Au lendemain de l’attaque au couteau de six personnes à Annecy, dont quatre jeunes enfants par un réfugié syrien, Henri, témoin du drame s'exprime sur BFMTV.
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00:00 pas réfléchir. Je vous avoue, le cerveau a vraiment débranché. Pour moi, c'était juste impossible de
00:05 laisser des êtres sans défense être attaqués de la sorte. Au début, j'ai cru à un vol à l'arraché
00:09 et c'est vraiment quand il a commencé à s'en prendre aux enfants dans le square que c'était
00:14 une véritable attaque. Et à ce moment-là, en fait, on débranche le cerveau et on agit un peu comme
00:18 un animal par instinct. Et c'était impossible pour moi d'assister à ça sans réagir. C'est
00:24 impossible d'ailleurs que les Français assistent à ça sans réagir. J'ai loin d'être le seul à
00:30 avoir réagi. Beaucoup d'autres personnes autour ont commencé comme moi à lui courir après pour
00:34 essayer de lui faire peur, de l'écarter. Et d'autres personnes aussi se sont dirigées tout
00:38 de suite vers les enfants pour s'en occuper, les enfants blessés. En fait, sur le coup,
00:42 on agit comme on peut avec ce qu'on a. Donc là, sous la main, c'était mon petit sac à dos que
00:46 je portais devant moi. J'avais mon gros sac à dos de 20 kilos dans le dos. J'ai essayé de courir
00:50 avec mon gros sac à dos d'abord dans un premier temps dans le parc derrière lui. Et puis je me
00:53 suis bien rendu compte qu'il allait être plus rapide que moi. Donc j'ai lâché mon gros sac à
00:56 dos après et j'ai continué de le poursuivre avec mon petit sac. C'est bête quand on y pense,
01:00 mais on essaye d'agir comme on peut avec ce qu'on a sur le coup. Et beaucoup d'autres personnes ont
01:06 aussi agi comme ils pouvaient autour de moi. Je me souviens d'un employé municipal qui arrivait
01:10 aussi sur la droite avec une grande pelle en plastique pour essayer de lui donner des coups.
01:14 Je n'ai même pas réfléchi. Je vous avoue, le cerveau a vraiment débranché. Pour moi,
01:17 c'était juste impossible de laisser des êtres sans défense être attaqués de la sorte.
01:22 Par quelqu'un qui semblait effectivement comme un fou furieux, il a essayé à un moment de
01:29 m'attaquer à son tour. Nos regards se sont croisés et j'ai bien senti que ce n'était pas un type dans
01:35 son état normal, que quelque chose de très mauvais était en lui et qu'il fallait absolument
01:39 arrêter ce quelque chose de très mauvais. Et donc poussé par quelque chose de très fort aussi
01:46 intérieurement, j'ai agi comme l'a fait Arnaud Beltrame d'une certaine manière aussi. Et je
01:52 ne comprends pas qu'on puisse se prétendre chrétien, se revendiquer du Christ et agresser
01:57 des enfants pareil. C'est profondément anti-chrétien et je pense qu'au contraire,
02:00 c'était quelque chose de très mauvais qu'il habitait. J'ai entendu beaucoup le terme de
02:03 héros national, ce n'est pas vrai. Il ne faut pas dire ça, puisqu'en réalité, j'ai vraiment agi comme
02:07 tout Français l'aurait fait. J'étais simplement là sur les lieux. Je considère que je n'étais
02:12 pas là par hasard, que peut-être qu'il y avait aussi quelque chose de plus grand que moi qui me
02:16 dépassait, qui m'a poussé à agir. Mais je veux simplement dire que tout le monde l'aurait fait à
02:20 ma place et qu'il suffit juste de se dire qu'arrêter de subir et relever la tête. Et tout le monde est
02:27 capable à chaque coin de rue de réaliser des actes semblables. S'il y a bien une leçon à tirer de
02:33 mon action, ce serait de simplement dire aux gens que tout est possible. À partir du moment où on
02:38 arrête de vouloir être passif face à de telles attaques, qu'il faut relever la tête, regarder
02:43 ce qu'il y a de grand et de beau. Moi, si je fais le tour des 4 ralles de France en ce moment,
02:47 c'est pour me nourrir de ce qu'il y a de grand et de beau dans ce pays. Et ça m'a certainement
02:51 aussi nourri au moment de l'action. Tout le monde est capable d'agir à partir du moment où on
02:56 décide de relever la tête et d'arrêter de subir.
02:58 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
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