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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 - Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 et jusqu'à 11h, on parle théâtre avec votre invité Philippe Bandel.
00:06 - Notre invité c'est Michel Faux, bonjour. - Bonjour.
00:09 - Vous êtes comédien, metteur en scène, je l'avais dit quand vous étiez venu la saison passée dans Culture Média,
00:13 vous définissez vous-même comme un ovni ou comme un punk.
00:15 Vous avez joué et/ou, mise en scène, Pinter, Molière, Racine, Srinberg, ce qu'on appelle les grands textes.
00:21 Au cinéma vous avez tourné avec Albert Dupontel, Giannoli, Bono Jaco, François Ozonde, Rétéchinet.
00:25 Je les ai classés par ordre alphabétique et j'en ai oublié volontairement.
00:28 Le statut c'est cette pièce, le vison voyageur, pièce de Ray Koune et John Chapman,
00:33 sera à voir au théâtre de la Michaudière à partir du 12 juillet.
00:36 Vous êtes nombreux sur scène et il y a même une bande-annonce chorale, j'en profite, on écoute la bande-annonce et on en parle.
00:42 Alors normalement ça devrait arriver, la bande-annonce devrait arriver.
00:53 Alors il y a aussi un pitch qui est extrêmement efficace et qui pose plus de questions qu'il ne résout.
00:58 On vient de me dire que la bande-annonce était prête.
01:00 Bonjour, je suis Steve Baudelaire.
01:02 Bonjour, je suis Madame Baudelaire.
01:04 Bonjour, je suis Arnold Crouch.
01:07 Baudelaire, Baudelaire, Crouch.
01:09 Est-ce que je peux prendre ma pause café ?
01:11 C'est pas le moment mon petit.
01:13 Monsieur Crouch, la jeune dame et son mari sont arrivés pour le vison.
01:17 Je vous jure que c'est pas du tout le moment.
01:18 Bonjour Arnold.
01:20 C'est Maud, qu'est-ce qu'on dit Arnold ?
01:22 Comme c'est bon de vous voir Maud.
01:25 Bonjour chérie.
01:26 Bonjour ma chérie.
01:27 Comment ça va ma chérie ?
01:28 Ça va. Et toi chérie ?
01:30 Ça va, ça va. Chérie ?
01:32 Dis-moi chérie.
01:34 Excuse-moi, j'ai une petite urgence. Ça va toi ?
01:37 Ça va très bien et toi ?
01:39 Ça va, je vous dérange pas trop. Les gens sont fatigants.
01:43 Le vison voyageur. Pour 20 représentations exceptionnelles du 12 au 30 juillet au théâtre de la Michaudière.
01:50 Ça c'est la voix d'Armel. Neuf personnages et tout le monde s'appelle chérie.
01:53 Donc ça donne une idée de la complexité de la chose.
01:55 Il y a un pitch extrêmement efficace et qui pose davantage de questions qu'il n'en résout.
01:59 Steve Baudelet est un très bon vendeur.
02:01 Alors comment est-il à céder un sublime manteau de vison au dixième de sa valeur ?
02:05 Pourquoi se réjouit-il à ce point de payer lui-même sa différence ?
02:08 Comment expliquer à son associé le puritain Coach qu'il a développé un lien privilégié avec la cliente ?
02:13 Et dans quelles circonstances Madame Mikaël va-t-elle se retrouver nue sous ce manteau ?
02:19 Je vous laisse développer. Essayez de nous exposer la pièce.
02:23 Non mais la pièce est le théâtre anglais des années 70.
02:27 Et Rékouné c'est un digne héritier de Fedot.
02:30 Et c'est une mécanique infernale.
02:32 Des gens vont devenir fous à cause d'un manteau de vison.
02:35 C'est-à-dire que pour un prétexte, ce prétexte déclenche des catastrophes, des quiproquos et une hystérie générale.
02:43 On peut raconter le prétexte.
02:44 Il y a deux associés, on peut raconter ça ou pas ?
02:46 Oui.
02:47 Il y a deux associés.
02:48 Il y a Baudelet qui est plutôt volage.
02:50 Le puritain Coach, ils sont associés.
02:52 Ils ont la meilleure fabrique de vison de Londres.
02:56 Et il y a une dame qui doit venir avec son mari acheter un vison.
02:59 Une jeune dame.
03:00 Ce vison vaut très très cher.
03:01 C'est le plus beau de la boutique.
03:02 Il vaut 5 000 livres, ce qui est une somme considérable à l'époque.
03:05 Et Baudelet décide de le faire non pas à 5 000 mais à 500.
03:10 L'autre dit "mais c'est pas possible".
03:12 Et il lui rajoute 4 500 livres, donc la différence, dans la poche de Coach.
03:16 Pour quelle raison ?
03:17 Il paie la différence parce que Madame McMichael est sa maîtresse en fait.
03:21 Il veut lui faire un cadeau et donc il profite de...
03:23 Il fait payer au mari de sa maîtresse juste 500 livres
03:26 et puis lui il paie la différence.
03:27 Juste comme ça, c'est un cadeau qu'il fait.
03:30 Et cette situation va devenir démente.
03:33 Et démente et débordante.
03:35 Alors j'ai lu la pièce, mais je ne l'ai pas vue.
03:38 Dans le texte que j'avais, il n'y avait pas la distribution.
03:40 Il y avait votre distribution.
03:42 Il y avait les personnages, mais on ne savait pas qui était affecté où.
03:45 Et je me suis dit "qui est Michel Faux ?"
03:47 Est-ce qu'il est le volage Baudelet ou est-ce qu'il est le puritain Coach ?
03:50 Parce que les deux sont savoureux.
03:51 Oui, en fait c'est une pièce qui avait été créée dans les années 70
03:54 par Michel Serrault et Jean Poiré.
03:56 Et en fait c'est une idée de Sébastien Castro.
03:59 Et c'est Sébastien Castro qui joue le puritain.
04:02 Il m'a demandé de jouer le séducteur volage.
04:04 C'est un rôle de composition.
04:06 Mais j'avais déjà remonté la première pièce de Jean Poiré
04:09 qui s'appelait "Douce à mère" où je faisais le rôle de Jean Poiré déjà.
04:12 Alors puisque vous parlez de lui, vous avez écrit plutôt
04:16 "cette pièce est une pièce britannique qui a été adaptée par Jean-Loup Dabadie"
04:21 et avec Sébastien Castro, vous avez repris le texte, c'est bien ça ?
04:25 Oui, on a refait une version mais très très...
04:30 Qu'est-ce que vous avez retouché ?
04:31 Déjà l'adaptation de Dabadie était très libre.
04:34 Donc parfois on est revenu à la version d'origine, la version anglaise.
04:38 Et on a supprimé deux rôles, il y avait deux rôles de clients
04:42 qui n'apportaient pas grand-chose.
04:44 On a légé la chose.
04:46 Mais Sébastien Castro est un brillant auteur de boulevard,
04:49 il connaît très très bien, il a une passion pour le théâtre de boulevard.
04:52 Moi je n'avais jamais monté de pièces de ce style
04:54 où les portes claquent, où les gens se retrouvent à moitié nus
04:57 et avec ce qu'il proclame, mais c'est vraiment une machine infernale.
05:01 C'est des mathématiques.
05:02 Parce que je l'ai dit à un moment donné, la dame est nue sous son vison.
05:05 Voilà, oui. Parce qu'elle menace de sortir comme ça en fait.
05:09 Pour garder le vison, elle se déshabille,
05:12 elle est obligée de sortir avec le vison.
05:13 Ah oui, parce qu'évidemment il vaut très très très cher.
05:16 Qu'est-ce qui vous a séduit dans cette pièce, pourquoi la refaire ?
05:18 En fait, Récounet c'est vraiment un auteur emblématique,
05:21 qui a été joué notamment en France par Géard Juniau, par Pierre Mondy, etc.
05:26 Et ça me plaisait, parce que je n'avais jamais travaillé
05:30 sur cette mécanique un peu infernale, comme ça, qui se met en route.
05:35 Ça me plaisait, la forme me plaisait,
05:36 puis de travailler avec Sébastien Castro,
05:38 qui est quelqu'un que j'admire depuis très longtemps.
05:40 Et après, moi j'ai choisi Armel, Nicole Calfant,
05:42 puis le reste de la distribution.
05:44 Et c'était surtout ça, c'était de travailler avec Sébastien Castro.
05:48 Vous aviez vu la pièce au théâtre ce soir avec Michel Roux ?
05:52 Je l'avais vu en vrai au théâtre de la Michaudière,
05:54 déjà avec Michel Roux et Jean-Jacques.
05:55 Je vais vous dire pourquoi ça m'a vraiment frappé,
05:56 parce que vous n'hésitez pas à citer l'émission au théâtre ce soir,
05:59 comme référence qui vous a donné envie de faire du théâtre.
06:01 Je vais vous dire pourquoi.
06:02 En général, les gens comme vous qui ont joué du Strindberg ou du Pinter,
06:05 les gens du théâtre subventionné pour l'affaire courte,
06:07 ils se pincent le nez avec au théâtre ce soir.
06:09 Ils préfèrent mettre en avant le TNP ou Jean Villard,
06:12 quand il faut parler de leur motivation.
06:14 Oui, moi j'ai pas tellement une grande passion pour Jean Villard.
06:16 D'ailleurs, quand on voit ses spectacles, c'est un peu ringard, moi je trouve.
06:19 Il avait des très grands acteurs comme Maya Cazares,
06:21 Anaïck Tunis qui était magnifique, mais ses mises en scène,
06:23 ça faisait un peu son et lumière.
06:25 Moi j'ai toujours cru que c'était l'Alpha et l'Oméga.
06:27 Moi je n'ai jamais vu, je pensais que c'était le phare qui évitait la France.
06:30 Moi à la même époque, je préférais Jean-Louis Barraud,
06:31 qui était beaucoup plus audacieux et qui montait Beckett et Offenbach dans la même saison.
06:35 - Si on cite Barraud et Renaud, on cite pas "Au théâtre ce soir",
06:37 les portes claquent, les décors sont de Roger Arth.
06:40 Vous, vous osez citer ça comme référence ?
06:42 - Oui, parce qu'il y avait des grands acteurs qui jouaient "Au théâtre ce soir",
06:45 comme Jean Lepoulin ou Bernard Blier, ou Daniel Darieu,
06:48 donc c'est pas du tout honteux.
06:50 Mais il y a beaucoup de gens quand même qui sont très très sensibles au théâtre ce soir.
06:53 Il y a même des jeunes générations qui regardent les vieilles diffusions.
06:57 - Bien sûr, ça saute souvent une génération.
06:59 Je veux dire que vous étiez un des rares de votre génération
07:01 à oser revendiquer cette émission comme source d'inspiration.
07:04 - Oui, mais c'est vrai, je ne peux pas faire autrement.
07:06 - Voilà, vous êtes un punk, vous l'avez dit.
07:08 Il y a quand même des nouveautés dans la pièce,
07:11 ou alors peut-être qu'elles existent déjà.
07:13 Par exemple, les personnages ironisent.
07:15 Donc, je dis pour qui ne le sait pas, le vison, c'est un animal à la base.
07:18 Et vous incitez sur le fait que le vison n'a pas souffert.
07:21 Il y a aussi des références à la canicule.
07:23 Ça, vous les avez rajoutées ou c'était dans le texte de 67 ?
07:25 - Non, ça c'est Sébastien Castro.
07:27 On était obligé parce que maintenant le vison...
07:29 À l'époque, on s'était créé, il y avait Christian Dior et la Maison Chambert
07:32 qui avaient fait des visons sublimes, etc.
07:35 Maintenant, nous, c'est que de l'acrylique, c'est que du plastique.
07:38 - Ah ben j'imagine, c'est absolument impensable autrement.
07:41 - Donc, il y a vraiment les temps ont changé.
07:43 Mais on a gardé la pièce dans le look années 70
07:46 qui est charmant et ravissant.
07:48 - Pour quelle raison ? Pour qu'il n'y ait pas de portable ?
07:50 Il y a quand même des téléphones, je dois dire, c'est du Fedo ou du Labiche mais bonnerde.
07:52 Il y a quand même, on reçoit des coups de fil
07:54 et la jeune femme, donc votre maîtresse, doit prendre l'avion pour Paris.
07:58 - Voilà, donc oui, c'est les années 70 mais...
08:01 - Pourquoi l'avoir laissée dans le jus des années 70 ?
08:04 - Parce que la pièce, elle ne tient plus,
08:06 parce que justement, il n'y avait pas internet, il n'y avait pas de portable.
08:09 Et puis je trouve ça plus charmant justement, plutôt que de tomber dans un réalisme...
08:13 - Mais vous imaginez, bien sûr, Fedo et Labiche avec des recherches ADN,
08:16 ça serait horrible !
08:17 Culture Média continue, on va parler de cinéma,
08:20 on va parler de gastronomie, on va parler de beaucoup de choses.
08:23 Michel Faux est avec nous.