Apolline de Malherbe reçoit Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce lundi 19 juin 2023.
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00:00 Y aura-t-il du Ricard cet été ?
00:02 Je n'en suis pas sûr.
00:04 Pas sûr ?
00:05 Pas sûr, non.
00:06 Qu'est-ce qui se passe ?
00:07 C'est Ricard qui a décidé de ne livrer qu'à ceux qui ne cassent pas le marché.
00:12 Donc pour le moment, on négocie avec Ricard à travers toute l'Europe
00:18 pour que les Français puissent avoir leurs petites bouteilles.
00:23 Alors il y a d'autres ersatz, mais il y a des fanates de Ricard.
00:26 On va expliquer à ceux qui découvrent cette information assez saisissante.
00:31 Le Ricard qui reste un des produits phares vendus en France,
00:36 il n'y en a plus, ou en tout cas de moins en moins dans vos rayons
00:40 parce que vous n'êtes plus achalandé.
00:42 Ou il y a du Ricard de contrebande, je déconne,
00:44 mais c'est du Ricard d'à côté, du Ricard parallèle.
00:47 Mais le Ricard de Pernod Ricard n'est plus livré chez Leclerc.
00:51 Si vous en parlez, c'est que Ricard fait tout pour faire pression sur nos acheteurs
00:55 et faire dire que déjà, il n'y aura pas de Ricard pour la fête des Pères.
01:00 C'est même dit dans nos journaux professionnels.
01:04 On va nous dire qu'il ne va pas y avoir de Ricard pour l'été si Leclerc ne cède pas.
01:09 Ça, ça fait partie du job d'un acheteur.
01:13 Aujourd'hui, le monde médiatique sert aussi de support.
01:18 On véhicule des images.
01:20 - C'est-à-dire qu'eux disent que c'est vous qui ne leur achetez pas au prix.
01:23 - Et vous, vous dites quoi ? Ils vous demandent trop d'argent ?
01:27 - Non, ils disent simplement qu'on a tort de se priver de Ricard.
01:30 Et nous, on dit à n'importe quel prix, on ne prend pas du Ricard.
01:33 - Ils vous demandent combien la bouteille ?
01:35 - Franchement, je ne bois pas de Ricard.
01:37 Et je vais vous dire en plus, je n'aime pas ça.
01:39 Donc moi, je suis breton, je suis ici.
01:41 - Honnêtement, même si vous aimiez ça, je pense que vous diriez que vous n'aimez pas ça.
01:44 - Non, non, non.
01:45 - Ça devient presque un argument.
01:47 - Non, non, non.
01:48 - Vous leur faites une contre-pub.
01:49 - Je ne suis pas tordu à ce point-là.
01:51 Non, non, je n'aime pas les trucs anisés et tout ça.
01:54 - Donc vous, vous vous en priverez très bien.
01:57 - Ma vie, c'est de travailler pour les autres.
01:59 - Mais il est vrai qu'aujourd'hui, c'est un des produits avec le plus fort volume habituellement de vente.
02:04 On est bien d'accord.
02:05 - Mais il y a des produits comme ça, comme le Coca-Cola,
02:08 où c'est toujours très souple d'entamer des négociations très fortes.
02:12 Et en fait, ça vous montre aussi que ce n'est pas si simple de négocier.
02:18 C'est probablement pas simple pour un petit industriel,
02:21 mais même un grand distributeur qui a une obédience internationale.
02:25 Nous sommes associés avec le groupe allemand Rewe, avec le groupe italien Coppitalia,
02:31 avec des grands distributeurs de l'Europe du Nord, Ahold, Deleuze,
02:36 qui sont aussi présents aux États-Unis.
02:37 Malgré cette capacité d'échanger, cette centrale d'achat commune,
02:42 Ricard, qui est le roi de la marge, qui est le roi du profit dans son secteur,
02:48 volontiers peut se passer pendant un an de Leclerc.
02:53 Après, ça finira tout ça chez l'arbitre, chez le médiateur.
02:58 Mais dans un premier temps, je pense que l'industriel veut montrer à Leclerc,
03:03 mais aussi à Bruno Le Maire, qu'il a eu un temps pour négocier
03:07 et qu'on ne vient pas le chercher dans l'entre-deux-tours.