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L’idée d’une semaine de travail sur quatre jours se développe un peu partout en Europe. Et ce, y compris en France, alors que le pays était déjà pionnier en l’adoptant légalement, il y a trente ans.

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Transcription
00:00 Fermez les yeux et imaginez une vie où l'on travaillerait seulement 4 jours par semaine.
00:05 Ça vous vente du rêve ?
00:06 Eh bien en France, le débat fait son retour.
00:09 Mais il faut savoir que la semaine de 4 jours, c'est une très vieille idée française.
00:13 Je vous explique.
00:14 Quand on pense à la semaine de 4 jours, il y a plein d'avantages qui nous viennent en tête.
00:18 Oui, ça fait moins de charge mentale entre vie privée et vie professionnelle.
00:21 Oui, et puis ça donne une entreprise plus attractive pour recruter.
00:24 Et puis un meilleur bien-être des salariés.
00:27 Ah, et moins d'absence et de démission aussi.
00:29 Franchement, ça a l'air hyper stylé.
00:31 Mais ça existe ?
00:32 Eh bien oui, en France c'est possible.
00:34 Mais de plusieurs manières différentes.
00:36 À condition qu'un accord soit passé entre l'entreprise et les salariés.
00:40 Mais c'est pas toujours évident.
00:41 D'abord, légalement en France, notre travail est basé sur une semaine de 5 jours.
00:46 Soit 35 heures de travail.
00:47 Avec 2 jours de repos.
00:49 Dans le premier scénario d'une semaine à 4 jours, on travaille toujours 35 heures, mais sur 4 jours.
00:55 Des journées de travail plus longues, mais 3 jours de repos.
00:59 Sauf que ce rythme, il pourrait être difficile à supporter pour des métiers avec une forte pénibilité.
01:04 Un autre scénario déjà mis en place en France, le travail est moins payé au temps.
01:09 On travaille 32 heures sur 4 jours, soit une journée de 8 heures.
01:13 On bénéficie de 3 jours de repos.
01:15 Et on est payé le même salaire que pour 35 heures.
01:18 Mais du coup, le travail coûte plus cher.
01:20 Alors qui paierait ?
01:22 Pour Pierre Laroucherou, eurodéputé et militant de la semaine de 4 jours,
01:26 c'est à l'Etat d'aider les entreprises à faire ce changement.
01:29 Et selon lui, ça ne lui coûterait rien.
01:31 Prenons un cas concret, chez Maminova, quand tous les salariés de Maminova passent à 4 jours,
01:35 ils ont créé 125 emplois.
01:37 Et bien si vous créez 125 emplois, ça fait 125 familles où un salaire va rentrer.
01:41 Donc, il et elle vont payer plus de TVA.
01:44 Ça fait beaucoup moins de chômeurs.
01:45 Peut-être qu'il y a un effet d'appel, mais ça fait 90 chômeurs en moins en gros.
01:49 Et ça fait 125 personnes qui vont cotiser pour les caisses de retraite et les caisses de maladie.
01:52 Mais dans les faits, la semaine de 4 jours est un dispositif encore peu appliqué.
01:56 Selon le ministère du Travail, 10 000 salariés bénéficient de la semaine de 4 jours.
02:01 Et pourtant, la France était déjà pionnière il y a 30 ans.
02:05 C'est en 1993 qu'Antoine Riboud, PDG de Danone, défend une semaine de 4 jours à 32 heures,
02:11 qui permettrait, selon lui, de réduire le chômage.
02:14 Puis, en 1996, sous Chirac, la loi d'Eurobien encadre pour les entreprises qui le souhaitent
02:20 le passage de 39 à 32 heures sur 4 jours à salaire égal.
02:24 En échange, l'État réduisait les cotisations sociales patronales.
02:27 Du donnant-donnant.
02:28 Et les entreprises s'engagaient auprès de l'État et des syndicats à renoncer au licenciement
02:33 et à augmenter leurs effectifs.
02:35 L'objectif était de créer de l'emploi et d'éviter les licenciements économiques.
02:40 3 000 conventions ont été signées, le temps de travail a été réduit pour 280 000 salariés
02:45 et ça a permis la création ou le maintien de 33 000 emplois.
02:49 Mais cette expérimentation ne durera que deux ans.
02:52 Car en 1998, elle est abrogée par une autre loi réduisant le temps de travail,
02:57 le passage aux 35 heures.
02:59 Pour Pierre Laroucheroux, il est possible, en 2023, de faire fonctionner ce modèle.
03:04 Je suis assez étonné par la diversité des gens qui ont envie de passer à 4 jours.
03:08 J'ai pu échanger avec plein de gens très différents.
03:10 Je vois que c'est en même temps des jeunes et des vieux,
03:12 c'est des gens des milieux urbains, des milieux ruraux.
03:14 C'est des gens très différents.
03:15 En même temps, des chefs d'entreprise qui disent
03:17 "on a des problèmes de recrutement, on aurait moins de problèmes de recrutement si on passe à 4 jours".
03:21 On veut nous aussi une qualité de vie, on veut un autre équilibre après le Covid.
03:24 Donc je trouve qu'on est vraiment dans une bonne fenêtre,
03:26 que le pays a été bloqué de façon très violente sur la question des retraites
03:29 et que pour retrouver un dialogue, retrouver une perspective de progrès,
03:33 c'est vraiment le bon moment pour permettre d'aller à 32 heures.
03:36 [Bruit de bouche]

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