[#LeCanapéRouge] Interview exclusive, Abel Mbombet Nzondou, président du Mouvement alternance en marche (MAM), candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2023. Il est revenu sur l'actualité socio-politique et économique du Gabon et notamment sur son souhait de ne pas voir le président sortant Ali Bongo Ondimba se représenter du fait de son état de santé.
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00:00 [Musique]
00:28 Madame, Mademoiselle, Monsieur, bonsoir.
00:30 Nous recevons ce lundi, sur le canapé rouge de Gabon Media Time,
00:35 Monsieur Abel Mbombenzondou, président du mouvement Alternance En Marche,
00:40 candidat à l'élection présidentielle de 2023.
00:44 Monsieur Mbombenzondou, bonsoir.
00:46 Bonsoir, Monsieur.
00:47 Comme il est de tradition dans notre émission,
00:49 la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment vous vous portez.
00:54 Je me porte comme un charme.
00:56 A la seule différence, ce qui est le peuple gabonais,
01:00 qui est aujourd'hui un peuple résilient,
01:03 parce qu'il sort d'une difficulté inimaginable.
01:08 Parce que, il y a quelques temps, nous avons vécu une crise mondiale
01:12 qui s'est fait ressentir au Gabon par la crise de la Covid-19,
01:19 qui a ravagé toute l'économie.
01:22 On peut dire qu'aujourd'hui, au Gabon, l'économie est par terre.
01:25 Et parmi ceux qui ont fait en sorte l'économie du Gabon,
01:29 sont à ce niveau la Covid-19.
01:31 Les Gabonais ont perdu des repères.
01:34 Et aujourd'hui, nous consommons une société qui doit être résiliente
01:41 parce qu'elle doit s'adapter au nouveau vent mondial.
01:47 Il faut reconnaître aujourd'hui que les Gabonais ont des nouvelles pathologies
01:52 par leur consommation, une consommation nobile,
01:56 qui fait en sorte que mon partage aujourd'hui,
02:00 et avec ceux-là qui sont dans les hôpitaux,
02:03 qui cherchent à se soigner,
02:08 qui cherchent à retrouver complètement leur santé,
02:12 mais qui malheureusement, par le fait d'avoir leurs activités
02:16 qui ont complètement baissé,
02:18 qui n'arrivent plus à trouver des raisons de retrouver complètement leur belle vie.
02:22 C'est cela que je dis aujourd'hui, tout en me portant comme un charme.
02:27 Je suis dans le regret de constater,
02:29 et de faire constater, que les Gabonais vont très mal.
02:32 Très bien. Rentrons dans le vif du sujet.
02:34 Vous êtes le président du mouvement Alternas En Marche,
02:37 un abrégé MAM, qui est très peu connu du paysage politique gabonais.
02:43 Pouvez-vous succinctement nous faire la jeunesse de la création de ce mouvement ?
02:47 Le mouvement Alternas En Marche, le MAM,
02:51 est un mouvement qui se veut être le défenseur de la démocratie,
02:59 le promoteur de la démocratie.
03:02 Le mouvement Alternas En Marche, au sorti des élections présidentielles de 2016,
03:07 nous l'avons mis en place pour effectivement mettre le point là où il le faut.
03:17 Nous avons fait une sortie, déjà après les élections,
03:22 pendant l'accès de la poste électorale.
03:25 Là-dessus, nous avons proposé, pendant que les autres proposaient la rencontre dans Ngonjie,
03:33 nous avons proposé le référendum, qui après d'ailleurs,
03:38 j'ai été reçu par le président de la Cour constitutionnelle,
03:42 Mme Marie-Madeleine Moronchou, qui elle, me demandait de préparer des actes
03:49 pour que l'on puisse voir comment on pouvait organiser un nouveau référendum,
03:56 puisque je m'appuyais sur l'article 116 de la Constitution.
04:00 Et là-delà, après ça, elle m'a demandé d'écrire au chef de l'État.
04:04 C'est ce que j'avais fait.
04:06 J'ai demandé au président de la République une audience,
04:11 afin que nous discutions sur trois points, à savoir l'organisation de la CAN,
04:17 parce que je trouvais que le Gabon n'avait pas pour une énième fois encore l'obligation
04:22 d'organiser une co-CAN avec la Guinée équatoriale.
04:28 Le Gabon n'était pas obligé d'organiser la rencontre d'Angonjé.
04:36 Le Gabon, le troisième point, était axé sur,
04:44 j'ai parlé de la voie référendaire, la rencontre d'Angonjé et la CAN.
04:51 C'était les trois points que je disais que le président et moi, nous devions épuiser
04:55 s'il acceptait de me recevoir.
04:58 Et après tout cela, ça restait l'aide morte.
05:03 C'était un regret pour moi, parce que d'ailleurs,
05:07 le dialogue inclusif que le président de la République recherchait,
05:10 il ne l'a jamais été à la hauteur pour moi.
05:14 Je pensais qu'il n'était pas à la hauteur, parce que j'avais demandé
05:18 que si le dialogue devait se faire, il devait se passer entre les deux protagonistes,
05:22 qui étaient M. Ali Bongo Ndimba et M. Jean Ping.
05:26 Donc à l'absence des deux, qui eux les deux organisaient chacun son dialogue,
05:33 pour moi je les avais appelés des monologues.
05:35 Donc chacun avec ses amis, et l'autre qui était au pouvoir,
05:39 qui utilisait la main de public pour donner l'impression que c'était la grande messe.
05:43 Donc voyez-vous, nous le mouvement Alternance En Marche,
05:47 nous avons rapidement proposé ce que la loi avait prévu.
05:51 Donc la voire est félendaire.
05:53 Donc allons-y dire aujourd'hui que sur ce, nous pensons tout simplement
06:00 que le mouvement Alternance En Marche a eu plusieurs activités,
06:04 à savoir quand le président de la République est tombé à Riyad,
06:09 quand il tombe à Riyad.
06:11 A Riyad, nous avons demandé effectivement de,
06:14 puisqu'on lui disait qu'il allait mieux,
06:17 nous avons demandé que Le Cor vienne au Gabon, à Libreville,
06:20 pour qu'il vienne à jouir de sa période de convalescence,
06:32 au Gabon, à Libreville.
06:34 Nous avons après ça, demandé que le président de la République
06:38 puisse recevoir l'opposition, en fait d'authentifier sa présence à Libreville.
06:44 Ce sont des choses qui n'ont jamais été suivies.
06:46 Mais avant ça, plus qu'il y avait la crise postélectorale au Gabon,
06:50 nous avons proposé aussi l'appel des chefs coutumiers,
06:55 enfin de gérer la situation de la crise postélectorale
06:58 qui se faisait ressentir à tous les niveaux.
07:00 C'était encore resté l'aide morte, personne n'a réagi.
07:06 Au sorti de tout ça, il n'y a que plusieurs propositions que nous avons faites.
07:12 Hélas, souvent les gens ne regardent pas ce qui les intéresse.
07:17 C'est beaucoup plus de bruit, beaucoup plus de rencontres,
07:20 mais moins de réflexion.
07:22 Très bien. L'actualité politique a été marquée fin février et début mars
07:27 par la concertation politique et la révision de la Constitution.
07:32 Quel regard portez-vous sur les conclusions de cette grande messe ?
07:37 Le mouvement Alternance En Marche à ce sujet a organisé
07:40 une conférence de presse pour rappeler d'ailleurs
07:44 pourquoi à chaque fois que les acteurs politiques devaient se retrouver,
07:50 il fallait toujours tenter de tordre le cou à la loi.
07:56 Est-ce qu'il ne pouvait pas y avoir une concertation sans retoucher la loi ?
08:00 Nous, on savait qu'une fois cette concertation mise en place,
08:05 il devait automatiquement s'attaquer à la loi.
08:08 Mais allez-y savoir que quand on l'avait dit,
08:11 les gens pensaient que c'était n'importe quoi.
08:13 D'ailleurs, nous avons annoncé qu'ils vont retirer les deux tours
08:16 pour qu'on réparte à un tour.
08:18 Parce que ça n'arrange pas, c'est le système.
08:20 Parce que 2018 a fait la démonstration qu'il y avait
08:23 beaucoup de candidats qui étaient récalés, surtout ceux du pouvoir,
08:26 qui étaient récalés pour le deuxième tour.
08:28 Et vu de cet angle, ils se sont dit, si on répare comme ça,
08:31 alors que l'opposition, d'ailleurs, n'avait pas véritablement pris son élan.
08:35 En 2018, il avait prouvé le boycott.
08:38 Donc, maintenant que l'opposition est prête aujourd'hui
08:41 à leurs élections législatives et locales,
08:44 ils ont senti qu'il allait y avoir une situation quasi difficile
08:48 au sens des deux céguets pieds.
08:50 Puisque nous avons le souvenir de 1990-91,
08:53 des élections qui ont donné plus de beaux résultats à l'opposition,
08:59 et le reste était récalé pour le deuxième tour,
09:02 ça donnait toujours une majorité.
09:04 Donc, voyez-vous, sachant tout ça, ils se sont dit,
09:07 non, non, non, si on répare comme ça, c'est parti.
09:10 Et puis en face, ils ont sorti un épée pour dire que
09:15 ce sont les députés, nous avons la majorité à l'Assemblée nationale,
09:19 ce sont les députés qui vont voter le président de la République.
09:23 Alors que c'était une farce.
09:25 Moi, au sortir de là, quand je réalise que l'opposition s'est fait avoir,
09:31 parce que pour moi, je pense tout simplement qu'ils se sont fait avoir
09:34 pour la simple raison que le débat n'était pas à ce niveau.
09:38 Le débat était sur la candidature de M. Ali Bongo Ndimba.
09:43 Il fallait axer cette concertation sur la possibilité d'avoir M. Ali Bongo Ndimba
09:50 qui est visiblement mal, visiblement mal.
09:54 On n'a pas besoin de rentrer dans le fond pour savoir exactement de quoi a sorti.
09:59 Mais Dieu merci qu'à l'heure messe du 12 mars en différé,
10:06 il a pu s'exprimer, il a fait la démonstration qu'il y a 5 ans,
10:10 il n'avait plus les charges de ce pays.
10:14 Donc nous ne le souhaitons pas que ça lui arrive davantage,
10:19 mais vous savez que quelqu'un qui a fait un AVC, ça peut toujours récidiver.
10:24 Donc pour cela, il est mieux de le tenir hors de tout ça.
10:28 Pour le moment, mais qu'il pouvait revenir dans les 5 ans, plus que le quinquennat.
10:33 Maintenant nous sommes sur un quinquennat, nous ne sommes plus sur un septennat.
10:36 Donc on peut lui donner des chances.
10:38 Nous avons vu Kérékou quitter le pouvoir et revenir se positionner pour gagner.
10:44 Je pense tout simplement que le mouvement Alternance En Marche est très clair là-dessus.
10:52 Pour nous, nous pensons qu'on peut faire les élections de 2023 sans M. Ali Bongo,
10:58 parce que nous savons compter sur des Gabonais qui, heureusement pour nous,
11:04 militent dans le parti démocratique gabonais.
11:07 Je parle des hommes et des femmes qui sont capables de représenter les couleurs du parti démocratique gabonais.
11:13 Mais jusqu'à maintenant, forcer quelqu'un qui ne répond plus aux premiers critères d'un candidat à une élection présidentielle,
11:25 qui est celui de la mautricité, parce que moi connaissant M. Ali Bongo, qui a concurru avec lui en 2016,
11:31 j'aurais souhaité avoir le même candidat en face de moi que d'un candidat diminué.
11:36 Et moi, je suis chrétien, j'ose espérer que je ne voudrais pas m'affronter à quelqu'un qui ne jette pas de tous ses réflexes.
11:46 En février dernier, vous avez annoncé officiellement d'aller à la conquête du fauteuil présidentiel.
11:55 Qu'est-ce qui a motivé cette décision, et surtout après la désillusion de 2016 ?
12:01 Pensez-vous que les prochaines élections auront des lendemains à peser ?
12:06 Je voudrais déjà vous dire que j'ai posé le problème de l'identité en 2016.
12:12 Je réalise jusqu'à preuve de contraire que l'identité n'a pas encore trouvé ses solutions.
12:18 Le problème d'identité, davantage, crée un fossé inimaginable.
12:24 Nous n'avons pas toujours de langue nationale.
12:27 Quand on parle de 54 ou 56 ethnies, c'est faux.
12:31 Oui, il y a des dérivés et des sous-groupes ethniques.
12:36 Mais les grands groupes, c'est les Mémbers, les Mériés, les Mazonas, les Mienners.
12:42 À l'intérieur, il y a les Bapounos, les Benjabiens, les Galois, les Michogos.
12:48 Il y a des grands groupes qui n'atteignent pas les 10 groupes.
12:52 Au Gabon, on a la possibilité de fondre ces ethnies en une seule ethnie.
12:58 Il suffit de donner le projet aux linguistes, ils pourront trouver dans 2 ans, 3 ans, 4 ans, une langue
13:05 où le fond va se reconnaître, où le mienne va se reconnaître.
13:09 Le Bapouno, le Michogos, le Bakota, et j'en passe, le Teke, le Bamba.
13:14 Donc, il faut trouver une solution parce que l'idéal d'un État comme le nôtre,
13:19 c'est de devenir demain une nation.
13:21 Mais pour devenir une nation, il faut déjà qu'on ait la capacité de communiquer dans une langue que nous maîtrisons.
13:28 Même pour les militaires, pour susciter des codes de guerre.
13:33 Vous n'allez pas susciter des codes de guerre avec la langue d'autrui.
13:36 Ce n'est pas possible, vous l'aurez perdu d'avance.
13:39 Donc, je pense en un, mes consciences, qu'il faut avoir le courage, le courage d'affronter nos petits esprits.
13:47 Le Gabon a besoin d'être un. Le Gabon n'a pas besoin d'être deux, trois, quatre, cinq, six.
13:52 Non, on a besoin de se fondre dans un.
13:55 Et l'esprit du mouvement Alternance En Marche, c'est de faire en sorte que le Gabon devienne un.
14:00 Et comme ces chantiers n'ont jamais véritablement connu même un espoir,
14:05 c'est pour ça que le mouvement Alternance En Marche estime qu'aujourd'hui,
14:10 le premier projet que les Gabonais attendent, c'est de tuer des TSF.
14:18 Tout sauf les FAN, tout sauf les BAPUNU, tout sauf les Miennes.
14:25 Parce que le Miennes va vous dire, ce sont les Anangoma.
14:29 Le FAN dira, ce sont les blablabla.
14:32 Il faut que nous sortions de ces guipiers.
14:34 Ce sont ces guipiers qui ont fait en sorte qu'aujourd'hui, on n'arrive pas à décoller, même économiquement.
14:39 Si vous prenez un FAN, encore les FAN sont très bien, parce qu'ils ont le courage d'affronter les autres.
14:47 Mais les autres n'arrivent même pas à avoir la force d'aller faire du commerce dans le long et le long terme.
14:53 Ils n'arrivent pas. Il est difficile de voir quelqu'un du Sud aller dans le long et le long terme et faire du commerce.
15:00 Le contraire, oui. Mais je vous assure qu'il faut dépasser tout ça.
15:04 Il faut réussir parce que vous voulez dire que nous allons nous lancer dans l'économie.
15:07 Mais en économie, on va faire quoi exactement ?
15:10 On va faire quoi exactement ? Il ne faut pas jouer à ceux-là qui font du récital économique.
15:15 Parce qu'on est allé à l'université, on vous a pompé des leçons économiques qui ne sont malheureusement pas praticables au Gabon.
15:24 Ça sert à quoi d'avoir eu un doctorat en économie ?
15:28 Alors que là encore, jusqu'à preuve de contraire, nous sommes dans les économies de rente.
15:32 Il faut que les gens comprennent le bien-fondé de la langue. Tout passe par là.
15:41 Très bien. Et sur les garanties de l'âme humaine apaisée issues de la Confédération de la Déclaration de l'État ?
15:50 Alors, nous avons proposé au clergé. Le clergé, je suis d'une probité morale.
15:57 Quand on parle du clergé, on a pensé au clergé catholique et au clergé protestant.
16:03 Ces deux clergés, ce sont des clergés qui ont fait la démonstration à une époque donnée qu'ils avaient la possibilité de donner aux Gabonais et de recevoir des Gabonais.
16:14 Aujourd'hui, nous n'avons plus de questions à nous poser. Nous avons vu les édifices qu'ils ont montés.
16:19 En matière, par exemple, d'éducation, nous connaissons. Tous les Gabonais partent de là.
16:24 Tout le monde a été formé là-bas. Nous pouvons faire confiance à ces derniers parce qu'ils ont pu mettre en place quelque chose de vrai.
16:34 En 1990, Mgr Basil Vingone était à la tête de la Conférence nationale. C'était le président de la Conférence nationale.
16:43 Pourquoi tout d'un coup, le clergé ne peut plus nous accompagner pour davantage asseoir notre démocratie ?
16:52 Nous savons que le bureau de vote, l'homme le plus puissant du bureau de vote, c'est le président du bureau de vote.
16:59 Malheureusement, nous ne savons pas d'où il vient. Il est choisi sur quelle base ? Nous ne savons pas.
17:05 Par contre, nous avons deux vice-présidents, opposition et majorité.
17:09 Ensuite, vous avez les scrutateurs qui sont aussi de l'opposition et de la majorité.
17:15 Mais le président du bureau de vote, il vient d'où ? C'est qui ce majestueux ? Ce majestueux d'homme ?
17:21 C'est pour cela que nous pensons que, pour des questions de probabilité morale et de crainte de Dieu, nous voulons faire confiance à l'homme du clergé.
17:33 Nous avons 3000 bureaux de vote. Si on fait confiance au clergé catholique et protestant, nous aurons la possibilité d'avoir 3000 âmes
17:41 qui pourront faire en sorte que le procès verbal soit un procès verbal crédible.
17:48 Nous cherchons la crédibilité du procès verbal parce que c'est celui, l'élément moteur aujourd'hui,
17:55 qui vous donne envie de croire que vous avez perdu ou que vous allez gagner.
18:01 Mais si celui qui est à la tête de ce procès verbal, c'est quelqu'un de douteux, il nous sera difficile d'avoir une élection apaisée.
18:09 C'est pour cela que nous, le mouvement Alternance En Marche, nous avons inscrit comme vente politique le prix à payer pour l'alternance au Gabon.
18:26 Parce que les gens pensent avoir tout donné. Non, on n'a rien donné au Gabon. La démocratie a un prix.
18:35 Le prix de la démocratie, c'est se battre. Parce que nous avons affaire à un long et exaltant processus.
18:44 Et pour ce processus, nous avons besoin de mettre le meilleur de nous-mêmes et de ne pas rentrer dans des blagues.
18:52 Nous savons que le parti démocratique gabonais aujourd'hui est sclérosé. Il n'a plus rien à proposer au Gabonais.
18:59 Nous le savons tous. Maintenant, ce qui est vrai, c'est qu'il faut commencer à lui dire "nous n'en voulons plus".
19:07 Parce que vous nous proposez les mêmes choses. Et qu'il sache que maintenant en face d'eux, ils auront une pétition, même physique.
19:16 Nous ne le saurons plus jamais faire. Ce n'est plus possible. Nous sommes au 21ème siècle.
19:22 Nous ne pouvons pas continuer à nous comporter comme les gens du siècle passé. Ce n'est pas possible. Ce n'est plus possible.
19:29 Je me répète pour dire que la démocratie a un prix. Il faut accepter de payer le prix.
19:38 Et je n'ai pas vu un tyran qui a été mis de côté par la négociation. Ce n'est pas possible.
19:47 Ça ne se passe pas. C'est-à-dire qu'un tyran, ça se chasse. Et si nous sommes arrivés à l'idée de chasser le parti démocratique gabonais, il faut le chasser.
19:55 C'est aussi simple.
19:57 Depuis plusieurs mois, l'opposition tente de former un bloc afin d'arriver à une candidature unique.
20:03 Avez-vous été associé à ces démarches ? Et surtout, est-ce que vous la soutenez ?
20:08 J'appelle ça la charrue avant les bœufs. Même si nous sommes 100 candidats, je vous dis 100 candidats déclarés,
20:18 déjà, il faudra remplir les critères pour devenir un candidat, comme nous l'avons fait en 2016.
20:26 Nous étions nombreux à cogner à la porte. Mais souvent, tout le monde ne remplissait pas les critères.
20:32 De 100, on peut repartir à 20. On peut partir même à 10. Peut-être même à 5.
20:38 Ça, c'est un. Ce n'est pas parce que quelqu'un a fait une déclaration de candidature que vous pensez qu'il sera automatiquement candidat.
20:46 Maintenant, il va falloir remplir certains critères. Et ça, il faudrait les remplir.
20:50 Maintenant, si vous les remplissez pas, malheureusement, vous ne pourrez pas concourir.
20:53 Donc, quand nous allons arriver aux candidatures qui auront été arrêtées par le CGE, en ce moment, il y aura un répli.
21:03 Il y aura un répli au niveau de l'opposition pour qu'on s'asseye. Parce que ce seront les candidats retenus qui vont s'asseoir.
21:12 Vous l'avez suivi, vous l'avez vu en 2016. Il y a Oyemba qui lui a été déclaré.
21:20 Il s'est retiré pour le compte de M. Jean Ping. Il y a M. Ngulaka qui s'est retiré pour le compte de M. Jean Ping.
21:27 D'abord, excusez-moi, feu Oyemba. Et ensuite, Ginzou Bandama qui lui s'est retiré pour le compte de...
21:39 Alors nous sommes partis de 14 à 11. Et il y a même un à la dernière minute.
21:44 Aba Aminko a décidé lui aussi de rejoindre M. Jean Ping. Ce qui fait que nous étions restés à 10.
21:56 Aujourd'hui, c'est possible encore. Et puis vous savez, quand on parle d'une candidature unique dans l'opposition,
22:03 est-ce que la majorité est une candidature unique ?
22:08 Parce que la logique d'une candidature unique, d'abord, c'est de faire des partiels si c'est une majorité qui se respecte.
22:14 Et elle devait organiser des partiels pour dire peut-être qu'il y a des gens qui ambitionnent à l'intérieur des partis de la majorité.
22:23 Et au sortir de là, il devait avoir une candidature unique.
22:28 Déjà qui s'accorde avec tout le monde parce qu'il aurait vendu son projet à tout le monde,
22:32 parce qu'il aurait été plus convaincant que tout le monde et parce qu'il aurait eu plus de moyens de gagner que les autres.
22:39 Mais est-ce que c'est le cas ? Donc, je peux vous rassurer d'une chose.
22:44 L'idée d'avoir un candidat unique est une bonne et mauvaise chose.
22:49 Mauvaise chose pourquoi ? Parce que nous sommes en démocratie. On ne baïonne pas les gens.
22:54 Nous prenons chez les autres cette démocratie, vous le savez.
22:58 Ce n'est pas parce que la France a eu 12 candidats que l'opposition n'était pas forte.
23:03 Non, il y a la gauche et la droite qui se battent.
23:07 Mais après la gauche et la droite, il y a des indépendants, il y a des autres partis qui estiment que nous ne sommes pas obligés d'être assis à la maison bien accompagnés.
23:20 Donc, ce qui est important, c'est de retenir que l'opposition aura son candidat.
23:27 Mais que pour le moment, il est tout au tour d'en parler. J'appelle ça pour moi une charrue avant les bœufs.
23:35 Il y a quelques temps, vous avez essayé d'organiser un rassemblement qui a malheureusement avorté. Quelles en étaient les raisons ?
23:43 Les raisons de ce rassemblement étaient de témoigner la volonté de Mgr Patrick Ibaba de voir les élections présidentielles de 2023 se passer dans le respect imposé par la façon d'organiser une élection en République gabonaise.
24:12 Dans respecter la loi électorale.
24:14 Alors, la loi électorale impose d'avoir un regard important sur l'organisation des élections.
24:29 Il émettait une inquiétude pour dire que si nous ne respectons pas ce que nous-mêmes avons mis en place, malheureusement nous allons repartir dans ce simple et éternel recommencement.
24:43 Où chacun devait toujours se perdre.
24:45 A partir de ce moment, le mouvement Alternance En Marche a saisi cette opportunité d'aller vers lui pour le lui reconnaître déjà.
24:53 Et de dire que non seulement on vient à vous reconnaître, mais nous voulons que vous-même vous venez participer comme vous l'avez fait en 1990 lors de l'avènement de la démocratie au Gabon.
25:04 Nous avons proposé que le clergé puisse jouer un rôle fondamental dans l'exercice des élections de 2023.
25:13 Vous n'avez pas eu le quid jus du ministère de l'Intérieur ?
25:16 Nous n'avons pas demandé parce que nous ne partions pas pour faire une marche. Non, ce n'était pas une marche.
25:23 Parce que c'est une marche qu'on peut demander.
25:27 Nous partions proposer un acte. Un acte que nous avons estimé être un acte pacifique.
25:39 Ce n'était pas un acte quelconque, c'était un acte pacifique. On avait simplement besoin de nous mettre sur l'esplanade de l'église Sainte-Marie.
25:50 Et après un moment, le monseigneur Patrick Ibaba devait sortir de ses appartements.
25:59 On lui disait que nous comptons sur vous pour voir avec le gouvernement comment vous pouvez faire intégrer les membres du clergé catholique.
26:12 Parce qu'après lui, nous devions aller vers le clergé protestant pour poser le même acte.
26:17 Alors, nous avons adressé une correspondance au ministre de l'Intérieur avec appliation au cabinet du monseigneur Patrick Ibaba,
26:31 au cabinet du clergé protestant qui se trouve d'ailleurs dans l'Auvendon.
26:37 En fait, on a envoyé toutes ces applications et on attendait simplement parce que ce n'était pas une demande.
26:46 C'était une information de l'enfant. Et ce que le ministre de l'Intérieur a fait, tout de suite, c'est d'interdire cet acte pacifique.
26:54 Donc le lendemain, nous nous sommes dit que si nous restions chez nous, ça va donner l'impression que nous n'étions pas déterminés et que nous n'étions même pas organisés.
27:03 Ce que nous avons fait, c'était tout simple. Nous sommes venus sur place pour que nous tenions un point au lieu,
27:16 donc à la montée, à la vallée Sainte-Marie, pour dire que nous avons bien voulu le faire, nous étions bien là, mais voilà la note qui nous freine.
27:27 Et là, ça fait tellement mal de savoir que le ministre de l'Intérieur, M. Lambert-Noël Mata, a l'ambition de multiplier les partis politiques
27:45 au mètre carré de l'occupation des Gabonais de l'espace de la Terre.
27:52 Parce que vous ne pouvez pas avoir 77 partis politiques avant cette élection, et dès qu'il y a concertation, pour démontrer qu'il y a eu beaucoup de partis politiques,
28:02 on se retrouvait à 100 et quelques partis. C'est grave. Donc lui, son problème aujourd'hui, ce n'est pas de voir la démocratie réelle se mettre en place,
28:13 son problème c'est de diviser les Gabonais. Parce que vous ne pouvez pas, vous nous dites, il faut que nous allions pour une candidature unique,
28:21 mais sachez déjà que le ministre de l'Intérieur, son ambition, c'est que les Gabonais soient complètement divisés.
28:27 Puisque tous les jours, il produit un nouveau parti politique. Parce que la réponse aurait été donnée simplement au ministre de l'Intérieur pour dire
28:34 "Bon, vous vous réclamez de quel bord ? Vous êtes de l'opposition ou de la majorité ?"
28:39 "Oh, je me réclame de la majorité." Mais elle est au PDG. "Bon, monsieur, vous êtes venu, vous voulez être de l'opposition, oui. Votre doctrine c'est quoi ?"
28:46 "Oh, moi, je me réclame de l'opposition parce que les choses sont mal gérées." "Ok, il y a un parti de l'opposition, allez-y, militez là-bas."
28:53 C'est aussi simple. Mais à chaque fois qu'un Gabonais cogne à la porte pour créer un parti politique, il lui donne la possibilité d'avoir un parti politique.
29:02 Mais après ça devient quoi ? Un marché de partis politiques.
29:05 Très bien. Alors, quel commentaire faites-vous de la possible candidature du chef d'État sortant Ali Bongo Ndimba ?
29:13 Bon, je vous remercie de me poser cette question parce que pour moi c'est la question fondamentale.
29:20 Canapé Rouge, merci pour dire simplement ceci.
29:24 M. Bongo Ali est membre d'une famille.
29:31 Même si aujourd'hui le président de la République est d'abord membre d'une famille.
29:39 Parce que le positionnement d'un homme commence à l'intérieur de sa famille.
29:46 Qu'est-ce que sa famille en pense ?
29:50 Aujourd'hui, nous savons que M. Ali Bongo ne voit plus sa famille.
29:54 Il n'a que la seule famille qui lui reste, la famille restreinte.
30:00 Donc, son épouse et ses enfants.
30:03 Alors, nous avons l'impression que Mme, la première dame, ne joue pas bien son rôle.
30:16 En tant que première dame, elle ne joue pas bien son rôle.
30:20 Voyant son mari dans cette situation, elle pouvait faire en sorte que ça s'arrête.
30:27 Rien que pour l'amour qu'elle lui doit.
30:31 Pour la fierté qu'elle lui doit.
30:35 Mais elle laisse M. Ali Bongo continuer à aller dans cette situation.
30:40 Est-ce que cette femme veut servir véritablement le Gabon ?
30:45 Ou elle a d'autres véléités ?
30:48 Vous savez, dans mes propos, je parle toujours de cher Gabonais d'origine et cher Gabonais d'adoption.
30:55 Nous savons que Mme Ali Bongo, Mme le Président, a des origines qui ne sont pas du Gabon.
31:07 Nous le savons tous.
31:10 Mais quand je vois cette situation, ça me donne envie de me réveiller.
31:18 Est-ce qu'elle est en phase avec le pays ? Est-ce qu'elle écoute les Gabonais ?
31:25 Est-ce qu'elle comprend les Gabonais ?
31:28 Est-ce qu'elle a une relation avec les parents de M. Ali Bongo ?
31:33 J'ai vu un document où les parents étaient au portail, mais malheureusement n'avaient pas été reçus.
31:38 Donc, elle peut faire à sa tête.
31:41 Mais sa tête a une relation avec le Maroc.
31:44 Et nous, nous n'avons jamais été les femmes des Marocains.
31:49 Il y a quelque temps, les Marocains avaient pour rôle de surveiller le Président de la République.
32:00 De jouer le rôle de garde-corps du Président de la République, M. Omar Bongo Ndima.
32:06 Aujourd'hui, le Maroc gère tout.
32:09 Même notre communication est tenue par les Marocains.
32:12 Alors, moi je dis, si Mme Ali Bongo veut être candidate à l'élection présidentielle,
32:21 à la place de son mari, qu'elle le fasse savoir.
32:25 Parce que nous sommes dans une situation où nous avons l'impression que nous sommes devenus prisonniers d'un système,
32:33 même que le système ne maîtrise plus.
32:37 Alors, je le dis à l'endroit de Mme Sylvia Bongo Ndima, qu'elle arrive à se ressaisir.
32:46 Parce que les acteurs que nous sommes, on risque de sortir de la politique pour faire autre chose.
32:54 Pour nous laisser rester en politique, il vaut mieux qu'ils se retiennent.
33:00 Le Maroc aujourd'hui gère pratiquement le Gabon.
33:05 Ils ont tout au Gabon.
33:08 Ils ont les banques, ils ont la communication, et j'en passe.
33:15 C'est bon comme ça.
33:17 Bongo savait là où les ranger.
33:19 Mais là, ils ne sont pas rangés.
33:22 Donc, cette situation de candidature de M. Ali Bongo Ndima, je pense, en un an et conscience,
33:29 qu'il va falloir que la famille Bongo s'assaille.
33:32 A l'occurrence, M. Jean Boniface a cédé.
33:36 Je le dis parce que je suis sobre comme un glaçon.
33:40 C'est des gens que j'aime.
33:42 C'est des Gabonais.
33:44 Qu'ils ne se fassent pas rouler dans la farine.
33:47 Voilà ce que j'ai à dire sur la situation de la candidature de M. Ali Bongo Ndima.
33:52 Très bien.
33:54 Nous arrivons au terme de cette interview.
33:57 Est-ce que vous avez un mot de fin ?
33:59 Je vais prendre le droit de ceux et celles qui nous ont regardés.
34:03 Chers Gabonais d'origine, chers Gabonais d'adoption,
34:10 je parle au nom de la Concorde qui dit ceci.
34:15 Méfiez-vous des perfides trompeurs qui disent ci,
34:22 la peur.
34:27 N'ayez pas peur. Réveillez-vous.
34:31 Il est temps de mettre un barrage à cet espèce d'esprit de clownage.
34:40 Parce qu'aujourd'hui, les Gabonais, ce sont des clowns.
34:46 Réveillez-vous.
34:49 Sortez de l'abstrait.
34:54 Soyez conséquents.
34:56 Nous avons besoin d'un pays libre.
35:00 Je vous remercie.
35:02 C'est nous qui vous remercions.
35:05 Sous-titrage FR : VNero14
35:09 *Musique*