Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), le 20 juin 2023 sur franceinfo.
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00:00 de Tesla et de SpaceX, Elon Musk, était à Paris ces derniers jours.
00:03 Il n'a pas dit s'il allait investir les milliards de dollars
00:07 que le gouvernement français espère décrocher dans la construction
00:09 d'une usine Tesla en France.
00:11 En revanche, il a déclaré sa flamme à Emmanuel Macron.
00:14 C'était sur France 2.
00:15 Alors, il faut être prudent dans ce que l'on annonce autour de Tesla.
00:21 Mais ce que je peux vous dire, à mon sens,
00:24 c'est que le président Macron se soucie de l'avenir de la France.
00:28 Et c'est un homme intelligent.
00:30 Il sait ce qui est important.
00:33 En tout cas, il fait tout ce qu'il peut pour ce pays.
00:36 Et je suis un fan du président moi-même.
00:38 Alors, je sais que tout le monde ne l'aime pas autant,
00:41 mais moi, je l'aime bien.
00:44 Ça compte, le soutien d'Elon Musk ?
00:46 Ah, mais je dis bienvenue Elon !
00:48 Bienvenue Elon !
00:49 Welcome in France !
00:50 No problem !
00:51 Alors là, moi, demain président de la République,
00:54 je créerai toutes les conditions pour qu'une usine Tesla
00:57 vienne s'installer en France et dans les Hauts-de-France,
00:59 puisque nous avons les savoir-faire, les compétences pour pouvoir le faire.
01:03 Et donc, c'est très important, bien sûr.
01:05 Et nous avons Toyota chez nous qui s'est installée en France
01:08 pour produire pour toute l'Europe.
01:10 Mais si je devais être cohérent, ce que n'est pas Emmanuel Macron,
01:14 c'est que j'accueille Tesla, j'accueille Elon Musk,
01:19 mais en même temps, j'interdis à Peugeot et à Renault
01:23 de continuer de délocaliser à l'étranger.
01:25 Parce que d'un côté, on crée les conditions
01:27 pour qu'Elon Musk vienne construire une usine Tesla en France,
01:30 mais de l'autre, la Clio, la 208, la C3, la Captur, la Dacia Spring,
01:36 tous ces véhicules, les petits véhicules, sont produits,
01:39 français, Peugeot et Renault, sont produits à l'étranger.
01:42 Parce que ça coûte moins cher.
01:43 Non mais vous rigolez ou quoi ?
01:44 Non, c'est pas vrai, ça coûte pas moins cher d'aller construire des voitures à l'étranger ?
01:46 Non, non, ça coûte pas moins cher.
01:47 Ce qui coûte cher, c'est les dividendes que perçoivent ces groupes de 1.
01:52 Et ce qui coûte cher, c'est le chômage que ça provoque en France.
01:54 Parce que, si, c'est pas décidé au débat.
01:57 Pour quelle raison, d'après vous, les constructeurs français construisent en partie à l'étranger,
02:01 si c'est pas pour construire moins cher ?
02:03 Pour eux, pour les actionnaires, c'est un avantage,
02:07 puisqu'ils ont un gain de compétitivité qui leur permet de valoriser leurs actions,
02:13 et donc les bénéfices et les dividendes.
02:15 Mais pour nous, la France, le pays, quand une heure de travail est délocalisée à l'étranger,
02:22 c'est une heure de chômage qu'il faut payer en France.
02:25 Et qui paye ?
02:26 Vous interdisez aux constructeurs français de construire à l'étranger, y compris pour les voitures qui sont destinées...
02:30 Non, mais vous qui me parlez du coût, qui paye cette heure de chômage ?
02:33 C'est pas Renault, c'est pas Peugeot, c'est nous, c'est la société.
02:37 Non, mais vous interdisez de délocaliser ?
02:39 Mais comment vous le faites ? Comment vous pouvez obliger ça ?
02:41 Mais il faut être cohérent.
02:43 On crée des ponts d'or pour permettre à Elon Musk d'ouvrir une usine en France,
02:47 mais on est incapable de dire à deux constructeurs automobiles dont nous sommes actionnaires,
02:52 d'aller délocaliser la production à l'étranger.
02:55 Donc moi, actionnaire de Renault et de Peugeot, je participe au choix stratégique du groupe,
03:01 et j'impose, je demande, je crée les conditions pour que Renault et Peugeot ouvrent des usines en France.
03:08 Ils ont déjà des sites industriels, ils en ont fermé.
03:11 Eh bien que l'on réouvre ces sites de production et que l'on embauche, on forme et on crée en France.
03:17 Mais enfin, produire en France, produire français.
03:19 Vous savez que sur un million, sur deux millions d'eux de véhicules immatriculés en France,
03:24 il n'y en a qu'un million produits en France.
03:28 Le reste, un million, vient de l'étranger.
03:32 Enfin, c'est ça, reconstruire notre capacité industrielle,
03:36 c'est faire en sorte que nos industriels produisent en France et arrêtent de délocaliser.