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Lundi 5 juin 2023, SMART IMPACT reçoit Clotilde du Fretay (secrétaire générale, AXA Prévention) , Sébastien Martin (président, Intercommunalités France) et Louis Duperry (président, Amperus)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Heureux de vous retrouver pour une nouvelle
00:11 semaine de Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et
00:14 sociétale de notre économie. Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Clotilde
00:19 Dufretel, la secrétaire générale d'AXA Prévention. On parlera des risques
00:23 climatiques qui concernent les deux tiers des communes françaises et de la
00:27 plateforme Ma Commune en Action, mise en place pour accompagner les élus dans
00:30 leur stratégie climat et biodiversité. C'est un zoom sur l'industrie verte que
00:36 je vous propose ensuite avec Sébastien Martin, le président d'Intercommunalité
00:40 de France. On détaillera les leviers de la réindustrialisation et le rôle des
00:44 territoires, notamment en matière de fonciers économiques et de formation au
00:48 métier de demain. Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up
00:52 éco-responsables, vous découvrirez Amperus et ses recharges électriques en
00:57 copropriété. Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est
01:01 parti !
01:02 L'invité de ce Smart Impact, c'est donc Clotilde Dufretel. Bonjour.
01:12 Bonjour Thomas Hugues.
01:13 Bienvenue. Vous êtes la secrétaire générale d'AXA Prévention. C'est une
01:18 association qui organise des campagnes de prévention. On va évidemment en parler.
01:22 Vous lancez une plateforme à destination notamment des élus locaux qui s'appellent
01:26 "Ma Commune en Action" pour les aider à anticiper les risques climatiques, à
01:30 intégrer finalement ces enjeux de transition écologique à leurs décisions.
01:34 D'abord, un mot d'AXA Prévention. Je le disais, association déjà suivie par, je
01:40 crois, les campagnes "50 millions de Français", c'est ça ?
01:42 Oui.
01:43 C'est quoi votre objectif ?
01:44 Nous sensibilisons chaque année 50 millions de Français au bon comportement.
01:48 Ça c'est grâce à nos campagnes de prévention, notamment à la télévision, au cinéma.
01:53 On a un modèle assez unique en France et dans l'assurance, c'est que notre groupe
01:59 a fait le choix, un choix associatif d'intérêt général pour faire de la prévention des
02:04 risques. Alors nous oeuvrons depuis 30 ans pour les bons comportements sur les
02:10 risques du quotidien, les grands risques du quotidien des Français, que sont la route,
02:14 la santé, le risque climatique et également le numérique.
02:18 Le risque climatique, c'est le dernier risque qui est apparu finalement dans ces
02:22 campagnes de prévention ?
02:23 Alors oui, en filigrame bien évidemment, c'est un risque qu'on avait adressé déjà
02:27 depuis plusieurs années, mais ça fait maintenant deux ans qu'on s'y dédie vraiment
02:32 pleinement. D'abord auprès du grand public et maintenant auprès des petites
02:37 communes qui sont pour nous en fait les plus vulnérables par rapport au changement
02:41 climatique.
02:42 Si on prend, avant de parler de cette plateforme, Ma Commune en Action, quelle sorte
02:46 de campagne vous proposez en ce moment par exemple ?
02:50 Eh bien, vous avez peut-être eu l'occasion de voir au cinéma notre film de sensibilisation
02:56 sur les maladies cardiovasculaires des femmes, un film qui s'appelle "Mon coeur"
03:01 qui a été réalisé par...
03:02 Très beau d'ailleurs, très bien réussi.
03:03 Exactement, par Safi Nebou et qui alerte l'entourage des femmes sur l'importance
03:08 de prendre soin de soi et que les femmes aient plus de temps pour aller chez le médecin
03:13 et pour avoir un suivi de leur coeur.
03:17 Et pas forcément toujours tout porter sur elles et qu'on s'occupe nous aussi de nos
03:22 soeurs, de nos mères et de nos femmes.
03:25 La plateforme Ma Commune en Action, dites-nous tous c'est quoi exactement ? C'était quoi
03:29 déjà le principe ? Pourquoi vous avez décidé de le lancer et de travailler sur ce projet ?
03:34 C'est un an de travail Ma Commune en Action, c'est un an de travail avec notre filiale,
03:39 notre entité soeur, AXA Climate, qui travaille sur le risque environnemental.
03:43 Et qu'on a reçu plusieurs fois ici.
03:45 Exactement, Antoine Denoy est venu vous voir, on a travaillé aussi avec The Shift Project,
03:49 on a travaillé avec les équipes de la sécurité civile du ministère de l'Intérieur.
03:53 Donc un an de travail pour donner aux communes les moyens d'atténuer leur impact sur le
04:01 climat, mais aussi de s'adapter au changement climatique.
04:04 C'est quoi le constat de départ déjà ?
04:06 Le constat de départ, c'est celui aussi que porte notre ministre Christophe Béchut
04:12 sur le changement climatique.
04:14 On est un pays vulnérable, on est déjà à +1,7 degré.
04:19 Si on continue sur cette trajectoire, on sera à +4 à horizon 2100.
04:25 Donc on a tous un rôle à jouer, c'est un peu comme la légende amérindienne du colibri,
04:31 avec cette goutte d'eau qu'il va apporter sur l'incendie, il est temps que chacun de nous agisse.
04:37 Donc en 2021, sur cette envie d'agir, on avait interrogé les français,
04:42 on leur avait demandé quelle était leur perception du risque climatique.
04:46 Et à 85% d'entre eux, ils nous avaient dit "mais moi j'ai envie d'agir, mais je ne sais pas comment agir".
04:51 Donc on avait déjà écrit un guide, un guide climat "comprendre et agir"
04:55 qu'on a déjà distribué à 30 000 exemplaires, je vous en donnerai un.
05:01 Qu'on a déjà distribué à 30 000 exemplaires grâce à nos agents généraux partout en France.
05:07 Et il a été déjà téléchargé 210 000 fois.
05:10 Donc ça c'est à destination de tout le monde, les particuliers, le grand public ?
05:14 On y trouve quoi ? On y trouve des gestes du quotidien ?
05:17 On y trouve des bons conseils, des bonnes pratiques à partager ?
05:20 On est parti du constat, on a regardé tout ce qui était fait.
05:23 Donc il y avait beaucoup de choses qui étaient faites sur les éco-gestes,
05:26 et beaucoup de choses qui étaient faites, mais de façon assez scientifique,
05:30 sur les constats du changement climatique.
05:33 Et on s'est dit "il faut vulgariser les constats scientifiques
05:36 pour que tout le monde puisse bien comprendre, tout le monde n'est pas ingénieur,
05:39 et aussi mettre une gradation dans les gestes du quotidien
05:44 qui peuvent avoir un impact positif sur le climat".
05:47 Donc c'est un guide "comprendre et agir".
05:50 Dans les éco-gestes, puis on reviendra aux communes,
05:52 vous êtes venue avec... c'est un tout petit objet,
05:54 mais regardez bien, si vous n'avez pas ça chez vous,
05:56 franchement ça ne coûte pas cher et c'est ultra utile.
06:00 Voilà, c'est un mousseur d'eau.
06:02 Mettez-le assez haut qu'on le voit.
06:03 C'est un mousseur d'eau, c'est un dispositif hydroéconome.
06:06 Toutes les nouvelles robinetteries en sont normalement équipées,
06:10 mais si vous n'en avez pas, regardez bien votre robinetterie.
06:14 C'est standard, il suffit de le visser et c'est 50% d'économie d'eau.
06:20 Donc dans la période de sécheresse dans laquelle on rentre,
06:23 c'est vraiment un bon moyen de faire sa petite action.
06:27 Exactement, d'être le colibri finalement des enjeux de sobriété
06:31 en matière d'eau cet été et malheureusement,
06:34 parce qu'on s'y prépare les étés suivants.
06:37 Je reviens aux élus locaux.
06:39 Ce programme, cette plateforme, la Commune en Action,
06:43 ça s'adresse d'abord aux élus de petites communes.
06:46 Enfin, petites communes, j'entends de 5, 6, 7 jusqu'à 10 000 habitants, c'est ça ?
06:50 Oui, les communes qu'on a voulu le plus aider, c'est les plus vulnérables.
06:55 Les maires de petites communes manquent de temps,
06:58 en tout cas c'est ce qu'on a identifié en discutant avec eux.
07:01 Ils manquent de temps, ils manquent de ressources et ils manquent aussi d'argent.
07:04 Donc on a créé cette plateforme particulièrement pour eux,
07:07 pour qu'ils puissent déjà se former.
07:09 On a créé avec justement les équipes d'Axa Climate,
07:12 une école du climat pour les maires,
07:15 une école qui guide en 10 chapitres sur l'atténuation
07:18 et sur l'adaptation en risque climatique.
07:21 Après on a travaillé aussi, notre deuxième pilier,
07:24 il y a la formation, notre deuxième pilier c'est l'anticipation des risques.
07:28 Sur les maires de petites communes, sur les épaules des maires de petites communes,
07:32 pèse l'obligation, quand vous êtes exposé à un risque naturel,
07:36 de faire ce qu'on appelle un plan communal de sauvegarde.
07:39 Un plan communal de sauvegarde, c'est un document d'anticipation
07:43 que vous allez faire, c'est 30 pages à rédiger, ce n'est pas rien,
07:47 c'est assez colossal comme travail,
07:49 mais il faut tout préparer en cas de catastrophe naturelle.
07:52 Il faut avoir une liste précise des vulnérabilités,
07:56 il faut avoir des procédures, il faut avoir une sorte de commandement.
08:00 C'est là où on a voulu aider les maires de petites communes
08:03 à remplir cette obligation réglementaire du plan communal de sauvegarde.
08:08 Et ça on l'a travaillé main dans la main avec les équipes de la sécurité civile
08:12 pour vraiment digitaliser cette obligation réglementaire
08:16 et la rendre plus facile pour les maires de petites communes.
08:19 On imagine ce que ça peut représenter pour le maire qui est souvent bénévole
08:23 d'une toute petite commune qui n'a évidemment pas d'administration,
08:27 personne pour l'aider, ou très peu de gens pour l'aider à faire ça.
08:30 Et ça concerne, on l'a évoqué, deux tiers des 36 000 communes françaises.
08:34 Il y a deux communes françaises sur trois exposées à au moins un risque naturel.
08:39 Quand on dit un risque naturel, la liste je pense qu'on l'a tous en tête,
08:43 c'est quoi, inondations, sécheresses ?
08:45 Inondations, glissements de terrain, oui il y a énormément de...
08:51 Sécheresses, incendies j'imagine.
08:53 Incendies, et puis il n'y a pas que les risques naturels,
08:55 il y a aussi les risques majeurs, les risques technologiques, industriels.
08:58 Donc ce plan de sauvegarde, c'est vraiment le mode opératoire du maire
09:03 qui va se retrouver en fait directeur des opérations.
09:06 Ce sera le premier maillon de la chaîne de secours quand un événement va arriver.
09:10 Il y a aussi un onglet de partage de bonnes pratiques, c'est ça, sur la plateforme.
09:16 Vous avez des exemples de bonnes pratiques existants
09:20 et que grâce à cette plateforme on va diffuser au plus grand nombre ?
09:23 On a fait notre première immersion dans le Calvados,
09:28 et particulièrement en Normandie.
09:31 On a rencontré des maires là-bas, et notamment un ingénieur
09:35 qui s'appelle Ulysse Blo, qui travaille beaucoup
09:38 sur le partage de bonnes pratiques entre maires.
09:42 Un autre maire regardera toujours ce que fait un autre maire
09:46 et ses bonnes pratiques, elles feront boule de neige.
09:48 C'est un peu la même chose entre chefs d'entreprise,
09:50 c'est un comportement qu'on voit souvent ici.
09:53 Exactement, on a confiance dans son homologue.
09:55 Et donc là, dans cette partie-là, outre la formation, l'anticipation,
10:00 on a vraiment voulu créer aussi une section de partage
10:03 où on fait remonter toutes les bonnes pratiques de ces maires de Normandie
10:07 qui sont réplicables partout sur le territoire.
10:10 Là j'ai un exemple, c'est à Saint-Honorine dans l'Orne,
10:13 où ils sont très investis sur la gestion de l'eau.
10:17 Ils vont remplacer par exemple toutes leurs plantes dans les jardins,
10:21 parce qu'on aime beaucoup dans les petites villes avoir des jardins fleuris,
10:25 d'avoir des plantes vivaces.
10:27 Des plantes vivaces, ça permet d'avoir des plantes
10:31 qui nécessitent beaucoup moins d'arrosage,
10:34 donc automatiquement, en termes de période de sécheresse,
10:37 vous n'avez pas besoin de les arroser.
10:39 Le traitement des eaux usées également, ils sont en train de voir
10:42 comment retraiter leurs eaux usées en phytoépuration,
10:46 avec des plantes, tout simplement.
10:48 Voilà, deux exemples de bonnes pratiques dans le Calvados
10:51 qui peuvent se diffuser un peu partout en France.
10:53 Merci beaucoup Clotilde Dufretta, à bientôt sur Bismarck.
10:56 Il y a donc cette plateforme "Ma Commune en Action",
10:59 vous pouvez évidemment y aller, tout de suite c'est notre Zoom
11:03 et on va continuer de parler de l'action des communes,
11:05 puisqu'on sera avec les intercommunalités,
11:09 on va parler réindustrialisation verte, forcément.
11:13 C'est donc le Zoom de ce Smart Impact,
11:22 on parle de l'industrie verte avec Sébastien Martin,
11:26 le président d'Intercommunalités de France,
11:28 qui est avec nous en duplex.
11:30 Bonjour, bienvenue, vous êtes également le président du Grand Chalon
11:34 et le premier vice-président du département de Saône-et-Loire.
11:37 Peut-être quelques mots de présentation des intercommunalités,
11:40 ça représente combien de communes, vous représentez combien de communes en France ?
11:44 On représente toutes les communes aujourd'hui,
11:47 il n'y a pas une commune en France qui ne soit pas dans une intercommunalité.
11:51 Il y a 1254 intercommunalités qui regroupent
11:55 les à peu plus de 35 000 communes de notre territoire.
11:58 Donc chaque Français vit dans une intercommunalité
12:02 et notre association les regroupe de la communauté de communes
12:06 jusqu'à la plus grande métropole.
12:08 Et donc on va parler ensemble de réindustrialisation,
12:12 quel rôle les intercommunalités, plus généralement les territoires,
12:16 jouent dans cette réindustrialisation ?
12:19 Un rôle majeur, d'abord parce que la loi a donné aux intercommunalités
12:25 la compétence du développement économique.
12:27 Les communes aujourd'hui n'ont plus cette compétence,
12:31 les départements n'ont plus cette compétence,
12:33 elle est partagée entre les régions et les intercommunalités.
12:37 Et nous plus particulièrement sur toutes les questions foncières
12:41 et d'accompagnement des entreprises.
12:43 Donc il ne peut pas y avoir d'implantation d'entreprise
12:47 s'il n'y a pas eu une intercommunalité qui propose du foncier à une entreprise
12:52 et qui propose son accompagnement pour la réussite de son projet.
12:56 Donc on a un rôle fondamental, je crois, dans la réussite
13:00 à la fois de la réindustrialisation et du développement aussi des entreprises
13:04 qui sont déjà présentes sur nos territoires.
13:06 Oui, avec un enjeu financier, enfin de passage à l'échelle,
13:10 quand on parle d'industrie, forcément il y a des investissements lourds,
13:13 donc ça se joue à la dimension d'une intercommunalité, il y a cette idée aussi ?
13:18 Il y a l'idée aussi de se dire que l'enjeu du développement économique
13:22 il est tellement fort qu'on ne peut pas avoir sur un territoire
13:26 une espèce de concurrence entre les communes, entre elles si vous voulez.
13:31 On ne peut pas avoir qu'on se trouve d'un côté ou de l'autre de la rivière,
13:35 de la saune chez moi par exemple, une espèce de concurrence fiscale
13:39 entre deux communes pour être le plus fort, pour attirer l'entreprise.
13:42 Et à l'époque, il y a maintenant plus d'une vingtaine d'années,
13:45 le législateur c'est ce qu'il a souhaité, il a souhaité qu'on soit en capacité
13:49 d'une part de sortir de concurrence un peu stérile
13:52 et d'autre part aussi en se regroupant, comme vous le dites,
13:55 d'avoir de vrais moyens d'agir pour faire du développement économique
14:00 sur les territoires, pour faire la promotion de nos territoires,
14:03 pour avoir les leviers financiers, pour pouvoir aménager des zones
14:08 d'activité économique. Je vous donne un exemple très simple.
14:12 Chez moi, quand Kodak est parti, Kodak était présent sur cinq communes différentes.
14:18 La zone était tellement grande qu'elle était sur cinq communes différentes.
14:21 On a réussi à dépasser cette épreuve parce qu'il y avait l'intercommunauté,
14:28 parce qu'il y avait un interlocuteur unique et qu'on a su mobiliser
14:31 tout le monde pour y arriver. L'union fait la force.
14:34 Mais on le voit, il n'y a peut-être pas de concurrence entre les communes
14:37 grâce à ce système, il peut y avoir des concurrences entre les territoires quand même.
14:41 Ça pourrait être le plus séduisant possible, le plus attractif possible
14:44 pour un projet et notamment en matière d'industrie verte,
14:49 on voit qu'il y a une concurrence entre les États. Il y a cette loi,
14:52 l'IRA, l'Inflation Reduction Act, qui a été votée à Miut aux États-Unis
14:57 avec des subventions. Il y a le prix de l'énergie aux États-Unis,
15:00 mais il y a des subventions qui sont telles qu'on voit déjà des grands groupes
15:03 européens qui ont déplacé leur projet, notamment Gigafactory, vers les États-Unis.
15:10 Est-ce que vous pensez que la France, et même au-delà, l'Europe,
15:13 est armée ? Les premières réponses, est-ce qu'elles vous semblent
15:15 à la hauteur de l'enjeu ?
15:17 D'abord, la France avait un petit peu anticipé, parce que vous savez
15:20 qu'il y a un plan qui s'appelle France 2030, qui mobilise 53 milliards d'euros
15:27 pour accompagner le développement, notamment technologique,
15:31 des entreprises industrielles françaises.
15:34 Ça, c'était un premier élément de réponse. Aujourd'hui, il y a une vraie discussion
15:38 qui est menée au niveau européen pour assouplir ce qu'on appelle
15:42 le régime des aides aux entreprises, et qui me semble indispensable,
15:47 parce qu'effectivement, l'économie, aujourd'hui, c'est plus que de la concurrence,
15:51 c'est parfois un peu une guerre économique, et quand on est dans une situation
15:55 de guerre économique, il faut que la puissance publique soit en capacité
15:59 de répondre face aux États-Unis, face à l'Asie aussi, et donc on attend
16:07 impatiemment les résultats de ces discussions entre États au niveau européen,
16:13 mais je crois, comme vous le dites, qu'il va falloir sans doute un peu passer
16:16 la surmultiplier. Maintenant, il n'y a pas dans des décisions stratégiques
16:20 d'investissement d'entreprise qui partent pour 20 ans, 30 ans sur un territoire
16:26 que des choix d'opportunités financières à un moment ou un autre.
16:31 Ça compte, il ne faut pas le nier, mais ce n'est pas suffisant.
16:34 On va aussi avoir besoin de la qualité de la main-d'œuvre, on va aussi avoir
16:37 besoin de la qualité des infrastructures, et sur ces sujets-là, la France,
16:41 et le continent européen, mais plus particulièrement la France,
16:44 a de sacrés arguments à faire valoir, notamment par rapport aux États-Unis.
16:47 Je pense que je n'ai pas besoin de vous faire de dessin sur la qualité
16:50 des infrastructures publiques aux États-Unis et sur la qualité des infrastructures
16:53 publiques que l'on peut trouver en France.
16:55 – Mais alors, il y a quand même des freins, et on va peut-être développer
16:59 autour de deux freins potentiels, il y a d'abord le manque de foncier économique.
17:04 Comment vous l'appréhendez ça ?
17:07 – C'est vrai que c'est un vrai sujet aujourd'hui, en plus la France est engagée
17:12 dans ce qu'on appelle le principe de zéro artificialisation nette,
17:15 parce qu'on a beaucoup, beaucoup consommé de foncier par le passé.
17:19 Nous nous plaidons pour dire, j'ai vu que d'ailleurs Bruno Le Maire
17:22 reprenait cette idée, que artificialiser des sols pour réindustrialiser notre pays,
17:28 ce n'est quand même pas la même chose qu'artificialiser les sols
17:32 pour mettre un énième centre commercial.
17:35 Et nous nous demandons à ce qu'il y ait des différences qui soient faites.
17:39 Qu'il y ait par exemple des critères de pondération,
17:42 que quand on artificialise un hectare de l'industrie,
17:47 finalement ça pourrait compter pour 0,5, alors que quand on artificialise un hectare
17:51 pour un centre commercial ou un énième lotissement,
17:54 et bien que cette fois-ci, que ça compte pour un hectare cinq par exemple.
17:58 Parce que l'enjeu de la réindustrialisation, il va avec celui de la transition écologique.
18:03 Moins nous produirons de choses qui sont faites à l'autre bout du monde,
18:07 selon des règles environnementales qui sont moins exigeantes que celles que nous trouvons ici,
18:12 qui par ailleurs ensuite nécessitent des frais de transport,
18:15 et surtout des transports qui sont loin d'être décarbonés,
18:18 et bien moins nous ferons ça, plus nous participerons aussi à la transition écologique.
18:23 Donc la réindustrialisation…
18:24 Sébastien Martin, pardon de vous interrompre, j'entends cet argument,
18:27 mais ça dépend quand même de l'industrie qu'on réinstalle.
18:30 Si c'est de l'industrie carbonée ou ultra-carbonée, ça n'a pas de sens.
18:33 Oui, mais la France justement s'est engagée aussi dans une stratégie de décarbonation de son industrie,
18:40 de décarbonation de ses sources de production d'énergie pour l'industrie.
18:47 On connaît plein d'exemples aujourd'hui.
18:49 Alors il y a les 50 plus gros sites industriels qui ont été réunis à l'Élysée pour ça,
18:54 parce qu'on considère que si on agit déjà sur ces 50 plus gros sites,
18:57 on aura fait énormément du travail, sur par exemple Dunkerque,
19:01 où aujourd'hui on est en train de passer du gaz à l'hydrogène comme source d'énergie.
19:06 Il y a des territoires, des communautés de communes parfois pas très importantes,
19:10 qui mettent en place des centrales photovoltaïques,
19:13 des énergies vertes à disposition de leurs entreprises.
19:17 Il y a beaucoup d'initiatives qui sont prises en la matière
19:20 et avec une trajectoire de décarbonation de notre industrie,
19:24 qui aujourd'hui est engagée en France.
19:27 Donc je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites,
19:31 mais je crois qu'il y a une vraie stratégie aujourd'hui qui est engagée en la matière.
19:34 Mais en tout cas, il faudra peut-être aussi, parce que vous parlez de conditions,
19:39 c'est-à-dire sur cette zéro artificialisation nette,
19:43 il faut aussi bien regarder quel est le projet.
19:45 Je suis d'accord là-dessus, je pense.
19:47 L'autre frein, et je sais que vous menez une action là-dessus,
19:49 vous avez parlé de l'attractivité des territoires et notamment de la qualité de la main d'œuvre.
19:53 La difficulté, c'est qu'il y a énormément de secteurs
19:56 qui ont du mal à trouver de la main d'œuvre aujourd'hui.
20:00 Vous proposez de créer des académies de formation, c'est ça, en quelque sorte, dans les territoires ?
20:05 Oui, on garde de la souplesse.
20:07 L'académie, ce n'est pas une énième administration.
20:10 L'idée de l'académie industrielle, c'est d'arriver à réunir sous une même bannière
20:15 des organismes de formation, des établissements d'enseignement supérieur,
20:20 des grandes écoles, pour pouvoir proposer un parcours de formation et d'enseignement supérieur,
20:27 c'est-à-dire de Bac -3 jusqu'à Bac +5,
20:31 qui soit dans le territoire et qui soit en adéquation avec les filières de formation dont nous avons besoin.
20:38 Je prends un exemple.
20:40 Moi, je suis un territoire où j'ai Framatome, marqué par le nucléaire, la mécanique, la métallurgie.
20:46 Ce ne sont pas exactement les mêmes besoins que l'ouest de la France,
20:50 qui va être plus marqué par des industries agroalimentaires, par exemple.
20:54 Cette idée d'académie, c'est beaucoup de souplesse.
20:57 On met autour de la table les acteurs de la formation,
20:59 on construit des parcours de formation qui font intervenir différents acteurs.
21:03 Ça peut être une organisation professionnelle, ça peut être l'université, ça peut être une grande école.
21:07 Et surtout, on propose à un jeune qui vient sur notre territoire une vraie filière globale.
21:12 On souffre dans notre pays d'avoir trop de filières à tiroir.
21:17 On va faire le Bac +2 ici, mais après, il faut partir dans la grande ville et puis après, il faut aller ailleurs.
21:21 Non, là, il faut rapprocher le territoire et l'enseignement supérieur et la formation pour créer les synergies.
21:27 Et en plus, l'industrie de demain va être plus technologique, plus verte, plus décarbonée.
21:32 Donc, on a besoin de plus de matière grise et de rapprocher ce qui permet de valoriser cette matière grise des territoires
21:39 pour accompagner le mouvement qui est engagé en France.
21:41 Pour réduire, évidemment, cette attractivité des grandes villes, des grandes métropoles,
21:46 je crois que les deux tiers des étudiants sont aujourd'hui concentrés dans les 22 plus grandes villes françaises.
21:52 Merci beaucoup Sébastien, Martin et à bientôt sur BeSmart.
21:56 On passe tout de suite à Smart Ideas, une start-up en pleine lumière, comme tous les jours.
22:00 [Musique]
22:06 Smart Ideas, c'est notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables.
22:10 J'accueille tout de suite Louis Dupéry. Bonjour.
22:13 Bonjour.
22:14 Bienvenue. Vous êtes le président d'En Pérus, société créée par des anciens de Direct Energy.
22:19 C'est ça, septembre 2021. Vous êtes combien de cofondateurs ?
22:22 On est quatre cofondateurs.
22:23 Quatre cofondateurs. C'était quoi l'idée de départ ? Racontez-moi.
22:25 L'idée de départ, ça part d'un constat simple, c'est qu'un Français sur deux habite en copropriété.
22:30 C'est compliqué aujourd'hui d'avoir une solution.
22:34 Seulement 5% des copropriétés ont une solution de recharge à domicile.
22:38 Et donc, partant de ce constat, on a voulu apporter une solution claire et simple
22:43 pour faciliter et démocratiser l'accès à la recharge.
22:45 Alors, démocratiser l'accès aux recharges électriques, évidemment pour les véhicules électriques, ça passe par quoi ?
22:51 Peut-être d'abord par le prix ? C'est ça le premier constat ?
22:53 Absolument. Par deux points. Le prix, avant tout le prix, et la simplicité et la facilité d'installation.
22:58 Et donc, en fait, un chiffre qui résume un petit peu notre positionnement et notre promesse,
23:03 avec Amperus, vous pouvez vous recharger pour 100 km d'autonomie pour moins de 2,50 euros.
23:08 Pourquoi ? Parce que nous sommes convaincus qu'il faut un prix significativement et durablement plus bas que l'essence
23:15 pour faciliter le passage à l'électrique auprès de nos concitoyens.
23:18 Donc, moins de 2,50 euros pour 100 km d'autonomie.
23:22 C'est ce que vous voulez dire. Mais en quoi votre solution permet de faire baisser ce prix par rapport à d'autres solutions de recharge électrique ?
23:29 Tout à fait. Alors, premier élément, notre expertise et notre connaissance du marché de l'énergie, du marché de l'électricité.
23:35 Nous pilotons nos bornes. Nos bornes sont connectées. Nous les pilotons et donc nous adaptons la charge en fonction du besoin de chaque consommateur
23:43 pour que celui-ci puisse se recharger au meilleur prix, principalement la nuit.
23:48 Et donc ça, c'est notre premier fondamental. Notre deuxième fondamental, c'est que nous facilitons l'installation dans les copropriétés.
23:56 Donc pour ça, nous sommes adossés aux organismes publics ou parapublics qui sont en soutien de la mobilité électrique,
24:02 que sont le programme ADVENIR, piloté par Laver France et Logivolt, la filiale de la Caisse des dépôts et consignations.
24:08 Et donc ça, concrètement, pour la copropriété, l'installation ne coûte rien. Seuls ceux qui veulent une borne s'équipent et payent leur installation.
24:16 D'accord. Et alors vous, votre modèle économique, il repose sur quoi ? Parce que le coût d'une installation, c'est quand même un investissement relativement important.
24:23 Tout à fait. Alors notre modèle économique, il est très simple. Nous nous apportons une solution, un service de confort.
24:28 Notre objectif, c'est que nos consommateurs n'aient pas à se soucier de la flambée des prix de l'électricité, surtout en ce moment.
24:35 Et donc on a une offre en trois points. Une borne à un prix fixe de 799 euros net des aides.
24:43 Il y a beaucoup d'aides et on aide nos consommateurs à aller chercher, à faire les démarches, etc. Nous les avançons également, ces aides.
24:54 Un abonnement, un abonnement de 4,90 la première année et ensuite de 14,90 par mois, qui donne accès à un service avec une assistance 24/24,
25:04 qui donne un service continu de la recharge. On gère également l'énergie au sein de la copropriété via cet abonnement.
25:12 Et puis ensuite, un prix de l'électricité, une tarification au réel. Vous ne payez que ce que vous consommez et un prix qui s'adapte à vos usages.
25:20 Si vous êtes un petit rouleur, on a un prix jour/nuit, toute la journée, le même de 24 centimes du kWh.
25:27 Si vous êtes un grand rouleur, vous pouvez souscrire à l'option grand rouleur. Dans ce cas-là, vous bénéficiez du tarif de 16 centimes la nuit.
25:35 C'est l'équivalent du tarif heure creuse EDF, qui est aujourd'hui protégé notamment par le bouclier tarif.
25:40 Donc c'est vraiment plus rentable pour les clients de recharger la nuit. C'est un principe de base au-delà de votre offre ?
25:46 C'est un principe de base. En fait, la nuit, on a plus le temps de se recharger. On a toute la nuit pour se recharger.
25:51 On a plus de temps et de flexibilité pour se recharger.
25:55 Et on sollicite moins le réseau aussi ?
25:57 Exactement. C'est évidemment la solution la plus écologique. On n'a pas à se recharger en un quart d'heure ou en une demi-heure sur une voie rapide
26:04 qui sollicite beaucoup les appels de puissance du réseau. Nous, nous faisons ça tranquillement la nuit.
26:10 Ce qui permet au réseau, à la planète, puisqu'il y a quand même une notion écologique derrière tout ça, et au consommateur par son prix, de s'y retrouver.
26:18 Vous parliez des fluctuations du marché de l'énergie. L'écart entre un plein d'un modèle thermique et d'une voiture électrique, il s'est quand même réduit depuis quelques mois ?
26:28 Alors, tout dépend comment on va gérer justement les écarts.
26:31 Si on n'a pas la solution en Pérus ?
26:32 Exactement. Peut-être pour donner quelques chiffres. Un plein d'essence, si on regarde toujours la base 100 km, on est plutôt entre 12 et 15 euros pour 100 km.
26:40 D'accord.
26:41 Un plein très rapide sur l'autoroute, même s'il y a eu beaucoup d'efforts de pas mal de nos confrères sur le prix, on est à 50% du prix du plein de l'essence.
26:51 Donc deux fois moins cher.
26:53 Le plein à domicile la nuit, tranquillement, comme on l'a dit jusqu'ici, on est jusqu'à six fois moins cher que le prix du plein essence.
27:01 Toujours pour 100 km.
27:02 Donc voilà, nous c'est notre conviction, c'est qu'il faut qu'on ait un prix significativement moins cher, donc six fois moins cher que l'essence et durablement.
27:10 Et donc nous, nous garantissons que nos prix seront toujours alignés à celui du tarif.
27:14 Comment vous le faites ça ?
27:15 Heureuse EDF.
27:16 Comment vous tenez ce tirant ?
27:17 C'est un secret de fabrication.
27:18 Dans le principe ?
27:21 Dans le principe, par notre connaissance du marché de l'énergie et par notre capacité à piloter nos bandes.
27:25 Nos bandes sont connectées, ce n'est pas juste une prise.
27:27 C'est une bande connectée avec toute l'intelligence qui va dedans, avec un système d'information que nous avons fait.
27:31 Et qui nous permet d'adapter la recharge aux bonnes heures.
27:35 Il y a des heures la nuit où même la recharge peut être gratuite, voire on peut même être trémunéré à ce moment là.
27:41 Et donc c'est grâce à ça que nous pouvons promettre cette offre.
27:45 L'offre, elle vient d'être proposée, c'est ça ?
27:47 Alors, on existe depuis deux ans.
27:49 L'offre, elle a évolué il y a quelques mois, notamment puisqu'on a été référencé, on est accrédité maintenant auprès de Logivote,
27:58 la filiale de la Caisse des dépôts et de la construction dont je parlais tout à l'heure.
28:01 Et qui permet d'amplifier et de proposer cette offre au plus grand nombre de copropriétés.
28:06 Merci beaucoup Louis Dupéry et bon vent à Empérus.
28:10 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:12 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:14 A demain.
28:16 [Musique]

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