Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.
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00:00 - Europe 1. - La France bouge.
00:03 Elisabeth Assayag.
00:05 - Bien sûr qu'elle bouge cette France, on le voit chaque jour sur Europe 1 avec des entrepreneurs, des patronnes, des patrons, des parcours de vie.
00:12 Aujourd'hui nous avons la chance d'être en direct de notre très beau studio au cœur de Roland-Garros, ce studio Europe 1,
00:19 puisque Europe 1 et radio officielle se situe au pied du cours central, juste en bas de la tribune présidentielle.
00:26 En ce moment se joue le quart de finale d'âme avec la brésilienne Haddad qui mène largement 4-1 face à la tunisienne Jaber.
00:37 C'est en ce moment sur Europe 1 et on vous donnera au fur et à mesure des informations au fur et à mesure du match.
00:42 Mais nous on poursuit avec ces belles marques françaises qui nous permettent de faire du sport.
00:47 Elles sont rentrées dans notre quotidien comme la marque Artengo qui est la marque dédiée seulement au tennis au sein du groupe Decathlon.
00:54 On en parle avec vous Cyril Perrin, directeur de la marque Artengo.
00:57 Nous sommes avec Rémi Gilberton, le fondateur de Digisport et avec vous Mariam Bini, fondatrice d'AOMA.
01:03 La France bouge, la pépite du jour.
01:07 Mariam, vous avez fait, on aime bien revenir sur les parcours avant de comprendre l'entreprise,
01:13 il y a toujours des parcours de vie derrière et des besoins derrière la création d'une boîte.
01:17 Vous avez fait une école de commerce, vous avez travaillé en tant que responsable marketing
01:21 et vous avez même créé une entreprise dans l'électronique.
01:24 Exactement.
01:25 Ce n'est pas votre première boîte AOMA.
01:26 Non, effectivement.
01:27 Tout démarre avec votre fille aînée.
01:29 AOMA démarre avec votre fille aînée puisqu'elle est en cinquième en 2021, c'est ça ?
01:33 Exactement.
01:34 Et elle avait régulièrement des cours de natation comme beaucoup de filles, quasiment toutes les filles.
01:40 Elle avait l'angoisse d'avoir ses règles pendant ses cours.
01:42 Et là vous ne trouvez pas vraiment de solution pour la rassurer ?
01:45 Non, effectivement. En 2021, on a un marché des culottes de règles et des protections menstruelles qui est en développement.
01:52 Et on voit arriver des maillots de bain, mais plutôt de pièces et pas du tout adaptés à la compétition.
01:58 Du coup, je me suis retrouvée très démunie face à la demande de ma fille qui ne voulait…
02:02 Qui n'avait plus envie d'aller au sport.
02:04 Qui a abandonné d'ailleurs la natation, mais qui non plus ne voulait pas porter de tampon puisque c'était la seule solution.
02:11 Un chiffre qui m'a vraiment surpris, c'est que vous l'avez dit à nos équipes, c'est que 50% des adolescentes arrêtent le sport à cause de ça.
02:19 Il y a 50% des sportives qui arrêtent le sport à cause des règles.
02:23 Que ce soit parce que le matériel n'est pas adapté ou parce que la douleur, alors que le sport aide justement à atténuer la douleur,
02:31 ou la douleur leur fait arrêter, et puis la pression aussi des entraînements et autres, leur fait arrêter le sport.
02:37 Donc c'est comme ça que vous réfléchissez à Ahoma. Ahoma, ça s'écrit H-A-O-M-A-H.
02:43 Vous êtes d'origine iranienne. C'est de là que vous puisez ce nom. Ça veut dire quoi ?
02:47 En fait, c'est la contraction de deux divinités, on va dire, perses, parce qu'on cherchait un nom avec une consonance et une protection.
02:55 Donc on a Ahoma qui est, sans le H à la fin, qui est en fait un breuvage, qui est source de protection.
03:03 Et puis aussi on a l'oiseau qui est aussi une protection, qui était aussi sur la compagnie aérienne iranienne à l'époque.
03:12 Allez-vous vous raconter avec nous, Marie-Aime Bini, puisque vous allez nous raconter ce que c'est très concrètement Ahoma.
03:17 Vous aussi, vous avez une minute pour votre pitch. C'est à vous.
03:20 Merci. Donc Ahoma, c'est une marque de vêtements de sport menstruel développé sur les adolescentes au départ.
03:27 Et nous avons élargi notre cible par la suite sur un marché de culottes menstruelles, comme je vous disais, et de protection hygiénique qui, en augmentation,
03:37 et on voit bien que ça reste un sujet très, très tabou, les règles, en tout cas dans notre pays, n'y avait pas de solution à apporter aux sportives,
03:45 de solution qui était adaptée au niveau des vêtements, au niveau de l'accompagnement des mouvements des sportives,
03:52 que ce soit dans la gymnastique rythmique, la danse classique, la natation en compétition, le running, l'athlétisme, l'équitation.
04:00 Donc, du coup, on a profité de découvrir ce marché pour développer Ahoma.
04:07 Donc, aujourd'hui, on cible les femmes de tout âge et Ahoma a pour mission de les accompagner de l'adolescence jusqu'à un âge mûr,
04:15 que ce soit pour les règles ou les futurs inerts.
04:19 - Pile une minute, bravo ! Bravo pour votre pitch, Mariam Bini, fondatrice d'Ahoma. Ça va comment, votre fille, aujourd'hui ?
04:26 - Elle est impatiente de pouvoir tester sur les pantalons d'équitation.
04:31 - Ah, parce que maintenant, elle fait de l'équitation ?
04:33 - Elle a toujours fait de l'équitation. J'ai des filles qui sont très sportives.
04:36 - Vous en avez apporté ? Vous pouvez nous les montrer, si vous voulez.
04:39 - Vous avez le sous-juste-corps qui est adapté...
04:42 - Juste-corps pour la danse ?
04:44 - Pour la danse et la gymnastique, effectivement. Les gymnastes mettent ça sous leur juste-corps de compétition
04:51 pour les accompagner dans leurs mouvements et avoir une protection assurée pendant à peu près 8 heures.
04:57 Et ensuite, là, c'est le premier modèle. On a évolué depuis du short pour pouvoir faire du running.
05:04 - C'est comme un ski ?
05:05 - Exactement, c'est pour faire du running. Nous sommes également en train de développer d'autres produits pour couvrir tous les sports.
05:11 - Vous fabriquez ça où ?
05:12 - Pas en France, parce qu'on n'a pas le savoir-faire.
05:14 - C'est compliqué. Tous les jours, on nous dit qu'il n'y a plus de savoir-faire. Il faut revenir.
05:18 - J'aimerais si je peux proposer des produits qui permettent d'être achetés par le plus grand nombre.
05:24 On n'a pas le savoir-faire. J'ai cherché pendant un sacré moment. C'est très compliqué.
05:30 Par contre, ce n'est pas en Chine.
05:31 - C'est où ?
05:33 - C'est en Euromède.
05:35 - Si vous êtes ici parmi nous, c'est parce que vous avez des besoins.
05:39 L'objectif de la France Bouche, c'est de vous accompagner dans le développement de votre entreprise.
05:43 On va demander conseil à Nathalie Carré. Bonjour Nathalie.
05:46 - Bonjour Elisabeth. Bonjour tout le monde.
05:48 - Nathalie est en charge de l'entrepreneuriat à la Chambre de Commerce et d'Industrie.
05:51 On l'a vu, Nathalie, Mariam Demar a besoin de se faire connaître. Je crois que vous avez quelques idées.
05:56 - Pour trouver des idées, je me suis interrogée sur pourquoi des vêtements de sports menstruels.
06:01 Après tout, pour la natation, il existe déjà pas mal de maillots de bain menstruels.
06:04 Et pour les autres sports, il y a des culottes menstruels sans couture qui ne gênent pas les mouvements.
06:07 Alors certes, il reste le tutu de dents sous la tenue de patinage, qui n'est pas très joli qu'une culotte en dessous.
06:11 Mais bon, c'est donc là, dans ces moments-là, que je pars à la pêche aux infos pour trouver le truc en plus.
06:16 Le truc qui est différent et souvent. Il suffit de revenir aux origines du projet.
06:19 Et vous l'avez dit, vous avez créé AOMA pour vos filles, pour qu'elles puissent continuer le sport
06:23 dans le respect de leur volonté de ne pas mettre de tampons.
06:25 Car pour vous, c'est une question de justice, de liberté, mais aussi d'accompagnement de la douleur,
06:30 puisque le sport apaise les douleurs menstruelles.
06:32 Alors, pourquoi ne pas rester sur le segment des jeunes filles qui débutent leur vie de jeunes femmes
06:37 et ne doivent pas la commencer en disant "c'est trop injuste, les garçons peuvent continuer leur sport préféré, moi je galère".
06:42 Et pourquoi ne pas aller au-delà des vêtements en nouant des partenariats avec par exemple Glower,
06:47 qu'on a reçu à la France Bouge et qui propose des guemises pour soulager les douleurs menstruelles.
06:50 Une explication sur les raies, qui informe, rassure, donne des trucs et astuces.
06:54 Et puis évidemment, les meilleures marques de lingerie menstruelle,
06:57 puisque nos ados ne passent quand même pas leur temps en leggings.
06:59 Ou alors, autre idée, vous en avez un peu parlé,
07:02 pourquoi ne pas aller plus loin et aller vers l'accompagnement de la pratique sportive dans tous les moments intimes de la femme.
07:07 Les premières règles, le sport post-accouchement, le sport et les fuites urinaires, le sport et un cancer,
07:13 bref, le sport malgré tout.
07:15 Malgré tous les trucs de filles qui pourraient nous en empêcher,
07:17 et alors d'autres partenaires pourraient vous épauler pour vous faire connaître.
07:20 L'idée, comme souvent, est d'ajouter du service et de l'accompagnement,
07:23 et ne pas rester sur la vente d'un produit uniquement.
07:26 Mais malgré tout, pour le développement de votre marque, il y a un sujet non négligeable, c'est le prix.
07:30 70 euros leggings qu'une ado ne va mettre peut-être qu'un an puisqu'elle grandit,
07:34 ça peut faire cher pour beaucoup de bourses, même si le travail le justifie.
07:37 D'autant qu'il faut ajouter le prix des culottes menstruelles pour les tenues normales,
07:40 qui sont elles aussi assez chères.
07:42 Alors, pouvez-vous imaginer des vêtements reconditionnés,
07:45 c'est-à-dire que vous réparez et changez peut-être la partie absorption,
07:48 ou alors des vêtements évolutifs, un peu comme l'a fait Decathlon pour les pantalons de ski,
07:52 ou comme le font des marques de vêtements de bébés.
07:54 Encore une innovation à trouver pour rendre vos vêtements accessibles à tous.
07:57 Vous voulez répondre, Mariam ?
07:59 Oui, parce qu'effectivement, c'est déjà des choses qui sont dans les tuyaux,
08:02 surtout sur le fait de recycler le pad, et de permettre de porter la protection,
08:08 l'absorption, du coup de pouvoir le recycler et de remettre un pantalon, un legging ou autre plus adapté.
08:15 Mais on est aussi sur la femme, donc ça serait plus sur les ados où on aurait ce type de recyclage.
08:20 Cyril Perrin, vous êtes le fondateur, le directeur de la marque Artengo.
08:23 Quel regard portez-vous sur AOMA, ces vêtements techniques,
08:26 ces vêtements qui permettent une stricte égalité entre les jeunes filles et les jeunes garçons ?
08:31 Chez Decathlon, tout ce qui est un frein à la pratique du sport est quelque chose qui est très important pour nous.
08:37 Donc peut-être que dans les possibilités de collaboration aussi, il y a des choses probablement à faire.
08:43 En tout cas, voilà.
08:44 Marque AOMA chez Artengo, enfin chez Decathlon.
08:46 En tout cas chez Decathlon, sur d'autres sports peut-être dans un premier temps,
08:49 mais en tout cas, c'est quelque chose qui est très important.
08:51 Tout ce qui est un frein à la pratique du sport est un sujet très important pour nous.
08:55 Là, on a une solution grâce à AOMA.
08:58 On va poursuivre avec vous Nathalie Carré.
09:00 Mariam souhaite développer sa gamme de sports et évidemment,
09:03 comme chaque fois quand on monte une boîte, elle a besoin de financement.
09:06 Que pouvez-vous lui conseiller Nathalie ?
09:08 Moi, Monsieur Perrin, il vient de m'ouvrir la porte parce que j'allais lui dire "faisons simple".
09:12 Faisons simple, votre prochain sport, c'est le tennis.
09:15 Parce que nous sommes à Roland Garros, mais surtout parce que justement,
09:18 vous avez Monsieur Perrin en face de vous et chez Decathlon.
09:20 L'innovation, c'est leur dada pour rendre la pratique sportive accessible à tous.
09:24 Monsieur Perrin, j'ai regardé vos jupettes et vos robes de tennis, elles sont super sympas.
09:28 Mais je suis sûre qu'en y intégrant un shorty menstruel à AOMA,
09:31 vous feriez un malheur auprès des jeunes filles.
09:33 Vous les faites rire Nathalie.
09:34 Ben oui, j'espère bien.
09:36 Et puis surtout, j'ai vérifié, votre marketplace, elle vend déjà des maillots de bain menstruels.
09:40 Donc, vous savez que c'est une bonne chose.
09:42 Mariam, là, je ne peux rien faire de plus, ça va aller dans votre camp, sans mauvais jeu de mots.
09:46 A part ça, vous avez plusieurs options possibles pour innover, produire et vendre.
09:50 Les financements peuvent donc être différents.
09:52 Alors, deux exemples de possibilités, mais il y en a d'autres.
09:54 Première option, trouver le meilleur partenaire industriel et commercial par sport
09:58 qui va co-financer la recherche et distribuera vos produits.
10:00 Ce sera donc le pantalon d'équitation machin, en collaboration avec AOMA.
10:05 Bon, il est fort possible que Decathlon devienne votre meilleur ami,
10:08 vu le nombre d'innovations à leur actif.
10:10 Mais il y a aussi, pardon M. Perrin, les marques d'intersport qui sont aussi prisées des Français.
10:15 Deuxième option.
10:16 Excusez-moi Nathalie, il y a une marque en plus pour l'équitation.
10:19 Chez Decathlon, il y a chaque marque, chaque produit, chaque sport a une marque.
10:24 C'est laquelle pour l'équitation ?
10:26 C'est Fuganza.
10:27 D'accord. Alors, vous poursuivez Nathalie.
10:29 Donc, il y a une deuxième option pour trouver de l'argent.
10:32 Vous trouvez des investisseurs, vous concevez les produits, vous les vendez en marques propres,
10:35 en vous appuyant, comme je disais, sur des partenaires qui peuvent vous aider à vous faire connaître.
10:39 Là, il y a quand même un sujet sur lequel rassurer les investisseurs, c'est la taille du marché.
10:43 Certes, le marché de la lingerie menstruelle est en très fort croissance, on a plus que 272%,
10:48 mais pour le moment, c'est seulement 10% des Françaises qui achètent ce type de sous-vêtements.
10:52 Et rien ne dit que les vêtements menstruels suivront la même évolution.
10:55 Être la première sur un marché, même quand il y a un besoin identifié,
10:58 c'est toujours une aventure un peu longue.
11:00 Du coup, vous avez plutôt intérêt à aller vers des réseaux de business angels de femmes,
11:04 il en existe un, ou sur les fonds d'investissement qui agissent pour financer plus de femmes,
11:08 comme Sista, Leia Capital ou Angel Square.
11:11 Bref, des investisseurs moins pressés et plus au fait de ces sujets.
11:15 En tout cas, toute l'équipe de La France Bouge vous souhaite une très belle réussite.
11:19 On est derrière vous !
11:21 Pour que plus jamais, plus jamais une jeune fille ait à faire le choix entre son sport préféré et ses règles,
11:27 parce que oui, c'est trop injuste.
11:29 Merci Nathalie Carré, vous êtes à fond, je vous ai sentie très investie dans ces petits conseils du jour.
11:36 Vous savez quoi, si je n'avais pas 49 ans et bientôt on met nos pauses, je pense que je vais aller en acheter.
11:40 On se rate toi et Nathalie Carré.
11:43 En tout cas, pour vos belles filles, pourquoi pas Nathalie.
11:46 Oui !
11:48 Merci, on vous retrouve demain Nathalie Carré pour vos précieux conseils.
11:51 Mariam, est-ce que vous souhaitez réagir aux conseils de Nathalie ?
11:54 Vous allez pouvoir les réécouter en podcast, c'est pas de problème.
11:56 Oui, mais effectivement, on a déjà envisagé, on a déjà été contacté par des business angels
12:02 qui souhaitent rentrer au capital et pourquoi pas avoir un partenaire industriel comme Décathlon dans le capital.
12:09 Franchement, là on va vous laisser parler et s'il se passe des choses, vous nous donnez des nouvelles.
12:13 Avec plaisir.
12:15 Allez, vous restez avec moi tous les trois autour de la table de la France Bouge à suivre la saga du jour.
12:20 La collection a été baptisée Terre battue en souvenir du tournoi de Roland Garros en 1983.
12:31 Cette collection, c'est le coq sportif, marque emblématique française.
12:35 On veut vous rester avec nous parce qu'on va découvrir cette belle histoire d'une entreprise française.
12:39 A tout de suite.
12:41 Elisabeth Assayag sur Europa.