"C'est comme si on était sur la lune": Michael Guillen, le premier journaliste à être descendu voir l'épave du Titanic, raconte cette journée où il a été coincé au fond de l'Atlantique nord

  • l’année dernière
Michael Guillen, le premier journaliste au monde à être descendu voir l'épave du Titanic, raconte le jour où son submersible s'est retrouvé coincé pendant une heure dans les pales de l'hélice du Titanic, au fond de l'océan Atlantique.

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Transcription
00:00 J'aimerais qu'on écoute maintenant Ashley Chevalier qui va nous parler de ce témoignage vraiment là aussi
00:03 très éclairant, celui d'un journaliste américain qui a embarqué à bord d'un submersible pour observer le Titanic
00:10 et il a failli y rester, il raconte.
00:13 Oui, témoignage exceptionnel reconnu par Jeanne Bulon de la rédaction de BFMTV.com, je vous invite d'ailleurs à aller lire
00:18 l'intégralité de son article sur notre site. Elle a pu parler à Michael Gillen.
00:23 Il a eu la peur de sa vie, il y a un peu plus de 20 ans,
00:26 pourtant sur le papier ça devait être le plus grand reportage de sa vie. Michael Gillen est scientifique, à l'époque il était aussi
00:32 reporter pour la chaîne américaine ABC News et quand on lui a offert la possibilité de descendre
00:38 observer l'épave du Titanic, c'était en septembre 2000, il a évidemment sauté sur l'occasion. Il a embarqué à bord d'un petit submersible,
00:46 il précise encore aujourd'hui que c'était pas une mission touristique comme celle qu'on a vue ces derniers jours.
00:52 À bord du petit engin, ils étaient trois, un autre scientifique et un pilote. Le vaisseau était si petit qu'ils étaient obligés de rester
00:59 allongés et d'observer
01:02 l'océan à travers un hublot minuscule, il faut pas être claustrophobe.
01:06 La descente à 3 800 mètres s'est bien passée, ça a duré deux heures et demie, mais c'est une fois à proximité de l'épave que les choses se sont compliquées.
01:14 Le submersible a été emporté par un fort courant qui l'a projeté contre l'épave et
01:22 les trois ont été coincés entre l'hélice et la coque.
01:26 Écoutez.
01:28 Il n'y a rien, c'est littéralement 360 degrés de néant.
01:32 Il n'y a personne pour vous secourir, il n'y a personne, rien du tout, vous êtes coincés au milieu de l'Atlantique Nord.
01:40 C'est comme si on était sur la Lune. Quand vous êtes coincés au fond de l'océan Atlantique,
01:44 vous avez le sentiment d'être coincé sur la Lune, ce n'est pas simple de s'en sortir.
01:49 Je trouve que rien que de l'entendre, c'est terrifiant.
01:52 Le calvaire va durer une heure jusqu'à ce que l'habileté du pilote puisse les délivrer.
01:57 Écoutez.
01:59 Il y avait cette petite voix dans ma tête qui disait "voilà comment ça va se terminer, tu vas y rester".
02:05 J'ai pensé à ma femme, je me suis dit que je n'allais jamais la revoir.
02:09 Mais heureusement, nous avions un pilote très expérimenté.
02:12 Il était russe, c'était un ancien pilote de chasse.
02:15 Il avait l'habitude des situations de vie ou de mort.
02:20 Il savait gérer la pression même quand elle est énorme.
02:23 Au bout d'une heure, je ne sais pas trop comment il a réussi à nous débloquer.
02:26 En manœuvrant, en allant en avant, en arrière, plusieurs fois.
02:30 Et il nous a enfin sortis de là.
02:33 Mais même après ça, ce n'était pas terminé.
02:36 Il nous fallait encore 2h30 pour remonter à la surface.
02:39 Témoignage recueilli par Jeanne Buck,
02:42 une fois à la surface, Michael Gillen s'est juré de ne jamais retenter l'expérience.
02:46 Et aujourd'hui, il demande l'arrêt des expéditions d'observation du Titanic,
02:51 surtout pour les touristes.
02:53 d'observation du Titanic, surtout pour les touristes.

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