La reprise du secteur aéronautique civil et militaire

  • l’année dernière
Depuis le Salon International de l'Aéronautique et de l'Espace au Bourget, Isabelle Raymond reçoit Patrice Caine, le Directeur général de Thales

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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver ce soir depuis le salon international de l'aéronautique et du spatial du Bourget.
00:14 L'invité éco est à la tête d'un fleuron tricolore de l'aéronautique civilée et militaire,
00:20 mais aussi des satellites, de la cybersécurité ou encore des documents biométriques patrisquennes.
00:26 Bonsoir, vous êtes le PDG de Thalès. Le secteur de l'aéronautique repart très fort,
00:32 mais pour vous, pour Thalès, c'est encore plus flagrant puisque vous bénéficiez à la fois de la reprise du trafic voyageur,
00:38 des commandants en cascade d'Airbus notamment, mais aussi de la guerre en Ukraine et des investissements massifs des Etats pour moderniser leur armée.
00:47 Est-ce que c'est double jackpot pour vous ?
00:50 En tout cas, c'est de la croissance sur tous nos métiers. Vous avez totalement raison, pour des raisons différentes d'ailleurs.
00:55 La partie défense, c'est vraiment la géopolitique, finalement, qui tire les investissements.
00:59 Alors, beaucoup de pays dans le monde n'avaient jamais arrêté d'investir au Moyen-Orient, en Asie, en Asie du Sud-Est.
01:04 C'est vraiment l'Europe qui s'est réveillée, je dirais, difficilement avec cette guerre en Ukraine,
01:09 qui a commencé vraiment à réinvestir fortement dans sa défense.
01:12 Et on le voit avec la loi de programmation militaire qui est en train d'être votée en ce moment en France.
01:16 L'aéronautique, c'est une autre raison. C'est le rebond après Covid.
01:19 Effectivement, le trafic aérien repart. Les gens reprennent du plaisir à voyager, peuvent revoyager.
01:24 Effectivement, ça tire très fort l'activité. Et c'est une très bonne chose pour nos salariés.
01:28 Et donc, vos commandes dans la défense, elles ont augmenté de 25%.
01:32 Vous avez vendu, notamment, énormément de radars.
01:36 L'Indonésie a commandé 13 radars militaires longue portée. L'annonce a été faite hier.
01:42 Vous avez également vendu un radar moyenne portée à l'Ukraine, sous l'égide de la France.
01:48 Est-ce que vous l'avez livré, ce radar ?
01:50 Alors, il est en train d'être livré. On le met en caisse, comme on dit dans notre jargon.
01:54 Tout à fait. Les Ukrainiens vont pouvoir l'utiliser très prochainement pour défendre, protéger leur ciel et surtout les populations, bien sûr.
02:01 Et en quoi ça peut changer, justement, la défense de leur espace aérien face aux attaques russes ?
02:08 Alors, c'est une contribution de plus. Ils ont déjà pas mal de systèmes pour les aider à sécuriser l'espace aérien.
02:13 Et des systèmes Thales.
02:14 Et des systèmes Thales. Alors, ils ont déjà eu, effectivement, les systèmes de moyenne portée, comme on dit, qui ont été livrés par la France.
02:22 250 km.
02:23 Tout à fait. Et qui va permettre surtout... Le système qu'on va livrer va les aider surtout pour les petits objets, typiquement les drones.
02:30 Et on voit, effectivement, que les drones sont pléthores dans cette guerre.
02:33 Et va permettre de mieux les détecter, les identifier et, derrière, de les traiter, de les neutraliser.
02:38 Alors, pour l'aéronautique civile, là aussi, c'est un secteur qui est en pleine croissance.
02:44 Le trafic aérien a quasiment retrouvé ses niveaux d'avant Covid.
02:48 Le carnet de commandes d'Airbus est plein, pour 10 ans, avec une nouvelle commande qui a été passée aujourd'hui par une compagnie indienne.
02:57 Est-ce que votre carnet de commandes, aussi, est plein chez Thales ?
03:00 Oui, c'est aussi les bonnes nouvelles, j'ai dit, pour l'ensemble de nos équipes.
03:04 Et puis, de tous nos sous-traitants, parce qu'on travaille pas seuls chez Thales, bien sûr, qui vont en bénéficier.
03:09 Et, notamment, on a été sélectionné par Airbus pour la prochaine génération de gestion des plans de vol.
03:16 Ce qu'on appelle le cerveau de l'avion, pour faire simple.
03:18 Le cockpit qui est juste derrière vous.
03:19 Tout à fait, voilà. De nouvelle génération.
03:21 Et qui a un souci de fantastique, il est maintenant ouvert et connecté.
03:25 Donc, on va pouvoir, je dirais, emmener dans un environnement qui est critique pour la sûreté de fonctionnement,
03:32 des capacités à optimiser les trajectoires des avions pendant le vol, en temps réel.
03:39 Et ça va nous permettre de gagner, effectivement, en carburant.
03:44 Les avions vont consommer moins de carburant. Et ça, c'est meilleur pour la planète.
03:47 Et donc, c'est l'écologie raisonnable et non punitive dont parlait Emmanuel Macron, ici même, aujourd'hui.
03:52 Est-ce que ça veut dire qu'il faut changer d'avion pour avoir ce nouveau cockpit à disposition ?
03:56 Et non. C'est la beauté, si je puis dire, de cette solution.
03:59 Bien sûr qu'elle est, je dirais, avionnable, comme on dit sur les nouveaux avions.
04:03 Mais elle est surtout rétrofitable. On va pouvoir mettre à jour, mettre à niveau la flotte d'avions existants.
04:09 Il y a 25 000 avions dans le monde, aujourd'hui, en fonctionnement.
04:13 Je ne dis pas qu'on pourra rétrofiter 25 000 avions.
04:16 Mais c'est accessible tout de suite.
04:18 Et c'est ça qui est intéressant. Là où un nouveau moteur sera disponible dans une dizaine d'années,
04:23 les avions ultra-frugaux aussi, et vont apporter ces bénéfices, mais dans un certain nombre d'années.
04:28 Là, j'ai envie de dire, ces solutions sont immédiatement disponibles pour apporter jusqu'à 10%,
04:33 10 à 15% d'économies carburant et donc d'économies de gaz à effet de serre.
04:39 À quelle échéance ?
04:40 Alors là, je veux dire, c'est disponible dans 2, 3 ans, le temps que ça rentre en service, si je puis dire.
04:44 On y est. Voilà, on y est.
04:46 Alors, on y est. On a des carnets de commandes chez Thalès qui sont pleins, dans la Défense, dans le civil.
04:51 Est-ce que vous arrivez à suivre la cadence ? Comment est-ce que vous faites ?
04:55 Alors, on s'organise, bien sûr, pour pouvoir monter en cadence, nous-mêmes, bien sûr, en recrutant.
05:01 Parce que, comme on a parlé de la Défense tout à l'heure, des radars, vous avez des carnets de commandes qui sont pleins.
05:06 80 radars qui ont été commandés l'an dernier, vous en sortez 10 par an, à peu près.
05:10 Et on va doubler. On va passer à 20 radars par an.
05:12 Alors, ce sont des petits nombres, peut-être, vu du grand public, mais c'est des grands efforts pour une industrie dite multiunitaire.
05:18 Voilà, 20 radars par an, c'est beaucoup.
05:20 Donc, on s'organise, on recrute. On va recruter 12 000 personnes, cette année.
05:24 On a recruté plus de 11 500 personnes l'année dernière.
05:28 Et puis, c'est emmener avec nous tous nos sous-traitants pour qu'eux aussi montent en cadence et nous accompagnent.
05:32 Parce que, comme je l'ai dit, on ne fait rien tout seul chez Thalès.
05:35 12 000 recrutements prévus en 2023, plus de 5 000 en France.
05:39 Comment est-ce que vous faites pour recruter ? Est-ce que vous avez un problème d'image ?
05:43 Est-ce qu'aujourd'hui, vous n'avez pas une jeune génération de cadres et d'ingénieurs qui ne veulent pas aller travailler dans une entreprise qui fait la guerre ?
05:49 Écoutez, on a bien trop de CV par rapport à tous les postes ouverts.
05:53 Donc, vous n'avez pas de problème d'image ?
05:54 Aucun. Et c'est une bonne nouvelle.
05:56 Mais le groupe aussi, je pense, a fait beaucoup d'efforts pour expliquer ce que nous faisons.
06:02 Finalement, qu'est-ce qui donne du sens à nos produits, à nos systèmes, à nos solutions ?
06:06 Nous, on œuvre pour pouvoir vivre dans un monde plus sûr.
06:10 C'est nos activités de défense, plus respectueux de l'environnement,
06:13 comme on fait économiser du carburant aux avions, et plus inclusifs.
06:17 J'aurais pu parler de la fracture numérique qu'on résout grâce aux satellites.
06:22 Tout ça donne du sens à nos ingénieurs, jeunes ou moins jeunes d'ailleurs.
06:27 Et très nombreux sont ceux qui veulent nous rejoindre.
06:30 Merci beaucoup.
06:31 Patrice Keynes, PDG de Thalès, en direct du Bourget ce soir.
06:35 Et sachez que nous retournerons au Bourget dans l'Invité Éco mercredi,
06:39 puisque nous recevrons le patron de Safran.
06:42 Merci beaucoup.

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