Michel-Édouard Leclerc, président du Comité stratégique des centres Leclerc, est l'invité du Face à Face sur BFMTV et RMC
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00:00 - Michel-Édouard Leclerc, vous faites de la politique ?
00:02 - Oui.
00:03 - En fait, au quotidien, même là, à mon micro, vous faites de la politique.
00:06 Pourquoi vous ne le faites pas vraiment ?
00:08 - Alors, c'est une question, comme je l'ai dit, qui m'a toujours taraudé.
00:12 On m'a proposé souvent de rentrer sur des listes, de me présenter, etc.
00:15 Je me pose toujours la question de ma meilleure utilité.
00:18 Je n'ai pas le melon, je ne cherche pas à faire de la figuration.
00:21 Ce qui me retient, c'est l'efficacité.
00:23 Je trouve aujourd'hui, j'ai l'impression aujourd'hui,
00:26 que grâce au groupement Leclerc, grâce aussi à la dialectique,
00:31 à la concurrence avec les autres distributeurs,
00:33 j'ai l'impression de là où je suis, que je suis plus efficace
00:36 que des politiques qui sont plus ancrées dans les terroirs.
00:41 Aujourd'hui, avec la loi contre les cumuls,
00:44 nos élus ne dirigent plus les cantines,
00:46 ils ne dirigent plus les appels d'offres.
00:48 - Ils ne sont plus maires.
00:49 - Ils ne sont plus maires.
00:50 Donc moi, une des choses, par exemple, pour ramener l'Europe à la maison,
00:53 pour faire en sorte que les Français s'approprient ce qui se passe en Europe,
00:56 je voudrais qu'on revienne là-dessus et qu'on donne un ancrage territorial,
00:59 départemental, régional aux élus européens.
01:02 Il faudrait qu'ils aient un mandat local.
01:03 - Dans ce cas, ça vous aurait tenté un mandat de député européen ?
01:06 - Non, mais je pense que ça m'aurait donné des interlocuteurs
01:08 que j'aurais pu aider.
01:09 On peut faire de la politique en participant à des équipes, à de la réflexion.
01:14 On peut se donner, on peut être engagé.
01:16 Ce n'est pas simplement communiquer avec d'autres
01:18 ou faire de la figuration sur des listes.
01:20 - Ministre ?
01:21 - On m'a proposé ça plusieurs fois.
01:23 Mais vous voyez, par exemple, pendant le Covid,
01:26 si j'avais été ministre, je n'aurais pas pu aller chercher des masques.
01:29 On n'avait pas le droit.
01:31 Quand, dans la distribution, nous, Thierry Cotillard,
01:35 on a demandé à Bruno Le Maire, Bruno Le Maire s'est fâché
01:38 avec le ministre de la Santé, et on est allé chercher nos masques.
01:42 Et en une semaine, on a trouvé les masques que l'État...
01:45 - Et vous les vendiez, là où l'État n'a rien fait.
01:47 - On a fait la même chose avec les tests de grossesse
01:49 et on nous en a retiré le droit.
01:51 Plus personne, tout le monde a oublié.
01:53 On a vendu des tests de grossesse dont on a baissé les prix.
01:56 Et maintenant, c'est retourné en pharmacie.
01:58 Et l'agriculture, il n'y avait plus d'export,
02:01 il n'y avait plus de restauration.
02:03 Toute la distribution française a vendu toute l'agriculture française.
02:06 Donc, vous voyez, quand je pose la question
02:08 "Est-ce que c'est mieux d'être ministre de l'Agriculture
02:10 ou s'occuper de l'agriculture chez Leclerc ?"
02:13 J'ai l'impression d'être plus utile, en tout cas plus efficace.