Mais quel est le secret de la Croatie ?

  • l’année dernière
COUPE DU MONDE - Finaliste en 2018, la Croatie a presque remis ça en 2022 en se qualifiant en demi-finale, en sortant notamment le Brésil. Mais comment ce pays de moins de 4 millions d'habitants arrive-t-il à de tels miracles ? Tentatives de réponse avec Anna Carreau dans Tour du monde, à retrouver en podcast lundi. (Real : Q.Guichard/M.Ducher)

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Transcript
00:00 La Croatie n'a plus perdu un match à élimination directe en 90 minutes depuis 1998.
00:05 C'est-à-dire que c'est une sélection qui, entre 1998 et 2018, ne passait pas tout le temps les poules en Coupe du Monde.
00:13 En revanche, depuis 2018, c'est une équipe qui s'est rivalisée dans tous les domaines du jeu,
00:19 peut-être pas offensivement, puisqu'il y a quand même un petit creux de génération.
00:23 Malgré tout, c'est une sélection qui arrive toujours à pousser les autres dans leur retranchement.
00:28 C'est ça la recette aussi, c'est comme ça qu'ils vont aborder leur demi-finale face à l'Argentine.
00:33 Le but du jeu, ce sera de résister au mieux, d'avoir la maîtrise au milieu avec ce trio absolument magique dont on reparlera,
00:39 et peut-être d'aller encore pousser plus loin cette équipe argentine.
00:43 Oui, je pense qu'il y a eu un déclic dans cette équipe croate, et donc une partie de la génération qui est encore là aujourd'hui.
00:50 À l'Euro 2016, quand ils se font éliminer contre le Portugal en prolongation, c'était un vrai coup dur,
00:56 parce que l'Euro 2016, c'était, en tout cas pour beaucoup de Croates, le pic générationnel avec les meilleurs joueurs.
01:04 On avait encore Modric à l'époque, mais on avait moins Nzukić, on avait Dario Serna, on avait Ciorluka derrière,
01:11 Tsubasic qui était encore dans les cages. Donc en fait, on avait une équipe qui était un peu au sommet,
01:16 et de les voir se faire éliminer un peu sur un non-match du Portugal, je pense que ça a vraiment laissé des traces.
01:25 Et l'entraîneur de l'époque n'est plus là, le sélectionneur de l'époque était Antešič, il est parti,
01:31 et derrière, il y a eu besoin d'un nouveau souffle. Et en fait, on a un peu plus laissé les clés de la sélection dans les mains de Modric,
01:39 ce qui était déjà un peu beaucoup le cas avant, mais il y avait encore des Rakitic, Manjukić, etc.
01:43 qui étaient très importants pour la sélection. Au fur et à mesure, on en a eu de moins en moins. Rakitic est parti en 2018.
01:50 Et donc maintenant, c'est Modric et cet état d'esprit qui lui est propre aussi. Parce que si on regarde les matchs du Real,
01:56 c'est très souvent lui qui relance l'équipe, même à 37 ans et avec tous les kilomètres parcourus.
02:03 S'il faut relancer l'équipe à la 101ème minute, c'est lui qui est là, c'est lui qui va donner l'exemple,
02:08 même s'il a contre le Brésil, il est quand même sorti un peu avant parce qu'il était écramé.
02:13 Il commence à être fatigué. Il y a quelque chose qui m'interpelle dans ce que tu nous racontes.
02:16 On a parlé dans ce Tour du Monde à toutes les émissions de Génération Dorée, pour la Belgique, pour le Portugal aussi potentiellement.
02:24 Tu nous dis que la Génération Dorée, c'était plutôt 2016 pour la Croatie. Malgré tout, on est en 2022, ils sont en demi-finale.
02:32 Et qu'on le veuille ou non, sur leur banc, ce n'est pas déconnant. Il y a quand même un joueur comme l'Ovromagère.
02:38 Il y a quand même une réserve. Moi, ce qui m'impressionne, c'est comment ce pays de moins de 4 millions d'habitants
02:42 réussit à former autant de bons joueurs. Ce n'est peut-être pas des craques au niveau international, hormis Modric.
02:48 En revanche, il y a un niveau moyen très élevé. Comment on explique ça ? Il y a une formation particulière ?
02:53 On doit évidemment beaucoup à la formation du Dynamo Zagreb. C'est la meilleure équipe du pays.
02:59 Et c'est surtout, de très très loin, le meilleur centre de formation du pays.
03:02 Et c'est une réputation qui va bien au-delà même des frontières. Parce que si on prend le cas de Daniel Mo, par exemple,
03:08 lui avait fait le choix de s'exporter là-bas au Dynamo Zagreb en sachant qu'en étant milieu de terrain,
03:12 il serait bien formé. Et c'était un choix payant. Donc en fait, déjà au niveau des milieux de terrain, c'est ultra prolifique.
03:20 Après, il y a quelques domaines où c'est plus compliqué. Mais ils arrivent toujours à sortir au moins un joueur
03:27 qui n'est pas trop mauvais, on va dire. Si on prend Dominic Lovacovic, par exemple, qui fait une Coupe du Monde extraordinaire.
03:34 Ceux qui suivent le Dynamo Zagreb sont presque surpris du niveau. Parce qu'en fait, il n'est jamais à ce niveau,
03:41 en tout cas de constance, sur le championnat. Donc on a cette formation qui est complète.
03:47 Si on regarde les formateurs, ceux qui dirigent cette académie du Dynamo Zagreb, ils le disent en fait très vite.
03:55 Les jeunes, dès les U14, U15, ils sont confrontés aux meilleurs d'Europe. Ils sont dans les ligues des champions,
04:01 les tournois contre le Barça, City, le Real, etc. Donc en fait, ils ont cette habitude des gros matchs à intensité.
04:09 Et en fait, c'est aussi quelque chose de mental finalement. Parce qu'ils savent que les joueurs qu'ils ont en face,
04:14 ils les ont peut-être battus chez les U15, chez les U16, les U17. Donc ils se disent "Pourquoi on ne pourrait pas réussir
04:20 maintenant chez les A ?" Donc il y a ça. Et il y a aussi l'état d'esprit qui fait qu'on a des joueurs qui se transcendent
04:27 en enfilant le maillot croate. Parce que Kramaric, par exemple, il est sur... Ses dernières saisons, elles sont compliquées à Offenheim.
04:35 Mais là, son début de Coupe du Monde, c'est incroyable. Surtout sa phase de poule finalement. Donc voilà, c'est un peu ces deux facteurs-là
04:43 qui expliquent tout ça.
04:45 [Générique]

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