Odas - Conférence nationale "Habitat Inclusif : une réponse aux besoins des personnes une opportunité pour vos territoires"- 12 juin 2023 - Après midi Partie 1

  • l’année dernière
Le 12 juin 2023, l'Odas organisait une conférence nationale sur le thème "Habitat inclusif : une réponse aux besoins des personnes, une opportunité pour vos territoires".

Encore confidentiel à la veille de la publication du rapport Piveteau/Wolfrom, l’habitat inclusif s’est depuis 2020 développé et structuré, porté par une volonté forte des pouvoirs publics. Il offre d’abord une réponse aux attentes des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, de vivre et de vieillir ailleurs qu’en établissements. Il contribue aussi à la cohésion sociale et aux dynamiques de développement des territoires.

Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce mode d’habitat ? Pourquoi encourager son développement sur l’ensemble des territoires ? Quelles ressources mobiliser pour réussir un projet d’habitat inclusif ? Quels freins sont encore à dépasser ? Autant de questions auxquelles répondront des experts nationaux et des acteurs de terrain, afin d’illustrer très concrètement la faisabilité économique, opérationnelle et sociale de ces projets, dont les décideurs publics et associatifs locaux détiennent la clé.

Conférence est organisée par l’Odas, en collaboration avec la Caisse des Dépôts et Consignations, et en partenariat avec la CNSA, La Banque Postale et le Journal des Acteurs Sociaux.

REPLAY DE L'APRES MIDI - PARTIE 2 > Comment réussir un projet d’habitat inclusif ?

Né de la volonté de développer des modèles alternatifs, afin de mieux répondre aux aspirations des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, l’Habitat inclusif offre une grande diversité de solutions. Toutefois, l’ensemble des projets sont confrontés à des enjeux similaires. Cette demie journée permettra de les approfondir et d’apporter des réponses en matière d’ingénierie et de financements.

Programme détaillé : https://odas.net/actualites/conference-nationale-habitat-inclusif-une-reponse-aux-besoins-des-personnes-une

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Nous abordons donc la deuxième partie de notre conférence nationale sur l'habitat inclusif.
00:00:09 Ce matin, je disais c'est une réponse sociale et un habitat privé.
00:00:15 Je crois que ce que l'on a pu entendre tout au long de la matinée a complètement confirmé
00:00:23 ce caractère-là et cette difficulté d'ailleurs, puisqu'on n'a pas caché que c'était aussi
00:00:28 une difficulté pour ne pas retomber, j'allais dire, non pas dans les travers, parce que
00:00:36 ce n'est pas des travers, mais dans les logiques, j'allais dire, d'établissement.
00:00:40 C'est plus exactement ça qu'il faudrait pouvoir dire, alors qu'on n'est pas dans une logique
00:00:44 d'établissement.
00:00:45 Et peut-être pour reprendre un terme, et ça permettra d'introduire aussi la séquence
00:00:54 que je vais animer, au fond, Denis Pivetot l'a dit tout à l'heure dans la synthèse,
00:01:03 ce qui est fondamental c'est de pouvoir répondre à cette question, de tout à chacun d'ailleurs,
00:01:10 sur qui je peux compter et pour qui je compte.
00:01:12 Et que, au fond, l'habitat inclusif c'est cette promesse-là qui est proposée et qui
00:01:22 fait à la fois sa particularité, puisqu'on l'a bien dit et on va en reparler cet après-midi,
00:01:29 on est sur, je dirais, du coût humain, pour prendre une image, c'est-à-dire c'est un
00:01:35 projet dans un territoire, et je dirais un projet pour un territoire, un projet avec
00:01:42 un territoire.
00:01:43 Et donc, cet après-midi, on va poser les facteurs de réussite, on a identifié trois
00:01:51 facteurs de réussite.
00:01:52 Le premier, et vous l'aurez compris pourquoi, on commence par, au fond, le projet dans le
00:01:59 territoire, justement.
00:02:00 Comment est-ce qu'il s'inscrit dans le territoire et comment il va nourrir le territoire, si
00:02:05 je puis permettre.
00:02:06 La deuxième séquence va être plus centrée sur, au fond, comment il vit le projet.
00:02:15 Finalement, quel est le projet de vie et comment on accompagne le projet de vie et on l'a
00:02:21 dit ce matin, c'est la création d'un certain nombre de nouveaux métiers.
00:02:25 Et la troisième séquence qui est, mais ce projet dans ce territoire, comment on traite
00:02:34 la question de l'accompagnement du projet, de la pérennisation du bâti, et ce sera
00:02:41 donc la troisième séquence.
00:02:43 Et nous commençons tout de suite avec la première séquence, l'intégration du projet
00:02:48 dans son environnement.
00:02:49 Je vais passer d'animateur de la journée à animateur de la séquence numéro 1.
00:03:01 Le projet dans son environnement, ça veut dire au moins deux choses.
00:03:10 C'est bien sûr la question de quel est l'environnement pour ce projet.
00:03:17 Est-ce qu'on peut bâtir un habitat inclusif partout ? Sans doute pas.
00:03:24 Mais on se posait la question il y a quelques jours avec une maire qui interviendra dans
00:03:34 la table ronde sur le rôle des maires.
00:03:37 Est-ce que ça veut dire que c'est réservé, je reprends l'expression de Fanny, est-ce
00:03:42 que c'est réservé aux petites villes de demain ? Non, non plus.
00:03:46 L'habitat inclusif, c'est pour tous les territoires, mais à certaines conditions.
00:03:50 Et c'est ce qu'on va évoquer.
00:03:52 Bien sûr, la question des ressources de l'environnement, et puis la question de la mobilisation des
00:03:59 acteurs locaux et des élus locaux.
00:04:02 Alors pour commencer, je rappelle, excusez-moi, que vous pouvez poser vos questions en utilisant
00:04:11 l'application messagerie qui est dans Teams.
00:04:13 Vous avez les QR codes pour les personnes qui sont dans la salle et pour celles qui
00:04:18 sont connectées, vous avez directement accès à la messagerie.
00:04:21 On aura un premier temps d'intervention pendant une petite vingtaine de minutes et il nous
00:04:32 restera un peu de temps, une vingtaine de minutes, enfin une dizaine de minutes, une
00:04:38 quinzaine de minutes pour les questions.
00:04:40 Alors peut-être la première question, alors autour, excusez-moi, je n'ai pas présenté
00:04:45 nos invités, Duarte Vélozo, qui est vice-président du Club des Six et qui est habitant d'un
00:04:53 habitat inclusif.
00:04:54 Maëlys Kanzler, présidente fondatrice d'Omnia, présidente du Club des Six.
00:05:00 Et Thierry Lavitte, qui est maire de Lourdes, vice-président du Conseil départemental
00:05:05 des Hautes-Pyrénées, vice-président de la communauté d'agglo, Tarbes-Lourdes-Pyrénées
00:05:11 et engagé dans sa ville, mais aussi auprès du Club des Six.
00:05:18 On en parlera tout à l'heure.
00:05:21 Duarte, pourquoi vous avez choisi cet habitat ? Quel bénéfice vous en tirez ?
00:05:28 C'était pour avoir une vie la plus ordinaire possible et c'est ce que le Club des Six
00:05:35 peut m'apporter au quotidien.
00:05:36 On va apporter un micro à Chef.
00:05:47 Du coup j'ai choisi le Club des Six pour vivre parce que c'est une alternative à l'institution.
00:06:00 Tout en ayant besoin d'un accompagnement au quotidien, j'ai choisi une vie la plus
00:06:07 ordinaire possible et c'est ce que m'apporte le Club des Six au quotidien.
00:06:13 Nous vivons en colocation, nous décidons de nos propres activités en commun et on
00:06:23 est libre de nos propres soins et beaucoup plus acteur de notre propre vie.
00:06:31 On la subit un peu moins.
00:06:33 Sur les bénéfices, vous avez évoqué que vous étiez plus acteur de votre propre vie,
00:06:48 mais est-ce qu'il y a des difficultés ?
00:06:49 Il y en a.
00:06:52 Ce type d'habitat ne convient pas à tout le monde parce qu'on reste justement un habitat
00:07:00 et qu'on n'est pas médicalisé.
00:07:03 Donc pour des personnes qui auraient beaucoup de besoin de médicaux non prévisibles ou
00:07:09 qui auraient un risque de mise en danger d'autrui ou de la personne en tant que telle, nous
00:07:15 on ne pourrait pas répondre à ces besoins d'accompagnement beaucoup plus spécifiques
00:07:21 et plus poussés.
00:07:22 Est-ce que vous renonceriez à habiter là où vous avez choisi d'habiter ?
00:07:33 Comme j'ai dit, on en détruit, il reste.
00:07:41 Peut-être un mot aussi, Duarte, vous êtes vice-président du club des 6.
00:07:48 C'est quoi le club des 6, cette association ?
00:07:51 L'association a été créée en 2013.
00:07:55 Le club des 6 propose des colocations pour 6 personnes en situation de handicap.
00:08:00 La première villa a vu le jour en juin 2014 à la Croix-Valmer.
00:08:08 C'est Maëlys qui a eu l'initiative de cette association pour justement répondre à un
00:08:17 besoin de sa petite soeur Sabrina.
00:08:18 A l'heure d'aujourd'hui, nous avons 15 villas ouvertes dans d'autres départements français
00:08:25 et nous avons pour ambition d'atteindre d'ici 2030 les 100 villas ouvertes.
00:08:32 Merci.
00:08:33 Maëlys Kornsler, quand on a préparé cette séquence, vous m'aviez indiqué que l'ouverture
00:08:46 du club des 6 à la Croix-Valmer que vient d'évoquer Duarte était presque un miracle.
00:08:52 J'ose à peine prononcer ce terme.
00:08:54 Qu'en est-il de votre histoire à Lourdes ?
00:09:00 C'est drôle que vous parliez de miracle parce que ça fait partie de l'histoire de notre
00:09:05 arrivée à Lourdes.
00:09:06 Quand on a ouvert la villa Sabrina pour ma soeur, au bout d'un an, on a constaté des
00:09:12 progrès assez fulgurants en termes d'autonomie des habitants.
00:09:17 Il y en a un qui s'est levé de son fauteuil et a recommencé à marcher.
00:09:21 J'avais tendance à raconter partout qu'on n'est pas à Lourdes mais presque.
00:09:25 Jusqu'au jour où une personne me dit « si tu veux, je te présente l'équipe municipale
00:09:31 de Lourdes ». J'ai dit « ah bah oui, pour le coup, on va vraiment aller faire des miracles
00:09:34 à Lourdes ». J'ai rencontré l'équipe municipale d'avant Thierry.
00:09:40 Je n'ai d'ailleurs jamais été aussi bien reçu par une commune comme je le suis systématiquement
00:09:47 à Lourdes.
00:09:48 Quand je suis arrivé en rendez-vous, ils avaient préparé ni plus ni moins une sélection
00:09:52 de 10 sites possibles qui pouvaient nous accueillir.
00:09:55 On a passé une première partie de la réunion là-dessus avant le déjeuner.
00:10:00 J'ai analysé les 10 sites.
00:10:01 Je suis allée faire mon petit tour des 10 sites entre midi et 2 et on a repris réunion
00:10:06 rendez-vous à 14h.
00:10:07 Et à 14h, j'ai dit « voilà, c'est sur celui-là que j'ai jeté mon dévolu ».
00:10:10 C'était à l'époque un ancien centre de tri de La Poste qui était abandonné depuis
00:10:15 une dizaine d'années.
00:10:16 La commune nous a mis en rapport avec les vendeurs, La Poste et Orange, et on a pu acquérir
00:10:23 ce bâtiment.
00:10:24 Pendant nos travaux, est arrivée la nouvelle équipe municipale qui a repris ce projet
00:10:29 avec beaucoup d'enthousiasme et qui nous a aidés à le mener jusqu'au bout parce
00:10:34 que c'est un site déjà qui n'est pas évident de par son âge, de par son emplacement
00:10:40 en cœur de ville, de par son histoire aussi et ce qui représente en termes d'attractivité
00:10:49 de cette rue qui est en cœur de ville comme je disais.
00:10:52 Donc ça, c'était la première grande étape de coopération avec la commune et qui
00:10:57 démontre bien à quel point ça peut être facilitant d'avoir dès le départ un bon
00:11:01 contact avec la commune.
00:11:03 Est-ce que vous pouvez préciser ce qu'il en est de ce Club des Six à Lourdes parce
00:11:14 qu'il est présent de plusieurs originalités, certes habitat inclusif, mais pas que ?
00:11:18 Oui, alors c'est effectivement, je dirais que c'est une des villas les plus originales
00:11:22 qu'on ait porté jusqu'ici puisque dans ce bâtiment, on n'a pas voulu installer
00:11:27 la colocation Club des Six au rez-de-chaussée.
00:11:29 Le rez-de-chaussée donné sur rue était un petit peu bas de plafond et donc on l'a
00:11:33 installé au premier étage dans les anciens locaux du centre de tri et au rez-de-chaussée,
00:11:37 on y a installé un tiers-lieu dans lequel les colocataires du Club des Six vont trouver
00:11:44 déjà une sorte de sas de lien social puisque tous les habitants lourdais et des environs
00:11:51 peuvent venir dans ce tiers-lieu.
00:11:52 On y propose une épicerie de ventes en vrac solidaire, on y propose aussi des activités
00:11:58 autour des activités musicales, des expositions qui sont faites par des artistes qui viennent
00:12:03 exposer de manière éphémère, on a des espaces de co-working, des salles de réunion,
00:12:08 un espace café joyeux aussi et puis on y organise des activités comme des après-midi,
00:12:14 jeux de société et c'est vrai que ça permet aux colocataires de trouver déjà là, en
00:12:20 bas de chez eux en fait, ce lien social.
00:12:22 On y abrite aussi dans ce bâtiment, en plus donc du Club des Six et du tiers-lieu, on
00:12:27 y a aussi installé une colocation pour personnes seniors qui est portée par un autre porteur
00:12:32 3P et puis on y a également créé cinq logements à loyer modéré dont deux d'ailleurs
00:12:39 sont occupés par des familles concernées par le handicap, une personne qui vit en toute
00:12:43 autonomie dans son appartement et une maman qui a un jeune fils de 18 ans autiste et
00:12:48 pour lequel elle aimerait bien un jour qu'il intègre le Club des Six et donc elle s'est
00:12:52 dit comme ça je ne serai pas loin.
00:12:53 En d'autres termes, ce que vous êtes en train de dire c'est qu'à la fois le Club
00:12:59 des Six, donc cet habitat inclusif, a bénéficié d'un soutien de l'environnement mais il
00:13:05 est aussi producteur si je puis dire d'activités et de soutien pour l'environnement.
00:13:12 Alors nous on produit effectivement des activités si je peux m'exprimer ainsi et on en coproduit
00:13:18 aussi beaucoup avec la commune qui est toujours très facilitante et très aidante dans ses
00:13:26 interactions.
00:13:27 Je prends un exemple qui peut paraître tout bête, c'est que les colocataires aiment
00:13:32 bien avant Noël fabriquer des petits objets avec d'autres bénévoles qui vont vendre
00:13:37 sur le marché de Noël et donc on a systématiquement un joli petit emplacement qui nous est réservé.
00:13:41 Ça fait partie de ce qu'on appelle des activités de développement économique pour des personnes
00:13:47 qui ne sont pas en capacité de travailler tout comme d'ailleurs au sein du tiers-lieu
00:13:52 elles peuvent occuper des activités, des fonctions qui sont non économiques parce
00:13:57 que non rémunérées mais qui leur permettent de découvrir des nouveaux métiers potentiellement
00:14:03 qui pourraient les attirer un jour.
00:14:06 Dans un tiers-lieu on y fait de l'accueil, dans l'épicerie on y fait de la vente, on
00:14:10 fait du remplissage de bac, on fait de l'entretien, il y a le petit corner convivialité avec
00:14:15 la distribution de café, tout ça c'est des missions qu'occupent soit nos colocataires
00:14:21 soit des personnes en situation de handicap à l'extérieur qui sont des habitants de
00:14:24 Lourdes et qui sont d'ailleurs parrainés par des seniors, des subinomes concrets, à
00:14:31 qui d'ailleurs on a donné un nom, on appelle ça "passerelle pour l'emploi" l'idée
00:14:34 étant de donner une idée de découverte de vocation.
00:14:37 Et toutes ces choses on les fait toujours en partenariat avec la commune en plus d'avoir
00:14:42 d'ailleurs des accès facilités en termes de partenariat avec la piscine ou le centre
00:14:47 culturel de la commune aussi.
00:14:48 C'est pas le cas je crois à Lourdes mais souvent nos colocataires font partie aussi
00:14:54 des commissions accessibilité de la commune parce que c'est un des premiers impacts qu'on
00:14:58 peut générer sur une commune c'est de lui faire prendre conscience que tout n'est pas
00:15:02 toujours accessible et on a régulièrement des communes qui prennent des mesures assez
00:15:07 drastiques pour permettre l'accès à la piscine par exemple ou transformer un espace
00:15:13 qui est sous, je pense à la Crevalmer, il y avait un espace qui était toujours très
00:15:16 sauvagement occupé par des voitures et qui ne permettait plus aux fauteuils de passer
00:15:21 pour accéder à la commune.
00:15:23 Et bien la commune a rayé cet emplacement de parking et on a transformé en, on a mis
00:15:30 des pots de fleurs de manière à ce que plus aucune voiture ne puisse s'y garer.
00:15:33 Et donc d'être en plus au sein des commissions d'accessibilité permet non seulement d'améliorer
00:15:40 la circulation des colocataires mais également des familles avec des poussettes par exemple
00:15:44 ou des personnes seniors qui potentiellement ont du mal donc ça sert à tout le monde
00:15:48 et donc c'est généralement très positivement vu par les communes dans lesquelles on s'installe.
00:15:53 Accélérateur d'accessibilité.
00:15:55 Exactement.
00:15:56 Nous avons la chance d'avoir à mes côtés Thierry Lavide qui est maire de Lourdes.
00:16:02 Je précise que Thierry Lavide n'était pas maire quand le projet a été lancé, qu'il
00:16:07 a été élu aux dernières élections et qu'il a néanmoins repris ce projet.
00:16:11 Au fond, pourquoi vous avez poursuivi l'implication de la mairie dans ce projet ?
00:16:15 Merci pour cette belle invitation.
00:16:20 Maëlys Kanzler, la présidente du club des 6.
00:16:23 Je crois que tout a été à peu près dit par vous Maëlys, par monsieur Véloso.
00:16:31 Moi j'aimerais plutôt vous dire que ce projet, nous en avions rêvé, Maëlys l'a fait.
00:16:39 Lors de la campagne municipale, effectivement nous avions l'idée de créer un tiers-lieu
00:16:44 avec espaces de coworking, épicerie, habitat inclusif.
00:16:47 Nous sommes nés sous une bonne étoile, Maëlys était là, donc nous n'avons fait que poursuivre
00:16:54 ce projet avec elle et nous y sommes très attachés parce que, pour recontextualiser
00:17:02 un peu la ville de Lourdes pour ceux qui ne connaissent pas la ville de Lourdes en deux
00:17:05 minutes, c'est la ville fraternelle.
00:17:09 C'est la seule ville au monde à avoir la fraternité double.
00:17:12 Je le disais tout à l'heure à midi mais c'est vrai.
00:17:14 Fraternité au titre du principe républicain, constitutionnel et la fraternité aussi au
00:17:20 titre du spirituel, on va dire, au sens large.
00:17:23 Quelle ville au monde n'a pas cette double qualification ?
00:17:26 Première chose, dans le cadre de cette destination Lourdes, une destination incroyable où des
00:17:35 personnes du monde entier viennent dans la zone sanctuaire et à la fois c'est ce qui
00:17:44 est le moteur aussi d'une activité lourdaise qui a eu de grandes difficultés il y a trois
00:17:49 ans avec une crise sans précédent et nous avons été élus sur ce momentum où la ville
00:17:57 vit un chaos et pourtant c'est l'ADN de cette ville, c'est-à-dire la bienveillance, le
00:18:04 regard porté vers l'autre.
00:18:06 Moi j'ai qualifié ça par "je veux aider l'autre, Lourdes ça se vit".
00:18:11 Et donc le projet de Maëlys Kanzler, évidemment qui est d'une évidence absolue, il est encadré
00:18:21 par d'autres projets.
00:18:22 Nous avons tout à refaire.
00:18:24 Nous refaisons la ville parce que le chaos que nous avons connu nous a amené à redéfinir
00:18:31 l'urbanité, le tourner vers l'autre.
00:18:37 Un restaurant Renaissance vient d'ouvrir il y a quelques mois avec du personnel handicapé,
00:18:46 en situation de handicap, qui est une mine d'or, un endroit extraordinaire que les Lourdes
00:18:51 sont appropriés.
00:18:52 Un hôtel va ouvrir avec un chantier d'insertion, personne en situation de handicap.
00:19:00 David Fray, Renaud Capuçon, les grands musiciens sont venus sur le département et proposent
00:19:05 le festival offrande musical dédié à la personne en situation de handicap avec l'accès
00:19:11 à la culture.
00:19:12 Bref, ce projet de reconstruction, de réurbanisation, il est centré sur une chose.
00:19:18 L'humain est au centre de nos préoccupations.
00:19:22 Et l'humain, sans aucune différence, malade en situation de handicap, vulnérable, fragile,
00:19:30 ce sont les fondamentaux de la vie de Lourdes.
00:19:31 Alors, bien évidemment, je remercie le club des 6 d'avoir posé ces valises énormes,
00:19:38 parce qu'un tiers-lieu, c'est lourd.
00:19:40 Nous agissons à la mesure de nos moyens, mais le maire a un rôle très important de
00:19:44 mobilisation.
00:19:45 Ce qui est formidable, c'est que c'est une relation de réciprocité au départ, qui
00:19:51 finit par une relation d'unicité.
00:19:53 Au départ, ce sont les habitants de la ville qui vont venir à cet endroit-là, découvrir
00:19:59 le tiers-lieu, et puis les habitants de l'habitat, et puis l'épicerie sociale et solidaire.
00:20:04 Les résidents, vous avez choisi le bon lieu parce qu'il est à proximité de tous les
00:20:10 services, on a besoin des commerces et des services pour retrouver une autonomisation
00:20:17 et une participation sociale active quand on est en situation de handicap.
00:20:21 J'y vais moi-même, je déjeune de temps en temps, et je passe un moment avec les habitants
00:20:27 de l'habitat.
00:20:28 Franchement, un élu tout à l'heure me disait qu'il venait une fois par an à Lourdes,
00:20:38 aider l'autre.
00:20:39 Moi je vous invite à venir à Lourdes, venez visiter le club des 6, venez voir ce qu'est
00:20:43 la ville de Lourdes, et non plus cette image grise que nous avions, que nous avons encore
00:20:48 un peu.
00:20:49 Et grâce à vous, Maëlys, vous illuminez la ville.
00:20:52 Ce sont ces démarches-là qui nous ramènent… oui c'est vrai.
00:20:56 C'est vrai parce qu'on peut parler longtemps du handicap, mais avant tout il faut agir.
00:21:01 Et vous agissez Maëlys, vous avez une détermination sans faille, vous avez amené à Lourdes,
00:21:09 il y a un an, la ministre Sophie Cluzel, dans un moment partagé qui était exceptionnel.
00:21:14 Et ce projet qui était très complexe au départ à mener, parce qu'il est assez
00:21:21 exhaustif, aujourd'hui c'est une vraie réussite.
00:21:23 Tous les Lourdes sont appropriés, c'est un endroit incontournable de la ville.
00:21:26 Merci.
00:21:27 Merci monsieur le maire.
00:21:38 Estelle, est-ce qu'il y a des questions ?
00:21:41 Duarte voulait, souhaitait reprendre la parole.
00:22:03 Oui, et je vais juste introduire ce qu'il va dire, puisqu'on a reparlé ce matin
00:22:06 de la réglementation incendie, et qui forcément nous atteint tous beaucoup les porteurs de
00:22:13 projet.
00:22:14 J'ai commencé moi à consulter les colocataires du club des 6 pour savoir ce qu'ils en pensaient.
00:22:20 Et Duarte a relayé ça auprès de ses autres colocataires et je voudrais qu'il nous dise
00:22:23 un peu ce que lui pense et ce que ses colocataires pensent.
00:22:27 Du coup Maëlys m'en a parlé il y a quelques temps.
00:22:32 Du coup on m'a demandé à un de mes colocataires s'il souhaitait entre guillemets prendre le
00:22:39 risque d'être en habitat classique ou justement pour sortir de ce côté aseptisé de l'établissement
00:22:48 de l'éco-social.
00:22:49 Et du coup il me dit que oui, il prend le risque.
00:22:53 Même si on n'est pas aussi protégé qu'en établissement, on reste un habitat et on
00:23:01 ne veut surtout pas glisser vers l'établissement médico-social.
00:23:05 Et moi même, quand Maëlys m'en a parlé, je lui ai dit mais tout ce qu'on fait pourrait
00:23:14 être chamboulé et du coup on perdra ce côté habitat et ouverture de l'extérieur.
00:23:20 A l'heure actuelle, si nos villas sont complètes et qu'on ait six personnes en situation de
00:23:32 handicap, à l'heure actuelle, si dans nos voisins, une personne âgée ou une personne
00:23:41 en situation de handicap revient habiter au-dessus de nous, du coup tout le monde passe en ERP
00:23:47 donc c'est beaucoup plus compliqué et ça induit des charges lourdes et puis qui représentent
00:23:56 un coût financier énorme.
00:23:57 Donc oui, même si on n'est pas autant protégé, moi comme tombé colocataire, nous prenons
00:24:04 le risque d'être...
00:24:08 Mais comme on peut l'avoir, comme je pouvais l'avoir avant d'habiter au coin de l'UIS
00:24:14 avec mes parents.
00:24:15 Voilà.
00:24:16 Merci Duarté pour ce témoignage.
00:24:22 On prend le risque pour habiter chez nous.
00:24:25 Estelle.
00:24:26 Alors on a réparé la petite difficulté technique.
00:24:31 Donc il y avait deux questions très concrétopratiques.
00:24:35 Une première autour du libre choix du service à domicile qui était posé dans le cadre
00:24:43 du Club des 6, savoir si les personnes avaient le libre choix de leur service, s'il y en
00:24:49 a plusieurs sur le territoire, précise la personne qui pose la question.
00:24:53 Et puis une deuxième qui portait sur la gestion des logements.
00:24:57 Qui assure cette gestion ? Est-ce que c'est un pailleur ? Est-ce que c'est Omnia ? Et
00:25:03 puis il y avait qui paye le loyer du lieu partagé puisque je suppose que chaque habitant
00:25:10 paye pour son appartement.
00:25:12 Je vais commencer par représenter en une minute le groupement Omnia.
00:25:23 Omnia est né de quatre entités qui coopèrent chacune en amont et en aval à la création
00:25:30 des projets portés par le Club des 6.
00:25:32 Donc il y a un organisme qui potentiellement peut construire, donc son promoteur qui achète
00:25:37 des terrains à des collectivités qui construit.
00:25:40 Il y a une deuxième entité qui s'appelle Cap Solidarité qui est la foncière, donc
00:25:43 qui va elle acheter des bâtis, soit auprès de la première, soit auprès d'autres promoteurs.
00:25:49 Elle en devient donc le bailleur.
00:25:51 Et Cap Solidarité est une ESUS qui est financée par, enfin détenue, par la Caisse des dépôts
00:25:57 et par un collecteur d'épargne salale solidaire.
00:25:59 Donc en fait derrière cette foncière il y a des centaines de milliers de petits épargnants
00:26:03 qui financent ces bâtiments.
00:26:05 Et le troisième acteur c'est Cap Service qui est un organisme d'aide à domicile spécialisé
00:26:11 dans l'accompagnement puisqu'il a été créé pour l'accompagnement en habitat inclusif.
00:26:15 Donc qui ne fait que l'accompagnement en habitat inclusif des personnes qui y vivent.
00:26:19 Et le quatrième est donc l'association du Club des 6 qui porte le projet.
00:26:24 Alors au départ d'ailleurs le Club des 6 était destiné à être un peu le conjoint
00:26:31 entre les colocataires parce que quand on vit ensemble on a des dépenses communes,
00:26:34 l'électricité, l'internet, les courses.
00:26:36 Et le Club des 6 avec l'arrivée du forfait habitat inclusif et maintenant de l'aide
00:26:40 à la vie partagée est devenu l'employeur des coordinateurs du projet de vie sociale
00:26:44 et partagée.
00:26:45 Donc est le porteur 3P du dispositif.
00:26:46 Et Omnia au-dessus, pas vraiment au-dessus d'ailleurs parce qu'Omnia a été co-créé
00:26:51 par ces quatre entités et joue un peu le rôle de, comme si c'était un GIE ou un
00:26:55 GCSMS sauf que ça n'a pas de statut.
00:26:57 Donc c'est un service support qu'Omnia dispense pour les quatre entités qui sont
00:27:01 la compta, le recrutement, ainsi de suite.
00:27:03 Donc ça, ça répond à la question qui gère la partie logement, donc c'est Capsule
00:27:09 d'arrité, la foncière.
00:27:10 En ce qui concerne, je vais rester sur la partie logement, nous, nous ne gérons pas
00:27:15 des appartements en fait dans nos biens.
00:27:17 Nous avons des, ce sont vraiment des colocations.
00:27:19 Chacun a sa chambre individuelle et sa salle de bain individuelle et après tout le reste
00:27:23 est partagé.
00:27:24 Et donc par définition, le salon, la cuisine, le séjour est financé au même titre que
00:27:29 le loyer des chambres puisque on prend la surface globale, si elle fait 360 mètres
00:27:32 carrés, on divise par 6 et chacun paye son sixième du loyer global.
00:27:36 Sur la partie service maintenant, alors le libre choix, oui, les colocataires l'ont,
00:27:44 mais on ne va pas se raconter d'histoire.
00:27:46 Un colocataire, quand il rejoint un projet Club des 6, c'est bien parce qu'il sait
00:27:49 qu'il va y trouver un certain nombre de choses qui font partie du projet global.
00:27:53 Ils ne viennent pas s'installer quelque part au hasard et espérer trouver un service
00:28:00 qui va pouvoir intervenir.
00:28:01 Néanmoins, ils ont de toute façon le choix, à partir du moment où c'est un choix collectif,
00:28:08 de changer de partenaire d'aide à domicile et ils ont tout à fait la possibilité pour
00:28:13 une partie de leurs heures, s'ils le souhaitent, de faire appel à un service aide à domicile
00:28:17 qui leur est propre.
00:28:18 D'ailleurs certains de nos colocataires ont gardé quelques heures auprès de leurs
00:28:21 prestataires d'avant.
00:28:22 Donc c'est tout à fait possible.
00:28:23 Et je vais maintenant poser la question à l'envers, c'est de ne pas autoriser,
00:28:28 parce qu'aujourd'hui c'est la politique de certains départements, de ne pas autoriser,
00:28:31 nous donner l'autorisation de créer notre SAD dans un département quand on arrive,
00:28:35 et bien c'est réduire le libre choix des colocataires.
00:28:37 Parce que ce n'est pas en enlevant la possibilité à certains acteurs de proposer leurs prestations
00:28:42 qu'on améliore le choix.
00:28:43 Voilà.
00:28:44 Une autre question Estelle ?
00:28:51 Oui, il y avait la question autour de qui paye le loyer de l'épicerie et du tiers-lieu.
00:28:58 C'est-à-dire en fait comment est financé le tiers-lieu ?
00:29:01 Et puis beaucoup, certains font la remarque de "oui mais dans ce cas-là, est-ce qu'on
00:29:09 est encore dans de l'habitat inclusif et pas dans de l'établissement médico-social ?"
00:29:13 Le tiers-lieu paye son loyer lui-même puisqu'il a ses activités, comme tout tiers-lieu,
00:29:20 il fait de la location d'espace, il a en sa partie épicerie.
00:29:24 Donc il paye ses salariés et il paye son loyer.
00:29:27 Comme les colocataires payent leur loyer à l'étage.
00:29:30 Et alors, je n'ai pas compris du coup en quoi ça rapproche éventuellement du médico-social ?
00:29:36 Je pense que la question sous-jacente c'est à partir du moment où vous apportez, j'allais
00:29:42 dire, en support des services, une réponse complètement intégrée, est-ce que ça passe
00:29:50 le cap de l'établissement ou est-ce qu'on reste toujours dans l'habitat privé ?
00:29:54 Moi je le vois plutôt, je vais plutôt le prendre d'un angle différent, c'est le club
00:30:00 des 6 qui représente les colocataires et leurs familles a fait le choix d'un partenaire
00:30:06 qui est spécialisé dans cet accompagnement.
00:30:08 Maintenant encore une fois, ils ne l'imposent pas.
00:30:11 Mais si les colocataires choisissent un autre service à la domicile, je ne vois pas en
00:30:15 quoi ce serait moins établissement que s'ils avaient choisi CapService.
00:30:18 Après un service est un service.
00:30:20 Et puis peut-être apporter également une précision parce que parmi les personnes qui
00:30:28 posent des questions, certains pensent que l'habitat inclusif concerne uniquement des
00:30:34 habitats individuels et s'interrogent sur la nature de l'habitat partagé ou de la colocation
00:30:40 comme celle que vous pratiquez dans le club des 6.
00:30:43 Merci Estelle, je vous remercie.
00:30:54 Cette séquence.
00:30:56 Merci Duarte, merci Maëlys, merci Thierry.
00:31:06 On vous retrouvera dans la table ronde finale sur le rôle des maires et nous allons passer
00:31:11 à la deuxième séquence sur accompagner la vie en habitat inclusif.
00:31:18 J'appelle Jean-Paul Raymond, ex-conseil en déploiement de l'aide à la vie partagée
00:31:23 à la CENESA.
00:31:25 Bernadette-Paul Cornu, co-dirigeante du groupe associatif Familles Solidaires et Virginie
00:31:32 Coquet, chargée de projet aide aux aidants et habitat inclusif au département de Loire-Atlantique.
00:31:38 Pendant que les collègues s'installent, peut-être pour planter le décor, la table
00:31:46 ronde est axée sur la vie au sein de l'habitat inclusif, c'est-à-dire le projet de vie
00:31:52 social, les personnes, la place de chaque personne, la fonction d'animation, le rôle
00:31:59 du porteur, qu'on a appelé ce matin avec un sigle 3P, porteur du projet partagé, qui
00:32:13 est garant de la qualité et de la durabilité du projet.
00:32:17 Je laisse Jean-Paul prendre le relais de l'animation de cette séquence.
00:32:22 Merci Didier.
00:32:39 Avec moi Virginie Coquet, qui est chargée de mission, habitat inclusif au sein de la
00:33:00 direction de l'autonomie du département de Loire-Atlantique, qui portera ici une parole
00:33:07 départementale, parce qu'on l'a peu entendue jusqu'ici, et je sais qu'il y a aussi des
00:33:12 collègues qui sont dans la salle, que je remercie aussi pour leur présence.
00:33:15 Et puis Bernadette Paul-Cornu, qui représentera le côté porteur de projet, évidemment,
00:33:22 mais a beaucoup travaillé avec Bernadette, et qui nous dira aussi un peu sa vision, peut-être
00:33:28 un peu critique, et on l'espère, parce que tout n'est pas fait pour être lissé et dire
00:33:32 que des choses forcément que positives.
00:33:37 Il faut aussi dire ce qui ne va pas aujourd'hui, qui peut constituer aussi un point d'étape
00:33:41 pour aller un peu plus loin.
00:33:42 Je précise, je vais donner la parole tout de suite à Virginie Coquet.
00:33:49 Nous allons travailler principalement sur le projet de vie sociale.
00:33:54 On va essayer de regarder aussi ce qu'il y a dans le contenu de l'aide à la vie partagée,
00:34:01 cette fonction aussi d'animateur, coordonnateur, régulateur.
00:34:04 Vous l'avez dit, ça fait sourire quand on dit les trois, mais on a beaucoup insisté
00:34:07 là-dessus.
00:34:08 Virginie a aussi participé, je le dis parce qu'elle ne le mentionnera peut-être pas,
00:34:14 mais elle a participé au groupe de travail qui ont présidé, sous l'égide de la CNSA,
00:34:19 que je salue ici, le président Le Cerf, madame Manarino, et puis Tiffaine Maé, qui
00:34:25 ont largement œuvré, en tout cas, pour la création de l'aide à la vie partagée.
00:34:31 Le président Le Cerf en parlera sans doute tout à l'heure.
00:34:33 Virginie a participé à la création de l'ensemble des outils qui permettait aux départements,
00:34:40 à l'ensemble des départements, de se situer, d'avoir une pratique la plus homogène possible
00:34:45 entre départements, pour que les porteurs de projets, un certain nombre de discours
00:34:50 en tout cas, qui soient à peu près cohérents d'un département à l'autre.
00:34:54 Ce n'était pas simple, puisque suite au rapport de Denis Pivetot et de Jacques Wolfram,
00:35:00 il y avait des choses à écrire, en tout cas, sur tous les outils méthodologiques,
00:35:04 le contenu même de l'aide à la vie partagée, ce qu'on mettait dedans, etc.
00:35:08 Virginie, je vais te passer la parole.
00:35:12 D'abord, je voudrais que, ce n'est pas tout à fait prévu, mais que tu nous dises
00:35:16 c'est quoi la fonction de chargée de mission Habitat inclusif dans un département ?
00:35:21 On avait préparé quatre pages et on commence par une question qui n'était pas prévue.
00:35:25 C'est normal.
00:35:27 Chargée de projet au département, c'est hyper vaste comme mission.
00:35:32 Je suis arrivée il y a trois ans, je pense, et je pense que mon métier au tout début
00:35:37 et maintenant n'est plus du tout le même.
00:35:38 Parce qu'au tout début, il y avait tout à créer, surtout qu'on était sur une politique
00:35:42 volontariste au département de l'Ouest Atlantique.
00:35:44 C'était plus de suivre l'impulsion des acteurs qui étaient très dynamiques sur
00:35:48 le territoire, qui venaient nous voir, qui avaient des idées.
00:35:51 Du coup, c'était de les accompagner dans la mise en œuvre de projets.
00:35:53 Après, il y a l'AVP qui est arrivée, qui est venue dans un calendrier très contraint
00:35:58 revoir un petit peu toutes nos fiches de poste, puisqu'il a fallu en effet réfléchir
00:36:03 à toutes les procédures pour pouvoir instruire les demandes d'AVP, voir qu'est-ce qu'on
00:36:07 y mettait dans cette aide à la vie partagée.
00:36:09 Et puis maintenant, on arrive aussi dans une phase où une bonne partie des projets sont
00:36:14 lancés et où on se retrouve à faire du suivi.
00:36:17 On se retrouve face à des questions auxquelles on avait un peu imaginé, mais là ça y est,
00:36:20 on est vraiment confronté.
00:36:21 Donc c'est comment on outille un petit peu tous les porteurs de projets sur ces questions
00:36:25 et comment on avance avec eux en lien avec les autres acteurs impliqués dans l'habitat
00:36:30 inclusif, que ce soit dans la conférence des financeurs.
00:36:32 On co-construit toute cette politique en tout cas avec les acteurs du terrain et notamment
00:36:39 les porteurs de projets qui sont hyper précieux, qui nous font avancer, parce que c'est eux
00:36:42 qui nous disent « est-ce que tu es au courant ? Il y a eu tel décret ? Qu'est-ce qu'on
00:36:46 fait ? Qu'est-ce que ça veut dire ? »
00:36:47 Donc voilà, notre travail, ça va être aussi du suivi maintenant pour réajuster tout ça,
00:36:55 les niveaux d'AVP notamment, et s'assurer que ça réponde bien aux besoins des habitants
00:37:00 puisque c'est eux les principaux concernés.
00:37:02 On a tendance à penser qu'un département est assez éloigné du terrain finalement,
00:37:08 mais quels sont les moyens qui sont à sa disposition et quel est son rôle par rapport
00:37:12 à la mise en place de l'habitat inclusif ? Est-ce que tu peux nous en parler ?
00:37:15 Alors déjà le département, il est chef de file de la action sociale, donc on pourrait
00:37:21 dire que c'est quand même l'échelon pertinent pour développer l'habitat inclusif, puisqu'il
00:37:26 se retrouve au cœur de différentes politiques publiques en lien avec le choix du handicap,
00:37:31 des personnes âgées, l'habitat, le logement, et puis il gère aussi les prestations qui
00:37:37 interviennent dans le soutien à domicile.
00:37:38 Et en fait cette compétence-là a été rapportée aussi avec la loi relative à la différenciation,
00:37:46 déconcentration et décentralisation, portant diverses mesures sur la simplification de
00:37:51 l'action locale, puisqu'elle a fait vraiment du département la collectivité chef de file
00:37:57 en matière d'habitat inclusif.
00:37:59 Et après concrètement, sur un territoire, ça peut s'exprimer par la présidence du
00:38:06 conseil départemental dans la conférence des financeurs habitants inclusifs.
00:38:11 Je pense que c'est un des éléments.
00:38:12 Tu peux nous dire un peu à quoi ça sert ?
00:38:14 Alors la conférence des financeurs, au tout début il y avait la conférence des financeurs
00:38:20 prévention, perte d'autonomie qui avait été créée par la loi ASV d'adaptation
00:38:26 de la société au vieillissement en 2015, où il y avait déjà plusieurs acteurs qui
00:38:31 étaient habitués à travailler ensemble pour développer des stratégies pour lutter
00:38:34 contre la prévention des personnes âgées.
00:38:36 Et du coup, la loi ELAN est venue étendre les compétences de cette conférence des
00:38:41 financeurs à l'habitat inclusif.
00:38:43 Parce qu'en fait, l'idée de développer cette dynamique collective était déjà
00:38:47 enclenchée.
00:38:48 C'est juste que du coup, on a ajouté des acteurs en lien avec la politique du handicap,
00:38:55 du logement, des services déconcentrés de l'État en lien avec l'habitat et la cohésion
00:39:00 sociale.
00:39:01 Et après, il y avait aussi cette possibilité de l'élargir à d'autres membres, tel que
00:39:06 tout à l'heure on en a parlé, l'union sociale de l'habitat, on a l'association
00:39:10 des maires de France, la banque des territoires, j'en oublie sûrement plein.
00:39:14 Donc en fait, c'est une instance qui regroupe l'ensemble de toutes les parties, les institutions,
00:39:18 les administrations qui peuvent être concernées à un moment donné par l'habitat inclusif.
00:39:21 C'est bien ça ? Exactement.
00:39:22 D'accord.
00:39:23 Et est-ce que ça fonctionne et comment ça fonctionne ?
00:39:26 Oui, ça fonctionne.
00:39:28 Je pense que c'est un très bon véhicule.
00:39:32 Après, maintenant, il faut lui donner vie.
00:39:33 Elle a été créée en 2021.
00:39:37 Pendant deux années, ça nous a permis de faire culture commune, de savoir quels étaient
00:39:42 les bons acteurs pour être pertinents dans cette conférence des financeurs.
00:39:44 L'objectif premier de cette conférence des financeurs, c'est de développer une stratégie
00:39:50 de développement de l'habitat inclusif pertinente sur le territoire, vraiment en lien avec
00:39:55 les particularités de chaque département.
00:39:58 Et donc, ça passe par l'élaboration d'un diagnostic des besoins.
00:40:03 En fait, ça permet d'identifier tous les projets, d'essayer de voir ce qui marche,
00:40:06 ce qui ne marche pas.
00:40:07 Il y a tout qui marche, mais comment on peut les aider à aller mieux ? Et en fait, avec
00:40:13 ce diagnostic, on se rend compte qu'il y a des territoires qui sont peu pourvus en
00:40:16 habitat inclusif.
00:40:17 Par exemple, nous, sur le littoral, il y a beaucoup de personnes âgées, mais on a très
00:40:21 peu d'habitats inclusifs parce que le foncier n'est pas accessible.
00:40:24 C'est comment, tous ensemble, on va pouvoir essayer de lever ce frein-là ? Et après,
00:40:27 nous, on a un véritable enjeu aussi autour de l'équilibrage des deux publics, parce
00:40:31 qu'on a beaucoup de projets, et ça, c'est lié à notre historique, pour personnes en
00:40:35 situation de handicap et beaucoup moins pour les personnes âgées.
00:40:38 Donc, en fait, je pense que dans notre programme coordonné, dont mes collègues sont en train
00:40:41 de travailler en COTEX cet après-midi, l'idée, c'est aussi de voir comment on permet ce
00:40:50 rééquilibrage.
00:40:51 Ça va nous permettre ensuite de faire un appel à manifestation d'intérêt en septembre-octobre
00:40:56 pour, sans doute, une deuxième programmation d'aide à la vie partagée qui sera signée
00:41:01 du coup avec la CNSA en 2024.
00:41:03 Donc, concrètement, c'est comme ça.
00:41:05 Diagnostique, ça se passe comment ? Vous dites diagnostique des besoins sur les territoires.
00:41:11 Eh bien, du coup, comme il y a plein d'acteurs dans la conférence des financeurs, c'est
00:41:14 aussi s'appuyer sur les diagnostics qu'eux-mêmes ont pu faire.
00:41:18 On met tout en commun et on s'appuie aussi sur le poids démographique.
00:41:22 Nous, on a une problématique autour du… il y a beaucoup de populations qui arrivent
00:41:26 tous les ans, il y a un vieillissement de la population.
00:41:28 Donc, c'est comment on prend ces paramètres en compte, qu'on fait une projection et
00:41:31 on voit vraiment ce que ça peut donner, où sont les besoins.
00:41:34 Donc, ça, c'est notre diagnostic.
00:41:35 On voit bien le rôle du département et de la conférence de financeurs de l'habitat
00:41:40 inclusif.
00:41:41 Est-ce que tu peux maintenant nous parler un peu de l'aide à la vie partagée ?
00:41:44 Alors, l'aide à la vie partagée.
00:41:47 Donc, c'est une aide individuelle qui permet aux habitants qui ont fait le choix d'habiter
00:41:53 dans un habitat inclusif de soutenir les dépenses de rémunération de la personne porteuse
00:42:00 du projet partagé et qui va co-construire avec les habitants le projet de vie sociale
00:42:08 et partagée, qui est vraiment l'élément constitutif de tout habitat inclusif.
00:42:11 Avant, peut-être vous en avez entendu parler, il y avait le forfait habitat inclusif, mais
00:42:16 qui finançait plutôt l'animation et du petit matériel en lien avec l'animation.
00:42:20 Mais en fait, c'est vrai que le rapport qui avait été fait par du coup M. Pivetot et
00:42:23 M. Wolfram a pu montrer qu'il manquait pas mal d'éléments essentiels pour le bon déroulement
00:42:28 d'un projet de vie social et partagé.
00:42:31 Donc, en fait, il y a plusieurs domaines complémentaires que je vais vous citer brièvement, mais je
00:42:36 pense qu'Elisabeth pourra donner du concret.
00:42:38 C'est l'animation du projet de vie sociale et des temps partagés, la facilitation des
00:42:48 liens d'une part entre les habitants, entre eux au sein de l'habitat, mais ça va être
00:42:53 aussi les habitants dans l'environnement, donc avec l'extérieur, s'il y a besoin de
00:42:56 s'inscrire dans un centre socioculturel.
00:42:58 Enfin, voilà, c'est tous les liens pour faciliter tout ça sur l'extérieur.
00:43:02 La coordination, donc ça, c'est vraiment une fonction qui est hyper importante et je
00:43:06 pense que c'est ce qui manquait vraiment beaucoup avant et on voit bien ça sur les porteurs
00:43:09 de projets, que ça change vraiment les choses.
00:43:12 Il y a même des porteurs de projets qui ont fait le choix d'avoir des animateurs et un
00:43:17 autre professionnel pour ces temps de coordination et on voit que ça marche plutôt bien.
00:43:21 Et du coup, cette coordination, c'est vraiment pour les intervenants permanents et ponctuels
00:43:28 et ils vont avoir un gros rôle de vigilance, de veille, de surveillance bienveillante pour
00:43:33 les habitants dans tous ces domaines.
00:43:35 Une autre mission dont on aura peut-être le temps de développer, c'est le développement
00:43:41 de la citoyenneté, du pouvoir d'agir des habitants en favorisant leur participation
00:43:45 sociale, qu'ils puissent devenir citoyens en fait dans la cité et qu'au final l'habitat,
00:43:48 ce soit juste un support pour permettre ça.
00:43:51 Donc ça, c'est ce que je trouve le plus intéressant dans l'habit-inclusif.
00:43:54 Et après, il y a un autre critère qui est assez important aussi, c'est l'interface,
00:43:59 voire la gestion technique et logistique des logements en lien avec les bailleurs sociaux
00:44:04 ou les propriétaires.
00:44:06 Et petit point de vigilance, parce que souvent c'est une question qui revient, l'AVP n'a
00:44:11 pas vocation à financer l'accompagnement individuel de la personne, ni son parcours
00:44:17 individuel.
00:44:18 Voilà, je voulais juste le préciser.
00:44:19 Merci, Virginie Comil faut qu'on fasse vite.
00:44:21 Je te poserai une dernière question, c'est comment fait le département pour garantir
00:44:28 la qualité de tout ça, de la mise en œuvre par l'épargne de projet ? Est-ce que vous
00:44:32 avez les moyens d'aller sur le terrain ? Comment vous faites en fait ? C'est quoi vos outils
00:44:36 ? C'est la dernière question que je te pose.
00:44:39 Alors du coup, je n'avais pas prévu tout à fait comme ça.
00:44:42 Alors il y a plusieurs choses.
00:44:46 Déjà, je pense que ce qui est important, c'est de bien connaître les porteurs de
00:44:49 projet.
00:44:50 Donc c'est de co-construire avec eux, qu'on soit identifié d'emblée.
00:44:53 C'est vrai qu'on se dit département porte d'entrée de tout nouveau projet d'habit-inclusif.
00:44:56 Donc nous, on a mis en place un comité d'études où il y a plusieurs services du département
00:45:02 qui sont réunis dans cette instance.
00:45:05 Donc le service Habitat, la MDPH, ça peut être des membres des délégations qui sont
00:45:11 en charge par exemple du suivi de l'APA, enfin des projets pour personnes âgées.
00:45:16 Et puis du coup, notre service direction autonomie.
00:45:19 Et après, on peut inviter par exemple dans le métropole, si c'est des projets qui sont
00:45:21 sur la métropole.
00:45:22 Enfin voilà, en fonction des projets, on adapte.
00:45:24 Mais en tout cas, ça permet d'échanger sur les projets, de les accompagner aussi sur
00:45:28 le montage de projets, d'orienter après vers des financeurs.
00:45:30 Et ça, c'est une...
00:45:31 Après, on fait une fiche qu'on fait remonter à la conférence des financeurs pour qu'elles
00:45:35 puissent aussi y mettre un avis.
00:45:36 C'est-à-dire comme ça, quand on aura la programmation, on sera prêt.
00:45:39 On aura déjà connaissance de tous les projets.
00:45:41 Et après, c'est vraiment...
00:45:44 Quels sont nos moyens ?
00:45:48 Nos moyens...
00:45:49 Et bien après, on a aussi des moyens contraints.
00:45:55 Donc on fait ce qu'on peut, mais on s'appuie sur les ressources du territoire, un peu
00:46:00 comme les porteurs de projets au final.
00:46:02 C'est comment on travaille ensemble sur ce sujet.
00:46:04 Et je pense que notre point fort, du coup, ça va être plutôt l'animation territoriale.
00:46:07 Je ne sais pas si on en parlera.
00:46:08 On en parlera peut-être tout à l'heure, mais je crois que ça a été beaucoup dit
00:46:11 aussi sur l'ancrage des habitats inclusifs dans leur territoire et la manière dont ça
00:46:15 fonctionne.
00:46:16 On est aussi dans le développement social d'une certaine façon.
00:46:18 Donc voilà.
00:46:19 Bernadette, merci Virginie.
00:46:20 Bernadette, co-dirigeante du groupe associatif Familles Solidaires.
00:46:26 Peut-être commencer par les raisons de l'engagement de Familles Solidaires dans l'habitat inclusif.
00:46:32 Bonjour à tous.
00:46:33 Ça va mieux en appuyant sur le bouton.
00:46:37 Merci.
00:46:38 Bonjour à toutes et à tous.
00:46:40 Alors, les raisons de l'engagement de Familles Solidaires, d'abord, notre vision, c'est de
00:46:45 faire en sorte que les personnes qui sont fragilisées par l'âge, le handicap ou la
00:46:48 maladie puissent vivre avec et comme tout le monde.
00:46:52 Et à partir de là, on peut faire effectivement plein de choses.
00:46:55 Alors Familles Solidaires s'adresse principalement à des personnes qui sont des personnes dépendantes
00:47:00 ou qui ont perdu leur autonomie et qui sont atteintes de différents troubles comme l'autisme,
00:47:05 l'épilepsie, l'Alzheimer, la cérébrolésion ou tout simplement le vieillissement.
00:47:09 On construit nous-mêmes nos logements depuis dix ans, principalement parce qu'on a besoin
00:47:16 de les adapter et de faire en sorte que ce soit des logements qui restent avec un aspect
00:47:22 domiciliaire malgré le fait qu'on les équipe entièrement et qu'ils soient évolutifs.
00:47:27 On a huit habitats inclusifs ouverts sur cinq territoires, tous conventionnés AVP.
00:47:34 Ça couvre 37 habitants fragilisés aujourd'hui.
00:47:38 Et on a deux types de formules d'habitats inclusifs.
00:47:41 Alors, soit l'habitat inclusif qui est une colocation pour six à huit personnes, la
00:47:48 plupart du temps pour des personnes plus dépendantes, ou des habitats regroupés de quatre à cinq
00:47:53 logements pour des personnes qui sont un peu moins indépendantes et qui ont un peu plus
00:47:58 d'autonomie pour pouvoir se faire à manger, etc. dans leur appartement, avec évidemment
00:48:05 une salle de convivialité.
00:48:06 C'est important de parler de ces deux typologies d'habitats inclusifs parce que ça a un impact
00:48:11 sur la vie sociale et partagée, j'y reviendrai.
00:48:14 On réalise aussi des missions de conseil et de formation depuis quatre ans, notamment
00:48:19 pour former des porteurs de projets, des porteurs 3P, pour les aider à monter leurs projets
00:48:23 de A à Z.
00:48:24 Et on a vu et on en a parlé ce matin, c'est un vrai métier, c'est long, ça ne s'improvise
00:48:29 pas.
00:48:30 Et aussi pour former des animateurs, animatrices, coordinateurs, coordinatrices, régulateurs.
00:48:34 Régulatrices, d'une façon générale, je parlerai des animateurs pour faire plus court.
00:48:39 Pourquoi est-ce qu'on a besoin de les former ? Notamment pour les aider à monter le projet
00:48:43 de vie sociale et pour notamment aussi, par exemple, les aider à monter et à créer
00:48:48 cette fameuse charte de vie sociale et partagée dont on parle souvent.
00:48:50 Donc comment on fait nous-mêmes et qu'on accompagne aussi les autres, ça nous donne
00:48:56 une bonne visibilité de ce qui se passe dans l'univers de l'habitat inclusif en France.
00:49:01 Et effectivement, Jean-Paul, tu m'as demandé de parler principalement des difficultés,
00:49:05 ce que je trouve terriblement frustrant, comme on en parlait tout à l'heure, fier mais frustré.
00:49:12 Je le suis tout autant.
00:49:13 Je voudrais juste profiter, trois secondes avant de rentrer vraiment dans le dur du sujet,
00:49:17 remercier les nombreux porteurs de projets qui ont répondu à notre grande enquête nationale
00:49:22 sur les charges indirectes qui sont liées justement à la mise en œuvre de la vie partagée
00:49:25 dans les habitats partagés.
00:49:27 Donc suivez nos actus, ça va très vite sortir d'ici quelques jours.
00:49:32 Ce que je peux déjà vous dire...
00:49:33 Ça c'est juste une parenthèse.
00:49:34 Oui, oui.
00:49:35 Mais c'est important parce qu'on est quand même dans le sujet.
00:49:37 C'est que l'aide à la vie partagée, financée par les départements, ne contient pas toujours,
00:49:43 mais ça arrive, une partie des charges indirectes qui sont portées par le porteur de projet.
00:49:47 Certains départements, oui, et d'autres non.
00:49:49 Et également, il y a une vraie disparité de taille entre un petit porteur de projet
00:49:54 et un gros, mais tu m'as corrigé, un grand porteur de projet qui va avoir plus ou moins
00:49:59 de facilité à puiser dans ses propres ressources internes pour pouvoir justement couvrir ses
00:50:03 charges indirectes.
00:50:04 Et là, quelque part, on parle de l'ingénierie, d'accompagnement, on ne parle pas du contenu
00:50:09 de l'aide à la vie partagée.
00:50:10 Exactement.
00:50:11 Ok ?
00:50:12 Oui.
00:50:13 C'est juste une petite précision.
00:50:14 Oui, mais bon, tu m'as demandé également de parler de mes partis de prix.
00:50:16 Les partis de prix de Familles Solidaires, c'est notamment le positionnement dans l'habitat
00:50:20 inclusif et dans le parcours résidentiel.
00:50:22 Quand on choisit de vivre avec les autres, on doit pouvoir le faire jusqu'au bout de
00:50:27 la vie.
00:50:29 Il y a un certain nombre de conseils départementaux qu'on rencontre et qui nous disent que l'habitat
00:50:35 inclusif, c'est réservé à des seniors autonomes.
00:50:37 On en a eu la magnifique illustration tout à l'heure que non, que ce n'est pas l'esprit
00:50:44 et que bien évidemment, on doit d'abord, avant tout, s'occuper de payer son logement
00:50:52 puisqu'on est dans un habitat.
00:50:53 Et tous les porteurs de projet qui aujourd'hui conçoivent des projets spécifiques pour
00:50:58 seniors autonomes, je les invite à réfléchir au jour où, parce que le temps ne s'arrête
00:51:03 pas, la personne autonome sera susceptible d'être un peu plus dépendante.
00:51:08 Donc, ça veut dire qu'il va falloir préparer le terrain.
00:51:09 Chez Familles Solidaires, nous, on se concentre prioritairement sur des personnes qui n'ont
00:51:14 plus le choix de rester seules chez elles dans leur domicile et qui du coup, ont besoin
00:51:19 de trouver une solution.
00:51:20 Une personne est diagnostiquée Alzheimer toutes les trois minutes.
00:51:26 On en a parlé ce matin.
00:51:27 Vous imaginez ce qui nous attend quand ces personnes-là, diagnostiquées Alzheimer
00:51:33 toutes les trois minutes en France, ne pourront plus vivre seules chez elles.
00:51:36 Les 4000 colloques Alzheimer, on en a parlé, on en a en France à peu près 50.
00:51:41 Grand max.
00:51:43 Donc, le deuxième parti pris de Familles Solidaires, c'est de dire que si je dois
00:51:47 choisir de vivre avec vous, cher Jean-Paul, ou avec vous, cher Virginie, et bien, croyez
00:51:53 bien que je vais avoir envie de vous connaître avant d'emménager.
00:51:57 Donc, un porteur de projet ne commence pas à travailler avec des habitants autour d'un
00:52:03 projet de vie sociale et partagée seulement à partir de la date de signature du bail.
00:52:07 J'en pense une porte ouverte là ou non ? Par contre, le financement de l'aide à
00:52:14 la vie partagée par le département, c'est une allocation pour des habitants définis
00:52:19 donc qui commencent à la date de signature du bail.
00:52:21 Dans TACT, il n'y a pas d'autre source de financement.
00:52:26 Or, le porteur de projet…
00:52:27 Ce qui revient à la question dont on a parlé de l'importance de l'ingénierie et du
00:52:31 financement de l'ingénierie en amont peut-être, qui n'est pas de confusion avec l'aide
00:52:36 à la vie partagée.
00:52:37 Exactement.
00:52:38 Donc, ce que le porteur de projet, lui, doit prévoir, indépendamment de l'AVP, c'est
00:52:44 de recruter l'animateur ou l'animatrice, idéalement six mois avant l'ouverture.
00:52:48 On a parlé de neuf mois ce matin.
00:52:50 Choisir l'animateur, le former, le rémunérer aussi.
00:52:53 Faire des rencontres publiques avec la commune, la population pour expliquer le projet, communiquer
00:53:00 largement autour du projet.
00:53:02 Aller voir les futurs habitants chez eux pour comprendre quelles sont leurs fragilités,
00:53:07 leur rythme de vie, leurs envies.
00:53:08 Et organiser aussi des rencontres entre les futurs habitants, potentiel, un repas, une
00:53:13 sortie, une journée entière.
00:53:15 Laisser le temps aux habitants de faire connaissance, si vous voulez, qu'ils choisissent ce lieu
00:53:21 de vie et de vivre ensemble.
00:53:23 Donc, laisser le temps aux familles également de faire connaissance.
00:53:27 Et regarder, observer et voir comment la mayonnaise prend.
00:53:30 Répondre aux interrogations des futurs habitants et les faire participer.
00:53:35 Malgré les troubles cognitifs, malgré l'absence de communication verbale, l'autodétermination,
00:53:41 ça prend du temps.
00:53:42 Les habitants eux vont devoir comprendre qu'on est à la fois chez soi et avec les autres.
00:53:49 Notamment dans une colocation où on va vivre à plusieurs.
00:53:51 On va aborder la question des espaces communs, comment on les aménage, qu'est-ce qu'on
00:53:54 fait dedans.
00:53:55 On va devoir expliquer cette logique de partage, d'entraide, de solidarité.
00:54:00 Et puis répondre aux questions des familles sur le loyer, les charges, les responsabilités.
00:54:05 Expliquer qu'un porteur de projet n'est pas un établissement.
00:54:09 Que chacun d'entre nous dispose d'un morceau de la réponse qu'on va apporter et agglomérer
00:54:15 ensemble.
00:54:16 L'animateur, la gestion locative, le service d'aide à domicile, le cas échéant évidemment
00:54:21 s'il y en a besoin, qu'il va falloir choisir ensemble, préalablement et suffisamment tôt
00:54:27 avant l'ouverture de la coloc.
00:54:28 Les infirmières libérales, les médecins et évoquer aussi tous les autres types de
00:54:33 rendez-vous.
00:54:34 Coiffeurs, dentistes, audioprothésistes, kinés, etc.
00:54:37 Aller chercher les médicaments à la pharmacie.
00:54:39 L'implication des aidants familiaux à ce stade et des bénévoles est plus qu'indispensable.
00:54:45 Et pourtant, le principal problème c'est qu'on ne peut pas non plus l'imposer à
00:54:51 des familles qui sont parfois aussi au bout du rouleau parce qu'elles ont été aidants
00:54:55 familial pendant une éternité.
00:54:57 Donc si on veut que la vie sociale et partagée soit réussie, elle commence déjà avant
00:55:02 l'ouverture et elle se prolonge tout au long de la durée de vie du projet.
00:55:06 L'animateur, lui, son recrutement, son profil, eh bien aucun animateur de chez Familles
00:55:13 Solidaires, on en a quand même plusieurs, n'a le même profil.
00:55:16 Quand on me demande quel diplôme est requis, eh bien moi je réponds un bon animateur,
00:55:22 c'est un individu, homme ou femme, qui a été initialement formé, qu'on a ensuite
00:55:27 déformé pour être reformé.
00:55:30 Voilà.
00:55:31 Initialement formé à un public accompagné, ça, ça va de soi.
00:55:34 Les techniques d'animation, évidemment, mais aussi capable de s'acculturer à un
00:55:38 modèle qui est inédit, déconstruire ses pratiques du médico-social s'il en est
00:55:44 originaire.
00:55:45 Ça veut dire pas de règlement de fonctionnement, pas d'heure fixe de coucher et de lever,
00:55:49 pas d'horaire de visite, pas de planning imposé aux habitants sans les avoir préalablement
00:55:55 consultés et puis pas d'uniforme au travail.
00:55:58 Ça paraît juste évident, mais c'est bien de le redire.
00:56:00 Et puis capable aussi, l'animateur, d'aller trouver des partenaires pour des activités
00:56:05 spécifiques, des bénévoles, susciter l'envie, gérer le budget de ce qui concerne les activités
00:56:10 collectives et coordonner les interactions dans les habitats, parce que des interactions
00:56:15 il va y en avoir un sacré paquet, entre les auxiliaires de vie qui ont leur propre planning,
00:56:19 les visites de famille, le porteur de projet qui vient avec un journaliste sous le bras
00:56:23 sans prévenir, le bricoleur bénévole qui va réparer la douche, bref, ça fait du monde
00:56:28 dans la maison.
00:56:29 Et pour ça il va falloir veiller en permanence à ce que les habitants ne se sentent pas
00:56:33 envahis chez eux.
00:56:34 Donc le travail de coordination et d'animation, c'est de comprendre quelles sont d'abord
00:56:40 les limites d'intervention qui l'incombe, où sont les limites du service d'aide à
00:56:44 domicile, éviter les glissements de tâches de l'un à l'autre et être au courant de
00:56:49 tout sans être le chef de service de tout, ni s'occuper même de tout.
00:56:54 Est-ce que l'animateur, c'est pas le mouton à cinq pattes pour répondre, ou le coteau
00:56:58 suisse pour répondre à l'ensemble de ses besoins et de tous ses aléas ?
00:57:03 Il va être extrêmement sollicité, il va devoir effectivement avoir une vision 360,
00:57:11 il doit aussi être capable, j'allais dire, de dire non.
00:57:14 L'animateur il est souvent seul, il n'a pas de collègues animateurs dans l'habitat
00:57:19 inclusif avec qui il peut partager ses pratiques.
00:57:21 Donc nous, en tant que porteur de projet, on doit organiser des temps d'encadrement
00:57:27 entre les différents animateurs aussi, pour qu'ils puissent partager leurs propres pratiques,
00:57:33 avoir un suivi régulier aussi pour éviter qu'ils flanchent, parce que c'est un beau
00:57:36 métier, mais c'est un métier qui est difficile, et puis former des animateurs ça prend du
00:57:41 temps aussi.
00:57:42 Nous on a une formation de trois jours chez nous, c'est le strict minimum, et ensuite
00:57:47 c'est au porteur de projet d'assurer le suivi régulier de l'animateur et de vérifier
00:57:51 aussi, et d'avoir les moyens de vérifier la qualité de son travail.
00:57:55 Et puis quelque part aussi d'apporter une forme d'homogénéité entre les différents
00:57:59 habitants inclusifs.
00:58:00 Quand un porteur de projet a deux habitants inclusifs dans deux départements différents
00:58:05 et que potentiellement les modalités de financement ou l'organisation n'est pas la même, on
00:58:10 est en droit de se poser la question de savoir si c'est quelque chose qui peut être viable
00:58:15 dans la durée.
00:58:16 Je ne parle pas là de la spécificité de l'habitat et de la spécificité des habitants
00:58:20 qui eux sont toujours très très différents.
00:58:22 Voilà, je pourrais vous citer des exemples de la vie sociale et partagée de tous les
00:58:29 jours parce qu'il n'y a pas que des choses négatives, loin de là.
00:58:33 Peut-être juste une distinction entre l'habitat inclusif dans des appartements regroupés
00:58:38 avec une salle d'activité commune d'une part, et la colocation.
00:58:42 C'est intéressant d'un point de vue vie sociale, pourquoi ? Parce que d'un côté,
00:58:47 et bien moi je donne toujours cet exemple-là aux porteurs de projets qui me questionnent,
00:58:51 c'est d'un côté vous allez mettre votre manteau et vos chaussures pour aller faire
00:58:54 quelques pas, traverser éventuellement une route, puisqu'on dit que la pièce commune
00:58:59 ou le lieu commun de vie est un lieu qui se trouve à proximité, ça ne veut pas dire
00:59:04 grand-chose, donc parfois on doit traverser la route pour aller dans l'espace commun.
00:59:08 Et donc là vous voyez bien que l'animation elle se prépare à l'avance, et puis je
00:59:14 dirais que toutes les activités qu'on va imaginer à l'intérieur de ce lieu de vie,
00:59:18 mais aussi à l'extérieur, le travail de l'animation des bénévoles des familles,
00:59:22 s'arrêtent à un moment quand les habitants rentrent chez eux.
00:59:25 Dans une coloc c'est très différent.
00:59:27 Dans une coloc vous sortez de votre chambre à coucher et vous êtes dans l'espace commun,
00:59:34 vous êtes dans la vie sociale et partagée.
00:59:37 Elle s'impose quelque part à vous, sans préavis.
00:59:40 Donc ça veut dire que finalement la vie sociale et partagée dans une coloc c'est quoi ? C'est
00:59:44 pas un atelier de cuisine, c'est préparer à manger, c'est éplucher une carotte, c'est
00:59:49 aussi regarder le temps qui passe et les mouches voler parce qu'on est juste là au milieu
00:59:53 des autres et qu'on a juste envie de rien faire parce que voilà je suis chez moi, je
00:59:57 fais encore ce que je veux.
00:59:58 Ça sent le vécu.
00:59:59 Oui oui tout à fait.
01:00:02 Alors là on décrit quelque chose qui semble très complexe.
01:00:07 Je sais qu'il y a beaucoup de porteurs de projets qui éventuellement peuvent nous écouter
01:00:13 en ce moment, ça donne un peu l'impression d'être insurmontable.
01:00:16 Quel conseil vous recommanderiez éventuellement Virginie et ensuite Bernadette éventuellement
01:00:22 à ces nouveaux porteurs de projets ? Qu'est-ce qui est important finalement ?
01:00:25 C'est une question piège encore.
01:00:32 Oui c'est pas prévu.
01:00:33 Je pense que c'est déjà au niveau du porteur de projet de vérifier quand même ce qu'il
01:00:41 y a des gens qui ressentent, ça correspond vraiment à des besoins.
01:00:43 Parce qu'en fait des fois on voit aussi des personnes qui disent "ah bah moi j'ai une
01:00:45 maison, je voudrais en faire une colocation pour senior parce que je veux leur donner
01:00:49 du sens à mon travail".
01:00:50 Alors tout ça c'est des doléances qu'on peut tout à fait comprendre.
01:00:53 Pour autant si ça s'inscrit sur un territoire qui est loin des services et que ça ne correspond
01:00:58 pas à des besoins, la maison elle restera vide et ça ne servira à rien.
01:01:01 Donc je pense que c'est hyper intéressant déjà de se rapprocher de la commune ou de
01:01:05 le PCI voir est-ce qu'il y a des besoins, enfin si c'est pour des personnages du clic,
01:01:09 est-ce qu'il y a des besoins sur ce territoire avant vraiment de sortir la grosse machine
01:01:13 pour sortir le projet.
01:01:14 Donc ça je pense que c'est la première chose.
01:01:16 Et puis d'essayer de voir un peu les acteurs, les partenaires qui pourront être associés
01:01:20 en fait au projet.
01:01:22 Moi je pense que je commencerais par ça déjà.
01:01:23 Merci.
01:01:24 Bermevête, appuie.
01:01:25 Il y avait une chose importante à conseiller ?
01:01:30 Alors une c'est compliqué et en plus de ça j'ai beau avoir mes notes, moi quand on
01:01:35 me démarre comme une tondeuse je m'arrête plus.
01:01:37 Je dirais que s'il y avait une chose que je pourrais peut-être éventuellement demander
01:01:42 aux conseils départementaux, c'est eux-mêmes également qui nous disent "bah écoutez on
01:01:47 n'a pas les ressources, par contre on est conscient", c'est peut-être aussi tous ensemble
01:01:51 avec les conseils départementaux aller chercher les ressources.
01:01:54 Parce qu'il y a un moment où il faut effectivement envisager aussi qu'il y a de l'encadrement
01:01:59 quand on a plusieurs animateurs à gérer, il y a toute la partie préparatoire de la
01:02:03 phase de pré-ouverture que j'ai citée, il y a toute la partie formation à intégrer
01:02:08 et puis si on veut améliorer les choses, il faut empêcher que coûte que coûte que
01:02:14 les dispositifs ERP normalisés, standardisés, s'emparent de l'habitat inclusif qui doit
01:02:20 rester un habitat avant tout.
01:02:22 Et puis compenser peut-être aussi les incapacités des petits porteurs à financer de leur propre
01:02:30 fonds, parce qu'ils n'en ont pas, c'est simple, de l'encadrement de la vie sociale
01:02:34 et partagée, de l'accompagnement des personnes dépendantes et que ces personnes-là, ces
01:02:39 porteurs-là se retrouvent aussi dans des grosses difficultés, parfois même jusqu'à
01:02:44 dire "j'arrête l'habitat inclusif parce que je ne m'en sors pas malgré l'AVP".
01:02:48 Mais je ne veux pas finir sur une note négative, j'ai envie de dire à Virginie, formation,
01:02:54 échange, égalité de traitement, soutien à l'exploitation et quoi qu'il arrive,
01:02:59 quand les gens viennent nous voir, ils repartent avec le sourire en nous disant que c'est
01:03:02 une belle aventure et encore, c'est sans commune mesure avec le sourire des habitants
01:03:06 et surtout de la colocalzheimer.
01:03:08 Sur cette note positive, Estelle, avons-nous des questions ?
01:03:12 On a des questions auxquelles Bernadette vient quasiment de répondre, donc quand même
01:03:17 on va revenir un petit peu dessus et puis dire aussi que ceux qui sont en visio ne s'endorment
01:03:22 pas du tout en cet après-midi, le fil est absolument passionnant.
01:03:25 Ils nous ont demandé si on pourrait avoir accès au fil de conversation parce qu'ils
01:03:30 n'arrivent pas à suivre non plus, donc du coup oui on leur donnera accès et il y est
01:03:37 déjà.
01:03:38 Donc il y avait trois groupes de questions, une première bien sûr autour de l'AVP,
01:03:45 l'aide à la vie partagée, sa mise en œuvre par les conseils départementaux qui semble
01:03:50 peu harmoniser et puis son montant, son attribution, bref comment ça fonctionne.
01:03:56 Alors on va peut-être pas rentrer dans les détails là mais voilà, vous faire au moins
01:03:59 remonter cette remarque sur le manque d'harmonisation de mise en œuvre du côté des départements.
01:04:04 Un deuxième groupe de questions qui portait sur l'animateur-coordinateur, quel profil
01:04:11 pour le parfait animateur-coordinateur ? Là je crois qu'aussi on a commencé à répondre,
01:04:17 son rôle avec une interrogation sur le glissement qui pourrait se faire entre l'animateur-coordinateur
01:04:24 et les aides à domicile et puis également sur comment on accompagne ces animateurs-coordinateurs
01:04:32 dans leur pratique, est-ce qu'il y a un financement prévu pour l'analyse de ces pratiques ? Et
01:04:37 puis enfin dernier groupe de questions qui était plus là sur les habitants, lorsque
01:04:43 les personnes vieillissent ou que leur dépendance s'accroît, comment est-ce qu'elles peuvent
01:04:47 se maintenir et est-ce qu'elles peuvent se maintenir dans l'habitant inclusif ? Et puis
01:04:53 plus en amont, comment est-ce qu'on fait ce choix, cette sélection des habitants et comment
01:04:58 est-ce qu'on l'articule avec les commissions d'attribution des bailleurs lorsqu'il s'agit
01:05:03 d'habitants inclusifs dans du logement social ?
01:05:05 On va peut-être commencer par répondre à ces dernières questions sur les habitants,
01:05:11 l'harmonisation, etc.
01:05:13 Est-ce que Virginie, tu as le droit de répondre à cette question ?
01:05:18 Je ne sais pas si je réponds tout à fait à la question, mais c'est par rapport à
01:05:22 la perte d'autonomie, c'est ça ?
01:05:24 La commission d'attribution.
01:05:25 Comment ça se passe, la coordination ?
01:05:26 En amont.
01:05:27 Oui, en amont.
01:05:28 Avec les bailleurs notamment ?
01:05:29 En général, comme on est dans du logement ordinaire, il y a cette commission d'attribution
01:05:44 des logements, l'étape par laquelle il faut passer.
01:05:47 Après, il y a des bailleurs sociaux.
01:05:50 Soit il y a le passage, la possibilité de faire le montage avec une intermédiation
01:05:54 locative pour avoir une espèce de main sur le fait que…
01:05:59 Intermédiation locative, c'est le porteur de projet ou un organisme, une personne morale
01:06:03 qui prend la responsabilité de louer l'ensemble et qui sous-loue ensuite aux personnes.
01:06:08 Au début, c'est vrai que les bailleurs sociaux étaient plutôt sur cette pratique-là.
01:06:12 Ça les rassurait même en cas de vacances.
01:06:14 Et on se rend compte quand même, si on veut rester sur la philosophie de l'habitant
01:06:18 inclusif, logement ordinaire, un bail direct, ça correspond quand même plus à ce que
01:06:22 tout le monde pourrait prétendre.
01:06:24 Et du coup, ça, on a pu le travailler avec les bailleurs sociaux et de plus en plus,
01:06:27 ils acceptent de faire du bail direct.
01:06:30 Et après, par contre, il y a des dérogations, mais en tout cas pour que ce soit bien le
01:06:35 collectif qui a été identifié en amont, qui puisse bénéficier du logement.
01:06:38 Donc ça, ça se travaille de plus en plus.
01:06:40 Et les communes sont de plus en plus facilitantes aussi parce qu'ils ont aussi un pourcentage
01:06:44 de logements à pouvoir flécher.
01:06:47 Et du coup, ça se fait de plus en plus facilement.
01:06:50 Et après, on sait qu'il y a aussi la possibilité d'avoir des bails glissants.
01:06:54 Donc, il y a certains bailleurs qui préfèrent commencer avec un bail glissant et avec de
01:06:59 l'intermédiation logative.
01:07:00 Et après, en fait, la personne va pouvoir avoir son bail en direct.
01:07:05 Voilà un petit peu les quatre figures que j'ai identifiées.
01:07:07 Juste un mot peut-être sur le procès entre guillemets en différenciation territoriale,
01:07:20 parce que ça revient souvent en disant les départements n'ont pas toujours la même
01:07:25 politique ou les mêmes pratiques.
01:07:28 En tout cas, je peux simplement dire que tout le travail qui avait été animé par la CNSA
01:07:33 et la DGCS vise justement à tenter de gommer un peu ces aspérités, de faire en sorte
01:07:38 qu'il y ait bien un socle commun qui soit pratiqué par l'ensemble des départements.
01:07:42 C'est un travail pérenne et continu, je dirais, des administrations centrales là-dessus.
01:07:47 Voilà, si vous voulez bien, je pense qu'on a terminé.
01:07:52 Pas de regrets, vous avez tout dit.
01:07:55 On en a parlé sur la fonction d'animateur suffisamment, ça ne va pas la peine de revenir
01:07:59 dessus, je pense.
01:08:00 Écoutez, je vous remercie et nous allons passer la parole maintenant à la table ronde
01:08:11 animée par Loïc Roland, qui va justement travailler à la durabilité, la pérennité
01:08:16 de l'ensemble des projets au niveau des territoires et peut-être à cette idée de massification
01:08:22 à un moment donné et de changement d'échelle.
01:08:23 Merci.
01:08:24 Bien, alors.
01:08:25 Oui, c'est bien, merci.
01:08:26 Alors, je crois que Jean-Paul m'a dégnauté quelques minutes, enfin un certain nombre,
01:08:52 presque huit minutes.
01:08:57 J'attends Florence qui arrive.
01:09:00 Bien, effectivement, comme l'a précisé Jean-Paul, cette table ronde va essayer de
01:09:10 répondre à la question de quels sont les outils qui sont au plus près des territoires
01:09:14 pour permettre de mieux répondre aux enjeux d'accélération de l'habitat inclusif
01:09:22 dans la durée.
01:09:23 Alors, à cette table ronde, je peux préciser aussi que, comme pour les autres, il y aura
01:09:31 des questions à la fin de cette table ronde et les intervenants ont produit des power
01:09:35 points qui vous seront mis à disposition sur le site de l'ONAS.
01:09:39 Et puis, préciser aux intervenants que les élus, les services ou les porteurs de projets
01:09:48 qui sont présents ou qui nous écoutent, en fait, je vais vous demander pour eux d'avoir
01:09:54 un regard extrêmement opérationnel par rapport à ce sujet de l'habitat inclusif et notamment
01:10:00 le traitement de l'amont à l'aval des projets à la réalisation.
01:10:05 Donc, à la table ronde, avec moi, je les en remercie.
01:10:11 Florence Delilera, coprésidente du réseau APA, complètement à la gauche.
01:10:19 Au milieu, vous avez donc Annabelle Vignon, directrice Soli à Charente.
01:10:24 Et puis, juste à côté de moi, François-Xavier Turbet-Delof, qui est directeur adjoint des
01:10:30 établissements des petits frères des pauvres.
01:10:31 Alors, je vais commencer à m'adresser à François-Xavier.
01:10:37 Donc, en tant que directeur des établissements des petits frères des pauvres, les petits
01:10:45 frères des pauvres sont très présents sur les sujets d'habitat alternatif, donc qui
01:10:50 offre beaucoup de choix.
01:10:52 Et dans cette logique, vous êtes rapproché de la Caisse des dépôts et du réseau APA
01:10:59 pour créer l'association Happy, qui porte la plateforme monhabitatinclusif.fr, qui a
01:11:07 été évoqué ce matin par Jacques Wolfram.
01:11:10 Et j'aurais aimé savoir, effectivement, quel est le rôle de cette plateforme, justement,
01:11:18 pour aider encore mieux au déploiement de l'habitat inclusif sur les territoires.
01:11:22 Merci.
01:11:23 D'abord, je te remercie d'avoir utilisé le mot "habitat alternatif", puisque c'était
01:11:32 effectivement la formulation qu'on utilisait avant pour ouvrir le champ des possibles lorsqu'on
01:11:37 parlait de l'habitat, où on est sur quelque chose d'extrêmement duel entre, d'un côté,
01:11:41 une réponse, vivre dans son logement ordinaire, ou bien on bascule dans l'établissement
01:11:47 à partir du moment où on commence à avoir des fragilités.
01:11:49 L'État a choisi le mot d'habitat inclusif, et pourquoi pas, c'est un choix.
01:11:54 Mais il y a toute une histoire, il y a toute une antériorité qui fait qu'en fait, on
01:11:59 s'appuie sur quelque chose qui est finalement relativement ancien, même si on a l'impression
01:12:04 de découvrir un nouvel objet.
01:12:06 Et c'est vrai que c'est ce que nous avons vécu lorsqu'on a porté auprès des collectivités,
01:12:11 auprès des pouvoirs publics, c'est qu'on avait l'impression de leur présenter un
01:12:13 ovni lorsqu'on leur parlait de pouvoir vivre chez soi, mais avec d'autres.
01:12:18 Et ceci dans un cadre qui n'était pas celui des établissements médico-sociaux.
01:12:22 Donc ça fait maintenant plus de 10 ans qu'on travaille avec un certain nombre de partenaires
01:12:27 sur ces sujets, et qu'on a été très heureux de voir les pouvoirs publics, la DGCS, la
01:12:33 CNSA s'emparer du sujet et maintenant porter le sujet au niveau national et maintenant
01:12:40 au niveau des départements.
01:12:41 La plateforme Appy, effectivement, c'est quelque chose de très pragmatique.
01:12:47 Lorsque vous commencez à être un petit peu "expert" sur le sujet, vous apercevez qu'il
01:12:52 y a une pléthore de gens qui ont envie de développer des choses, une pléthore de gens
01:12:57 qui ont envie de vivre dans ce genre de lieu, mais que personne ne sait comment s'y prendre.
01:13:01 Il y a énormément de collectivités qui ont envie aussi de pouvoir développer ça, mais
01:13:07 personne ne sait trop comment s'y prendre, personne ne sait trop ce que ça veut dire
01:13:10 exactement.
01:13:11 Et comme je disais, quand on est autour de la table depuis assez longtemps sur le sujet,
01:13:17 on commence à être extrêmement sollicité par des porteurs de projets, des collectivités
01:13:23 ou autres qui demandent un peu d'expertise, un peu d'écoute, un peu de soutien.
01:13:27 Et ça, lencement, avec l'expansion qu'il y a eu, et grâce d'ailleurs à cette expansion,
01:13:32 c'est quelque chose qui n'est plus possible de manière artisanale telle qu'on faisait
01:13:34 auparavant.
01:13:35 Donc une idée très pragmatique qui est de dire qu'il faut avant tout qu'on puisse
01:13:39 apporter de manière très rapide, de manière ludique j'allais dire presque, toute l'aide
01:13:46 aux porteurs de projets, notamment les petits porteurs de projets, ceux qui ont peu de connaissances
01:13:50 du secteur.
01:13:51 Et c'est de là qu'est née cette idée de plateforme qui rassemble des acteurs très
01:13:57 complémentaires, ceux qui sont du secteur de la construction, ceux qui sont plus dans
01:14:02 l'accompagnement de projets et aussi s'appuyer sur les réseaux existants chacun.
01:14:11 Mais il fallait accompagner ces réseaux.
01:14:13 Je pense par rapport au RBC qui est un réseau très important, mais qui a eu besoin aussi,
01:14:18 et qui a encore besoin de pouvoir avancer, s'acculturer à cette nouvelle politique.
01:14:26 Donc notre idée était très simple, on s'est aperçu que les gens, notamment les petits
01:14:30 porteurs de projets, ils sont quelque part dans une sorte de forêt vierge ou de labyrinthe,
01:14:35 parce que c'est extrêmement compliqué, on a un peu du code de l'habitat, un peu du
01:14:39 code de la construction.
01:14:41 On le voit bien d'ailleurs, le comité interministériel c'est quand même quatre ministères, pratiquement
01:14:48 cinq si on rajoute le ministère de l'Intérieur pour parler des questions de sécurité, mais
01:14:51 je n'y reviendrai pas.
01:14:52 Et la complexité de la chose, alors que c'est tout bête, des petits lieux de vie pour maximum
01:14:59 12 personnes, on pourrait se dire "c'est quand même pas énorme, c'est pas le bout
01:15:03 du monde".
01:15:04 Et bien si, c'est le bout du monde.
01:15:05 Donc on est dans une sorte de labyrinthe et en plus on est dans le brouillard.
01:15:08 Tu ouvres un petit peu l'image, lorsqu'on rentre dans le secteur.
01:15:11 Donc l'idée de HAPI, c'est effectivement, de la plateforme "Mon Habitat Inclusif",
01:15:17 c'est effectivement de lever le brouillard.
01:15:19 Après on voit qu'effectivement on est un peu dans un maquis, mais déjà si on peut
01:15:24 avoir enlevé le brouillard c'est plus simple.
01:15:26 Et j'allais dire, pour savoir ce que c'est que HAPI, allez voir le site et vous serez
01:15:30 convaincus tout de suite.
01:15:32 Et nous on le voit bien en termes d'interlocuteur d'un certain nombre de projets, c'est une
01:15:37 première étape extrêmement intéressante.
01:15:39 Parce que vous avez là des reportages, vous avez là des prises de parole, vous avez des
01:15:44 articles, vous avez tout ce dont vous avez voulu savoir sur l'Habitat Inclusif sans
01:15:47 oser le demander et d'une manière extrêmement… enfin qui donne envie d'aller plus loin.
01:15:53 Et voilà, la plateforme HAPI c'est ça, donc c'est quatre verbes d'action, c'est
01:16:00 promouvoir, c'est vraiment tout faire pour essayer à aider les porteurs de projets,
01:16:04 mais aussi tous les acteurs qui tournent autour, bailleurs sociaux, constructeurs, collectivités,
01:16:10 à pouvoir trouver l'information et la communication la plus large possible.
01:16:15 C'est sensibiliser, parce que c'est quand même un objet nouveau, il faut aussi sensibiliser
01:16:20 le grand public.
01:16:21 C'est orienter, et ça c'est extrêmement important lorsque vous montez un projet, on
01:16:26 vous dit oui il faut contacter un tel, il faut contacter un tel, un tel, un tel, un
01:16:29 tel, un tel, et puis au bout d'un moment vous ne savez plus exactement vers qui vous
01:16:32 voulez aller.
01:16:33 Donc ce comité d'orientation qui est une idée géniale qui a été imaginée par l'association
01:16:40 HAPI, qui est effectivement de pouvoir mettre en lien des porteurs de projets en fonction
01:16:45 de la période où ils en sont, de leur montage, avec des personnes qui peuvent les accompagner
01:16:49 en termes d'ingénierie de projet, en termes d'immobilier, en termes de financement.
01:16:53 Alors ça ne veut pas dire que c'est signé en bas de la page, une fois que vous vous
01:16:57 orientez vous êtes sûr de l'avoir.
01:16:58 C'est une mise en lien, une mise en raison.
01:17:00 Et puis mesurer aussi, alors ça c'est déjà la quatrième roue du char, manière à ce
01:17:07 qu'il avance correctement, c'est permettre, pour pouvoir convaincre sur la pertinence
01:17:12 des dispositifs, il est important, et surtout en faciliter ensuite sa duplication, pouvoir
01:17:18 tirer les enseignements des lieux existants, pour après pouvoir mieux répondre, plus
01:17:23 efficacement, plus rapidement, et pour cela l'idée de s'appuyer sur un outil commun,
01:17:29 plus d'utilisation, qui va faciliter ensuite le travail des porteurs de projet.
01:17:32 Donc c'est extrêmement complémentaire de ce qui se fait aussi maintenant par les départements,
01:17:37 parce qu'on voit un certain nombre de départements, mais pas tous, parce que tous n'ont pas
01:17:41 non plus les mêmes moyens, ou la même histoire, la même antériorité sur ce type de politique.
01:17:46 On voit un certain nombre de départements qui sont en train eux-mêmes de créer leur
01:17:49 caisse à outils, mais plus adaptés, en train de créer des réseaux entre leurs porteurs
01:17:53 de projet.
01:17:54 C'est complémentaire de ce qui est en train de se mettre en place par les départements,
01:17:58 parce que pour eux c'est quand même tout neuf cette nouvelle mission.
01:18:02 Mais aussi tout le travail qui est réalisé par la DGCS et la CNSA en termes de coordination,
01:18:10 peu à peu de travailler avec l'ensemble des têtes de fil, que sont les départements,
01:18:15 mais aussi les services de l'Etat, pour les accompagner et leur permettre aussi d'ajuster
01:18:20 les politiques publiques, parce qu'on voit qu'il y a énormément d'ajustements nécessaires
01:18:24 pour que cette belle esprit que l'on porte par l'habitat inclusif ne reste pas juste
01:18:30 une utopie, mais puisse arriver à se concrétiser sur le terrain.
01:18:34 Alors vous avez parlé d'orienter, donc un comité d'orientation a été créé il y
01:18:41 a à peu près un an.
01:18:42 Quels sont les enseignements que vous retirez de ces orientations qui ont été faites des
01:18:49 porteurs de projet ?
01:18:50 C'est vrai que l'analyse des projets est assez intéressante.
01:18:54 C'est tout nouveau, puisque à Pi maintenant c'est un peu plus d'un an, mais vous verrez
01:18:59 en un an quand vous irez voir le site si vous ne l'avez pas déjà tous fait ou êtes en
01:19:02 train de le faire en ce moment, vous verrez que c'est un outil qui a énormément, déjà
01:19:09 a une offre hyper importante.
01:19:12 Je remercie tous ceux qui ont bûché sur ce dossier, ils se reconnaîtront.
01:19:17 C'est nouveau, mais il y a quand même 198 projets qui ont déjà déposé des demandes
01:19:23 d'orientation.
01:19:24 Ce qui est intéressant c'est de voir qu'il y en a à peu près 50% qui sont en milieu
01:19:28 rural, ce qui montre bien l'intérêt qu'il peut y avoir dans tous les secteurs du territoire.
01:19:37 23 en territoire petite ville de demain.
01:19:40 Ce qui est effectivement très important c'est de voir qu'il y a à peu près 80% qui sont
01:19:45 en phase d'amorçage.
01:19:46 Donc cette nécessité d'être auprès des porteurs de projets au tout début, dès le
01:19:53 démarrage.
01:19:54 On voit énormément de porteurs de projets qui aujourd'hui veulent démarrer, veulent
01:19:58 commencer quelque chose mais ne savent pas comment s'y prendre.
01:20:01 C'est vraiment important d'être à leur côté à ce moment là, d'être très en amont.
01:20:05 Il y a eu maintenant pas mal de dispositifs, mais qui doivent trouver maintenant la communication
01:20:11 nécessaire pour pouvoir s'ajuster aux besoins, pour être là le plus en amont possible.
01:20:17 Et ça aussi ce sera grâce à...
01:20:22 Parce que souvent les projets ont des problèmes au niveau du foncier pour arriver à faire
01:20:26 le lien entre la programmation urbaine, comment s'inscrire le plus tôt possible dans la programmation
01:20:31 urbaine.
01:20:32 Et là c'est vrai que les départements et l'Etat ont vraiment un rôle essentiel d'arriver
01:20:36 à faire cette conjonction entre tout ce qui peut être la projection, une politique urbaine
01:20:41 et une politique sociale parallèle.
01:20:43 Sur 198 projets, on a 84% qui ont bénéficié d'une orientation.
01:20:49 Et alors là où c'est quand même...
01:20:52 Là malheureusement un chiffre qui peut nous refroidir mais au contraire nous convaincre
01:20:58 au contraire d'aller plus loin, c'est que quelques mois plus tard, 48% disent ne pas
01:21:03 avoir eu le temps de contacter les organismes.
01:21:05 Pratiquement 50% disent effectivement mais je suis tellement pris par le quotidien, c'est
01:21:11 tellement lourd pour moi que je n'arrive pas à aller plus loin dans mon projet.
01:21:16 Et ce qu'il revenait, j'en parlais avec un collègue qui travaille plus particulièrement
01:21:21 en lien avec justement les personnes qui ont sollicité, qui disait moi j'aurais besoin
01:21:25 d'un temps pour...
01:21:26 Mais de quelqu'un de physique quoi, pour pouvoir parler de mon projet, pour qu'on puisse me
01:21:31 renvoyer des choses, pour qu'on puisse me dire mais...
01:21:34 La question à se poser c'est peut-être ça, le partenaire, la priorité c'est peut-être
01:21:40 ça.
01:21:41 C'est là encore où on a encore des enseignements à tirer.
01:21:43 Et on voit bien qu'il y a beaucoup de porteurs de projets qui n'ont pas la technicité, d'où
01:21:52 la nécessité de pouvoir les appuyer en énergétique projet, parce qu'ils n'ont pas toujours la
01:21:55 technicité.
01:21:56 Vous avez des familles.
01:21:58 L'autre jour j'avais une personne qui avait déjà un certain âge de 60 ans, qui je peux
01:22:07 me le permettre, qui effectivement me parlait de sa mère, mais qui était complètement
01:22:15 avec une motivation énorme, qui effectivement était en grande difficulté pour arriver à
01:22:18 savoir quelle marche il fallait passer, qui elle pouvait avoir comme réseau sur le département,
01:22:23 pas uniquement au niveau du conseil départemental, mais d'autres porteurs de projets qui travaillaient
01:22:27 sur un projet identique.
01:22:29 Ça on ne l'a pas encore et c'est une étape qui va venir encore.
01:22:31 Une prochaine étape de cette plateforme, c'est d'arriver à créer des liens entre
01:22:40 personnes, dans le grand public.
01:22:43 Et que quelqu'un qui a envie de porter un projet, pour lui, pour un proche, pour un
01:22:50 enfant, puisse non pas travailler seul, non pas se mettre en marche seul, mais puisse
01:22:56 très rapidement pouvoir se mettre en lien avec d'autres partenaires qui sont dans la
01:23:00 même logique ou avec une problématique similaire, peut-être à 600 kilomètres, mais qui va
01:23:04 pouvoir les appuyer par rapport à son expérience.
01:23:07 Et la mise en lien, en tout cas, est indispensable pour arriver à tenir dans cette marche qui
01:23:24 parfois est un petit peu longue, on parle d'un projet c'est entre 4 et 10 ans, selon
01:23:28 la complexité du projet.
01:23:29 Donc c'est vraiment un préalable indispensable pour pouvoir arriver à tenir le coup.
01:23:36 Et vraiment, nous à Pi, c'est vraiment mettre en lien, donner l'information indispensable
01:23:41 et mettre en lien et soutenir.
01:23:43 Merci François-Xavier.
01:23:46 Alors, Florence de l'IRA, pourquoi depuis le matin tout le monde t'appelle Françoise,
01:23:53 donc voilà.
01:23:54 Vous êtes coprésidente du réseau à part.
01:23:57 Alors, François-Xavier a précisé le rôle important du comité d'orientation et notamment
01:24:01 le fait que les porteurs de projets ont besoin d'être de mieux en mieux accompagnés.
01:24:07 Est-ce que tu peux nous préciser le rôle d'un réseau d'accompagnement comme le réseau
01:24:12 à part ?
01:24:13 Il va falloir que tu choisisses entre tutoiement et vouvoiement là par contre.
01:24:18 Alors, je me suis présentée ce matin en tant que porteuse de projet et là je suis en
01:24:23 tant que coprésidente.
01:24:24 Ce n'est pas du tout un hasard.
01:24:25 Le réseau à part, c'est un réseau qui est né fin 2017 et qui se définit comme un réseau
01:24:31 de porteurs de projets qui s'entraide et qui a à sa gouvernance 13 personnes, dont 11
01:24:36 porteurs de projets d'habitat partagés et accompagnés.
01:24:38 Donc, ce n'est pas du hasard si vous retrouvez une opérationnelle aujourd'hui à la gouvernance
01:24:44 et pour quelques jours encore.
01:24:45 Donc, première chose, évidemment, je vais m'inscrire dans la continuité de ce qui a
01:24:50 été dit.
01:24:51 Il y a aussi ce qui a été dit par Bernadette qui n'est plus dans la salle, mais au préalable
01:24:55 et qui va tout à fait dans le sens du réseau, qui lui-même est né d'ailleurs à la suite
01:24:59 d'un très beau colloque pour ceux qui étaient déjà là en décembre 2016 à Strasbourg
01:25:04 et à l'issue duquel se sont réunis les fondateurs du réseau.
01:25:07 Donc, après sur les missions, effectivement, depuis cet événement de décembre 2016 que
01:25:17 s'est donné le réseau APA, il y en a trois grands thèmes.
01:25:20 Le premier enjeu, c'était vraiment de dire il faut que les porteurs de projets s'entraident.
01:25:24 On ne reviendra jamais assez sur la difficulté.
01:25:26 Et pourtant, Bernadette l'a très bien fait de monter un projet, d'aller jusqu'au bout
01:25:31 et tu viens de compléter François-Xavier.
01:25:33 C'est très long et non, on ne peut pas se contenter de ne parler que de ce qui est enrichissant
01:25:38 et de ce qu'on peut récolter quand un projet ouvre et se déploie et permet aux gens de
01:25:44 se déployer.
01:25:45 Donc, la question de l'entraide a toujours été prévidente et elle l'est toujours.
01:25:48 Ce qu'on a très simplement mis en place, ce sont des groupes d'entraide.
01:25:52 Ce sont des sujets thématiques qui sont choisis par les porteurs de projets et qui leur permettent
01:25:56 de se mettre en relation sur les galères qu'ils peuvent avoir.
01:25:59 Et puis, tout ça permet en effet de tisser du lien et de l'interconnaissance et de faire
01:26:02 appel aux copains quand on a une galère, c'est-à-dire quatre fois par jour à peu
01:26:07 près.
01:26:08 Deuxième sujet qui est arrivé très rapidement derrière l'entraide, c'est celle de l'accompagnement.
01:26:12 Parce qu'en fait, il y a en effet une très grosse envie des porteurs de projets de répondre
01:26:20 à l'énormité des besoins.
01:26:21 On a un très gros encouragement des pouvoirs publics et de divers acteurs privés également
01:26:27 à faire se rencontrer cette grosse envie et ces importants besoins et ces importants
01:26:32 désirs.
01:26:33 Sauf qu'au milieu, c'est quand même extrêmement compliqué.
01:26:36 C'est important de ne pas trop faire rêver non plus et l'accompagnement a vraiment deux
01:26:40 fonctions, il y a vraiment une fonction qui est permettre de se repérer dans ce maquillage,
01:26:44 en effet, permettre surtout de bénéficier des retours d'expérience de ceux qui sont
01:26:48 passés avant et qui ont déjà essuyé des plâtres.
01:26:50 Et puis, c'est aussi parfois donner suffisamment de lumière sur ce que c'est un projet d'habitat
01:26:56 inclusif pour parfois se décourager assez tôt.
01:26:58 Parce que c'est aussi très important d'être conscient que nous sommes des porteurs de
01:27:06 projet, qu'ils sommes à la croisée d'univers entrepreneuriaux très différents.
01:27:10 Et effectivement, il faut à la fois comprendre ce que c'est le CCH et tout ce qui va avec
01:27:15 et tous les codes qui vont avec.
01:27:17 Il faut à la fois être capable de gérer ce que c'est le milieu du BTP.
01:27:21 Il faut évidemment être d'une finesse et d'une sensibilité extrême dans l'accompagnement
01:27:26 des gens.
01:27:27 Et en même temps, il faut arriver à naviguer dans les processus de l'accompagnement et
01:27:31 de tout l'écosystème institutionnel qui préexiste.
01:27:34 Et puis, bien sûr, il faut savoir fédérer sur un territoire et puis toutes les compétences
01:27:38 d'un entrepreneur de l'ESS.
01:27:40 Donc, c'est énorme.
01:27:41 On ne le dira jamais assez, il faut que les gens s'entraident, il faut qu'ils se forment.
01:27:45 Ce n'est pas le métier du réseau, mais c'est extrêmement important.
01:27:48 Et effectivement, il faut qu'on invente les nouveaux métiers.
01:27:50 Il faut qu'on arrive à faire monter des gens en compétence là-dessus et déconstruire
01:27:53 tout un tas de choses pour pouvoir en reconstruire d'autres.
01:27:55 Et il y a effectivement deux autres sujets qui sont très importants, l'accompagnement
01:27:59 et faire remonter nos problématiques.
01:28:01 Sur l'accompagnement, je ne sais pas si on a des slides au final de présentation du
01:28:05 réseau ? Non ? Donc, rapidement, l'accompagnement, en gros, c'est une façon d'être dans la
01:28:11 transmission.
01:28:12 C'est essentiellement des retours d'expérience qui sont apportés par des porteurs de projets
01:28:15 qui sont plus avancés vers des porteurs de projets plus juniors.
01:28:18 Ça a commencé par 4 jours avec l'Avis en 2018.
01:28:22 Je regarde Hélène.
01:28:23 Et puis ensuite, on a fait un premier parcours, retour d'expérience de 4 modules avec du
01:28:28 tutorat pour les porteurs de projets intermédiaires.
01:28:31 Et puis après, on s'est aperçu qu'on n'avait que 8 lauréats et que ce n'était pas du
01:28:35 tout suffisant.
01:28:36 Alors, on a développé, on a fait 3 niveaux.
01:28:38 Donc, on a maintenant 26 lauréats.
01:28:41 Ce n'est toujours pas assez.
01:28:42 Alors, on a essayé d'autres modules qui s'appellent « Transfert tes expériences » qui sont plus
01:28:46 courts, moins chronophages, qui s'adressent à 50 porteurs de projets.
01:28:50 Et ce n'est toujours pas assez.
01:28:51 Donc, on est toujours un peu dans la course en avant d'essayer à la fois de faire notre
01:28:56 boulot d'entrepreneur sur le terrain et à la fois de garder du temps pour transmettre
01:29:00 un petit peu aux autres porteurs de projets ce qui, selon nous, n'a pas fonctionné.
01:29:05 Et puis, ce qui, selon nous, a fonctionné en sachant que tout ça est de toute façon
01:29:09 très relatif.
01:29:10 Voilà.
01:29:11 Donc, ça, c'est vraiment les deux grandes missions originelles de Réseau.
01:29:13 La troisième étant le plaidoyer.
01:29:15 Ça permet de faire la transition avec API.
01:29:18 Donc, le Réseau APA a participé à la fondation de la plateforme API.
01:29:22 Et puis, le deuxième, c'est le financement.
01:29:26 Et puis, le troisième, c'est le financement.
01:29:28 Et puis, le troisième, c'est le financement.
01:29:29 Et puis, le troisième, c'est le financement.
01:29:30 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:31 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:32 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:33 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:34 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:35 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:36 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:37 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:38 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:29:39 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:30:00 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:30:15 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:30:35 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:30:50 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:31:10 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:31:25 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:31:45 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:32:00 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:32:20 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:32:35 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:32:55 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:33:05 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:33:15 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:33:25 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:33:35 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:33:45 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:33:55 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:34:05 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:34:15 Et puis, le quatrième, c'est le financement.
01:34:25 Et puis, le quatrième, c'est le financement.

Recommandée