LE MAIRE DE DAKAR....

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00:00 À l'entente de mon propos, je souhaiterais présenter mes plus sincères condoléances à l'ensemble du peuple sénégalais,
00:08 mais surtout dire toute la peine qui nous anime, en tant qu'acteur politique, mais en tant que citoyen sénégalais lambda.
00:20 Chers concitoyens, l'heure est grave, mais nous devons faire confiance au génie du peuple sénégalais. Nous avons toujours vécu des moments certes incertains,
00:34 mais nous avons toujours trouvé la force de nous relever, et surtout l'intelligence pour pouvoir dépasser certaines situations.
00:42 Aujourd'hui, je ne souhaiterais pas commenter cette parodie de justice qui a plongé le Sénégal dans cette situation chaotique et malheureusement incertaine.
00:53 Nous avons toujours dit que la justice sénégalaise est à l'origine de quasiment tous les maux dont souffre actuellement le Sénégal.
01:01 Cette justice, je ne parlerai pas de sa condamnation, parce qu'il n'y a pas de condamnation.
01:08 Nous avons assisté à une volonté manifeste de vouloir verser dans une disqualification, voire une élimination, d'un acteur politique de premier plan.
01:18 Et je voudrais dire que nous sommes aujourd'hui au troisième, voire au quatrième cas, et ça ne peut plus continuer.
01:26 Et l'objectif recherché dans cette parodie de justice, c'est de trouver les voies et moyens de créer les conditions d'organiser une sélection et non une élection en 2024,
01:41 surtout concernant l'élection présidentielle qui est en attente par le peuple sénégalais.
01:45 C'est la raison pour laquelle j'aurais souhaité interpeller directement M. le Président de la République, M. Makisal.
01:54 Il n'y a pas de problème juridique concernant les hommes politiques.
01:58 Ce qu'il y a aujourd'hui, c'est la volonté d'un homme qui est en train de s'abattre, sous données de citoyens, sur des leaders politiques,
02:07 qui n'ont peut-être commis qu'un seul crime, c'est de nourrir une ambition de servir leur pays.
02:13 Et cela n'est pas honorable dans une démocratie qui se respecte.
02:18 C'est la raison pour laquelle, M. le Président de la République, je prends l'opinion nationale et internationale à témoin.
02:24 Vous avez, lors de l'ouverture du dialogue national, concernant la question du troisième mandat,
02:34 vous avez dit qu'on n'a qu'à vous le demander en tout respect et en toute courtoisie,
02:40 et qu'il n'est pas question que vous acceptiez que certains vous le demandent par la force.
02:46 M. le Président de la République, pour la paix au Sénégal, nous sommes prêts, nous, à nous mettre à genoux.
02:54 Parce que vous avez la clé aujourd'hui, entre vos mains, de la sortie de crise de ce pays et personne d'autre.
03:02 C'est vous, M. le Président de la République.
03:05 Alors, comme vous avez demandé à ceux qui vous demandent, s'il vous plaît, de ne pas briguer le troisième mandat,
03:11 je vous demande trois fois, s'il vous plaît, M. le Président Makisal, d'évacuer cette question concernant
03:16 cette volonté qui vous est prêtée de vouloir briguer un troisième mandat.
03:19 D'abord, je vous demande, s'il vous plaît, en tant que maire de Dakar,
03:22 je vous demande, s'il vous plaît, en tant qu'acteur politique,
03:26 je vous demande, s'il vous plaît, en tant que jeune frère,
03:29 le Sénégal ne mérite pas ce qu'il est en train de vivre présentement.
03:34 Le Sénégal ne mérite pas aujourd'hui de vivre cette souffrance qui nous est imposée au nom de la bêtise politique,
03:42 excusez-moi cette expression.
03:44 Deux jours de manifestation, quinze morts.
03:48 Injustifiable et inacceptable.
03:51 Nous avons été, nous sommes et nous comptons rester ce modèle de démocratie sur le continent africain et à travers le monde.
04:01 M. le Président Makisal, vous avez la responsabilité historique d'accompagner le Sénégal à continuer à rester debout, droit dans ses bottes.
04:09 Parce que le peuple sénégalais, en votant pour vous, n'a pas voté pour être massacré, n'a pas voté pour être humilié.
04:17 Le peuple sénégalais a voté pour vous en espérant pouvoir compter sur vous pour conduire le Sénégal vers un développement durable et viable.
04:28 C'est la raison pour laquelle, M. le Président de la République, je vous interpelle directement.
04:32 Je vous invite à prendre vos responsabilités et à vous adresser au peuple sénégalais.
04:36 Rassurez le peuple sénégalais.
04:39 Prenez l'engagement de respecter vous-même vos propres engagements envers le peuple sénégalais,
04:46 surtout lors du référendum que vous avez eu à organiser en revisant la constitution du Sénégal,
04:55 que vous avez déjà dit et répété aussi bien au niveau national qu'à l'international,
04:59 ne vous permet pas de prétendre briguer un troisième mandat.
05:03 Parce que cette question, M. le Président de la République, de votre volonté qui vous est prêtée,
05:08 de vouloir briguer un troisième mandat, est à l'origine de tout ce qui se passe actuellement.
05:13 M. le Président de la République, vous n'avez pas le droit d'éliminer des adversaires politiques.
05:22 C'est ça la vérité. Parce que si le Président Abdel Aouad, au passage à qui je rends un vibrant hommage,
05:29 avait décidé d'en faire de même, je ne pense pas qu'aujourd'hui vous serez Président de la République du Sénégal.
05:35 C'est la raison pour laquelle je vous invite respectueusement, je vous invite une fois de plus,
05:42 à revenir à la raison, M. le Chef de l'État.
05:44 Regardez ces enfants. Regardez ces pères et ces mères de famille qui souffrent.
05:51 Regardez ce pays aujourd'hui qui est à genoux. Je vous invite à vous ressaisir.
05:54 Je vous invite à prendre cette main qui vous a tendu.
05:57 Faites-le pour l'intérêt de ce pays qui vous a vu naître et grandir.
06:01 Mais faites-le surtout pour l'intérêt de ce pays qui vous a donné tous les honneurs.
06:05 Vous avez été dans ce pays ministre d'État, Président de l'Assemblée nationale du Sénégal,
06:11 Premier ministre et Chef de l'État. Ce pays ne vous doit plus rien du tout, M. le Chef de l'État.
06:16 À ce peuple sénégalais, ce peuple bayan, je vous réitère mes condoléances.
06:22 Nous avons tous mal. Mais sachez une chose, c'est que les épreuves de la vie sont faites pour renforcer les hommes et les peuples.
06:31 Vous avez rendez-vous avec votre destin. Ne bousillez pas tout.
06:36 Dans quelques mois, vous allez être un pays pétrolier et gazier.
06:41 Beaucoup de choses changeront dans ce pays. Ne marchez pas vers le mur, ce n'est pas votre devoir.
06:46 Faites preuve de tenue et de retenue, mais dans la fermeté et dans la dignité.
06:51 Mais retenez ce que je vous dis, la politique, c'est comme cela.
06:58 Et c'est comme cela malheureusement dans la plupart des républiques bananières.
07:02 Lors de l'ouverture de ce dialogue, certaines personnes, pour ne pas dire certains acteurs d'un certain bord, ont agité leur volonté de voir éventuellement l'actuel président proroger son mandat d'un an ou de deux ans.
07:18 Je vous invite à ne pas leur donner cette possibilité.
07:22 Je répète que dans un pays pas loin du Sénégal, on a vu récemment un président rester au pouvoir pendant plus de dix ans sans organiser aucune élection, au prétexte qu'il y avait une rébellion dans le nord de son pays.
07:36 Dans ces conditions, ne donnez pas à certains acteurs politiques le prétexte ou l'excuse de rester encore au pouvoir, sachant qu'ils n'ont pas le droit à un troisième mandat.
07:49 Faisons preuve d'intelligence, faisons preuve de responsabilité, faisons preuve de citoyenneté dans la dignité et la fermeté, mais n'insultons pas l'avenir.
07:58 Je vous l'avais dit, si nous n'arrivons pas à nous entendre, il y a un acteur qui rentrera en jeu.
08:05 Et depuis 48 heures, cet acteur est en ville.
08:08 Je me permettrai de saluer l'armée sénégalaise, de leur souhaiter la bienvenue dans leur capitale et de prier pour eux, que Dieu les garde, que Dieu les bénisse.
08:18 Je souhaiterais, à l'endroit de cette grande muette, vous dire que vous avez toujours été la fierté de ce pays, la fierté du continent.
08:25 Je vous invite à rester à la place qu'est la vôtre, je vous invite à nous faire confiance et je vous invite, au besoin, à nous accompagner à trouver des solutions à la sortie de crise.
08:39 Mais je vous invite surtout à rester aux côtés du peuple sénégalais.
08:43 Mais je vous invite, vous, peuple sénégalais, sachez que chacun doit rester à sa place et ce pays doit continuer à être dirigé par la grâce de Dieu, par des civils.
08:54 Faisons preuve d'intelligence et je fais partie de ceux qui pensent aujourd'hui que le président de la République du Sénégal comprend la gravité de l'heure et comprend qu'il n'a pas de place éventuellement pour un troisième mandat.
09:11 Ne bousillons pas ce pays, ne détruisons pas ce pays, ne brûlons pas ce pays, il y va de notre responsabilité.
09:17 Je voudrais, au passage, remercier tous les chefs religieux du Sénégal, toutes religions confondues, tous confrères confondus, pour leur engagement, leur posture, leur discours d'apaisement, de paix.
09:31 Leur invite à discuter, à dialoguer pour un Sénégal de paix, un Sénégal de stabilité et un Sénégal d'avenir.
09:39 Et je ne terminerai pas mon propos en disant que je n'ai aucun doute qu'on saura nous relever le moment venu, sortir de cet impasse et comprendre que nous avons le devoir et la responsabilité historique de marcher vers l'essentiel.
09:58 Sénégalais, Sénégalais, que Dieu vous garde et que Dieu vous bénisse.
10:02 - Bon.

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