Louis Bertignac, chanteur et guitariste

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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcript
00:00 - Louis Bertignac qui est votre invité jusqu'à 11h Philippe Bordel.
00:03 - Bonjour Louis Bertignac. - Bonjour.
00:05 - Musicien, chanteur, grand guitariste devant l'éternel avec Kijelin,
00:08 mais surtout Téléphone, groupe mythique français qui n'existait que 10 ans,
00:10 c'était de 76 à 86 mais dont on parle encore.
00:13 Désormais carrière solo, la nouvelle génération vous connaît,
00:16 même la génération d'après parce que vous étiez juré dans The Voice,
00:19 puis ensuite The Voice Kids.
00:21 On le sait moins, c'est vous qui aviez réalisé le premier album de Carla Bruni.
00:24 Quelqu'un m'a dit, plus de 2 millions d'albums vendus,
00:26 il y a aussi eu les Insu, alias Téléphone mais sans Corrine.
00:29 À la basse avec Aubert et Colin K, vos complices.
00:31 Votre actualité c'est ce nouvel album, il s'appelle "Dans le film de ma vie".
00:35 On va entendre tout à l'heure la chanson "Aller vite" en entier.
00:39 C'est quoi l'idée de cet album ? C'est un bilan ?
00:41 Dans le film de ma vie ça sonne comme un bilan.
00:42 - Le titre de l'album, ouais.
00:44 Mais l'album, pas spécialement.
00:47 C'est un album, ça représente un peu tout ce qui s'est passé depuis 4 ans dans ma vie.
00:52 Donc ça parle de moi évidemment, mais ça parle aussi des choses qui m'entourent.
00:56 - Alors puisque vous commencez par ça, je vais vous suivre.
00:59 Il y a ce titre, "Le film de ma vie", qui donne son titre à l'album "Dans le film de ma vie".
01:03 Il y a un très très beau clip avec des images super 8, des vidéos perso,
01:07 des images inédites de téléphone et de vous, de votre femme, du jeune fiston.
01:11 Vous l'avez fait à la maison et en même temps ça vous raconte.
01:14 - Ouais c'est ça, je l'ai fait à la maison parce que j'ai retrouvé des cassettes VHS.
01:20 Non pas VHS, pire que ça, des super 8.
01:23 Et je ne les avais pas vues depuis que j'étais gosse.
01:28 C'est une caméra que mon père m'avait offerte quand j'avais 10 ans.
01:32 Et donc j'ai filmé plein de trucs, même je les gardais à l'époque de téléphone, etc.
01:37 Et j'avais jamais regardé, donc étant donné que j'avais cette chanson,
01:42 je me suis dit "bon je vais voir à tout hasard ce qu'il y a dans ces films".
01:46 Je me suis acheté un petit projecteur pas cher sur Le Bon Coin,
01:50 vraiment un truc genre à 50 balles,
01:52 pour voir, et en fait il y avait de quoi faire le clip.
01:57 Et donc voilà, ensuite je me suis acheté un scanner de super 8.
02:04 - Pour digitaliser vos images, ensuite c'est vous qui avez fait le montage.
02:08 - J'ai fait un premier montage dans l'ordi,
02:10 et puis quand la maison de disques a vu ça, ils m'ont dit "c'est génial, on a le clip, merci".
02:15 - Mais la chanson existait déjà.
02:18 - La chanson existait déjà, ouais.
02:20 - Pourquoi vous racontez dans une chanson ?
02:22 Parce que ça démarre du lycée,
02:25 il y a cette phrase de Jean-Louis "je trouve que je joue pas trop mal",
02:28 j'ai plus les paroles en tête par cœur, mais il y a ça.
02:30 - Alors c'est pas de moi en fait, cette chanson c'est pas moi qui l'ai écrite.
02:33 - C'est pas vrai.
02:34 - C'est un certain Frédéric Château qui habite à Osaka au Japon,
02:37 qui a envoyé ça pour moi.
02:40 - Mais vous le connaissez ?
02:42 - Je le connais pas, je l'ai jamais rencontré.
02:44 On se parle par SMS en ce moment.
02:47 - Mais il est dans votre tête non ?
02:48 - Il connaît votre vie.
02:49 - Il connaît parfaitement ma vie, ouais.
02:51 - Ce sont des paroles qui vous racontent.
02:54 - D'un coup le succès a été une claque dans la gueule
02:58 Les concerts de sexe and drugs, les pièges du rock'n'roll
03:02 L'argent trop cher et les cendrillons qui papillonnent
03:08 Mon avion faisait le tour du monde
03:13 Pendant que je tournais autour de moi-même à parler
03:17 Aux minibars des chambres d'hôtels
03:22 Aucun regret, c'est le film de ma vie
03:27 Parfois largué dans le film de ma vie
03:33 - Alors vous chantez "D'un coup le succès a été une claque dans la gueule"
03:36 Les concerts, les sexe and drugs, les pièges du rock'n'roll
03:38 L'argent trop cher et les cendrillons qui papillonnent
03:41 Vous portez quel regard avec le recul sur cette époque ?
03:44 Cette époque du succès fou ?
03:46 - Ben agréable évidemment.
03:49 Quand on fait un groupe et que ça marche, tout va bien.
03:55 - Ah oui ?
03:56 - Ben oui !
03:56 - Attendez, les trois vers qui suivent.
03:57 Alors maintenant que j'apprends qu'ils ne sont pas de vous,
03:59 "Mon avion faisait le tour du monde pendant que je tournais autour de moi-même
04:02 à parler aux minibars d'une chambre d'hôtel".
04:04 - Oui, ça doit être un moment de blues, mais c'est ça qu'il a voulu décrire.
04:09 - Oui.
04:11 - Il y a certainement eu des moments comme ça,
04:13 où on est tout seul dans sa chambre et on se dit "c'est bien gentil tout ça,
04:18 mais j'aimerais bien rencontrer l'amour de ma vie, faire des enfants un jour".
04:22 Mais bon, il n'y a rien de désagréable forcément,
04:27 on a des moments de down, c'est normal.
04:28 - D'un mot, le batteur sur ce titre, ce n'est pas n'importe qui.
04:31 - C'est le fils de Ringo Starr, le batteur des Beatles.
04:34 - Et on le voit même à la batterie dans le clip, c'est lui qu'on voit ?
04:37 - Oui, c'est lui qu'on voit dans le clip.
04:39 Et vous savez qui il filme ?
04:41 - Dites.
04:41 - C'est le fils de Mick Jagger.
04:43 - Ah incroyable !
04:45 - Gabriel Jagger.
04:46 - Ah oui, le fils des Beatles.
04:47 - C'est incroyable.
04:48 En fait, on a demandé à Zak Starkey de se faire filmer,
04:53 parce que je lui ai dit "je fais un clip,
04:54 ça serait bien que quelqu'un te filme pendant que tu enregistres la batterie".
04:58 Il dit "ok, je vais demander à Gab".
05:00 Et voilà, deux, trois jours après, on a appris que Gab, c'était Gabriel Jagger.
05:05 C'est trop marrant, un Beatles filmé par un Stones.
05:08 - Incroyable.
05:08 - Sur mon album, c'est magnifique.
05:10 - Ce n'est pas votre fils qui a fait le montage ?
05:12 - Non, mon fils est trop petit.
05:14 - Il a quel âge le fiston ?
05:15 - Il a six ans et demi.
05:16 - Culture Média continue.
05:17 On salue le fiston de Louis Bertignac, c'est notre invité.
05:20 A tout de suite.
05:20 - Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 avec jusqu'à 11h,
05:24 Louis Bertignac de retour avec un nouvel album dans le film de ma vie.
05:28 - Dans cet album, il y a un titre avec des paroles très, très fortes.
05:31 Ce titre, il y a un jeu de mots, ça s'écrit "CRACK ne craque pas".
05:35 Tu t'es paumé dans ce brouillard
05:40 Tu t'es embourbé dans ce cauchemar
05:45 Tu t'es enfoncé dans la poudreuse
05:50 T'as presque embrassé la brocheuse
05:54 T'as pas bien compris, c'est une sorcière
06:05 Sombre en paradis, c'est l'enfer
06:10 La pelle insatiable, elle t'a séduit
06:15 Elle ment comme le diable, elle veut ta vie
06:19 Ne craque pas
06:34 Ne lâche pas
06:36 Ne relâche pas
06:40 - Question simple, pourquoi cette chanson ?
06:43 - Bah ça c'est pour la drogue.
06:46 C'est pour tous les mecs qui sont accros, pour les aider à décrocher.
06:50 - Vous dites "prends ta guitare".
06:52 - Ouais c'est ça, prends ta guitare.
06:53 - A la fin, c'est de la résilience.
06:55 Il y a des paroles très fortes, "tu t'es enfoncé dans la poudreuse",
06:57 "t'as presque embrassé la faucheuse", c'est du vécu, vous avez vraiment failli y passer,
07:00 vous avez jamais fait mystère d'autres consommations.
07:02 - J'ai pas trop failli y passer, j'ai eu peur,
07:04 donc j'ai jamais été jusqu'à ces extrémités,
07:07 mais j'ai beaucoup de potes qui ont failli y passer,
07:10 et j'en ai perdu quelques-uns.
07:12 - J'ai retrouvé la phrase "faut stopper l'engrenage, reprends ta guitare".
07:15 C'est comme ça que vous en êtes sorti ?
07:17 Avec la guitare ?
07:19 - Je m'en suis sorti tout court, quoi, parce que...
07:23 En fait je m'étais fait un calendrier,
07:26 un jour je m'étais fait un calendrier,
07:29 avec écrit chaque jour "pas de défonce, pas de défonce, pas de défonce".
07:33 Et donc j'ai commencé à respecter le calendrier,
07:36 c'était ma seule mission, j'étais pas en tournée,
07:39 c'était à l'époque de téléphone,
07:41 j'avais pas de tournée, j'avais rien à faire pendant un moment,
07:43 tout ce que j'avais à faire, c'était pas me défoncer.
07:46 - Une dernière question sur ce sujet,
07:48 parce que l'album, j'ai choisi ce titre, mais il y a plein d'autres chansons qui parlent d'autres choses,
07:51 Sandrillon, ça parlait de ça aussi, c'était un couple de dealers, c'est ça ?
07:54 - Exactement, je l'ai écrite entre autres pour un couple de dealers
07:58 qui n'arrêtait pas et qui a fini par se séparer alors qu'ils étaient,
08:02 ils semblaient inséparables.
08:04 - Comment vous avez enregistré l'album, pendant combien de temps,
08:06 c'est quoi le projet de cet album ?
08:07 Parce que quand on fait "Dans le film de ma vie",
08:09 on part de loin, on va loin.
08:11 - Oui, j'ai commencé avant le Covid,
08:13 et donc toute la période Covid,
08:15 je suis resté comme un ours dans ma tanière,
08:18 à mon studio, et j'ai enregistré beaucoup.
08:20 Et bon, j'ai enregistré des chansons, quoi.
08:24 Et puis quand j'en ai eu une vingtaine,
08:26 je me suis dit "Bon, ça va être l'heure de faire un album",
08:29 et donc j'ai gardé les meilleures.
08:32 - C'est un peu le principe, non ?
08:34 Au cas où le gars garde les plus mauvaises.
08:36 Non, attendez, parce que vous n'étiez pas dans votre tanière.
08:38 Moi j'ai lu ça sur les notes de pochette, écoutez bien.
08:41 - Oui.
08:42 - Alors, il y a un truc faux sur les notes de pochette.
08:44 "Enregistré de 2019 à 2023 en Angleterre, aux Etats-Unis,
08:47 en France, en Allemagne, au Japon.
08:49 Très bon album, mais très mauvais bilan carbone."
08:52 - Non, non, mais c'est Internet.
08:54 - C'est pas vrai. Vous, vous n'avez pas bougé.
08:57 - J'ai pas bougé, non, bien sûr.
08:58 - Tout le monde a fait des sons pour vous.
09:00 - Oui, c'est ça. J'ai un pote qui est batteur à Nashville.
09:04 Il y a quoi ? Osaka.
09:06 Bon, c'est Frédéric Château qui a bossé là-bas, au Japon, donc.
09:10 Sinon, j'ai envoyé, en Angleterre,
09:13 c'est quand j'ai envoyé les bandes à Zak Starkey,
09:15 qui a enregistré sa batterie,
09:17 mais je ne l'ai jamais rencontrée.
09:19 - Incroyable.
09:20 - Tout s'est fait par Internet.
09:21 - C'est un album visio, quoi.
09:22 - Ouais.
09:23 - Et encore, je ne connais toujours pas la gueule de Frédéric Château.
09:27 Zak Starkey, je vais enfin le rencontrer au Concert des Houls,
09:31 dans pas longtemps.
09:33 - Zak Starkey, on est sûr qu'il existe,
09:34 mais Frédéric Château, vous êtes sûr qu'il existe ?
09:36 - Oui, il existe. Je vais parler par SMS, je vais dire
09:38 "Je te remercie, tu m'as écrit deux super chansons."
09:42 - Je souris parce qu'on a raconté plein de fois des histoires de gens
09:44 qui se font arnaquer par SMS,
09:45 qui découvrent que la personne n'existe pas.
09:47 - Enfin, s'il n'existe pas, tant qu'il m'a écrit des belles chansons, ça va.
09:52 - Comment vous avez travaillé les voix ?
09:53 Parce que la guitare, ce n'est pas votre problème.
09:54 Vous êtes un surdoué de la guitare.
09:56 Vous dites que vous avez mis le paquet sur cet album.
09:59 - Les voix, j'ai passé pas mal de temps.
10:01 C'est-à-dire que j'ai chanté, j'enregistre, j'ai un bon micro.
10:04 Donc j'enregistre, j'essaye, j'essaye.
10:07 Et puis je réécoute le lendemain,
10:08 et je me dis "Putain, t'as vraiment une voix de merde,
10:10 il faut recommencer."
10:11 Je recommence, et j'ai recommencé plein de fois.
10:15 Alors j'ai un peu moins comme ci, un peu plus comme ça, etc.
10:20 Et puis à la fin, ça a commencé à me plaire.
10:22 Et donc j'ai dit "Allez, on le sort."
10:24 - Il y a aussi un grand classique du rock dans cet album,
10:27 c'est évidemment un blues, on va l'entendre.
10:29 On va parler de la tournée, vous allez jouer dans plein de dates,
10:31 vous allez faire la tournée des festivals.
10:33 Louis Bertignac avec nous, Culture Média continue sur Europe 1.