SMART JOB - Fenêtre sur l’emploi : Francis Bussière (CMA-IDF)
Lundi 12 juin 2023, SMART JOB reçoit Francis Bussière (Président, CMA-IDF)
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00:00 Générique
00:02 ...
00:11 -Fonette sur l'emploi pour terminer notre émission.
00:14 On reste dans l'artisanat et on va le lier au sport.
00:17 Vous allez comprendre,
00:19 parce que c'est aussi, le sport, un levier
00:21 pour partir à la rencontre de futurs salariés
00:24 passionnés d'artisanat.
00:26 On en parle avec Francis Bussière.
00:28 Bonjour, Francis. -Bonjour.
00:29 -Je suis très heureux de vous accueillir.
00:32 Président de la Chambre des métiers et de l'artisanat d'Ile-de-France.
00:35 Ca représente un certain nombre d'artisans.
00:38 -300 000 entreprises artisanales sur le territoire.
00:41 -300 000. -Absolument.
00:42 -C'est la région la plus importante.
00:44 -La plus importante en termes d'entreprises artisanales.
00:47 On représente 75 milliards d'euros de chiffre d'affaires
00:51 sur le territoire de l'Ile-de-France.
00:53 C'est dire... -On a évoqué tout à l'heure
00:55 les métiers des couvreurs, des maçons, des poissonniers.
00:58 On parle beaucoup du retour des métiers manuels,
01:01 mais quand on parle aux artisans, ils disent qu'ils ne trouvent
01:04 plus de poissonniers, de couvreurs, de maçons.
01:07 Vous avez une entreprise de maçonnerie.
01:09 -J'ai une entreprise de maçonnerie. Je suis maçon, effectivement.
01:13 Cela permet de construire, à la limite,
01:15 une carrière professionnelle, c'est le cas de le dire,
01:18 et aussi son avenir. J'ai envie de dire à tous les jeunes
01:21 qui peuvent nous écouter, allez-y, c'est des merveilleux métiers.
01:25 -Revenons sur votre événement.
01:27 Ca a commencé à Marcoussi,
01:29 c'est le centre d'entraînement des équipes de France,
01:32 des équipes de rugby, le 20 avril dernier.
01:34 Vous avez choisi, la Chambre des métiers,
01:37 de monter un partenariat très concret avec le rugby,
01:40 la ligue de rugby, et puis l'artisanat.
01:43 Pourquoi avoir marié les deux, sport et artisanat ?
01:47 -Il y a beaucoup d'artisans qui jouent au rugby, déjà.
01:50 Le rugby, c'est un sport d'équipe,
01:53 l'artisanat, c'est souvent un sport d'équipe,
01:55 on est dans des petites boîtes,
01:57 où on est en règle générale souvent moins de 10,
02:00 si on n'est pas en équipe, ça ne fonctionne pas.
02:03 On a toutes ces valeurs du sport qu'on retrouve dans l'artisanat.
02:06 -Concrètement, ça veut dire que l'idée pour vous,
02:09 on a démarré l'émission sur les pénuries de main-d'oeuvre,
02:12 parce que la réalité est là, les artisans ont des difficultés
02:16 à recruter, l'idée, c'est d'aller chercher des candidats
02:19 et de passer par le sport, c'était ça, l'esprit de l'événement ?
02:23 -L'esprit, au départ, c'était de dire, on est dans des CFA,
02:26 et les CFA, on essaie de proposer aux jeunes
02:29 d'autres approches de travail en équipe,
02:32 de la solidarité, de l'entraide,
02:35 et le rugby est un sport merveilleux pour ça.
02:37 C'était la première idée.
02:39 Ensuite, on le décline avec d'autres valeurs du rugby.
02:42 Dans nos CFA, les CFA, c'est d'abord des jeunes...
02:46 -Centre de formation des apprentis.
02:48 -Oui, vous avez raison, merci de le préciser.
02:50 -Centre de formation des apprentis.
02:52 Ce sont, dans 11 CFA qui sont sur le territoire,
02:57 pour 10 000 apprentis que l'on forme,
03:00 ce sont 50 métiers qu'ils apprennent.
03:03 -La réalité, grâce notamment à ce sport,
03:05 on a bien compris que l'idée du rugby portait des valeurs
03:08 de solidarité, mais aussi de courage, de vérité,
03:11 parce qu'il y a beaucoup de vérité sur le terrain de rugby,
03:14 il faut le reconnaître.
03:16 Au-delà de ça, c'est aussi dire à ces jeunes,
03:19 "Venez rejoindre nos métiers, allez pousser la porte
03:22 "des artisans." Pourquoi c'est si compliqué, paradoxalement,
03:25 alors qu'on n'a jamais autant parlé de travail manuel en France ?
03:28 Ca va mieux ou pas ?
03:30 -Bien sûr que ça va mieux, globalement.
03:32 On a une meilleure image.
03:34 Vous, journaliste, vous, les médias,
03:36 vous avez contribué aussi à ce regain,
03:38 à ce nouveau regard sur l'artisanat.
03:41 C'est merveilleux. Vous savez,
03:43 moi, j'étais dans une autre branche d'activité,
03:45 beaucoup plus classique qu'auparavant.
03:48 J'ai découvert, depuis une trentaine d'années,
03:50 ce monde de l'artisanat, où, tout d'un coup,
03:53 vous vous confrontez à la matière.
03:55 C'est pas intellectuel, c'est simplement,
03:57 vous avez un truc et vous en faites autre chose.
04:00 -Ca peut être intellectuel aussi ?
04:02 -Ca l'est. Je dis toujours, l'artisanat,
04:04 c'est un triptyque. C'est la main, bien sûr, le geste,
04:07 c'est la tête, pour bien penser, et souvent aussi le coeur.
04:11 -Un petit mot sur... Je vous quitte,
04:13 et je reste pas très loin de vos métiers,
04:16 mais vous travaillez dans l'artisanat du bâtiment.
04:18 C'est chez vous. 60 % des déclarants de cette étude,
04:21 qui est une étude d'INSEE, 60 % des artisans du bâtiment
04:24 déclaraient prouver des difficultés de recrutement,
04:27 c'était en janvier 2023.
04:29 Au-delà de l'initiative que vous avez prise,
04:31 au-delà de porter cette initiative de visibilité
04:34 à travers le rugby, comment on fait ?
04:36 Comment on s'y prend ?
04:37 C'est un casse-tête, quand même.
04:39 -C'est un casse-tête. Je suis pas au gouvernement,
04:42 je suis président d'un établissement public
04:45 administratif, avec un certain devoir de réserve, évidemment,
04:48 mais je pense qu'il y a nécessité absolue
04:51 d'aller regarder au fond du fond des choses.
04:53 Aujourd'hui, bien sûr, le chômage diminue,
04:56 vous le savez, vous en parlez en permanence,
04:58 donc on va, à un moment donné, se retrouver avec un problème.
05:02 Très clairement, oui, nos petites boîtes,
05:04 nos artisans, ils ont besoin de retrouver du personnel.
05:08 Oui, les personnels qualifiés,
05:09 nous, on s'occupe de la qualification.
05:12 -Vous les formez dans les CFA. -Absolument.
05:14 -La réforme du lycée professionnel,
05:16 les deux peuvent se marier, vous la regardez comment ?
05:19 Ca vous impacte aussi. Vous venez de pousser un énorme souffle.
05:22 On passe à autre chose ? -On passe...
05:25 Vous voyez, j'en tousse. -Vous vous étouffez.
05:27 C'est une réforme intéressante,
05:29 car des secteurs, des filières, vont disparaître.
05:32 -Je pense qu'à partir du moment où on pourra discuter,
05:35 nous, les chambres consulaires, nous, la chambre de métier,
05:38 de l'artisanat, avec les lycées professionnels,
05:41 en vraie profondeur, en partenaire,
05:43 puisque, bien sûr, ils sont sur le territoire,
05:46 comme nous, nous avons des spécificités différentes.
05:49 Marions-les. Ca veut pas dire qu'on va se marier.
05:52 -Ne travaillons pas l'un contre l'autre.
05:54 -C'est ça que vous nous dites.
05:56 Ne faisons pas qu'il y ait une institution
05:58 qui soit en concurrence avec une autre.
06:00 -On est d'accord. Harmonie et pas d'hysarmonie,
06:03 en tout cas des filières et même des modes d'apprentissage.
06:06 Merci, Francis Bussière, d'être venu nous éclairer.
06:09 Les métiers de l'artisanat, c'est important.
06:12 75 milliards, ce chiffre est assez extravagant.
06:15 Ca représente une partie et un pan de notre économie.
06:18 Merci à vous, merci de nous avoir rendus visite.
06:20 C'est la fin de notre émission.
06:22 Merci à toute l'équipe qui m'a accompagné.
06:25 Raphaël à la réalisation, je remercie Alexis Hausson
06:28 et l'équipe de programmation, Nicolas Juchat et Alexis.
06:31 C'était un plaisir de partager ce moment avec vous.
06:34 D'ici là, restez fidèles à tous nos programmes. Bye-bye.
06:37 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
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