• il y a 2 ans
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Bonjour, soyez les bienvenus.
00:00:02 Édition spéciale ce matin sur CNews 11h-13h.
00:00:05 Durant deux heures, Sonia Babbou que vous l'avez dit,
00:00:08 on va vous faire vivre au plus près le rassemblement citoyen
00:00:11 organisé par la ville d'Annecy en soutien aux victimes,
00:00:14 aux proches, aux familles.
00:00:15 Et suite à l'attaque au couteau du 8 juin dernier,
00:00:17 partout en France et dans le monde, on le sait,
00:00:20 l'émotion est immense.
00:00:21 Cette attaque au couteau, notamment contre des enfants,
00:00:24 par ce réfugié syrien a suscité l'effroi, la colère.
00:00:27 Un rassemblement pour essayer d'oublier.
00:00:30 Durant deux heures, CNews sera au plus près des habitants d'Annecy,
00:00:33 des familles et des proches, avec tous nos envoyés spéciaux
00:00:36 et nos invités en plateau pour commenter et analyser
00:00:39 cette cérémonie.
00:00:40 Avec moi, justement, Naïm M. Fadel.
00:00:42 Je suis ravi de vous accueillir, Naïm M. Fadel, essayiste.
00:00:45 Florence Rouas, avocate pénaliste.
00:00:47 Merci d'être avec nous.
00:00:49 Noémie Schultz, notre journaliste police-justice.
00:00:51 On fera un point sur l'enquête, évidemment.
00:00:54 Avec nous également, Georges Fenech, consultant CNews.
00:00:56 Ravi de vous accueillir.
00:00:58 Et Michael Sadoun, chroniqueur, consultant.
00:01:00 Ravi également de vous accueillir.
00:01:02 Tout de suite, priorité au direct.
00:01:04 On va retrouver sur place l'une de nos équipes,
00:01:06 Stéphanie Rouquier et Charles Baget.
00:01:08 Stéphanie Rouquier, bonjour.
00:01:10 Vous êtes sur place dans ce parc du Paquet.
00:01:13 La cérémonie, je l'ai dit, va commencer dans quelques instants.
00:01:16 Racontez-nous ce qui va se passer.
00:01:18 - Cette cérémonie va débuter d'ici quelques minutes.
00:01:23 C'est un rassemblement voulu par la municipalité.
00:01:26 De solidarité et de fraternité en soutien aux 6 victimes.
00:01:30 C'est le maire, à 11h précise, qui va démarrer ce rassemblement.
00:01:34 Derrière les habitants, il y a une estrade.
00:01:36 Il va prononcer un discours à 11h précise, pendant 10 minutes.
00:01:39 Puis, il y a une artiste locale qui va chanter une chanson.
00:01:43 Et puis, regardez, vous pouvez le voir derrière.
00:01:45 Il y a déjà des centaines de personnes qui sont arrivées.
00:01:48 Et ça flue encore, on le voit au fond du lac,
00:01:50 des personnes qui arrivent pour venir se rassembler.
00:01:53 Et vous savez, ces habitants, ces familles,
00:01:55 et également beaucoup de touristes qui sont présents,
00:01:57 ils nous expliquent que c'est important de se retrouver tous ensemble
00:02:00 pour penser à ces 6 victimes, pour évoquer leur nom,
00:02:04 pour les soutenir, surtout soutenir ces victimes et leurs familles.
00:02:07 Mais il faut savoir que, surtout, tous nous parlent ici
00:02:09 de la bonne nouvelle qui est tombée hier.
00:02:11 La procureure d'Annecy nous l'avait annoncée.
00:02:13 C'est que les pronostics vitaux ne sont plus engagés, ces 6 personnes.
00:02:15 Et là, on pense tous à ça.
00:02:17 - Merci, vous avez raison de le souligner, Stéphanie Rouquier.
00:02:21 Naïma M. Fadel, c'est important, ce rassemblement,
00:02:24 pour essayer d'oublier l'incompréhensible.
00:02:28 - Je pense qu'on... - Mais on n'oubliera pas.
00:02:30 Personne n'oubliera.
00:02:31 - Difficile d'oublier.
00:02:32 En tout cas, c'est vrai que l'émotion est encore vive.
00:02:37 L'émotion nous étreint quand on pense à ces petits bébés
00:02:39 qui ont été poignardés, à leur famille.
00:02:42 C'est tout un peuple qui est aujourd'hui à Annecy
00:02:46 et qui soutient ses habitants.
00:02:50 Mais j'ai envie de vous dire aussi que c'est difficile
00:02:52 de trouver les mots parce que c'est tellement une horreur absolue
00:02:56 qu'il est difficile aussi de se retrouver.
00:03:01 C'est un moment de communion aussi, ensemble,
00:03:03 de trouver aussi les mots et l'apaisement mutuel.
00:03:07 Mais c'est très, très difficile parce qu'on se dit...
00:03:14 On se dit, en fait, le risque de la prochaine fois.
00:03:18 Parce qu'on a vécu des moments comme ça, terribles, dans notre pays.
00:03:21 Bon, c'était des attaques terroristes.
00:03:23 Oui, mais là, c'est pas une attaque peut-être terroriste.
00:03:26 On le saura un peu plus.
00:03:27 Mais c'est un drame absolu.
00:03:29 C'est un drame absolu qui nous rappelle aussi le Bataclan,
00:03:32 qui nous rappelle cette école d'enfants ou des enfants juifs
00:03:36 ont été tués à bout portant par Mohamed Merah.
00:03:41 On pense à nos jeunes qui étaient tout simplement
00:03:45 dans une terrasse de café,
00:03:47 qui voulaient juste vivre ces moments de bonheur entre eux
00:03:49 et qui ont été tués.
00:03:50 Et moi, je vous le dis franchement,
00:03:52 c'est aujourd'hui aussi l'angoisse qui nous tenaille
00:03:55 de se dire ça risque encore d'arriver.
00:03:57 Et c'est ça qui est vraiment très, très difficile.
00:04:00 Et quand on dit il faut trouver des mots pour apaiser les enfants,
00:04:04 moi, je pense aussi à nous, adultes,
00:04:06 de trouver les mots pour qu'on puisse continuer à vivre
00:04:09 et ne pas être dans cette angoisse.
00:04:11 Françoise.
00:04:13 Oui, pour l'instant, vous savez, l'enquête est en cours.
00:04:16 On a entendu hier la conférence de presse
00:04:17 du procureur de la République, de madame le procureur de la République.
00:04:21 A priori, on ne sait pas pour l'instant
00:04:23 quels sont les mobiles du monsieur, de l'assaillant
00:04:26 qui a été donc mis en examen pour tentative d'assassinat.
00:04:29 Pour l'instant, aucune autre prévention n'est retenue en l'État.
00:04:34 Rébellion avec arme.
00:04:35 Rébellion avec arme, oui, voilà.
00:04:37 Rébellion avec arme.
00:04:38 Enfin, je parle sur le plan de l'infraction principale.
00:04:41 L'infraction principale aujourd'hui, c'est tentative d'assassinat.
00:04:44 On n'a rien d'autre.
00:04:46 Alors, est-ce que, premièrement, c'est quelqu'un qui était sous...
00:04:51 Alors, la première expertise qui a eu lieu en garde à vue
00:04:54 ne rapporte aucun problème psychiatrique, en tout cas en l'État,
00:04:58 mais c'est une expertise succincte, vous savez, qui a eu lieu en garde à vue,
00:05:01 qui est là pour dire si la personne était au moment de la commission de l'infraction
00:05:06 en pleine possession de ses moyens.
00:05:07 Mais c'est une expertise succincte.
00:05:09 D'autres expertises vont avoir lieu dans le cours de l'instruction.
00:05:12 Expertise médico-psychologique,
00:05:13 expertise psychiatrique au visa de l'article 122-1 du code pénal,
00:05:17 c'est-à-dire est-ce qu'au moment de la commission de l'infraction,
00:05:20 la personne en question était en pleine possession ou pas,
00:05:24 avec toutes les conséquences.
00:05:25 Première hypothèse.
00:05:26 Deuxième hypothèse, est-ce que la suite de l'enquête,
00:05:30 avec toutes les investigations,
00:05:31 parce que n'oublions pas que l'assaillant, le mis en examen,
00:05:34 ne s'est pas exprimé...
00:05:36 Non, il a refusé de...
00:05:36 Il a rien...
00:05:37 On reviendra là-dessus, sur le déroulement et sur l'enquête,
00:05:41 évidemment, mais sur ce rassemblement,
00:05:43 puisqu'on va vivre en direct sur l'antenne de CNOU.
00:05:45 C'est important, ce rassemblement, pour vous aussi ?
00:05:48 Oui, c'est aussi une cohésion.
00:05:50 Mais c'est bien les rassemblements, c'est bien les bougies,
00:05:53 c'est bien les fleurs, c'est bien les commémorations.
00:05:56 Mais après, il faut analyser, comme disait madame,
00:05:59 il faut essayer d'analyser les racines du mal, si je puis dire.
00:06:04 Savoir pourquoi et pas aller à la facilité.
00:06:09 Savoir pourquoi, c'est une enquête qui va nous expliquer pourquoi,
00:06:12 pour justement remédier, autant que faire se peut,
00:06:15 c'est-à-dire la société, les pouvoirs publics,
00:06:18 réfléchir pourquoi il y a finalement des choses comme ça qui se passent.
00:06:22 Il y a toujours eu...
00:06:24 On fera un point avec Naomi Schultz,
00:06:25 notre spécialiste de police-justice au cours de cette émission spéciale.
00:06:29 Georges Fenech, réaction également sur cette mobilisation,
00:06:31 alors que je pense que le maire ne va pas tarder.
00:06:33 On voit les élus en train d'applaudir.
00:06:35 Quelques mots avant que le maire de Annecy prenne la parole, Georges.
00:06:37 Au-delà de la tragédie, du drame, de l'attaque absolument innommable,
00:06:42 il y a quand même beaucoup de raisons de se dire que finalement,
00:06:45 c'est le bien qui triomphe, la société.
00:06:48 Il y a eu ces témoins courageux,
00:06:50 il y a eu ces policiers qui sont intervenus
00:06:52 qui auraient pu abattre l'assaillant, mais qui l'ont pris vivant.
00:06:55 Et puis, il y a toutes ces manifestations de soutien,
00:06:58 et celle-ci notamment, qui nous rappelle qu'on est dans un pays
00:07:01 où finalement, la solidarité, ça joue.
00:07:04 Et là, on a en direct un applaudissement à tous les acteurs,
00:07:08 je suppose effectivement, de l'intervention
00:07:12 pour éviter que cet agresseur commette encore le pire.
00:07:17 Mickaël Sadoun, très rapidement.
00:07:20 Moi, je pense que déjà, le rassemblement
00:07:23 aurait été certainement plus dramatique s'il y avait eu des morts.
00:07:25 Or, on peut s'en réjouir, pour le moment, il n'y en a pas.
00:07:27 Donc, c'est vraiment une bénédiction.
00:07:29 Et la bonne nouvelle, c'est que...
00:07:32 Exactement.
00:07:33 Les petits-enfants vont bien.
00:07:34 C'était la bonne nouvelle, j'ai raison de le souligner.
00:07:36 C'est magnifique, on souhaite que ça soit le plus le mieux possible.
00:07:39 Après, je...
00:07:41 Alors, attendez, voilà, priorité au direct.
00:07:42 ...commune, directe, élus et habitants
00:07:46 qui ont fait le déplacement, parfois de très loin,
00:07:49 pour assister à ce temps d'espérance et apporter leur soutien.
00:07:55 Nous savons aussi que de nombreux élus
00:07:58 auraient souhaité être parmi nous ce matin.
00:08:02 Nous savons que les familles des victimes et leurs proches
00:08:06 nous accompagnent par la pensée ce matin.
00:08:11 La définition de solidarité, d'universalité et d'union
00:08:16 prend ici tout son sens.
00:08:20 Votre présence individuelle, en famille, entre amis, ce matin,
00:08:26 est synonyme de fraternité et d'espoir.
00:08:31 J'invite à me rejoindre François Astorg, maire de la ville d'Annecy.
00:08:57 Monsieur le préfet, monsieur le consul du Portugal,
00:09:01 mesdames et messieurs les élus et les parlementaires,
00:09:05 mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
00:09:10 mesdames et messieurs les représentants des services de secours,
00:09:15 mesdames et messieurs les représentants des associations,
00:09:18 chères anessiennes, chers anessiens, bonjour à toutes et à tous.
00:09:25 Je tiens avant de commencer à remercier chacun d'entre vous
00:09:29 pour sa présence aujourd'hui.
00:09:31 Certains ont fait le déplacement de loin,
00:09:33 c'est un signe fort d'union et de solidarité
00:09:37 que de celui de nous retrouver tous ensemble ici
00:09:40 pour ce rassemblement citoyen.
00:09:44 Merci à tous ceux qui nous ont manifesté leur soutien,
00:09:47 leur sympathie et leur amitié ces derniers jours.
00:09:51 Merci à mon équipe pour l'organisation sans délai de ce rassemblement
00:09:56 et à CITIA de nous avoir mis ce lieu à disposition
00:09:59 et de nous avoir apporté son aide précieuse.
00:10:03 Ce 8 juin, à l'endroit même où je vous parle,
00:10:18 s'est produit un événement qui marquera à jamais la vie de notre ville.
00:10:24 Des enfants en bas âge et des adultes ont été attaqués dans un parc de jeux
00:10:30 par un individu armé d'un couteau.
00:10:35 Egno, 2 ans, Alba, 2 ans,
00:10:40 Eti, 3 ans, Peter, 22 mois,
00:10:47 mais aussi Youssouf, 78 ans et Manuel, 72 ans.
00:10:55 Restent à ce jour hospitalisés à Grenoble, à Annecy, à Genève
00:10:59 et c'est d'abord en leur nom que nous sommes rassemblés ici en ce moment.
00:11:05 Nous sommes suspendus à l'espoir qu'ils guérissent
00:11:08 et sortent le plus vite possible de l'hôpital pour retrouver une vie normale.
00:11:14 Mes premières pensées sont donc pour eux, pour leur famille et pour leurs proches.
00:11:24 Annecy vient de vivre une tragédie qui a touché notre ville,
00:11:28 notre pays et le monde entier.
00:11:31 Car avec les blessures d'Eti, Peter et Manuel,
00:11:36 ce sont les Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Portugal qui sont aujourd'hui dans la douleur.
00:11:43 Les autorités de chacun de ces pays l'ont pu être parmi nous aujourd'hui
00:11:47 et je sais qu'elles le regrettent.
00:11:50 Thank you for your support.
00:11:54 Si je m'adresse à vous en tant que maire de notre ville,
00:11:57 je viens aussi vous parler en tant que père de famille,
00:12:01 en tant qu'être humain qui, tout comme vous,
00:12:04 est horrifié et meurtri par cette attaque.
00:12:08 Votre inquiétude, je la ressens, je la partage.
00:12:14 Annecy est aujourd'hui une famille et quand on touche aux membres d'une famille,
00:12:19 tous les autres sont impactés, touchés.
00:12:25 Être rassemblés ici, en ce lieu en plein cœur d'Annecy,
00:12:30 dans un havre de paix et de liberté authentique,
00:12:34 où nous venons respirer, nous amuser, profiter du lac,
00:12:38 partager des moments de convivialité,
00:12:41 oui, ce lieu, qu'un acte inqualifiable a transformé en scène de terreur,
00:12:46 ce lieu nous permet aujourd'hui de faire preuve d'une vraie solidarité.
00:12:52 Il n'y a pas d'autre choix que de répondre par l'unité,
00:12:56 par la communion et par l'espoir.
00:12:58 Ces mots-là, nous devons les faire vivre, les défendre à tout prix.
00:13:06 Être réunis dans ces moments difficiles,
00:13:09 dans ces moments de peine indicible et de drame,
00:13:12 c'est faire le choix de l'avenir,
00:13:15 contre celui de la destruction, c'est bâtir plutôt que haïr.
00:13:22 Je suis convaincu que la solidarité humaine, lorsqu'elle s'exerce,
00:13:26 lorsqu'elle s'exprime, devient sans limite.
00:13:31 Preuve en est le courage de Henri, celui de Lilian,
00:13:37 mais aussi des agents municipaux, Georges et Yassine,
00:13:41 et tous ceux qui ont agi avec héroïsme.
00:13:46 Preuve en est le sang-froid des policiers et leur intervention rapide
00:13:51 permettant de neutraliser l'assaillant.
00:13:54 Preuve en est encore la réponse apportée par les secours,
00:13:58 la sécurité civile dont l'hélicoptère s'est posé
00:14:02 pour aider à l'évacuation des victimes
00:14:04 et à la réactivité remarquable du personnel médical.
00:14:09 Preuve en est l'action collective des pouvoirs publics
00:14:12 avec cette détermination à sauver et protéger nos concitoyens.
00:14:20 Merci à vous tous d'être là ce matin aux côtés de la ville,
00:14:24 la préfecture, la police municipale d'Annecy,
00:14:28 la police nationale, la gendarmerie, le 27e BCA,
00:14:33 le SAMU, la Croix-Rouge, la sécurité civile.
00:14:37 Preuve en est enfin notre présence ici, les uns auprès des autres,
00:14:42 les uns avec les autres, pour outrepasser la douleur.
00:14:47 Nous sommes ensemble, nous ferons face ensemble.
00:14:54 J'en ai bien conscience, devant une telle horreur,
00:14:56 les mots peuvent paraître impuissants.
00:15:00 Devant une telle douleur, les mots peuvent sembler trop faibles.
00:15:05 Nous sommes toujours démunis face à la cruauté et à la barbarie.
00:15:11 Comment répondre à cela ?
00:15:14 Comment mettre les mots justes sur un événement qui dépasse l'entendement,
00:15:19 sur un comportement qui méprise les fondements de la raison humaine ?
00:15:25 Comment parler d'un acte qui s'inscrit en dehors de toute humanité,
00:15:30 contre les valeurs les plus élémentaires,
00:15:33 celles qui nous permettent de vivre ensemble,
00:15:36 de respecter l'autre, d'accepter l'autre ?
00:15:42 L'empathie et le courage, à l'heure où je vous parle,
00:15:46 forment le premier rempart contre la folie humaine.
00:15:51 S'en prendre à des enfants, attenter à leur intégrité physique,
00:15:56 c'est évidemment ce qu'il y a de plus lâche,
00:15:58 c'est s'attaquer à l'innocence aux plus vulnérables d'entre nous,
00:16:03 à ceux que la société doit protéger de toutes ses forces.
00:16:09 Parce que l'enfance est sacrée.
00:16:12 L'enfance symbolise l'avenir, le futur possible,
00:16:16 la filiation et la transmission.
00:16:20 Elle représente la vie et même davantage, c'est la poésie de la vie.
00:16:27 C'est tout cela qui a été attaqué ici, jeudi dernier.
00:16:31 Par cet acte, oui, c'est l'ensemble de la communauté humaine qui a été poignardé.
00:16:38 Mais il y a un autre devoir, celui de refuser d'un bloc le désespoir,
00:16:44 la haine, la facilité de certains discours.
00:16:48 Nous ne devons pas céder à la tentation de la défiance,
00:16:51 de la peur, d'une autre forme de lâcheté intellectuelle.
00:16:56 Au contraire, nous devons regarder devant,
00:16:59 nous montrer dignes et encore plus forts dans l'épreuve qu'il nous faut affronter.
00:17:07 Je me permets d'insister dans ce parc de jeux pour enfants.
00:17:11 Sur le paquet, d'autres enfants viendront.
00:17:15 Et la vie chantera à nouveau avec ses rires d'enfants.
00:17:20 La vie reprendra ses droits.
00:17:22 Si le monde entier est au chevet d'Annecy, en ce moment même, Annecy se relèvera.
00:17:30 Pour terminer, je voudrais vous citer cette phrase de l'écrivain Georges Bernanos.
00:17:38 « L'espérance est la plus grande et la plus difficile victoire
00:17:42 qu'un homme puisse remporter sur son âme.
00:17:46 L'espérance est un risque à courir.
00:17:50 Quand on va jusqu'au bout de la nuit, on rencontre une autre horreur.
00:17:56 » Chers Annetiennes, chers Annetiens, je suis venu vous parler de cela
00:18:01 et vous dire que je suis avec vous, que vous pouvez compter sur moi
00:18:06 et sur les élus de notre ville.
00:18:09 Du fond du cœur, je vous remercie d'être présent ce jour.
00:18:13 [Applaudissements]
00:18:32 Merci, merci Monsieur le Maire pour ces mots vrais, sincères et touchants.
00:18:38 Puisque nous parlons de vie, comme vous l'avez si bien rappelé dans votre discours,
00:18:44 je vais inviter à me rejoindre à présent Laure Potex, citoyenne annetienne,
00:18:51 qui va nous interpréter un chant d'espérance, « Parlez-moi d'amour » de Lucienne Boyer,
00:18:59 sublimée par un instrument musical à la douce mélodie éconnue de tous nos chérubins.
00:19:08 Laure, à présent, je te laisse semer l'amour en faisant tourner ta boîte à musique.
00:19:15 [Applaudissements]
00:19:23 [Musique]
00:19:41 Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres.
00:19:52 Votre beau discours, mon cœur n'est pas là de l'entendre.
00:20:04 Pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes, on vous aime.
00:20:20 Vous savez bien que dans le fond je n'en crois rien, mais cependant je veux encore
00:20:30 écouter ces mots que j'adore.
00:20:34 Votre voix au son caressant, qui les murmures frémissants,
00:20:40 me verse de sa belle histoire.
00:20:44 Et malgré moi je veux y croire.
00:20:49 Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres.
00:21:01 Votre beau discours, mon cœur n'est pas là de l'entendre.
00:21:13 Pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes, on vous aime.
00:21:32 [Applaudissements]
00:21:58 Merci Laure pour cette émouvante prestation.
00:22:04 Comme le rappelait M. Le Maire, la solidarité...
00:22:08 Parlez-moi d'amour, cette chanson de Lucienne Boyer.
00:22:13 Michael Sadoun, que retenez-vous du discours du maire d'Annecy,
00:22:20 avec beaucoup de messages, la vie reprendra, Annecy se relèvera.
00:22:26 C'est un beau discours, mais il ne sera pas de nature
00:22:31 à susciter l'unité, car beaucoup de personnes ne se satisfont
00:22:35 plus de ce genre de cérémonie, de déférence, même si elles sont
00:22:40 très belles, qui ont envie d'action.
00:22:44 Il y a une division sur l'interprétation des faits.
00:22:48 Toute la palette politique a parlé, et c'est très divers.
00:22:52 De Eric Zemmour, qui parle à tort de Franco Cide,
00:22:56 puisque ça touche toutes les nationalités et toutes les origines.
00:23:00 A la droite, qui dit qu'on ne connaît pas le motif,
00:23:03 mais cet homme n'aurait pas dû être sur notre sol.
00:23:06 Et la gauche, qui dénonce un phénomène de reprise politique
00:23:09 et de récupération politique. Il y a une division sur l'interprétation
00:23:12 des faits et donc sur l'action à apporter.
00:23:15 Je rappelle que François Astorgue, il n'est pas question
00:23:18 de le rendre coupable ou même responsable de ce drame,
00:23:21 c'était imprévisible. Mais François Astorgue, il y a une semaine,
00:23:24 me semble-t-il, a mis un tweet en disant que Annecy devait devenir...
00:23:28 - Je vous interromps une seconde, on peut continuer,
00:23:31 mais on va commenter un peu les images, puisqu'il y a une fresque
00:23:34 qui a été dévoilée, qui a été réalisée, je crois, en 24 heures
00:23:38 par un artiste mexicain et qui a été offerte à la ville d'Annecy.
00:23:43 Je vous laisse continuer vos propos, Michael Seddon.
00:23:46 - Non, je disais que François Astorgue avait mis un tweet, je crois,
00:23:49 il y a une semaine, en disant qu'Annecy devait devenir un modèle
00:23:52 de la ville-refuge des gens qui demandent le droit d'asile.
00:23:57 Et malheureusement, cette personne demandait le droit d'asile.
00:24:01 Alors, elle avait été refusée par l'OFPRA, mais il faut que cette frange
00:24:04 de la politique comprenne les inquiétudes qui pèsent autour
00:24:07 de l'immigration, de l'insécurité et du lien entre les deux.
00:24:10 Moi, je trouve ça très beau, les cérémonies comme ça,
00:24:12 mais je ne suis pas sûr que les barbares y soient très sensibles.
00:24:15 - Georges Fenech, que retenez-vous des propos tenus par le maire d'Annecy ?
00:24:21 - Moi, aujourd'hui, je ne veux retenir que cela, c'est-à-dire un discours
00:24:25 d'espoir, un discours de grande résilience aussi.
00:24:30 Donc, le temps viendra effectivement d'analyser tout ça.
00:24:40 Quand des Anciens, des Anglais, des Néerlandais, des Portugais sont touchés,
00:24:47 c'est tout le monde qui est en émoi.
00:24:50 Ces personnages de la fresque nous touchent.
00:24:53 - Allez, priorité au direct, on va retrouver l'une de nos envoyées spéciales,
00:24:57 Stéphanie Rouquier, qui est accompagnée avec Charles Baget.
00:25:00 Vous avez une invitée à vos côtés, Stéphanie Rouquier.
00:25:04 - Nous pouvons les applaudir.
00:25:06 - Oui, effectivement, à mes côtés, il y a Claudine, une habitante d'Annecy,
00:25:10 qui est venue participer à ce rassemblement de solidarité.
00:25:13 Qu'est-ce que vous en avez pensé de ce rassemblement ?
00:25:15 - Je trouve qu'il était nécessaire, parce qu'il faudrait que tout ça s'arrête.
00:25:19 Avec mon mari, on a été extrêmement touchés.
00:25:22 On revenait des vacances, on était sur l'autoroute, on écoutait RMC.
00:25:25 Il y a eu une interruption, donc ça nous a tellement bouleversés
00:25:29 qu'on s'est arrêtés sur une aire d'autoroute.
00:25:31 Moi, je pleurais.
00:25:33 Quand on entend que ça ne se passe pas chez nous, c'est déjà épouvantable.
00:25:36 Mais quand en plus ça touche notre ville, c'est...
00:25:39 Charlie Hebdo, on est venus, il y avait une manifestation.
00:25:44 Dès qu'il se passe quelque chose, on veut quand même montrer notre soutien.
00:25:49 - C'est ça la solidarité ? Tout le monde rassemblés ici ?
00:25:52 - Voilà, c'est ça la solidarité et le rassemblement.
00:25:55 Leur montrer qu'on n'a pas peur et qu'on est là pour tout le monde.
00:25:59 Ce qui déjà me rassure, ce sont ces enfants qui sont sortis du coma
00:26:06 en espérant qu'ils arriveront à oublier, parce qu'ils sont petits.
00:26:10 Donc je pense que c'est ça, c'est par solidarité.
00:26:15 - Merci infiniment Claudine. Vous l'avez entendu, maintenant ce rassemblement,
00:26:18 les discours se terminent à l'instant.
00:26:21 Maintenant, plusieurs habitants de la ville, plusieurs touristes,
00:26:24 m'ont expliqué qu'après le rassemblement, certains ont des beaux jours de soeur,
00:26:27 ils vont aller à quelques mètres de là au parc ou à lieu de la tête.
00:26:31 Ils vont aller déposer des fleurs et continuer à penser à soutenir ces six victimes.
00:26:35 - Merci beaucoup Stéphanie Houtkie, n'hésitez pas à intervenir avec d'autres témoignages.
00:26:39 Je vous ai coupé la parole, dans quelques instants on sera avec Patrick Hourdé,
00:26:42 qui est psychiatre, il nous parlera également de l'importance de ce rassemblement.
00:26:45 Mais je vous ai coupé la parole Georges Fennac, votre ressenti sur les mots
00:26:49 utilisés par le maire de Bansi ?
00:26:52 - C'est tout à fait normal et conforme...
00:26:57 - Ah, alors attendez, on va écouter la Marseillaise s'il vous plaît, excusez-moi.
00:27:01 (La Marseillaise)
00:27:29 (Applaudissements)
00:27:40 Georges Fennac, je vous donne une nouvelle fois la parole, désolé,
00:27:43 depuis 8 aux directs évidemment, vous l'avez bien compris.
00:27:46 Oui, je parle de mon ressenti, je pense que les élus sont dans leur rôle aujourd'hui
00:27:51 d'organiser ce rassemblement de soutien et de manifestation de ce que nous sommes.
00:27:59 En réalité c'est une démocratie avec des valeurs, cet homme a commis des crimes abominables,
00:28:06 il sera jugé, il est sous la main de justice aujourd'hui, il sera jugé, il sera expertisé.
00:28:12 C'est notre état de droit qui triomphe encore une fois,
00:28:15 comme notre état de droit a triomphé lorsqu'il y a eu le procès des attentats du Bataclan,
00:28:21 même si cette affaire, pour l'instant, n'a pas de connotation terroriste.
00:28:26 Donc on voit bien que finalement c'est toujours un peu le bien qui triomphe du mal.
00:28:30 Le bien, en l'espèce, c'est quoi ? C'est effectivement une société de résilience,
00:28:34 une société d'état de droit, ce qui ne veut pas dire pour autant
00:28:37 qu'un état de droit doit être un état de faiblesse.
00:28:40 Un état de droit doit aussi affirmer sa volonté de protéger ses citoyens.
00:28:45 Et donc il y aura toute une réflexion qui a déjà commencé,
00:28:48 peut-être un peu trop rapidement, mais qui a déjà commencé,
00:28:50 qui était déjà d'ailleurs préexistante à cette tragédie,
00:28:54 et qui viendra devant la représentation nationale pour nous dire
00:28:58 comment on peut mieux protéger notre territoire de ceux qui s'infiltrent sur le territoire
00:29:02 pour d'autres raisons que simplement se protéger de persécutions supposées dans leur pays,
00:29:07 et qui demandent un asile. Et tout cela devra être effectivement débattu,
00:29:12 en toute sérénité, avec le maximum de concordes nationales et européennes
00:29:17 pour protéger notre territoire.
00:29:19 Naïma M. Fadel, je vous donne la parole dans quelques instants.
00:29:22 On est avec Patrick Courdet, psychiatre, qui est avec nous.
00:29:27 Patrick Courdet, merci de témoigner.
00:29:30 Je le disais, c'est important ce type de rassemblement,
00:29:33 après cette attaque au couteau, c'est important que les habitants d'Annecy
00:29:38 se retrouvent tous ensemble avec des mots forts.
00:29:41 Je ne sais pas si vous avez suivi le discours du maire d'Annecy,
00:29:44 mais quel est votre regard ?
00:29:47 Je pense que ce genre de rassemblement est absolument fondamental,
00:29:51 dans le sens où la société se réunit, arrive à se réunir, à se retrouver,
00:29:59 à se ressouder, parce qu'il y a eu quelque chose d'absolument abominable
00:30:03 qui vient de se passer.
00:30:06 Il y a une émotion qui est très importante, les gens ont besoin,
00:30:09 peut-être justement par rapport à quelque chose d'abominable,
00:30:12 de peut-être, j'allais dire, de communiquer ou communier leur souffrance,
00:30:17 leur angoisse, parce que ça peut arriver à n'importe qui,
00:30:19 c'est arrivé éventuellement à n'importe qui, à des enfants,
00:30:23 ce qui est quand même dans l'ensemble rarissime,
00:30:27 de s'attaquer à des bébés, sauf dans les crimes.
00:30:31 Ça s'est existé avec, on va dire, peut-être au niveau de la guerre de 39-45,
00:30:37 avec des comportements de nazis, etc.
00:30:43 Mais dans l'ensemble, ce n'est pas, on va dire, habituel.
00:30:47 Donc les gens, on va dire les personnes,
00:30:51 ressentant quelque chose d'abominable, ont besoin de communiquer ensemble.
00:30:57 Patrice Gondé, vous restez avec nous, priorité au direct.
00:31:01 On donne la parole un maximum ce matin aux habitants d'Annecy, c'est important.
00:31:06 On va retrouver tout de suite Stéphanie Rouiquier et Charles Baget
00:31:09 avec d'autres témoignages sur ces news.
00:31:12 Effectivement, je suis avec Fanny et Jessica qui sont venus exprès pour ce rassemblement.
00:31:18 Vous m'expliquez justement que vous avez peur de la foule et vous ne seriez jamais venues.
00:31:22 Pourquoi vous êtes venues aujourd'hui ?
00:31:24 Parce que c'est des bébés. C'est juste des bébés.
00:31:26 Ce n'est pas envisageable de vivre un truc comme ça. Je ne comprends pas.
00:31:30 Que retenez-vous de ce rassemblement ?
00:31:32 Que c'est malheureux, mais au moins les gens sont là.
00:31:36 Ils comprennent un peu l'importance parfois d'aider les autres, finalement.
00:31:40 Ce parc, vous me disiez que vous le fréquentiez enfant, vous le fréquentez maintenant.
00:31:45 Qu'est-ce qu'on peut faire de ce parc ? Est-ce qu'il faut le sacraliser ou est-ce qu'il faut que la vie reprenne ?
00:31:49 Comment vous envisagez la chose ?
00:31:51 Les deux. Il faudrait pouvoir rendre hommage aux enfants, mine de rien,
00:31:57 et que d'autres enfants puissent en profiter parce qu'il est là et ce n'est pas pour rien.
00:32:02 Merci infiniment. Merci à toutes les deux.
00:32:05 On se retrouve avec d'autres participants à ce rassemblement.
00:32:09 Merci beaucoup Stéphanie Rouiquier.
00:32:11 Emma M. Fadel, comment avez-vous perçu les mots, les messages du maire d'Annecy,
00:32:19 qui a rendu hommage évidemment à tous les héros qui ont été largement applaudis ?
00:32:24 Henri, les héros au sac à dos n'est pas là, mais évidemment il y a eu un mot pour lui,
00:32:29 mais pas que pour Henri puisqu'ils ont été un certain nombre.
00:32:32 Quel est votre regard ? Quelle est votre perception ?
00:32:34 Le discours du maire d'Annecy est adapté à ce besoin de recueillement, de communion entre habitants,
00:32:42 mais au-delà des habitants, puisqu'aujourd'hui nous sommes tous suspendus à ce qui se passe à Annecy.
00:32:48 Donc il est extrêmement important, bien sûr.
00:32:52 Mais vous savez, je pense à toutes ces bougies, toutes ces marseillaises, ces discours effectivement.
00:33:02 C'est très civilisation. On est une civilisation, on est effectivement un pays de droit, etc.
00:33:09 Mais je crois qu'il faut faire attention, parce que moi je me souviens en 2015,
00:33:14 de Manuel Valls qui avait dit "il faut se résigner".
00:33:18 Et moi j'avais fait une tribune contre la résignation et la résistance.
00:33:22 Et aujourd'hui on doit, en tout cas, il ne faut pas que certains politiques,
00:33:28 et notamment à la gauche, nous empêchent de nous interroger.
00:33:32 Parce que c'est humain de s'interroger.
00:33:34 Et aujourd'hui, il faut qu'on s'autorise à effectivement s'interroger sur ce qui se passe.
00:33:39 Et comme l'a dit Georges, il faut aussi s'interroger sur les failles de notre système migratoire,
00:33:47 qui fait qu'aujourd'hui on peut avoir des individus peut-être psychologiquement intents,
00:33:53 ou autre chose, etc. Mais en tout cas, on a le droit de s'interroger.
00:33:56 Priorité aux témoignages, vous l'avez bien compris dans ce Midi News Week-end,
00:34:01 page spéciale consacrée à cette cérémonie.
00:34:05 Et on va retrouver Thomas Bonnet et Laurent Serraillé,
00:34:08 avec également encore des témoignages d'habitants d'Annecy.
00:34:12 Thomas Bonnet.
00:34:14 Oui tout à fait, je suis avec Nadej, et Tiffany, qui vont assister à ce rassemblement.
00:34:21 Merci de répondre à nos questions en direct.
00:34:23 Vous vous êtes sentis très émus pendant cette prise de parole, ce rassemblement.
00:34:27 Qu'est-ce que ça vous a évoqué justement, le fait de se rassembler trois jours maintenant ?
00:34:32 Je suis très ému, et écoutez, pour moi, c'est toujours une nouvelle, c'est ce moment-là.
00:34:38 Ce moment, il fait quatre, trois fois, je le dis que ça va changer.
00:34:41 On va retrouver Thomas Bonnet dans quelques instants, puisqu'on a des petits problèmes, vous l'avez constaté, de liaison.
00:34:46 Florence Roy, je ne vous ai pas encore entendu sur ce discours du maire d'Annecy.
00:34:51 Comme disait Georges Fenech, c'est bien que la pulsion de vie soit toujours vainqueur.
00:34:56 Et c'est ça, ce que l'on retient, c'est que finalement, ce rassemblement,
00:35:01 ça incarne le fait que la pulsion de vie prend le dessus, finalement,
00:35:08 et sur tout ce qui… ça ne veut pas dire, ça ne préjuge pas des résultats de l'enquête, des réflexions,
00:35:16 de comment remédier à tout cela, mais en tout cas, cela prouve aussi que les gens font groupe,
00:35:27 il y a une cohésion humaine, sociale, nationale, et après, c'est vrai que viendra le temps,
00:35:36 comme on dit, à la fois de l'enquête, qui a commencé déjà, et qui donnera des réponses.
00:35:44 Mais moi, j'insiste sur le fait qu'il ne faut pas céder à la facilité,
00:35:48 et qu'il ne faut pas forcément corréler certains éléments à d'autres.
00:35:53 Cela ne veut pas dire qu'il faut être aveuglé ou être dans le déni, voyez ?
00:35:58 C'est-à-dire que j'insiste sur la nuance.
00:36:00 Ce n'est pas parce que la saillant a été réfugié qu'il s'est comporté comme ça.
00:36:06 Mais cela ne veut pas dire, a contrario, qu'on ne doit pas tenir compte du statut des réfugiés sur le terrain français.
00:36:13 Et de la façon dont les choses sont appréhendées, à la fois par l'OFRA,
00:36:19 la Commission nationale du droit d'asile, mais également par tous ces organismes
00:36:22 qui sont censés accompagner les réfugiés.
00:36:27 On en parlera au cours de cette émission spéciale, évidemment, Florence Roy, ce mais priorité au direct.
00:36:32 Et on va retrouver Thomas Bonnet avec ses deux invités.
00:36:35 Thomas, je pense que là, la communication est meilleure. Thomas Bonnet.
00:36:41 Oui, toujours avec Nadej et Tiffane. Merci à nouveau d'être en direct sur CNews.
00:36:45 Vous me parliez de votre émotion lors de ce rassemblement.
00:36:48 En quoi c'était important pour vous de venir aujourd'hui se rassembler par solidarité ?
00:36:53 Pour moi, c'est tout à fait humain et normal pour pouvoir accompagner les familles au mieux.
00:36:59 Et on a une pensée pour ces enfants, ces êtres sans défense qui ont été touchés minablement
00:37:06 alors qu'ils étaient en train de découvrir le milieu du jeu.
00:37:09 Et je trouve ça juste... c'est minable. Il n'y a pas de mots pour décrire une telle tragédie.
00:37:17 Vous êtes originaire d'Annecy ou en tout cas des environs. Vous connaissez très bien ce parc.
00:37:22 Dans quel état d'esprit vous êtes aujourd'hui ? Trois jours après, la vie reprend son cours en quelque sorte ?
00:37:27 La vie reprend son cours et malheureusement, j'allais dire il faut.
00:37:31 Mais je ne verrai plus ma ville pareil.
00:37:34 Pour moi, c'était la plus belle ville de France aujourd'hui.
00:37:36 Et là, elle ne l'est plus. Cette date du 8 juin 2023, elle restera gravée à moi toute ma vie.
00:37:42 Comme je dis, j'ai vécu mon enfance ici. J'allais faire du manège, du carousel qui est juste derrière là,
00:37:47 des piqueniques avec mes parents, des baignades.
00:37:50 C'est le parc de jeu où on a joué, où on a tous joué.
00:37:54 Et je ne verrai plus le paquet comme je l'ai connu. Plus jamais. Ce n'est pas possible.
00:38:01 Merci beaucoup d'avoir partagé votre émotion en direct avec nous sur CNews.
00:38:06 Vous l'aurez compris, Thierry, beaucoup de personnes qu'on a vues très touchées
00:38:09 pendant ce rassemblement qui a duré environ 40 minutes ici à Annecy.
00:38:13 Ce départ à faire témoigner, c'est important évidemment.
00:38:17 On va retrouver à nouveau Stéphanie Rouquier avec Charles Baget.
00:38:21 Stéphanie Rouquier, vous êtes accompagnée de collégiennes, si je m'abuse.
00:38:27 Oui, effectivement, je suis avec Soraya qui a 14 ans, qui est venue en famille avec sa grand-mère à ce rassemblement.
00:38:32 Pourquoi tu es très jeune ? Pourquoi tu as tenu à venir ici aujourd'hui ?
00:38:35 Parce que ça fait beaucoup de mal d'entendre ça à Annecy.
00:38:38 Surtout à Annecy, on n'a pas l'habitude d'entendre ça,
00:38:41 vu que moi j'habite à Rémy, il y a une demi-heure d'ici.
00:38:44 Tous les collégiens, je ne vais pas vous mentir, on est tous touchés de voir que c'est ici.
00:38:48 On pensait, à Paris c'est souvent comme ça, mais là, à Annecy, ici,
00:38:52 moi et ma grand-mère, on est venues ici pour soutenir les familles qui ont du mal à...
00:38:57 à supporter ça, le mal, ce qui se passe à Annecy.
00:39:04 Et franchement, les anéciens, ils sont super déçus.
00:39:07 Déçus de quoi ?
00:39:09 Déçus du monsieur qui a fait ça, triste et colère.
00:39:15 Est-ce que les professeurs au collège ont échangé avec vous à ce sujet ?
00:39:18 Ils vous en ont parlé, de cette attaque ?
00:39:20 Oui, les sourmientes, elles ont parlé, elles sont aussi super choquées de ce qui s'est passé.
00:39:25 On en a parlé, on a dit "ouais, mais en fait, pourquoi faire ça, qu'il n'y avait rien ?
00:39:31 Pourquoi vouloir faire du mal au bébé ? En fait, on ne comprend pas.
00:39:36 On ne comprend pas pourquoi il s'est passé ça.
00:39:38 Vous, en famille, vous en parlez avec les plus jeunes ?
00:39:41 Il faut en parler aux enfants, aux petits-enfants ?
00:39:43 Bien sûr, il faut en parler. Je sais que Soraya est quelqu'un de très sensible.
00:39:47 Par exemple, ce matin, elle voulait venir, mais elle avait peur.
00:39:51 Donc je lui ai dit...
00:39:52 Peur du monde ?
00:39:53 Non, peur qu'il y ait quelque chose qui arrive.
00:39:56 Mais je lui ai dit que la vie continue et malheureusement, ça peut arriver n'importe où.
00:39:59 Aussi bien ainsi qu'on le voit dans d'autres villes.
00:40:02 Donc il faut donner espoir aux gens qu'heureusement, il y a des gens très bien dans notre monde
00:40:08 et que tout le monde n'est pas méchant.
00:40:10 [Brouhaha]
00:40:18 Avec Patrick Courdet, psychiatre, je ne sais pas si vous avez écouté ces témoignages.
00:40:24 Il est important que ses habitants se retrouvent, mais il est difficile d'oublier.
00:40:29 Et il faut surtout trouver les mots, Patrick Courdet.
00:40:31 On le voit bien avec le témoignage de cette jeune collégienne.
00:40:35 Ce n'est pas simple.
00:40:36 Elle avait peur de venir à ce rassemblement.
00:40:39 Et puis voilà, comment dire ?
00:40:42 Quels sont les mots utilisés ?
00:40:44 Là, on peut peut-être remarquer quelque chose d'assez particulier.
00:40:48 C'est le rassemblement d'une foule, comme éventuellement ce qui se passe dans des grandes communions.
00:40:58 Ou après quelque chose d'effrayant, on a besoin de se retrouver, de se rassurer,
00:41:03 de ressentir que l'on est vivant.
00:41:06 Et en fin de compte, il y a une espèce de réassurance, on va dire, commune,
00:41:11 qui fait que les personnes se sentent beaucoup plus en sécurité.
00:41:14 On a entendu que cette petite jeune fille avait peur le matin qu'il puisse arriver quelque chose.
00:41:20 Et en fin de compte, en arrivant avec tout un groupe autour, elle paraît, on va dire, rassurée.
00:41:30 C'est le principe de la communion, éventuellement, où on se retrouve sur un sujet commun
00:41:38 pour montrer, en fin de compte, qu'on est plus fort que la mort,
00:41:40 qu'on arrive à lutter contre cette angoisse indescriptible qu'est la disparition.
00:41:46 Là, en plus, avec des enfants, c'est encore beaucoup plus effrayant.
00:41:49 Et on essaie de se rassurer de cette manière-là.
00:41:51 Et on le voit, s'attaquer à des enfants, c'est l'erreur absolue.
00:41:54 Et ça choque tout le monde.
00:41:56 Ça choque la France, ça choque évidemment les habitants d'Annecy,
00:41:58 mais ça choque le monde entier.
00:42:00 Il va falloir des explications.
00:42:02 Et on l'entend quand on écoute les témoignages,
00:42:04 les différents témoignages qu'on a pu recueillir ce matin.
00:42:06 Exactement.
00:42:09 Et je pense que, ça aurait été des adultes,
00:42:12 je pense que ce que l'on voit tout de suite en direct, ce serait totalement différent.
00:42:18 On l'a vu, il y a eu l'histoire du Bataclan, il y a eu l'histoire, etc.
00:42:23 Où, bien sûr, les gens sont venus pour essayer de se recueillir,
00:42:27 pour se prouver à eux-mêmes qu'ils sont vivants.
00:42:30 Et parce qu'on essaie de trouver les causes.
00:42:33 Là, on a du mal.
00:42:35 J'ai entendu dire qu'en fin de compte, il était maintenu en détention provisoire,
00:42:39 parce qu'il n'y avait pas de troubles suffisamment aliénants
00:42:42 pour qu'il soit mis en milieu psychiatrique plutôt qu'en camp de détention.
00:42:49 On a l'impression, cela donne en fin de compte de sa part,
00:42:52 et c'est ça qui angoisse peut-être les gens,
00:42:54 d'un sentiment peut-être de vengeance en passant à l'acte,
00:42:58 par rapport à ce que lui a peut-être vécu en tant que crétin d'Orient en Syrie,
00:43:03 où il y a eu une maltraitance, il y a eu des scènes horribles qu'ils ont passées en Syrie.
00:43:09 Et là, peut-être, en fin de compte,
00:43:12 on peut imaginer que cette personne ait passé à l'acte de la même manière,
00:43:16 alors qu'il a un enfant, il a une petite-fille qui a trois ans,
00:43:20 c'est-à-dire le même âge qu'il ne voit plus,
00:43:22 et il est venu en France alors que sa petite-fille et son ex-épouse
00:43:27 aient resté au Danemark.
00:43:30 Je vous garde avec nous Patrick Ourdet durant cette émission spéciale.
00:43:33 Georges Fenech, une réflexion un petit peu sur les propos sans doute de Patrick Ourdet.
00:43:39 Sur les propos de l'expert, je n'ai rien à rajouter.
00:43:42 Moi, ce qui m'a un peu interpellé, si vous permettez,
00:43:45 c'est le fait qu'on ait chanté la Marseillaise.
00:43:49 On ne chante pas la Marseillaise quand il y a une affaire de droit commun
00:43:55 ou des grands criminels, comme Fourniré.
00:43:59 Donc si ces gens qui se rassemblent aujourd'hui ont chanté la Marseillaise,
00:44:04 qui est l'hymne de la nation,
00:44:07 c'est que, confusément, ils ressentent que c'est, au-delà du crime proprement dit,
00:44:14 une atteinte à l'ensemble de la communauté nationale.
00:44:18 Pourquoi ? Parce qu'on a beau dire que l'Assaïan était en situation régulière,
00:44:25 il n'en reste pas moins que c'était un réfugié syrien
00:44:29 qui vient commettre des crimes gratuits sur notre territoire.
00:44:33 Donc, confusément, on ne peut pas chanter la Marseillaise.
00:44:37 Ça enlève quand même, quelque part, inconsciemment,
00:44:41 que nous sommes victimes d'un crime qui va au-delà des victimes,
00:44:46 même si, pour l'instant, il n'y a pas de caractère antitéroïste qui a été retenu.
00:44:52 Donc on est dans une zone grise, là.
00:44:55 Et c'est ça que les Français ressentent, confusément.
00:44:58 Il y a ceux qui le disent clairement, ils font de la politique, déjà,
00:45:01 ou en tout cas, ils ont des idées affirmées.
00:45:03 Et puis la grande majorité des Français qui ne peuvent pas s'empêcher de penser
00:45:07 que derrière tout ça, il y a quand même une atteinte à notre pays.
00:45:11 Et c'est comme ça que j'interprète cette Marseillaise spontanée
00:45:15 qui a été chantée à l'instant.
00:45:17 Et le fait est, c'est qu'effectivement, on reviendra avec vous, Noemi Choult,
00:45:20 dans quelques instants, c'est que l'agresseur ne s'exprime pas.
00:45:23 On ne sait rien de ses motifs.
00:45:25 Et c'est ça aussi, ça va être difficile.
00:45:27 Tout ça est provisoire.
00:45:28 Tout ça est provisoire, donc on ne sait rien.
00:45:30 Et on le voit bien à travers ces témoignages,
00:45:32 les gens ont besoin de comprendre, n'ont pas de réponse.
00:45:34 Parce qu'il n'y a pas d'acte terroriste, etc.
00:45:37 Mais on ne sait pas ce qui l'a motivé.
00:45:39 Et donc, évidemment, les gens sont dans cette interrogation la plus complexe.
00:45:42 Et on le voit bien, toutes générations confondues.
00:45:44 Priorité au direct, je vous donne la parole juste après Noemi,
00:45:47 Noemi Mfadel et Florence Roy.
00:45:49 On va retrouver encore une de nos équipes, Thomas Bonnet,
00:45:52 avec encore, encore des témoignages.
00:45:54 Thomas Bonnet.
00:45:57 Oui, je suis avec Jean-Yves et Claude,
00:46:00 couple de commerçants à la retraite ici à Annecy.
00:46:03 Première question, qu'est-ce que vous avez pensé de ce rassemblement
00:46:05 et qu'est-ce qui vous a poussé, vous, à venir pour ce rassemblement ?
00:46:08 C'est un rassemblement qui était nécessaire pour montrer notre solidarité.
00:46:13 Mais nous avons été aussi à la messe, qui a été donnée avant-hier.
00:46:20 Mais c'est un rassemblement de plus,
00:46:23 qui vient après d'autres rassemblements,
00:46:26 après des marches blanches, toujours des marches blanches.
00:46:29 Et je me demande quand est-ce que ça s'arrêtera ?
00:46:32 Il faut que ça s'arrête.
00:46:34 Il faut que nos politiques en prennent conscience.
00:46:37 Et je suis très étonné devant l'apathie du peuple, de mes compatriotes.
00:46:43 Il faut que les gens se mobilisent, se révoltent,
00:46:46 poussent, enfin se révoltent, de façon pacifique.
00:46:50 On a l'impression qu'il y a eu un traumatisme après les Gilets jaunes.
00:46:56 Peut-être que les piqûres de Covid les ont rendus apathiques.
00:47:02 Mais ce n'est pas normal qu'il y ait une telle apathie,
00:47:05 une telle acceptation de ce qui se passe.
00:47:08 Il faut que ça s'arrête, vraiment.
00:47:11 Merci d'avoir témoigné en direct sur l'antenne de CNews.
00:47:14 Vous l'entendez, évidemment, beaucoup de sidération
00:47:17 chez les personnes que nous rencontrons depuis quelques jours,
00:47:19 et beaucoup de colère aussi.
00:47:21 C'est un sentiment qui domine chez certains habitants de la ville d'Annecy.
00:47:25 Merci Thomas Bonnet.
00:47:26 On va retrouver maintenant Stéphanie Roux,
00:47:28 qui est avec la personne qui a chanté la chanson tout à l'heure.
00:47:34 C'est Laure, l'artiste qui est avec mes côtés.
00:47:40 Oui, effectivement.
00:47:42 Expliquez-nous, quel est cet instrument ?
00:47:44 Cet instrument, c'est une petite boîte à musique,
00:47:46 mais assez particulière.
00:47:48 Elle fonctionne avec du papier et des petits trous,
00:47:50 du papier et des perforations d'ordinaire.
00:47:53 On voit des petites boîtes à musique avec le petit cylindre.
00:47:55 Et là, toute la magie opère avec ce petit papier.
00:47:58 On actionne une petite manivelle, et c'est parti.
00:48:02 La petite boîte à musique s'éveille.
00:48:06 Et puis je vais vous refaire quand même juste deux, trois petites paroles,
00:48:10 rien que pour vous.
00:48:19 Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres.
00:48:29 Votre beau discours, mon cœur n'est pas là de l'entendre.
00:48:42 Pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes.
00:48:52 On vous aime.
00:48:57 Merci beaucoup, Laure.
00:49:00 Est-ce que cette chanson, cette œuvre, était adaptée au moment ?
00:49:03 Je pense, pleinement.
00:49:05 Pourquoi ? Parce que je crois que le titre parle de lui-même.
00:49:08 Parlez-moi d'amour, parlons d'amour, parlons-nous d'amour.
00:49:11 C'est mon cet amour, et mon nous.
00:49:14 C'est simple, ce n'est pas si compliqué.
00:49:17 Il faut avancer dans ce lieu.
00:49:19 Aurélie a parlé de cinq lettres dans un mot magique, universel,
00:49:23 ce qui est le mot merci.
00:49:24 Et dans amour, je crois qu'il y a cinq lettres aussi, si je compte bien.
00:49:27 Donc, c'est le mot d'ordre aujourd'hui, amour.
00:49:29 Parlons encore et toujours d'amour.
00:49:31 Merci beaucoup, Laure.
00:49:32 Merci pour ce moment.
00:49:33 Juste pour vous dire également que, juste derrière,
00:49:35 vous voyez cette fresque qui a été réalisée par des artistes.
00:49:39 Elle représente aussi l'espérance.
00:49:42 Et donc, elle a été offerte par des artistes à la ville d'Annecy.
00:49:46 Merci beaucoup, Stéphanie Rouquier.
00:49:49 Je me tourne vers vous, Naïma M. Fadel.
00:49:51 Comment réagissez-vous aux propos tenus par Georges Fenech
00:49:54 et cette Marseillaise qui n'engage évidemment que vous ?
00:49:57 Mais est-ce que vous partagez l'avis de Georges Fenech
00:50:00 sur le fait qu'on ait chanté la Marseillaise
00:50:03 dans le cadre de ce rassemblement citoyen à Annecy ?
00:50:07 Oui. En fait, ce qui se passe aujourd'hui,
00:50:10 c'est que quand on a eu les attaques clairement terroristes revendiquées,
00:50:14 on pouvait, je veux dire, comprendre ce qui se passait.
00:50:19 Et on avait effectivement cette attaque contre notre pays,
00:50:22 contre notre civilisation, etc.
00:50:25 Et j'allais dire, psychologiquement, c'était beaucoup plus "acceptable".
00:50:29 Et aujourd'hui, on a du mal à comprendre ce qui se passe,
00:50:35 et notamment devant cette horreur absolue,
00:50:38 il aurait été plus facile, je suis désolée de le dire comme ça,
00:50:41 que ce soit une attaque terroriste, parce qu'encore une fois, on en a connu.
00:50:44 Et donc, je pense qu'en attente de l'enquête,
00:50:48 ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'effectivement,
00:50:50 on est dans cette zone grise, comme a dit Georges,
00:50:53 et je suis d'accord avec lui, c'est que s'il y a eu,
00:50:55 effectivement, on a chanté cette Marseillaise,
00:50:58 c'est que pour le coup, on avait envie de faire corps.
00:51:02 On avait envie d'être dans cette unité nationale,
00:51:06 autour de notre hymne national,
00:51:08 et j'allais dire même, autour de même rendir le drapeau national,
00:51:13 parce que justement, quelque part, ça nous ressoute beaucoup plus,
00:51:16 et ça apaise, mais ça veut dire encore une fois,
00:51:20 qu'on est encore, peut-être, pour comprendre ça,
00:51:23 qu'on se dit, cette horreur, ça ne peut être qu'une attaque terroriste.
00:51:27 C'est peut-être pas ça, on attend l'enquête.
00:51:29 - D'un moment, c'est pas ça.
00:51:30 - Oui, on attend l'enquête, mais je dis ça pour essayer de comprendre ce qui se passe,
00:51:34 et effectivement, le fait qu'on ait chanté la Marseillaise,
00:51:37 c'est parce que l'horreur est tellement absolue,
00:51:39 qu'elle nous rappelle ce que notre pays a vécu.
00:51:42 - Florence Heuroas.
00:51:44 - Oui, non, mais la Marseillaise, c'est très bien,
00:51:46 c'est aussi la symbolique de la cohésion nationale dont on parlait tout à l'heure,
00:51:50 c'est-à-dire faire corps, être dans une volonté, finalement,
00:51:53 d'affirmation de la pulsion de vie.
00:51:55 Après, je crois que, pardon d'insister,
00:51:58 mais c'est ma qualité d'avocate qui prend toujours le dessus,
00:52:01 c'est-à-dire qu'on est au prémice de l'enquête,
00:52:05 avec un mis en examen qui, pour l'instant, ne s'est pas du tout exprimé,
00:52:10 ni dans le cadre de la garde à vue,
00:52:12 ni dans le cadre de l'interrogatoire de première comparution,
00:52:15 mais comme le disait effectivement Georges Fenech,
00:52:17 nous n'en sommes qu'au prémice, et il a fort à parier
00:52:20 qu'il finira par s'exprimer un peu plus.
00:52:22 Ceci étant dit, s'il décide de se taire,
00:52:24 il peut se taire même devant la juridiction de jugement.
00:52:27 Donc ça peut être bon.
00:52:29 Mais vous savez, je crois que pour l'instant,
00:52:32 il faut être assez prudent pour savoir,
00:52:35 on ne peut pas tirer de conclusions hâtives,
00:52:38 et en même temps, comme je disais tout à l'heure,
00:52:41 on ne doit pas être dans l'angélisme.
00:52:42 C'est-à-dire que c'est vrai qu'on doit être sur cette double appréhension des faits,
00:52:46 c'est-à-dire en même temps de la lucidité,
00:52:48 et en même temps ne pas être dans un jugement hâtif.
00:52:52 Il finira par parler.
00:52:53 On va retrouver, priorité au direct, je vous donne la parole juste après Noémie Tchouls,
00:52:56 on va retrouver Stéphanie Rouquier,
00:52:58 qui est avec Lionel Tardy,
00:53:00 qui est vice-président du conseil départemental en charge des routes et des bâtiments,
00:53:04 qui est arrivé assez vite sur les lieux.
00:53:06 C'est ça Stéphanie.
00:53:07 Oui, effectivement, lors de l'attaque,
00:53:11 M. Tardy m'expliquait qu'il est arrivé à 10h30, très rapidement sur site.
00:53:14 C'est ça ?
00:53:15 C'est ça, j'étais en réunion, j'avais mis mon téléphone en mode avion.
00:53:17 À peine je sors de réunion, j'ai une alerte concernant l'attaque.
00:53:21 Et très vite, il a fallu choisir un poste de commandement opérationnel.
00:53:25 Ça ne pouvait pas être la mairie d'Annecy qui est en travaux,
00:53:27 ça ne pouvait pas être l'école Kéjules qui est juste à côté de l'attaque et où il y a des enfants.
00:53:31 Donc c'est l'hôtel du département qui héberge également la préfecture qui a été choisie.
00:53:35 Donc très rapidement, on a accueilli les témoins, dont un certain nombre de jeunes,
00:53:38 notamment du lycée Gabriel Fauré.
00:53:40 On a accueilli également les familles, aucun jeune n'est reparti sans être accompagné par sa famille.
00:53:45 On a accueilli également toutes les auditions de la PJ qui ont duré deux jours,
00:53:48 et puis toutes les cellules de soutien psychologique.
00:53:51 Donc ça a été une grosse activité à l'hôtel du département ce matin-là.
00:53:56 Sur le moment, j'imagine qu'on est tous dans les froids, mais il n'y a pas la place à l'émotion.
00:54:00 Il faut passer à l'action, il faut agir, c'est ça ?
00:54:02 Ah mais là, il n'y a même pas eu de réquisition.
00:54:04 On a libéré les bureaux tout de suite, ils ont débarqué, la PJ a débarqué,
00:54:07 on a libéré les bureaux, y compris ceux du président du département.
00:54:10 On a amené de l'eau, on a amené à manger, parce que tous les enfants,
00:54:14 certains sont restés cinq, six heures avant d'être auditionnés.
00:54:17 Donc il y a une logistique qui s'est mise en place, mais tout a parfaitement fonctionné,
00:54:21 en bonne intelligence. On a l'habitude de travailler avec la préfecture,
00:54:24 puisqu'elle est l'étage du dessus par rapport à l'hôtel du département.
00:54:27 Et on a eu à accueillir le lendemain la première ministre, le ministre de l'Intérieur,
00:54:31 le lendemain le président de la République.
00:54:33 Tout s'est passé à l'hôtel du département et tout s'est bien passé.
00:54:35 Est-ce que ce moment, ce rassemblement, est important pour que chaque personne
00:54:39 qui était présente, chaque personne qui est touchée dans sa chair par cette attaque,
00:54:43 puisse reprendre vie ? Il faut passer à autre chose avec, quant à le rassemblement ?
00:54:46 C'est important. La dernière fois qu'on a eu ce type de rassemblement,
00:54:49 c'était pour les attentats de Charlie Hebdo en 2015.
00:54:51 À l'époque, j'étais député de la Haute-Savoie. On avait fait une marche
00:54:54 dans les rues d'Annecy avec beaucoup plus de monde, parce que c'était un événement national.
00:54:58 Mais je crois que c'est important de marquer les choses.
00:55:01 Et c'était important ce rassemblement ce matin à Annecy.
00:55:04 Merci beaucoup, M. Tardy. Juste pour vous dire, il nous a expliqué, M. Tardy,
00:55:07 l'importance de tel rassemblement. Et on l'a vu sur place, c'était des milliers de personnes
00:55:11 qui étaient présentes à ce rassemblement.
00:55:13 Merci pour ce témoignage, Stéphanie Roux, qui est nomée de Schultz.
00:55:16 On l'a évoqué très rapidement, l'agresseur a été mis en examen hier
00:55:20 et placé en détention provisoire pour tentative d'assassinat, vous le disiez,
00:55:23 et rébellion avec arme. Et on le voit bien à travers ces témoignages que je disais tout à l'heure,
00:55:26 ces motivations restent pour le moins énigmatiques.
00:55:29 Et ce qui pose un problème à ces Français qui sont sur ce rassemblement,
00:55:34 tant qu'on ne le saura pas, et ils gardent le silence, ils n'ont pas beaucoup collaboré.
00:55:38 On n'a pas toujours d'explication aux actes les plus terribles.
00:55:42 Peut-être qu'il parlera au cours de l'instruction, ou pas.
00:55:46 Peut-être qu'il parlera au moment du procès s'il y a un procès.
00:55:49 Vous savez, c'est encore très tôt et on ne peut pas présager de la suite.
00:55:53 Ce qui est sûr, c'est que pour le moment, il garde le silence.
00:55:56 Il a gardé le silence en garde à vue, il a gardé le silence devant les juges d'instruction
00:55:59 qui lui ont notifié sa mise en examen.
00:56:01 Des témoins ont expliqué aux enquêteurs, et c'est ce qu'a rappelé hier la procureure de la République d'Annecy,
00:56:07 que pendant l'attaque, il a évoqué sa femme, il a évoqué sa fille,
00:56:11 et qu'il a prononcé le nom de Jésus-Christ à deux reprises.
00:56:15 On sait qu'on a retrouvé sur lui une croix, des images saintes également,
00:56:20 mais c'est à peu près tout.
00:56:22 On ne sait pas pour le moment les raisons de ce passage à l'acte.
00:56:27 Vous l'avez dit, il a été vu par un premier psychiatre dans le temps de la garde à vue.
00:56:32 C'était un examen assez rapide qui a conclu que son état était compatible avec une garde à vue.
00:56:38 Mais encore une fois, la procureure l'a bien précisé, il ne faut pas écarter totalement la possibilité
00:56:43 que cet homme n'ait pas été en pleine possession de ses capacités mentales au moment de ce passage à l'acte.
00:56:49 Il y aura bien sûr de nouvelles expertises pendant le temps de l'instruction.
00:56:53 Ce qui est sûr, c'est qu'on parle beaucoup ici des précédentes attaques qui ont frappé la France.
00:56:59 Pour le moment, le parquet antiterroriste ne se saisit pas de cette affaire,
00:57:03 estime qu'il n'y a pas de caractère terroriste.
00:57:05 Pourquoi ? Parce que cet homme n'appartient pas à une structure, à une organisation terroriste,
00:57:11 qu'il n'y a pas eu de revendication de ce passage à l'acte.
00:57:15 Dès lors, le parquet antiterroriste ne considère qu'il n'y a pas de raison de se saisir de cette affaire.
00:57:23 On aimerait pouvoir à l'heure actuelle dire "voilà pourquoi cet homme s'en est pris à des enfants",
00:57:27 si tant est qu'on puisse expliquer la raison pour laquelle on s'en prend à des enfants de 2 et 3 ans.
00:57:31 De toute façon, c'est quelque chose d'un peu inexplicable et je ne sais pas si on aura un jour les explications.
00:57:38 Mais voilà, on sait qu'il est syrien d'origine, qu'il était en Suède depuis une dizaine d'années,
00:57:43 qu'il a quitté la Suède il y a plus d'un an alors qu'il était marié,
00:57:47 qu'il a une petite fille là-bas de 2-3 ans également, qu'il s'est ensuite rendu en Italie,
00:57:51 puis en Suisse, puis en France, qu'à chaque fois il a déposé des demandes d'asile
00:57:56 et que celle en France a été refusée parce qu'il avait déjà le statut de réfugié
00:58:00 et que ce refus lui avait été notifié peu de temps avant le passage à l'acte puisque c'était le 4 juin dernier.
00:58:06 Et le comble de l'horreur, l'horreur s'est ajoutée à l'horreur, c'est que lors de son déplacement au tribunal,
00:58:11 il a été déplacé sous une chaise, il n'a pas voulu se rendre, voilà.
00:58:16 Oui, c'est quelqu'un qui se montre assez rétif, on l'a vu, il s'est rebellé au moment où les policiers tentaient de l'arrêter
00:58:25 et c'est pour ça qu'il est d'ailleurs mis en examen également pour rébellion avec arme.
00:58:28 Il a été difficile à maîtriser, on sait que pendant sa garde à vue, il s'est roulé par terre, qu'il a refusé à répondre aux questions.
00:58:34 Ce n'est pas quelqu'un qui se montre effectivement particulièrement coopératif
00:58:37 et donc là encore, il faudra voir dans les semaines, dans les mois qui viennent,
00:58:41 si c'est parce qu'il a des pathologies mentales ou pas.
00:58:45 Merci de cette précision, vous restez avec nous, édition spéciale dans le cadre du News Weekend
00:58:50 consacré à ce rassemblement et à cet hommage à Annecy.
00:58:55 A tout de suite, juste après, la pause publicitaire.
00:58:58 Soyez les bienvenus, Bill News Weekend, page spéciale consacrée depuis une heure maintenant
00:59:06 à ce rassemblement citoyen organisé par la ville d'Annecy en soutien aux victimes, aux proches et aux familles
00:59:11 suite à l'attaque au couteau depuis 8 juin.
00:59:14 C'est News qui vous fait vivre au plus près cette cérémonie avec beaucoup de témoignages,
00:59:20 avec mes invités que je représente dans quelques instants qui m'accompagnent, mes priorités au direct.
00:59:24 On va retrouver Thomas Bonnet dans ce parc d'Annecy.
00:59:30 Thomas, on a pu le vivre depuis une heure maintenant, l'émotion,
00:59:34 et vous constatez à chaque instant, l'émotion est immense dans ce parc.
00:59:38 Oui, lors de ce rassemblement, il y avait beaucoup d'émotion.
00:59:44 J'observais les visages des personnes qui s'étaient rassemblées.
00:59:47 Il y avait évidemment des visages très marqués par l'émotion,
00:59:50 trois jours après le drame qui s'est produit à quelques mètres seulement.
00:59:54 Un rassemblement marqué également par le discours du maire de la ville, François Astorg,
00:59:59 qui a affirmé que ce 8 juin marquerait à jamais l'histoire de la ville d'Annecy.
01:00:05 Il a également aigréné les prénoms et les âges des victimes.
01:00:09 Il a également rendu hommage aux personnes qui sont intervenues.
01:00:12 Beaucoup d'émotion donc dans la ville d'Annecy.
01:00:15 Et puis l'autre moment fort de ce rassemblement, c'était à la fin,
01:00:18 lorsque la foule a entonné la marseillaise.
01:00:21 Là encore, un moment emprunté de beaucoup d'émotion
01:00:24 dans les rangs des participants à ce rassemblement qui est désormais terminé.
01:00:27 Il y avait plusieurs centaines de personnes qui se sont rassemblées
01:00:30 sous la chaleur de la ville d'Annecy, qui sont maintenant parties.
01:00:33 Certains sont maintenant partis en direction du parc à jeux pour enfants,
01:00:37 précisément l'endroit où se sont déroulés les faits jeudi dernier.
01:00:40 Merci beaucoup Thomas Bonnet.
01:00:42 Je rappelle que vous êtes accompagné par Laurent Sélarier.
01:00:45 On est toujours avec Patrick Courdet, psychiatre.
01:00:49 Il faudra du temps et la reconstruction sera longue,
01:00:52 quoi qu'il en soit, Patrick Courdet.
01:00:55 Oui, vous voulez, moi j'ai l'impression, quand j'entends tout ce qui est dit,
01:01:00 ça me fait penser à quelque chose de très particulier,
01:01:03 qui est la naissance du christianisme.
01:01:06 Sans aucune idée politique ou religieuse en dessous, bien entendu,
01:01:10 ou en fin de compte, lorsque le Christ a été crucifié,
01:01:14 ça a provoqué quelque chose d'important,
01:01:18 qui a permis à une société de se créer, de se ressouder.
01:01:22 Et là, on est exactement dans le même…
01:01:24 Rémi Girard avait très bien expliqué ça il y a pas mal d'années.
01:01:28 Mais en fin de compte, la foule a besoin de se regrouper,
01:01:32 elle a besoin de se sentir surtout pas isolée,
01:01:37 pour pouvoir éventuellement continuer à vivre,
01:01:39 continuer à exister tout simplement,
01:01:44 face à quelque chose qui est absolument effrayant et insupportable.
01:01:47 Merci beaucoup Patrick Courdet, merci pour ce témoignage.
01:01:52 Je rappelle que vous êtes psychiatre.
01:01:55 Ce rassemblement est primordial néanmoins, Michael Sado.
01:02:01 Très important, on l'a dit, ce qu'a dit Georges Fenec tout à l'heure,
01:02:06 j'ai trouvé ça très intelligent.
01:02:08 Bien sûr, on n'a pas d'élément pour le moment,
01:02:10 mais on sent qu'un récit commun commence déjà à se décider,
01:02:13 malgré le fait qu'il n'y ait pas encore d'élément.
01:02:16 Je pense qu'un des éléments d'espoir qu'on peut ajouter à la balance,
01:02:19 c'est évidemment l'intervention dont on a déjà beaucoup parlé,
01:02:22 mais de ce fameux Henri.
01:02:24 Voilà, et les leçons qu'on peut en tirer,
01:02:26 la grandeur et le courage existent encore.
01:02:29 La France possède des anticorps à la barbarie,
01:02:33 la foi peut mener au pire, mais évidemment aussi au meilleur.
01:02:37 On sait que lui a été porté par sa foi, en tout cas dans son action.
01:02:40 Je pense que ça donne des raisons aussi d'espérer.
01:02:43 Naïm Fadel, dans son discours, le maire a rendu hommage à tous les héros.
01:02:48 Évidemment, Michael vient d'en parler à Henri qui n'est pas là,
01:02:50 mais il y a eu d'autres personnes qui sont intervenues.
01:02:52 Et puis, il faut le souligner aussi,
01:02:54 c'est cette rapidité des forces de l'ordre
01:02:57 qui sont intervenues en quasiment quatre minutes.
01:03:00 Oui, effectivement, il y a eu les forces de l'ordre,
01:03:02 c'est extrêmement important.
01:03:04 Mais il y a aussi les personnes, j'allais dire des inconnues,
01:03:08 qui étaient là par hasard, même Henri était là par hasard,
01:03:11 et qui n'ont écouté que leur courage.
01:03:14 Et c'est vrai que c'est extrêmement important.
01:03:16 Ça nous montre combien aujourd'hui, dans cette sursaut de solidarité,
01:03:20 de faire France ensemble, nous devons être attentifs au quotidien
01:03:24 et ne pas détourner le regard quand on voit des agressions,
01:03:29 qu'elles soient verbales ou physiques.
01:03:31 Donc, c'est extrêmement important.
01:03:33 Mais moi, j'irais beaucoup plus loin.
01:03:35 Et je trouve, et c'est quelque chose que j'avais déjà demandé,
01:03:38 notamment dans le cadre de mon livre,
01:03:41 c'est-à-dire que, amener aussi à cette citoyenneté aujourd'hui
01:03:45 et amener nos enfants aussi à cette citoyenneté,
01:03:48 à ce patriotisme, à faire France ensemble,
01:03:51 à cette cohésion nationale, il faut qu'on y travaille sérieusement.
01:03:55 Alors, vous avez le SNU, d'accord ?
01:03:57 Mais moi, je suis pour la réserve citoyenne.
01:04:00 Alors, j'ai dans mes proches et dans ma famille et mes neveux,
01:04:03 notamment, qui se sont engagés.
01:04:05 C'est quelque chose d'extrêmement important.
01:04:07 Ça porte extrêmement de valeur.
01:04:09 Et aujourd'hui, il faut qu'on le gêne.
01:04:11 Et j'appelle aussi à ce qu'il y ait une obligation
01:04:14 à s'engager dans une réserve citoyenne qui,
01:04:17 alors j'allais dire les jeunes, mais même moins jeunes,
01:04:19 mais c'est extrêmement important,
01:04:21 parce qu'à un moment, ça crée aussi faire nation.
01:04:24 Vous savez, faire peuple, on l'a ringardisé.
01:04:26 Le drapeau, on l'a ringardisé.
01:04:28 Chanter la Marseillaise, on l'a ringardisé.
01:04:30 Aujourd'hui, nous devons retrouver toutes ces valeurs
01:04:33 et faire, justement, faire corps autour d'elles.
01:04:36 Allez, priorité au direct.
01:04:38 On va retrouver à nouveau Thomas Bonnet,
01:04:40 qui est en compagnie d'un volontaire de la Croix-Rouge,
01:04:42 qui est intervenu très rapidement au moment de l'agression.
01:04:46 Oui, tout à fait. Je suis avec Rémi Batts,
01:04:51 qui a été invité par la ville d'Annecy,
01:04:53 justement parce qu'il est intervenu jeudi.
01:04:55 Merci de répondre à nos questions en direct.
01:04:57 Est-ce que vous pouvez me raconter comment ça s'est déroulé pour vous jeudi,
01:05:00 comment vous êtes intervenu ?
01:05:02 Oui, donc la Croix-Rouge française a été appelée par la préfecture
01:05:05 pour mettre ce qu'on appelle en place un centre d'accueil des impliqués,
01:05:08 pour prendre en charge les témoins, mais aussi les acteurs,
01:05:11 en lien avec la police judiciaire,
01:05:13 et puis la cellule d'urgence médico-psychologique,
01:05:15 pour prendre en charge psychologiquement, entre autres,
01:05:17 ces acteurs qui étaient très marqués.
01:05:19 Et donc, on a intervenu toute la journée au sein de la préfecture.
01:05:22 Concrètement, comment on intervient,
01:05:24 comment on aide des personnes qui ont assisté à ces scènes
01:05:26 qu'on imagine évidemment très choquantes ?
01:05:28 Alors, on essaie de les accueillir avec le plus d'humanité possible.
01:05:31 On n'était pas là, effectivement, pour jouer le rôle de psychologue,
01:05:35 mais vraiment essayer de les réconforter avec une main tendue,
01:05:38 avec un café, et pouvoir faire en sorte que l'ensemble de la journée
01:05:42 qu'ils allaient vivre, avec des interrogatoires au niveau de la police,
01:05:45 avec le lien avec le SAMU, soit le plus agréable possible,
01:05:49 malgré l'événement qui s'est passé.
01:05:51 - Merci beaucoup. Merci d'avoir répondu à nos questions en direct sur CNews.
01:05:55 Comme Rémi Batts, volontaire pour la Croix-Rouge,
01:05:57 beaucoup de personnes qui sont intervenues jeudi ont été invitées
01:06:00 par la ville d'Annecy et étaient donc présentes lors de ce rassemblement.
01:06:03 - Merci beaucoup pour ce témoignage, Thomas Bonnet.
01:06:06 Priorité également au direct, on va retrouver Julien Estrangin,
01:06:10 qui est du Dauphiné libéré à Annecy,
01:06:12 le directeur des éditions Savoie et Haute Savoie.
01:06:16 Merci d'être à nouveau avec nous, Julien Estrangin.
01:06:19 Je rappelle que la particularité, c'est que les locaux du Dauphiné libéré
01:06:23 ont plein de vues sur ce parc et que vous avez été quasiment
01:06:26 les premiers assistés et on vous a eu plusieurs fois sur ce plateau.
01:06:31 Première question, Julien Estrangin, comment avez-vous senti l'ambiance
01:06:37 ce matin, le discours du maire ? Vous êtes journaliste aussi,
01:06:41 observateur de ce qui se passe à Annecy, mais également habitant d'Annecy.
01:06:45 Expliquez-nous un petit peu.
01:06:47 - Oui, c'était un discours qui était emprunt d'une grande solennité,
01:06:51 d'une grande émotion, je dirais presque aussi d'une grande simplicité
01:06:55 qui était tout à fait bienvenue.
01:06:57 Les annéciens étaient réunis dans le silence.
01:07:00 C'était à la fois émouvant, pas trop pesant quand même,
01:07:06 parce que même s'ils sont gravement blessés, les nouvelles des victimes
01:07:10 qui nous parviennent depuis hier sont en partie rassurantes.
01:07:15 Donc ça a donné à ce rassemblement une forme d'unité, de sérénité.
01:07:20 Et également, il y avait une présence importante de la totalité
01:07:25 des élus du département, quels que soient leurs bords politiques,
01:07:29 à la fois les parlementaires, les élus locaux,
01:07:33 beaucoup de maires de communes voisines aussi, c'était important
01:07:36 pour les annéciens, le maire d'Annecy l'a souligné d'ailleurs,
01:07:38 ce qui prouvait bien l'attachement de la totalité du département
01:07:42 à ce soutien qui est apporté à la ville d'Annecy aujourd'hui.
01:07:46 Et évidemment, ça se passait, vous le disiez, à quelques mètres à peine,
01:07:51 à quelques dizaines de mètres des lieux du drame.
01:07:53 Donc ça aussi, ça a rajouté à la sonalité de l'instant.
01:07:57 Le maire disait "la vie reprendra, Annecy se relèvera".
01:08:02 Oui, Annecy se relèvera.
01:08:06 On se trouve à l'endroit même, le rassemblement a eu lieu
01:08:09 à l'endroit même où, à partir de demain, vont se dérouler
01:08:13 des séances publiques de projections de films d'animation
01:08:16 puisque le Festival international du film d'animation
01:08:19 débute aujourd'hui à Annecy.
01:08:21 Alors la séance qui était prévue ce soir sur le paquet a été annulée.
01:08:24 Mais à partir de demain, et beaucoup d'interlocuteurs l'ont souligné,
01:08:27 à partir de demain, les projections vont avoir lieu comme prévu.
01:08:31 Et ça aussi, c'est un moyen de montrer que la vie doit se poursuivre,
01:08:34 doit prendre ses droits.
01:08:36 Le maire disait dans une interview hier ou avant-hier,
01:08:40 "il faut continuer, rien ne sera plus jamais comme avant,
01:08:43 Annecy n'oubliera jamais ce 8 juin, mais les choses doivent continuer
01:08:46 et la vie doit se poursuivre".
01:08:48 Donc ce festival, il va se lancer, débuter quasiment comme prévu.
01:08:53 Et ça aussi, je pense que c'est important pour les anéciens
01:08:57 qui vont vivre une semaine de festival quasi normal.
01:09:01 Julien Asselanger, est-ce que vous avez la même perception
01:09:03 que nous, avec nos envoies spéciaux, on a un certain nombre de témoignages
01:09:06 et on voit bien que les habitants d'Annecy ont besoin de réponses
01:09:11 et on l'évoquait avec Noémie Schultz, notre spécialiste police-justice,
01:09:14 au moins qu'on puisse dire que cet agresseur n'a pas beaucoup collaboré
01:09:18 et on n'a pas de réponse, ce qui suscite un vrai malaise.
01:09:22 On n'a pas de réponse sur les motivations de cet acte
01:09:24 et c'est ce qui revient très régulièrement.
01:09:26 Vous sentez la même chose également sur place ?
01:09:28 Oui, on le ressent quand les gens nous en parlent de manière un petit peu plus approfondie.
01:09:33 Là, très franchement, sur le paquet ce matin, la place était plutôt à l'émotion et au recueillement.
01:09:39 Les questions, on sentait qu'elles étaient sous-jacentes,
01:09:42 mais ce n'est pas ce qui est revenu le plus dans les témoignages qu'on a eus.
01:09:45 Mais effectivement, à partir de demain, à partir de cette semaine,
01:09:48 oui, les questions vont se poser, la question de la motivation,
01:09:52 la question de l'état psychologique, voire psychiatrique de l'assaillant.
01:09:56 Tout ça va être des questions qui vont être largement posées.
01:09:58 J'ai discuté avec pas mal d'élus en marge de la cérémonie qui me disaient
01:10:03 "Maintenant, il va falloir qu'on travaille avec les ensembles des autorités à obtenir des réponses
01:10:10 et puis ensuite, d'éventuelles solutions de prise en charge,
01:10:15 parce que si véritablement on est face à un problème de psychiatrie, un problème de folie,
01:10:21 il va falloir qu'aussi on se pose collectivement des questions de la prise en charge de ce genre de situation.
01:10:26 Merci beaucoup Julien Estranger.
01:10:28 Je rappelle que vous êtes le patron du Dauphine Libéré, des éditions Savoie et Hauts-de-Savoie.
01:10:33 Merci encore une fois pour ce témoignage.
01:10:36 Je voudrais qu'on vienne avec vous Noémie Schultz sur l'enquête
01:10:39 et sur la conférence de presse tenue par la Procoeur,
01:10:41 qui disait quelque chose de relativement simple en disant
01:10:43 "En fait, on est une scène d'agression avec un auteur, une arme, un couteau,
01:10:47 deux images chrétiennes, une croix et 480 euros,
01:10:52 et le tout s'est déroulé en à peine 15 minutes.
01:10:56 En fait, c'est relativement simple, mais pourtant la situation est compliquée.
01:11:00 Oui, il y a une scène quasiment de crime unique, même si cet homme s'est déplacé.
01:11:06 Effectivement, la Procureur de la République a parlé de trois séquences.
01:11:09 La première séquence, sur l'air de jeu, c'est là qu'il a fait le plus de victimes,
01:11:13 cinq victimes, les quatre enfants et un adulte.
01:11:16 Ensuite, il a été mis en fuite par plusieurs personnes,
01:11:19 dont Henri, que nous avons entendu en longueur sur CNews,
01:11:23 qui ont réussi à le faire quitter cette aire de jeu.
01:11:25 Et puis, une troisième séquence, c'est là qu'il est interpellé par les policiers.
01:11:29 Vous l'avez dit, on est moins de 15 minutes après les premiers appels.
01:11:33 Et là, il y a un sixième blessé, un homme à qui il venait d'assainer plusieurs coups de couteau
01:11:38 et qui a également été blessé par un tir d'arme à feu des policiers.
01:11:42 Mais il faut noter aussi que c'est ces coups de feu qui ont permis de stopper l'action de l'assaillant,
01:11:49 qui a ensuite été assez difficile à maîtriser.
01:11:52 Il a résisté lors de son interpellation.
01:11:54 Donc, effectivement, il y a une scène de crime unique.
01:11:57 Un seul auteur, une seule arme.
01:11:59 Vous savez qu'il y a eu un peu de panique dans les premiers temps,
01:12:02 puisque sur place, certains évoquaient un deuxième auteur qui aurait été en fuite.
01:12:06 En fait, non, il n'y a toujours eu qu'un seul auteur.
01:12:10 L'arme, c'est donc ce couteau pliant.
01:12:13 L'enquête a été confiée à la direction centrale de la Poste judiciaire pour tentative d'assassinat.
01:12:19 Et donc, effectivement, très rapidement, les policiers,
01:12:22 il y a eu des renforts d'ailleurs de toute la région sud-est,
01:12:26 mais également des policiers de région parisienne qui sont venus prêter main forte
01:12:31 pour passer cette scène de crime, bien sûr, au peigne fin, récolter tous les indices possibles.
01:12:37 Il y avait aussi tous les témoignages, puisqu'il y avait, on le sait,
01:12:40 beaucoup de personnes dans le parc ce matin-là, des gens qui étaient dans l'air de jeu,
01:12:44 mais aussi des gens qui se promenaient dans le parc, une classe de lycéens aussi qui était là.
01:12:48 Et toutes ces personnes, bien sûr, ont été ou seront encore entendues comme témoins.
01:12:53 Et ces personnes-là seront aussi considérées comme des victimes.
01:12:56 La procureure a parlé hier de six victimes physiques,
01:13:00 mais il ne faut pas oublier les victimes visuelles.
01:13:03 Alors bien sûr, d'abord, les proches des enfants qui ont été, on l'imagine, traumatisés par la scène qu'ils ont vécu,
01:13:08 mais aussi des personnes qui n'accompagnaient pas des enfants
01:13:12 et qui ont vécu quelque chose d'absolument terrible et qui seront aussi considérées par la justice comme des victimes.
01:13:18 Jordan en parle dans quelques instants et on parlera de l'incarcération
01:13:22 et des conditions d'incarcération de cet agresseur avec vous, Noemi Schultz.
01:13:25 Mais priorité au direct et priorité, vous le savez, depuis 11 heures ce matin, au témoignage.
01:13:29 On va retrouver Stéphanie Rouquier et Charles Bagé avec des habitants d'Annecy.
01:13:34 Stéphanie Rouquier.
01:13:36 Écoutez, on a fait seulement quelques mètres du lieu du rassemblement pour venir ici au parc où a eu lieu cette attaque.
01:13:44 Et ici, il y a encore des habitants, des familles comme ici, des personnes qui étaient au rassemblement
01:13:49 et qui sont venues ensuite se recueillir dans ce parc à jeux.
01:13:52 Ces deux jeunes garçons, Noah et Mehdi, veulent donner un petit mot,
01:13:56 passer un mot pour ces enfants qui ont été attaqués. Qu'est-ce que vous voulez leur dire ?
01:14:00 Je pense que c'est lâche de faire ça et de s'en prendre aux enfants et aux grands.
01:14:07 Et je pense qu'ils n'auraient même pas dû le faire.
01:14:11 Je pense aux enfants et aux parents. C'est très triste pour les parents.
01:14:18 C'est de très jeunes enfants, des enfants, des bébés. Du coup, c'est très triste.
01:14:24 Comment vos parents, les professeurs, vous ont parlé de cette attaque, de cette agression ?
01:14:29 Vous en avez parlé ? Ça vous fait peur ? Qu'est-ce que vous ressentez ?
01:14:33 De la tristesse et de l'énervement. Pas trop de la tristesse et de l'énervement.
01:14:44 Parce que ça se fait pas ce qu'il a fait et il n'aurait pas dû.
01:14:49 Madame, ils le comprennent ? Est-ce qu'au quotidien ça peut bouleverser leur comportement ?
01:14:55 Oui. Bonjour. Déjà une petite pensée aux parents. En tant que maman, je n'imagine même pas la tristesse.
01:15:02 Je suis toute émue parce que c'est notre ville, c'est notre parc.
01:15:05 Mes enfants ont grandi ici. Je tenais aussi à dire aux parents qu'on continuera à venir ici.
01:15:09 Mes enfants continueront à venir ici et on attend les enfants qui guérissent et qui viennent.
01:15:14 Par rapport aux enfants, je sais que Naël a dit qu'on arrêtera de partir en ville, de se balader.
01:15:21 Donc il y a cette crainte. Je remercie aussi les écoles parce qu'il y a toute une équipe derrière qui les ont rassurées.
01:15:27 Mais on n'a pas peur, on continuera et on les attendra ici.
01:15:30 J'espère qu'ils seront de retour ici au parc pour jouer et continuer à s'y panouir parce que c'est notre ville.
01:15:36 On n'a pas peur. Les derniers mots que vous avez déclarés.
01:15:40 Et pour tout vous dire, c'est que dans ce parc où a eu lieu cette attaque,
01:15:44 depuis le lendemain, il y a de très nombreux enfants qui sont là, qui ont réinvesti les lieux, qui sont en train de s'amuser.
01:15:51 La vie reprend ici dans ce parc.
01:15:53 Merci Stéphanie Rouquier. Vous êtes accompagnée par Charles Baget.
01:15:58 N'hésitez pas à venir vers nous avec d'autres témoignages, priorités aux témoignages dans cette édition spéciale.
01:16:03 Naomi Chouge, je me tourne vers vous.
01:16:05 On le sait, l'agresseur a été placé dans une prison à Haïton.
01:16:11 C'est à peu près à 80 kilomètres, je crois, d'Annecy.
01:16:14 C'est le plus simple également pour l'enquête.
01:16:17 Comment ça se passe quand il est placé à l'isolement dès le départ ?
01:16:21 Racontez-nous un petit peu. Il est dans le quartier de ce qu'on appelle le quartier des arrivants, dès le départ.
01:16:25 Oui, ça c'est classique. Il arrive en détention, il est dans le quartier des arrivants.
01:16:28 Effectivement, il a été placé à l'isolement.
01:16:30 Ça veut dire qu'il est seul dans sa cellule, ça veut dire qu'il va faire l'objet d'une surveillance particulière,
01:16:37 qu'il ne va pas fréquenter les autres détenus, il ne va pas faire des promenades avec les autres détenus.
01:16:43 Alors, il y a plusieurs raisons à ce placement à l'isolement.
01:16:46 D'abord, on va s'assurer qu'il ne risque pas de se faire du mal à lui-même.
01:16:50 Le risque de suicide qui peut être assez élevé, notamment quand on arrive en détention.
01:16:54 D'autant plus, encore une fois, que son profil psychologique est encore assez flou puisqu'il ne parle pas, cet homme.
01:17:01 Et puis aussi pour le protéger des autres détenus.
01:17:04 Vous savez que les détenus qui s'en prennent à des...
01:17:06 Enfin, les personnes qui sont incarcérées pour s'en être pris à des enfants sont généralement assez mal perçues par les autres détenus
01:17:14 et peuvent faire l'objet également de violences et de représailles.
01:17:17 Donc, c'est pour toutes ces raisons-là qu'il est dans une cellule tout seul.
01:17:22 On a sans doute enlevé tous les objets avec lesquels il pourrait se blesser, se faire du mal.
01:17:27 Et il va être surveillé, effectivement, particulièrement dans les prochains jours et les prochaines semaines.
01:17:32 Est-ce qu'on peut penser qu'il passera le reste du temps dans cette prison ?
01:17:37 Ou que les choses peuvent changer en vertu des analyses ?
01:17:40 Ça peut changer.
01:17:42 Ce sera...
01:17:44 Enfin, on n'a pas d'éléments là-dessus.
01:17:47 Il est incarcéré dans cette prison.
01:17:49 De manière provisoire, peut-être ou pas.
01:17:51 Florence Roas, un petit mot sur ce parcours de cet agresseur.
01:17:57 Écoutez, pour l'instant, vous savez, moi, j'ai le réflexe de l'avocate.
01:18:01 C'est-à-dire qu'en fait, j'attends de voir comment les choses vont évoluer sur le plan de l'enquête.
01:18:06 Quels sont les actes d'investigation ?
01:18:09 Ce qui va ressortir de tout cela ?
01:18:11 Maintenant, effectivement, il est incarcéré.
01:18:14 Quand est-ce qu'il sera à nouveau auditionné par les juges d'instruction ?
01:18:18 À quel moment peut-être va-t-il un peu plus s'exprimer ?
01:18:21 Quand vont intervenir les expertises ?
01:18:23 Et ce qui va en ressortir, parce que c'est quand même très important,
01:18:27 à la fois les expertises médico-psychologiques et les expertises psychiatriques.
01:18:31 Parce que, en fait, dans cette histoire, il y a deux ressorts, si je puis dire.
01:18:34 Il y a la première question.
01:18:36 Quel est le mobile de cet homme ?
01:18:38 Pour quelles raisons, en fait, a-t-il agi comme cela ?
01:18:41 Deuxièmement, pourquoi s'en est-il pris à des bébés ?
01:18:44 Parce que c'est quand même une vraie question.
01:18:46 Et puis, il y a l'aspect psychiatrique.
01:18:50 Est-ce que les deux sont liés ?
01:18:52 Il y aura d'autres expertises qui vont s'en venir.
01:18:54 Ah, bien entendu. Il va y avoir expertises médico-psy, expertises psychiatriques,
01:18:58 et peut-être un collège d'experts s'il y a des contradictions entre les différentes expertises.
01:19:03 De toute façon, il y a un long parcours d'examen psychiatrique de ce monsieur.
01:19:08 Mais pour l'instant, en tout cas, on n'a pas d'élément qui laisse penser qu'il avait des problèmes psychiatriques.
01:19:12 Maintenant, c'est vrai que quand on voit ses agissements,
01:19:16 quand on voit le passage à l'acte, la commission de l'infraction,
01:19:20 on se pose réellement des questions.
01:19:22 Alors, il y avait un très bon article dans le JDD ce matin
01:19:24 qui expliquait justement que ces demandeurs d'asile
01:19:28 n'étaient pas tellement pris en charge, pas suffisamment sur le plan psychique,
01:19:32 et que ça pourrait expliquer finalement ce passage à l'acte,
01:19:37 c'est-à-dire cette dépression.
01:19:39 Mais bon, voilà, c'est des questions.
01:19:41 La mère interrogée disait que son fils souffrait d'une grave dépression.
01:19:45 Mais les gens qui sont en dépression ne passent pas à l'acte non plus.
01:19:47 C'est vrai qu'en même temps, on ne va pas mettre tout sous le coup de la folie,
01:19:51 comme a dit notre ministre.
01:19:52 Gérald Darmanin l'a souligné d'ailleurs.
01:19:54 Est-ce qu'on peut dire qu'il y a, comme il l'a souligné également,
01:19:58 un lien de causalité entre son refus, vous savez,
01:20:03 qui est intervenu de l'opfra, le 4 juin, et son passage à l'acte ?
01:20:07 Ça aussi, c'est des questions.
01:20:08 Mais vous savez, son statut sur le territoire français,
01:20:12 certes, il a eu un refus de l'opfra,
01:20:16 mais il avait la possibilité, dans le délai d'un mois,
01:20:18 de faire un recours devant la Commission nationale du droit d'asile.
01:20:22 Donc...
01:20:23 Non, en fait, il était déjà refugé en Suède et ne pourrait même pas se rendre en France.
01:20:28 Ce que je vous propose, Florence et Naïma,
01:20:29 on va marquer une pause publicitaire, et on reviendra sur justement ce statut,
01:20:34 et on reprend le débat tout de suite.
01:20:36 Publicitaire, page spéciale ce matin sur ces news consacrées à ce rassemblement.
01:20:40 A Annecy, à tout de suite.
01:20:42 Il est 12h30, toujours page spéciale dans ce "Weekend" consacré à ce rassemblement citoyen
01:20:50 organisé par la ville d'Annecy en soutien aux victimes et aux proches des familles
01:20:54 suite à l'attaque au couteau.
01:20:55 On vous en parle depuis ce matin, c'était le 8 juin.
01:20:58 Avec moi depuis ce matin pour commenter cet événement,
01:21:02 Naïma M. Fadel, Mickaël Sadoun, Florence Roas, Noémie Schultz et Georges Fenech.
01:21:08 Priorité au direct, évidemment.
01:21:11 On va retrouver tout de suite l'une de nos équipes sur place dans le parc du Paquiet
01:21:15 avec Thomas Bonnet et Laurence Sellerier, avec à nouveau des invités.
01:21:20 Un point sur la situation, mon cher Thomas Bonnet.
01:21:23 Le parc s'est vidé, ce que je vois derrière vous, ou il y a encore beaucoup de monde ?
01:21:30 Le parc s'est relativement vidé.
01:21:33 Les personnes qui ont assisté à ce rassemblement sont maintenant parties en direction du Parc pour enfants,
01:21:38 précisément là où se sont déroulés les faits jeudi dernier.
01:21:41 Le rassemblement qui s'est donc achevé il y a un peu moins d'une heure,
01:21:44 qui a duré environ 40 minutes, un moment de recueillement collectif,
01:21:48 un rassemblement citoyen tel qu'il avait été présenté par la ville d'Annecy,
01:21:52 rassemblement au cours duquel le maire François Astorg a pris la parole.
01:21:56 Il a parlé d'un signe fort d'union et de solidarité.
01:22:00 Le 8 juin est un événement qui marquera jamais l'histoire de notre ville,
01:22:04 a-t-il notamment déclaré.
01:22:06 Il a ensuite égréné les prénoms et les âges des victimes.
01:22:09 On est suspendu à l'espoir qu'ils guérissent.
01:22:12 Voilà pour les quelques mots prononcés par le maire de la ville lors de ce rassemblement.
01:22:16 Rassemblement également au cours duquel il y a eu un moment musical
01:22:19 avec une chanteuse originaire d'Annecy.
01:22:22 Et puis cet événement s'est conclu avec une marseillaise
01:22:25 qui a été entonnée par les personnes qui s'étaient rassemblées.
01:22:28 Beaucoup d'émotions, vous pouvez l'imaginer, c'est aussi ce qu'on fait retranscrire
01:22:31 dans les témoignages qu'on recueille depuis tout à l'heure.
01:22:34 Beaucoup d'émotions, beaucoup de personnes qui sont évidemment très fortement touchées
01:22:37 par ce qui s'est déroulé il y a maintenant trois jours ici dans la ville d'Annecy.
01:22:40 Il y a été plusieurs centaines présentes à ce rassemblement.
01:22:43 Thomas Bonnet en direct du parc du Paquis avec Laurent Sélarier.
01:22:48 On poursuit et je voudrais qu'on revienne sur les conditions, on l'évoquait avec Noémie Schultz
01:22:52 et on sera dans quelques instants avec notre envoyée spéciale Thibault Marcheteau
01:22:57 qui est à Etton où a été incarcérée l'agresseur.
01:23:01 Et on reviendra avec lui sur les conditions d'incarcération de l'agresseur.
01:23:05 Mais vous vouliez apporter quelques petites précisions à Georges Fénacar ?
01:23:07 Non, simplement ce qu'il faut bien savoir c'est qu'à partir d'aujourd'hui,
01:23:10 cet individu est sous la responsabilité des juges d'instruction et de l'administration pénitentiaire.
01:23:16 Ce sont eux qui décident du lieu où doit s'exécuter la détention.
01:23:21 Le centre d'Etton, au départ, c'est un centre pénitentiaire,
01:23:24 c'est-à-dire pour des condamnés qui ont été condamnés, qui doivent purger leur peine.
01:23:28 Mais il y a aussi une structure maison d'arrêt.
01:23:30 Ce sont placés ceux qui sont en attente de jugement, qui sont détenus provisoire pour l'instant.
01:23:36 Il y a effectivement au centre d'Etton, il y a un service médical général,
01:23:40 une médecine générale, mais il y a aussi des soins psychiatriques.
01:23:44 Reste à savoir quel va être le comportement de cet individu en détention,
01:23:48 qu'il faut absolument isoler, vous avez tout à fait raison.
01:23:51 Il faut rappeler aussi qu'en février dernier, un détenu a tué un co-détenu dans cette prison d'Etton.
01:23:57 Vous voyez qu'il y a des questions de sécurité qui se posent.
01:24:00 Mais si l'individu, effectivement, le détenu, montre un état d'excitation, de dangerosité,
01:24:05 on a vu qu'il a fallu le sortir sur une chaise sécurisée du commissariat,
01:24:10 il ne relèvera plus forcément de ce type d'établissement.
01:24:13 En France, on a maintenant des UHSA, des unités hospitalières spécialement aménagées,
01:24:19 qui sont des structures de soins dans un hôpital,
01:24:22 mais sécurisées et protégées par l'administration pénitentiaire.
01:24:25 Et si ça ne suffit pas, il y a en dernier lieu des UMD, il y a 10 UMD en France,
01:24:31 unités pour malades difficiles, ce sont vraiment les plus difficiles,
01:24:34 qui sont alors là totalement surveillées,
01:24:37 quelques fois même attachées sur leur lit avec des contentions,
01:24:41 parce qu'on a des individus qui sont extrêmement dangereux.
01:24:44 Donc reste à savoir maintenant, la responsabilité, je le dis,
01:24:47 c'est les juges et l'administration pénitentiaire,
01:24:49 il faut empêcher toute agression sur lui, voire tout acte de suicide.
01:24:54 Je rappelle par exemple qu'à Villefontaine, celui qui avait, à Lille-Dabau, je crois précisément,
01:24:59 qui avait décapité un chef d'entreprise, vous vous souvenez,
01:25:02 avait réussi à se suicider en prison.
01:25:04 Donc là, on a un vrai souci de question de sécurité de ce détenu.
01:25:09 Alors on l'évoquait tout à l'heure avec Florence Roif,
01:25:12 c'est qu'il souffrait également, et sa mère disait qu'il souffrait d'une profonde dépression,
01:25:17 il a fait partie de l'armée syrienne aussi,
01:25:19 et on l'évoquait par rapport à l'article de nos confrères du Journal du dimanche
01:25:22 sur les conditions d'accueil de ces réfugiés qui sont par nature,
01:25:27 en vertu de ce qu'ils ont pu vivre, fragiles,
01:25:30 même si ça n'excuse pas le passage à l'acre, il est important de le signaler,
01:25:33 mais il y a une déficience par rapport à cela aussi, Georges.
01:25:36 Vous avez raison de mentionner l'article intéressant dans le JDD,
01:25:40 qui montre effectivement qu'il y a une surreprésentativité, si on peut dire,
01:25:44 de troubles psychiatriques, psychologiques,
01:25:46 d'individus qui ont connu des situations de guerre,
01:25:49 des situations extrêmement difficiles,
01:25:52 et qui ont subi des troubles, qui ont généré des troubles d'ordre psychologique.
01:25:57 Donc ça aussi, il faut en tenir compte.
01:25:59 C'est pour ça que dans la réflexion aujourd'hui de ceux qui obtiennent un statut de réfugié,
01:26:03 il manque sans doute peut-être aussi cet examen psychologique et psychiatrique,
01:26:06 de niveau de dangerosité éventuellement, qui nécessiterait des soins ou un placement.
01:26:11 On en reparlera dans quelques instants, mais priorité au direct.
01:26:13 Jules-Anne a parlé également, et Florence et Naïmah M. Fadel.
01:26:16 Priorité au direct, on va retrouver Stéphanie Rouiquier,
01:26:19 avec encore des témoignages d'habitants d'Adsy,
01:26:22 qui ont participé à ce grand rassemblement ô combien important.
01:26:27 Oui, effectivement, nous sommes à quelques mètres du rassemblement.
01:26:32 Nous sommes au cœur du parc à enfants, où a eu lieu l'attaque.
01:26:36 Et ici, beaucoup d'habitants continuent de venir déposer des fleurs, des bouquets.
01:26:40 Et parmi ces habitants, il y a ces deux amies, Nihad et Sarah.
01:26:44 Dites-moi, est-ce que tes parents, au collège, ont-en parlé de cette attaque ?
01:26:49 Oui, en fait, on était en train de manger, et un élève, c'est le copain d'une amie à moi,
01:26:55 il m'a dit qu'il y a eu un terroriste, une sorte de terroriste,
01:26:58 qui a attaqué des enfants aujourd'hui, et des personnes aussi adultes.
01:27:04 Et après, il m'a dit qu'il était à l'hôpital, et qu'il était en urgence extrême.
01:27:09 Ça t'a fait peur, premièrement ? Tu pensais à quoi ?
01:27:12 Oui, en fait, j'avais peur qu'il venait là, parce que je ne savais pas s'il allait venir ou pas,
01:27:16 s'il était attrapé ou quoi. Et après, on m'a dit que oui, donc ça allait.
01:27:21 Et là, ça va ? La peur est partie ?
01:27:23 Oui, tout est parti, ça va. J'avais moins peur.
01:27:26 Et toi, Sarah, tu me disais, tu apportes des fleurs ici ? Tu es venue apporter des fleurs ?
01:27:30 Oui.
01:27:31 Pourquoi ?
01:27:32 Parce qu'il y avait un petit problème.
01:27:35 C'est difficile d'en parler, c'est très difficile.
01:27:42 Merci en tout cas à toutes les deux. Et vous le voyez, comme je vous le disais,
01:27:45 il y a encore beaucoup, beaucoup d'enfants qui ont réinvesti ce lieu.
01:27:49 Ils jouent au toboggan, ils montent aux échelles. Ce lieu, à présent, il revit.
01:27:54 Il y a toujours ces fleurs, ces nounours, ces mots qui sont là.
01:27:57 Des habitants, ils viennent encore pour penser à ces quatre enfants qui ont été attaqués.
01:28:01 Mais tous, bien sûr, nous expliquent que la bonne nouvelle, ils l'ont appris hier,
01:28:05 c'est que plus aucune victime n'a son pronostic vital engagé.
01:28:08 Et c'est vrai, c'était la vraie bonne nouvelle au cours de la conférence du procureur.
01:28:13 Merci beaucoup pour tous ces témoignages de Stéphanie Rouetier.
01:28:16 Vous êtes accompagnée par Charles Bagé, n'hésitez pas encore.
01:28:18 Il nous reste 13 minutes dans cette édition spéciale.
01:28:21 On revient sur les conditions d'accueil, justement, de ces réfugiés et leur fragilité.
01:28:27 Et peut-être ce manque dans l'organisation que soulignait Georges Fenech, d'AMM Fadel.
01:28:31 En fait, on n'est pas en capacité aujourd'hui du tout, du tout de profiler les personnes qui arrivent.
01:28:36 Il faut savoir aussi comment elles sont accueillies, notamment dans des centres d'hébergement.
01:28:41 La masse est telle qu'on ne peut pas profiler aujourd'hui.
01:28:43 On n'a pas aussi assez de psychiatres pour pouvoir profiler, etc.
01:28:48 Et je dirais même que ce n'est pas mis en place dans l'organisation et dans l'accueil.
01:28:51 On pourrait même penser que lors des demandes d'asile, on pourrait à ce moment-là,
01:28:56 les personnes qui demandent l'asile, bien dans cet accompagnement, mettre en place ce profilage
01:29:01 et effectivement identifier s'il y a des personnes qui ont des problèmes psychiatriques.
01:29:06 Mais aujourd'hui, effectivement, on souffre d'une absence de prise en charge.
01:29:10 Et puis, je voudrais aussi souligner par rapport à ce que vous avez dit, maître, tout à l'heure.
01:29:14 Il faut savoir que le recours est possible quand ce sont des personnes qui viennent en France
01:29:19 pour demander le droit d'asile et à ce moment-là, quand il y a un refus, il y a plusieurs recours qui sont permis.
01:29:25 Mais dans ce cadre bien précis, on peut s'étonner que même cette demande ait été prise en charge
01:29:31 parce qu'en fait, il était déjà refugié en Suède depuis 10 ans.
01:29:37 Donc là, pour le coup, on peut penser qu'il y a vraiment une faille dans le cadre du règlement du plein
01:29:42 où on peut à un moment avoir un fichier partagé des réfugiés pour tout de suite, dans l'immédiateté,
01:29:48 voir que cette personne, en fait, elle bénéficie déjà de l'asile en Suède
01:29:55 et à ce moment-là, lui dire à cette personne de repartir.
01:29:58 Malheureusement, là, il y a une faille. Il a fallu ce drame pour se rendre compte qu'il y a cette faille.
01:30:03 Georges Fennecke.
01:30:04 Oui, je voulais simplement rapporter cette précision que je crois que c'est en 2018 ou 19,
01:30:09 sous le ministère de Gérard Collomb, on a créé un fichier qui s'appelle OpsiWeb
01:30:14 et qui recoupe le fichier des hospitations psychiatriques, forcé, et du fichier de radicalisation.
01:30:21 Ce qui veut dire que lorsqu'on a un... Le préfet peut savoir en amont,
01:30:26 lorsqu'un individu est en hôpital psychiatrique fermé et qu'il va sortir,
01:30:31 il peut recouper avec le fichier radicalisation pour savoir qu'on a affaire à un individu
01:30:35 qui peut être particulièrement dangereux à l'extérieur.
01:30:37 Exactement, genre pas que ceux qui arrivent.
01:30:39 Donc on a fait une avancée, mais ça ne concerne pas les enfants.
01:30:42 On n'a pas l'historicité de leur vie dans leur pays d'origine.
01:30:45 Il serait bon, effectivement, qu'on ait un profilage, comme vous le dites,
01:30:48 au moins un examen psychiatrique de ceux qui arrivent, pour voir dans quel état psychologique qu'ils sont.
01:30:53 Michel Saint-Joseph, je donne la parole dans quelques instants, priorité encore une fois au direct.
01:30:57 On va retrouver l'une autre de nos équipes, Thibault Marcheteau.
01:31:01 On en parlait avec vous, Noemi Schultz, on le sait que l'agresseur a été incarcéré à Etton.
01:31:08 Et on retrouve justement Thibault Marcheteau à Etton.
01:31:11 Qu'est-ce qu'on sait sur ces conditions d'incarcération, Thibault Marcheteau ?
01:31:16 On a eu quelques informations supplémentaires sur les conditions d'incarcération de cet individu.
01:31:23 Vous l'avez dit, nous nous trouvons à Etton.
01:31:25 Etton, c'est à 40 kilomètres d'Annecy et le centre pénitentiaire qui se trouve dernière mois.
01:31:29 C'est là que l'individu a été incarcéré hier.
01:31:32 Et donc sur les conditions d'incarcération, il a été placé dans une cellule à l'isolement.
01:31:37 Avec une cellule dépourvue d'objets qui pourraient permettre à l'individu de se blesser ou de mettre lui-même fin à ses jours.
01:31:45 Il y a également de la télésurveillance, mais également des rondes supplémentaires qui sont organisées par les gardiens pénitentiaires.
01:31:51 Voilà donc ce que l'on sait sur les conditions d'incarcération de cet individu.
01:31:54 Le principal suspect de cette attaque.
01:31:56 Thibault Marche-Tour en direct de Etton, près du centre pénitentiaire où a été incarcéré l'agresseur.
01:32:02 Michael, Sadoun voulait apporter quelques précisions justement sur l'accueil des réfugiés.
01:32:07 J'allais dire que le profilage est d'autant plus compliqué que la filière du droit d'asile a explosé ces 30 dernières années.
01:32:14 Elle a été multipliée par 3.
01:32:16 C'est un petit peu baissé depuis deux ans, mais au plus haut on était à 100 000 demandes d'asile à l'OFPRA en une année.
01:32:26 Ça rend très compliqué les capacités d'analyse et après d'accueil de ces personnes.
01:32:32 Moi je pense qu'il faut déjà examiner la piste, d'examiner les demandes de droits d'asile depuis les pays d'origine.
01:32:39 Ce serait déjà une protection supplémentaire et un petit laps de temps accordé à l'État
01:32:43 pour pouvoir accueillir ces personnes au mieux et les refuser efficacement, le cas échéant.
01:32:49 En Europe, on le sait, il y a un asile à géométrie variable, je serais tenté de dire, et on l'évoquait avec vous, Georges Fenech.
01:32:56 Il y a le Parlement européen qui va débattre du nouvel accord conclu cet été jeudi en plus, entre les 27.
01:33:02 Je précise que l'année dernière il y a eu 156 000 demandes d'asile.
01:33:06 Donc on atteint des niveaux effectivement importants.
01:33:09 Alors on nous a annoncé un accord historique.
01:33:12 C'est pour ça que je vous interroge là-dessus.
01:33:13 Un accord, j'ai regardé un peu plus près, un accord historique avant-hier entre les membres de la communauté européenne,
01:33:19 les ministres de l'Intérieur qui se sont réunis.
01:33:21 Qu'est-ce qu'il nous dit cet accord historique ?
01:33:24 C'est que nous allons améliorer les échanges d'informations, chose importante bien sûr.
01:33:31 Et deuxième chose, il y aura une répartition des réfugiés par pays.
01:33:36 Et ceux qui ne respecteraient pas leur quota paieraient 20 000 euros par réfugié qu'ils ne refuseraient.
01:33:42 Je ne suis pas certain qu'on puisse vraiment parler d'accord historique.
01:33:46 C'est une avancée, sans doute, mais l'accord historique,
01:33:52 ce serait effectivement qu'il y ait une législation commune sur les critères déjà.
01:33:58 Selon quels critères on accepte ? Il faudrait qu'on ait tous les mêmes critères.
01:34:02 Une base commune, et c'est ce que réclame le ministre de l'Intérieur maintenant,
01:34:06 une base commune des réfugiés que nous n'avons pas aujourd'hui.
01:34:09 Parce que si on avait une base commune d'informations,
01:34:11 on aurait su immédiatement que celui-ci avait déjà le statut de réfugié.
01:34:15 Donc je crois que le chemin à parcourir est encore long, mais saluons quand même ce début d'avancée.
01:34:21 Naïm Ibn Fadel, vous êtes d'accord ?
01:34:23 Je voulais juste préciser quelque chose.
01:34:24 En effet, le chiffre de 100 000, c'est pour les primo-demandeurs,
01:34:27 pour qu'on soit bien clair pour ceux qui nous regardent.
01:34:29 Naïm Ibn Fadel.
01:34:30 Écoutez, moi quand j'ai vu cet accord, comment vous avez dit, exceptionnel, historique ?
01:34:36 Historique.
01:34:37 Je me souviens, mais de qui on se moque ?
01:34:39 Ce sont eux qui l'ont dit.
01:34:41 Oui, oui, non, je sais, je sais, je sais.
01:34:43 Il y a des élections en 2024.
01:34:44 Non, mais c'est hallucinant, quoi.
01:34:46 La situation, elle est dramatique, non seulement pour les peuples qui n'ont plus cette souveraineté,
01:34:54 mais aussi pour les personnes qui arrivent.
01:34:57 Et aujourd'hui, on a une difficulté, c'est que de toute façon, à partir du moment où les gens mettent le pied en France,
01:35:03 droit d'entrée et d'installation, donc ce n'est pas des illégaux.
01:35:07 Et même ceux qui ne bénéficient pas du droit d'asile, on ne peut pas les débouter.
01:35:12 Il faut savoir que même dans les centres d'hébergement,
01:35:15 aujourd'hui, les personnes, c'est-à-dire pratiquement 90 % des personnes qui sont déboutées du droit d'asile,
01:35:21 ne sortent pas des centres et que l'État ne s'autorise même pas à les expulser.
01:35:27 C'est kafkaïen.
01:35:28 On a une pression aujourd'hui migratoire qui pose problème aussi sur notre hébergement.
01:35:33 Vous avez vu qu'on n'arrête pas de parler qu'on n'a pas assez de logements,
01:35:36 j'allais dire pour les Français ou les étrangers qui sont ici dans notre pays d'une manière régulière.
01:35:43 On n'arrive pas à les loger.
01:35:44 Mais les migrants sont devenus prioritaires aujourd'hui parce qu'il y a une pression telle
01:35:49 que c'est impossible de faire autrement.
01:35:51 On n'a pas réussi l'intégration.
01:35:55 On doit absolument permettre peut-être un moratoire pour permettre que nous puissions travailler
01:36:02 sur cette intégration sociale et culturelle, notamment des jeunes.
01:36:06 Vous savez que les personnes étrangères aujourd'hui, c'est entre 30 et 40 % de personnes au chômage.
01:36:12 On a un chômage des jeunes dans les quartiers qui est dramatique
01:36:16 et qui empêche des jeunes de pouvoir se projeter.
01:36:19 Donc à un moment, il faut arrêter le délire.
01:36:21 Il faut faire place à la raison parce qu'aujourd'hui, encore une fois,
01:36:25 on met à mal la cohésion sociale, la cohésion nationale, le vivre ensemble.
01:36:30 Et aujourd'hui, cette fracture qui est déjà béante, elle ne va pas arrêter de s'intensifier.
01:36:36 Et Georges Fenech, on a beaucoup parlé du dossier retraite et le prochain challenge,
01:36:42 je serais tenté de dire, c'est cette loi sur l'immigration.
01:36:45 Et on voit bien, si vous avez lu Le Parisien ce matin,
01:36:49 Éric Ciotti entend peser sur le débat de l'immigration
01:36:53 et commence à mettre une certaine pression sur le gouvernement en disant que les solutions des LR,
01:36:58 seules les solutions du LR permettront justement de trouver une solution.
01:37:03 Oui, on peut dire que là, le gouvernement va être au pied du mur sur cette réforme nécessaire de l'immigration.
01:37:10 Ce d'autant plus que le président du groupe parlementaire LR à l'Assemblée nationale, Olivier Marlex,
01:37:17 a laissé entendre qu'il pouvait y avoir cette fois-ci une motion de censure présentée par le groupe LR.
01:37:22 Donc on est face à une difficulté pour le gouvernement incontestablement,
01:37:26 qui doit à la fois satisfaire son aile gauche et son aile droite, mais aussi les Républicains,
01:37:31 qui n'accepteront jamais, par exemple, le principe de régulariser de manière totale tous les clandestins qui travaillent.
01:37:38 C'est en train de se faire en ce moment.
01:37:40 Qu'est-ce qui est en train de se faire ?
01:37:42 De régulariser.
01:37:43 Oui, mais ça va être un point d'achoppement.
01:37:48 Donc la croix d'ature du cercle, elle est là.
01:37:50 Comment satisfaire toutes les tendances ?
01:37:52 Et je pense que là, effectivement, on est face à la première très très grande difficulté du gouvernement sur cette question-là.
01:38:00 Michel Salomon.
01:38:01 Oui, pour moi, c'est clair que le gouvernement doit très vite agir sur la question de l'immigration.
01:38:06 Je pense que c'est le bon moment politique.
01:38:08 Ça correspond aussi à sa nécessité de trouver une majorité au Parlement et de dessiner un accord avec les LR.
01:38:14 Et puis ça correspond aussi à une demande populaire.
01:38:17 Je rappelle que, selon un sondage récent, 82% des Français sont pour durcir les politiques d'immigration.
01:38:24 Donc je pense que d'ailleurs, il y a déjà des parlementaires de la majorité relative présidentielle qui sortent du bois sur la question.
01:38:31 Je pense à Charles Sissens-Stuhl qui a dit récemment qu'il fallait réduire le nombre d'immigrés, non pas illégaux, mais légaux dans le pays.
01:38:39 Donc pour moi, c'est vraiment le moment d'agir et il faut qu'il le fasse très vite.
01:38:42 Alors depuis ce matin à 11 heures, nous étions dans l'émotion, dans l'hommage, effectivement, avec cette cérémonie et ce rassemblement citoyen organisé par la ville d'Annecy.
01:38:52 Je voudrais qu'on termine cette émission en réécoutant quelques extraits du discours du maire François Astorgue.
01:39:01 S'en prendre à des enfants, attenter à leur intégrité physique, c'est évidemment ce qu'il y a de plus lâche.
01:39:09 C'est s'attaquer à l'innocence aux plus vulnérables d'entre nous, à ceux que la société doit protéger de toutes ses forces.
01:39:19 Parce que l'enfance est sacrée. L'enfance symbolise l'avenir, le futur possible, la filiation et la transmission.
01:39:30 Elle représente la vie et même davantage, c'est la poésie de la vie.
01:39:36 Petit tour de table rapide avant de refermer cette édition spéciale Naïma M. Fadel sur cette cérémonie, sur ce rassemblement.
01:39:44 Encore une fois, il était important que ce rassemblement ait lieu.
01:39:48 Oui, c'était très important. Nous venons de vivre un moment extrêmement difficile face à cette horreur.
01:39:56 Et maintenant, ce que j'ai juste envie de dire, c'est que j'espère que ces petits vont aller bien, que les parents vont pouvoir trouver les mots pour les apaiser.
01:40:06 Nous sommes un pays où vraiment il y a de la résilience.
01:40:13 Passer ce moment-là, j'espère que nos gouvernants, nos politiques vont avoir le souci de protéger leurs citoyens.
01:40:23 Florence Rouas, vous avez la fin très rapidement.
01:40:26 Oui, moi j'aurais tendance à dire qu'il faut laisser l'enquête avancer, sans faire de conclusions hâtives et de corrélations.
01:40:34 Sans être dans le déni, mais sans être non plus dans des stigmatisations.
01:40:42 Oui, après le temps de dénonciation, c'est le temps de la justice maintenant, qui devra nous apporter un maximum de réponses à toutes les questions qui nous sont posées.
01:40:52 Et puis, ce sera le temps politique aussi, pour apporter des réponses plus globales à l'ensemble du pays sur comment on lutte contre cette forme de criminalité qui n'est plus supportable.
01:41:03 Michael Sadoun.
01:41:04 Oui, pour le moment, évidemment, au temps des rassemblements, de l'unité et de l'apaisement.
01:41:10 Mais pour ne pas gâcher ces éventuels futurs moments, il faudra que nous suivions le temps de l'action, qui est peut-être la meilleure forme d'hommage aussi.
01:41:20 Merci, merci à vous cinq. Merci Naimé M. Fadel, merci Michael Sadoun, merci Florence Rouas, merci Noémie Schultz, merci Georges Fenech.
01:41:30 Merci à Samira Ouled Daher, David Brunet, Anne-Isabelle Tellet, Patrick Urbain qui m'ont permis de préparer cette émission spéciale.
01:41:39 Merci à la promotion Jacques Sanchez, Marine Carballet, Lisa De Bernard.
01:41:43 Merci aux équipes en régie et à réalisation, c'était Stéphane Gallardo.
01:41:46 Tout de suite, cette enquête d'esprit avec Émeric Pourbet.
01:41:50 Et je vous dis à très bientôt et au week-end prochain.
01:41:52 Bonne journée sur CNews.
01:41:53 [Musique]

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