Des policiers uniquement affectés dans les transports de la métropole de Montpellier.
A partir du mois de septembre, une vingtaine de policiers, spécialement recrutés, vont être chargés d'assurer la sécurité des voyageurs sur tout le réseau de transports en commun de la métropole. A commencer par le TRAM en priorité.
Hier, le président la métropole, Michaël Delafosse, a signé avec le préfet de l'Hérault et le procureur de la république de Montpellier la convention qui coordonnera l'action de cette future police métropolitaire des transports avec celle de la police nationale.
Qu'auront le droit de faire, ou de ne pas faire cette future police des transports ?
On en parle avec l'invité du 6/9, Sébastien Cote, adjoint au maire à Montpellier chargé de la sécurité et de la tranquilité publique.
A partir du mois de septembre, une vingtaine de policiers, spécialement recrutés, vont être chargés d'assurer la sécurité des voyageurs sur tout le réseau de transports en commun de la métropole. A commencer par le TRAM en priorité.
Hier, le président la métropole, Michaël Delafosse, a signé avec le préfet de l'Hérault et le procureur de la république de Montpellier la convention qui coordonnera l'action de cette future police métropolitaire des transports avec celle de la police nationale.
Qu'auront le droit de faire, ou de ne pas faire cette future police des transports ?
On en parle avec l'invité du 6/9, Sébastien Cote, adjoint au maire à Montpellier chargé de la sécurité et de la tranquilité publique.
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00:00 France Bleu et Rosse. Ce matin c'est Sébastien Cotte, l'adjoint au maire à Montpellier chargé de la sécurité et de la tranquillité publique.
00:05 Guillaume Roland.
00:06 Et oui, à côté de notre Sébastien Garnier, un autre Sébastien, juste à côté de lui, Sébastien Cotte. Bonjour.
00:12 Bonjour Guillaume Roland.
00:13 Merci d'être venu nous rejoindre en studio.
00:15 Adjoint au maire, je sais que vous n'aimez pas trop dire sécurité parce que votre intitulé exact c'est délégué à la protection de la population.
00:21 Absolument, protection de la population parce que c'est assez large, depuis la sécurité jusqu'à la protection sanitaire et la lutte contre le logement indigné.
00:29 Oui, et qui font également partie de vos attributions.
00:31 Mais avec vous ce matin, on va commencer par parler de la PMT, c'est un sigle que les Montpellierains vont devoir se mettre dans la tête.
00:38 C'est Police Métropolitaine des Transports qui va avoir le jour au mois de septembre.
00:42 Donc c'est pas demain, c'est après-demain quoi.
00:44 Ah ben c'est dès le mois de septembre, les 20 premiers agents de la Police Métropolitaine des Transports seront en place.
00:51 Et ils seront à l'oeuvre dans les bus et dans les trams.
00:54 Ce sera la troisième Police Métropolitaine des Transports de France, après Nantes.
00:58 Mais la plus importante.
00:59 Et ce sera à terme, alors en 2023 nous commençons avec 20 agents, 2024, 42, ce sera à terme la plus grosse Police Métropolitaine des Transports de France, absolument.
01:08 42 agents spécialement affectés et exclusivement affectés à la sécurité dans les transports en commun de la métropole.
01:15 Absolument, c'est une police qui est métropolitaine et qui est dédiée.
01:18 Ils ne feront que du transport, tram, bus, évidemment les arrêts de bus et les arrêts de tram.
01:24 Et évidemment ça nécessite beaucoup de coordination avec la police nationale et la gendarmerie, d'où la convention de coordination signée hier par le maire président Michael de Lafosse.
01:34 On va y revenir sur cette convention dans un instant.
01:36 On les verra dans les trams, dans les rames aussi ?
01:38 Bien sûr, c'est même essentiellement dans les rames et dans les bus qu'on va les voir.
01:42 Le côté visible, présence, visibilité est très important en fait.
01:46 On imagine qu'avec 42 agents vous ne pourrez pas être partout.
01:50 Mais ne serait-ce que de les voir déjà c'est quoi ? C'est de la dissuasion ?
01:53 C'est déjà effectivement travailler sur le sentiment d'insécurité.
01:56 Donc il faut être présent, il faut être visible.
01:58 Comme on le dit souvent, il faut mettre du bleu.
02:00 Du bleu dans la rue et donc du bleu dans les transports.
02:04 Aujourd'hui, il n'y en avait pas.
02:05 En tout cas, il y en avait assez peu.
02:07 Nous avons multiplié les opérations dans le tram avec la police municipale de Montpellier depuis deux ans.
02:12 Mais il faut effectivement que cette présence soit plus massive, plus dissuasive et surtout que cela se sache.
02:17 Alors bien sûr, on ne sera pas présent partout, tout le temps.
02:20 Mais 42 agents sur un réseau comme Montpellier, c'est quand même inédit.
02:24 Et c'est un effort qui est absolument sans précédent pour la métropole de Montpellier.
02:29 - Alors juste, qu'on comprenne bien l'insécurité dans les transports en commun aujourd'hui dans la métropole de Montpellier.
02:37 Cela représente quoi très concrètement ?
02:40 - Alors essentiellement...
02:41 - Pour en arriver à mettre en place une police, c'est qu'il y a un problème quand même.
02:44 - Oui, bien sûr qu'il y a un problème.
02:45 Alors je dirais qu'il y a un double problème.
02:47 Il y a un problème de faits.
02:49 Ces faits, effectivement, ce sont essentiellement, et il faut le dire massivement, ce sont des incivilités.
02:55 Ce sont des incivilités, ce sont des pieds sur les sièges, des gens qui sont alcoolisés, des hurlements, voilà.
03:04 - Des vols à l'arraché ?
03:06 - Des vols, alors ensuite évidemment, on va passer à ce qui est vol.
03:09 Vol à l'arraché, vol aussi de carte bancaire aux arrêts de tramway.
03:14 On a des gangs spécialisés, le grand classique avec nos gangs spécialisés d'Europe centrale qui sont à l'oeuvre.
03:20 Mais ne vous inquiétez pas, on les a bien aussi à l'oeil.
03:23 Et puis des agressions contre des personnels de TAM et puis contre des voyageurs.
03:31 Mais ce qu'il faut bien dire, c'est que ça ce sont les agressions.
03:34 Aujourd'hui, elles sont en baisse.
03:36 Je le dis très tranquillement, le préfet l'a dit hier, elles sont en baisse.
03:40 Mais il y a un sentiment d'insécurité.
03:42 Et donc ça aussi on doit y travailler, parce que vous le savez, on veut plus de gens dans les transports.
03:47 - Alors c'est une police, c'est vraiment une police.
03:49 Vous n'allez pas vous substituer au rôle des contrôleurs de la TAM qui vont continuer à faire leur job, à contrôler.
03:54 Là on aura affaire à de vrais policiers qui ne sont pas là pour contrôler les billets,
03:59 mais pour faire des interpellations, des véritables interpellations.
04:03 - Bien sûr, la TAM va augmenter son nombre de contrôleurs.
04:06 Mais ça c'est la partie TAM.
04:07 Nous on fera un travail de police.
04:09 La police municipale, elle interpelle, elle va interpeller.
04:14 Ce sera une police municipale armée, armement létal et pistolet à impulsion électrique,
04:21 plus connu sous le nom de Taser.
04:23 Donc ce sera une police armée.
04:26 Et le but c'est bien de faire de l'interpellation,
04:28 pour ensuite remettre les délinquants à un officier de police judiciaire,
04:33 qu'il soit gendarme si on est en gendarmerie, ou policier si évidemment on est en zone police.
04:37 - Donc ça c'est l'idée de la convention qui a été signée hier avec le préfet,
04:40 le procurant de la République et puis un responsable de la gendarmerie nationale.
04:44 Parce que sur le territoire de la métropole,
04:46 il y a à la fois de la police nationale et de la gendarmerie aussi.
04:49 Donc il va falloir travailler avec tout le monde.
04:51 - C'est ça, c'est ce qui est un petit peu compliqué.
04:53 On a trois communes de la métropole qui sont en zone police,
04:55 Pérol, Latte et Montpellier.
04:57 Tout le reste est en zone gendarmerie.
04:59 Je pense en particulier à nos bouts de ligne,
05:01 Castelnau-Lionès pour la ligne 2,
05:03 Juvignac pour la ligne 3,
05:04 Saint-Jean-de-Vedas pour la ligne 2.
05:06 On est en zone gendarmerie.
05:07 Donc il faut que tout ce petit monde se coordonne,
05:09 travaille ensemble.
05:10 On l'a déjà fait, puisque depuis un an,
05:12 on multiplie les opérations conjointes.
05:14 Donc on se connaît, on travaille ensemble
05:17 et maintenant ça doit être systématisé.
05:19 - Bon, Sébastien Cotte, la sécurité en ce moment à Montpellier,
05:21 ça fait partie, j'imagine, à vous en tant que...
05:24 Alors on va dire quand même que c'est un dossier
05:26 qui est piloté par Jean-Pierre Ricot,
05:28 qui est délégué pour la métropole, le maire de Pérol,
05:30 qui est délégué à la mise en place de cette police métropolitaine des transports.
05:34 - Oui, c'est une police, comme son nom l'indique, métropolitaine.
05:37 Donc c'est Jean-Pierre Ricot qui la pilote.
05:39 - Et vous travaillez avec lui, évidemment,
05:40 en tant qu'adjoint à Montpellier de la ville phare,
05:43 comme on dit sur les questions de sécurité.
05:45 Sécurité à Montpellier.
05:47 Vous musclez votre jeu, j'ai l'impression.
05:49 Il y a aussi des effectifs supplémentaires de policiers municipaux
05:51 qui sont annoncés et prévus.
05:53 - Ah, je crois que c'est sans précédent.
05:54 Vous savez que j'ai un petit peu une formation d'historien,
05:57 donc on va dire que c'est historique.
05:59 58 policiers municipaux supplémentaires
06:01 à l'horizon 2026 pour la ville de Montpellier,
06:03 c'est une hausse de 30% des effectifs.
06:05 C'est un effort qui n'est jamais vu.
06:07 J'ajoute aussi qu'à l'horizon de la fin 2024,
06:11 nous allons créer avec ACM et les bailleurs sociaux
06:13 une brigade dite du logement social,
06:15 forte de 40 agents pour le parc social.
06:18 L'effort qui est consenti,
06:20 si on ajoute les 42 effectifs de la police métropolitaine des transports,
06:23 est inédit pour la sécurité des Montpelliers.
06:26 Parce que c'est une priorité de Michel De La Fosse.
06:28 - Vous musclez votre jeu à la ville,
06:30 mais on a l'impression aussi que les délinquants musclent aussi un peu le leur.
06:32 Quand on voit ce qui se passe par exemple
06:34 dans le quartier Saint-Martin en ce moment, ça vous inquiète ?
06:36 - Ce qui m'inquiète, c'est ce qui se passe en France.
06:38 La ville de Montpellier n'est pas épargnée.
06:42 On a une explosion des trafics notamment liés aux stupéfiants.
06:46 En France, en Belgique, aux Pays-Bas.
06:48 Je vous invite à regarder aussi ce qui se passe dans les villes moyennes.
06:51 Donc ça effectivement, c'est inquiétant.
06:55 Saint-Martin, c'était évidemment un règlement de compte
06:57 sur fonds de trafic de stupes.
06:59 Hier, nous y étions, grosse opération de police.
07:01 Pas mal d'interpellations.
07:03 Et nous y serons, et nous y sommes tous les jours.
07:05 - Les renforts de CRS ?
07:07 - Alors ça voilà, le fuit qu'ils vont rester.
07:09 - Ils vont rester.
07:11 - Le préfet l'a annoncé hier, 80 CRS pour la ville de Montpellier.
07:14 Voilà le fuit d'un travail par partenariat.
07:16 Alors moi, j'adorais avoir la mention des CRS,
07:19 mais il faut un petit peu en laisser au préfet Moutou,
07:21 qui d'ailleurs est un très bon préfet,
07:23 avec lequel nous travaillons très bien.
07:25 Et effectivement, il a annoncé hier,
07:27 ils sont pérennisés pour le moment sur la ville de Montpellier.
07:29 Nous pensions qu'ils risquaient de partir en juin.
07:32 Ils resteront.
07:33 Donc ça c'est une très très bonne nouvelle.
07:35 Et d'ailleurs, le préfet l'a dit hier,
07:37 ils sont invités à fréquenter à pied
07:40 les transports en commun, eux aussi.
07:42 - Pour se montrer, et montrer du bleu.
07:45 - Et montrer du bleu, absolument.
07:47 Et de l'autorité.
07:48 - Merci beaucoup Sébastien Cotte d'être revenu dans ce studio ce matin.
07:51 Bonne journée à vous.
07:52 - Vous retrouvez cette interview en allant sur notre site internet francebleu.fr