• l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : bit.ly/radioE1
Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Et on profite de ce mardi pour écouter de la musique sur Europe 1 dans Culture Média avec votre invité Philippe Landel.
00:05 Bonjour Pernil, bon voisin.
00:06 Bonjour.
00:07 Parolier chanteur, fondateur de Trust, faut-il le rappeler, mythique groupe des années 80
00:11 qui est toujours joué dans les manifs en 2023 avec Antisocial.
00:14 Le groupe s'était séparé puis s'est retrouvé.
00:16 Vous continuez toujours votre carrière solo avec de la musique en plus des documentaires,
00:20 on en dira peut-être un mot.
00:21 Votre actualité c'est ce nouvel album "Amo et Odi".
00:24 Alors pour tout de suite évacuer les questions complexes,
00:27 que signifie "Amo et Odi", A-M-O, O-D-I, ce ne sont pas des personnages, c'est une expression.
00:32 J'aime et je déteste.
00:34 Mais en fait j'ai inversé la Maxime,
00:37 puisque la Maxime Angèle c'est "Odi est amo",
00:41 mais c'est devenu une marque de fringues en Italie.
00:47 Donc j'ai inversé, je me suis permis...
00:50 C'est un proverbe ou c'est une Maxime ?
00:51 C'est la Maxime d'un grand poète latin ?
00:52 Oui, "catulle".
00:54 "Catulle", ça me rappelle cette phrase dans un livre de Loïc Prigent qui suit les défilés de mode,
00:57 et quelqu'un qui dit "je déteste la mode mais qu'est-ce que j'adore ça".
01:00 Vous aimez, vous détestez la même chose ou il y a des choses que vous aimez, des choses que vous détestez ?
01:04 Non mais je pense que c'est...
01:05 Dans le sens de cette formule-là ?
01:07 Bah dans le sens de la...
01:08 C'est un peu un état du...
01:11 C'est en lien avec aussi le montage de la pochette.
01:16 Ah bah on peut dire la pochette.
01:17 On voit une jeune fille en bikini qui est toute heureuse de faire un selfie,
01:20 elle est en couleur, mais derrière elle, ce sont des ruines.
01:24 Des ruines d'Alep.
01:26 Donc voilà, c'est...
01:27 Et vous voulez dire quoi avec cette photo ?
01:29 Pour moi ça symbolise l'époque.
01:32 Ce mélange des deux.
01:33 Ouais.
01:34 Et parfois au même endroit.
01:36 Et parfois au même endroit.
01:37 Il y a des gens qui ont fait des selfies devant le camp de Dachau.
01:40 Oui, oui, non mais c'est...
01:42 Aujourd'hui quelqu'un se fait lâcher dans la rue, des gens filment.
01:45 On est d'accord, on l'a vu encore à Annecy.
01:47 Vous avez vu tous les films de cette personne qui donnait des coups de couteau à des enfants, à des bébés.
01:53 Il a été filmé.
01:54 Donc il y a des gens qui filmaient.
01:56 Dans cet album, pour la première fois,
01:59 Bernie Bonvoisin, il y a des piano-voix.
02:01 Oui, tout arrive.
02:02 Il y a ce single "À S'OUVRIR LES VEINES".
02:04 On entend quelques notes et on en parle.
02:06 De vous penser,
02:10 je n'ai de cesse.
02:15 Quand tout autour abonde,
02:18 mon presse,
02:20 et les printemps reviennent
02:23 sur la peau de nos peines.
02:26 Quand on s'aime d'amour,
02:30 à s'en ouvrir les veines.
02:36 Comment ce titre est-il arrivé
02:39 et comment avez-vous travaillé sur cet album, Bernie Bonvoisin ?
02:41 Parce que pour qui ne connaît que vos débuts dans la musique, il peut être surpris.
02:45 Oui, en fait, ça c'est quelque chose que j'attendais depuis très longtemps.
02:53 Ah bon ?
02:53 Oui.
02:54 Ah mais non !
02:55 On a fait trois sessions pour préparer cet album.
02:58 On a fait une trentaine de titres.
03:00 Et c'est David Jacob, qui est bassiste de Trust,
03:05 qui à la fin d'une séance,
03:08 il est venu avec son téléphone et il m'a dit "tiens, j'aimerais te faire écouter un truc".
03:12 Déjà, je ne savais pas qu'il jouait du piano.
03:14 Donc, j'ai découvert ça aussi.
03:17 J'ai écouté ce truc.
03:18 Et voilà quoi.
03:22 Je suis rentré chez moi, j'ai fait un couplet, un refrain,
03:26 le lendemain on avait la totalité du truc.
03:28 On l'a enregistré, on a fait deux prises.
03:30 Et la prise qui est sur l'album, c'est la première.
03:34 Et vous dites que c'était un rêve très ancien de faire un piano-voix ?
03:38 Oui, c'est-à-dire que le piano-voix, on est à poil.
03:41 Il n'y a pas de...
03:43 Non mais le sens de ma question, si c'était un rêve ancien,
03:45 pourquoi ne l'avez-vous pas fait plus tôt ?
03:48 Parce que c'est un...
03:50 Voilà, il faut un déclencheur.
03:53 Et moi, le déclencheur, ça a été ça.
03:56 C'est la musique que vous écoutez ?
03:58 Parce que vous dites, à propos de cet album,
03:59 vous dites, l'avantage d'un album solo par rapport à quand on fait un album avec un groupe,
04:04 vous dites, c'est de pouvoir faire la musique que j'écoute,
04:06 plutôt celle que je fais.
04:07 Bien sûr. Moi j'ai un spectre,
04:09 mon spectre musical va de la kallas à la heads up.
04:12 Ouais, c'est pas mal.
04:14 Je suis quelqu'un de curieux pour tout, à mon avis,
04:16 donc j'écoute toutes les musiques.
04:19 Mais vous écoutez pas, quand vous êtes chez vous,
04:20 vous n'écoutez pas que du métal, pour dire les choses.
04:22 Ah non, non, non, non, non,
04:23 moi j'écoute beaucoup de country,
04:25 j'écoute beaucoup de choses comme ça.
04:27 Tout ce qu'on appelle l'ancienne variété française,
04:30 les grands auteurs, les grands compositeurs, les grands arrangeurs.
04:34 Moi je suis très fan de tout ça.
04:35 La grande époque, Brel, Ferré, Brassens, Ferrat.
04:38 Quand il y avait de l'écriture, quand il y avait de l'arrangement,
04:40 quand il y avait de la musique,
04:42 cette époque où,
04:44 quand un artiste montait sur scène,
04:46 si tel auteur, si tel compositeur,
04:50 on voit bien l'époque.
04:51 Le titre qui ouvre l'album,
04:52 alors c'est pas vous qui composez les musiques,
04:54 c'est vous qui écrivez tous les textes,
04:55 le titre qui ouvre l'album, c'est "À nos aînés",
04:57 on entend quelques notes.
04:58 Je suis d'un monde où l'on a osé, osé,
05:05 où les différences n'étaient pas exacerbées,
05:11 où le vivre ensemble était la règle des malmenés.
05:17 La misère se partage, c'est une solidarité.
05:24 Vivre ensemble,
05:30 qu'elle ne soit le temps, qu'elle ne soit la forme.
05:36 Vivre ensemble,
05:43 qu'elle ne soit le temps, qu'elle ne soit la forme.
05:50 Des fondements, des aînés.
05:51 Vous mentez le vivre ensemble,
05:52 vous dites "je suis d'un monde où l'on a osé, osé,
05:54 où les différences n'étaient pas exacerbées,
05:56 où le vivre ensemble était la règle des malmenés".
05:59 Parlons de cette question, c'était mieux avant ?
06:01 Non, c'est pas que c'était mieux avant,
06:02 c'est différent.
06:04 Moi j'ai grandi dans une cité pendant 20 ans
06:07 où il n'y avait pas de racisme,
06:09 il n'y avait pas de discrimination,
06:12 où les gens étaient ensemble.
06:16 Et il y avait des gens de quelle nationalité ?
06:17 De toutes les nationalités,
06:18 il y avait des républicains espagnols,
06:20 il y avait des mecs qui étaient condamnés à mort en Espagne.
06:24 Moi j'ai grandi avec des gitans.
06:28 Et alors comment vous expliquez que ça s'est délité ?
06:32 Parce que vous n'êtes pas le premier à dire ça.
06:33 Il y a plein de gens qui disaient "nous on habitait dans une cité,
06:35 il y avait les portugais,
06:37 il y avait des musulmans, il y avait des juifs".
06:39 Je pense que l'époque tend à ça.
06:43 Et puis je pense que les gens aussi sont beaucoup...
06:49 Il y a un repli, les gens sont très repliés sur eux-mêmes.
06:54 Et puis moi l'association que j'ai,
06:58 c'est que ce qui s'est passé en 2001 à New York,
07:02 c'est qu'on est passé d'un monde où les rapports étaient Est-Ouest
07:06 et on est passé dans un rapport de le bien et le mal.
07:10 Ah bah justement, il y a ce titre "Genoux à terre",
07:12 chanson très intéressante parce qu'elle fustige la religion,
07:15 mais pas une religion en particulier,
07:16 toute, ça commence comme ça.
07:18 Du nord, du sud, de l'ouest, de l'est, d'ailleurs.
07:22 (musique)
07:24 Chaque être ici-bas possède un cœur
07:29 Un nom, une langue, un bout de terre
07:35 Des joies, des peines, de la misère
07:40 On se satisfait d'un confort
07:43 Pendant que d'autres côtoient la mort
07:46 Leur venu chez nous un goût amer
07:48 Dans nos sociétés exemplaires
07:51 On a tendance à être aveugles et sourds
07:54 À confondre police avec secours
07:57 Intéressement avec amour
07:59 On pense jamais en affirmant toujours
08:03 Alors on fait taper la gueule
08:09 Genoux à terre
08:13 La réponse ne viendra pas des cieux
08:19 Ceux qui l'ont soient en colère
08:23 Ils sont le revêtement de la mort
08:27 - Vous dites "la réponse ne viendra pas des cieux",
08:29 vous contredisez la phrase, la prophétie de Malraux qui disait
08:31 "le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas".
08:33 Il y a beaucoup d'avantages de religion,
08:35 on a l'impression maintenant qu'il y a une cinquantaine d'années.
08:37 - Oui, moi j'ai la sensation que les gens sont perdus,
08:40 à partir du moment où on n'a plus que ça pour se raccrocher,
08:45 c'est en espérant qu'un dieu va nous sortir du noir.
08:51 - C'est au réalisateur du démon de Jésus que je m'adresse,
08:54 vous êtes croyant vous-même, Bernie Bonvoisard ?
08:56 - Pardon ?
08:57 - Vous êtes croyant vous-même ?
08:59 - Moi je pense, j'en suis pas certain ni convaincu,
09:02 mais je pense à quelque chose comme Gnostique.
09:05 J'aime bien l'idée que l'homme est un dieu déchu
09:07 et cherche à retrouver les cieux, j'aime bien cette idée-là.
09:10 - C'est vous le dieu déchu ?
09:11 - Non, je sais pas, mais en tout cas j'aime bien cette idée-là.
09:14 - Vous restez avec nous, Culture Média continue,
09:16 on va parler de bande dessinée,
09:18 on va parler avec Olivene Quémoud d'un dessin animé,
09:20 alors c'est tout à fait autre chose,
09:22 on est très très loin du 11 septembre,
09:24 à tout de suite sur Europe 1.