Est-ce que les récents orages en France sont une bonne nouvelle contre la sécheresse?

  • l’année dernière
Le niveau des nappes phréatiques en France est bas, voir extrêmement bas dans certains départements. Depuis quelques semaines, des orages ont éclatés dans le Sud de la France, et plus récemment dans le Nord de la France. Est-ce que ces pluies d'orage sont  une bonne nouvelle pour contrer la sécheresse? 

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Transcription
00:00 massives de ces dernières heures, voire de ces derniers jours et même de ces dernières semaines,
00:04 sont-elles de nature à freiner enfin la sécheresse ? On en parle avec Marc qui est toujours avec nous,
00:10 Eric Brocardi, le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, et Olivier Depra, le directeur général d'IMAJO qui a créé
00:16 info-sécheresse.fr. C'est une plateforme gratuite pour suivre en fait l'état de la sécheresse
00:21 partout en France. Alors Marc, on va commencer par les chiffres. C'est vrai qu'il a beaucoup plu
00:26 ces derniers jours, que les cumuls sont très importants. Elle va où cette eau ? Est-ce qu'elle va au bon endroit ?
00:31 Eh bien, j'ai envie de vous dire, il est tombé localement entre 100 et 150 litres d'eau au mètre carré dans le sud
00:37 sous les orages. Regardez la carte des nephritis. On pourrait penser du coup qu'après ces pluies orageuses, la carte est toute bleue.
00:43 Eh bien, la réponse est... Alors ça c'est l'humidité des sols.
00:46 Mais sur le niveau des nephrites... C'est important l'humidité des sols pour les agriculteurs.
00:48 L'humidité des sols c'est important en effet. C'est mieux entre 0 et 40 cm. Donc pour la végétation c'est une bonne chose.
00:53 Lorsque les orages ne sont pas trop violents et ne font pas de dégâts. Mais regardez la carte des nephritis.
00:58 Donc beaucoup de pluie dans le sud et donc on pourrait penser que cette carte devient bleue, que le niveau des nephrites augmente.
01:03 Eh bien non, parce que cette eau elle sert à la végétation.
01:05 Souvent lorsque les pluies sont trop fortes, eh bien cette eau elle ruisselle.
01:09 Mais cette eau, elle n'arrive pas dans les nephritis et il y a encore beaucoup trop de départements.
01:14 15 à un niveau très bas, 17 à un niveau bas. Il y a en réalité que 8 à 10 départements qui ont des nephritis.
01:20 Oui, mais tu dis ça parce que tu es pessimiste.
01:23 Non, non, non. Il y a quand même, bien sûr, il y a du positif.
01:26 Non mais ce qui est important c'est la tendance. Et on va se tourner vers Olivier.
01:29 Est-ce que la tendance est bonne, Olivier ?
01:31 Je pense qu'il faut être encore prudent. Moi je rejoins tout à fait ce qu'a dit Marc.
01:35 C'est que, je suis désolé, en ce matin, de démarrer un petit peu pessimiste.
01:40 Mais vous avez 423 nappes, en tous les cas masses d'eau.
01:45 Et sur ces 423 masses d'eau, vous avez 280 masses d'eau qui sont encore en déficit.
01:49 Donc effectivement, la pluie n'a pas arrangé les choses.
01:53 Elle est venue remplir les cours d'eau.
01:55 Mais elle n'est pas venue soutenir les nephritiques qui sont en déficit.
01:59 Donc prudence.
02:00 Cela dit, Marc, il y a quand même dans certains départements des mesures de restriction qui sont en partie levées.
02:06 Oui, c'est vrai que dans le sud-est, il y a certains cours d'eau en effet dont la situation s'améliore.
02:13 Et donc pour le coup...
02:14 Les vaunes.
02:15 Exactement. Et donc pour le coup, là où certaines parties de départements étaient en situation de crise,
02:20 on voit que les préfectures lèvent un petit peu les restrictions et repassent au niveau jaune.
02:26 Mais encore une fois, il y a quand même...
02:28 Et c'est ça qui est assez atypique cette année.
02:31 C'est-à-dire qu'en réalité, la situation sur le nord du pays est plus problématique en ce début d'été que dans le sud.
02:38 Et vous avez un bon nombre de départements qui ont des situations de crise au nord de la Loire.
02:43 Parce que là, clairement, on a dû faire face à ce qu'on appelle une sécheresse éclair.
02:47 Pendant quatre semaines, il n'a pas plu, avec un vent de nord-est qui a fait un effet sèche-cheveux.
02:51 Et donc là, pour le coup, la situation est inquiétante.
02:53 Éric Brocardi, la sécheresse et aussi le risque d'incendie.
02:56 Comment est-ce que les pompiers s'organisent quand on est dans une France à l'envers comme ça,
03:00 avec un risque désormais plus fort au nord qu'au sud ?
03:02 En fait, la France est effectivement totalement inversée, même sur le plan opérationnel.
03:05 C'est-à-dire qu'on l'a vu encore il y a quelques jours dans les Vosges avec un départ en incendie assez important.
03:09 Donc du coup, on a adapté et on adapte continuellement le système, on va dire, d'attaque des feux naissants
03:15 avec justement une solidarité entre les départements qui permet justement d'aller très rapidement sur l'ensemble des cynites
03:21 qui peuvent justement éclore dans le nord de la France.
03:23 Donc aujourd'hui, on est vraiment sur ce sujet-là.
03:24 Le déploiement de nos moyens sur le sable du nord-est de la France,
03:28 comme ça s'est vu la semaine dernière sur la partie plus précise de l'est.
03:32 Mais néanmoins, aujourd'hui, on s'aperçoit que l'ensemble des sapeurs-pompiers déployés sur le sud du territoire,
03:36 c'est uniquement pour faire face aujourd'hui aux dérèglements climatiques liés aux inondations avec ces forces impactives.
03:41 Ces orages vous rendent moins inquiets ou pas ?
03:43 Ils nous rendent à la fois très agiles.
03:45 Parce qu'aujourd'hui, il faut effectivement avec les mêmes moyens
03:49 et avec la disponibilité des pompiers volontaires comme professionnels
03:52 pouvoir permettre justement de subvenir à des risques climatiques qui sont différents d'une semaine à l'autre.
03:57 Et donc forcément, c'est une adaptation continue des sapeurs-pompiers,
04:01 sans oublier qu'on a une intervention toutes les 7 secondes en ce qui concerne le secours d'urgence aux personnes à réaliser,
04:06 en plus de tout cela.
04:07 Et hier, je vous rappelle que l'heure a absorbé plus de 500 appels en espace de 6 heures.
04:11 Donc on doit saluer aussi l'ensemble des opérateurs sapeurs-pompiers
04:14 qui ont répondu à tous ces nombreux appels.
04:15 Olivier, qu'est-ce qu'il faudrait pour qu'on soit parfaitement soulagé
04:17 avant qu'on entre vraiment dans le dur, dans le dur de l'été ?
04:21 Je crois que ça va être compliqué d'être parfaitement soulagé
04:23 parce que ce qui va venir nous soulager, ce sont les précipitations.
04:26 Et je pense que maintenant, l'été arrive effectivement.
04:29 Donc je conseille effectivement à tous vos auditeurs d'être conscients
04:35 que la ressource en eau est un bien commun et qui peut être en difficulté
04:39 et de faire en sorte de participer à une sorte de mise en œuvre de frugalité
04:46 en termes de dépenses des ressources en eau, que vous soyez au nord, au sud, bien entendu.
04:50 Je pense qu'aujourd'hui, il est un peu tard.
04:52 Et comme l'a dit votre précédent intervenant, c'est que la végétation s'est servie.
04:58 Et c'est logique puisque c'est l'été, elle explose et on trouve des paysages magnifiques.
05:03 Donc pour moi, prudence et pas sur l'été.
05:06 Marc ?
05:07 Et surtout, je crois qu'on est déjà rentré en réalité dans le dur de l'été.
05:09 40 jours sans pluie à Strasbourg, les nuits tropiques à Prisse multiplient.
05:13 Déjà 6 jours à Paris à plus de 30 degrés.
05:15 Dans les années 80, on avait 6 jours à plus de 30 degrés,
05:18 mais sur 3 mois, pas en l'espace de 3 semaines.
05:21 Donc je pense qu'on est vraiment rentré dans le dur de l'été.
05:23 Et malheureusement, les prévisions pour la fin de semaine après les orages,
05:25 c'est de fortes chaleurs et à nouveau un grand soleil.
05:28 Donc comme dit Olivier, la frugalité, l'économie, évidemment,
05:30 pour anticiper ce qui nous attend, ce que nous vivons d'ailleurs,
05:34 d'ores et déjà depuis plusieurs jours maintenant, plusieurs semaines.

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