Guerres de cités et prison : immersion à la maison d’arrêt de Villepinte | RIXES | SAISON 2

  • l’année dernière
Dans cet épisode de Rixes, 5 détenus incarcérés à la maison d’arrêt de Villepinte (93) racontent leur vécu dans les guerres de cités et cassent les clichés sur l’univers carcéral.

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#StreetPress #Rixes #Ep5
Transcript
00:00 Le dernier jour de la victoire, le joueur de l'équipe a été décédé.
00:05 Il y a un petit mois, il est mort. Il est mort à cause d'une rixe.
00:09 Il est mort devant moi. C'est un mauvais souvenir.
00:12 Les opposants, ils venaient avec des couteaux, des bêtes de baseball, des marteaux, des couteaux et tout.
00:21 Tu peux tuer ce mec-là. Ou bien lui, il peut te tuer.
00:25 Voilà, vice-versa.
00:29 Mais il y en a pour qui, malheureusement, ils se sont retrouvés en prison pour des rixes.
00:33 C'est assez dur. Il faut le voir pour le croire.
00:37 Ce que tu vois quand tu es à l'extérieur, ce n'est pas pareil que quand tu es à l'intérieur.
00:41 Je m'appelle Adam Akamara.
00:50 Depuis ma sortie de prison en 2019, je me suis lancé dans un combat.
00:54 Mettre fin aux rixes.
00:57 Je le fais pour mon petit frère Sada, tué à coups de couteau en 2011.
01:01 C'est mon vécu, mais je vais en faire quelque chose de bien pour sauver mes petits frères.
01:07 Dans la saison 1 de Rix, j'ai parlé à des jeunes blessés et à des familles détruites dans ces guerres de cités.
01:16 Mais il me reste trop de questions sans réponse.
01:19 Trop de familles n'ont pas honoré leur mort.
01:21 Alors je repars sur la route pour comprendre l'engrenage des rixes.
01:26 Rix, Rix, Rix.
01:29 Dans cet épisode, je vais vous parler d'un univers que je connais bien et que beaucoup fantasment.
01:42 C'est la prison.
01:43 J'ai passé 5 ans en placard pour avoir tiré sur des proches du meurtrier de mon petit frère.
01:48 J'ai connu le mitard, la violence, les promenades, le parloir.
01:52 Et ce n'est pas le Club Med.
01:54 C'est pour ça que depuis 2 ans, j'anime des ateliers d'écriture à la maison d'arrêt de Villepinte.
01:59 J'essaye de faire cogiter les jeunes qui y participent.
02:02 Ici, ils ont tous connu les rixes, même s'ils ne sont pas tombés pour ça.
02:06 On a pu filmer l'atelier et parler avec 5 détenus des guerres de cités.
02:10 Ici c'est étroit, t'es pas comme chez toi, fais-toi tout petit, personne t'aperçoit.
02:15 Depuis tout petit, les risques on est dedans.
02:22 Ça a commencé avec les grands.
02:24 Et ensuite, petit à petit, on est rentré dedans.
02:27 Au début, on ne savait pas pourquoi on se battait.
02:29 Mais ça nous a dit les grands, ils se battaient avec eux.
02:32 Du coup, c'est nos ennemis de base.
02:35 Moi j'habite à Olney.
02:37 Et nous à Olney, mon quartier c'est les Gros-Sols.
02:40 Les seules cités avec qui on a eu des rixes, c'est les gars des 3000.
02:45 Notre génération, les 2000, 2001.
02:48 Les années 80, il y a eu un mort.
02:50 Un jour on était au foot, ça parlait de ça.
02:53 Mais ça parlait de ça sans vraiment savoir le fond de l'histoire.
02:56 Et de là, ça a éclaté.
02:58 Il y en a un qui s'est pris la tête, à dire "Tôt ou tard, ça vous allez payer".
03:02 Toi t'es petit, tu ne comprends rien du tout.
03:05 T'as 13, 14 ans, ça parle de ta cité.
03:07 T'es en mode "je vais défendre ma cité".
03:09 Mais l'histoire, t'es au courant de rien, t'es arrivé.
03:11 Et c'est comme ça que nous ça a commencé.
03:14 C'était relou un peu.
03:17 Surtout quand j'étais au lycée.
03:18 Il y en a qui n'ont pas eu le bac à cause de ça.
03:21 Tous les jours, tu rentres, tu ne sais pas si aujourd'hui tu vas te faire mêler.
03:24 Tu ne sais pas si tu vas rentrer chez toi.
03:27 Si tu vas rentrer chez toi, tu vas finir à l'hôpital.
03:29 Il y en a, ils ont fini dans le coma.
03:32 C'était relou.
03:34 Mais quand tu dis "il y en a, ils n'ont pas eu le bac à cause de ça".
03:37 Il y en a, vu que leurs parents, ils savaient qu'il y avait des rixes.
03:41 Ils ne laissaient pas leurs enfants aller à l'école.
03:43 Il y en a d'eux-mêmes, ils ne voulaient plus aller à l'école.
03:46 Parce que ce n'est même pas une question que tu as peur.
03:48 Mais tous les jours, tu ne sais pas comment tu vas rentrer.
03:51 Tu ne sais pas dans quel état tu vas finir.
03:53 C'est relou, ça pèse sur le mental.
03:55 Il y en a qui n'allaient pas à l'école par rapport à la zone géographique.
03:58 Oui, parce qu'en gros, le lycée, il était dans le quartier ennemi.
04:01 C'est-à-dire que quand on rentrait, soit on s'attendait, on rentrait tous ensemble.
04:06 C'est-à-dire qu'il y en a des fois qui finissaient à 14h.
04:08 Ils attendaient les autres qui finissaient à 17h, 18h.
04:10 Même pour eux, c'était relou.
04:12 Ils ne pouvaient pas être chez eux tranquilles.
04:15 Donc quand tu dors, tu te dis "Demain, il faut que j'aille avec ça".
04:18 Et c'est un cercle vicieux.
04:20 Tu en as encore ?
04:30 Vas-y, continue.
04:32 Vas-y, continue. Mais c'est bien.
04:33 Fais écouter depuis le début. Moi, je trouve que ça passe.
04:36 En fait, le premier jour, vous étiez tous là à me dire "Vous n'êtes pas des rappeurs, vous êtes tous envoyés".
04:44 C'était quoi les embrouilles à ton époque ? C'était quoi une descente ?
04:47 Une descente, c'était on allait à plusieurs.
04:49 On allait avec des amis.
04:51 Soit on avait un rendez-vous qui était déjà fait, soit on allait dans un quartier.
04:55 On allait à plusieurs et puis on se battait.
04:58 Avec qui on trouvait, le premier qu'on trouve.
05:01 Qui sont impliqués ou pas ?
05:03 Oui, qui sont impliqués ou pas.
05:04 Quand on était petits, c'était une sorte de mentalité où il fallait suivre tout le monde.
05:11 Tu ne pouvais pas reculer.
05:12 Et tu te dis "Dans le quartier d'à côté, c'est pareil, je vais prendre tout le monde parce que tout le monde doit suivre".
05:17 Donc c'est tout le monde qui va prendre.
05:18 Moi, je suis un dommage collatéral, on va dire.
05:25 De moi-même, je ne suis pas trop dans ça.
05:28 Mais à force, pour se protéger de toi-même, pour te défendre.
05:32 Ou ton pote, il se fait miller, tu es obligé de rentrer dedans.
05:35 Souvent, ça finit en mort.
05:38 Il y a un petit chinois, il est mort.
05:40 C'est pas un petit chinois, c'est le cousin de quelqu'un de chez moi.
05:42 Il est mort à cause d'une rixe.
05:44 Il est mort devant moi.
05:46 C'est un mauvais souvenir.
05:48 Ça t'a marqué ?
05:49 Oui.
05:50 Il avait 16 ans.
05:51 Ce n'était même pas un petit chinois.
05:54 Il n'avait rien à voir dans les histoires.
05:56 Vraiment, il était au mauvais endroit au mauvais moment.
05:59 Il s'est fait tirer dessus.
06:00 Une balle de la tête, une balle de la gorge.
06:02 Il est mort.
06:04 Ça nous a tous marqués.
06:09 Un de mes souvenirs, ce qui m'a marqué le plus,
06:12 c'est quand les opposants ramènent des potes à moi à l'hôpital.
06:17 J'ai vu des ouvertures du crâne, des gens qui se sont fait piquer, du baseball.
06:23 Même ça, c'est tout choquant.
06:25 Avec la haine, tu ne vois pas ça directement.
06:30 C'est après, avec le recul, que tu t'aperçois que tu peux tuer ce mec-là.
06:37 Ou bien lui, tu peux tuer.
06:39 Voilà, vice-versa.
06:41 On était sur Paris, tranquillement, avec des potes.
06:47 Avant, il y avait beaucoup de rivalités.
06:54 Ce n'était même plus une rivalité.
06:56 C'était "tu viens d'où ici ?"
06:57 Ce n'est même pas une raison valable.
06:59 Si on n'est pas arrivé, on te tapait.
07:01 Ça fonctionnait beaucoup comme ça avant.
07:03 "Ça vient d'où ?"
07:06 "Ça vient d'où ? Le fameux "ça vient d'où ?"
07:08 Je me rappelle une fois, je ne sais plus.
07:11 Les mecs, ils étaient au moins deux ou trois fois plus que nous.
07:14 Il y en a un qui a sorti une arme et qui a braqué mon pote.
07:18 Qui nous a tous braqués.
07:20 C'était pourquoi j'avais 15 ou 16 ans.
07:22 Quand je les écoute, je pense à toutes ces vies qui ont été gâchées.
07:27 Dans les RICS, tu n'as que trois issues.
07:31 Le handicap, la mort ou la prison.
07:36 Mais beaucoup de jeunes pensent que la taule, c'est facile.
07:38 Ils voient des vidéos de détenus qui jouent à la Play ou cuisinent live sur TikTok.
07:42 Ils pensent que ça reflète la vie en prison.
07:45 Mais on est bien loin de la réalité carcérale.
07:47 Mon premier truc le plus choquant, c'est le Camtar.
07:52 Le fourgon cellulaire.
07:54 Voilà, le fourgon cellulaire.
07:55 Tu es dans un petit espace.
07:57 Alors quand j'ai vu Vipass, j'étais choqué.
08:00 J'étais comme ça.
08:01 J'étais bloqué.
08:02 Mais quand je suis arrivé, j'étais fâché.
08:05 Je ne parlais avec personne.
08:06 Je suis arrivé dans ma cellule.
08:08 J'ai vu les barreaux.
08:10 Je n'y avais toujours pas cru.
08:11 Pendant une ou deux semaines.
08:12 J'étais en mode "non, ce n'est pas possible".
08:15 Tu regardes la porte et tu comprends que là, ça y est.
08:19 La porte est fermée.
08:21 Tu ne peux rien faire.
08:22 Tu ne peux pas ouvrir.
08:23 Tu ouvres la fenêtre, il y a des barreaux, des grilles.
08:26 Tu ne peux pas mettre ta main.
08:28 Tu ne peux rien faire.
08:29 Tu vas rester dans la cellule et attendre.
08:32 La première nuit, j'ai cru que c'était un rêve.
08:34 De toute façon, tout le monde le fait.
08:35 C'est pas comme ça que tu l'as fait.
08:37 Pareil, la première nuit, tu ne crois pas.
08:39 Quand tu te lèves le lendemain, tu te dis "ouais, je suis vraiment là".
08:41 Dès que tu m'as mis en bâtiment, tu vois déjà que c'est la vraie prison.
08:45 La première nuit, tu ne dors pas.
08:52 Tu ne réalises pas.
08:53 Tu te dis "non, je ne suis pas en prison là.
08:55 Là, demain, on va venir me chercher, je vais sortir.
08:57 Ce n'est pas possible".
08:59 Au bout d'un moment, il faut voir la réalité en face.
09:01 Tu as fait des bêtises, tu as suivi tes erreurs.
09:03 Donc, tu as suivi ta peine.
09:04 Est-ce que tu pensais que la prison, c'était comme ça ?
09:10 Non.
09:11 Tu vois, la prison, on entend tous parler de la prison.
09:15 Les surveillants, les gradés, etc.
09:18 Les co-détenus, la promenade, la cellule.
09:21 Mais il faut le voir.
09:23 Il faut le voir pour le croire.
09:26 Ce que tu vois quand tu es à l'extérieur, ce n'est pas pareil que quand tu es à l'intérieur.
09:30 Pour moi, la prison, c'était dur.
09:34 Tu es enfermé, tout ça.
09:35 Mais en dessous, tu fumais, tu as de la musique, tu peux faire des plats.
09:41 En gros, comme ça, c'était facile.
09:44 Voilà, comme ça, c'était facile.
09:45 Tu es rentré, tu es enfermé, tu as ton "i".
09:49 Tu as des "snaps" où il y a des gens, ils ont la "play".
09:52 Sur TikTok, tu vois les gens, ils font des recettes, ils cuisinent bien.
09:56 Tu te dis, ouais, c'est cool.
09:57 Mais une fois que tu es dedans, ce n'est pas la même chose.
09:59 Tu peux être branché, avoir ton pécule.
10:01 Des fois, tu te retrouves seul.
10:03 Ta famille te manque, tes amis te manquent.
10:05 Le quartier te manque, ta liberté te manque.
10:07 Il y a plein de choses qui vont te manquer.
10:09 Tu seras seul face à toi-même.
10:11 Tu vas te remettre en question.
10:13 Tu vas repenser à la vie.
10:14 Ce n'est pas comme on pense.
10:16 Voilà, si un jour tu tombes au placard, tu n'as rien que gâteau.
10:21 Il ne faut pas que tu colles direct.
10:24 Tu mets une fourchette, une petite cuillère et une fourchette.
10:28 Les gens en prison font des vidéos, mais leurs vidéos durent 30 secondes.
10:31 Tu ne vois pas ce qui se passe derrière.
10:33 C'est beau, le mec, aujourd'hui, il a bien mangé.
10:36 Mais est-ce que demain, il va bien manger aussi ?
10:38 Maintenant, il va bien manger.
10:41 Allez, zig-zag.
10:46 Allez, à tout à l'heure.
10:49 Après, la première fois, j'étais jeune.
10:53 La prison ne m'a pas tant choqué que ça.
10:55 J'ai même plutôt bien pris.
10:57 J'ai cru que c'était l'école du crime.
10:59 Je me suis fait avoir, en fait, comme les petits jeunes d'aujourd'hui.
11:02 Pour moi, j'allais rentrer en prison, j'allais ressortir.
11:06 J'allais ressortir avec plus de contacts, c'est tout.
11:09 J'allais monter d'un cran.
11:11 Ce qui s'est passé, c'est mal passé.
11:16 Et aujourd'hui ?
11:18 Aujourd'hui, ça fait un moment que je suis en prison.
11:21 Aujourd'hui, ça m'a bien marqué, la prison.
11:24 Ce n'est pas une vie.
11:26 Est-ce qu'il y a de l'intimité avec ton co-détenu ?
11:34 Il n'y a pas trop d'intimité derrière la cellule.
11:37 Mais comme on est tout le temps en boxe, on se lave, on douche, on boxe,
11:41 du coup, ça ne gêne pas.
11:42 Au début, je me disais que c'était pas grave.
11:45 Au début, quand tu viens d'arriver, c'est gênant.
11:48 Même pour aller aux toilettes ?
11:50 Même pour aller aux toilettes, mais c'est pour ça qu'on est mis en drap.
11:53 Et pour cacher complètement ce que l'autre fait.
11:56 Là, comme ça, on ne peut pas voir.
11:58 Là, comme ça, l'autre, il est tranquille.
11:59 Mais l'odeur ?
12:00 Oui, mais l'odeur, ça, c'est chiant.
12:02 Tu ne veux pas la cacher ?
12:03 Non, c'est chiant.
12:04 Tu dois ouvrir la fenêtre.
12:06 Mettre du son ?
12:07 Oui, mettre du son.
12:09 Mettre du son.
12:11 Et même quand tu es aux toilettes, tu fais une clope,
12:13 histoire que ça sente pas pour l'autre.
12:16 Tu penses constamment à l'autre.
12:19 C'est comme si c'était une cohabitation.
12:22 C'est-à-dire, en vrai, c'est comme si vous étiez dans un petit appartement,
12:24 vous cohabitez ensemble.
12:25 C'est-à-dire, il faut que toi-même, tu sois propre,
12:27 ton détenu soit propre.
12:29 Vous partagez les tâches.
12:30 Un fait le ménage, l'autre, il fait la vaisselle.
12:32 Quand vous faites à manger, vous faites à manger pour deux.
12:34 C'est un esprit de partage.
12:35 Il ne faut pas que tu sois égoïste.
12:36 Si tu es égoïste, tu ne vas jamais avancer.
12:41 Même s'il n'y a pas de problème, tout se passe bien,
12:43 il y a toujours un problème.
12:44 Que ce soit l'hygiène, le problème de sociabilité,
12:47 ou la mentalité de la personne.
12:49 Ça joue beaucoup.
12:51 Parce que tu vas rester avec cette personne tous les jours.
12:53 Tu vas rester avec cette personne 22h/24 tous les jours.
12:56 Ça veut dire le moins de problèmes.
12:59 Ça peut devenir grave.
13:00 Il te reste deux clopes, il fait tes deux clopes.
13:02 Mais ça c'est une phase.
13:03 Il y a eu une phase comme ça, on peut taper pour ça.
13:05 Voilà, une phase comme ça, on peut taper pour ça.
13:08 Et c'est rempli de vices, la prison.
13:10 Ça passe crème là, c'est bien.
13:12 Omar, t'es vrai ?
13:14 T'as déjà rappé ou jamais ?
13:17 J'ai jamais rappé, vas-y.
13:20 Omar, t'enchaînes, t'essaies d'enchaîner.
13:23 Je cogit donne mes carrés, la sortie c'est sûr mais ce sera dur d'affronter,
13:28 ils regardent la Madrid, ils pensent que toi c'est méchant,
13:30 donc si je reviens ce sera pas pour des broutilles,
13:32 ils m'ont mis les primes à dignité, donc avec les encous ça va sortir les...
13:35 Je me souviens de ces tétrés qui m'appelaient mes frères,
13:38 dedans ils m'ont rien envoyé, on voulait la vie de rêve,
13:41 on voulait la vie de rêve, maintenant on est tous dans la cage,
13:44 on est tous dans la cage, ces deux bés qui me branchaient avec les encous.
13:50 Hein ?
13:53 C'est qui tes bés ?
13:57 Tu vas sortir mais il y aura quelque chose qui sera cassé,
14:02 que ce soit au niveau de ta famille ou de ta vie.
14:06 C'est-à-dire au niveau de ta famille ?
14:08 Au niveau de ta famille, et nous on est des Africains,
14:11 ça veut dire que c'est une honte pour nos parents tout ça.
14:15 Et moi je me souviens, ma mère m'avait dit,
14:18 si un jour toi tu es en prison, en gros je te raye, c'est fini tout.
14:23 Et tu vois, c'est ta mère quand même.
14:28 Ça veut dire qu'au jour d'aujourd'hui, je ne sais pas,
14:31 c'est comme moi quand je vais sortir, ça va être comme moi avec mes parents.
14:34 Mais je sais que ça va être chaud.
14:36 Tu appréhendes ?
14:37 Oui, bah oui.
14:39 Et même au niveau de mon projet de vie, ça m'a fait perdre du temps,
14:43 au niveau de mes études, tout.
14:46 Ça veut dire que ce n'est pas carré.
14:48 Même si de vous-même, vous pouvez assumer la peine de prison,
14:55 ne pensez pas qu'à vous, pensez à votre famille.
14:57 Le plus important c'est eux.
14:59 Vous, même si vous n'allez pas souffrir, c'est votre famille qui va souffrir.
15:02 Votre mère, vos frères, vos sœurs.
15:05 Il ne faut pas penser qu'à soi.
15:10 Regarder ceux qui ont vraiment réussi,
15:13 c'est vraiment ceux qui n'ont pas lâché.
15:16 Et des plus jeunes ont réussi à travailler, à faire des business,
15:21 tout dans le légal, et bah...
15:23 Rien de mieux.
15:25 Tu grandiras et tu auras une stabilité, c'est mieux.
15:28 Rien de plus stable dans la prison.
15:30 [Musique]

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