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Pep Guardiola a-t-il besoin de remporter la finale de la Ligue des champions pour être définitivement considéré comme le meilleur entraîneur de l'histoire ? C'est l'avis de notre journaliste Martin Mosnier. Pour Cyril Morin, il fait déjà partie des plus grands avant même la finale face à l'Inter Milan. Ecoutez l'intégralité de l'émission FC Stream Team en podcast.

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Transcription
00:00 Est-ce qu'en cas de victoire en Ligue des Champions de Manchester City,
00:03 victoire qui fuit les citizens depuis toujours,
00:06 mais depuis que Guardiola est arrivé en 2016,
00:09 ils ne sont jamais allés jusqu'au bout,
00:12 est-ce qu'une victoire de Guardiola et de City ferait de Pep Guardiola
00:17 le plus grand entraîneur de l'histoire du football, cher Cyril Moa ?
00:21 Oui, mais je pense qu'il est déjà dans cette discussion-là finalement.
00:27 Évidemment qu'un titre en plus, surtout en Ligue des Champions,
00:30 avec un hypothétique triplé avec Manchester City,
00:32 assoirait un peu plus tout ça.
00:34 Mais je ne suis pas sûr qu'il ait besoin de ça
00:36 pour qu'on le mentionne à minima dans cette conversation-là.
00:40 Moi, il y a plusieurs choses pour mettre en avant
00:43 le fantastique apport de Pep Guardiola sur le football des 20 dernières années.
00:48 La première chose, c'est en revenir aux acteurs, en revenir aux joueurs.
00:51 Je ne connais pas un joueur, à part peut-être Samuel Eto'o et son ego démesuré,
00:56 qui n'est pas dit que Pep Guardiola avait révolutionné,
00:59 mais vraiment révolutionné leur façon de jouer au football.
01:01 J'en connais un autre, mais qui a un ego aussi énorme, c'est Zlatan Ibrahimovic.
01:06 Et encore, je pense que c'est de là où ont aussi reconnu des qualités.
01:08 Ils ont beaucoup critiqué Guardiola sur le côté humain,
01:11 mais tactiquement et sur l'approche du football,
01:14 ceux qui le pratiquent disent "j'ai découvert presque un nouveau sport".
01:17 Et je pense que si eux le disent, il y en a eu d'autres.
01:20 Mais c'est déjà quelque chose à prendre en compte à une heure où
01:24 on vit quand même sur des tactiques préparées à la vidéo, des datas.
01:28 On est sur un travail beaucoup plus complet et un spectre à 360°
01:32 qui n'existait peut-être pas autant par le passé.
01:35 Ensuite, Guardiola, pour moi, il y a déjà une foule de souvenirs.
01:38 Et même dans ses défaites, c'est des souvenirs marquants.
01:41 Il y a Tottenham, il y a Monaco.
01:42 C'est des matchs dont on se souvient et qui ont marqué récemment l'histoire de la Ligue des Champions.
01:46 Il y a l'empreinte laissée.
01:47 Et mon dernier argument, c'est quand même de dire que, qu'on le veuille ou non,
01:52 il est dans une ère ultra-concurrentielle avec énormément de clubs avec des moyens démesurés
01:58 et qu'il a réussi à imposer en Angleterre,
02:01 qui est le championnat le plus concurrentiel au monde,
02:03 une suprématie qui est indiscutable.
02:05 Et pour moi, toutes ces choses-là font qu'il y est déjà dans cette discussion-là.
02:11 Cette victoire renforcerait tout ça et peut-être le mettrait au-dessus.
02:14 Mais je ne peux pas parler du plus grand entraîneur de l'histoire
02:17 sans penser à Pep Guardiola d'ores et déjà.
02:18 Juste sur l'ère ultra-concurrentielle, avant, il y avait peut-être 30 équipes
02:22 qui pouvaient gagner la Coupe des Clubs Champions.
02:24 Aujourd'hui, il y a peut-être 4-5 clubs.
02:25 Donc c'est peut-être plus facile quand on est à la tête d'un de ces clubs-là
02:28 d'aller au bout aujourd'hui quand même parce qu'on est dans une concentration...
02:31 C'est beaucoup plus dur de gagner à la Première Ligue.
02:33 Oui, alors à la Première Ligue, oui, mais sur la Ligue des Champions...
02:36 Alors moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi.
02:37 Qu'il soit aujourd'hui dans les discussions, oui.
02:41 Mais pour moi, il lui manque à ce qui va se passer samedi, peut-être,
02:44 c'est-à-dire cette victoire en Ligue des Champions à Manchester City,
02:47 qui pour moi, changera tout de l'héritage qu'il laissera,
02:50 changera tout de ce qu'il aura fait en Europe pendant 16-17 ans.
02:56 Donc ça revient à résumer sa carrière sur un match.
02:58 C'est quand même...
02:59 Oui, mais ce n'est pas n'importe quel match.
03:00 C'est une finale Ligue des Champions.
03:01 D'accord, mais il en a déjà gagné et ça fait presque 20 ans, pas encore.
03:05 Je t'ai laissé parler 35 minutes, si je peux en placer deux, ce serait sympa.
03:10 Pourquoi ? Parce que pour moi, ça validerait déjà le fait
03:13 qu'il a installé une dynastie à Manchester City.
03:15 Si tu ne gagnes pas la Ligue des Champions, c'est difficile.
03:18 Il a installé une dynastie en première ligue.
03:20 Il a fait de son équipe une référence dans le jeu,
03:25 mais il n'a pas fait de son équipe la meilleure équipe d'Europe
03:27 parce qu'elle a toujours perdu et souvent face à des équipes inférieures
03:32 sur des erreurs de Guardiola qui ont tracé des limites.
03:35 S'il gagne, on oubliera les limites, il n'y a que le succès qui compte.
03:38 Et ce qui sera assez exceptionnel, c'est qu'il aura donc entraîné
03:43 deux des meilleures équipes d'Europe au 21e siècle.
03:47 Je ne suis pas loin de penser les deux meilleures d'ailleurs.
03:49 A quand même cinq, six ans d'écart,
03:52 il aura gagné la Ligue des Champions avec deux équipes différentes.
03:56 Ça, il y en a d'autres qui l'ont fait.
03:57 Ancelotti, il a gagné avec deux équipes différentes.
03:59 Il a gagné plus de Ligue des Champions, il en a gagné quatre, si je ne dis pas de bêtises.
04:02 Mais ce qui manque à Ancelotti, c'est effectivement cette révolution dans le jeu.
04:08 Et un projet au long cours aussi.
04:09 Et un projet au long cours, tout à fait.
04:11 Ça n'enlève rien au génie d'Ancelotti, rien.
04:13 Mais Guardiola, au regard de l'histoire, c'est vrai que...
04:16 En fait, s'il gagne la Ligue des Champions samedi,
04:19 c'est comme si Ferguson avait réussi à Manchester
04:22 et cinq ans plus tard avait pris, je ne sais pas, le Bayern Munich
04:25 et qu'il avait gagné une Ligue des Champions avec le Bayern Munich.
04:27 Vous imaginez où Arrigo Sacchi, qui prend, je ne sais pas,
04:30 le Real Madrid au tournant des années 2000
04:32 et qui pareil, après avoir gagné avec la Similand,
04:34 a gagné avec le Bayern Munich.
04:35 C'est ça qui est fort, c'est-à-dire qu'il installe sa patte,
04:38 sa personnalité dans un club, dans deux clubs différents.
04:42 Et il gagne le trophée le plus convoité,
04:46 pas le plus dur à gagner,
04:48 parce que je pense que c'est plus fort ce qu'il a fait en première ligue
04:51 que de gagner une Ligue des Champions.
04:52 Mais le tampon, c'est la première ligue.
04:54 Pour moi, c'est trop important.
04:55 C'est la récompense utile.
04:57 La Ligue des Champions, tu veux dire ?
04:58 Le tampon, la première ligue.
04:59 Non, oui, pardon, la Ligue des Champions, oui.
05:01 Excuse-moi.
05:01 [Générique]

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