Intervenante :
Fanny Bouton, experte et vulgarisatrice du quantique, Responsable du startup program OVH Cloud
Il est sur toutes les lèvres des chercheurs dans la tech et la physique, et pourtant il est encore difficile de saisir la révolution que pourrait provoquer le quantique dans le futur. Les ordinateurs quantiques, dotés d’une puissance de calcul sans commune mesure avec les technologies actuelles, pourraient bientôt résoudre des problèmes jusqu’alors inaccessibles. Accélérer la création de nouveaux traitements ou vaccins, créer des systèmes de cybersécurité inviolables, optimiser les réseaux d’énergie ou de transport… Voici quelques-unes des promesses que portent ces machines, encore au stade embryonnaire, mais qui attirent déjà les investissements les plus fous.
En témoigne la levée de fonds de 100 millions d’euros, opérée par Pasqal, une start-up française co-fondée par Alain Aspect, prix Nobel de physique, en début d’année 2023.
Les métiers du numérique se trouvent à l’aube d’un changement de paradigme, et il faut, dès aujourd’hui, former les développeurs quantiques du futur.
Fanny Bouton, experte et vulgarisatrice du quantique, Responsable du startup program OVH Cloud
Il est sur toutes les lèvres des chercheurs dans la tech et la physique, et pourtant il est encore difficile de saisir la révolution que pourrait provoquer le quantique dans le futur. Les ordinateurs quantiques, dotés d’une puissance de calcul sans commune mesure avec les technologies actuelles, pourraient bientôt résoudre des problèmes jusqu’alors inaccessibles. Accélérer la création de nouveaux traitements ou vaccins, créer des systèmes de cybersécurité inviolables, optimiser les réseaux d’énergie ou de transport… Voici quelques-unes des promesses que portent ces machines, encore au stade embryonnaire, mais qui attirent déjà les investissements les plus fous.
En témoigne la levée de fonds de 100 millions d’euros, opérée par Pasqal, une start-up française co-fondée par Alain Aspect, prix Nobel de physique, en début d’année 2023.
Les métiers du numérique se trouvent à l’aube d’un changement de paradigme, et il faut, dès aujourd’hui, former les développeurs quantiques du futur.
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00:00 [SILENCE]
00:08 Bienvenue, je vois que vous êtes nombreux pour découvrir
00:12 qu'est-ce que l'informatique quantique et les technologies quantiques.
00:16 Sans cela, je pense que ça aurait été un peu difficile de vous expliquer,
00:20 surtout que là, on n'a que 45 minutes,
00:23 et qu'il faut quelques années pour tout piger.
00:26 Mais vous allez voir, si j'ai compris, vous allez comprendre.
00:29 Et surtout, c'est hyper intéressant de commencer à découvrir
00:34 pour continuer et aller creuser.
00:36 C'est une conférence qu'on a co-créée avec Olivier Zraty,
00:40 qui n'est pas là aujourd'hui, mais qui a écrit le livre
00:44 "Comprendre les technologies quantiques".
00:46 Et puis, moi qui l'accompagne, on a fait plus de 100 podcasts
00:51 sur le sujet depuis 2017, qui est l'année où on a fait
00:54 notre première conférence sur le sujet,
00:57 parce qu'on s'est dit que ça allait devenir à la mode.
00:59 On s'est surtout dit que c'était un sujet hyper intéressant
01:01 qui pouvait changer le monde, vous allez comprendre pourquoi.
01:04 En 1996, j'ai trouvé un article dans Science et Vie
01:07 qui racontait qu'on allait pouvoir faire de la téléportation d'atomes.
01:11 Et là, je me suis dit "Waouh, c'est cool, c'est le début d'un truc super cool,
01:13 on va se téléporter".
01:15 Depuis, j'ai creusé le sujet, pas du tout,
01:18 il y a toujours plein de films de science-fiction,
01:20 mais par contre, j'ai découvert qu'on allait faire des trucs super cools
01:22 avec le quantum wave.
01:24 Donc en 2017, on a commencé à aller faire des interviews
01:27 de chercheurs, de personnalités du monde quantique.
01:31 C'est beaucoup de physiciens, mais il y avait déjà aussi des ingénieurs.
01:34 Et on a commencé, et on a eu la chance de commencer par Alain Aspé.
01:39 Alors Alain Aspé, pour ceux qui auraient raté un épisode en octobre,
01:43 il a eu le prix Nobel de physique.
01:45 A l'époque, il ne l'avait pas, mais il était éligible.
01:48 Et il se trouve que, vous allez voir, il est très important dans cette histoire-là,
01:52 puisque grâce à sa découverte, on en est là aujourd'hui.
01:58 Et après, on a continué et on a lancé tout un tas de choses,
02:02 dont "France Quantum", qui a eu lieu en juin dernier,
02:04 et la deuxième édition aura lieu le 13 juin à Station F,
02:08 avec tout l'écosystème français européen quantique.
02:12 Comme c'était aussi la journée des droits de la femme hier,
02:15 et que c'est important de dire qu'il y a beaucoup de femmes,
02:19 mais pas encore assez bossies dans le quantique.
02:22 Voilà, ça c'est des mérites, les ingénieurs qui y sont.
02:28 Il faut savoir qu'elles représentent des très hauts postes dans le quantique.
02:33 Maud Viné, chercheuse au CEA, elle vient de lancer la startup Sequence,
02:37 elle est à l'héritier de la startup.
02:40 Alexia Ofev, qui est chercheuse au CNRS,
02:44 a lancé l'initiative "Quantum Energetic Initiative".
02:48 On a Elam Kachefi, Eleni Diamanti en France.
02:54 Il y en a pléthore, c'est tout à fait ouvert aux femmes,
02:59 et au contraire, il faut y aller, parce que c'est toujours bien d'en avoir.
03:03 On va commencer par la base, c'est quoi être quantique ?
03:09 C'est déjà être, à la base, tout petit petit.
03:14 Dans la physique quantique, on descend à une échelle qui est vraiment en dessous.
03:20 On est à la taille de l'atome, dans certains cas, du photon.
03:24 Mais surtout, ce que ça induit, c'est des comportements physiques spécifiques.
03:28 Je ne vais pas vous expliquer ce que c'est, je vous laisserai chercher,
03:31 mais on a ce qu'on appelle la quantification,
03:34 on a la dualité en particules, on a l'intrication et la superposition.
03:39 L'intrication, c'est le truc qu'a prouvé Alain Aspé en 1982, grâce à son expérience.
03:45 Dans le truc rigolo, qu'on ne comprend pas, mais qui sert à faire de l'informatique quantique,
03:50 c'est intriguer quelque chose, on prend deux particules,
03:54 on va leur faire une fameuse expérience dessus.
03:58 Mais après, si on sépare ces deux particules,
04:00 que ce soit d'un kilomètre, d'un mètre, des milliers de kilomètres,
04:03 si on fait quelque chose à l'une, il se passe exactement la même chose à l'autre.
04:06 On s'est sent précis.
04:09 Par contre, ce qui est cool, c'est qu'on a découvert que ça,
04:11 ça nous permettait de faire, avec les trois autres spécificités physiques,
04:16 les qubits et l'informatique quantique.
04:20 Et c'est là où je n'irai pas plus loin aujourd'hui, parce qu'on n'a pas le temps,
04:23 et surtout parce qu'il faut prendre le temps de digérer ces infos et d'aller creuser.
04:29 Donc, il y a eu deux révolutions quantiques.
04:31 Des fois, vous entendez les télévisions avec des quantum dots.
04:35 Il n'y a pas d'informatique quantique dedans.
04:38 C'est juste qu'il y a des photons.
04:40 Les photons, c'est quantique, puisque c'est tout petit.
04:44 Donc, c'est ce qu'on appelle la première révolution quantique.
04:46 Dans les années 1920, on a découvert ces toutes petites particules et leur comportement.
04:52 Et donc, ça, c'était la première révolution quantique.
04:55 Là où c'est intéressant, c'est que c'est en 1982 qu'on a appris à comment les manipuler,
05:01 avec la fameuse expérience d'Alain Aspergne.
05:04 Et c'est là où ça a changé la donne,
05:07 puisqu'on avait imaginé qu'on pourrait faire, grâce à ces comportements, l'informatique quantique.
05:12 Mais de pouvoir enfin manipuler ces particules, on passait à une autre phase.
05:17 C'est un peu comme Léonard de Vinci quand il s'est dit "je vais inventer un truc qui vole".
05:21 Mais il a fallu attendre des centaines d'années après qu'on ait la puissance,
05:25 et qu'on invente la machine à vapeur pour commencer à se dire qu'on a la puissance pour faire voler un truc.
05:29 Bon, là, on a mis un peu moins de temps.
05:31 C'est moins d'un siècle entre les deux.
05:33 Mais voilà, on sait imaginer des choses sur le papier,
05:37 et il faut les passer à l'échelle après, grâce à l'ingénierie et grâce à nos scientifiques.
05:42 Et c'est là où c'est arrivé.
05:45 Maintenant, vous allez voir, il y a encore plein de chemin et de choses à faire et à comprendre.
05:49 Alors, la promesse de l'informatique quantique, c'est quoi ?
05:52 Parce qu'on se dit "on a déjà des super calculateurs, on fait quand même des choses incroyables,
05:57 on voit la puissance des IA et de ce qu'on est capable de faire maintenant".
06:00 Il y a deux choses importantes. La première, c'est qu'on connaît la fin de la loi de Moore.
06:04 On voit bien qu'on est arrivé au bout, nos transistors sont le plus petit possible,
06:10 on commence à les mettre en couches superposées, à coder différemment, optimiser,
06:15 mais on atteint des limites.
06:18 Et le problème, c'est que l'homme, il veut toujours faire mieux et plus rapide.
06:21 Ça peut être utile dans certains cas.
06:24 L'informatique quantique, ça a une promesse.
06:27 Attention, ça ne marche pas encore.
06:30 On a des ordinateurs quantiques, mais je vais vous expliquer de quelle taille, vous allez voir qu'on n'y est pas encore.
06:33 La promesse, c'est que quand on aura des ordinateurs quantiques avec des milliers de qubits,
06:38 des millions de qubits, on pourra faire des calculs dans un temps très court.
06:43 Ça ne remplacera pas l'informatique classique.
06:46 Ça ne fait pas d'interface graphique, ça ne fait pas de calcul de compression vidéo.
06:51 Ça va servir à certains types de calculs et on va revenir là-dessus.
06:54 C'est plutôt un super GPU.
06:57 Donc il y aura toujours des ordinateurs classiques en entrée et en sortie.
07:00 Par contre, sur certains types de calculs qui sont l'optimisation et la simulation,
07:05 et peut-être le quantum machine learning, on arrivera à des temps beaucoup plus courts.
07:11 Et qu'on part de milliers d'années avec l'informatique classique,
07:15 même avec nos supercalculateurs de type Jansé,
07:18 à peut-être quelques jours, quelques semaines, quelques mois.
07:21 On réduirait quand même d'un temps considérable ces types de calculs qui sont très énergivores en plus.
07:28 Donc voilà, c'est ça la promesse.
07:29 Vous voyez la différence de courbe.
07:31 Donc si on l'atteint, c'est quand même super intéressant pour tout un tas de choses.
07:35 Et donc comme je vous le disais, ça va être utilisé sur trois types de calculs bien spécifiques.
07:42 Et c'est là où, voilà, pas d'inquiétude,
07:45 les métiers classiques de l'informatique et du développement ne vont pas bouger.
07:48 Par contre, il y a des nouveaux métiers qui arrivent.
07:50 Et c'est là où c'est intéressant.
07:53 Par contre, ça va toucher les domaines actuels.
07:55 Et les cas d'usage, vous allez voir, ça sert dans tout un tas de cas.
08:01 Alors le plus connu, c'est optimiser le trajet des commerçants du voyageur
08:08 ou optimiser par exemple dans les entrepôts de livraison pour aller chercher le plus rapidement des cartons
08:18 ou pour par exemple arriver à faire un Waze amélioré qui ne fout pas tout le monde dans le même bouchon
08:25 parce qu'il a vu que tout le monde était sur la même route et qu'il a reporté tout le monde sur notre route.
08:28 Là, ça permettrait d'envoyer tout le monde sur plein plein de routes en temps réel.
08:31 C'est une des espérances qu'on a.
08:33 Un des autres cas aussi, c'est de simuler des matériaux.
08:36 Simuler des matériaux, ça veut dire aussi simuler des médicaments.
08:40 On sait par exemple que le vaccin du Covid, contre le Covid pardon, il a été créé en 18 mois.
08:48 Avant, il fallait 5 ans pour faire un vaccin parce qu'on faisait tout dans des éprouvettes et on testait tout un par un.
08:55 Maintenant, qu'est-ce qu'on fait grâce à l'IA ?
08:57 On simule le comportement des molécules et du médicament sur les cellules
09:01 et on accélère déjà une partie des résultats grâce à ça et on ne fait que ce qui est potentiellement réalisable.
09:08 On enlève tout ce qui ne marcherait pas.
09:10 Imaginez si on pouvait faire ça en 2-3 mois.
09:14 C'était intéressant.
09:16 Si on peut faire des médicaments avec moins d'effets secondaires,
09:18 parce qu'on aura pu calculer plus de choses sur les effets secondaires
09:22 et plus sur toutes les différences qu'on peut avoir physiques chacun les uns les autres.
09:27 C'est ça la promesse du quantique.
09:30 Bien évidemment, autant de puissance peut aussi bien faire du mal que du bien, comme d'habitude.
09:34 Mais bon, on a confiance en l'être humain, le nucléaire.
09:36 On a fait des bombes et puis après on a mis l'électricité quand même à beaucoup de gens.
09:40 Donc le but, c'est quand même d'essayer d'en faire du bien et de trouver le maximum de solutions.
09:47 Alors on va revenir aussi à la base.
09:50 Et là, qui est développeur dans la salle ?
09:54 Normalement, je suis censée en avoir pas mal.
10:00 C'est qu'on change d'unité de mesure, on va passer du bit au qubit.
10:08 Et c'est pas du tout la même chose.
10:10 Donc c'est là où ça va être un peu casse-pieds pour vous,
10:12 parce qu'il faut tout réapprendre à programmer.
10:14 Les mathématiques et les algorithmes ne sont pas pareils.
10:17 Les langages de programmation ne vont plus être les mêmes.
10:19 La façon de programmer est puis la même.
10:22 Et il faut tout réapprendre et surtout il faut tout créer.
10:25 On est en train de créer des nouveaux logiciels, des nouvelles façons de coder,
10:28 des nouveaux OS pour ces nouvelles machines.
10:32 Mais ça qui est cool, c'est que quand on est au début de l'informatique,
10:34 on était super excité de faire des nouveaux codes.
10:37 Là c'est un peu pareil quand même.
10:42 Donc voilà, c'est pas des zéros et des uns,
10:44 c'est pas un courant qui passe, qui passe pas dans un transistor.
10:47 C'est plus complexe que ça.
10:50 Pour se le représenter, et là aussi je vous laisserai aller voir des tutos
10:53 bien plus pointus pour comprendre.
10:56 C'est que ça va être zéro et un à la fois,
10:58 ou en tout cas le zéro et le un seront positionnés à plusieurs points en même temps.
11:03 Et donc ça multiplie la possibilité de calcul et de zéro et de un et de résultat.
11:10 Et surtout, les grosses différences, c'est...
11:15 Vous avez plus de facilité ?
11:17 Par contre vous voyez, les qubits, on sait que c'est un résultat déterministe.
11:21 Là on est dans un résultat non déterministe.
11:24 On va être dans un résultat probabiliste.
11:26 Donc il faut faire beaucoup beaucoup de fois le calcul
11:28 pour voir quelle est la tendance de la probabilité pour avoir le meilleur résultat.
11:33 On peut pas copier l'information.
11:36 Elle est détruite quand on fait le calcul.
11:41 On peut pas, par exemple, regarder ce qui se passe en cours de calcul.
11:47 Si vous le regardez, vous détruisez le résultat,
11:49 quand vous altérez le résultat.
11:51 Donc il faut attendre que tout le rond ne se fasse.
11:54 Donc c'est plusieurs choses comme ça que vous découvrirez un peu plus en détail par la suite.
11:59 J'en vois qui sourient, qui se disent "Waouh !"
12:02 Mais ça marche, c'est vachement bien.
12:05 Sur les maths, mathématiquement et tout, ça marche, c'est incroyable.
12:09 Donc là, comme je sais que vous êtes des Desh,
12:11 je vous ai mis les petites portes logiques que vous connaissez.
12:15 Et puis de l'autre côté, vous avez les portes quantiques.
12:18 C'est le truc rigolo dans la majorité des ordinateurs quantiques, mais pas tous.
12:22 Là, normalement, c'est les zéros et les uns, c'est le courant qui passe dans les portes.
12:25 Là, on fait bouger les portes autour du qubit.
12:28 Et c'est là aussi où il faut programmer différemment,
12:30 puisque le qubit est fixe dans la majorité des cas,
12:33 et on fait tourner le truc autour.
12:36 Donc c'est une nouvelle logique.
12:41 L'autre chose intéressante, je vais essayer de rester dans les temps,
12:45 c'est que maintenant, on sait que nos transistors, c'est du silicium.
12:51 On a choisi ce matériau-là.
12:52 Ça a été le plus facile à industrialiser,
12:55 qui était le moins coûteux et le plus efficace.
12:58 Ce n'était peut-être pas le plus efficace pour faire des transistors les plus petits possibles,
13:01 mais c'était le plus industrialisable aussi.
13:03 On a mis du temps avant de trouver ça.
13:05 On a essayé de faire des bits avec des ampoules,
13:08 avec tout un tas d'autres matériaux avant d'arriver au silicium.
13:12 Dans l'informatique quantique, on en est encore à chercher quel est le meilleur type de qubit.
13:16 Souvent, vous allez entendre et vous allez voir qu'il y a beaucoup de startups,
13:21 ou d'entreprises, ou de grands groupes comme Microsoft ou AWS,
13:25 qui travaillent sur différents types de qubits.
13:28 Et c'est normal, parce qu'on est en train de chercher lequel va être le plus efficace.
13:32 Vous avez plusieurs familles,
13:35 qui sont ce qu'on appelle stationnaires,
13:38 et ce qu'on appelle les qubits volants.
13:42 Les fameux qui restent en place et auxquels on fait tourner les portes autour.
13:46 Et puis les autres, comme les photons qui vont se déplacer,
13:49 et là, il faut calculer encore différemment.
13:52 Mais voilà, ça c'est toutes les entreprises dans le monde et tous les labos de recherche.
13:56 Au-dessus, c'est les entreprises, et en dessous, c'est les labos de recherche,
13:58 qui travaillent sur différents types de qubits.
14:00 Et vous pouvez voir qu'en France,
14:04 on a la chance d'avoir une startup dans chaque type de qubit.
14:09 Et ça, c'est un gros avantage,
14:11 parce que dans les autres pays, ils n'ont pas autant de choix.
14:14 On sait, dans les labos de recherche français,
14:16 on a su sortir des startups capables de faire tous ces types de qubits.
14:20 Donc ça nous met bien dans la course au quantique.
14:25 On est très prêts.
14:27 Il faut survivre à ça, c'est important.
14:30 Restez avec nous.
14:33 Donc voilà, vous entendrez parler d'ions piégés,
14:38 d'atomes froids,
14:41 de circuits supraconducteurs,
14:44 de silicium aussi, de spins d'électrons,
14:48 de qubits topologiques et de photons, entre autres.
14:52 C'est normal, on est encore en train de chercher lequel est le mieux.
14:55 Et vous allez voir qu'il y a des avantages et des inconvénients sur chaque type de qubit.
14:59 Il y en a, on sait en mettre quelques-uns, ils sont très efficaces,
15:02 mais dès qu'on veut en mettre des milliers, ça marche très mal.
15:05 Ça fait des erreurs de code.
15:07 Et puis il y en a d'autres qui sont plus difficiles à détecter ou à manipuler,
15:12 mais qui mathématiquement, scientifiquement, seront beaucoup plus stables
15:16 et feront des meilleurs calculs.
15:18 On est encore en train de déterminer quelle va être la meilleure technologie.
15:21 Et donc, pour l'instant, c'est important de tout tester.
15:26 Alors si vous dites, oui, mais pourquoi on ne choisit pas le meilleur ?
15:29 Pour les fans de Star Wars, c'est un peu comme les podracers.
15:32 Il y a l'importance et la qualité du pilote, mais de la mécanique aussi,
15:36 et un peu de chance au milieu.
15:38 Et puis il y a ceux qui ont les bons financements aussi,
15:41 mais qui n'ont pas forcément le meilleur pilote.
15:43 Ça va dépendre un peu de tout ça.
15:45 Mais on cherche Anakin Skywalker là-dedans.
15:47 Mais si possible, en version Anakin, pas Dark Vador.
15:50 Pour l'ordinateur quantique, vous avez souvent vu ça.
15:56 Qui a déjà vu ça ?
15:58 Bon, 30% de la salle, on va dire, à main levée.
16:03 Ça, ce n'est pas l'ordinateur quantique.
16:05 C'est ce qu'on met parce que c'est super joli.
16:07 C'est le chandelier.
16:09 C'est tous les circuits qui vont aller piloter les qubits.
16:14 Et les qubits, ils sont rangés là, en général.
16:17 Ils sont là-dedans.
16:19 C'est juste le milieu de l'ordinateur quantique.
16:23 Et ça, c'est ceux qui ont besoin d'un gros refroidissement, en fait.
16:27 Les ordinateurs quantiques, ça va être un peu plus gros.
16:32 Ça ressemble plutôt à ça.
16:34 Là, vous voyez qu'il y en a 4 différents.
16:37 Le plus petit que je connaisse actuellement, c'est celui de Candela,
16:41 qui est français, qui est photonique,
16:43 qui est l'équivalent d'une baie de serveur classique.
16:45 Donc 2 mètres de haut sur 80 cm de large, à peu près.
16:49 Alors, à quoi ça ressemble à l'intérieur ?
16:54 Vous avez le fameux chandelier, avec les qubits au milieu.
16:58 Vous avez un compresseur pour refroidir.
17:00 Pour certains types de qubits, il faut descendre jusqu'à quasiment -270°C,
17:05 le 0°C, pour avoir le moins de bruit possible
17:09 et les figées le plus possible,
17:11 qu'ils soient le plus stables possible le plus longtemps.
17:14 Et c'est fait avec de l'hélium, en général.
17:17 Vous avez tout ce qui est pilotage des circuits de contrôle.
17:20 Et puis, vous avez le fameux ordinateur,
17:22 qui va être en entrée et sortie,
17:24 qui permet de programmer et d'envoyer les calculs
17:26 et de récupérer les résultats.
17:28 Alors, quand est-ce que c'est censé marcher tout ça ?
17:35 C'est bien beau, on vous en parle beaucoup.
17:37 Pourquoi est-ce qu'on en fait tout un foin ?
17:39 Surtout si je vous dis que, potentiellement,
17:41 ce n'est pas avant 2025-2030 qu'on doit avoir une machine
17:44 qui commence à avoir assez de puissance.
17:46 Les optimistes disent dans 15 ans.
17:49 Les moyens termes, ils disent dans 30 ans.
17:52 Et il y en a qui disent que ça ne marchera jamais.
17:55 Ils ne sont pas beaucoup, mais il y en a quand même.
18:00 Donc, il faut en tenir compte.
18:02 Il y a plusieurs choses.
18:04 La première, c'est que c'est bien d'avoir une machine,
18:08 mais il va falloir des logiciels qu'on fait tourner dessus.
18:11 Apple, ils n'ont pas sorti un iPhone sans application
18:13 et sans un OS dessus.
18:15 Donc, la première partie qui est en train de se passer,
18:17 c'est qu'on est en train de monter en qualité
18:20 les ordinateurs quantiques avec les nombres de qubits.
18:22 On est de 2 à 1 000 qubits, 2 000 qubits chez D-Wave,
18:26 mais c'est un type de qubit particulier.
18:29 Donc, on est vraiment sur des petites machines.
18:33 C'est un peu comme si on pouvait faire 1 + 1 ou 10 + 10,
18:35 mais on ne va pas beaucoup plus loin.
18:37 Par contre, ce qu'on sait faire,
18:40 c'est simuler le comportement des ordinateurs quantiques
18:43 grâce à des émulateurs.
18:45 Et ça, ça tourne sur du CPU,
18:47 voire du CPU avec du GPU,
18:49 ou des supercalculateurs.
18:51 Et donc, ce qu'on a, et ce que vous allez découvrir après,
18:54 c'est qu'on peut déjà coder, refaire...
18:57 Déjà, un, il faut refaire tous les algos avec les bonnes mathématiques.
18:59 C'est de l'algo linéaire et pas de l'algo bouillant.
19:02 Il faut refaire les logiciels,
19:04 il faut faire les OS de ces machines,
19:06 et ça, on le fait sur de l'informatique classique.
19:08 Donc, il y a déjà du boulot là-dessus.
19:10 Et puis, il faut travailler tous les algorithmes
19:14 parce que tout ce qu'on a vu, tous les cas d'usage,
19:16 il faut les recalculer.
19:18 Et donc, ça aussi, ça demande des équipes de recherche
19:20 dans les entreprises et des gens à former
19:23 pour pouvoir commencer à préparer ce qui tournera sur la machine.
19:26 Imaginez si on arrive à faire la machine
19:28 et on n'a rien de prêt à mettre dedans.
19:30 C'est un peu con.
19:32 C'est un peu comme si on avait fait une super voiture
19:35 et puis on n'avait pas l'essence.
19:37 Et on n'avait pas formé le pilote.
19:39 Donc, il y a tout ça à faire entre-temps,
19:41 et ça prend du temps, on le sait.
19:43 Former les gens, créer les filières,
19:45 ça prend du temps.
19:46 Donc, c'est dès maintenant qu'il faut s'y mettre
19:48 et qu'il faut investir.
19:50 Donc, voilà.
19:52 Là, c'est la petite courbe rouge.
19:53 C'est ceux qui disent que ça ne marchera jamais.
19:55 Donc, il y a des gros challenges.
19:59 Il y a arriver à améliorer la qualité des qubits.
20:03 Comme je vous l'ai dit, beaucoup font du bruit,
20:05 ça génère des erreurs de calcul et de résultats
20:08 qu'on ne peut pas se permettre en informatique,
20:10 qu'on ne tolérerait pas dans l'informatique classique.
20:12 Donc, il faut résoudre cette qualité de calcul.
20:14 On a...
20:16 Comment optimiser tous les câbles ?
20:19 Vous avez vu tous les câbles qu'il y a déjà dans le chandelier
20:21 pour 100 qubits ?
20:22 Imaginez quand il va falloir piloter des millions de qubits.
20:24 On doit résoudre ce genre de choses.
20:26 On ne peut pas avoir un million de câbles
20:27 qui va piloter chaque qubit.
20:29 Donc, il faut trouver des solutions à ça.
20:31 Il faut améliorer la correction d'erreurs.
20:35 Et donc, ça, c'est...
20:37 On sait comment...
20:39 Si on a des erreurs de résultats,
20:40 on sait refaire de la correction d'erreurs dessus,
20:42 en remettant des algorithmes.
20:43 Mais du coup, ça consomme plus.
20:45 Du coup,
20:46 ça pose le problème de l'énergie.
20:49 Est-ce que ça va moins consommer ou consommer plus ?
20:52 Dans l'absolu,
20:53 l'informatique quantique, comme c'est des mathématiques,
20:56 c'est des calculs réversibles,
20:57 c'était censé moins consommer.
20:59 Mais comme on fait de la correction d'erreurs,
21:01 ça consomme plus.
21:02 Mais par contre, si on arrive à faire des calculs
21:05 beaucoup plus rapides que l'informatique classique,
21:07 ça va moins reconsommer.
21:09 Après, ça va dépendre du nombre de calculs qu'on fait au bout.
21:11 Donc, il y a... Pareil.
21:12 Sur l'énergie, il y a tout un débat là-dessus,
21:14 mais il y a beaucoup de choses à voir dans la chaîne de valeur
21:18 pour voir si ça va moins consommer ou non.
21:20 Et c'est important.
21:21 Ce qu'il y a de bien,
21:22 c'est qu'avec la Quantum Energetic Initiative,
21:24 c'est que tous les constructeurs sont déjà en train de s'engager
21:27 à le faire by design,
21:29 dans leurs logiciels et dans leur hardware.
21:32 Quand on a commencé l'informatique classique,
21:35 c'était la course à la puissance.
21:36 On n'avait pas les problématiques de maintenant
21:38 de se dire "Est-ce qu'on doit consommer moins ?"
21:40 Maintenant, on le sait,
21:42 ce n'est plus juste pour rire.
21:44 Donc, c'est important.
21:46 Et tout le monde regarde de très près
21:48 à faire le mieux possible
21:49 dès la conception des machines et des logiciels.
21:51 Avoir le code le plus pur,
21:53 on sait très bien combien de temps ça peut faire gagner
21:56 et la consommation que ça peut générer.
21:58 Il y a tout un tas de sujets,
22:01 mais on a encore des gros challenges.
22:03 Il reste 10 minutes.
22:07 Je vais essayer de faire vite.
22:09 Je vous l'ai dit,
22:10 ça ne va pas remplacer l'informatique classique.
22:12 Qu'est-ce que ça fait différemment ?
22:14 Il y a toute cette partie-là.
22:17 Tout ce qui est simulation de physique quantique,
22:21 on ne saura pas le faire avec de l'informatique
22:23 et avec des HPC,
22:24 même sur des très longs temps.
22:26 Des calculs combinatoires
22:29 et des problèmes complexes.
22:35 On utilise très peu de data
22:37 avec l'informatique quantique aussi.
22:38 Donc, ça, c'est un peu bizarre,
22:40 surtout pour ceux qui sont dans l'IA.
22:41 On sait qu'il faut entraîner
22:42 avec beaucoup de data les modèles normalement.
22:44 Là, le but, c'est d'avoir des jeux de data tout petits.
22:46 Mais par contre,
22:47 comme on va faire beaucoup plus de calculs
22:49 beaucoup plus rapidement autour des patterns,
22:52 on a des meilleurs résultats.
22:54 Ça, c'est une des promesses.
22:56 Pour l'instant, on n'est pas encore bien sûr que ça marche,
22:58 mais c'est un des cas.
22:59 Et puis après, on a au milieu,
23:01 c'est tout ce qui pourrait être fait
23:02 par les deux conjointement.
23:04 Et ça aussi, c'est une des choses...
23:06 Tout à l'heure, je vous disais,
23:07 il faut déjà apprendre à coder
23:09 et à faire la programmation
23:10 avant que les machines arrivent.
23:12 Mais on a aussi des paliers intermédiaires.
23:13 C'est-à-dire qu'actuellement,
23:15 on voit déjà qu'on a des avantages
23:16 à faire des mathématiques linéaires.
23:18 On ne le faisait pas avant
23:19 parce qu'on n'avait pas d'utilité à le faire.
23:21 Mais finalement,
23:22 on a déjà un avantage mathématique
23:23 avec ces maths-là qui sont plus...
23:26 Je ne vais pas dire purs,
23:27 mais en tout cas,
23:28 qui rendent les calculs plus rapides.
23:30 On s'est aussi rendu compte
23:31 que des petits calculs
23:33 qui tournaient sur des machines quantiques
23:35 de petits niveaux,
23:36 à coller un HPC,
23:39 on avait déjà un avantage
23:41 sur juste utiliser du HPC
23:43 en fonction du type de calcul.
23:45 Et que ça aussi, du coup,
23:46 même si on n'arrivait pas
23:47 à l'ordinateur quantique classique,
23:49 on aura eu des avantages
23:51 en temps et en énergie.
23:54 Est-ce que c'est clair jusque-là ?
23:56 Je ne vous ai pas perdu.
24:01 Donc voilà, des nouveaux programmes,
24:03 des nouveaux langages de programmation
24:05 qui vont arriver,
24:06 des nouvelles façons de faire.
24:08 Il y a un hackathon ce week-end,
24:09 pour ceux que ça intéresse,
24:11 qui aura lieu chez BCG
24:13 avec tout l'écosystème quantique français.
24:17 Il y a beaucoup d'équipes créées déjà,
24:19 mais en tout cas,
24:20 si vous voulez suivre et regarder un peu,
24:22 ça va être marrant de voir les gens codés
24:24 et les étudiants codés
24:25 avec des équipes de grands groupes.
24:28 Mais voilà,
24:29 alors un des trucs qu'on retrouve
24:30 que pour l'instant,
24:32 on utilise du Python aussi quand même
24:34 pour interfacer tout ça,
24:36 mais du coup,
24:37 il faut reprogrammer quand même différemment
24:39 et comprendre comment on va coder
24:41 les fameuses portes qui tournent autour des qubits.
24:43 Donc là, je vous le disais,
24:46 c'est de l'algebra linéaire,
24:48 c'est...
24:49 qu'est-ce qu'il y a ?
24:50 Je ne l'ai pas ici.
24:51 Voilà, pas de breaking point.
24:53 On ne peut pas regarder pendant le calcul
24:55 et ça, c'est très énervant
24:57 pour beaucoup de monde.
24:58 Il faut s'y faire.
25:00 Voilà, données pas copiables,
25:02 c'est ce que je vous avais vu dans le tableau tout à l'heure.
25:04 C'est vraiment important,
25:05 c'est des grosses différences.
25:06 Mais une fois qu'on a accepté
25:08 de ne pas comprendre pourquoi,
25:10 il ne faut pas chercher d'explications à tout dans le quantique,
25:12 il faut dire,
25:13 ça marche et ça se calcule comme ça,
25:15 ça passe très bien.
25:16 Ça, c'est les fameuses algo-hybrides
25:19 dont je vous parlais,
25:20 donc je vais passer vite fait.
25:21 Et la dernière partie
25:25 qui est intéressante aussi,
25:26 donc c'est, comme je vous le disais,
25:27 ça tourne déjà sur des supercalculateurs
25:30 dans les centres de...
25:32 Donc on a des émulateurs
25:34 qui simulent le comportement des ordinateurs quantiques
25:36 qui commencent à arriver
25:38 et le cloud va être hyper intéressant
25:41 puisque acheter les machines coûte cher.
25:44 Vous savez très bien que
25:45 quand on commence une nouvelle technologie,
25:46 tout le monde ne peut pas l'acquérir.
25:48 Mais l'avantage maintenant,
25:49 c'est qu'avec le cloud,
25:50 les grands constructeurs vont proposer
25:52 les machines avec leur puissance,
25:55 avec peu de qubits,
25:57 mais ils vont commencer à les mettre
25:58 dans des data centers
25:59 pour pouvoir commencer à se connecter dans le cloud
26:00 et donner des accès à l'heure.
26:02 Vous pouvez faire tourner vos trucs.
26:04 Et puis comme ça, ça reste aussi cher,
26:07 c'est que vous pouvez juste commencer à coder
26:09 avec les fameux émulateurs.
26:11 Et vous voyez que tout le monde en a,
26:14 mais chez OVHcloud, par exemple, en France,
26:16 il y a déjà MyQLM,
26:18 et Datos et Perceval de Candela
26:20 qui sont déployés
26:22 et qui sont mis à disposition gratuitement
26:24 des étudiants.
26:26 Donc si vous êtes intéressé,
26:27 n'hésitez pas à m'envoyer un message sur LinkedIn
26:29 pour avoir des vouchers pour tester.
26:31 Donc voilà, ça c'est la roadmap d'OVH actuel,
26:37 puisque j'y travaille,
26:38 que je suis directrice de startup program
26:40 et du quantique aussi.
26:43 Donc un notebook,
26:45 si vous voulez vous amuser,
26:46 ça marche comme les notebooks classiques,
26:49 vraiment en IA.
26:51 Ils sont d'ailleurs rangés
26:52 dans cette partie-là pour l'instant.
26:53 Vous avez Perceval de Candela et MyQLM
26:55 qui sont à disposition.
26:57 Et puis on a acheté une QLM Datos,
27:01 qui est un Bullsequana
27:02 qui permet d'émuler tous les types de qubits
27:04 et ça, ce sera bientôt à disposition aussi.
27:06 On travaille avec toutes les startups françaises
27:11 actuellement,
27:13 et vous verrez apparaître régulièrement
27:16 leurs innovations dans la roadmap OVHcloud,
27:20 y compris en sécurité,
27:22 puisque là, je n'ai pas abordé
27:23 tout le problème de la sécurité.
27:25 Et je vais vous le dire en deux minutes,
27:26 pour l'instant, le fameux algo de short
27:28 qui va casser les clés RSA,
27:30 les clés publiques,
27:31 il faut tellement de milliers de qubits
27:33 pour que ça tourne,
27:34 que c'est dans 15, 20, 30 ans ou pas.
27:37 Et surtout, on sait déjà se protéger
27:41 sans ordinateur quantique
27:42 de cet algo-là.
27:43 Donc apprenez à faire autre chose.
27:47 Il va falloir réencoder autre chose
27:49 qu'avec nos clés RSA classiques,
27:50 ça c'est sûr, pour se protéger de cet algo-là.
27:53 Mais il n'y a pas un vrai danger
27:55 de sécurité quantique pour l'instant.
27:57 Et pour finir,
28:03 la France est bien placée.
28:04 On a été, c'est vrai, dans les dernières,
28:06 sortir un plan quantique,
28:07 mais ce n'est pas le plus petit,
28:09 avec ses 1,6 milliard.
28:12 On est largement, comme je vous l'ai dit,
28:14 dans la course à l'informatique quantique,
28:15 puisqu'on a six startups
28:16 et six types de qubits différents.
28:18 Les autres pays en ont un ou deux
28:20 de type de qubits en général,
28:22 donc on est vraiment large.
28:24 Ça, c'est tous les labos en France
28:26 qui ont travaillé sur ces types de qubits
28:28 et vous voyez qu'on sait former.
28:30 Les physiciens, les grandes écoles aussi
28:32 forment très bien.
28:34 Et on commence à voir des mineurs
28:36 et des majeurs quantiques, même à EPITA.
28:38 Donc si vous êtes intéressés
28:39 par ce type de cursus,
28:41 vous pouvez vous former dans ce genre d'école.
28:43 Je remets une petite couche sur les femmes
28:46 dans le quantique.
28:47 Je vois qu'il n'y en a pas beaucoup dans la salle,
28:49 mais c'est important.
28:51 C'est tout à fait accessible à tout le monde.
28:53 Et surtout, ça n'apporte pas du tout
28:56 les mêmes approches en général
28:57 et c'est très constructif.
28:59 Ça, c'est tout l'écosystème français.
29:02 Donc vous voyez qu'on a dans tous les domaines,
29:04 parce qu'il n'y a pas que l'informatique
29:05 et les logiciels.
29:06 Il y a aussi les capteurs,
29:09 tout ce qui est électronique,
29:11 la cryogénie.
29:13 C'est toute une filière qui s'est créée,
29:14 qu'on a sécurisée.
29:16 Et c'est important de voir
29:18 que ça a créé beaucoup de métiers.
29:20 Si vous voulez en savoir plus,
29:23 il y a le bouquin d'Olivier
29:24 qui fait plus de 1000 pages,
29:26 qui est super bien pour s'endormir,
29:27 mais vous y apprendrez plein de choses.
29:29 Il existe la version 25 pages.
29:32 Il m'a fait un effort énorme
29:34 de résumer ça.
29:36 C'est pour ça que c'est écrit petit,
29:39 mais on a mis les QR codes.
29:41 Et puis vous avez les podcasts,
29:43 des interviews de tous les gens de l'écosystème.
29:45 Il y en a plus d'une cinquantaine des interviews.
29:47 Et aussi l'actualité quantique tous les mois.
29:50 Si vous voulez suivre les innovations,
29:52 le dégbunkage du "Est-ce que Google
29:56 a vraiment atteint la suprématie quantique ou pas ?"
29:58 Vous verrez que non,
29:59 et on explique pourquoi.
30:01 Attention à toutes les offres marketing
30:05 qu'on vous raconte.
30:07 La course à la communication
30:09 est aussi très importante dans le quantique.
30:11 Donc voilà, si vous avez des questions,
30:13 il nous reste je pense trois minutes.
30:16 Merci, déjà c'était très intéressant.
30:32 Merci beaucoup pour toutes les explications
30:34 et la vulgarisation.
30:35 Moi j'ai une question.
30:36 Vous parlez, on a une course du coup
30:38 aux différents types de quantum bits.
30:40 Et les ordinateurs,
30:42 il y en a 100, 200, 3000 qubits.
30:46 Ma question c'est,
30:48 est-ce qu'on a une contrainte
30:49 sur ces types de qubits pour un ordinateur ?
30:51 Ou est-ce qu'on peut faire cohabiter
30:53 certains différents types
30:55 pour optimiser certains calculs ?
30:57 Voilà.
30:58 Alors c'est une bonne question.
30:59 A priori, certains types de qubits
31:01 sont plus efficaces pour certains types de calculs
31:03 que d'autres.
31:04 En fonction de...
31:05 Par exemple les atomes froids de Pascal
31:07 sont utilisables beaucoup plus facilement
31:09 pour de la simulation.
31:11 On le sait.
31:12 On sait aussi que les photons,
31:14 on risque de les retrouver
31:15 dans tous les types de machines.
31:16 Donc une start-up comme Candela,
31:17 même si elle n'arrive pas
31:18 à faire un ordinateur photonique full photon
31:21 dans quelques années,
31:22 on devrait pouvoir retrouver en effet
31:24 des technologies qui mergent par la suite.
31:26 Mais pour l'instant,
31:27 c'est un peu comme sur nos téléphones,
31:29 on a plutôt tendance à privilégier
31:31 une seule technologie,
31:32 à essayer de voir comment ça marche au mieux
31:34 avec cette technologie.
31:36 En tout cas c'est comme ça
31:37 que ça travaille pour l'instant.
31:38 Mais on n'est pas à l'abri
31:39 de voir en effet une ou deux technologies
31:41 merger ensemble.
31:42 Est-ce qu'il y a une autre question ?
31:46 Est-ce que vous avez tous compris
31:49 ce que j'ai raconté ?
31:50 On a une question devant.
31:55 Et si cette voie quantique
31:59 s'avère non praticable,
32:01 est-ce qu'on a une autre possibilité ?
32:03 Alors, est-ce qu'on a une autre possibilité ?
32:06 Dans le calcul,
32:08 on trouvera toujours de quoi améliorer.
32:10 On voit bien qu'on refait et on refait
32:12 et on trouve toujours des nouvelles voies.
32:14 La question c'est plus,
32:16 est-ce que ça vaut le coup
32:17 qu'on y aille ou pas
32:18 et qu'on dépasse autant de milliards
32:19 actuellement à ça
32:20 plutôt qu'à sauver la planète ou autre ?
32:23 Dans tous les cas,
32:26 ce qu'on constate
32:27 quand on fait ce genre d'innovation,
32:29 et on l'a vu dans l'espace,
32:31 on l'a vu dans l'aéronautique,
32:33 je pense que quand les premiers gus
32:35 arrivaient avec les plans d'un avion
32:37 à je ne sais pas combien de tonnes d'acier
32:39 et à dire "ce truc-là va voler",
32:41 il y a des gens qui ont dit leur dire "jamais".
32:43 Je me souviens, pendant mes études,
32:45 quand je commençais à regarder un peu la presse
32:47 qui parlait des...
32:49 comment les médias parlaient
32:51 de l'arrivée des trains
32:53 à haute vitesse à 50 km/h.
32:55 Attention, waouh !
32:57 C'était les premiers trains à vapeur.
32:59 C'était la presse titrée
33:02 "Si le train dépasse 50 km/h,
33:04 votre rame va se détacher de votre corps".
33:06 On a toujours un peu les mêmes problématiques
33:08 avec nos médias.
33:10 Le titre "sensationaliste" marche toujours bien.
33:12 La science est toujours importante
33:14 derrière tout ça.
33:16 Le plus important, c'est de voir
33:18 que ce soit dans le spatial,
33:20 que ce soit dans tous les domaines,
33:22 quand on fait de la recherche,
33:24 ça sert toujours à un but au départ,
33:26 mais ça va permettre d'alimenter
33:28 tout un tas d'autres domaines.
33:30 Dans l'aérospatial, pareil,
33:32 il y en a qui diront
33:34 "on ne sait pas si on a été".
33:36 N'empêche que vous avez tous de l'air
33:38 dans vos Nike Air que vous achetez.
33:40 Ça vient de la recherche aérospatiale.
33:42 Le four micro-ondes, ça vient de là.
33:44 Les couvertures de survie,
33:46 le matelas bulle-texte sur lequel vous dormez,
33:48 ça vient de l'aérospatial.
33:50 Ça améliore le quotidien
33:52 et tout un tas d'autres domaines.
33:54 C'est là où c'est important de se dire
33:56 que de toute façon, tout ce qu'on investit
33:58 dans la science, même si c'est sur
34:00 des compétences, c'est sur des compétences
34:02 qui sont en fait des compétences.
34:04 En général, on finit par y arriver.
34:06 Je ne vais pas dire qu'il y a des morts sur la route,
34:08 mais il y a des dommages collatéraux.
34:10 Toutes les startups que vous avez vues là
34:12 ne feront pas un ordinateur quantique qui marche.
34:14 Elles ne pourront pas tout être financé.
34:16 On va écarter certaines techniques
34:18 au bout d'un moment.
34:20 Mais il y a toujours un truc qui reste
34:22 et il y a beaucoup de choses
34:24 qui servent après à tout le monde.
34:26 C'est surtout ça l'important.
34:28 Toutes les semaines, il y a un nouveau truc
34:30 qui arrive qu'on n'avait pas vu venir.
34:32 C'est ça que j'aime dans la tech aussi.
34:34 Je vous incite à regarder
34:36 comment les évolutions des technologies
34:38 ont avancé. C'est toujours passionnant.
34:40 Aussi, les erreurs.
34:42 Si vous regardez le fameux prix Nobel,
34:44 c'est une erreur.
34:46 Pas le prix Nobel,
34:48 mais l'argent qui a été récolté.
34:50 Il faut savoir que les frères Nobel, pendant des années,
34:52 ont cherché à stabiliser la nitroglycérine.
34:54 Il y a même un des deux frères Nobel qui est mort
34:56 pendant qu'il faisait ça.
34:58 Un jour, il y a une éprouvette qui s'est cassée dans de l'argile
35:00 et ça a stabilisé la nitroglycérine.
35:02 On a inventé le pain de dynamite.
35:04 Charles Nobel est devenu millionnaire
35:06 grâce à ça et a inventé le prix Nobel
35:08 pour améliorer le quotidien puisqu'il a perdu son frère là-dedans.
35:10 On n'est pas à l'abri d'une erreur
35:14 qui va nous donner un super ordinateur quantique
35:16 pas prévu, ou peut-être
35:18 on va pouvoir voyager et se téléporter.
35:20 Mais ça, c'est une autre histoire.
35:24 Je crois qu'on est arrivé au bout.
35:26 Il y avait encore une question ?
35:28 J'avais une dernière question.
35:30 Vous parliez de le résultat
35:32 probabiliste
35:34 dans la majorité des cas.
35:36 Mais d'un point de vue industriel,
35:38 je ne suis pas sûr que les clients acceptent
35:40 dans la majorité des cas.
35:42 Comment on peut faire ?
35:44 Est-ce qu'avec différents types
35:46 d'ordinateurs quantum, on peut aller
35:48 compléter ces résultats probabilistes
35:50 par de la vérification
35:52 pour minimiser
35:54 ces calculs d'erreurs que l'on fait
35:56 à la fin, les corrections ?
35:58 En fait, ce qu'il y a
36:00 d'intéressant, c'est de se dire que
36:02 c'est un petit côté...
36:04 Je cherche le nom du film avec Tom Cruise
36:08 où on fait les probabilités dans le futur pour
36:10 Minority Report.
36:12 C'est vrai que c'est un petit côté Minority Report
36:14 de se dire qu'on a
36:16 plus de potentiel, mais ça pourrait être ça.
36:18 Mais dans la logique, on voit
36:20 bien que quand tout tend vers
36:22 99,9... Parce que le truc, c'est de faire
36:24 des millions de fois le calcul très rapidement
36:26 et ça va donner le bon
36:28 résultat.
36:30 Et c'est ça qu'il y a d'intéressant
36:32 et qui fait qu'on accepte le résultat,
36:34 on sait que ça va marcher.
36:36 Donc en effet, ça demande un effort.
36:38 Mais est-ce qu'on peut le vérifier ?
36:40 Non, parce que si on veut le vérifier, c'est avec un ordinateur
36:42 classique déterministe, ça va prendre des milliers
36:44 d'années. Donc non.
36:46 Mais après, à force de faire des tests, on se rend
36:48 bien compte que c'est la bonne réponse mathématiquement.
36:50 Donc voilà. En effet, ça c'est aussi un
36:54 gap intellectuel à passer.
36:56 Voilà.
36:58 Il n'y a pas longtemps, j'ai vu un investisseur
37:04 qui m'a dit "raconte-moi n'importe quelle histoire,
37:06 j'ai un cheval à 65 millions,
37:08 si tu arrives à me le soigner grâce à l'informatique quantique,
37:10 je te donne des milliards, mon cheval
37:12 il compte. Si tu me dis qu'il va
37:14 vivre plus longtemps, qu'il va être moins malade, je te donne
37:16 de l'argent". C'est un peu ça.
37:18 Il faut vendre le rêve à un moment.
37:20 Mais il y a un moment où ça marche.
37:22 Quand on a bien travaillé.
37:24 Donc voilà.
37:26 Merci beaucoup.
37:32 [Applaudissements]
37:34 [SILENCE]