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Regardez L'invité de RTL du 13 juin 2023 avec Amandine Bégot.

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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h44, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud, vous recevez donc ce matin la présidente de l'Assemblée nationale
00:12 Yael Brounpivet. La motion de censure déposée par la NUPES a sans surprise été rejetée hier.
00:18 17e motion de censure. Vous dites quoi ce matin Yael Brounpivet ? Ouf ça y est la page retraite est définitivement
00:23 passée, terminée ? La séquence est terminée. Pour moi elle l'était depuis longtemps, depuis
00:28 la promulgation de la loi et sa validation par le conseil constitutionnel.
00:32 Certains à l'Assemblée ont voulu
00:35 revenir sur le sujet à travers cette proposition de loi qui n'avait pas de sens et qui était inconstitutionnelle. Donc la séquence
00:42 est à présent aujourd'hui terminée. L'Assemblée peut se remettre au travail, ce qu'elle n'a pas manqué de faire
00:48 immédiatement après le vote de la motion. D'après le journal du dimanche, le PS va déposer dès aujourd'hui une proposition de loi constitutionnelle
00:55 pour abroger l'article 40 de la constitution.
00:58 Celui qui a permis de bloquer, de retoquer cet amendement de Lyott. C'est recevable ou pas ça ?
01:04 Alors les propositions de loi constitutionnelle bien sûr.
01:08 Moi j'ai initié un groupe de travail à l'Assemblée nationale à la demande du président de la République. Le président du Sénat a fait de même.
01:16 Repenser le travail sur les institutions et donc
01:19 les parlementaires quel que soit leur groupe peuvent mettre tous les sujets sur la table et donc ils ont déjà
01:25 effectivement commencé à mettre le sujet de l'article 40, du 49.3, de l'équilibre des pouvoirs. Je pense que tout doit être
01:31 discuté. Maintenant il faut bien voir pourquoi telle ou telle règle
01:36 existe et quel est son intérêt. Et l'article 40 a de toute évidence un intérêt
01:42 parce que surtout à un moment où nos finances publiques
01:45 sont malheureusement... C'est celui qui permet aux parlementaires, enfin d'empêcher que les parlementaires
01:51 n'alourdissent, ne créent des dépenses, ne créent des charges et la proposition de loi de l'IHOPE créer une charge
01:56 quasiment équivalente à 20 milliards d'euros. Ce qui n'est, vous me l'accorderez, pas rien. Et à un moment où nos finances sont dans un état
02:04 grave, je pense qu'il faut que chacun soit responsable.
02:07 Cette réforme elle a donné lieu à des séances pour le moins
02:10 mouvementées on va dire comme ça à l'Assemblée avant, pendant, après la semaine dernière une partie de l'opposition vous a accusé je cite d'abîmer,
02:17 d'écrabouiller la démocratie parlementaire, de répondre aux ordres de l'Elysée en bloquant donc
02:22 cette mesure d'abrogation des 64 ans. Vous avez répondu à ces attaques en disant "moi j'applique la règle, rien que la règle".
02:28 A aucun moment l'Elysée n'est intervenue et elle pourrait ne piver à aucun moment.
02:31 - Mais évidemment. - Jamais ? Vous n'avez pas eu aucun coup de fil de la lexiculaire par exemple ?
02:35 - Écoutez, nous sommes dans un régime de séparation des pouvoirs et
02:39 heureusement que la présidente de l'Assemblée nationale que je suis ne reçoit aucune pression de l'exécutif. Moi je prends
02:46 mes décisions en consultant, mais en consultant les groupes de la majorité, en consultant les services de l'Assemblée, les juristes
02:54 et je prends mes décisions
02:56 en toute connaissance de cause. - Vous n'êtes pas un agent de l'Elysée comme l'a dit hier Louis Boyard
03:01 depuis les bancs de l'Assemblée. - Vous savez, chacun peut dire et penser ce qu'il veut. Moi
03:06 je crois que depuis un an j'ai prouvé que j'étais une femme indépendante, une femme libre et surtout une femme
03:14 consciente de la lourdeur de la charge qui est la sienne.
03:17 Et vous savez, la meilleure preuve de mon impartialité c'est qu'un jour je déplais à la majorité, un jour je déplais à telle opposition,
03:24 un jour on m'encens, un jour on me vaut gémonie.
03:27 Je crois que cela signifie que je suis bien sur la bonne ligne de crête. Elle n'est pas facile à trouver
03:32 évidemment, elle n'est pas facile à trouver, mais je la reprends depuis un an et je compte bien continuer. - Effectivement au sein de la majorité
03:39 certains s'étaient agacés, à commencer d'ailleurs par Aurore Berger,
03:43 la présidente du groupe Renaissance, parce que vous n'aviez pas assez vite bloqué cet amendement.
03:50 Vous ne plaisez pas trop au sein de votre propre camp, Yael Bournepivé ?
03:56 - Vous savez, c'est mon propre camp qui m'a élue. Sans mon propre camp je ne serais pas présidente de l'Assemblée Nationale.
04:02 Donc effectivement après le rôle qui est le mien est un rôle qui doit me
04:07 placer dans les décisions que je prends en tant que présidente de l'Assemblée Nationale au dessus des partis.
04:12 Mon rôle n'est pas de faire plaisir à un tel ou à un tel.
04:16 Ce n'est pas la conception que j'ai de ma fonction. J'ai une conception de ma fonction
04:20 à l'instar de tous les anciens présidents de l'Assemblée Nationale et du président du Sénat.
04:25 C'est une conception qui doit être la plus rigoureuse possible. Je dois être
04:31 impartiale, je dois
04:33 représenter toute l'institution et tous les parlementaires qui y siègent. - Avec un peu de recul, est-ce que vous ne pensez pas qu'on aurait pu faire
04:39 autrement pour faire adopter cette réforme ? Maintenant que ça y est, que c'est passé, qu'elle est adoptée et qu'elle va être appliquée ?
04:45 - Assurément oui. Assurément le chemin qui a été suivi
04:50 n'est pas le des plus satisfaisant puisque il a donné lieu à beaucoup de contestations, à une incompréhension de beaucoup dans le pays et
04:59 politiquement on voit que ça a été difficile.
05:01 Donc assurément on aurait pu faire mieux. On aurait pu faire mieux mais il n'y a de reproches à faire à personne.
05:09 Parce que c'est toujours facile de juger après coup.
05:12 Mais je crois qu'aujourd'hui personne ne peut se satisfaire que le dialogue social dans notre pays n'est pas réussi sur ce point et nous en sommes
05:20 tous responsables.
05:22 Les syndicats, les forces politiques et la société civile,
05:25 nous n'avons pas réussi alors que d'autres pays arrivent à adopter des réformes plus difficiles que celles que nous avons adoptées.
05:32 On a encore du mal et pour autant
05:34 on est obligé
05:37 d'adopter cette culture du compromis parce que lorsque l'on regarde l'Assemblée nationale, lorsque l'on regarde les différentes forces dans notre pays,
05:43 nous avons besoin d'aller ensemble, de travailler ensemble pour nos compatriotes. Donc cette culture du compromis que je plaide,
05:51 que j'essaye de mettre en oeuvre
05:53 inlassablement depuis un an à l'Assemblée nationale, nous n'y sommes pas encore. Nous réussissons sur certains sujets.
05:58 Hier soir encore dans l'hémicycle nous avons adopté un texte sur les permis de conduire à une quasi unanimité.
06:04 Il nous manquait une voix. Donc nous y arrivons. Pas sur tous les sujets et pas sur des sujets qui sont
06:11 extrêmement clivants et donc nous devons progresser mais c'est un travail collectif.
06:14 Parmi les sujets extrêmement clivants qui vous attendent, il y a bien sûr celui de l'immigration.
06:18 Faut-il reprendre en l'état le projet des Républicains ?
06:22 Non, non parce que le projet des Républicains, notamment dans son volet
06:27 constitutionnel,
06:30 va beaucoup trop loin. Va beaucoup trop loin
06:33 remettant en cause
06:35 finalement le principe de notre adhésion à l'Union européenne
06:38 telle que nous l'imaginons. Et moi je crois surtout que
06:41 l'Union européenne en matière migratoire est une
06:45 vraie partie de la réponse.
06:48 Ça n'est pas bloquant. Au contraire.
06:50 Sauf qu'on risque d'arriver à un nouveau blocage avec des Républicains qui disent "ça ne va pas assez loin".
06:54 Ils menacent d'ores et déjà d'une motion de censure qui elle aurait peut-être une chance entre guillemets d'aboutir
07:00 si elle était initiée par eux.
07:02 On va se retrouver dans le même rat de fer qu'avec les retraites.
07:05 On vient de parler de culture du compromis. Chacun doit faire un pas.
07:08 Chacun doit faire un pas.
07:09 Est-ce que Emmanuel Macron doit laisser le roi ?
07:10 Ça n'est jamais à prendre ou à laisser.
07:11 Eric Ciotti demande à être reçu par Emmanuel Macron. Le chef de l'État doit le faire au moins pour le compromis.
07:15 Écoutez, chacun est libre de ses rencontres et de son agenda. Ce qui est sûr c'est que moi en tant que président de l'Assemblée nationale
07:22 j'échange très régulièrement avec Eric Ciotti, avec Olivier Barlex, avec Gérard Larcher,
07:27 donc sur ces sujets comme sur les autres. Pour faire du compromis il faut discuter. Pour faire du compromis il faut dialoguer.
07:33 Donc si le président de la République estime que sur ce sujet il faut qu'il rencontre toutes les forces politiques
07:39 qui ont envie de rentrer dans cette logique de compromis, je pense que ce serait une bonne chose.
07:43 Le compromis il est difficile. Il est difficile. C'est beaucoup plus facile de se poser. C'est beaucoup plus facile de dire non.
07:52 Aller au compromis, rechercher des solutions partagées, c'est difficile. Mais je pense que ça vaut le coup et je pense surtout
07:58 que c'est l'intérêt de nos compatriotes.
08:00 On parle beaucoup Yelbrun privé de remaniement ces derniers jours. Peut-on vous imaginer
08:04 au gouvernement, vous revoir au gouvernement ?
08:06 Absolument pas. Je suis...
08:09 Mme Matignon ?
08:10 Mme Matignon, moi je suis présidente de l'Assemblée nationale. Vous savez c'est la fonction la plus belle
08:15 qu'un homme ou une femme politique peut rêver d'exercer.
08:18 Et ceux qui vous prêtent des ambitions de...
08:19 Je suis pleinement heureuse.
08:21 Candidate à la présidence de la République...
08:23 Ça n'a aucun sens. Mais ça n'a juste aucun sens. Nous sommes en 2023.
08:27 Chacun doit être à sa tâche. Et moi vous savez, les français m'ont confié un mandat, celui d'être
08:33 parlementaire. Et je l'exerce pleinement et je l'exercerai jusqu'au bout.
08:36 Vous avez croisé Elisabeth Borne hier à l'occasion de cette motion de censure.
08:40 Elle est sereine la première ministre ou sur un siège d'éjectage ?
08:43 Elle est sereine. Elle est sereine. Elle est comme moi, à sa tâche.
08:46 Et c'est vraiment ce qu'attendent de nous les français.
08:49 Merci beaucoup Yelbrun privé.
08:50 Merci à vous.
08:51 La présidente de l'Assemblée nationale ne reçoit aucune pression de l'Elysée, vient nous dire Yelbrun privé.
08:55 Vous restez avec nous.
08:56 [SILENCE]

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