Procès du tueur de DRH: "Ce sont les procureurs de Chartres, de Valence et de Nancy qui sont responsables de la situation", la défense de Gabriel Fortin, accusé de trois meurtres

  • l’année dernière
Le procès du “tueur de DRH”, Gabriel Fortin, ingénieur au chômage accusé d’avoir tué deux de ses anciens DRH, ainsi qu’une cadre de Pôle Emploi en 2021, s’est ouvert ce mardi à Valence, devant les assises de la Drôme. L’homme de 48 ans a désigné plusieurs élus et magistrats comme “responsables” de sa “situation”, pour ne pas avoir répondu à ses requêtes après ses échecs professionnels.
Transcript
00:00 Oui, et c'est le président de la Cour d'Assise qui lui a donné la parole, qui lui a demandé en début d'audience,
00:05 cet après-midi, début de reprise d'audience, s'il souhaitait s'exprimer sur les faits qui lui étaient reprochés.
00:10 Gabriel Fortin a alors sorti un papier de sa poche et a lu ce qu'il avait écrit.
00:16 Il l'a lu d'une voix claire. Il y a eu beaucoup de mensonges, des faits qui ont eu, et dit-il, des conséquences
00:22 sur ma vie privée, sur ma vie professionnelle, sur ma vie familiale.
00:26 Il dit avoir alerté à plusieurs reprises sur sa situation. Il dit avoir écrit à des députés, à des ministres de la justice, à des procureurs.
00:35 Et Gabriel Fortin, qui a conclu ces quelques lignes en disant que ce sont les procureurs de Chartres, les procureurs de Valence
00:43 et celui de Nancy qui sont responsables de la situation.
00:47 Et Mélanie Vecchio, sa mère, était aussi présente à l'audience aujourd'hui. Elle a témoigné.
00:54 Oui, c'est un moment extrêmement fort parce que c'est une petite dame de 78 ans qui, fragilement, a pris la parole.
01:00 Francine Fortin qui a cherché dans ses souvenirs, qui a mis parfois du temps à parler, mais elle a répondu très consciencieusement
01:09 depuis qu'il est en prison. Elle ne lui a écrit qu'une seule fois. Elle ne l'a jamais vue.
01:14 Le président lui dit alors, c'est donc la première fois que vous le revoyez depuis son incarcération.
01:20 Elle ne semble pas comprendre, pas comprendre que son fils est dans la salle. Le président lui indique alors une direction.
01:26 Elle tourne la tête. Elle voit son fils. Elle voit Gabriel Fortin. Elles font alors en larmes.
01:31 À plusieurs reprises, elle lui a demandé des explications. Les familles, a-t-elle dit, sont dans la douleur.
01:38 Nous sommes dans la douleur, je t'en prie. Dis-nous ce qu'il s'est passé. Explique le pourquoi.
01:44 Gabriel Fortin finit par se lever et relit quasiment mot pour mot.
01:49 La déclaration qu'il a faite en début d'audience. Il ajoute toutefois quelques variantes et interpelle le président.
01:56 J'ai écrit au conseil supérieur de la magistrature, monsieur le président. Vous connaissez le CSM.
02:02 L'accusé se fait bien évidemment rappeler à l'ordre. Les voix s'entremêlent et parmi ces voix,
02:07 il y a une petite voix frêle, mais que l'on distingue bien évidemment. Il s'agit de sa mère qui continue de le supplier.
02:14 Gabriel, je t'en prie, dit pourquoi l'accusé s'énerve. Il se braque. Donc, merci, conclut-il.
02:21 L'affaire est finie et sa mère qui, une fois son témoignage terminé, quitte la salle en pleurs, raccompagnée par un magistrat.

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