• l’année dernière
Milik et Sampaoli, qui privilégier ? L'entraîneur de l'Olympique de Marseille semble ne pas être sur la même longueur d'onde que l'un des attaquants les plus efficaces depuis bien longtemps sur la Canebière. S'il fallait choisir entre le joueur polonais et le coach argentin, lequel retenir ? C'est le débat entre Maxime Dupuis et Martin Mosnier dans le FC Stream Team, à écouter en podcast.

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Transcription
00:00 On va parler de l'Olympique de Marseille maintenant, Maxime, d'Arkadiusz Milik et de Jorge Sampaoli.
00:06 Deux hommes qui ont du mal à cohabiter ensemble, ou plutôt Sampaoli qui a du mal à cohabiter avec Milik.
00:14 Les statistiques sont claires. Milik c'est 26 buts en 42 matchs avec l'Olympique de Marseille.
00:20 Donc on peut se dire que l'OM qui courait derrière son grand attaquant depuis le départ de Gomis,
00:26 alors je ne vais pas tous vous les faire, mais Benetton, Mitroglou, Germain et compagnie,
00:30 semblait avoir trouvé un avançant capable de l'amener au niveau de ses ambitions.
00:36 Milik est remplaçant lors de sept des onze derniers matchs en Ligue 1 de l'OM.
00:42 Contre trois encore la semaine dernière, il n'a pas débuté, je crois qu'il a joué 11 ou 12 minutes,
00:49 je ne sais plus, je ne me suis pas noté.
00:51 Mais voilà, il y a clairement aujourd'hui un conflit qui n'est plus secret entre Sampaoli et Milik,
00:59 et même Pablo Longoria, le président de l'OM, s'est exprimé là-dessus.
01:03 Je vais le citer.
01:04 Dans le cas de Milik, personne ne peut mettre en doute son niveau international.
01:08 Ses statistiques parlent pour lui, mais après c'est l'autorité du coach, les choix du coach.
01:12 Donc aujourd'hui, Sampaoli estime que l'OM n'a pas forcément besoin de Milik.
01:20 Milik, vu son statut, ses stats et ce qu'il fait aussi du côté de l'OM,
01:25 il sait qu'il a un marché et il sait très bien que de toute façon cette situation n'est pas tenable,
01:30 parce qu'après ça va commencer à fragiliser et forcément le standing des clubs qui vont s'intéresser à lui vont baisser.
01:37 Donc oui, son objectif, Sampaoli reste, c'est de partir.
01:41 Donc la question qu'on s'est posée, elle est très simple et la question à laquelle je voudrais que tu répondes, Maxime, elle est très simple.
01:45 Aujourd'hui, si Marseille doit choisir, est-ce qu'il faut choisir son entraîneur, Sampaoli, ou son grand attaquant, Arkadiusz Milik ?
01:55 Moi, j'ai toujours une sympathie certaine pour les avancentres.
01:59 Donc voilà.
02:01 Non, mais en fait, ce qui m'embête, c'est que tu l'as résumé, il y a 26 buts en 42 matchs.
02:06 Ce n'est pas anodin, c'est-à-dire que le type sait marquer des buts, le type peut en marquer.
02:10 Et moi, ce qui m'embête avec Sampaoli, et le cas Milik finalement, c'est juste le gros arbre qui cache la forêt, parce qu'il y en a d'autres.
02:20 C'est ça. C'est qu'il a réussi à se mettre à dos Mandanda.
02:24 Pourquoi ? Parce qu'il n'a pas été clair.
02:25 Alors évidemment, Mandanda, c'est un cas différent, c'est un gardien légendaire, c'est le joueur qui a le plus joué avec l'Olympique de Marseille.
02:31 Il y aura possiblement une statue un jour, quelque part, ou une tribune, ou j'en sais rien, ou quelque chose à son honneur,
02:35 parce que c'est un joueur qui racontait énormément à l'Olympique de Marseille.
02:41 Mais je pense que Sampaoli, peut-être qu'il a ce côté à ne pas s'embarrasser avec les sentiments,
02:46 mais à un moment, je pense qu'il faut aussi, ça compte aussi l'avis d'un groupe, et il est assez clivant finalement dans le groupe.
02:52 Et la meilleure chose à faire, ce qu'a fait Milik juste après Metz, quand il est galiste de se retourner,
02:58 et qu'il dit en gros "moi je ne comprends pas, je ne cherche pas à comprendre", voilà, c'est terrible, je veux dire, à la fin du match, il a ça, on sent qu'il y a une rancœur.
03:04 Et je pense qu'il n'est pas le seul à ressentir ça à l'Olympique de Marseille, parce que c'est un club qui avance moins vite,
03:10 qui a de la chance, parce que ça n'avance pas plus vite derrière, qui est deuxième.
03:13 C'est loin d'être un miracle, mais heureusement qu'il n'y a pas une ou deux puissances qui va plus vite,
03:18 parce que sinon on se mettrait beaucoup plus en question le travail de Sampaoli.
03:22 Moi ce qui m'embête, comme tu l'as dit, je le répète, c'est ces 26 buts.
03:24 C'est-à-dire que ce n'est pas Benedetto, ce n'est pas Mitroglou, ce n'est pas un type qui ne marque pas.
03:29 C'est-à-dire que je ne comprends pas qu'il n'y ait pas plus de dégâts envers lui pour essayer de le faire marquer.
03:34 Tu parlais du match à trois.
03:36 Il y a certaines situations de match où je pense que peut-être qu'il peut être un poids, un poids mort,
03:41 parce qu'il faut aller vite, des transitions rapides, se donner de la vie, sortir le ballon rapidement,
03:47 et là il faut des gars qui aillent vite.
03:49 Je pense que quand on joue à trois ou à messe, on peut se permettre d'avoir Milik comme point d'appui
03:55 pour essayer d'avoir le ballon et d'aller de l'avant et de jouer pour lui.
04:00 Sampaoli n'a pas vraiment envie de le faire.
04:03 Ce qu'il y a c'est que Sampaoli aussi, on le voit pendant les matchs, il aime bien tenter des trucs,
04:07 il change deux ou trois fois de système, des fois il perd ses joueurs, mais il aime ça.
04:10 Donc Milik finalement est un pion comme les autres dans ce système-là et il n'a pas envie de le privilégier.
04:15 Maintenant pourquoi je le garderais lui plus que Sampaoli si j'avais à choisir ?
04:21 Tout simplement c'est que vous regardez, tu as dit Gomis, c'est le dernier attaquant qui a été très marquant à l'OM,
04:27 il faut remonter dix ans en arrière.
04:29 Depuis le temps, ça a été une blague absolue la quête du grand attaquant.
04:32 Pourquoi ? Parce que c'est un grand attaquant, ça coûte cher dans le football international,
04:35 et Milik, sur le papier, n'était pas destiné à arriver à l'OM un jour.
04:40 Il y a eu qui depuis ? Dimitro Glou, Benedetto, Germain, etc.
04:43 Le seul qui avait la carreur et le talent sans en avoir l'habilité ou la régularité,
04:51 c'est Balotelli évidemment. La vraie star c'était lui.
04:54 Mais sinon il n'y a pas de star qui vienne, parce que ça coûte trop cher pour l'OM et c'est très compliqué.
04:59 Là ils avaient fait un coup incroyable en récupérant Milik, ça a marché au moins l'année dernière,
05:04 et ça marche quand même par petits touches maintenant.
05:06 Mais n'empêche que ce qui m'embête c'est que Sampaoli n'essaye pas de faire en sorte que ça marche mieux.
05:11 Et pour finir avec Sampaoli, là je vais être aussi un peu bête et méchant,
05:16 des très bons entraîneurs olympiques de Marseille ces dix dernières années, il y en a eu quelques-uns,
05:19 il y a eu Bielsa, il y a eu Villas-Boas, des entraîneurs aussi qu'on ne voyait pas venir.
05:24 On dira ce qu'on veut de Garcia, mais quand il arrive il a une cote importante aussi.
05:27 Donc en gros l'OM, ce n'est pas son plus gros problème d'attirer des entraîneurs,
05:32 son plus gros problème c'est d'attirer des avancantes.
05:34 Et encore une fois, si Sampaoli réussissait un championnat complètement fou,
05:37 avec une identité bien remarquée et remarquable de l'OM, je ne dirais peut-être pas pareil,
05:43 mais là je suis un peu plus partagé sur son compte.
05:47 Je suis d'accord avec tout ce que tu as dit, mais passe sur ton choix.
05:52 Je suis d'accord sur le constat, je pense que j'ai du mal à m'expliquer aussi
06:00 pourquoi il ne fait pas plus confiance à Milik,
06:02 et que le mec qui a inscrit un triplé face à Angers soit sur le banc la journée d'après,
06:08 c'est un truc que je trouve impardonnable,
06:10 parce que c'est l'entraîneur qui rentre dans un tour de force en fait.
06:14 Oui, peut-être aussi dans un rapport de force.
06:16 Ou le côté dogmatique sinon.
06:18 Voilà, c'est ça.
06:19 C'est qu'à un moment, c'est de l'obstination bête et méchante,
06:23 alors que le mec vient quand même de te sauver les miches face à Angers,
06:25 parce que si tu perds au Vélodrome face à Angers, tu perds 2-0 au bout de 20 minutes.
06:29 Bref, ça c'est autre chose.
06:31 Après, si je dois choisir entre les deux,
06:33 je choisis quand même Sampaoli.
06:37 Je choisis Sampaoli parce que le projet aujourd'hui ce n'est pas Milik,
06:41 le projet c'est Sampaoli,
06:42 parce que oui, il est imparfait,
06:44 oui, il a montré des limites,
06:47 oui, il y a une partie du vestiaire aujourd'hui
06:50 qui commence à se montrer véhément à l'égard de l'entraîneur de l'OM,
06:56 mais l'OM deuxième du championnat à ce stade-là,
06:59 ce n'est pas tous les ans,
07:01 et c'est ce qui compte.
07:02 C'est tout ce qui compte.
07:03 C'est tout ce qui compte.
07:04 Il incarne quand même quelque chose, Sampaoli.
07:06 Il a le soutien du Vélodrome.
07:09 Il a créé quelque chose à Marseille autour de lui.
07:11 Il a créé quand même une ferveur.
07:14 OK, il y a des limites.
07:15 OK, c'est sans doute moins évident que,
07:20 je ne sais pas, en fin de saison dernière par exemple,
07:23 mais un entraîneur c'est toujours plus important qu'un joueur,
07:25 et l'OM surtout a montré que sans Milik,
07:27 il pouvait extrêmement bien s'en sortir.
07:31 Avec que l'idée de Sampaoli de mettre Payet à ce poste de faux avancante,
07:36 ou d'avancante comme vous voulez,
07:38 ce n'est peut-être pas l'idée la plus bête qui soit,
07:40 et que ça fonctionne bien comme ça.
07:41 Donc au final, aujourd'hui, qui est le plus indispensable à l'OM ?
07:47 Ça me semble être par la force des choses plus Sampaoli que Milik.
07:52 Maintenant, moi, je rêverais dans un monde idéal
07:53 que ces deux-là parviennent à accorder leur violon,
07:57 que surtout Sampaoli fasse un peu plus confiance à Milik.
08:00 Mais là aussi, on ne peut pas donner totalement tort à Sampaoli.
08:04 C'est que quand il met Milik et Payet,
08:07 le rendement de Payet est nettement moins bon.
08:09 On ne voit plus le même Payet.
08:10 Et qu'aujourd'hui, le joueur le plus important de l'OM,
08:14 ça reste quand même le réunionnais, plus que Milik.
08:17 Et moi, si on me demande de choisir entre Milik et Payet,
08:18 il n'y a pas photo.
08:20 Donc c'est pour toutes ces raisons-là.
08:22 Après, je ne pense pas que le constat soit blanc ou noir.
08:24 On est dans une...
08:25 Voilà.
08:27 Même moi, si on me demande aujourd'hui de choisir
08:29 et de faire un choix franc et sans retour,
08:32 c'est pour ça que je pense à Sampaoli.
08:34 [Générique]

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