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Maxime Ruszniewski, auteur du « Petit manuel du féminisme au quotidien » aux éditions marabout, nous a parlé de l'importance du féminisme pour soi, son couple, l'éducation de nos enfants, et plus globalement, pour la société. Et oui, parce que le féminisme est aussi une affaire d'hommes !

Son livre : https://www.fnac.com/ia10372303/Maxime-Ruszniewski
Son entreprise : https://remixt.co/fr

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Transcription
00:00 La virilité, c'est un vaste sujet.
00:02 Déjà, il faut se rappeler et le redire que la virilité, c'est ni plus ni moins avoir des attributs mâles de garçons.
00:08 C'est-à-dire la pilosité, le fait d'être physiquement un garçon.
00:11 Ça n'a rien à voir avec la force, avec le fait de sortir ses muscles, le fait d'asseoir son autorité.
00:17 Je m'appelle Maxime Brzeznewski, j'ai 38 ans, je suis entrepreneur à Paris.
00:24 Ma société s'appelle Remixte et je suis auteur d'un petit manuel du féminisme au quotidien.
00:29 Être féministe, quand on est un homme, c'est prendre sa juste part à ce chemin vers l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:35 C'est-à-dire ne pas seulement être pro-égalité dans les intentions, mais surtout et avant tout dans les actes.
00:41 Le féminisme est une affaire d'hommes parce qu'aujourd'hui, la société est dirigée par les hommes.
00:47 Ça n'est pas une opinion, c'est un fait.
00:48 Dans les secteurs économiques, politiques, culturels, les hommes sont très majoritairement aux manettes.
00:54 Et donc il est absolument indispensable que les hommes participent à l'égalité.
00:59 Le congé paternité en France, comme partout dans le monde, est, selon moi,
01:03 l'un des leviers les plus essentiels pour accélérer l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:07 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, on sait que l'arrivée du premier enfant chez une femme
01:12 est un frein quasi inévitable dans son ascension professionnelle.
01:16 Il y a une présomption de maternité qui pèse sur les jeunes femmes,
01:19 c'est-à-dire que l'employeur va souvent préférer un homme parce qu'il va se dire finalement
01:23 que l'homme ne va pas lui poser un, voire plusieurs, congés paternités.
01:27 Donc l'égalité réelle ne se fera que lorsque congés maternités et congés paternités
01:32 arriveront quasiment au même stade, et on en est très loin,
01:35 puisque pour rappel, aujourd'hui en France, le congé paternité est de 28 jours,
01:39 mais seulement 4 jours sont obligatoires.
01:41 La France s'est très éloignée du modèle scandinave, par exemple en Norvège,
01:45 donc les parents se répartissent plus de 10 mois, et ça peut même être au-delà, de congés entre eux.
01:51 Et si le père ne prend pas sa part, en fait, de congés paternités,
01:55 ces mois sont perdus, ils ne sont pas transférables à la mère.
01:58 Donc on a vraiment une politique proactive qui n'a aucun rapport avec la politique française qui est de 28 jours.
02:02 Alors, la charge mentale est évidemment le sujet dont on me parle le plus
02:06 depuis que je suis engagé sur ces sujets d'égalité entre les femmes et les hommes,
02:08 puisque je connais très peu de couples qui me disent
02:11 "Alors là, chez moi, il n'y a pas de problème, monsieur fait autant que madame."
02:14 Non, il y a toujours un sujet.
02:15 Ce qui est très important, c'est de se rappeler que le féminisme
02:18 n'est absolument pas un courant de pensée qui va imposer des choses au couple.
02:21 Chaque couple se débrouille comme il veut.
02:23 Néanmoins, la charge mentale, après, déjà empoisonne et pourrit la vie de beaucoup de femmes,
02:28 mais surtout, elle déteint sur nos propres enfants,
02:30 qui sont des véritables éponges et qui comprennent un peu toutes les dynamiques
02:34 et qui vont après les reproduire des années plus tard.
02:36 Se fixer, mais ensemble, femmes et hommes, des objectifs,
02:40 parfois étape par étape, peut-être pas tout d'un coup pour arriver à ces fins,
02:44 c'est très important.
02:45 Et surtout, les dynamiques et l'atmosphère à la maison se retrouvera considérablement apaisée.
02:50 Alors, ce livre, justement, il répond aux questions qu'on me pose le plus au quotidien.
02:53 Par exemple, est-ce que je peux habiller ma fille toujours en rose et mon garçon en bleu ?
02:57 Est-ce que c'est un vrai problème ?
02:58 Ça peut paraître anecdotique, mais pas tant que ça.
03:01 Mais surtout, ce qui est extrêmement important de réaliser,
03:03 c'est qu'en tant que parents, grands-parents, même tontons,
03:06 c'est qu'on peut vraiment agir au quotidien,
03:09 en observant, par exemple, ce qui se passe à la maison.
03:11 Est-ce qu'il y a une répartition des tâches qui est un peu stéréotypée ?
03:15 Est-ce que les filles en font pas plus que les garçons ?
03:17 De manière proactive, sans se transformer en militant de l'égalité,
03:21 c'est pas le sujet.
03:21 Mais juste pour passer des valeurs essentielles aux enfants,
03:24 il faut veiller à ce qu'on leur met sous les yeux et entre les mains.
03:27 En choisissant des histoires, en variant les récits,
03:30 que ce soit les livres, les jeux vidéo, les films,
03:32 pour que l'on développe finalement l'imaginaire de nos enfants.
03:35 Ça n'est que positif, ça ne leur met aucune frontière, aucune barrière.
03:39 Au contraire, ça ouvre leurs horizons.
03:41 Alors, la cour de récréation est totalement emblématique des inégalités.
03:45 Une chercheuse qui s'appelle Edith Marie-Jules
03:47 a fait plusieurs livres sur le sujet qui sont absolument passionnants.
03:50 On constate que les garçons occupent l'immense majorité du plateau, si on peut dire.
03:54 Notamment parce qu'ils jouent au foot
03:56 et que les petites filles qui ne sont pas acceptées
03:59 dans des équipes qui devraient être plus mixtes
04:01 sont plutôt reléguées au mur pour jouer à l'élastique ou à la marrelle
04:05 ou faire ce type de jeu.
04:06 Pourquoi ça n'est pas anecdotique ?
04:08 Parce que finalement, les enfants, dès le plus jeune âge,
04:10 font l'expérience des inégalités.
04:12 Et bien plus tard, les petites filles vont certainement intérioriser
04:15 qu'elles ont moins la place, moins le choix d'occuper l'espace que les garçons.
04:19 Donc, ce n'est pas du tout sans conséquence.
04:21 La virilité, c'est un vaste sujet.
04:24 Déjà, il faut se rappeler et le redire que la virilité,
04:26 c'est ni plus ni moins avoir des attributs mâles, de garçons.
04:29 Ça n'a rien à voir avec la force, avec le fait de sortir ses muscles,
04:34 le fait d'asseoir son autorité.
04:36 Donc, finalement, pour parler de cette virilité, pour parler de masculinité,
04:40 il faut ouvrir le sujet.
04:42 Les petites filles, et notamment au moment de la puberté,
04:44 ont quasiment tout ce moment d'échange avec leur mère,
04:47 ou avec leur sœur, ou avec leur tante.
04:48 Or, cet échange-là n'est pas forcément même très peu répandu
04:52 chez les hommes, et notamment dans la relation père-fils.
04:55 Pourquoi ? Parce que les hommes, eux aussi,
04:57 limitent énormément l'extériorisation de leurs sentiments.
05:00 Ils ont du mal à casser, finalement, cette carapace avec leur propre enfant.
05:04 Voilà, demain, en tant que mère, en tant que père,
05:06 je vais pouvoir avoir une discussion avec mon fils,
05:09 quel que soit son âge, pour lui parler de la manière dont il se sent,
05:13 comment il est dans sa peau,
05:14 est-ce qu'il reçoit bien ses changements corporels,
05:16 est-ce qu'il vit bien la puberté,
05:18 quelle est sa manière de voir, finalement, la séduction,
05:21 est-ce qu'il a bien compris le consentement ?
05:23 Donc, à la fois des questions qui concernent son intimité,
05:25 mais qui concernent aussi les autres, et c'est absolument indispensable.
05:28 Les politiques ont un rôle fondamental à jouer,
05:30 et notamment pour le premier combat des féministes,
05:33 qui est d'endiguer, plutôt même de terrasser,
05:36 les violences sexistes et sexuelles.
05:37 Rappelons qu'aujourd'hui, une femme meurt tous les trois jours
05:40 sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint,
05:42 c'est tout simplement énorme et c'est inacceptable.
05:44 Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'en tant qu'individu,
05:47 en tant que parent, en tant que citoyenne et citoyen,
05:51 nous avons un rôle à jouer.
05:52 Un conseil pour les futurs parents, ne renoncez jamais à vos idéaux.
05:55 Ne vous dites pas que les mécanismes de la société,
05:58 le poids de l'école, le poids des institutions,
06:01 est trop écrasant.
06:02 Allez au bout de vos idéaux.
06:04 Vous allez peut-être avoir un petit garçon,
06:06 faites-en un garçon féministe,
06:08 parce qu'encore une fois, ça n'est pas un gros mot,
06:09 c'est juste un garçon conscient des inégalités.
06:12 Si vous avez une petite fille, donnez-lui toutes les chances
06:14 pour qu'elle soit la plus épanouie, la plus sereine
06:17 dans le monde qui l'attend.
06:18 Sous-titrage ST' 501
06:20 [Musique]

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