,
00:55:59 pendant des décennies, est apparu sur la scène internationale africaine
00:56:05 comme le meilleur élève de la mise en œuvre de la démocratie.
00:56:10 Et je connais le Sénégal, ce sont de grands démocrates.
00:56:15 Il y a des situations actuelles qui ont donc entraîné quelques violences.
00:56:23 Je veux donc souhaiter que très rapidement la classe politique
00:56:31 puisse donc trouver une solution à cette situation.
00:56:37 Il y a eu hier une condamnation,
00:56:39 mais je n'ai pas tous les éléments juridiques à ma possession pour me prononcer.
00:56:43 Donc ce que je souhaite, c'est que nonobstant cette situation juridique,
00:56:49 que le Sénégal puisse retrouver le calme qu'on a au Sénégal
00:56:53 parce que c'est important pour la Côte d'Ivoire.
00:56:56 C'est important pas que pour la Côte d'Ivoire, pour la sous-région.
00:56:59 Vous savez, quand la Côte d'Ivoire était en crise,
00:57:02 le président Ouad à l'époque était pratiquement en Côte d'Ivoire tout le temps.
00:57:06 D'abord au plan économique, au niveau de l'UEMOA,
00:57:09 le Sénégal et la Côte d'Ivoire représentent 60% des flux financiers et de la masse monétaire.
00:57:15 Donc si le Sénégal est touché par des troubles,
00:57:19 naturellement que l'UEMOA va donc être traversée par des sécousses.
00:57:25 Déjà que nous avons des difficultés au Mali, au Burkina.
00:57:30 Si le Sénégal venait à être traversé par des sécousses,
00:57:37 la sous-région, en tout cas l'UEMOA, va en souffrir.
00:57:40 Et donc il est bon aujourd'hui qu'ensemble,
00:57:43 nous puissions vraiment trouver une solution d'apaisement.
00:57:48 – Justement le Burkina Aurélie.
00:57:49 – Oui, une des questions qui préoccupe ces temps-ci la région,
00:57:53 c'est la menace terroriste,
00:57:55 à relier sans doute d'ailleurs aux questions d'économie, de pauvreté.
00:58:00 Vous avez récemment rencontré votre homologue Burkina Bé,
00:58:04 qui dit avoir de fortes attentes vis-à-vis de la Côte d'Ivoire.
00:58:08 Que peut faire votre pays véritablement pour aider son voisin ?
00:58:15 – Déjà, il faut une collaboration franche entre nos États-majors d'armée.
00:58:19 C'est très important.
00:58:21 Il faut une collaboration franche entre les différents renseignements
00:58:24 pour pouvoir maîtriser les mobilités et la migration.
00:58:32 Aussi, je voudrais dire que la situation au Burkina est plus que préoccupante
00:58:38 quand on sait combien de Burkinabés vivent en Côte d'Ivoire.
00:58:42 Il y a une forte population burkinabé vivant en Côte d'Ivoire.
00:58:48 Les relations historiques, culturelles qui lient les deux pays
00:58:53 sont tellement fortes et entremêlées que la Côte d'Ivoire n'a pas de solution,
00:58:59 n'a pas le choix que d'accompagner le Burkina dans la recherche des solutions.
00:59:04 Mais pour cela, il faut aussi que la Côte d'Ivoire soit aidée
00:59:07 par les autorités burkinabées.
00:59:09 C'est vrai qu'il y a un problème d'insécurité.
00:59:12 C'est vrai que pour lutter contre cette insécurité,
00:59:15 le Burkina a besoin d'être accompagné par tous.
00:59:19 Mais en même temps, il faut qu'il y ait une visibilité dans l'action.
00:59:24 Cette visibilité, je l'ai dit, passe par la recherche de la normalité à venir.
00:59:31 Nous avons un régime d'exception.
00:59:33 Un régime d'exception ne peut pas bénéficier de l'accompagnement international.
00:59:38 Il faut que les vrais Burkinabés, tout en acceptant d'être accompagnés pour l'heure,
00:59:46 que, ensemble, nous puissions envisager le retour à la normalité
00:59:52 pour qu'il y ait un accompagnement fort de la communauté internationale autour du Burkina.
00:59:56 Justement, la communauté internationale, la France,
00:59:59 qui participe un peu moins activement en termes de présence militaire.
01:00:05 La secrétaire d'État au développement, Chrysoula Zakharopoulou, est venue ici,
01:00:08 en Côte d'Ivoire, au début du mois de mai,
01:00:11 pour inaugurer une Académie internationale de lutte contre le terrorisme.
01:00:15 On écoute quelques mots de la ministre.
01:00:17 Vous pouvez toujours compter sur l'engagement total et déterminé de la France dans ce projet.
01:00:25 Et vous savez très bien, nous sommes plus que jamais engagés
01:00:30 aux côtés de nos partenaires africains dans la lutte contre le terrorisme.
01:00:34 La France aux côtés de la Côte d'Ivoire, sur ce sujet, il y en a d'autres.
01:00:39 Paris a besoin de soutien en ce moment dans la sous-région.
01:00:42 Vous êtes prêt à l'aider ?
01:00:43 Oui, vous savez, moi, je considère que le partenariat qu'on a avec la France
01:00:52 est un partenariat comme tous les partenariats.
01:00:57 Il y a des moments où il faut revisiter certaines conventions en tenant compte des contextes,
01:01:03 parce qu'une convention ne vaut que par le contexte dans lequel il est mis en œuvre.
01:01:09 Donc, il y a des éléments endogènes et exogènes qui peuvent venir donc influencer,
01:01:14 impacter une convention qui a été élaborée il y a une dizaine, vingtaine d'années.
01:01:18 Mais ceci étant, pour nous, la France reste le premier partenaire.
01:01:23 Je l'ai dit à mon homologue de président de l'Assemblée du Burkina,
01:01:29 ayez la réflexion, certes, de vouloir revisiter vos conventions qui font de la relation avec la France,
01:01:39 mais ne pensez pas que changer de partenaire règle forcément le problème.
01:01:46 Ce n'est pas la solution.
01:01:48 La solution doit être contenue dans la rédaction de la convention.
01:01:52 Qu'est-ce qui est attendu ? Quels sont les résultats attendus ?
01:01:55 Et partir de ces résultats et dire avec la France, voilà les résultats attendus.
01:02:01 Quelle est la démarche ? Quelle est l'obligation des moyens ? Et on rediscute.
01:02:05 Justement, en parlant de résultats attendus, mais sur un autre registre,
01:02:09 à l'automne dernier, en déplacement à Paris,
01:02:11 vous avez demandé la restitution des œuvres culturelles ivoiriennes issues de la période coloniale.
01:02:18 C'est un combat qui est important pour vous ?
01:02:20 Oui. D'abord, j'avais été saisi par la ministre de la Culture
01:02:26 lorsque je devais rencontrer madame la présidente, ma chère Yael Pivet.
01:02:35 Ce que nous avons observé, c'est que lorsque nous visitions les maisons de culture,
01:02:43 nous avons noté qu'en dehors du tambou, il y avait encore des objets ivoiriens
01:02:51 qui étaient détenus en France.
01:02:53 Je pense qu'un peuple sans culture est un peuple sans identité.
01:03:00 Je pense que ces arts font partie de la culture de la Côte d'Ivoire.
01:03:03 La Côte d'Ivoire a une diversité culturelle,
01:03:06 donc il est bon que ces arts que nous avons vus, qu'ils retracent l'histoire.
01:03:11 Ce qu'en fait c'est ça, c'est que ces arts retracent l'histoire.
01:03:15 Et nous avons besoin de puiser dans l'histoire, dans notre passé pour construire l'avenir.
01:03:23 Pour pouvoir à chaque fois apporter quelques aménagements à notre démarche.
01:03:29 Et je crois que c'est une identité forte pour notre pays.
01:03:33 Donc il faut que ça aille vite pour vous ?
01:03:36 Ce que nous avons demandé à l'Assemblée nationale de France dans la mise en œuvre de la loi,
01:03:42 parce que pour pouvoir faire la restitution, il faut un projet de loi.
01:03:46 Que ce projet de loi, comme ils l'ont fait pour le Bénin,
01:03:49 puisse bénéficier que ce soit un accord-cadre,
01:03:53 qui prenne en compte l'ensemble des pays africains,
01:03:55 et que dans ce cadre-là, la Côte d'Ivoire puisse bénéficier de cet accord-cadre
01:03:59 pour faire rapatrier quelques arts qui sont encore au quai Branly.
01:04:06 – Adama Bittogo, parmi les événements qui font l'histoire de l'Afrique,
01:04:09 et qui créent du lien, il y a la canne de football.
01:04:13 Il se trouve que dans quelques mois, elle sera de retour ici en Côte d'Ivoire.
01:04:16 La dernière fois, c'était en 1984. – Tout à fait.
01:04:20 – C'est le Cameroun qui avait gagné.
01:04:21 Est-ce que le pays est prêt ? Est-ce que les stades sont prêts ?
01:04:24 Le ministre des Sports, Paulin Dagnaud, a inauguré il y a quelques semaines
01:04:29 le stade de Boakye. On l'écoute.
01:04:32 – Il a une capacité de 40 000 places et aujourd'hui, il est un des joyaux
01:04:36 sur le plan des stades en Afrique.
01:04:39 Nous sommes donc venus le réceptionner avec l'entreprise Mota
01:04:45 qui a procédé à sa réalisation.
01:04:48 Le ministère des Sports se réjouit de la marche que nous sommes en train d'effectuer
01:04:54 pour qu'après Boakye, nous puissions installer le décor de Korogo.
01:05:01 Et enfin, dans la prochaine semaine, le San Pedro, pour que conformément
01:05:07 aux décisions, aux recommandations et aux analyses de la CAF,
01:05:13 nous puissions être en homologation de l'ensemble des infrastructures sportives
01:05:19 et d'hébergement de la CAF 2023 pour le mois de juin 2023.
01:05:23 – Juin 2023, c'est maintenant, hein ? Korogo et San Pedro seront prêts
01:05:29 pour la nouvelle mission d'inspection de la CAF.
01:05:32 San Pedro, d'ailleurs, construit par Vasne Daï.
01:05:35 [Rires]
01:05:36 – Ce n'est pas le sujet.
01:05:38 – Ce n'est pas le sujet, mais je pourrais répondre.
01:05:41 Il a tout à fait raison. Boakye, donc, la réception provisoire a été faite.
01:05:49 Korogo, la réception provisoire de San Pedro va se faire le 15 juin.
01:05:56 Donc, le 5 juin, il y aura la réception par le BNEC.
01:06:01 Il était à San Pedro il y a 4 jours.
01:06:06 Il m'a fait partager, donc, les images de San Pedro.
01:06:08 Je crois que pour la CAN, au niveau des infrastructures,
01:06:11 la Côte d'Ivoire va proposer des infrastructures de très haut niveau.
01:06:17 Et je n'ai pas d'inquiétudes en ce qui concerne, donc,
01:06:24 les réceptions qui vont être faites.
01:06:26 Ce qu'il faut aujourd'hui, au-delà, donc, des infrastructures,
01:06:31 c'est créer une force psychologique de la victoire.
01:06:38 Et pour cela, il faut engager tous les Ivoiriens,
01:06:42 quelles que soient leurs obédiences politiques, religieuses.
01:06:46 Et sur ce plan, l'Assemblée nationale va jouer un rôle très important.
01:06:51 – Quelle retombée économique attendez-vous de la CAN ?
01:06:55 – Je pense que pour l'heure, je ne me suis pas,
01:07:00 je n'ai pas échangé avec le ministre des Finances ou le budget.
01:07:03 Mais ce que nous pouvons noter, c'est que la CAN se joue sur un mois.
01:07:11 Avant les retombées économiques,
01:07:12 ce sont ces infrastructures qui vont rester en Côte d'Ivoire.
01:07:15 La Côte d'Ivoire avait besoin de refaire, de reconstruire,
01:07:20 de construire des infrastructures sportives.
01:07:23 Donc c'est déjà, pour moi, le deuxième élément positif,
01:07:28 c'est qu'avec ces infrastructures,
01:07:31 nous allons avoir une révolution au niveau du sport.
01:07:35 Ceci va amener beaucoup de jeunes à s'intéresser au sport.
01:07:39 Nos clubs vont pouvoir bénéficier des infrastructures, donc c'est important.
01:07:43 Et au plan touristique, je pense que nos hôtels vont faire le plein
01:07:47 de leurs hôtels pendant cette période de la CAN.
01:07:52 Et ça va être un moment de fête.
01:07:56 Je pense qu'on aura l'une des plus belles CAN d'Afrique.
01:07:59 – Surtout si les éléphants réussissent de belles performances.
01:08:01 – Non, les éléphants vont réussir. C'était un pari.
01:08:04 – Et ne pas laisser le Sénégal gagner toutes les compétitions.
01:08:08 – Non, je crois que le Sénégal, ils ont fait la dernière victoire.
01:08:11 J'aime bien le Sénégal, mais c'est la dernière victoire.
01:08:14 La Côte d'Ivoire va gagner cette Coupe d'Afrique en 2024.
01:08:17 C'était ça, j'en suis convaincu.
01:08:20 Même si aujourd'hui, nous sommes 8ème, 9ème au plan africain,
01:08:25 mais je peux vous dire que, vous savez, une coupe, c'est le mental.
01:08:31 Une coupe, c'est l'organisation.
01:08:33 Une coupe, c'est un engagement national.
01:08:36 Et le peuple de Côte d'Ivoire sera derrière les éléphants.
01:08:39 Et je reste convaincu que le drapeau ivoirien,
01:08:46 l'hymne national ivoirien va retentir dans la tête de nos joueurs
01:08:50 et ils sauront que la victoire de 2024 viendra renforcer la stabilité,
01:08:56 la cohésion sociale et la ferveur tant souhaitée par tous les Ivoiriens.
01:09:02 – Vous avez remarqué que le décor autour de nous est en partie orange.
01:09:05 – Oui, on note.
01:09:08 – C'est un signe peut-être pour cette compétition. Aurélie ?
01:09:11 – D'ailleurs, en parlant de ce décor,
01:09:13 on a dit tout à l'heure dans l'Hôtel d'Ivoire,
01:09:16 un endroit dont vous êtes très familier,
01:09:18 notamment parce que vous y jouiez, vous jouez encore au tennis.
01:09:22 – Oui.
01:09:23 – C'est important pour vous de maintenir cette activité.
01:09:26 Est-ce que sur ce terrain-là, vous êtes fait autant d'amis que d'ennemis ?
01:09:31 – Vous savez, sur tout le terrain, je n'ai pas d'ennemis.
01:09:36 Je ne connais pas ceux qui me mènent.
01:09:38 – Des adversaires ?
01:09:39 – Non, je n'ai pas d'adversaires.
01:09:41 Vous savez, je suis concentré sur mes missions.
01:09:50 Je compose avec tout le monde.
01:09:54 J'essaie d'élaborer ma démarche en engageant
01:10:00 tous ceux qui sont à mes côtés comme des acteurs.
01:10:03 Je ne connais pas ceux qui ne m'aiment pas, parce que j'aime tout le monde.
01:10:10 Et je considère qu'il y a des gens qui ont le droit de ne pas m'aimer.
01:10:14 Dès lors qu'ils ont le droit de ne pas m'aimer, ça ne pose pas de problème.
01:10:17 Donc je suis un homme libre avec moi-même, en harmonie avec moi-même,
01:10:23 et qui donc se plaît de faire le sport, le tennis, parce que je m'exprime.
01:10:28 Et le tennis, c'est un rendez-vous avec soi-même, parce que vous êtes seul.
01:10:31 J'aime marcher, parce que la marche aussi, c'est un rendez-vous avec moi-même.
01:10:36 J'aime courir, parce que c'est l'expression de la vitalité,
01:10:40 de me sentir encore plus en forme.
01:10:42 En gros, j'aime le football, parce que je suis un bon footballeur.
01:10:46 J'aime jouer au football, et il y a trois jours,
01:10:48 je suis allé jouer à Yopougon avec les anciens,
01:10:51 les anciennes gloires du football de la Côte d'Ivoire,
01:10:54 parce que pour moi, le football, c'est un vecteur de rapprochement et de fraternité.
01:10:59 Et quand je viens au tennis, vous ne pouvez pas imaginer le plaisir
01:11:03 et le bonheur que j'ai de parler avec des gens qui ont à peine besoin de 1 000 francs pour manger,
01:11:09 mais qui m'amènent, qui me ramènent aux réalités que peut vivre une autre partie de la population.
01:11:16 Et ceci est important pour moi, parce que je partage avec eux chaque jour
01:11:23 ce que représente notre société au plan même mondial.
01:11:28 Et donc, c'est vraiment cela que je me plais, d'être au tennis,
01:11:33 de courir, de marcher, de jouer au football.
01:11:37 Jeu, set et match, ou coup de sifflet final,
01:11:40 merci infiniment à Dama Big Togo d'avoir accepté notre invitation,
01:11:44 ici à l'hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan.
01:11:48 Merci, c'est moi qui vous remercie pour cette opportunité,
01:11:51 pour donc appeler une fois de plus l'ensemble des acteurs politiques
01:11:56 à s'engager dans la voie de l'apaisement pour les élections locales à venir.
01:12:00 Parce que ce que nos populations attendent de nous, c'est ce que nous pouvons leur offrir.
01:12:06 Et que ces élections locales sont des élections de développement,
01:12:09 et pour lesquelles nous pouvons embrasser l'ensemble de tous les électeurs.
01:12:15 Le plus important, c'est ce qui nous unit,
01:12:17 et ce qui nous unit, c'est la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens.
01:12:21 Et c'est donc ici que se tiendra l'Africa CIO Forum, le grand rendez-vous du secteur privé.
01:12:26 En Afrique, fréquenté aussi assidûment par les politiques événements
01:12:30 organisés par le groupe Jeune Afrique.
01:12:32 Merci Aurélie.
01:12:33 Merci Bruno.
01:12:34 Les meilleurs passages de cet entretien, dès maintenant sur le site de Jeune Afrique.
01:12:38 Merci à Bertrand Eclair pour la réalisation audio,
01:12:41 à Robin Cusneau pour la vidéo avec les équipes d'Hémisphères particulièrement efficaces.
01:12:47 Merci à Sandrine Strara, Marianne Poissonnier, Ludovic Duneau.
01:12:50 Un salut à Julien Clémenceau qui nous a aidés aussi à préparer cet entretien
01:12:55 que vous retrouvez sur nos applis, dont l'appli Pure Radio et en vidéo sur YouTube.
01:13:01 À la semaine prochaine sur RFI, restez connectés et surtout, portez-vous bien.
01:13:06 Écousez ici, écoue d'ailleurs sur RFI.
01:13:16 [Musique]

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