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00:00 Bonjour Jérémy. Bonjour Agnès.
00:02 Les nanoparticules appartiennent au monde de l'infiniment petit.
00:05 Leur utilisation repose sur la connaissance et la maîtrise du monde nanométrique.
00:09 Un monde que vous maîtrisez fort bien Jérémy.
00:12 Oui, effectivement, chez SON, on est des spécialistes des nanotechnologies.
00:15 J'ai fondé la société en 2020,
00:17 qui est une société spécialisée dans les nanoparticules
00:20 pour différents champs d'application comme la médecine, la catalyse ou l'énergie.
00:24 Et les nanoparticules à la manière de SON, c'est tout de suite.
00:27 [Musique]
00:35 Jérémy Parry, vous êtes le président et fondateur de SON.
00:38 Alors SON, c'est une société fondée en novembre 2020
00:42 par des chercheurs de l'Université de Bourgogne dont vous faites partie.
00:45 C'est une société spécialisée dans la conception et la fabrication de nanoproduits
00:49 pour différents champs d'application,
00:51 tels que la médecine, la dépollution, l'énergie.
00:54 Elle conçoit et fabrique des nanoparticules dépolluantes
00:57 et décontaminantes, ou décontaminantes.
00:59 Alors nous entendons parler de nanoparticules depuis bien des années.
01:03 Le mot est familier, mais la forme peut interroger.
01:06 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'est une nanoparticule concrètement ?
01:09 - Une nanoparticule, c'est quoi ?
01:11 Concrètement, c'est comme une sphère, c'est comme la Terre, il faut l'avoir.
01:14 Mais le rapport, c'est que c'est infiniment petit.
01:17 C'est comme un cheveu, mais 100 000 fois plus petit.
01:20 Vous prenez un cheveu, vous le coupez 100 000 fois et vous avez un nanomètre.
01:24 Et c'est cette échelle-là qui va apporter une nouvelle propriété,
01:27 par exemple, l'oxyde de fer va être magnétique à l'échelle nanométrique.
01:32 L'or, qu'on connaît très bien, qui est jaune,
01:34 à l'échelle nanométrique, il va être rose, bleu ou vert.
01:37 - D'accord.
01:38 Et alors, comment on crée ces nanoparticules ?
01:41 - Nous, on utilise une méthode qui est simple, c'est de la chimie douce.
01:45 Donc on va mettre les produits ensemble, on a notre petite recette,
01:47 comme un cuisinier 3 étoiles.
01:49 On va agiter, on va mélanger, on va chauffer.
01:51 Et à partir de là, on va pouvoir fabriquer différents types de nanoparticules.
01:55 - D'accord. Et ensuite, leur donner des informations
01:57 qui leur permettront d'apporter ces informations dans les cellules ?
02:01 - Après, on va utiliser ces nanoparticules sur différents secteurs,
02:03 comme la médecine, on va s'en servir comme cargo.
02:06 On va mettre un médicament dessus, on va lui dire,
02:08 "Tu vas, dans cette cellule-là, traiter le cancer, par exemple."
02:12 - D'accord.
02:13 - On va l'utiliser pour produire de l'hydrogène.
02:15 On a des nanocatalyseurs
02:16 qui vont permettre de produire de l'hydrogène facilement.
02:19 On va aussi l'utiliser pour capter les polluants dans l'eau
02:22 et les récupérer grâce au magnétisme des nanoparticules.
02:25 - D'accord.
02:26 - Donc, il y a différentes applications,
02:27 de différentes manières avec les nanoparticules.
02:29 - Oui, c'est très varié.
02:30 - Très varié, très vaste.
02:32 - Alors, chez SON, vous accompagnez différents secteurs,
02:35 comme vous me le disiez, en créant et en fabriquant des nanoparticules
02:38 adaptées à leurs demandes sur mesure, si on peut dire.
02:41 - Sur mesure, parce qu'on a un catalogue,
02:43 mais on a aussi beaucoup de clients qui viennent.
02:45 "J'ai une idée, j'ai besoin d'une nanoparticule.
02:47 Est-ce que vous pouvez me la concevoir et me la produire ?"
02:49 - Et alors, ces demandes sur mesure, créées pour un client,
02:52 peuvent ensuite être fabriquées en série
02:54 pour rentrer dans un catalogue, ensuite, et être proposées à tout le monde.
02:59 - Oui, le but de demandes sur mesure,
03:01 c'est de fabriquer vraiment une réponse à un client donné,
03:05 mais aussi d'ajouter cette nanoparticule à un catalogue
03:08 pour que ça soit moins cher, plus accessible,
03:10 et améliorer, bien sûr, les différents domaines qu'on a parlé.
03:14 - Bien sûr, c'est progressé grâce aux gens qui ont les moyens de ce progrès.
03:19 Alors, il y a eu une polémique, il y a quelques mois,
03:22 liée à la découverte de nanoparticules cachées
03:24 dans des produits du quotidien.
03:26 Est-ce qu'elles sont dangereuses, ces nanoparticules ?
03:29 - Alors, les nanoparticules, il faut faire attention,
03:31 ça reste un produit chimique qui peut être dangereux,
03:33 voire toxique dans certains cas, dans certaines doses.
03:37 Par exemple, on peut prendre...
03:38 Si on a des doses très élevées, on va respirer des nanopoudres.
03:41 Ça peut endommager les poumons,
03:43 mais l'utilisation doit être faite avec parcimonie.
03:47 - D'accord, c'est le cas, par exemple, quand on parlait de l'amiante,
03:49 des particules d'amiante,
03:51 c'est pas forcément des nanoparticules, mais...
03:52 - C'est pas des nanoparticules, mais c'est vraiment par rapport à l'amiante
03:55 qu'on se méfie des nanoparticules, justement.
03:57 - D'accord, qui, elles, vont vraiment pénétrer.
03:59 - Qui rentrent dans les poumons et qui pénètrent et qui endommagent les poumons.
04:03 - D'accord, très bien.
04:05 Alors, vous êtes chaudré à SCEAP.
04:07 Vous avez aussi obtenu une belle reconnaissance
04:09 avec l'aide du développement Deep Tech de BPI France, paraît-il.
04:12 Qu'allez-vous faire de tout cela ?
04:14 - De tout ça, qu'est-ce qu'on va faire ?
04:15 On va passer du laboratoire au démonstrateur.
04:20 On va construire un démonstrateur de 20, 25 litres
04:24 pour pouvoir produire au moins 1 kg de nanoparticules par batch.
04:27 - Très bien. Alors, du coup, quand vous appelez...
04:29 Enfin, ce que vous appelez démonstrateur, qu'est-ce que c'est exactement ?
04:32 - C'est un réacteur.
04:33 Il faut voir ça comme un réacteur, comme une grosse parmite,
04:34 tout simplement, comme à la cuisine.
04:36 Mais à la place de faire ça dans le laboratoire, dans un petit truc,
04:38 on va faire ça en gros volume,
04:40 commencer à industrialiser les nanotechnologies.
04:43 - D'accord, c'est dans la vue de produire ensuite en usine, peut-être ?
04:45 - En usine, oui.
04:47 - Pour vraiment des quantités beaucoup plus conséquentes.
04:48 - Oui, voilà. Et vraiment, on va dire qu'on a fini le labo,
04:52 on passe sur la phase d'expansion, d'industrialisation
04:55 pour conquérir le monde.
04:57 - C'est bien. C'est qu'on se rend compte aussi
04:58 que le monde de la nanoparticule évolue énormément
05:00 et que la demande aussi progresse.
05:02 - Il y a de plus en plus de secteurs qui travaillent dessus.
05:05 Il y a de plus en plus de demandes aussi,
05:07 surtout de demandes des nanoparticules reproductibles.
05:10 Et on a besoin aujourd'hui de passer ce verrou technologique
05:14 qui est l'industrialisation des nanoparticules.
05:15 - Qu'est-ce qu'on appelle une nanoparticule reproductible ?
05:18 - Une nanoparticule reproductible, c'est dire qu'un lot A, un lot B
05:22 ou un lot que j'achète dans 10 ans,
05:23 il aura toujours les mêmes propriétés.
05:25 - D'accord. C'est une nanoparticule de série ?
05:27 - De série. Voilà. - D'accord, très bien.
05:30 Et est-ce que vous avez des domaines dans lesquels
05:32 vous sentez qu'il y a un intérêt, un engouement
05:34 plus conséquent que dans d'autres domaines ?
05:38 - Il y a le domaine de la médecine.
05:40 On attend beaucoup des nanotechnologies
05:42 pour vaincre le cancer, Alzheimer.
05:45 J'ai vu aussi sur des problématiques pour la cataracte,
05:48 pour la délivrance de médicaments très avancés.
05:52 - Oui. - Donc il y a beaucoup d'enjeux
05:54 en médecine qui pourraient intervenir sur plein de maladies
05:56 et vaincre, soit vaincre les maladies
05:58 ou soit aider les patients à mieux vivre cette maladie.
06:01 - Beaucoup de recherches et développement dans ce secteur.
06:03 - Exactement. - Très bien.
06:04 Alors vous êtes basé en Bourgogne, à Dijon.
06:07 Vous vous préparez à lancer une levée de fonds.
06:09 À quelle fin, cette levée de fonds ?
06:10 - La levée de fonds va nous servir justement à construire une usine,
06:14 pouvoir embaucher des personnes pour nous aider à produire plus
06:17 et bien sûr à commercialiser,
06:19 parce que notre marché, il est français aussi, européen,
06:22 mais il est surtout mondial,
06:23 que ce soit des zones comme les Etats-Unis ou la Chine.
06:27 - Très bien. Et en plus, relancer aussi une production
06:30 sur le territoire national, c'est quand même intéressant aujourd'hui.
06:33 - Oui, exactement. Nous, notre but, c'est vraiment de produire français,
06:36 d'être du Made in France.
06:37 Tout ce qu'on fabrique, c'est fabriqué à Dijon,
06:39 dans notre laboratoire.
06:41 - Merci beaucoup, Jérémy, pour cet échange.
06:43 - Merci à vous.
06:44 [SILENCE]