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00:00 Monsieur Poulpe, pour une histoire qui fait peur d'Halloween, c'est ça ?
00:03 Bonjour les enfants, laissez-moi vous raconter une histoire d'horreur.
00:10 Et je parle pas de Visorek quand il doit lécher le coiffeur, non.
00:14 Par une nuit aussi sombre que le sif de Guédret, trois jeunes adolescents, Marina, Thomas et
00:21 Juliette, louent une maison perdue dans les bois pour le week-end de la Toussaint.
00:26 Arrivée sur les lieux, une vieille ruine ravagée par le temps, au programme de la soirée,
00:40 bière fraîche, musique rock et danse en bikini, ça c'est juste pour Thomas.
00:44 Les deux filles préfèrent marcher dans la forêt pendant la nuit, mais une terrible
00:48 menace rôde dans les bois, prête à tuer nos jeunes protagonistes virginales.
00:52 Mais que sont-ce ? Des loups-garous qui viennent du futur ? Non.
00:58 Des sorcières coprophages ? Non.
01:01 Des vampires cyborgs ? Non.
01:04 Ecoutez, pauvre fou, on entend les hurlements des créatures qui arrivent.
01:08 « Oh, j'ai marché dans la crotte du Barca Saint-Di ! » Oui, juste des chasseurs.
01:14 Ces bêtes assoiffées qui errent dans la brume des forêts, pas si éloignées des habitations,
01:21 finalement de l'autre côté de la route quasiment.
01:23 C'est quoi la différence entre Jason de Vendredi 13 et un chasseur ? Ils tuent pareil,
01:28 mais Jason n'a pas le droit de boire.
01:29 On fait un petit point accident de où on en est dans l'année.
01:32 L'année dernière, les chasseurs se félicitaient d'avoir leur taux historique le plus bas,
01:36 avec seulement 80 accidents de chasse, dont 7 mortels.
01:40 Bravo, j'imagine.
01:42 Malheureusement, cette année, on en est déjà à 90 accidents de chasse, dont 8 morts,
01:47 et la saison n'est pas finie.
01:48 Moi, par exemple, au niveau loisirs, j'ai deux passions.
01:51 J'ai les seins de Charline et faire du risotto le dimanche.
01:53 Et c'est vrai que si j'apprenais que le risotto, chaque année, ça fait une centaine d'accidents,
01:57 peut-être j'arrêterais le risotto et je me rabattrais sur ma première passion.
02:00 Toujours pas, Charline ?
02:02 Mais ça !
02:03 Ouais !
02:04 Apparemment, c'est bien parti pour cette année.
02:07 Alors attention, j'ai regardé, cette année, les chasseurs, ils ont des vraies excuses
02:11 quand ils tirent sur les gens.
02:12 Il y a eu « J'ai été ébloui par le soleil ». C'est vrai que c'est une conséquence
02:16 du réchauffement climatique qu'on n'attendait pas, mais c'est vrai que c'en est une.
02:19 Il y a eu aussi « J'ai confondu avec un sanglier ». Pareil, je comprends, il y a
02:22 des sangliers qui font du VTT.
02:23 Il y a bien des blaireaux qui font de la trottinette, j'en fais partie.
02:27 Et puis l'argument massue « Il était dans l'axe de tir » qui revient souvent.
02:31 Alors là, bon, évidemment, si on ramasse des champignons pile poil derrière une perlerie,
02:35 il ne faut pas s'étonner qu'on s'en prenne une.
02:38 Tout ça pour en arriver à ma proposition mûrement réfléchie pour faire diminuer
02:43 les accidents.
02:44 Il est temps de tirer la chasse.
02:47 Je propose ensemble d'appliquer un grand plan d'action.
02:51 Faisons changer la terreur de camp.
02:54 Dissuadons les chasseurs avec une arme légale, la bite.
02:58 On va créer l'association des baisers de femmes de chasseurs.
03:03 Bravo, oui, quelle idée incroyable.
03:05 Régulons les hordes de femmes de chasseurs insatisfaites qui n'attendent que ça.
03:09 Les pauvres femmes délaissées par leur mari.
03:11 Le grand problème finalement de la chasse, c'est les chasseurs.
03:14 Alors du coup, s'ils restaient chez eux le week-end pour s'occuper de leurs femmes,
03:18 comme ça ils auraient peur de notre association et ça serait une win-win situation.
03:21 On aurait un dicton « qui va à la chasse perd sa femme ».
03:23 Ça va être un très beau mouvement humaniste.
03:25 Je vois déjà Hugo Clément prêt à signer pour l'assaut, la queue à la main.
03:29 Emery Caron, du lubrifiant plein les poches.
03:31 Yannick Jadot, prêt à organiser des battues en slip Léopard dans les boîtes à cul de
03:34 province pour ma part en tant que président de l'association des baisers de femmes de
03:38 chasseurs.
03:39 Je suis là le premier week-end de la chasse, je m'occupe de la femme de leur président,
03:42 Wheatley, le pire menace de la chasse finalement.
03:45 Et donc je dirais au gendarme « pardon j'ai été bouillie par le soleil, je l'ai malheureusement
03:48 ken pendant qu'elle ramassait des champignons, je l'ai confondu avec un sanglier ».
03:52 Là les gendarmes vont faire « ah oui oui oui ».
03:55 Et je reprendrai « et c'est regrettable à dire mais elle était en pleine axe de
03:58 tir et je lui ai mis une très belle cartouche, merci ! ».
04:01 Oh oui !
04:02 Ah monsieur Poulpe, monsieur Poulpe, si seulement j'avais un mari chasseur !
04:09 Il se passe un truc, c'est gênant.
04:14 J'imagine que ça m'excite un petit peu.
04:15 Juliette, il me l'a écrit, monsieur Poulpe.
04:17 Je vous le promets.
04:18 Il m'a écrit pour Charlie.
04:19 Sérieusement ?
04:20 Vous voulez l'écrire ?
04:21 Oui, je l'ai bien fait non ?
04:22 Mais récupérez un peu de libre-arbitre enfin Charlie !
04:24 Je sais pas ce qui se passe entre Juliette et moi, je sais pas.
04:27 Oui, on a notre vie, on a notre vie.
04:28 C'est magnifique.
04:29 C'est le printemps en automne.
04:30 Ça s'appelle « Une vie après l'antenne » et moi je découvre en ce moment.
04:34 Alors Poulpe, vous êtes du mercredi au samedi à 21h30 à la Comédie de Paris pour votre
04:40 spectacle intitulé « Nombril ».
04:42 Et vous y mettez le doigt quand vous voulez Charlie.
04:44 Et c'est très très bien ce spectacle, j'y suis allé.
04:47 On est en train de nous perdre.