Diacre, Le Graët, révélations d'un ex-arbitre... Philippe Diallo, président par intérim de la FFF, se confie

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News
Transcription
00:00 On est de retour ici dans le studio de Repin,
00:02 Repin Sport, radio officielle de Roland Garros,
00:03 au cœur de ce stade qui a vibré aujourd'hui
00:05 au rythme des demi-finales féminines.
00:07 On y reviendra tout à l'heure avec nos experts,
00:08 avec Cédric Piolline, avec Benoît Mélin.
00:10 En attendant, comme chaque jeudi,
00:12 les décideurs du sport, un échange nourri
00:14 avec ceux et celles qui font le sport.
00:16 Et ce soir, entretien exceptionnel.
00:18 Jacques Vendroux a rencontré Philippe Diallo,
00:20 le président par intérim de la 3F.
00:23 Écoutez.
00:24 Bonsoir Philippe Diallo.
00:29 Bonsoir Jacques Vendroux.
00:31 Comment ça va ?
00:32 Parfaitement.
00:33 Ça fait longtemps qu'on n'a pas de vos nouvelles.
00:35 Vous êtes président, entre guillemets,
00:38 par intérim de la Fédération française de football
00:40 après la démission de Noël Legrès
00:43 depuis le 28 février dernier.
00:46 Comment, d'abord, comment vous allez ?
00:48 Est-ce que c'est un rôle qui vous plaît ?
00:51 Est-ce que c'est une nouvelle aventure pour vous
00:53 qui a déjà un passé important dans le football ?
00:55 Comment vous vivez tout ce qui se passe en ce moment ?
00:57 Moi je le vis de manière très intense
00:59 parce que l'actualité du football,
01:01 notamment sur ces derniers mois,
01:03 a été extrêmement chargée
01:06 de la crise qui a entouré l'équipe de France féminine
01:09 avec l'arrivée ensuite d'Hervé Renard,
01:12 avec un lancement d'un plan de féminisation inédit
01:17 pour promouvoir le football féminin en France,
01:21 avec une réforme de l'arbitrage,
01:24 avec un plan sur le futsal,
01:27 avec des compétitions de jeunes
01:29 qui nous ont permis de voir nos jeunes féminines U17
01:32 devenir championnes d'Europe
01:33 et les garçons échouer en finale aux pénaltys contre l'Allemagne.
01:36 Et puis très bientôt nos espoirs
01:39 qui vont partir en Roumanie pour jouer l'Euro.
01:42 Donc voyez, l'actualité du football
01:44 a été extrêmement riche ces derniers mois.
01:47 Vous vous êtes retrouvé président
01:49 de la Fédération française de football,
01:51 même si c'est par intérim.
01:53 C'est une charge qui est immense, qui est énorme.
01:55 Et je crois qu'on ne se rend pas compte
01:56 de l'importance du rôle du président
01:58 de la Fédération française de football,
01:59 qui est la plus grande fédération de France.
02:02 C'est une lourde tâche avec beaucoup de responsabilités
02:06 parce qu'au-delà de ce que les gens peuvent voir,
02:08 c'est-à-dire nos grandes équipes nationales,
02:10 féminines ou masculines,
02:12 il y a 2 200 000 pratiquants,
02:15 il y a plus de 12 000 clubs.
02:17 Et il y a à faire vivre tout ce football
02:21 sur l'ensemble de nos territoires,
02:23 avec une responsabilité de faire que
02:25 ces pratiques permettent à chacun de s'épanouir.
02:28 Et puis un rôle particulier pour le football aussi,
02:31 qui est de faire en sorte que jouer au football
02:35 soit aussi un moment où on puisse
02:40 s'épanouir dans une éducation,
02:42 dans la transmission de valeurs
02:44 qui sont liées au monde du sport.
02:46 Et donc tout ça, en bout de cours,
02:48 c'est ma responsabilité d'essayer de faire en sorte
02:51 que tout le monde puisse vivre sa passion,
02:53 quel que soit le niveau, dans les meilleures conditions.
02:55 Depuis le 28 février, le jour où vous avez remplacé Noël Legrette,
02:59 vous n'êtes pratiquement pas exprimé.
03:01 C'était un souhait, vous vouliez faire un petit peu le point,
03:04 réfléchir à ce que vous alliez faire, etc.
03:07 Je pense que j'avais les idées assez claires
03:10 sur ce que je souhaitais faire
03:12 et ce qu'on a déjà commencé à faire.
03:15 Ensuite, très honnêtement, nous étions dans une période de crise
03:21 marquée par le départ du président Legrette.
03:25 Et j'ai pensé que mon devoir, c'était d'abord
03:29 de faire en sorte que la Fédération
03:31 et le football français continuent à fonctionner le mieux possible.
03:34 Et pour ça, ça demande beaucoup de travail au quotidien.
03:37 Donc j'ai été absorbé par beaucoup, beaucoup de dossiers,
03:41 beaucoup de travail à la Fédération dans les territoires
03:44 et puis aussi au plan international,
03:46 puisque j'ai été élu en avril dernier au comité exécutif de l'UEFA
03:50 pour préserver la place de la France au niveau international.
03:53 Donc effectivement, ça ne m'a pas donné loisir
03:56 pour être plus souvent dans les médias.
03:58 Mais je crois que, à ce moment-là, ce n'était pas ma place.
04:01 Ce qui est important, c'est que, je l'ai dit,
04:03 vous avez donc remplacé par la force des choses Noël Legrette.
04:06 Comment vous l'avez vécu, cette crise, à titre personnel ?
04:09 C'est compliqué à vivre quand même.
04:12 Vous êtes vice-président délégué.
04:14 À un moment ou à un autre, vous pouvez devenir président.
04:16 Peut-être que vous n'étiez pas prêt
04:18 ou peut-être que vous ne l'aviez pas prévu dans votre tête.
04:20 Comment vous l'avez vécu sur le plan personnel, sur le plan humain ?
04:23 Sur le plan humain, d'abord, ça a été une période douloureuse,
04:26 parce que, depuis l'automne 2022,
04:29 il y a une campagne de presse très forte
04:32 à l'encontre à la fois du président Legrette,
04:35 de la directrice générale de la Fédération,
04:39 couplée à une enquête ministérielle sur la Fédération
04:42 et tout ça a une dimension humaine très forte,
04:45 à des répercussions sur la vie personnelle des uns et des autres,
04:48 en particulier ceux qui ont été directement concernés.
04:51 Et quand on a été sur la même liste,
04:54 quand on a partagé un travail en commun,
04:57 évidemment qu'il y a une dimension humaine
04:59 qui rend cette période douloureuse
05:02 et qui laisse, d'une certaine manière, le goût du gâchis.
05:06 C'est-à-dire que ça a été un gâchis
05:09 parce que le président Legrette avait une grande carrière
05:12 de dirigeant au sein du football français.
05:15 Il a réussi sportivement à l'amener jusqu'à une victoire en Coupe du Monde
05:20 et il en a stabilisé l'économie.
05:24 Et donc, de le retrouver dans une situation
05:30 où il se retrouve amené à démissionner,
05:33 a forcément été une période douloureuse
05:36 pour tous ceux qui étaient à ses côtés.
05:39 - Vous l'avez régulièrement au téléphone, vous lui parlez ?
05:42 - Tout à fait. Je l'ai au téléphone
05:45 parce que c'est un homme qui a la passion du football
05:48 et puis c'est un homme aussi qui est blessé.
05:51 Et donc, quand des hommes ont un genou à terre,
05:56 je pense que notre devoir, c'est aussi d'être à leur côté
05:59 dans un moment difficile de sa vie.
06:01 - Et Florence Sardouin aussi ?
06:03 - Et Florence Sardouin, je l'ai eue récemment
06:06 et on s'est vu, nous avons une procédure,
06:10 mais au-delà de ça, c'est une femme aussi qui a été blessée,
06:14 y compris dans sa chair, puisqu'elle a eu un problème cardiaque.
06:19 Et donc, je pense que ce sont des moments difficiles
06:24 et ce que je souhaite aujourd'hui, c'est que pour les uns et les autres,
06:28 on puisse tourner la page.
06:30 - Alors justement, la page va forcément être tournée dès samedi
06:34 et les élections, en tous les cas, vous allez être confirmé
06:37 dans votre rôle de président définitivement de la Fédération française de football.
06:41 - Si les électeurs le veulent bien.
06:43 - A priori, vous êtes le grandissime favori de l'élection de samedi.
06:48 Comment vous voyez les choses ? Quels sont vos challenges ?
06:51 - Je pense que devant nous, il y a plusieurs challenges.
06:54 D'abord, il y a des challenges sportives.
06:56 La période si effectivement l'Assemblée fédérale me fait confiance
07:00 m'amènera jusqu'en décembre 2024.
07:03 Et ces 18 mois vont être jalonnés de grands rendez-vous sportifs.
07:08 L'Euro avec les Espoirs en juin,
07:12 tout de suite après la Coupe du monde féminine,
07:15 où on a une grande ambition.
07:17 Et puis en juin 2024, l'Euro masculin en Allemagne avec l'équipe Deschamps.
07:23 Et puis tout de suite après, le grand rendez-vous des Jeux olympiques.
07:27 Donc, vous voyez, c'est une période extraordinaire d'un point de vue sportif
07:31 puisque nos équipes, nos sélections nationales,
07:33 vont avoir à relever avec ambition des challenges formidables.
07:38 - Ce qui est important de signaler, parce qu'on ne l'a peut-être pas assez dit,
07:41 sur le plan financier, la Fédération française de football va très bien.
07:45 Maintenant, sur le plan sportif, elle va très bien aussi.
07:48 Mais il faut confirmer tous les challenges que vous venez de dénoncer.
07:51 - Absolument. Je pense que nous avons mis nos sélections nationales
07:56 dans les conditions du succès.
07:58 Nous avons des joueuses et des joueurs de talent, jeunes,
08:02 mais qui ont déjà une très forte expérience au niveau international.
08:06 Et c'est pour ça que, pour toutes ces sélections,
08:09 nous avons à minima l'ambition du dernier carré.
08:13 Et, si possible, d'aller jusqu'au bout.
08:18 Je pense qu'on en a à la fois la volonté, mais aussi le talent,
08:21 à travers ces garçons et ces filles qui ont, je pense, beaucoup, beaucoup de qualité.
08:26 - Comment vous avez vécu plein de crises ?
08:29 Et vous en êtes bien sorti jusqu'à maintenant.
08:31 Mais comment vous avez vécu cette crise un petit peu irréelle
08:35 de cette histoire corigniaque avec l'arrivée d'Hervé Renard ?
08:38 Ce n'est pas simple à gérer, ça aussi.
08:40 - Effectivement, puisque quelques jours avant,
08:43 j'avais commencé à prendre des fonctions de président.
08:48 Et donc, j'ai été très rapidement confronté à un acte assez inédit,
08:52 c'est-à-dire des joueuses qui prennent la parole publiquement
08:55 pour dénoncer leur sélectionneuse.
08:58 Donc, ça a été effectivement une forme inappropriée.
09:03 J'ai voulu résoudre ça en m'appuyant sur aussi une partie de mes collègues
09:08 du comité exécutif pour avoir une démarche non pas personnelle, mais collégiale.
09:13 Et avec des gens et des femmes d'expérience,
09:16 Jean-Michel Helas, Laura George, Aline Riera, Marc Keller,
09:21 à qui j'ai demandé de pouvoir faire un audit de la situation.
09:24 Et c'est à l'issue de cet audit que j'ai pris la décision
09:30 qu'il était de l'intérêt général de ne pas poursuivre avec Corinthia,
09:35 quand bien même c'est une femme droite
09:38 et qui a fait preuve de beaucoup de travail et de professionnalisme dans ses fonctions.
09:42 Mais on était arrivé, je pense, au bout d'une histoire
09:45 et on a voulu sortir de cette histoire difficile, cette crise, par le haut.
09:50 D'où l'arrivée de Hervé Renard, sélectionneur double champion d'Afrique,
09:56 encore faisant des exploits à la dernière Coupe du Monde au Qatar,
10:00 un homme qui dégage un vrai charisme et qui, par l'énergie qu'il dégage,
10:06 a déjà, je pense, transformé le visage de notre équipe de France.
10:09 Et comment ont été vos premiers contacts avec Didier Deschamps ?
10:11 Vous le connaissez bien sûr, ne serait-ce que par vos anciennes fonctions dans le football français.
10:16 Ça s'est bien passé ?
10:17 Ça s'est très bien passé.
10:19 Vous n'allez pas me dire que ça s'est mal passé.
10:21 C'est une crise en plus qu'on peut éviter.
10:23 Voilà, mais il n'y a pas de raison de crise, parce que d'abord c'est un grand professionnel
10:27 qui a une longue expérience maintenant auprès de l'équipe de France.
10:31 Et je dirais que c'était plus à moi de me fondre dans cette organisation performante
10:36 qui a permis à l'équipe de France d'être championne du monde
10:38 et vice-championne du monde lors des deux derniers grands rendez-vous.
10:42 Et j'essaie de me fondre dans cette organisation en portant la voix de la fédération
10:49 auprès de Didier, auprès de son staff, auprès des joueurs,
10:52 pour faire en sorte que ce qui a bien marché continue à être performant pour les prochaines essaiances.
10:58 Et je dois dire que ça ne commence pas trop mal, puisqu'on a eu deux matchs de qualification.
11:02 D'une part les Pays-Bas et l'Irlande, deux matchs difficiles.
11:05 Et une nouvelle fois, l'équipe de France a été au rendez-vous.
11:08 C'est impressionnant, vu de l'extérieur, que le foot français est sorti de sa crise, on l'a dit.
11:13 Financièrement, tout va bien.
11:15 Humainement, les choses sont quelque part rentrées dans l'ordre.
11:18 Et vous allez redevenir très ambitieux après ces moments douloureux.
11:22 C'est ça le but quand même aussi, avec votre élection de samedi.
11:25 En tout cas, l'élection de samedi, c'est pour clore la page de la crise de la gouvernance,
11:31 puisque si l'Assemblée fédérale me fait confiance,
11:33 ça veut dire qu'il y aura une légitimité politique nouvelle,
11:38 qui permettra avec l'équipe du COMEX de pouvoir mener tous les projets qu'on a en tête,
11:44 à la fois sportifs et sur la structuration de notre football,
11:48 pour continuer à être ambitieux pour l'avenir.
11:50 Dernière question.
11:51 La Fédération française de football a décidé de lancer une enquête interne
11:57 auprès des accusations de harcèlement d'un ex-arbitre du football français.
12:02 On en parle beaucoup.
12:03 Quel est votre avis ?
12:05 Qu'est-ce que vous en pensez ?
12:07 J'ai pris connaissance d'un article de presse qui est sorti ce matin.
12:12 C'est l'ancien arbitre Nicolas Potier, qui était au déjeuner de la Fédération.
12:16 Tout à fait, que je connais parfaitement.
12:17 Que vous connaissez bien.
12:18 Et j'ai souhaité que tout de suite, les fédérations réagissent et prennent tout de suite des initiatives.
12:24 D'une part, il est question de viol.
12:26 J'ai eu Nicolas Potier, et il s'était confié à moi dès le mois de janvier-février.
12:34 Je l'ai incité à porter plainte.
12:37 Au nom de la Fédération, nous avons tout de suite fait un signalement auprès du ministère des Sports
12:41 pour que les choses soient tout à fait carrées de notre côté.
12:45 Aujourd'hui, il y a une procédure judiciaire qui est en cours.
12:48 Nous verrons ce que dit la justice.
12:50 Merci, Président Diallo.
12:51 Merci de nous avoir reçus si gentiment dans votre bureau.
12:54 Merci à vous.
12:55 À la Fédération française de football.
12:57 Nous étions sur Europe 1, une grande radio.
12:59 Et on a été très contents de vous accueillir ce soir dans l'émission de Céline Giraud.
13:03 Moi, j'ai été ravi de pouvoir participer à cette émission.
13:07 Merci beaucoup, Pierre-Jacques Poumon.

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