LIGNE ROUGE - Paul-Henri Nargeolet, un expert de l'exploration sous-marine

  • l’année dernière
Des hommages sont rendus aux cinq passagers du Titan, décédés au cours de leur projet d’exploration de l’épave du Titanic, parmi lesquels figure le Français Paul-Henri Nargeolet, spécialiste reconnu du paquebot mythique. Selon les garde-côtes américains, “une implosion catastrophique” est probablement à l’origine de la disparition du submersible.

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Transcription
00:00 Paul-Henri Narjolet, un français septuagénaire,
00:03 ancien officier de marine, surnommé "Monsieur Titanic".
00:07 Au fil de sa carrière, l'homme s'est bâti une solide réputation
00:11 d'expert de l'exploration sous-marine.
00:14 En 2009, lors du crash du vol Rio-Paris,
00:18 c'est lui qui est sollicité pour mener les opérations de recherche de l'épave
00:22 et piloter les pinces des robots qui récupèrent des morceaux de l'avion
00:27 au beau milieu de l'Atlantique.
00:29 - En mettant un petit outil au bout, on récupère une tasse à café.
00:33 Et en même temps, vous pouvez soulever une pièce de 100 kilos
00:37 et la retourner.
00:39 Il y a de la puissance, mais il y a aussi de la dextérité.
00:43 Paul-Henri Narjolet multiplie les plongées dans les abysses
00:47 à la recherche d'épaves.
00:49 Mais son graal, c'est le Titanic.
00:52 Il est le premier à explorer la carcasse du bateau dès 1987.
00:58 - On est arrivé de l'autre côté de la coque.
01:00 On est remonté de l'autre côté et on a vu d'un seul coup
01:04 les chaînes d'encre, les treuils qui sont brillants
01:07 parce qu'ils sont polis par le courant.
01:09 On a lu que c'était fait à Glasgow, je m'en souviens encore.
01:14 On s'est dit qu'on était là.
01:17 On a eu cette émotion.
01:19 Pendant 10 minutes, il n'y a pas un mot.
01:21 C'est une épave mythique,
01:23 qui a été cherchée pendant pas mal de temps avant de pouvoir être trouvée.
01:27 C'est une épave très profonde, chargée d'histoire.
01:30 C'est un peu le nec plus ultra des épaves.
01:34 J'ai plongé sur d'autres épaves, qui sont magnifiques aussi,
01:38 mais qui n'ont jamais cette espèce d'aura qu'a le Titanic.
01:42 - Depuis, le Français a effectué une trentaine de plongées sur le Titanic,
01:47 remonté plus de 5000 objets.
01:50 Une passion sans borne,
01:51 quitte parfois à jouer avec les limites.
01:55 - Pour plonger sur le Titanic, on ne peut pas y aller en plongée normale,
01:59 parce qu'il y a quand même 3800 m.
02:02 On descend dans un petit sous-marin.
02:05 On reste au fond entre 5, 6, 7, 8 heures,
02:11 même la plongée la plus longue.
02:13 Sur le Titanic, on n'a pas envie de remonter,
02:15 donc on va jusqu'au bout des batteries,
02:17 parfois un peu plus que jusqu'au bout.
02:19 Je me suis fait engueuler plusieurs fois à cause de ça.
02:23 Et ensuite, pour la remonter à peu près à la même temps,
02:26 une plongée peut durer entre 10 et 12 heures.
02:30 - Pour Ocean Gate, impossible d'imaginer ces missions
02:33 sans l'explorateur français, qui se laisse convaincre.
02:37 - Il voyait un double intérêt au tourisme sous-marin.
02:39 Le premier, c'était de développer des nouvelles technologies
02:42 pour permettre d'explorer davantage l'épave,
02:44 qui disparaît chaque jour.
02:46 Il y a des centaines de kilos de métal qui sont grignotés par les bactéries.
02:50 Son idée de scientifique, c'était de sauvegarder l'épave
02:53 et de remonter des objets qui seront, pour les siècles à venir,
02:57 les seuls derniers témoins de l'épave du Titanic.
03:00 Il avait un avis assez négatif du tourisme,
03:03 mais il savait que c'était aussi un moyen scientifique
03:06 de préserver, de conserver l'épave et d'en préserver des trésors
03:10 pour qu'on les voit pendant des générations futures.

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