Ce jeudi 8 juin, les députés vont débattre des propositions du groupe Liot sur la réforme des retraites. La présidente de l'Assemblée nationale a déjà fait savoir qu'elle déclarerait "irrecevables" les amendements de rétablissement de l'article 1, qui porte sur le recul de l'âge légal de départ à la retraite.
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00:00 La politique. Mathieu Croissando, la présidente de l'Assemblée nationale, l'a annoncé hier chez Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC.
00:06 Il n'y aura pas de vote aujourd'hui sur l'abrogation de la réforme des retraites.
00:11 D'ailleurs, on va réécouter la présidente de l'Assemblée.
00:13 Sur ces amendements de rétablissement de l'article 1, je suis très claire, ils seront déclarés irrecevables.
00:21 Moi, je suis constante, je l'ai toujours dit et depuis que je suis présidente de l'Assemblée nationale, j'applique la règle, rien que la règle.
00:29 Irrecevable, elle a raison.
00:30 Du point de vue de la Constitution, oui, on va reparler de ce fameux article 40.
00:34 Vous savez qu'il est interdit aux parlementaires de déposer des propositions de loi qui diminuent les ressources de l'État ou qui créent des dépenses non financées.
00:41 La proposition de loi Lyot prévoyait d'abroger la réforme et donc de priver l'État de 15 à 20 milliards de recettes en 2030.
00:47 Et pour les compenser, ils avaient prévu une augmentation des taxes sur le tabac, mais qui est une recette floue, incertaine et surtout non pérenne.
00:54 Ça, c'est ce que dit notre loi suprême.
00:56 Après, on le sait, il y a la loi et puis il y a l'esprit de la loi et dans les usages.
00:59 Mais cet article 40, il n'a pas toujours été invoqué loin de là pour laisser un peu de souplesse et d'initiative aux parlementaires.
01:06 Et surtout, s'il est invoqué aujourd'hui, c'est parce que l'exécutif et la majorité avaient peur d'être mise en minorité.
01:11 Et depuis hier matin, les oppositions crient au déni de démocratie.
01:14 Oui, alors la décision de Yael Brown-Pivet était attendue et les réactions de l'opposition aussi.
01:18 Pour tout vous dire, dans cette affaire, c'est un peu le bal des hypocrites et ce ne sont pas les musiciens qui manquent.
01:23 Je vous en mène.
01:24 Premier orchestre, les flûtistes de Lyot qui ont vendu du rêve et donc du vent aux opposants à la réforme.
01:29 C'est bien simple, aucun des auteurs de cette proposition de loi ne croyait l'abrogation de la réforme des retraites possible.
01:34 Leur texte n'avait aucun avenir législatif et il n'était pas constitutionnel.
01:37 Ils le savent, ils ne l'ont d'ailleurs pas fait pour ça, mais de leur propre aveu pour créer un séisme politique.
01:41 Bref, ils ont tenté un coup, ils ont perdu.
01:43 Second orchestre, le big bazar de la NUPES.
01:45 Attention, amis danseurs, parce que le rythme n'est pas toujours facile à suivre.
01:48 La NUPES réclame des votes accordés et accris quand ça les arrange, mais ne recule devant aucun outil juridique pour y échapper quand ils ont peur de perdre.
01:56 En déversant par exemple des tonnes d'amendements, on l'avait vu en février, vous savez, on n'a même pas pu aller jusqu'à l'article 7, on l'a revu la semaine dernière en commission.
02:02 Puis enfin, dernier orchestre, les grosses caisses de l'exécutif et de la majorité qui feignent de ne pas voir où est le problème.
02:08 Alors là, ce n'est pas une mélodie d'une très très grande finesse.
02:10 Bah quoi, tout est légal, ce n'est pas nous, c'est la constitution qui le dit, nous ne faisons que respecter les règles.
02:15 Et oh, il ne faudrait pas non plus nous prendre pour des jambons.
02:17 Mais tout est légal, c'est vrai, non ?
02:18 Oui, et c'est en ce sens qu'on ne peut pas parler, me semble-t-il, de déni de démocratie, même s'il faut souligner que cette démocratie,
02:24 elle a été encadrée, corsetée, muselée par tout un arsenal réglementaire, certes, mais quand même.
02:29 On peut en revanche parler de défauts politiques, à mes yeux, et même d'un défaut politique majeur, parce que l'accumulation de ces outils juridiques,
02:36 vous savez, l'article 47, l'article 49, 3 aujourd'hui, l'article 40, le mépris des syndicats et de la démocratie sociale, la surdité face à la mobilisation populaire,
02:44 auront fracturé le pays et entamé la confiance des Français dans nos institutions, provoquant une crise politique dont on n'a sans doute pas fini de mesurer les secousses.
02:52 Et donc, si je vous suis bien, c'est un membre du Big Bazaar qui est tout à l'heure l'invité du face-à-face d'Apolline Olière.
02:56 Il est déjà là, je l'ai croisé, là. Il est au café.
02:58 Manuel Pompa répondra aux questions d'Apolline tout à l'heure, à 8h30.