Parents : Mamans du monde au Mexique

  • il y a 5 ans
Le témoignage d'une maman mexicaine, qui nous explique comment se passe la grossesse et la maternité dans son pays

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour et bienvenue dans le rendez-vous Maman du Monde de parrain.
00:10 Aujourd'hui je vous emmène au Mexique avec Yanaya. Hola Yanaya.
00:13 Hola Dorote.
00:14 Alors depuis combien de temps es-tu en France et d'où viens-tu ?
00:16 Alors je viens de la ville de Mexico, ça fait 18 ans que j'habite en France.
00:20 Je suis mariée avec un Français et j'ai une petite fille qui a presque 3 ans qui s'appelle Valentina.
00:26 C'est très joli. Alors parler avec toi Yanaya de l'éducation au Mexique m'a ouvert vraiment différents horizons.
00:32 En France on dit qu'il ne faut pas manger ceci, manger cela quand ils sont petits les enfants.
00:37 Chez toi la diversification alimentaire n'a absolument rien à voir. Raconte-nous.
00:41 Non, non, non, parce que pour nous c'est très important de manger des tortillas, des maïs, des haricots et des piments.
00:50 Des haricots noirs.
00:52 Noirs ou blancs. Les haricots rouges ça existe pas au Mexique.
00:55 Sachant que les haricots noirs on nous dit de ne pas en donner aux enfants dans la diversification alimentaire.
00:59 Comment tu as géré les interdictions des pédiatres français du coup ?
01:03 Ah bah j'ai fait comme ma mère.
01:05 T'as dit quoi ?
01:07 Je faisais des haricots pour manger moi et je donnais les haricots à Valentina d'abord le bouillon
01:13 et après je donnais au monsieur pour qu'il mange écrasé et voilà c'est un de ses plats préférés.
01:19 Donc tu n'as pas du tout écouté les pédiatres français.
01:21 Non.
01:22 Tu as fait à la mexicaine.
01:23 Oui. J'ai pris le temps de s'écouter, de comprendre.
01:27 J'ai fait tout ce qu'ils m'ont dit sauf pour cet aliment.
01:31 Il fallait garder la tradition du haricot noir.
01:33 Oui parce que j'ai appelé ma mère et je lui ai dit "maman c'est comme ça en France".
01:36 Et ma mère m'a dit "bon les français peut-être ils ne connaissent pas les haricots,
01:39 ils ne savent pas toutes les vertus qu'ils ont".
01:41 Et elle m'a dit "fais comme moi je fais avec toi, suis les conseils de nos pédiatres mais fais comme chez nous".
01:47 Alors oui il y a différents aliments effectivement au Mexique que nous on n'a pas en France,
01:51 il y a différentes vertus.
01:53 Moi ce qui m'a le plus surpris c'est quand tu nous as parlé du piment
01:55 parce que le piment tu me disais il y avait un dicton je crois au Mexique "le piment c'est la vie".
02:00 Oui.
02:01 Alors est-ce qu'on donne du piment au tout petit ?
02:04 Oui. Tous les bonbons qu'on a, presque tous les bonbons qu'on a, il y a des piments dedans.
02:09 Donc on habitue en fait ?
02:10 Oui. On fait à messieurs à manger des bonbons avec certains piments qui commencent à être mélangés au sucré.
02:17 Et comme ça on commence à manger.
02:20 Et tu me disais que toi même enceinte de toutes les manières, tu mangeais beaucoup de piments.
02:24 Je ne pouvais pas passer des piments.
02:26 Même j'étais une fois dans un resto, il me disait la femme, c'est sûr parce que c'était dans l'histoire pérovienne,
02:32 il disait "ils ont un piment très très fort comme le nôtre" et j'étais tellement viche,
02:36 je lui ai dit "donnez-moi encore" et il m'a dit "le bébé il va être malade".
02:39 Tu habituais le fœtus finalement, déjà au piment. C'est incroyable.
02:43 Et est-ce qu'il y a d'autres plantes qui sont utilisées au Mexique, par exemple, pour la montée de lait ?
02:51 Est-ce qu'on utilise des plantes spéciales ou qu'est-ce qu'on fait ?
02:53 Alors pour la montée de lait, on fait un truc qui s'appelle atolé,
02:56 c'est un mélange d'eau avec de la masa qu'on fait pour les tortillas.
03:02 Et avec ça on fait un boisson et ils disent que c'est très bon pour la montée de lait.
03:08 Donc tu en as bu, tu te l'es préparé ?
03:10 Oui.
03:11 Donc on boit cette boisson finalement à base de pâte de maïs ?
03:15 Alors en fait c'est que tu prépares le maïs et tu l'écrases et ça fait une espèce de pâte.
03:20 Et avec cette pâte on fait les tortillas.
03:22 Mais aussi on prend cette pâte et on la mélange dans l'eau,
03:26 elle devient complètement liquide et tu la bois comme un boisson.
03:31 Et ça, ça favorise la montée de lait ou est-ce que ça donne un lait de meilleure qualité ?
03:35 Il dit que c'est la montée de lait et aussi la qualité du lait est meilleure.
03:39 Les super mexicaines en boivent énormément ?
03:41 Oui, dans la tradition.
03:43 Alors toujours autour de ces plantes, parce que moi c'est ce qui m'a interpellé,
03:46 beaucoup beaucoup de plantes chez nous.
03:48 Tu m'as parlé aussi d'une espèce de mixture, je l'ai vue, c'est vraiment pour moi une mixture,
03:53 à base de différentes plantes que les femmes utilisent après l'accouchement.
03:58 Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?
04:00 Alors c'est un mélange d'éther.
04:02 De l'éther ?
04:03 Oui, on met de la banane verte, pas la banane normale qu'on mange, la grosse banane plantain.
04:13 On met aussi le truc de la mythe.
04:18 D'accord.
04:19 En fait on fait une potion magique ?
04:22 On fait une potion magique, normalement on doit la mettre
04:25 pour que la peau devienne à nouveau collée au corps.
04:30 Alors on prépare cette potion, on la met une fois qu'on a accouché,
04:34 après l'accouchement directement, on se le met sur le ventre et ça dégonfle.
04:42 Ça fait dégonfler.
04:43 Mais est-ce que tu l'appliques cette potion magique à base de plantes, d'éther, de bananes ?
04:49 Je ne me souviens plus, tout ce que j'ai mis, je l'ai créé parce qu'il y avait énormément,
04:53 j'ai fait parvenir des choses qu'il n'y avait pas ici en France.
04:56 J'ai un ami qui est arrivé avec mon sac, parce qu'il y avait aussi de l'éucalypte,
05:02 il y avait plus de plantes qu'ici, ça n'existait pas.
05:06 Moi je l'ai sentie, ça sentait très très fort effectivement.
05:09 Et cet ami est arrivé avec mon paquet, il m'a dit tiens, pour ta potion magique.
05:12 Toutes les femmes mexicaines se font ça ?
05:14 Oui, sinon ils vont au Temascal.
05:16 On l'applique et on se bonde ?
05:17 Oui, et on se bonde.
05:18 Il y a beaucoup qui vont au Temascal, mais ici ce n'est pas possible,
05:22 c'est une espèce de tsunami, tu rentres dans une pierre,
05:28 c'est une espèce d'igloo.
05:30 Tu rentres dedans ?
05:32 Tu rentres dedans, il fait trop chaud et tu transpires.
05:35 Est-ce que ça veut dire que la ligne, retrouver la ligne,
05:38 c'est vraiment très très important pour les femmes mexicaines ?
05:40 En Mexique, ça ne se sent pas beaucoup pour moi,
05:43 mais en Mexique on a cette obsession d'être trop belle, d'avoir le corps parfait.
05:51 Donc on met beaucoup la pression finalement sur la jeune mère
05:55 pour qu'elle retrouve la ligne rapidement.
05:57 Rapidement, exactement.
05:59 Et ça rejoint finalement ce que tu me disais,
06:01 puisqu'il y a énormément de césariennes au Mexique.
06:05 Oui, tout à fait.
06:06 Tu m'expliquais que finalement les médecins pratiquent la césarienne,
06:10 d'un côté parce que c'était apparemment plus pratique pour eux.
06:13 Oui, et en plus ça coûte plus cher.
06:15 Donc ils permettent de facturer, parce qu'il y a la différence
06:18 entre l'hôpital public où très peu de personnes vont,
06:21 et finalement le privé où pratiquement toute la population va.
06:24 Et aussi, tu me disais, parce qu'on a mis dans l'idée,
06:29 dans la tête des femmes mexicaines, qu'accoucher par voix basse,
06:32 ce n'est pas extraordinaire.
06:35 Surtout, c'était dans les années 80-90,
06:38 qui sont beaucoup faits des césariennes,
06:40 parce qu'en plus après trois césariennes,
06:42 tu ne peux plus faire de césarienne.
06:45 Alors c'est aussi pour contrôler un petit peu la population.
06:47 Mais les femmes, elles se sont habituées par le césarien.
06:49 Moi, tout de suite, je dis je veux césarienne.
06:51 Je veux pas accoucher par voix basse.
06:53 Le médecin ici m'a dit, ah non, c'est pas vous qui décidez.
06:57 Et je dis, ah bon ?
06:59 Pourquoi dans ta tête, tu ne voulais pas accoucher par voix basse ?
07:03 Parce que, toujours je me dis, c'est comme ça, c'est plus facile,
07:06 c'est plus rapide et je souffre moins.
07:08 Donc c'est ce qu'on dit au Mexique.
07:10 C'est ce qu'on dit au Mexique, mais après, la récupération par césarienne,
07:13 mon fils dit que c'est très très difficile.
07:16 Alors il y a beaucoup d'échos, il y a beaucoup de gens qui pensent
07:18 qu'ils savent mieux faire césarienne, mais quand même,
07:20 presque tous, ils sont fait césarien.
07:22 Et alors finalement, tu as accouché comment ? Parce que tu as accouché ici.
07:25 Oui, j'ai accouché par césarienne.
07:28 Parce que c'était vraiment en urgence, parce que je n'avais contracté pas,
07:32 Valentina ne voulait pas sortir.
07:34 Mais tu étais prévue pour coucher normalement par voix basse.
07:36 Tu l'avais accepté.
07:37 Bah oui, je ne pouvais pas rien faire.
07:39 Tu ne pouvais rien faire.
07:40 Je ne pouvais rien faire.
07:41 Tu as fait le choix.
07:42 Ah bah non, le médecin m'a dit, ah non, excusez-moi,
07:44 c'est pas vous qui décidez.
07:46 Alors il y a des choses effectivement qui sont très différentes.
07:49 Je me suis rendue compte entre tout ce qui est autour de l'accouchement
07:52 entre le Mexique et la France.
07:54 On a parlé ensemble aussi d'un terme qu'on utilise beaucoup,
07:57 qui est le baby blues.
07:59 Alors le baby blues, on en parle beaucoup en France,
08:03 donc de cette petite dépression postpartum.
08:06 Quand on en a parlé ensemble, tu m'as dit, mais...
08:09 C'est un terme qu'on n'utilise même pas.
08:12 Maintenant, ça commence à l'utiliser, mais moi,
08:15 dans mes souvenirs, j'ai jamais entendu une dépression postpartum.
08:19 Parce que vraiment, après l'accouchement,
08:21 déjà, pour dire que tu vas avoir un enfant,
08:24 ça veut dire, ils disent, ça va allivier.
08:28 On va se soulager une fois qu'on aura accouché.
08:30 Non, c'est pas soulager, allivier, c'est quand tu es malade.
08:33 Il va être soigné.
08:35 Donc tu es considérée comme une malade.
08:37 Alors en fait, ça prend la grossesse,
08:40 donc il faut faire beaucoup attention.
08:42 C'est vraiment quelque chose qu'on doit bien surveiller.
08:45 Mais ils te traitent comme si vraiment tu étais malade.
08:48 Parce qu'après...
08:49 - "Ils", c'est qui pour toi ?
08:50 - Tout la société.
08:52 Ta famille, ton mari, ta mère, ta belle-mère.
08:55 Je me souviens, ma mère, quand elle est venue ici,
08:58 ils m'ont fait ça, elle me disait, mais tu ne veux pas bouger.
09:01 Je dis, maman, évidemment, oui.
09:03 D'où après, quand j'ai sorti de la maternité,
09:05 je lui ai dit, allez, on va au supermarché.
09:07 Ma mère me disait, non, tu ne peux pas marcher.
09:09 C'est pour ça que je suis là.
09:10 - Parce qu'en fait, ce que tu m'expliquais,
09:12 il y a des traditions qui sont assez ancestrales.
09:15 Notamment une tradition qu'on retrouve d'ailleurs
09:17 dans d'autres pays, qui s'appelle la cuarentena.
09:19 - La cuarentena.
09:20 - La quarantaine, finalement.
09:21 - La quarantaine, oui.
09:22 Tu dois rester 40 jours allongée.
09:24 Les bébés, ils te le passent, toi, tu l'aides.
09:27 - Mais qui s'occupe du bébé
09:29 pendant que toi, tu restes allongée ?
09:31 - Normalement, il y a toujours soit ta mère,
09:33 soit une personne qui vient t'aider pour le faire.
09:37 - Donc, en fait, le système familial
09:39 n'est pas le même qu'ici,
09:40 où on a papa, maman, enfant.
09:42 C'est vraiment un cercle familial élargi.
09:44 Je suppose qu'au Mexique, on habite pas loin
09:47 de parents, grands-parents, grands-parents.
09:49 - Et si ça fait du mal, il vient 40 jours avec toi chez toi.
09:51 - C'est ça, il s'installe et on s'occupe finalement
09:54 autant du bébé que de la maman,
09:56 ce qui permet d'éviter l'isolement
09:58 et peut-être ce fameux baby blues
10:00 dont on parle ici en France.
10:01 - Oui, il y a un blues.
10:02 Quand ils vont qu'on est fatigué,
10:03 ils disent, non, c'est pas grave, tu es fatigué,
10:05 allez-y.
10:06 Ils font beaucoup, beaucoup d'attention à toi
10:09 et surtout, il y a toujours une personne
10:11 qui aussi, va toujours t'aider pour faire le ménage.
10:14 Parce que ça coûte pas...
10:15 - Quelle chance !
10:16 - Ça coûte pas ce que ça coûte ici en France.
10:18 - Mais alors, attends, Yanaya, tu nous as dit
10:20 que tu es mariée avec un Français,
10:22 donc tu habites ici.
10:23 - Oui.
10:24 - C'est la question qu'on se pose.
10:25 C'est comment un homme français
10:28 a géré d'avoir sa belle-mère
10:30 qui s'installe 40 jours chez vous ?
10:32 - Ah ben, c'était comme ça.
10:35 Lui, il n'avait pas le choix.
10:37 C'était...
10:38 Ma mère, elle n'a pas resté 40 jours.
10:40 Elle a resté deux semaines.
10:42 - Et où dormait ton mari ?
10:44 - Ah ben, il dormait dans le salon.
10:46 - Sur le canapé.
10:47 - Sur le canapé.
10:48 - Et ta mère dormait avec toi ?
10:49 - Avec moi.
10:50 Parce qu'elle m'est passée...
10:51 Elle était avec moi pour si j'avais mal,
10:53 pour me montrer comment je devrais prendre...
10:56 - Elle t'a appris.
10:57 - Elle m'a appris.
10:58 Mais aussi, à l'hôpital,
10:59 il y a un truc, j'ai été très admirative
11:02 et j'ai dit que c'est vraiment génial
11:04 ce qu'ils font à l'hôpital ici en France.
11:06 C'est que vraiment,
11:07 depuis que le bébé est né,
11:08 ils te montrent comment le laver,
11:10 comment le changer.
11:11 Tout.
11:12 Tout.
11:13 Qu'en Mexique, ça ne se passe pas comme ça.
11:14 Ils prennent ton bébé,
11:15 ils le lavent, ils le font.
11:16 - Parce qu'on sait qu'on a aussi la famille à côté
11:18 qui va te transmettre tout ça, peut-être.
11:20 - Oui, c'est possible.
11:21 - C'est la différence.
11:22 - Exactement.
11:23 - Tu m'as raconté qu'il y a eu des conflits
11:25 parfois un peu culturels entre ton mari
11:28 et toi.
11:29 Donc là, tu as imposé qu'il dorme sur le canapé.
11:33 Au Mexique, il y a une tradition dès la naissance,
11:36 surtout pour les petites filles.
11:37 Il y en a deux finalement en tradition.
11:39 - Oui.
11:40 - Alors, est-ce que tu peux nous raconter
11:41 ces deux traditions
11:42 et comment réagit ton mari ?
11:43 - Oui, parce que je dis,
11:44 ma mère déjà,
11:45 il arrivait avec des boucles d'oreilles
11:46 parce que nous, au Mexique,
11:47 on met des boucles d'oreilles
11:48 dès que la fille est née.
11:49 Tout de suite, il y a le soir,
11:51 l'infirmière à l'hôpital,
11:53 ils le font directement.
11:54 - C'est automatique.
11:55 - C'est automatique,
11:56 sauf si les parents ne disent pas,
11:58 mais ils te demandent,
11:59 est-ce que vous voulez que ce soit à nous
12:01 qu'on fait les troupes,
12:03 les boucles d'oreilles ?
12:04 Et aussi, à peu près avant
12:09 le premier anniversaire de le bébé,
12:11 on rase la tête.
12:13 - Pourquoi est-ce qu'on rase la tête du bébé ?
12:14 - Parce qu'il sort le cheveu pareil.
12:18 - On dit que le cheveu qui va repousser
12:20 va repousser tous à la même longueur.
12:22 - À la même longueur
12:23 et en plus, ça va être un petit peu plus épais
12:25 parce que le cheveu de naissance,
12:26 il est très fin.
12:27 Il y a des enfants qui ont des cheveux
12:29 bien à la naissance,
12:31 mais par exemple, Valentina,
12:32 il y avait trois petits cheveux, c'est tout.
12:35 Alors, je l'ai dit,
12:37 soit je fais les boucles d'oreilles,
12:39 soit je la rase.
12:40 - C'est-à-dire que tu as négocié un des deux.
12:42 - Ah ben, je l'ai négocié.
12:43 - Parce qu'il ne voulait aucun des deux.
12:44 - Ah non, aucun des deux.
12:45 Parce qu'il m'a dit que c'était horrible,
12:46 que comment je pourrais maltraiter
12:47 à ce niveau-là.
12:48 - Maltraiter ?
12:49 - Oui.
12:50 - D'accord, OK.
12:51 - Et quand on était en train de la raser
12:53 avec une copine...
12:54 - Donc finalement, oui,
12:55 il a accepté que tu lui rases les cheveux,
12:57 mais pas les boucles d'oreilles.
12:58 - Pas les boucles d'oreilles.
12:59 - D'accord, donc tu lui as rasé les cheveux.
13:01 - Alors, on était en train de raser,
13:02 lui, il rentre et il commence à me dire
13:04 "Non, mais comment c'est possible
13:05 que je l'ai laissé faire ?
13:07 Non !"
13:08 (Rires)
13:09 Il était vraiment, vraiment énervé.
13:11 Et finalement, il a dit
13:12 "Ah ouais, t'avais raison,
13:14 elle a de très beaux cheveux."
13:15 - Mais les boucles d'oreilles, toujours pas.
13:17 - Non, ça c'est interdit.
13:18 - Comment a réagi ta famille quand tu as dit
13:20 que ta petite-fille n'avait pas de boucles d'oreilles ?
13:22 - Bah, elle a dit "Mais pourquoi ?"
13:24 (Rires)
13:25 C'est une question qui se pose,
13:26 tu te dis "Mais c'est quoi la logique ?"
13:28 - Oui, c'est quelque chose
13:29 qui se fait tellement naturellement, en fait...
13:31 - Ouais, ouais, et pourquoi pas ?
13:32 - Et pourquoi pas ?
13:33 (Rires)
13:34 Et pourquoi pas ?
13:35 (Rires)
13:36 Yann et Yarn ont encore 10 000 choses
13:38 à apprendre sur la maternité et sur le Mexique.
13:41 Déjà, je veux te remercier de nous apprendre
13:44 et d'apprendre aux mamans du monde,
13:46 aux autres mamans, aux mamans françaises,
13:48 tout ce qui se passe dans ton pays.
13:50 - Merci.
13:51 - Est-ce qu'aujourd'hui, Yann et Yarn,
13:52 tu pourrais dire que tu es une maman plus française
13:55 ou une maman mexicaine ?
13:56 - Ah, je suis une maman mexicaine.
13:57 - Complètement ?
13:58 - Complètement, parce que j'adore la France, évidemment,
14:01 et à la maison, il y a les deux cultures.
14:03 Mais je suis une maman 100 % mexicaine.
14:06 - Tu lui parles qu'en espagnol ?
14:07 - Qu'en espagnol.
14:08 - Est-ce qu'il y a quelque chose
14:10 qui te manque profondément de ton pays ?
14:12 Dans l'éducation ?
14:13 - Non. Dans l'éducation, non,
14:15 parce qu'il y a des problèmes
14:18 dans le système éducatif au Mexique public.
14:21 Toujours, les bonnes écoles, c'est les écoles privées.
14:24 Il y a des très bonnes écoles, évidemment.
14:26 L'une des choses que c'est vrai que ça manque,
14:28 c'est que depuis que nous sommes petites,
14:30 on s'apprend à parler anglais.
14:32 - Au Mexique, on vous apprend, par exemple.
14:33 - Au Mexique, dans les écoles privées.
14:35 Et moi, j'ai essayé de chercher une école
14:39 qui soit bilingue,
14:41 et mes parents, ils m'ont dit
14:43 "Mais pourquoi faire ça ?
14:44 Après, ils pourraient aller aux États-Unis
14:46 ou en Angleterre quand ils seraient plus grands."
14:48 Mais pour nous, c'est tellement important
14:50 d'avoir la langue, une douzième langue.
14:53 - En même temps, vous êtes aussi en frontière avec les États-Unis.
14:56 - Bien sûr.
14:57 - C'est peut-être un peu plus logique.
14:58 - Pour nous, c'est vraiment...
15:00 Il faut apprendre l'espagnol, mais aussi l'anglais.
15:02 - Et qu'est-ce que t'as apporté la France, finalement ?
15:05 Est-ce qu'il y a quelque chose...
15:06 Tu te dis "Je suis contente d'élever
15:08 quand même ma fille en France."
15:10 - Ah bah oui.
15:11 - Je veux abattre les valeurs de la République.
15:13 C'est vrai.
15:14 L'égalité, la fraternité,
15:16 la façon qu'il a mixité,
15:18 qu'il y a de tout dans l'école,
15:20 et on partage son grand problème.
15:23 Et ça, c'est extraordinaire.
15:25 - Vous faites beaucoup de voyages ?
15:26 - Nous, on n'a pas encore été à Valentina,
15:29 on n'a pas encore été au Mexique.
15:30 Mais là, on va y aller en novembre.
15:32 - Alors, Yanaya, tu nous as ramené
15:34 une petite spécialité mexicaine.
15:36 - Oui.
15:37 - Pour qu'on se fasse un petit goûter.
15:38 - Qu'est-ce que c'est ?
15:39 - C'est une brioche qu'on mange
15:41 presque tous les jours au Mexique.
15:43 Elle s'appelle concha.
15:44 C'est une brioche avec une couverture.
15:47 Celle-là au chocolat,
15:48 et celle-là à la vanille.
15:50 Mais il y a plusieurs goûts.
15:51 Il y a la fraise.
15:52 Mais la première, c'était comme ça.
15:54 - Est-ce que les enfants mangent beaucoup ?
15:56 - Oui, en général, on donne à les enfants.
15:59 - Bon, alors on goûte ?
16:00 - On goûte.
16:01 - Allez.
16:02 Merci, Yanaya.
16:03 - Merci à toi.
16:04 - Et puis, à très bientôt
16:06 dans notre rendez-vous Maman du Monde de parents.
16:08 - Au revoir.
16:09 - Au revoir.
16:10 ♪ ♪ ♪
16:12 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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